Le train allé partir d'ici quelques minutes lorsqu'enfin, vous pénétriez dans la gare de King Cross. Ce matin-là, aucun mot n'était sorti de ta bouche. C'était déjà le cas depuis cinq jours … Depuis que tu avais fugué. Tu étais rentrée à la maison, mais tu refusais pour l'heure de leur parler. Ils avaient bien essayé de comprendre la situation, de te tirer les vers du nez, mais force avait été de comprendre que le seul remède au mal dont tu souffrais était la patience… La patience et surtout leur présence qui devenait plus qu'indispensable. Pour la première fois, depuis, longtemps, ils étaient tout deux présents avec toi pour ton départ pour l'école, mais tu savais que ce n'était qu'une situation temporaire … Un effort auquel il avait consenti un peu par la force des choses.

Le train s'ébranla et un nuage de fumée s'en échappa. Aucun son ne sortit de ta gorge lorsque tu te dirigeas vers l'un des Wagons. Ton père chargea la valise et t'embrassa le sommet du crâne alors que ta mère te serrait fort contre elle.

Au loin, tu voyais la plupart de tes camarades de classe s'engouffrer dans un wagon différent… Pas un signe de leur part, tu fis en sorte de disparaître à leurs yeux avant de tourner ton visage vers tes parents. Tu fis un effort alors, tu leurs souris en prenant la parole :

"A la prochaine fois …"

Cela sembla leur redonner un peu le moral et ton père s'empressa de te répondre :

"Écris-nous surtout !"
"Oui et surtout n'hésites pas si tu as besoin de quoi que se soit !"
"Nous viendrons te chercher tout les deux à la fin de l'année scolaire d'accord ! Et on partira en vacances tous ensembles cet été !"
"Je suis sure que le Népal va te plaire ma chérie ! Nous avons fait poser nos vacances exprès pour que nous partions dès que tu auras fini l'école ! Une petite semaine pour récupérer et nous partons !"

Une nouvelle façon de se faire pardonner ? Peut-être bien que cette fois-ci ça allait marcher ? En tout cas, tu en avais besoin. Tu leur fis un nouveau sourire avant d'agiter timidement ta main, puis, le panier d'Aizon dans une main et ton sac sur ton autre épaule, tu te lanças à la recherche d'un compartiment vide.

Tu ne tardas pas à trouver ton bonheur quelques minutes plus tard et tu t'engouffras dans ce dernier, tirant les rideaux pour rendre l'extérieur invisible. Déjà le train commencé à s'ébranler et le chef de quai à donner le départ. C'était partie. Tu rentrais à Poudlard, mais tu ne te sentais pas bien pour autant.
Tu t'affalas sur la banquette ou d'un geste négligeant, tu ouvris le panier en osier qui renfermait Aizon pour lui permettre de sortir.

Ce dernier commença à gambader sur les sièges avant de finalement, s'approcher de toi et se lover contre ta poitrine. Cela te fit sourire … Mais te rendis triste en même temps. Tu caressas doucement la tête de l'animal avec ton majeur et ton index, lui aplatissant ainsi les poils au-dessus de la tête, entre ses deux oreilles. Tu aimais particulièrement le caresser à cet endroit. Alors tu murmuras :

"Il n'y a vraiment que sur toi que je peux compter Aizon …"

Oui … Il n'y avait que lui. Ses vacances avaient été terribles pour toi. Tu avais toujours été bienveillante de ton côté, mais cela n'était peut-être pas une bonne idée.

Ton regard se tourna vers la fenêtre ou volontairement, tu ne voyais pas le quai, étant à l'opposé de ce dernier. Tu posas ton front contre la vitre et la fraîcheur de ce dernier te sembla presque … Réconfortante. Tu soupiras avant de fermer les yeux pour réfléchir. Cela ne t'aida pas beaucoup, car tu finis par te mettre à sangloter et Aizon repéra immédiatement ta détresse. Grimpant jusqu'à ton visage, il se nicha sous ton nez, comme pour recueillir les larmes qui pouvaient couler par inadvertance.

Une nouvelle fois, tu fermas les yeux et tu te mis à penser à cette histoire que tu avais débuté en espérant te trouver une bande de copains. À cette famille aux apparences idyllique et qui pourtant cachait tellement de secrets… Non, ta vie n'était définitivement pas toute rose, mais pas non plus toute noire. C'était un mélange étrange fait de mille et une couleur dont certaines étaient joyeuses et d'autres tristes… Peut-être serait-il mieux d'effacer la toile pour, tout recommencer à zéro ? Tu n'en savais rien, mais il y avait quelque chose de sûre, tout cela allait changer à présent.

Inconsciemment, tu t'étais assoupie dans ton désarroi et lorsque tu t'éveillas, le Poudlard Express semblait avoir quitté Londres depuis environ trente minutes à en juger par le paysage. Tu n'osas pas bouger d'un poil, mais tu sentis comme des présences autour de toi. Tes yeux étaient ouverts, mais malgré tout, tu ne bougeais pas, toujours recroquevillé sur toi-même. Des gens étaient présents dans la cabine avec toi …

@Geneva King @Saul Lingtomn

Geneva était sur le quai de la gare, avec son père et sa mère. Elle avait hâte de rentrer à Poudlard, mais pas de quitter ses parents. Ses vacances s'étaient très bien passées, elle avait beaucoup profité, avait fait de nombreux achats avec sa mère, et elle allait rentrer à Poudlard, et y fêter son anniversaire sous quelques jours. 

Une discussion avec ses parents, un sourire (ils étaient rare, mais ils étaient sincères), et elle attendait que le train arrive sur le quai. Son père avait une main protectrice posée sur l'épaule droit de la jeune fille, et elle se sentait bien. Avait-elle vraiment envie de retourner dans son école de Magie, d'apprendre, de travailler, de quitter ses parents ? Elle ne le savait pas, car plusieurs sentiments se mélangeaient en elle. A la fois, apprendre était quelque chose qu'elle adorait faire, elle allait revoir ses amis, les professeurs, mais à la fois, ses vacances avaient été formidable, elle avait beaucoup profiter de sa famille proche, et elle ne voulait pas que ses vacances s'arrêtent. 

