> Décembre 2043

Le quai de la gare King-Cross était en effervescence. Les élèves rentrant chez eux pour les vacances s'entassaient devant le train dont les portes étaient toujours fermées. Léo, parmi la foule, tenait dans une main sa grosse valise et dans l'autre la cage de Gehbia qui était vide. Il avait maintenant la certitude qu'il été vivant. Donc le chat du balourd n'y avait été pour rien en la disparition du rat, mais il ignorait encore son emplacement exacte. Ce qui était sur, c'est qu'il passerait les vacances de Noël à Poudlard, sans son maître.

Après quelque minutes d'attente, les portes s'ouvrirent, la vieille femme au bonbon derrière. Personne n'osa rentrer et bousculer la vieille femme qui préparait des confiseries, et le silence se fit. Léo s'avança en soupirant, mais avant qu'il est put facilement se frayer un chemin parmi la foule, la vieille femme recula et quelque élèves rentrèrent. Léo le fit donc aussi.

Le train de couleur rouge siffla et partit une fois les élèves à bords et Léo s'installa tranquillement dans une cabine. Il patienta assez de temps pour ne pas devoir partager des "vestiaires" avec d'aures élèves pour enfiler ses vêtements Moldue. Une demi heure plus tard, il s'avança vers les vestiaires. Une tête au cheveux noirs passa à côté de lui... il se rendit compte qu'il connaissait cette personne mais n'y prêta pas plus attention.

Il s'assis sur un banc et enfila un jean ainsi qu'un pull moutarde en laine. Il essaya de remettre ses cheveux qui avaient repoussé sur sa tête et mit des baskets, offert durant les vacances par une "amie" lors d'une rencontre durant les vacances. Mélody et lui s'était revu. Elle lui avait donné ça et il était partit, pour ne pas l’étriper.

Ses ''essayages'' finit, il repartit vers son compartiment, et quand il arriva au niveau de la vitre en verre, il remarqua une présence. Il n'aurait jamais dut laisser ce compartiment  vide, et la personne semblait ne pas avoir remarqué sa valise et sa cage en haut sur un rebord collé au mur. Il soupira et toqua à la vitre. Il soupira pour essayez d'évacuez sa mélancolie du jour. Il fit un sourire niais.

<< - Excuse moi, j'étais ici il y a quelque minutes, tu à l'air d'être seul, mais je ne te dérangerais pas ! >>

Comme pour appuyer ses propos, il n'attendit pas de réponse et s'assis sur la banquette à l'opposé de la jeune fille. Tiens comme on se retrouve... Cassiopée Malory.

Les vacances de Noël.
Elle n'en avait jamais connu, pas une seule fois. Après-tout, ses géniteurs ne prenaient pas vraiment le temps de la regarder alors de l'inviter à participer à une fête de famille, elle ? Le petit monstre ? Non, bien sûr que non. D'ailleurs, l'année dernière, ils ne l'avaient même pas laissé rentrer à la maison, si cela avait déjà été sa maison mais elle n'en croyait pas un seul mot.  Mais cette année, c'était peut-être différent. Tellement qu'elle ne comprenait plus ce qu'elle devait faire. Loïk et Samuel avait le chic de bousculer toutes les choses à l'intérieur de sa tête. Ils se comportaient comme des gens normaux mais avec une touche bien à eux qui faisait que Cassiopée Malory trouvait grâce à leurs yeux, bien qu'elle ne comprit pas pourquoi. C'était juste étrange, super bizarre. Un peu comme elle, si elle y pensait. Ils étaient sûrement fait comme ça, fait pour s'entendre. Entre gens bizarres sur les bords, bien qu'elle le fut beaucoup plus.

Elle s'était déjà changée au château, avant de partir. Cette rencontre était bien différente de l'ancienne entre elle et Léo Solem. Elle ne l'avait que quelques fois croisés, s'étant éloignée de ses connaissances après Avril. Cette fois-ci, loin la petite fille pleine d'espoir d'une famille. Elle avait apprit la leçon, à coup de cris, de lames dans la tête. Les pieds nus qui frottent le sol et la tenue noire, comme faite pour une enterrement. Celui de l'espoir, peut-être, d'être normale un jour, bien qu'elle sût que cela n'arriverait jamais, même dans 20 ans. Elle avait ramené ses genoux sous son menton et les avait entouré de ses bras, posé son chat entre ses jambes et son tronc et la tête du félin ressortait sous la sienne. Sa malle sous son siège était calée, cela lui faisait du bien de savoir ses affaires si près d'elle. Et puis, il était rentré.

Léo Solem. Ho, ils ne s'étaient pas beaucoup parlés, juste le temps d'un voyage et quelques salutations en se croisant en cours et dans les couloirs mais les huit mois qui séparaient leur voyage avaient fait leur travail. Malgré la bonne mémoire qu'elle avait, elle n'avait pu s'empêcher d'oublier certains détails qui le concernaient. Et pourtant, elle ne doutait pas qu'elle le connaissait encore suffisamment pour voir que son sourire n'était pas un vrai. Après Avril, elle était devenue très forte à ce jeu là. L'était déjà avant.

-Tu n'as pas vraiment besoin de sourire pour rien. Je te connais Léo Solem. Te serais-tu attendu à autre chose que la solitude de ma part ?

