Privé avec Stella Flawrence.

Le jeune Cédric Blake, âgé de 11 ans, allait enfin partir pour Poudlard. Il était entouré de ses deux parents, qui avaient l'air aussi tendus que lui. Mais ce n'était pas pour les même raisons. Ced était stressé à l'idée de quitter sa famille, sa maison, et de se jeter dans l'aventure sans en avoir été prévenu, ses parents car leur fils leur faisait la tête depuis qu'il avait apprit qu'ils lui avaient mentit. Blake dévisagea sa mère, puis son père. Il les aimait mais ne leur pardonnerait jamais l'énorme mensonge dans lequel ils l'avaient baigné. Jamais. Chassant une mèche brune de ses yeux bruns eux aussi, Blake prit une grande inspiration et dit :

« Bon bah nous y voilà... heu, bisous ? »

Ne sachant comment se comporter, il se dirigea d'abords vers son père, et lui piqua un baiser sur la joue. Jack Blake parut touché et surpris de ce contact physique. Mais son fils se détourna vite et alla embrasser sa mère sur la joue.

« Bisous, fiston. Passe une bonne année... » murmura Alex Blake en souriant à Ced.

Cédric commençait sérieusement à stresser. Il attrapa sa valise en cuir que ses parents lui avaient offert, et souffla en fermant les yeux. « Allez, il faut y aller » Rouvrant les yeux, Blake murmura un dernier au revoir, puis partit. Il se dépêcha de rentrer dans le train. Il était un des premier, et eut donc le choix de la place. Mais il ne prit pas le premier compartiment venu, le plus grand ou le plus propre. Au contraire, il choisit le plus petit et le plus éloigné de l'entrée, pour rester seul le plus longtemps possible. Il avait besoin de réfléchir.

Blake s'assit sur une banquette et regarda dehors en se demandant comment serait Poudlard. Ses parents, lui ayant menti, ne lui en avait jamais parler. Il ferma les yeux et se laissa porter par le bruit des voix des élèves.

Un mur se dressait devant elle, et Stella y fonçait, poussant son chariot à bagages. Elle s'imaginait qu'elle allait recevoir un choc, mais elle passa, à sa plus grande surprise, facilement, comme si le mur n'existait même pas. Elle poussa son chariot le long du quai, la bouche entrouverte, les yeux émerveillés. Celui-ci grouillait de parents émus, et de leurs enfants, parfois excités et parfois triste.

Stella ne se rendit pas compte qu'elle s'était arrêté. Elle sentit la main douce de sa mère sur son épaule, et se retourna pour lui sourire. Son frère prit sa place et poussa leurs deux chariots devant lui. Il embrassa vite fait ses parents, et sauta dans le train, pour rejoindre ses amis qui lui faisait signe. Stella ne put se retenir plus longtemps, et elle sauta sur son père, qui l'encercla grâce à ses deux bras, embrassant son front.

"Ne t'inquiète pas, tout se passera à merveille !

Stella lui fit un sourire éclatant, et se tourna vers sa mère n'hésitant pas à l'embrasser. Sa mère, émue, l'embrassa à son tour, et prit son visage entre ses mains. Elle n'avait pas à parler, Stella avait déjà tout compris, elle se retourna, ne s'attardant pas plus longtemps et sauta, à son tour, dans le train, sa valise dans sa main. Elle se mit à chercher un compartiment qui ne serait pas plein. Elle arriva au fond du couloir, et vit un garçon bruns assis seul, dans un compartiment où il n'y a que lui. Enfin ! Stella ouvrit la porte du de ce dernier, et demanda d'une petite voix :

"Je peux entrer ?"

Blake commençait à somnoler, en rêvant à Poudlard et aux cours qu'il suivrait, quand une voix féminine le fit sursauter. Il ouvrit les yeux et regarda dans la direction du bruit. C'était une fille châtain qui attendait au seuil du compartiment, avec sa grosse valise. Elle semblait hésitante. Blake, qui aurait préférer resté seul avec ses rêves, grommela une chose qui ressemblait à un "oui" plaintif. Il poussa ses affaires (qu'il avait déjà étalées) de la banquette pour faire de la place à la fille. Il prit les feuilles blanches et les crayons qu'il avait déposé là, puis se tassa au fond du compartiment, ers la fenêtre et referma les yeux. Mais il n'arrivait plus à s'endormir et, de peur d'être malpoli avec la fille, il demanda :

« Heu... tu t'appelles comment ? Moi c'est Cédric...»

La timidité du garçon prit le dessus, et il se gratta le sommet du crâne, ébouriffant encore plus ses cheveux noirs de jais. Comme la fille mettait du temps à répondre, Blake attrapa son carnet de dessin, un carnet déjà rempli de milles et une aquarelle, qui ne le quittait pas depuis la maternelle, et s'empara d'un crayon à papier, puis traça un trait. Le trait prit la forme d'un personnage, et ce personnage prit la forme de sa mère. Alex Blake. Une femme petite, au visage rond, avec des cheveux courts et noirs, et un sac à dos de randonnée sur le dos. Blake sentit des larmes lui picoter les yeux, et sa machoire se contracter. Il aimait sa mère, mais ne lui pardonnerait son mensonge. Tentant de ne pas pleurer, le garçon jeta un nouveau regard à la fille.