Le train arriva, avec son nuage de fumée habituel, et Geneva lança un regard à ses parents. Bien sûr, elle devait se rendre à Poudlard, elle y était obligée, mais elle aurait aimé rester un peu plus avec eux... Mais, elle se rendit compte plus tard, pendant le trajet, qu’elle avait vraiment hâte de retourner à Poudlard !
Mais le regard de ses deux parents la décidèrent, elle leur fit un baiser sur les joues, puis se dirigea vers le train avec sa valise. Elle la tira dans le train et, lorsqu'il démarra, elle n'était toujours pas assise. En s’ébranlant, le train déstabilisa la jeune fille, et elle se retint au mur pour ne pas tomber. 

Elle marcha encore quelques mètres et arriva devant un compartiment où seule une jeune fille et son Boursouflet étaient installés. Elle toqua donc à la porte, l’ouvrit quelques secondes après, et voulut demander l’autorisation de s’asseoir. Mais, elle se retint de le faire à la dernière seconde, voyant la Poufsouffle de seconde année endormie contre la vitre. Son animal de compagnie était très mignon, violet, collé près du visage de sa propriétaire. 

Geneva s’approcha donc d’un des sièges, s’assit dessus (après avoir hissée sa valise, avec quelques difficultés, dans les compartiments prévus à cet effet), et sortit le livre qui était dans sa sacoche pour le lire. Elle l’avait déjà commencé pendant les vacances, et en était à (environ) la moitié. L’histoire passionnante plongea la jeune fille dans l’univers d’enquête Moldu pendant quelques minutes. Ensuite, un autre élève de première année et de Gryffondor s’installa lui aussi dans le wagon. Les quelques formules de politesses habituelles, puis la Serdaigle replongea dans sa lecture.

Le train avançait toujours, tournant quelques fois, mais faisait en général un bruit continu, auquel la rouquine s’habitua, petit à petit. Ce bruit monotone la calmait, lui rendant les histoires qu’elle lisait toujours plus lugubre et réaliste. 

« Un chef-d’œuvre, ce livre, se dit-elle, arrivant vers la fin de l’histoire. Cette auteure est une génie ! »

Elle releva la tête à la fin de sa lecture, et vit les yeux encore endormis de Cassandre qui la regardait, elle et Saul. Elle fut d’abord gênée d’être venue dans le comportement sans sa permission, mais, après un petit moment de silence, elle se rendit compte qu’elle n’avait aucune raison de ”paniquer”, et qu’elle était dans son droit de s’installer là. Elle prit donc la parole, et dit, de sa voix calme et posé, son visage toujours de marbre :

« Je me suis installée là sans te demander si tu étais d’accord parce que tu dormais, je ne voulais pas te déranger, et puis il n’y a personne à part toi. Je me doute que tu n’attendais personne ? »

En attendant la réponse ou l’argumentation de sa camarade, Geneva mit dans sa sacoche son livre terminé, puis sortit un livre sur les Runes, qu’elle avait acheté pendant les vacances. Mais, elle ne le lut pas, elle le posa simplement à côté d’elle après avoir vérifié qu’il n’était pas abîmé et que le marque-page était toujours dans son livre. 

Je vous ai fait agir un petit peu, le minimum et sur des actions cohérentes, mais, si pour une raison ou pour une autre vous voulez une modification je le ferais, dites-le moi juste par hibou  
@Saul Lingtomn et @Cassandre Mcwood

-Lyraaaaaa! Par Merlin, mais active!!!

Le cri fuse dans la gare bondée de Moldus. En voyant son père se retourner aussi vite, le gamin rentre un peu la tête entre les épaules, ne lâchant pas pour autant son regard foudroyant en direction de sa limace de sœur. De toute manière ils n'écoutent pas, les non-magiques. Il pourrait bien hurler que les sorciers existent et qu'il en est un, ils passeraient en souriant bêtement comme toujours. Autant prendre le risque. Celui-ci est vraiment moindre par rapport au tic-tac de la grande horloge de la gare. Le Poudlard Express partait dans quelques minutes seulement et il ne les attendrait pas!
Lyra s'arrêta une énième fois contempler un vieux moldu donner à manger à une grande boite de fer. Oh et puis tant pis pour elle! Le gamin enfonça un peu plus la barre du porte-bagage et accéléra vers les voies 9 et 10, fendant l'océan agité de la populace. Papa serait bien obligé de suivre et puis les remontrances n'avaient plus aucune prise sur lui. Demain rien ne l'empêchera de sortir dehors. Rien ne l'obligera à aider les elfes dans l'énorme manoir. Demain, il sera à Poudlard!
...
Enfin encore faudrait-il pour cela qu'il arrive à temps!