Cassiopée Malory. Elle avait bien changée. Léo se souvenait encore de la fille timide dans ce wagon, avec le garçon timide et maladroit qu'il était. Qu'avait-elle fait de son portrait réalisé durant le trajet ? 

Après tout il s'en foutait.

Étrangement, lui aussi remarqua quelle n'était pas dans la meilleure des formes. Quand la remarque fusa de sa bouche, le sourire du garçon s’effaça aussitôt. Vautré tout les deux sur des banquettes avec une gueule de bois, on aurait put croire à une réunion des alcooliques anonymes. Mais c'était juste deux gosses, deux ados, qui avaient besoin de montrer qu'il existaient, au milieu de leurs problèmes.

Il ne répondit pas à sa question, l'ignorant légèrement. Pour combler le silence gênant il fit mine de chercher quelque chose dans sa sacoche mais au bout de quelques minutes il se rendit bien compte que cela ne servait à rien. Se redressant sur la banquette, il toussota.

Qu'il était loin le temps où Léo et elle aurait engendré une discussion passionnante sur leur vie passionnante ! Il soupira, toujours pas prêt à être le premier qui prendrait la parole.

Qu'était-il arrivé de Cassiopée Malory, mais surtout, u'était-il arrivé de Léo Solem ?. Toutes les questions, remarques qui fusaient dans son esprit faisaient remonter son caractère bien trempé qu'il s'était donné pendant les derniers mois "Pour exister". Il aurait put être joyeux, si Cassiopée n'était pas intervenue. Mais d'un côté c'est facile de rejeter la faute sur la jeune fille, quand elle est en réalité sur nous, n'est-ce pas, Léo Solem ?.

Elle observa longuement le garçon. Physiquement, il n'avait pas beaucoup changé, tout semblait s'être passé à l'intérieur de sa tête. Le garçon qu'elle avait réussi à comprendre en quelques minutes avait presque totalement disparu mais elle pouvait voir qu'il en restait une partie non négligeable. Personne ne pouvait oublier son passé, ce qu'il avait été. Même elle n'oubliait pas ce qu'il s'était passé, elle ne le ferait jamais. Ce serait impossible pour elle de continuer à vivre en oubliant, elle ne pourrait pas. Elle n'oubliait pas, Léo Solem non plus. Personne n'oubliait. 

Elle s'étira. Allaient-ils passer le voyage dans le silence ? Elle en serait amplement capable. Peut-être aurait-elle dû rester avec Solenn, elle l'avait perdu de vue peu de temps après être sortie du dortoir. Où était-elle ? Qu'allait-elle faire durant ses vacances ? L'oublierait-elle ? Ou, dans le cas contraire, penserait-elle à  elle ? Solenn, elle voulait tout le temps la voir, être à côté d'elle. C'était pas une amie mais bien plus que ça. Solenn était spéciale. Pas comme elle, elle savait qu'un jour elle se sentirait de trop à côté d'elle mais le tableau qu'offrait les deux filles lui plaisait suffisamment pour qu'elle veuille le protéger à tout prix. Elle ne pouvait pas s'imaginer sans Solenn. Obsessionnelle qu'elle était, elle doutait que sa présence soit bénéfique mais elle essayait quand même de devenir une meilleure personne pour elle. Pour Solenn, elle ferait tout sans qu'elle le demande. 

Elle fouilla dans son sac et en sortit un livre sur l'astronomie. Peut-être même pourrait-elle commencer ses devoirs durant le trajet si le Serdaigle ne disait mot. Elle n'était pas très engageante , plutôt solitaire. Elle ne commençait jamais les conversations, sauf si elle pensait que c'était important. Là, ça ne l'était pas.

Tssss.

Elle avait décider de l’abandonner à son triste sort de solitude. Pendant de longues minutes il réfléchit sur la façon de ré-aborder la jeune fille qui n'était peut-être pas enclin à faire de même.

Elle sort un livre. Elle a donc peut-être encore une âme d'intello recroquevillé sur elle même introvertie?.

Il ne semblait pas important aux yeux de la jeune fille qui l'avait peut-être déjà oublié. Le train avait déjà démarré depuis quelques temps, et il colla sa tête à la vitre, sentant les tremblements. Il aurait voulus s'endormir mais ne put pas. 

Fragile comme il était, il sentait les secousses du train et le bruit affreux qu'il faisait. 

Il s'occupa alors des banquettes affreusement Rouge. Trop Rouge, pourquoi n'était-elle pas bleue, ou alors d'une couleur qui faisait penser au maison de Poudlard tous ensemble réunies ? 

Il abandonna bien vite l'idée de réfléchir et s’affaissa sur la banquette en un tas ramollis, fatigué de devoir se tenir droit pour donner bonne impression. Mais il abandonna cette idée également et se redressa, il compta ses doigts, joua avec ses pieds, récita dans sa tête au moins cinq fois une chanson d'un groupe qu'il aimait bien. Il sortit un parchemin, écrivit trois lignes pour son devoir de vacances, le rangea car la flemme l'avait envahie.

Plus les minutes passées, et bientôt l'heure le fut aussi, plus l'ambiance était gênante. Léo, les doigts crispés sur son accoudoir, ne put se retenir.

<<  - B'jour il toussota, elle ne l'avait surmeent pas entendu au nombre de décimels à laquelle il avait parlait  >>
<<  - Bonjour dit-il plus fortement  >>

C'était simple. Rangé. Méthodique. Quoi de plus ?