Le tour des présentations commença. La fille blonde s’appelait Valentine, et la brune Edna. Le grand garçon n’avait encore rien dit.

« Tu entres en première année non ? » lui demanda gentiment Valentine.

« Oui c’est ça ! » lui répondit-elle avec un sourire. Elle avait l’air très gentille. En revanche le garçon blond (qui n’avait toujours pas dit un mot depuis son arrivée) l’intimidait quelque peu. Alors qu’elle le regardait en essayant de comprendre son comportement il parla enfin.

« Les gens m’appelle Wilson en général ... » Il marqua une légère pause puis repris « Pas trop stressé pour le test ? On peut en mourir tu savais ? Soit tu réussis et tu gagnes le droit d’étudier, soit tu meurs. J’serai toi, j’aurais peur. Tu as le droit d’abandonner et de rentrer chez toi à la sortie du train, si tu veux. Mais si tu entres dans l’école, t’es obligé d’affronter la bête.»

Non mais pour qui il se prenait celui-la ! S’il croyait lui faire peur avec ses histoires de fantômes il se foutait le doigt dans l’oeil. Elle avait déjà lu l’histoire de Poudlard et avait parlé de la cérémonie de répartition plusieurs fois avec ses parents. Et elle était sure et certaine que jamais aucun élève n’était mort. Cette elle appréhendait légèrement du fait que le Choixpeau puisse lire dans son esprit et voir ses plus gros défauts, mais il n’y avait pas non plus de quoi paniquer.

« Ce vieux chapeau a vraiment dû te traumatiser pour que tu essayes de faire peur ainsi à des nouveaux qui n’ont pas encore mis un pied à Poudlard, lui rétorqua-t-elle. Mais si ce que tu dis est vrai, je pense pouvoir réussir le test sans difficultés. Sans vouloir te vexer, s’ils ont accepté quelqu’un de bête et méchant comme toi, je ne vois pas pourquoi je ne le serais pas ! »

Et toc ! Bien fait pour lui. Orphéa ne voulait pas se faire d’ennemi aussi rapidement (et surtout pas quelqu’un de plus vieux et de plus fort qu’elle) mais il fallait tout de même qu’elle se défende ! Son père lui avait toujours appris à ne pas se laisser marcher dessus, quitte à devoir écraser les autres, et c’est ce qu’elle faisait aujourd’hui. Avec un peu de chance, il blaguait depuis le début, et il prendrait sa réponse avec humour.

Sans attendre la réponse de Wilson, elle dirigea son regard vers les deux filles.
« Je pense que je serait à Serdaigle comme ma mère, ou à Serpentard, comme mon père, dit-elle fièrement. Vous êtes dans quelles maisons vous ? »

Alors que les jeunes élèves commençaient doucement quelque chose qui aurait pu s'apparenter à une discussion des plus banales dans un train, c'est Wilson Kingson qui prend le dessus en régalant Edna d'une plaisanterie faite à la jeune première année. Il parlait d'une histoire de test et de monstre à vaincre pour participer à sa scolarité poudlardienne. Cette idée ne plût pas à la jeune fille qui répondit sèchement au Serpent. Dommage, elle n'avait pas l'air dupe et avait dû se renseigner sur l'école. Une année auparavant, la jeune Gringot aurait cru naïvement à tout cela. Elle aurait eu la trouille et se serait sans doute mise à trembler comme une feuille jusqu'à leur arrivée. Mais Orphéa ne s'était pas laissée faire. Quel dommage : à deux peut-être qu'ils pourraient lui faire croire plus aisément la chose. Valentine pourrait même se prêter au jeu qui sait. Elle décide alors de suivre la blague bien qu'Orphéa tenta vainement de relancer un sujet concret quant à leur maison respective.

