Malia se faufilait entre les jambes des passagers de la voie 9, sa soeur sur les talons.
- "Tu imagines Effy! Mamidou dit qu'il faut foncer dans un mur pour avoir accès au quai du Poudlard Express!" criait Malia.
Derrière elles, les Brown et les Jones les suivait, "Malia! Ralenti s'il te plaît!" disait Abigaïl.
Mais c'était impossible, la petite fille était bien trop excitée à l'idée de monter à bord du train qui l’emmènerait à l'école de magie la plus réputée. Quelques mètres plus loin, Malia s'arrêta net devant le grand mur de briques jaunes. Elle leva les yeux et lu, "Platform 9 3/4, King's Cross, London"
Vite rejoint par ses parents, puis ses grands-parents, ce fut son père qui ouvrit la marche et passa en premier le portail magique.
L'imposant train se trouvait là, devant elle. Malia n'eu pas le temps d'apprécier ce moment qu'elle se faisait bousculer de part et d'autre par des parents et des enfants aussi impatients qu'elle. Elle pouvait lire toutes sortes d'émotions sur le visage des gens, tristesse, angoisse, peur, excitation, joie.
Une petite main glissa entre ses doigts et émit une petite pression. Malia sourit, sa soeur savait exactement ce qu'elle ressentait sans qu'elle n'ai besoin de lui dire. Elles s'avancèrent, à la recherche d'un compartiment. Derrière, le père de Malia serrait des mains tandis que sa mère discutait énergiquement avec un couple. Malia grimpa dans le train, déposa sa valise et redescendit pour dire au revoir à sa famille. Elle sauta les deux petites marches et tomba nez-à-nez sur son grand-père.
Le vieil homme s'agenouilla, "Malia ma chérie, il me semble important de te dire qu'il y a certaines choses que tu n'as pas le droit d'amener à Poudlard." Elle haussa un sourcil alors qu'il poursuivait, "Il serait dommage que Loukoum nous soit renvoyé par hibou tu ne crois pas?"
Malia baissa les yeux et comme si le petit animal avait compris qu'on parlait de lui, ses petites oreilles dépassèrent du sac à dos. Malia pris soin de sortir son lapin, les yeux embués. Elle fourra son nez dans son pelage duveteux et le tendit à Effy.
De la vapeur s'échappa du train et un vrombissement annonçait le départ imminent.
Malia passa de bras en bras. Plus d'excitation, ni de joie. Son visage s'était assombri, elle prenait conscience qu'elle ne reverrait plus sa famille avant 3 mois. Sa mère la serra si fort qu'elle cru entendre un craquement au niveau de son dos. Malia se tourna vers sa soeur, la mâchoire serrée, la petite fille pleurait. Elles se jetèrent dans les bras l'une de l'autre et se promirent de s'écrire toutes les semaines afin de se raconter leurs aventures. Jeremiah caressa sa tête pour la cinquième fois quand sa grand-mère dit enfin, "Malia il faut monter maintenant." Son sourire était si encourageant qu'il donna la force nécessaire à Malia pour conclure les au revoir. Elle prit alors une grande inspiration, monta dans le train et partie à la recherche d'une place où s'asseoir.

