Lys Darkmoon venait de terminer sa première année à Poudlard. Après ces innombrables jours passés au château à vivre tout un tas d'aventures, cela faisait bizarre à la jeune fille de se dire qu'elle allait rentrer chez elle. Tandis qu'elle montait dans le Poudlard Express à la suite d'un groupe de Gryffondors, elle repensait à des milliards de choses et se posait de nombreuses questions.

La jeune Serdaigle se remémorait plus particulièrement les moments passés avec ses camarades de maison. Ils étaient tous très intéressants et gentils. Passer du temps avec eux avait été plutôt agréable, même si Lys n'avait pas non plus essayé de trop sociabiliser, sa nature la rattrapant. Elle avait apprécié ces instants précieux à Poudlard. Et puis, il y avait aussi les fois où elle s'était retrouvée toute seule pour lire ou se promener dans le parc. Elle s'en rappelait bien : le vent caressant sa peau, ses cheveux virevoltant, son regard améthyste plongeant dans les profondeurs du Lac Noir. Que de bons souvenirs pour la plupart !

Ses réflexions avaient mené la jeune blonde jusqu'à un compartiment vide à l'arrière du train. Elle se faufila à l'intérieur et s'assit confortablement. Elle jeta un coup d’œil par la fenêtre mais, n'y voyant rien d'intéressant à part des élèves se bousculant pour trouver une place, elle retourna aux pensées qui hantaient son esprit. A présent, des questions faisaient surface, émergeant des profondeurs de son cerveau. Elles se tournaient vers deux axes principaux. Le premier était la deuxième année : comment est-ce que cela allait se passer ? Quels allaient être les cours ? Allait-elle réussir à tout faire ou juste lamentablement échouer ? Et puis, si elle n'arrivait pas à tenir et que les récentes mauvaises pensées qui la turlupinaient revenaient ? Non, mieux valait ne plus penser à ça. Pour l'instant du moins. Le deuxième axe était sa famille. Dans quel état allait-elle retrouver sa mère et sa grand-mère ? A quel endroit de la gare de King's Cross s'étaient-elles postées pour l'attendre ? Et puis surtout, oserait-elle poser les questions qu'elle s'était si souvent posées toute seule cette année à propos de son père ? 

Lys était tellement absorbée par ses pensées qu'elle n'avait même pas remarqué qu'une élève patientait devant son compartiment, cherchant probablement une place où s'asseoir. La jeune fille ouvrit la bouche pour dire quelque chose puis la referma en se rendant compte qu'elle ne savait pas quoi dire. Eh bien ! Quelle maladroite sociale elle faisait ! 

Moi, Maria Light, je venais de terminer dès à présent cette première année d'étude à Poudlard. Ces jours longs et mouvementés passés là-bas vont me manquer. Ça me fait bizarre de partir d'ici, c'était comme un chez-moi, Poudlard. Je me rappelle le moment où j'avais perdu mon bracelet bleu, c'était une catastrophe. Heureusement, je l'ai retrouvé avec l'aide de Zoé Morgan. Pour moi, c'est un  souvenir précieux. Ah et aussi la représentation de théâtre sur des fantômes, ça aussi c'était géant ! C'était un grand pas, pour moi qui suis timide. C'est vrai que c'est un excellent modèle ! Oh et puis quand je suis allée à Pré-Au-Lard pendant la nuit alors que c'est formellement interdit aux premières et deuxièmes années ! Je n'oublierais jamais ces moments passés dans ces lieux. Ah et aussi quand j'ai rencontré Isabella et Alexandra ! Qui aurait cru qu'elles deviendront mes amies les plus intimes ? Ah Poudlard, c'est quand même un endroit bien. J'étais encore plongée dans mes pensées, quand des grands de cinquième année me bousculèrent. Je leur ai aboyé ça très fort :

-[color=#7ffffff] Et, les imbéciles ça vous arrive de faire attention, dès fois ?! Ou être intelligents, ça peut-être une option ... [/color]

[color=#7ffffff]J'aimais bien mon humour. Les garçons m'ont regardés un instant pour se retourner voir quelqu'un d'autre. *Idiots* pensais-je. Je suis restée au milieu. On me pousser de partout, on me bousculer, on me marcher sur les pieds. *Vraiment, y'a des gens qu'ont pas d'éducation* constatais-je à mon plus grand regret. J'ai vu un compartiment libre, il n'y avait qu'une fille à l'intérieur. [/color]

[color=#7ffffff]-[/color]B'jour, j'viens ici . J'te dérange pas ? D'toute façon t'pourras pas  m'chassais. lui dis-je d'un air hautain.

"B'jour, j'viens ici . J'te dérange pas ? D'toute façon t'pourras pas  m'chassais.".

Lys resta abasourdie. Elle ne savait vraiment pas quoi répondre à ça. Elle mit un temps avant d'articuler péniblement : "Je... Pas du tout. Bien sûr que euh... tu peux rester."

La jeune fille regarda timidement sa camarade qui venait d'entrer du coin de l’œil. Elle espérait que tout se passerait bien durant ce trajet. Elle n'avait vraiment pas besoin d'un problème en plus. Après tout, à l'heure actuelle, son esprit était déjà bien tourmenté par des pensées qui concernaient pour la plupart son père. Où était-il ? Que faisait-il ? Mais surtout, qui était-il et pourquoi l'avoir abandonnée ?

Lys se tourna à nouveau vers la fenêtre, attendant patiemment l'heure du départ. Elle n'était vraiment pas sociable et, de toute façon, elle ne savait pas quoi dire à la fille en face d'elle. Elle s'imaginait pleine d'assurance, répondant à la jeune fille du même ton hautain. Mais toutes ces illusions loufoques sur elle-même finirent par retomber d'elles-mêmes. Après tout, elle était comme elle était et ne changerait pour personne. Pas même cette fille.

Au bout d'un moment, Lys ferma doucement les yeux, attendant le départ du train. Elle s'imagina alors à quoi pouvait bien ressembler son père. Avait-il les cheveux bruns ou blonds ? Un visage comme le sien ? Sans s'en rendre compte, elle finit par somnoler un peu. Mais un rêve où elle tentait de rejoindre son père qui la repoussait finit par la réveiller en sursaut, criant : "PAPA ! NON !".

Elle vit qu'elle était dans un wagon du Poudlard Express, avec une autre fille, et se sentit immédiatement ridicule. Elle ne savait pas si elle devait s'excuser, et si oui comment. Elle tenta d'articuler quelque chose mais sa bouche était sèche et elle se sentait vide. Elle finit par se contenter de tortiller ses mains dans tous les sens en regardant ses pieds avec un profond sentiment de malaise.