- Tes deux parents étaient à Poudlard et ils ne t'ont rien raconté ? Tu as de la chance si on y réfléchit bien. Ta maison dépendra du score que tu atteindras au test contre la bête dont t'a parlé Wilson. Après tout, c'est normal qu'ils ne t'aient rien dit, ils ont scellé ce pacte depuis leur entrée à l'école. Interdiction d'en parler à quiconque. Sinon le test pourrait vitre être faussé. Après, nous non plus nous ne devrions pas t'en dire plus, donc je pense qu'il faudrait mieux qu'on se taise si l'on ne veut pas avoir d'ennuis. D'un autre côté on arrivera assez vite et on ne t'a rien dit de l'épreuve donc...

Au cas où la jeune fille serait encore dubitative à ce propos, Edna préféra ajouter :

- Si tu ne nous crois pas, rappelle-toi le dernier regard et la dernière paroles qu'ont prononcé tes parents quand tu es partie, est-ce qu'ils n'avaient pas l'air inquiet ? Très inquiet je veux dire ?

Edna avait du mal à se retenir de sourire ou de rire. Ce n'était pas très sympathique d'agir ainsi, mais le trajet passerait sans doute plus vite. Et puis elle finirait par se rendre compte que c'était faux après tout. Orphéa ne risquait rien.

 Hein ? Comment ça ? Le test ? Les choses changeaient chaude année pour la répartition à Poudlard ? Ou bien Wilson blaguait ? Oui ce devait être une blague, pas possible autrement, bien que Eider confirmait ses dires, Valentine était presque certaine qu'ils jouaient un tour à la première année qui n'avait pas l'air de se faire avoir. Un sourire malicieux s'étendit discrètement sur les lèvres de la blonde, elle venait d'avoir une idée de génie ! Elle attendit qu'Eider ait fini de parler puis observa les deux Serpentard avec des yeux stupéfaits:
- Mais... taisez vous. Je vous préviens si on vous a entendu j'y suis pour rien.
Son ton laissait entendre qu'elle était réellement sérieuse, mais intérieurement, elle voulait rire aux éclats, pour entrer encore plus dans son rôle, elle regarda Orphéa le plus solennellement et lui dit:
- Orphéa. Tout ce qui a été dit, tu dois le garder pour toi, au moins jusqu'au moment. D'ici là, pas un mot. Mais... Ne t'inquiète pas trop quand même, tu vois, si Wilson a réussi tu devrais être capable de passer toi aussi.
La fillette espérait que ce n'était pas trop surfait, et que ça restait un minimum crédible. La fille Edin reporta son attention sur la fenêtre, enfin, c'était ce qu'on voyait, en fait, elle se concentrait sur une tâche de la vitre pour s'empêcher de rire et contenir d'immense sourire qui trahirait la supercherie. Elle n'avait jamais été bonne actrice, mais pour une fois, elle était fière de son jeu, même pendant un interrogatoire on n'aurai pu savoir qu'elle mentait, à moins de s'appeler Sherlock, et encore, désormais l'enquêteur était sans doute trop  pour comprendre quoi que ce soit.

Sa connerie était aussi énorme qu’un repas de fête effectué à Noël. Cette histoire de monstre pouvait faire peur sans doute aux sorciers né-moldu entrant pour la première fois à Poudlard mais il serait plus difficile de le faire croire aux jeunes sorciers ayant eut des parents sorciers. D’ailleurs, la jeune Orphéa avait l’air de connaître l’existence du choixpeau dans la réponse qu’elle donna à Wilson. Elle le qualifia de « bêtes et méchants » et cela fit sourire le jeune blondinet. On ne lui avait jamais faite celle-là ! Évidemment, la remarque ne l’atteint pas, il s’en fichait bien mal.