Aliera se tenait sur la voie 9 ¾ de la gare de King’s Cross avec son frère et chacun avait un chariot avec toutes leurs affaires. Son frère avait eu le droit à son anniversaire un hibou du nom d’Orion. Elle espérait elle aussi avoir un animal quand elle aura son âge ; mais pour le moment, elle appréhendait un peu le départ du Poudlard Express qui se dressait devant elle. Elle maintenait fermement la poignée de son chariot à bagages, comme si elle ne voulait pas tomber et se donner une contenance. 
Elle se retourna et manqua de mettre un coup de tête à sa petite sœur de 7 ans qui était émerveillée par tout ce qu’elle voyait. Le retour au Royaume-Uni a été perturbant pour elle. Elle était tellement petite quand elles sont arrivées ici, qu’Aliera se demande souvent si elle se souvient de leur vie d’avant. À voir ses yeux, elle se dit que « oui ».
Enfin le signal retentit, le train allait partir. Son frère dit au revoir rapidement à ses parents, fit un gros câlin à sa dernière petite sœur et monta dans le train. Aliera quant à elle, ne savait pas trop quoi faire. Sa petite sœur se jeta dans ses bras, et cela lui donna du courage.
Sa mère avait bien senti son trouble, aussi, lorsque celle-ci l’étreignit, elle lui glissa à l’oreille :
« Bon courage ma chérie, quoiqu’il arrive nous serons fiers de toi ».
Son père avait monté les bagages de sa fille d’une facilité déconcertante (évidemment avec une baguette cela était beaucoup plus facile).
« Mais il est où ton frère quand on a besoin de lui ! Il va m’entendre celui-là. Bon cariñito, je te souhaite pleins de bonnes choses, et tu n’oublies pas de nous écrire souvent, ta mère et moi attendons de tes nouvelles, tu ne fais pas comme ton frère ! »
Et sur ces mots, Aliera monta dans le train rouge et noir en faisant un dernier signe de la main à sa famille. Lorsqu’ils n’étaient plus visibles, Aliera décida enfin de s’avancer dans ce train légendaire afin de retrouver son frère.

La mère De Circéia n’était pas restée à Londres. C’était déjà beaucoup pour elle et son nourrisson que d’avoir passé deux jours à faire les achats de l’ainée et passer un peu de temps ensemble avant de se quitter pour une année. Il ne restait plus, sur ce quai moldu que Circéia et son père, même Ivanovna avait fait le choix de suivre leur mère  et retourner à Wick.

- J’ai quelque chose pour toi ma fille.

Sergeï lui tendit une petite boîte usée, en bouleau, marquetée, avec un louveteau au centre du couvercle. Il aurait pu tout aussi bien emballer la chose dans un papier cadeau, puisqu’il était question de cela. Mais ce n’était pas le genre de son père de s’embarrasser avec ce genre de détails. Circéia savait de quoi il était question ; le jeu d’échecs que son grand-père, un joueur mondialement réputé, avait offert à son fils le jour de ses 10 ans. Circéia l’avait déjà vu une fois. Mais cela lui avait causé grand tort car son père lui avait dit qu’elle ne devait jamais toucher aux échecs version sorcier avant de commencer d’apprendre vraiment la magie. Il s'en était suivi une leçon plutôt pénible sur les choses interdites avant l'heure
Elle n’héritait pas d’un bijou de famille ce faisant, tout au plus recevait-elle des mains de son père son premier satisfecit, comme on récupère le cartable du grand, quand celui-ci n’en a plus l’usage. La joie était présente néanmoins dans les yeux de la petite fille. Car il aurait tout aussi bien pu le donner en temps voulu à Alexandre, puisque les échecs sont « une affaire d’hommes chez les ALEKHIN ». Elle ne se rendit pas même compte qu’il venait de la faire accéder à la voie  9 3/4. Circéia garda l’objet contre son corps et ne put réprimer un large sourire tant cela lui faisait finalement plaisir.

- Merci papa.

Une règle majeure venait d’être enfreinte. Au moment de monter dans le train, Circéia avait été incapable de se retenir. Et pourtant elle en aurait eu la force. C’était un signe d’amour d’une fille envers ce père si grand, tellement beau… imposant. Mais chez les ALEKHIN, on désigne ses géniteurs des mots cérémonieux de Père, Mère… Ne pas s’y tenir allait être une expérience pour la petite, qui n’eut pas le temps de prendre la mesure de son audace. Après une infime hésitation dans les yeux, l’homme prit sa fille dans les bras, la petite boîte bloquée entre eux deux étant le dernier frein à la fusion des âmes.

- Je suis si fier de toi Circéia. Tu entames aujourd’hui une période passionnante de ta vie. Alors ouvre chacun de tes yeux et ne rate rien.