Quand enfin il passe le mur entre les deux voies, deux minutes de plus ont passées -pas une si bonne idée finalement d'accélérer... Papa n'a pas laissé tomber son autorité...- mais le train attend toujours. Un instant, toute la pression du départ imminent disparaît. Pas longtemps, non... Juste de quoi se retrouver tête en l'air, bouche bée et les mains un peu moites devant le spectacle du train écarlate flamboyant dans la fumée, renvoyant le souffle des au-revoir de toutes sortes. On se souvient aussi. De l'enjeux. Aujourd'hui il repart. Pour bien plus longtemps que cet instant d’hébétude. Papa, Maman... plus que sa couverture pour le réconforter le soir.
... Bah oui, il n'allait tout de même pas demander à ses camarades... C'est idiot.
Et puis comme si cet avare M. Temps voulait reprendre ces secondes si longues, flottantes dans le temps, le reste passe en coup de vent. Aller aller, on se dépêche!, revenir tout de même faire un grand câlin à l'être aimé, sprinter vers les portes qui tremblent déjà, se retourner pour voir par la fente le dernier salut, le dernier sourire avant longtemps et puis...
Clac.
Les portes se ferment, le train frissonne et gronde, s'avance un peu et puis plus vite sur les rails. Le temps retrouve son cours normal. Dans ce chuchotis général parsemé de quelques éclats de voix, on se rend compte du brouhaha de l'extérieur. Il ne reste alors plus qu'à trouver une place. Saul poussa un soupir en s'engageant dans le couloir.
Bon courage à moi...
Traînant son opulente valise à ses talons, le gamin passa sans surprise maintes cabines pleines ou vides (mais pleines de regards éclairs bien compréhensibles...). Il faillit même rater ce petit bout de calme au milieu de l'agitation du train. D'un pas en arrière, il se mit à hauteur de la porte qu'il venait de passer.
Deux silhouettes. Il ouvrit légèrement la porte... pas d'orage ici. Guettant le moindre regard désapprobateur, il cala sa valise et s'assit.

La première dormait, sans que Saul ne puisse voir son visage.
L'autre par contre était parfaitement visible mais plongée dans un livre. Elle émergea un instant, histoire d'échanger les banalités puis replongea plus profond encore entre les lignes. Sérieusement, si on voulait plonger, l'océan était assez profond!
Hum... il n'y a pas d'océan ici Saul...
... Chut.
Exactement. Un livre c'était idiot, ça ne servait à rien et c'était même affreusement dangereux (ça n'a pas l'air mais Merlin ce que ça peut couper fort!). Point. Il y avait bien mieux à voir. De moins droit, stricte et monotone de ces lettres droites et alignées comme des petits soldat en noir sur blanc.
Les jambes repliées sur son tronc, le gamin laissa sa tête pendre vers l'arrière, lâchant soudain toute sa tension. Il était dans le Poudlard Express. Il pouvait se poser maintenant. Ce fut peut-être à cause du trop plein de voix qu'il avait lâché sur Lyra ou bien cette embarquée dans la tempête de la foule humaine mais il n'eut que le temps de penser à une seule chose avant que ses paupières n'aient raisons de lui et le plongent dans le sommeil.

Je vais revoir Tarann...

Il se débattait encore pour se gratter l'arrière-train par dessus ses ailes avec son bec hippogriffe (sérieux, comment faisaient-il?...) quand une voix vint le tirer de son rêve. Celle de Geneva apparemment.

-Je me suis installée là sans te demander si tu étais d’accord parce que tu dormais, je ne voulais pas te déranger, et puis il n’y a personne à part toi. Je me doute que tu n’attendais personne ?

Il fallut un peu plus de trois secondes au Gryffon pour remettre les choses en ordres. Il n'était en aucun cas un hippogriffe, il était libre de se gratter le bas du dos comme bon l'entendait! La rouquine parlait à la fille endormie. Saul la détaillait quand il s'arrêta avec émerveillement sur la boule de poils frissonnant sur son épaule. Un sourire béat apparut sur sa face et il lança à la petite créature un clin d’œil appuyé.
Héhé, elle ne résiste pas à mon charme...
T'es con, Saul.
Il revint dans une expression un peu plus normale à l'inconnue. Puisque Geneva avait tout dit, l'enfant ne put que la rejoindre d'un regard interrogateur en direction de l'ourse -oui c'était définitivement une ourse, grande, mine fatiguée, renfrognée... pas forcement ravie de les voir là.

Lorsque tu consentis enfin à tourner la tête vers les personnes présentent dans la pièce, tu te sentis aussitôt gênée par la situation, mais tu n'étais visiblement pas la seule dans ce cas-là.

Ton regard se balada de Geneva vers Saul, puis de Saul vers Geneva sans qu'aucun son ne parvienne à sortir de ta bouche. Tu te sentais un peu prise au piège ici, avec deux inconnus qui semblaient te juger étrangement du regard. Tu détournas aussitôt le tien, préférant te concentrer sur autre chose. Le paysage par exemple. Le train avait quitté depuis quelque temps déjà la ville et la campagne anglaise s'étendait à perte de vue désormais. Au loin, tu pouvais voir les différentes traces de l'activité moldu parsemé ce que tu voyais et tu te surpris à t'imaginer vivre parmi eux.

Soudain, la voix de la Serdaigle te tira de ta rêverie et tu te sentis rougir alors qu'elle s'excusait de s'être installé là sans te demander. Il n'y avait pas de mal à ça… Même si tu aurais préféré resté seule, tu ne pouvais lui en vouloir d'occuper une place qui était libre.

Pourtant, ses dernières paroles furent comme un poignard dont on t'enfonçait profondément la lame dans le cœur avant de faire un quart de tour avec. Ça fit mal … Beaucoup plus mal que tu ne le pensais. Effectivement, tu étais seule et donc, tu n'attendais personne … Mais était-ce une raison pour le faire remarquer de cette façon.

Ton regard plongea dans celui de la serdaigle et une grimace douloureuse fendit tes lèvres alors que tu lui répondis :

"Je ne suis pas la seule visiblement à n'attendre personne !"

Tu essayais de la blesser, mais pas sûr que cela marche vraiment. Pourquoi te faire cette remarque alors qu'elle-même se retrouvait également seule, dans un compartiment, avec uniquement deux inconnus pour toute compagnie?

Tu détournas les yeux des deux autres élèves avant de reporter ton attention sur le paysage. Hors, Aizon semblait agité et tu compris que c'était parce qu'il essayait d'attirer l'attention sur lui. Un peu agacée, mais malgré tout, amoureuse de sa petite bouille d'amour, tu lui caressas doucement la tête avant de le saisir délicatement pour le poser sur tes genoux. Tu attrapas alors une brosse dans le panier du boursouflet et tu entreprises de brosser délicatement la toison vert fluo qui couvrait l'ensemble de son corps. Pleine de nœuds, tu te demandais bien comment le petit être faisait pour supporter la chaleur avec autant de poil. Non pas que l'Écosse soit un pays particulièrement chaud, il ne faisait cependant pas froid non plus.