Wilson fut content de voir que les deux autres filles suivirent le mouvement en inventant une suite à  sa bêtise. Difficile de ne pas rire face à ça mais il fallait garder son sérieux pour que Orphéa croit à cette histoire jusqu’au moment où elle essaiera le choixpeau. Wilson avait hâte d’être à ce moment pour voir sa réaction, pour connaître sa maison, à voir comment elle est, elle doit sûrement être une Gryffondor, rouge comme le père-noël. Mais avant, il fallait encore terminé le voyage en train et se rendre à Poudlard dans une sorte de traîneau mais sans rênes pour diriger les diligences.

A la remarque de Valentine comme quoi si Wilson avait réussit, Orphéa pourrait réussir aussi, il laissait échapper un « EH ! » de protestation. C’est le genre de remarque qui donne envie de lancer une boule de neige. Mais dans un train, il y en a pas. Wilson croisa ses bras et répondit :

« J’suis dans la maison des gens qui ont faillit échouer ouais. A Serpentard. Tu demanderas à ton père Orphéa, il te dira qu’il a faillit ne pas être accepter à Poudlard. La maison des gens qui réussissent l’épreuve haut la main, c’est Gryffondor. Et les deux autres, ce sont les niveaux intermédiaires. » Wilson s’arrêta un court instant pour regarder le paysage qui défilait derrière la fenêtre et reprit. « D’ailleurs, il me semble Edna, que tu as finit à l’infirmerie après le test c’est bien ça ? »

Il se demanda s’il allait pas un peu trop loin dans son délire, mais bon de toute façon, Orphéa se rendra bien compte une fois qu’elle verra le choixpeau que le test a été inventé de toute pièce et qu’il n’y avait rien de dangereux là-dedans. Wilson se dit que c’est le meilleur voyage en Poudlardexpress qu’il ait pu faire, excepté peut-être le premier, celui où il a rencontré Joy Wedenjack.

Bien qu’Orphéa était persuadée que ses parents ne lui auraient pas caché une telle chose, elle commençait à douter... Les deux filles appuyaient le discours de Wilson :

« Si tu ne nous crois pas, rappelles-toi le dernier regard et les dernière paroles qu'ont prononcé tes parents quand tu es partie, est-ce qu'ils n'avaient pas l'air inquiet ? » lui lança Edna.

Elle se mit à réfléchir à toute allure. Son père avait un sourire aux lèvres, l’air plutôt fier, mais sa mère ... c’est vrai qu’elle paraissait inquiète !

Toutefois, Valentine essaya de la rassurer. « Ne t’inquiète pas trop quand même, tu vois, si Wilson a réussi tu devrais être capable de passer toi aussi » lui dit-elle. 

Mais c’était loin d’être suffisant pour rassurer la jeune fille. « Il me semble Edna, que tu as fini à l’infirmerie après le test c’est bien ça ? » renchérit encore une fois Wilson.

Orphéa commençait sérieusement à croire les propos de ses trois camarades de wagon, quand elle surpris Valentine à détourner le regard vers le paysage pour masquer son sourire. Pfff, elle savait bien de toute façon que sa mère ne l’aurait jamais laissé partir vers un endroit aussi dangereux. Vexée, elle décida de ne pas répondre aux trois nigauds et de les laisser penser qu’elle croyait à leurs histoires.

Ils n’étaient probablement pas méchants, et elle-même aimait faire des blagues, mais elle ne pouvait s’empêcher de penser que si cela se passait mal avant même d’avoir mis un pied à Poudlard, l’année allait être terrible. Bien qu’elle eût envie de pleurer, elle ravala ses larmes. Hors de question de pleurer devant eux, cela leur ferait bien trop plaisir. Elle leur lâcha donc un pitoyable « Laissez-moi tranquille » avant de détourner son regard vers ses ongles qui devenaient subitement une chose digne de tout son intérêt.

- Ouais j'ai été à l'infirmerie. J'ai bien cru que j'allais y passer d'ailleurs quand je me suis fait écraser la main par cet énorme... elle fit mine d'hésiter puis reprit, enfin pardon je ne devrais pas t'en dire plus ou je sens que tu vas retourner à King Cross en courant...