Mais elle n’entendait qu’à peine, si peu habituée à cette promiscuité des corps.

- oui Père…

C’était déjà fini. L’instant s’était envolé, l’heure était aux recommandations protocolaires. Elle monta enfin dans le train, se retourna ; il était encore là.

- N’oublie jamais d’où tu viens jeune ALEKHIN. « До свидания »*.

- « До свидания отец »**.

Puis elle entra dans un compartiment, le cœur encore bouleversé d’avoir eu l’audace de transgresser un tabou familial. Les émotions se bousculaient. Lui était déjà parti, Sergeï détestait les adieux romantiques dans une vapeur de locomotive. Circéia n’en fut pas émue, elle connaissait son père et savait qu’il agirait ainsi. Décidée à suivre à la lettre les derniers « conseils de Père », elle préféra ne pas ouvrir tout de suite la boîte. Il serait temps pour elle de découvrir les pièces le soir même.
Le compartiment était vide pour le moment. Debout, Circéia rangea le jeu sur le sommet de son sac déjà surchargé. La sangle eut bien du mal à accepter de contenir ce surplus mais elle finit par céder sous les efforts décidés de Circéia. Puis elle se retourna et vit deux filles s’avancer, l’une aux yeux noisette, l’autre à la chevelure blonde. A leur façon d’être, ce ne pouvait être que des nouvelles, comme elle. Spontanément, elle les salua d’un franc sourire et leur dit :

- Entrez si vous ne savez pas où vous installer, je suis seule pour le moment.


* : au revoir.
** : au revoir Père

Alors que Malia longeait le wagon à la recherche d'une place, elle se retrouva face à une fillette qui semblait avoir son âge. Un chapeau ornait sa tête blonde et malgré son sourire elle semblait aussi perdue qu'elle. Elle allait ouvrir la bouche lorsqu’une voix les interpella :

- Entrez si vous ne savez pas où vous installer, je suis seule pour le moment.

Malia tourna la tête et regarda l'intérieur du compartiment d'où venait la voix. Le spectacle qui s’offrait à elle fut pour le moins saisissant. Deux yeux noirs la fixaient. C’était une fille qui s’était adressée à elles, de longs cheveux noirs entouraient son visage porcelaine et un sourire franc les accueillait.
Malia regarda la blondinette, haussa les épaules et entra dans le compartiment.

- « Merci ! J’avais peur de ne pas trouver de place. C’est très gentil à toi de nous avoir proposé. Moi c’est Malia, c’est ma première rentrée je suis stressée à mort, c’est l’angoisse. »

Malia souleva son énorme valise et la hissa tant bien que mal au-dessus de l’assise. Elle se tourna vers la blonde, toujours à l’entrée du compartiment :

- « Tu ne rentres pas? T’as besoin d’aide avec ton bagage ? »

Elle se débarrassa de sa veste en jean, quitta ses chaussures et s’installa côté fenêtre, au fond du siège gris.

- « Et vous, vous vous appelez comment ? C’est votre première année aussi ? » interrogea t-elle.

Aliera avait finit par retrouver son frère,  il n'était pas si loin d'elle et sa présence le rassura. Mais à peine le temps de se remettre de ses émotions, de comprendre une vague histoire de sa part qui parlait d'un demi-géant qui l’emmènerait à Poudlard ( un demi-géant?), et hop il avait disparu. Aliera se retrouva donc seule avec ses valises, désemparée. Elle regarda autour d'elle et avança dans le couloir du train pour enfin trouver une place quand elle se retrouva face à face avec une jolie brune qui semblait être nouvelle elle aussi.

Aliera lui fit un grand sourire lorsqu'elle entendit une voix douce provenir du compartiment à coté d'elles :

- Entrez si vous ne savez pas où vous installer, je suis seule pour le moment.

La jeune fille qui lui faisait face la regarda et rentra dans le compartiment avant qu'Aliera puisse répondre. 