L'animal se mit à émettre des petits cris de plaisirs après quelques secondes de travail, comme le ronronnement d'un chat, mais en beaucoup plus aigus.

Cela te fit légèrement sourire, enfin ! Tu continuas à le brosser pendant de longues minutes encore, tout en lançant de temps à autre des regards à la dérobé aux deux autres occupants du compartiment.
Comment se faisait-il qu'eux aussi se retrouve là sans personne pour leur tenir compagnie ? Étais-ce une volonté de leur part ou autre chose ? Tu ne te souvenais pas ne jamais les avoir vu seul, autant l'un que l'autre. Ils étaient justement plutôt bien accompagné en règle général alors pourquoi ?
Cette question subsistait et tu te sentais vraiment gênée d'être observé dans la position de faiblesse dans laquelle tu te retrouvais. Cela n'était vraiment pas agréable et pas non plus des rassurants. Tu avais un peu peur des ont dit.

Ce fut comme si l'angoisse montait en toi et tu essayas machinalement de te calmer en prenant de grande inspiration et en plaquant ta langue à ton palais et en te concentrant dessus pour essayer de faire réduire ton angoisse.

La finalité fut que quelques secondes plus tard, tu arrivais à nouveau à respirer convenablement, mais tu te sentais malgré tout toujours oppressé. Le mieux pour détendre l'atmosphère aurait sans doute été d'entamer la discussion, ce que tu aurais fait en temps normal, mais là, ça te semblait compliqué.

Geneva avait parlé. Personne ne lui répondait, ni ne rebondissait sur ces paroles. Elle attendit un moment, dans le silence gênant du wagon, rempli seulement par deux élèves et elle. Elle pensait que personne n'allait plus parler. Pendant une minute, aucun enfant ne prononça de mots. Seul le bruit des roues du train venait troubler le silence gênant. Après un moment, Cassandre prit la parole et lança des paroles qui se voulaient sûrement cinglantes. La jeune Serdaigle comprit donc qu'elle avait blessé la Poufsouffle. 

Elle réfléchit quelques secondes à ce qu'elle allait répondre, mesurant ses mots pour ne pas blesser de nouveau la brunette, et dit : 

« Je ne voulais pas te vexer. Si on est seul et sans nos amis, c'est sûrement qu'on a tous une bonne raison. La mienne, par exemple, c'est que je préfère être seule. J'aime lire calmement, et pouvoir me poser sans avoir constamment les pensées ailleurs. »

Geneva remarqua que Cassandre regardait par la fenêtre le paysage. La fillette fit de même. Les champs étaient nombreux, et seulement quelques habitations étaient là, sûrement des paysans gérant leurs champs et fermes. Un léger soleil brillait dans le ciel, d'un gris laiteux. Les pensées de la jeune fille divaguèrent. Elle se demanda si les Moldus voyait le train magique passer dans la campagne. Sûrement non, se dit l'enfant. 

Elle tourna le regard vers l'intérieur du wagon. Saul était toujours à sa place, et n'avait pas l'air d'avoir trop bouger. Cassandre, elle, s'occupait à présent de son Boursouflet vert, en brossant ses poils, ce qui lui faisait pousser des petits cris de contentement. C'était une créature adorable. Geneva avait entendu dire qu'on pouvait en avoir un en ayant un Optimal au dernier cours de Défense contre les Forces du Mal, en première année. Elle espérait donc avoir cette note. 

L'atmosphère était toujours tendue dans le compartiment, bien que les bruits produits par l'animal rendait le tout plus mignon. La Serdaigle se sentait gênée par ce malaise, et essaya de détendre le lieu en disant : 

« Il est mignon ton Boursouflet. Il s'appelle comment ? Et tu l'as depuis combien de temps ? »

Elle espérait ne pas avoir l'air trop insistante et ne pas poser trop de questions. Elle hésita à ajouter que Cassandre y répondait seulement si elle le souhaitait, mais Geneva se doutait bien que la deuxième année pouvait le deviner toute seule, et qu'elle n'était pas idiote. Elle se tût donc, par rapport à Cassandre, mais se tourna vers l'autre personne dans le wagon, Saul, et lui demanda, pour qu'il ne se sente pas trop à l'écart : 

« Et toi, tu as un animal de compagnie ? »

En attendant la réponse de ses deux camarades, elle tourna le regard vers la votre, et laissa le paysage défiler devant ses yeux, sans le regarder vraiment. La rouquine se mit à rêver des vacances d'été. Elle avait hâte de retrouver ses parents (ce qui ne se ferait pas pendant ses vacances, mais le Conseil n'avait pas encore prit le pouvoir, elle ne pouvait donc pas le savoir). Sûrement iraient-ils à la plage, tous ensemble. Du sable fin, doré, chaud au soleil... Ou bien des galets, plus durs, mais qui ont aussi leurs charme. Geneva serait forcé par sa mère de mettre de la crème solaire en grande quantité, ce qui la rendrait encore plus blanche que ce qu'elle était d'habitude. Son père l'inciterait à aller dans l'eau jouer avec lui, et elle céderait quelques minutes. Puis, elle retournait sur la plage avec ses sandales, et s'installerait sous le parasol familial avec un roman, et lirait jusqu'à la fin de l'après-midi. 

Après que ses pensées eurent autant dérivées, elle se concentra de nouveau sur le wagon, et son attention fût sur ses camarades. Ils n'avaient pas l'air d'avoir répondu, car ils ne la dévisageaient pas bizarrement, et qu'elle n'avait pas répondu à une question qu'ils auraient pu poser. En même temps, cette petite rêverie qu'elle s'était permise n'avait durait que quelques secondes, elle ne s'en fit donc pas. 