Edna jouait le jeu de Wilson Kingson. La jeune nouvelle semblait dubitative mais tout de même un peu inquiète quant à sa rentrée et à ce qui l'attendrait. Surtout maintenant que les trois anciens lui avaient lancé ces informations terrifiantes. Mais Orphéa en avait très visiblement assez de ces plaisanteries. Elle décide de couper court à la conversation et de détourner son regard. Elle se focalise alors sur ses petites mains.

A ce moment là, la Gringot décide qu'il est temps de la laisser tranquille, et de changer de sujet. Elle ne reviendrait pas sur cette blague, voulant laisser le doute jusqu'au dernier moment pour la jeune fille. Mais cela faisait un moment qu'ils étaient partis et ils ne pouvaient pas continuer l'acharnement comme ça.

Ainsi, elle s’enfonce profondément dans son fauteuil et sort un en-cas. Un paquet de chips qu'elle n'avait pas eu le temps d'entamer depuis le début du trajet. Elle l'ouvre, et salive au moment même où l'odeur parvient à ses narines. Elle plonge alors sa main dans le paquet, et attrape ce qu'elle peut. Elle enfourne le petit tas dans sa bouche, et au moment où elle croque dedans et que le bruit se propage, elle se rend compte qu'elle doit partager avec ses camarades. Chose difficile pour Edna, fille unique depuis 12 ans. Mais elle n'oublie pas ses bonnes manières. Pourvu qu'ils refusent...

- Vous en voulez ?

La blague continuait toujours et Valentine observait avec attention la facilité avec laquelle les deux autres pouvaient raconter n'importe quoi à une première année, en l'occurrence, Ophélia. Mais la petite devait avoir compris leur stratagème car elle dit avec une tête qui laissait entendre qu'elle ne voulait pas continuer, qu'elle désirait qu'ils arrêtent. Sa voix était sans réelle autorité mais Edna parut comprendre le message car elle arrêta, Valentine aussi mais elle ne pût s'empêcher de douter, de se demander s'ils avaient bien fait d'aller aussi loin. 

Elle pria pour que Wilson ou Edna changent de sujet et cette dernière dût l'entendre car elle commença à fouiller dans son sac, comme à la recherche d'un trésor enfoui et elle en sortit triomphante avec un sac de chips. On voyait bien qu'elle aurait voulu garder le paquet entier pour elle mais quelque chose d'invisible la poussa à en proposer à ses camarades. Valentine n'avait jamais été très fan de ce genre d'aliments dans les transports, aussi, elle répondit poliment:

- Non, merci, c'est bon.

Pourvu qu'elle n'insiste pas ! Valentine était toujours gênée quand, comme la plupart du temps, on lui répondait avec un "Vraiment ? " que la Serpentard percevait comme une sorte de test pour voir si les gens sont bizarre. Car oui, étant donné que Valentine n'aimait pas les frites, et oui, les frites, tous les anciens camarades de classe de l'école moldue vérifiaient toujours si elle ne les voulait toujours pas.

Pour revenir au compartiment, Valentine se préparait à répéter que, même si on lui demandait plusieurs fois, la réponse serait la même.

Le voyage en train continua et Wilson s’enfonça avec les autres dans sa bêtise. Edna continua même cette histoire d’infirmerie. Mais Wilson se dit qu’il serait temps d’arrêter pour la laisser cogiter à tout cela tranquillement. Le jeune blondinet regarda le paysage à travers la fenêtre en se demandant s’il restait encore beaucoup à faire avant d’arriver à Poudlard. Non pas qu’il se sentait pas bien entouré de toutes ces jolies filles, mais il avait envie de voir la réaction d’Orphéa lorsqu’elle apprendra que ce monstre n’existait pas. Cela promet d’être drôle.