Elle se présenta à la personne qui était déjà dans le compartiment et se retourna vers Aliera :
- « Tu ne rentres pas? T’as besoin d’aide avec ton bagage ? » 
- « Et vous, vous vous appelez comment ? C’est votre première année aussi ? »

Au moment où Malia posa la question , Aliera entrait dans le compartiment. Elle déclina la proposition d'aide pour le bagage et essaya de la ranger sans blesser quelqu'un. Ça serait bête pour une première rencontre!
- Je m’appelle Aliera , enchantée. Et toi tu es? demande Aliera en regardant pour la première fois la fille qui leur avait proposé de venir avec elle. La brune qui se tenait devant elle était intimidante- oui c'est ça le mot- intimidante. Il y avait quelque chose chez elle de troublant. Mais son sourire était franc, alors Aliera vient s'assoir à coté d'elle.

- Merci de nous accueillir, apparemment beaucoup de compartiments sont déjà pleins, on a eu de la chance que tu nous ai proposé de venir avec toi! dit-elle en la souriant.

Aliera se tourna vers Malia et l'autre brune :

- Oui c'est ma première année. Cela se voit tant que ça que nous sommes nouvelles? On ne sait pas dans quelle maison on sera , c'est peut être ça qui nous trahit, dit-elle en riant. Vous voulez aller dans quelle maison?

- Je m’appelle Circéia ALEKHIN…

Elle s’installa au milieu d’une des banquettes, aux côtés de Malia. Tout en souriant à Aliera, elle réfléchit comme lors d’une partie rapide. Ils n’avaient pas beaucoup parlé de ces choses-là en famille, Circéia savait que sa mère avait été une Serdaigle mais à vrai dire, elle ne comprenait pas bien les différences. Une chose était certaine, son père n’avait pas été à Poudlard et quand elle avait essayé de savoir où il avait suivi ses études, l’adulte avait esquivé la réponse si bien qu’elle n’en savait rien du tout. Il fallait vite trouver une parade.

- … et le choixpeau saura ce qui est le mieux pour moi.

Sur ce point, la petite avait au moins des éléments lui permettant de ne pas passer pour une gourde « totale ». Car sa mère lui avait expliqué le déroulement des opérations. En insistant bien sur la valeur égale de chacune des maisons.
Elle avait haussé les épaules, comme pour dire que le sort déciderait pour elle. Ce qui pouvait tout aussi bien être pris pour de la légèreté voire de l’arrogance. Mais en fait, elle devait se l’avouer, elle n’avait jamais vraiment réfléchi à la question avant qu’Aliera ne la pose.
Circéia sut à cet instant qu’elle aurait mieux fait de dire n’importe quoi, juste l’une des quatre réponses possibles. Mais elle savait aussi qu’elle n’aurait pas pu répondre à la question d’après, à savoir pourquoi. Son habitude du jeu d’échecs lui avait appris à toujours avoir un coup d’avance. Par le fait, elle préférait ne rien dire plutôt que de démontrer son incapacité.

- … et le choixpeau saura ce qui est le mieux pour moi.

Malia écoutait la réponse de Circéia en fronçant le nez. Sa réponse ne la satisfaisait pas. Comment était-il possible qu’elle n’ait aucune idée de la maison dans laquelle elle voudrait être ?

- « Quand même, tu dois bien avoir une préférence non ? » sa phrase resta un suspens lorsqu’un éclair la traversa :

- « Hé c’est marrant, nos trois prénoms se terminent en A ! » dit-elle en souriant. Ce n’était pas grand-chose mais elle était surprise de la coïncidence et trouvait cela suffisamment rigolo pour le partager avec les deux fillettes.

- « Moi j’aimerai aller à Poufsouffle, la maison de ma grand-mère. Ma mère était à Serpentard et mon père à Serdaigle. Du coup, c’est plutôt mal barré pour moi, je n’ai aucune idée de là où j’irai. Avec ma chance, je me retrouverai à Gryffondor. C’est pas que j’aime pas les Gryffondor, mais comme je suis allergique aux chats, ça m’arrangerait de pas y être » Elle marqua une pause, « Mon argument est pourri nan ? » poursuivit-elle en pouffant.