Elle tenta un sourire à ses deux camarades. Elle n'avait pas ce genre de réaction, habituellement. Mais elle se sentait comme obligée, cette fois-ci. Pourquoi ? 

Désolée pour l'attente de cette réponse. 
Les mots en gras sont pour l'animation des professeurs en cours.  

Et puis la grande répondit.
Le gamin, face aux durs mots fronça légèrement les sourcils. Et bien quoi? Non, ils n'attendaient personne non plus, il y avait un problème? Geneva se chargea à nouveau de répondre et le gamin la remercia du regard.

-Je ne voulais pas te vexer. Si on est seul et sans nos amis, c'est sûrement qu'on a tous une bonne raison. La mienne, par exemple, c'est que je préfère être seule. J'aime lire calmement, et pouvoir me poser sans avoir constamment les pensées ailleurs.

Tiens donc... une bonne raison d'être seuls sans amis dans ce train? Bah toutes les autres cabines étaient pleines alors... Alors quoi? Lentement, tandis que l'évidence montait pour la première fois, le gamin baissa la tête. C'était à vous éblouir mais Saul y pensait pour la première fois. La chose mijotait depuis longtemps dans son ventre, il le sentait, elle avait un sale gout. Les yeux rivés sur ses pieds, alors que le silence s'installait autour, le gamin déglutis. Seulement on n'oublie pas ce gout là quand il est remonté. Il collait aux dents, au palais... Et Saul ne pouvait plus s'en détourner. Oui, il y avait bien une raison.



De noir il passe à la douce clarté de la cabine. Doucement, le gamin relâche ses doigts agrippés à ses genoux. Il y aura des traces... La bile amère ne l'a pas quitté, au contraire elle a gagné son crâne, brouille ses pensées, elle a gagné ses yeux. Dans un mouvement naturel, l'enfant leva sa main pour chasser la larme âpre, cligna des yeux. Le souvenir s'estompa mais une tâche blanche continuait de brouiller sa vision. Face à lui, les deux filles n'avaient pas bougées, sauf peut-être la plus grande, à la fenêtre, qui brossait son boursoufflet. Il aurait juré l'avoir vu sortir un peigne avant... avant ça... Enfin donc il ne s'était pas absenté longtemps!
Ce fut Geneva qui brisa tranquillement le silence cette fois encore. Si ça n'avait pas été déplacé, le gamin l'aurait bien prise dans ses bras! Ce silence pesait lourd et lui était vide. Il aurait été écrasé, réduit en miettes. La voix de la rouquine résonnait comme sa bouée de sauvetage, de quoi s'extirper du souvenir gluant.

-Il est mignon ton Boursouflet. Il s'appelle comment ? Et tu l'as depuis combien de temps ?

Le gout s'estompa encore plus quand elle tourna ses yeux vers lui.

-Et toi, tu as un animal de compagnie ?

Outch.
Le sourire qu'il avait réussi à tendre à nouveau entre ses oreilles retomba comme un spaghetti trop cuit. Et sans surprise, le gout revint à la charge de ses papilles, si fort qu'il lui piquait le nez et les yeux. Si fort qu'il lui emplit la gorge. Enfla. L'air s'écrasa dans sa trachée sans aller plus loin.
Oui... oui. J'en avais un.
Il mit un léger temps avant de répondre.

-Non.

Sérieusement, il aurait pu faire mieux. Si la tonalité ne le trahissait pas, il y avait un lâche dans sa gorge! Ça n'était pas exactement le bruit d'une porte qui grince mais presque. Ou alors une très très grande porte qui grince très très bas.
Dis autre chose Saul ou elles vont te prendre pour un mort-vivant...

-Mais il y en a plein autour du Manoir. Et puis l'année prochaine je pourrais en adopter un pour Poudlard.

Même s'il grinçait toujours, il semblait qu'on ait huilé le battant! Au pire on pouvait croire qu'il sortait d'un méchant rhume.
C'était le printemps.
Bah disons que je suis allergique au pollen. Là.
Parler avait aussi chassé le souvenir. Encore une fois. Il se le cachait, se voilait lâchement la face. Depuis Sirius, immobile à jamais dans le couloir, Saul oubliait. L'image revenait d'un coup puis repartait, comme une mouche gênante éloignée d'un coup de torchon. Vraiment butée cette fichue mouche. Sauf que les mouches ça n'est pas si gros, ça ne vous empêche pas de respirer et ça ne vous laisse pas de vide trop plein à l'intérieur.

Mais voilà, il est repartie le souvenir.
Se tournant vers la grande fille au boursoufflet, Saul, aux habitudes sociales reprises en main, continua sur sa lancée. Il attendit qu'elle réponde à la question de Geneva puis:

-Vous avez l'air bien attachés tous les deux. Je crois que je l'ai déjà vu dans les couloirs... Toi aussi d'ailleurs, souvent. C'est McWood ton nom, c'est ça?

Derrière le sourire tranquille du gamin passa une ombre. Sirius courant à ses côtés sur le chemin.
Il l'attendait toujours Sirius...

La jeune fille avait visiblement compris que sa remarque avait été mal prise. Elle ne tarda d'ailleurs pas à se confondre en excuses ce qui te permit de réfléchir et de la regarder avant de hocher la tête tout en conservant une attitude neutre.

Bien vite heureusement, ton attention se reporta sur autre chose que sur la présence des deux individus dans le wagon. Mais cela ne dura pas très longtemps, car la jeune fille de la maison Serdaigle semblait bien décidée à faire la conversation. Pour cela, elle aborda un sujet pour ainsi dire universel : Les animaux de compagnie. Toutes les personnes aimant les animaux se retrouver forcément autour de ce sujet. Qui n'aimait pas au fond de lui-même parler durant des minutes de son parfait compagnon !