Edna se mit à proposer des chips aux autres. Wilson ne savait pas si c’était pas politesse ou par réel envie mais au moment où elle finit sa question, elle entendit Valentine refusé et s’apprêtait à faire de même avant que son naturelle revienne au galop : il prit le paquet des mains, prit une toute petite poignée (l’équivalent de quatre ou cinq chips) et redonna le paquet à la propriétaire.

« Merci beaucoup ! »

Il commença donc à grignoter les quelques chips qu’il avait prit dans le creux de sa main en regardant alternativement Edna, Valentine, Orphéa et le paysage dehors. Il avait hâte de retrouver Poudlard, cette année plus que jamais, puisqu’il a faillit ne pas pouvoir y retourner à cause de ses parents et des évènements de l’année dernière.

Orphéa ne prit même pas la peine de répondre à Edna quand celle-ci proposa des chips. Si c’était pour essayer de paraître gentille après ce qu’elle venait de lui raconter, ce n’était pas la peine, cela ne marcherait pas. Et si c’était simplement de la politesse, cela ne changeait rien.

Elle se contentait donc simplement d’éviter le regarde de ses quatre camarades de wagon. Elle était quasiment persuadée qu’ils se moquaient d’elle, et qu’ils attendaient avec impatience la répartition pour voir sa réaction. Et bien elle se ferait une joie de ne laisser paraître aucune émotion. Elle ne leur donnerait passe plaisir.

Elle qui pensait que les élèves s’entraidaient entre eux, elle avait été bien naïve. Elle savait déjà que Wilson était à Serpentard, et il avait l’air de connaître les deux filles, qui étaient probablement dans la même maison. Ils n’avaient pas pour autant l’air amis, ce qui étonnait Orphéa. Ils étaient plus âgés qu’elle, ils devaient donc connaître plein de monde. Ou bien peut-être étaient-ils trop méchants et irrespectueux pour avoir de vrai amis.

Super, elle était vraiment tombé dans le bon wagon. Si elle était envoyée à Serpentard elle aussi elle savait déjà sur qui elle ne pouvait pas compter. La seule qui lui avait paru un minimum avenante, c’était Valentine. Si elle avait appuyé les dires des autres, elle avait tout de même essayé de la rassurer.

Pendant que le trajet continuait, Orphéa regardait le paysage défiler, tout en priant pour que ces trois imbéciles ne la prenne plus pour cible pour une mauvaise blague.

Elle partagea quelques chips, avec Wilson Kingson. Mais pas avec les deux autres filles. Tant mieux. Il ne prit qu'une poignée et Edna se dépêcha de mettre goulûment tout le reste dans sa bouche. Elle croqua et mâcha en profitant de chaque saveurs. Elle se rappelle à ce moment là l'anecdote qu'on lui avait raconté à propos des chips et de leur croustillants : "les humains sont addicts à tout ce qui croustille sous leurs dents parce que ça leur rappelle la lointaine époque où nos ancêtres mangeaient les petits os de leurs proies". Un peu glauque, mais ça ne rendait pas les chips moins bonnes.

Tout le monde s'était tu. Orphéa semblait bouder dans son coin en regardant l'extérieur défiler. Edna ne s'en voulait pas d'avoir été mesquine. Elle ne s'était pas trouvée particulièrement méchante et n'imaginait pas une seule seconde que cette blague pouvait avoir une conséquence sur la jeune fille. Elle avait fait semblant d'avoir assisté à ce test, alors qu'elle n'avait même pas assisté à la cérémonie de répartition l'année précédente. Ce jour là, elle était encore dans son école moldue. Et loin de s'imaginer mettre un pied dans le monde de la magie. Donc elle était très mal placée en réalité pour parler de cette expérience. Après tout, il y avait peut-être réellement un test, et ce n'était pas du bluff. Qu'en savait-elle ?

Edna pose sa tête sur le rebord de la fenêtre et ferme ses yeux. Peut-être le trajet passerait-il plus vite si elle dormait ?