Elle sortit un sandwich au beurre de cacahuète que sa sœur avait glissé dans son sac à dos, plus tôt dans la matinée. Elle croqua dedans puis continua son récit :

« Pour de vrai, je voudrai être à Poufsouffle. Je crois que c’est la maison dans laquelle je me sentirai le mieux. Si les gens sont aussi doux que ma grand-mère, je ne pourrai que m’y plaire. Ma mère dit que le Choixpeau risque de devenir fou en se posant sur ma tête. D’après elle, dit-elle en avalant son interminable bouchée, j’ai ma place chez les Serpentard, à cause de ma malice. Mais je ne suis pas très adroite… »

Elle s’arrêta, les joues rougies par la gêne. Etait-il nécessaire de préciser à des inconnues qu’elle était une vraie catastrophe ?
Sous l’œil interrogateur d’Aliera et Circéia elle reprit :

« Je suis curieuse, donc je pourrai éventuellement aller à Serdaigle, mais d’après papa je ne suis pas une érudit. Ça veut dire que je suis pas une tête. » Dit-elle en haussant les épaules.

Elle tendit deux autres sandwichs aux filles qui attendaient patiemment qu’elle ait terminé. Malia se remit au fond de son siège, elle s’était laissée emportée et avait peur d’avoir ennuyé ses interlocutrices. Elle aimait tellement échanger avec les gens que parfois elle pouvait impressionner par sa facilité à discuter.

- « Enfin on verra bien, dit-elle plus calmement, le plus important c’est qu’on s’y plaise non ? Et toi Aliera tu aimerais être dans quelle maison ? »

-Et toi Aliera tu aimerais être dans quelle maison ?

Aliera accepta avec plaisir le sandwich et la remercia. Elle sortit les chocogrenouilles qu'elle avait dans son sac et leur en proposa également.

- Toute la famille de ma mère était à Serpentard alors je suppose à Serpentard aussi. Quoique tu me diras mon frère a été envoyé à Poufsouffle. Vous auriez vu le scandale que ça a fait dans la famille. Enfin toi tu as l'air d'avoir une famille beaucoup plus tolérante que la mienne, se rattrapa t-elle en se rendant compte de sa gaffe. Je crois que tu peux choisir ta maison, mais je me demande si on ne m'a pas raconté une blague , poursuivit-elle , mais je suis d'accord avec Circéia, le Choixpeau saura mieux que nous.
- Tout ce que j'espère c'est de ne pas être à Gryffondor , pour pouvoir remettre un pied chez moi aux vacances quand même , s'esclaffa t-elle.

Aliera s'arrêta un temps pour manger un bout de son sandwich et observa discrètement les filles en face d'elle. Circéia avait l'air d'être un sacré personnage. Déjà elle avait déstabilisé Aliera quand elle s'assit en face, elle avait eu l'air un poil gêné quand Aliera lui avait posé la question du choix de la maison, mais elle avait vite repris un visage impassible, ce qui avait troublé Aliera. Quand à Malia, elle avait l'air tellement à l'aise avec tout ce qui lui arrivait.
- Circéia, je sais pas ce que tu en dis , mais moi je suis sûre que Malia sera à Poufsouffle je le sens! Bon trêve de plaisanterie , mais j'ai entendu dire qu'il y avait un chariot avec plein de friandises , vous croyez que c'est vrai?

Ces filles étaient très sympas, Circéia avait eu raison de les inviter. Leur caractère était… différent, il fallait suivre, s’accrocher pour tenir le rythme de leur conversation. Et si l’on essayait de tout décoder, on ne pouvait pas en placer une. Afin d’éviter le ridicule absolu, elle se décida.

- Serdaigle !! Je crois que je serai à Serdaigle.