Aussi, lorsqu'elle évoqua la boule de poil, ton regard se souleva pour se poser une nouvelle fois sur la rouquine. Tu restas silencieuse au début, ne sachant pas trop comment lui répondre après votre petite altercation, mais finalement, tu choisis la simplicité :

"Merci … il s'appelle Aizon et je l'ai depuis la rentrée…"

Pas besoin d'en rajouter plus pour le moment non ? Cependant, c'était une conversation des plus intéressante et lorsqu'elle posa la même question au garçon lui aussi présent dans le wagon, ton regard se tourna automatiquement vers lui. Perçant et curieux, tu attendis sa propre réponse avant de reporter ton attention sur Aizon lorsque la réponse négative arriva. Cela resta en suspend et tu caressas délicatement avec la brosse la fourrure du boursouflet, en profitant au passage pour dénouer un nouvel amas de nœuds, lorsque le jeune homme poursuivit sa réflexion. Une nouvelle fois, tu dressas la tête et tu l'écoutas avec attention :

"J'habite aussi à la campagne … J'ai un cheval également… Enfin une jument…"

Aussi curieux que cela pouvait paraître, tu avais pris spontanément la parole lorsque le jeune homme avait évoqué les nombreux animaux qui vivaient autour de sa demeure. C'était un peu pareil pour toi en fait. Tes joues rosirent légèrement et tu tournas ton regard vers le gryffondor avant de lui sourire timidement :

"Tu habites vers où ?"

La curiosité t'avait légèrement piqué à vif et tu avais du coup envie d'en savoir plus sur lui. Lui qui avait su éveiller ton intérêt. Tu remarquas alors… Qu'en l'observant avec un peu plus d'attention, il semblait emprunt d'une profonde tristesse qu'il semblait s'efforcer de cacher. Cela n'avait pas l'air d'aller pour lui, mais a voir comment il tentait de cacher cela, tu jugeas plus poli de ne pas lui poser la question. Chacun avait droit à son petit jardin secret et tu n'avais pas l'intention de pénétrer dans un endroit interdit sans auparavant avoir eut l'autorisation d'y pénétrer.

Pourtant, le jeune homme ne tarda pas à te surprendre une nouvelle fois en posant une question qui te laissa légèrement surprise. Il connaissait ton nom… Mais toi, tu ne le connaissais pas du tout :

"Euh … Oui, c'est ça … C'est bien moi … Mon prénom, c'est Cassandre …"

Tu rougis légèrement avant de poser une nouvelle fois ton regard sur le jeune homme, puis sur la jeune fille présent avec toi dans le wagon :

"Ce … C'est quoi vos noms ?"

Le mieux c'était peut-être encore de faire connaissance après tout. Cela permettrait au moins d'occuper le temps restant jusqu'à l'arrivée au château. Cependant, je suis toujours marquée par le regard toujours un peu triste du garçon. Cela m'intrigue, mais je n'ai pas envie de forcer la chose. Alors, pour faire simple, je m'adresse à la jeune fille… Geneva :

"Tu as un animal toi aussi ?"

Elle n'a pas l'air d'avoir de cages ou autre avec elle, mais sait-on jamais ? Peut-être qu'elle le cache simplement dans ses vêtements ? En attendant, tu continuais de l'observer. De la juger même du regard. Elle était en première année. Mais le garçon aussi semblait légèrement plus jeune que toi après tout. Tu leur posas la question pour confirmer :

"Vous êtes en première année ?"

Geneva sentit la tension partir un peu dans le wagon, du moins pendant quelques minutes. La conversation relancée, la jeune fille ne tarda pas à avoir des réponses aux questions qu'elle avait posé. Cassandre avait l'air plus détendue lorsqu'elle parlait de son Boursouflet, Aizon, paraissait-il, et elle avait l'air de beaucoup l'aimer. Saul, lui, paraissait un peu plus stressé, et sa voix était tendu lorsqu'il répondit à la question que la rouquine lui avait posée. Elle hésita à creuser, à lui demander pourquoi il avait l'air d'aller mal, mais il reprit la parole et avait l'air déjà plus à l'aise. Alors, la jeune fille ne dit rien. 

Ensuite, Cassandre posa des questions à Saul sur son lieu d'habitation, et le jeune garçon répondit. La rouquine ne se sentait pas du tout concernée par le débat, habitant dans la ville même de Glasgow. Toute sa famille était dans des villes Écossaises ou Anglaises, et elle n'était pas aller très souvent dans des campagnes de Grande Bretagne, si ce n'est que pour les traverser. 

Ensuite, Geneva se fit poser une question (enfin, elle et Saul, car la question leur était destiné, à eux deux), à laquelle elle répondit assez rapidement, plus vite que le Gryffondor : 

« Je m'appelle Geneva King. »

Ensuite, le jeune garçon répondit aussi. Elle connaissait déjà son nom, elle, car elle avait plusieurs cours en commun avec lui, étant de la même année. Elle n'eut pas le temps de dire "Ouf", que déjà la Poufsouffle reprit la parole en lui posant une nouvelle question.

« Non, ma mère ne veut pas que j'ai d'animal... Elle trouve que je suis trop absorbée par mes livres et pense que j'oublierai de m'occuper de lui ! Mais je vais négocier pour en avoir un l'année prochaine. », répondit la fillette en riant un peu. 

Elle essayait de détendre l'atmosphère. Y arrivait-elle ? Peut-être que oui, ou peut-être pas. Elle n'en avait aucune idée. En tout cas, elle essayait. Pourquoi aujourd'hui, dans ce wagon, avec ses personnes ? Elle, qui était d'habitude une personne très renfermée, calme et neutre, la voilà à rigoler avec des gens qui lui étaient presque des inconnus. Pourquoi n'était pas une question à se poser à ce moment-là, elle souhaitait juste profiter de l'instant présent, oublier sa vie, ses quelques soucis, sa famille, ses autres amis, et se concentrer sur rien d'autres que Cassandre et Saul, le temps de quelques heures. Quelques heures seulement... La jeune fille repoussa cette pensée. Avec très peu de chance mais il y en avait, ce genre de moment se réitèrerait, et les trois enfants pourraient se revoir. Il n'y avait qu'une infime chance, mais elle y croyait. 

« Oui, nous sommes tous les deux en première année. Et toi, tu es en deuxième, c'est ça ? », répondit puis demanda Geneva à la question de la Poufsouffle. 

Plus les minutes passaient dans ce train, plus elle avait envie que ce trajet dure des heures supplémentaires. Peut-être, sûrement même, que des deux camarades souhaitaient, eux, ne voulaient pas le voir durer, peut-être voulaient-ils même qu'il s'arrête le plus rapidement possible. En temps normal, Geneva aurait voulu la même chose, mais pas ce jour-là. Elle trouvait les gens dans ce wagon vraiment gentilles, et elle voulait apprendre à mieux les connaître. Et, si elle était (ou plutôt, voulait être) plus sociable aujourd'hui, elle ne savait pas comment s'y prendre pour faire connaissance, car, même dans son enfance, elle sortait rarement et préférait rester dans sa chambre, et la seule compagnie des livres lui suffisait. Mais, aussi étonnant que cela pouvait paraître, elle souhaitait faire des efforts. Aujourd'hui, du moins. Peut-être seulement aujourd'hui pendant plusieurs années, peut-être était-ce parce qu'elle venait de quitter ses parents et que leur manque avait provoqué une sorte de sociabilisation, oui, peut-être, mais peu lui importait. Elle voulait vraiment connaître ses deux personnes. 

« Et du coup... Vous aimez bien votre maison ? Vous en êtes contents ? Et votre matière préférée, c'est quoi ? », demanda-t-elle à ses deux camarades. 

Voilà. La conversation était lancé. Elle ne savait pas si c'était un bon moyen de commencer à discuter, de parler de l'école, mais elle se sentait plus à l'aise avec ce sujet qu'avec d'autres... Ou peut-être aurait-il fallut parler de livres ? Non, beaucoup d'enfants n'aimaient pas lire. Les cours et la maison, elle était sûre que Cassandre et Saul pouvaient en parler, car ils y étaient souvent, le minimum, c'était sûr, en tous cas. 

Elle avait vraiment hâte de continuer à apprendre à connaître ses deux camarades. 

Mot à mot, la fille au boursouflet déliait sa langue. A chaque mouvement de tête, elle semblait chasser le masque, rosir ses joues, étirer son sourire. Lorsqu'il lui posa la question, elle le regardait curieusement.
J'ai une tâche au visage ou?...
Il passa nonchalamment sa main dans le nid qui lui servait de chevelure à la recherche d'une feuille morte empêtrée quelque part là dedans mais rien... Maman s'était bien amusée d'ailleurs, aucun nœud ne vint stopper la course de ses doigts. Pour une fois qu'ils étaient bien coiffés... c'était pour ça ce regard incernable?
Eh bien quoi? Lui aussi pouvait bien la regardait étrangement, tiens il s'y mettait d'ailleurs. Cherchant le pourquoi du comment, il fixa presque défiant les yeux de la fillette.
BAM.
Ses yeux papillonnèrent. Une pensée venait tout juste de se dresser sur son chemin. De nouveau il fronça les sourcils mais moins insistant, plus curieux. Sans s'en rendre compte, il observa le visage de la Poufsouffle comme elle avait observé le sien. Un visage... presque banal. Celui qu'on s'attend bien à croiser en la regardant. Seulement ce n'est pas ça qu'elle portait en arrivant.
"Si on est seul et sans nos amis, c'est sûrement qu'on a tous une bonne raison. "
Et ta raison à toi... ta raison c'est quoi?
Ça n'était pas pour lire, il aurait bien parié là dessus. Dans ce train, chacun avait son histoire, sa vie... dans cette cabine chacun avait sa vie, ses idées noires. Mais elle alors? Qu'elles étaient-ce?

-Euh … Oui, c'est ça … C'est bien moi … Mon prénom, c'est Cassandre …

Banale réponse. Contraste. Que caches-tu?
Elle lui jeta un regard, aussi bizarre et Saul rangea le sien. Néanmoins il gardait ses questions à l'intérieur. Cassandre.

-Ce … C'est quoi vos noms ?

Un vent passa et rasa tout sur son passage, curiosité et questions, ne laissant là qu'une surprise inattendue (bah sinon ce n'est pas une surprise mais tout de même...). Elle... voulait savoir leur nom?
La vague revint dans un grondement, lui refilant ses questions sans ménagement. Quoi...? Elle si froide alors voulait savoir leur nom? Qu'y avait-il de changé avec l'instant passé?... Il laissa Geneva répondre, toujours fixé sur MacWood. Cassandre. Elle voulait vraiment savoir ou?...
Par Merlin Saul!! Tu te poses trop de questions, répond face de troll!

-Saul. Je m'appelle Saul. Il mit un temps avant de se rappeler qu'il était d'usage de dire son nom de famille. Règles idiotes... Lingtomn.

C'est comme une bataille de regard entre les deux gamins. L'un cherchant dans le regard de l'autre. Quoi? Une réponse. À quoi? ... Aucune véritable idée.
Ce fut Cassandre qui se détourna pour continuer la conversation. Nouvelle question. Il se réveilla, sortit du regard, se reporta sur Geneva.

-Non, ma mère ne veut pas que j'ai d'animal... Elle trouve que je suis trop absorbée par mes livres et pense que j'oublierai de m'occuper de lui ! Mais je vais négocier pour en avoir un l'année prochaine.

Un léger rire étouffé le fit sourire. Trop absorbée par ses livres hein? Alalah, cette perte de temps là... Mais elle lui avait guidé les pensées hors du visage de Cassandre, il lui en était reconnaissant. Non, ce n'était pas le moment de dévisager chaque suspect d'un crime inconnu en imaginant le pire de chacun. Il devait laisser le masque de la Poufsouffle tranquille... pour le moment.