Mais il était trop tard, elle avait parlé tout bas et le sujet suivant était déjà sur la table. Des friandises ? Bah, pourquoi pas, après tout, personne n’allait lui faire des reproches quant aux effets du sucre sur les dents. Mais il faudrait les payer, et Circéia était sans le sou.

- Mère était une Serdaigle. Alors si l’on donne du sens au sang…

Et encore une bêtise, pour un peu, les deux autres allaient croire que Circéia était une sang pure qui ne voyait que par cela. Mais dans l’urgence, parfois, on pare au plus pressé. Elle aurait bien posé la question essentielle, « était-ce si important que cela ? ». Mais une intuition lui dicta de se retenir. C’est compliqué de paraitre cool dans une conversation avec des gens que l’on ne connait pas. Se laisser aller revient à prendre le risque de dire des choses irrémédiables. Et se taire est presque pire.

- Si l’on reste amies, c’est pareil non ?

Elle ne voulait surtout pas donner l’impression d’être une fille qui réfléchit trop, sachant très bien que l’on pense de ces gens-là qu’ils sont calculateurs, froids. Comme son père. Mais c’était, une fois encore, trop tard. Elle avait cependant souri de façon manifeste, cela pourrait la sauver.

Malia regardait Aliera manger son sandwich pendant qu'elle parlait.

" [...] Bon trêve de plaisanterie , mais j'ai entendu dire qu'il y avait un chariot avec plein de friandises , vous croyez que c'est vrai?"


Malia allait répondre quand elle entendit Circéia chuchoter:

- Serdaigle !! Je crois que je serai à Serdaigle. Mère était une Serdaigle. Alors si l’on donne du sens au sang… Si l’on reste amies, c’est pareil non ?

Elle avait les mains dans les poches, cherchant probablement quelques pièces. La recherche sembla infructueuse car Circéia replaça ses mains sur ses cuisses. Malia la dévisageait, elle était intriguée. Circéia semblait confuse, en conflit permanent avec elle-même. Malia pouvait voir la détresse dans ses yeux et elle n'aimait pas lorsque quelqu'un se sentait mal.

- " Evidemment que l'on restera amie! Peu importe la maison dans laquelle on se trouve. De toute manière ça ne veut absolument rien dire, ça importe à nos parents mais c'est tout. Nous ça ne va rien nous apporter, on continuera de se voir. Enfin si vous êtes d'accord! "

Elle espérait avoir été suffisamment rassurante envers Circéia. La fillette la regardait, Malia lui lança un sourire encourageant ce qui sembla suffire à apaiser la petite poupée de porcelaine.
Au même moment, une vieille dame passa avec un chariot rempli de friandises. Malia refusa poliment, elle n'avait pas suffisamment d'argent et avait déjà le ventre bien rempli grâce au sandwich de sa sœur.

Les trois filles parlèrent de tout et de rien durant le reste du voyage, et plus Poudlard approchait, plus elles étaient silencieuses. Malia avait fini par coller son front à la fenêtre, se laissant bercer par le ronronnement du moteur.

Le train passa un viaduc et du mouvement se fit entendre à l'extérieur du compartiment. Malia comprit qu'il était temps d'enfiler sa robe de sorcière et s'exécuta.

Lorsque le train s'arrêta, une vague d'élèves déferla sur le quai. Elle jeta sa valise en avant puis descendit prudemment les petites marches qui la séparait du sol, très vite rejoint par Aliera et Circéia. Les élèves se bousculaient, instinctivement elle attrapa un pan de robe de ses nouvelles amies et leur jeta un regarde apeuré. Les jeunes adolescents se précipitaient vers le demi-géant qui les appelait, et bientôt les trois filles furent séparées. Malia se hissa sur la pointe des pieds, aperçut le chapeau d'Aliera et le visage blême de Circéia et leur cria avant d'être engloutie par la marée noire de robes:

- "On se retrouve au château! La dernière arrivée est une Gryffondor sans crinière!"


Fin du RP pour moi, sauf si il y a des choses à rajouter en fonction de vos RP à vous Ça m'a fait très plaisir, on se refait ça quand vous voulez!