Quand elle posa une autre question -sur leur année scolaire-, lui, laissa l'ambiance légère l'emporter et l'humide curiosité traverser la fenêtre pour s'effacer dans les champs. D'un sourire suivant son hochement de tête, il accompagna Geneva dans sa réponse, finissant par rigoler un peu pour compléter ses propos.

-Ça se voit tant que ça?

Le rire lui laissa le cœur léger, nourrit d'un nouveau but. Amies s'écrivait entre les pattes d'oies près de ses yeux et Merci sur son sourire complice à Geneva. Si ses questions d'idées noires restaient dans un coin de sa tête, il en éteignit la lumière.
Le sujet des Maisons fut lancé et Saul se lança de bonne joie à la suite de l'Aiglonne.

-Quoi que vous diriez mesdames, Gryffondor reste la meilleure maison de Poudlard! L’œillade moqueuse qu'il adressa aux deux filles montra qu'il ne faisait que plaisanter et il continua. Fauteuils moelleux, feux de cheminée... et tout le château nous envie les concertos de la Grosse Dame!

Oui il plaisantait mais il s'y plaisait mieux qu'il n'aurait jamais imaginé. Gryffondor, bien plus que les trois autres, était sa famille, sa maison, à proprement parlé, à Poudlard et même à l'extérieur. Il ne manquait pas de se pavaner l'écharpe rouge et or au coup, dans les rues du village.

-Et puis nous avons la métamorphose sur le même palier! C'est bien beau quand même comme matière... Vous imaginez vous? Pouvoir un jour vous transformer totalement? En animagus? Moi ça me fait rêver!

Oh oui, c'est ça, pouvoir un jour -après de longues années d'études, quand les pattes d'oies se seront incrustées sur son visage cette fois- s'envoler en bel oiseau, ou bien tracer à toute allure dans les forêts en majestueux cerf... Ou bien encore passer inaperçu dans les rues des villages, comme il l'a toujours fait, en grand chien blanc.

La conversation avait fini par s'installer petit à petit et … aussi étrange que cela puisse paraître, tu commençais même à te détendre. Aizon était d'ailleurs descendu de son perchoir pour se faufiler jusqu'au rebord de la fenêtre du wagon où il observait à présent le paysage en s'amusant à faire des aller-retour sur ce dernier, créant ainsi une petite animation divertissante pour l'œil.

Engager la discussion et se laisser porter par elle avait fini par faire tomber le mur dans lequel tu étais emmuré depuis le début du voyage.

Plus détendu, mais surtout, beaucoup plus ouverte, quoi qu'encore légèrement sur tes gardes, ton regard allait et venait entre la serdaigle et le gryffondor.

À la réponse, puis à la question de Geneva concernant ton année scolaire, tu te contentas de hocher positivement la tête, n'apportant pas une réponse orale, mais malgré tout une réponse quand même.

Puis, tout aussi rapidement, la jeune fille te demanda ton avis concernant ta maison. Est-ce que tu t'y plaisais ? Est-ce que tu étais contente finalement du choix du chapeau ? Beaucoup de questions en une seule en définitive et tu te laissas quelques minutes pour réfléchir à la réponse. Ce n'était pas facile, car contrairement à eux, tu avais un an de plus et il fallait que tu te remémores ton ressenti quant à ce que tu avais pensé de la maison lorsque tu y avais été répartie … Au final, ce n'était vraiment pas évident de donner une réponse convenable aux deux autres élèves présents dans le compartiment. Par chance, Saul sembla trouver une solution toute adéquate à la situation en présentant de façon plutôt comique tous les avantages que la maison gryffondor avait à offrir.

Cela te fit pousser un léger gloussement amusé. Pour ta part, tu préférais rester humble et réservé sur ta réponse :

"Je suis contente d'être à Poufsouffle pour ma part ! C'est une très bonne maison et l'endroit y est très chaleureux …"

Cela ne t'empêchait pas d'avoir des différents avec certains de tes camarades. Rien n'était tout blanc ou tout noir après tout. La vie restait un mélange incertain de noir et de blanc. Du gris plus ou moins sombre ou lumineux. Le regard toujours un peu lumineux, tu adressas un sourire timide à l'intention du gryffondor, puis de la serdaigle en t'excusant presque du regard, d'avoir une réponse aussi courte et succincte. Tu n'avais pas envie d'en faire trop, n'y d'en rajouter des caisses pour rien au final.

Poursuivant alors sur un tout autre sujet, tu semblas malgré tout un peu plus embêté par la réponse à apporté cette fois-ci :

"C'est assez dur de choisir de mon côté ! J'aime beaucoup les sortilèges, mais également les potions et la botanique !"

En y réfléchissant quelques secondes de plus, tu ajoutas rapidement :

"Oh et puis la défense contre les forces du mal, c'est pas mal non plus !"

Pas évident de faire un choix sur une seule matière au final ! En tout cas une chose était sûre. Te renfrognant sur toi-même, tu mis quelques secondes avant de déclarer :

"Par contre le vol ! C'est toujours pas ma matière préférée et de loin !"

C'était une chose qui aurait pu changer avec l'apprentissage que te faisais subir Aliénor. Tu avais fait d'énormes progrès, c'était vraiment beaucoup te demander ! Il n'en restait pas moins que les cours de vol restait un véritable calvaire pour ta personne… Dire que la fin d'année approchait et que la seule voie que tu te voyais suivre pour la suite de tes études était justement la filière sport et soins !

Tu grimaças douloureusement à cette simple pensée avant de retourner la question à la serdaigle :

"Et toi ? Tu es plutôt contente de l'endroit ou tu as atterri !"

N'empêche que cette question d'orientation te travaillais vraiment et tu ne pus d'ailleurs t'empêcher d'exprimer cette inquiétude auprès des deux premières années :

"Vous verrez, l'année, prochaine … C'est pas facile la deuxième année ! Il y a plein de choix à faire !"