L’année était terminée. Une année qui, pour sûr, allait rester à jamais dans la mémoire de tous. Avec tous ces changements si soudain, comment rester indiffèrent. La vie de tous les pensionnaires du château avait changé et pour autre preuve eux qui d’habitude devais juste marcher jusqu’à la gare devait maintenant prendre des embarcations pour se rendre jusqu’à celle-ci. Ce n’était pas le seul changement notable la gare qui d’habitude était pleine l’était toujours mais pas autant que d’habitude car les Né-moldus, n’ayant pas le droit de prendre le train, manquait à l’appelle.

Carry avait remarqué que tout les enfants Né-moldus étaient absent et elle s’en sentait un peu soulagé. Elle ne voulait pas assister à une scène qui pourrait retarder le train. La poignée de sa petite valise à la main, la Serpentard se dirigea avec un groupe d’élève en direction de la gare. Il n’y avait pas les cris et les rires habituels, au lieu de ça, il n’y avait que le silence et le bruit des roulettes des bagages avec quelques fois des petits gémissements de tristesses et de pleurs. Mais Carry ne faisait pas partie de ces personnes. Tout comme sa famille, elle accueillait se changement à bras ouvert sans montrer une once d’inquiétude contrairement à certains et certaines.

Une fois les élèves sur le quai, un groupe de transporteurs et contrôleurs commencèrent à charger les bagages des jeunes sorciers dans le train. Tout se faisait dans le calme sans un seul bruit qui pouvait déranger qui que ce soit.  Harrison continuait de se retourner sans cesse pour voir qui allait être dans le train. Mais tout ce qu’elle put voire fut des têtes complètement dépiter et des larmes sur certains d’entre eux. *Cesser donc de pleurnicher ! Cela ne va pas les ramener de chouiner ! *. Mais ça continuait encore et encore, tout ça parce qu’ils ont dut dire au revoir à leurs amis plutôt qu’il ne l’aurait dû. Tout ce sentimental donnait la nausée à Carry qui leva les yeux au ciel et lâcha un long soupir de fatigue avant de donner son bagage quand ce fut son tour. Elle ne comprenait pas toute cette tristesse et ne pouvait pas encore comprendre ce que c’était de dire au revoir à des amis proches. Oui elle aussi avait des amis, mais elle savait qu’elle les reverrait après les vacances d’été voir même plus tôt si ses parents acceptaient que leur fille fasse une fête de retrouvaille.

Dans le train, il y’avait une atmosphère encore pire qu’il y’avait quand les élèves étaient dehors. Dans les compartiments, Carry put voir des élèves s’effondrer en pleure et se faire réconforter par leur voisin. *Est-ce si terrible que ça ? * Se demanda la jeune fille qui continuait de regarder les élèves pleurer les uns après les autres. Mais elle ne pouvait pas se rendre compte à quel point c’était dur. Longeant l’aller du train, Carry s’écrasa contre les fenêtres pour essayer de se frayer un chemin parmi les ‘cadavres’ d’élèves qui restaient sans rien dire dans le couloir. Mais ce calvaire allait enfin prendre fin quand elle vit un compartiment vide. Sans perdre une seconde, la deuxième année se précipita dedans et abaissa les stores pour enfin avoir la paix. Plus rien cette fois, plus un bruit, le silence total. Pas un gémissement, pas de bruit de pas, pas de pleure rien. Le paradis qu’elle recherchait. Alors qu’elle s’allongea le long des sièges pour essayer de se reposer, une ombre apparut derrière le store qu’elle avait abaissé et s’arrêta net juste devant la porte. La jeune fille se redressa rapidement et s’écria.

-Si c’est pour pleurer, vous pouvez dégager ! 



@Aliosus Nerrah  

En septembre dernier, sur la voie 9¾ de King's Cross, l'ambiance était formidablement enthousiaste. L'excitation et le stress des première année, les parents qui ne voulaient pas lâcher leurs enfants, les habitués du train qui s'amusaient à courir sur le quai et à travers les wagons. Tout était en bazar, ça n'avait pas plu du tout à Aliosus.

L'ambiance aujourd'hui était toute autre. Pour commencer, il n'y avait pas ces ahuris de nés-moldus qui regardent partout la bouche grande ouverte comme des poissons hors de l'eau, découvrant à chaque instant un nouvel élément magique qui leur ouvre un univers de possibilité si vaste que les perspectives leurs gèlent le cerveau et qu'ils n'ont plus qu'une exclamation béate à la bouche : "Whouaaaa". Ensuite, c'était le silence, la sobriété de l'instant. Les élèves ne parlaient pas, ou à voix basse, quelques uns semblaient sur le point de fondre en larme, mais ce faisant ils montraient à tous qu'ils étaient probablement des sang-mêlés. Aussi il pouvait voir certains se cacher des Manteaux Noirs, cette sorte de nouvelle police dont son Père lui avait parlé par hibou. Les sorciers engoncés dans leurs longs uniformes supervisaient la montée des élèves dans le train, et Aliosus se dit qu'ils avaient fière allure avec leur insigne brodées. Il se demandait si son père avait un uniforme aussi où s'il portait toujours ses élégants costumes sombres et stricts d'inspiration prussienne.

Malgré le calme et la discipline qui lui plaisaient, un certain malaise se faisait ressentir. Même parmi les biens nés, il semblait qu'une chape lourde étouffait les conversation et les rires. Il avait entraperçu sa cousine Alice, il aurait voulu lui faire ses au revoir de manière décente et la prendre dans ses bras, comme il l'avait fait pour son Irisia adorée ou au moins lui adresser un immense sourire en se disant à très bientôt comme il 'avait fait pour Brett, mais il savait que c'était impossible. Depuis quelques semaines rien n'était plus simple et particulièrement aujourd'hui, elle avait le visage fermé, elle s'était placée dans une bulle et Aliosus ne voulait pas l'en sortir de peur de la brusquer.

En montant dans le wagon qui fini par se présenter à lui, dans un grand fracas de sifflements de vapeurs et de grincements des freins sur les rails, il réalisa soudain le chemin parcouru. Ce voyage était bien différents des autres qu'il avait pu faire lors des précédentes vacances. Une dizaines de mois plus tôt, c'était un garçon qui n'avait jamais passé plus de quelque minutes seul avec un enfant de son âge. Cela paraissait étrange à présent, comme lui était apparu comme étrange ce château bruyant rempli d'enfants braillards devenu son quotidien.

Il progressait, heurtant parfois ça et là un élève ce qui lui arrachait un mot d'excuse en allemand qui sonnait comme une agression. Il était arrivé devant un compartiment aux stores baissés, sans doute plein, lorsqu'une voix familière lui parvint et le décida à ouvrir. C'était Carry Harrison, la deuxième année qu'il avait rencontré dans les tribunes du match Gryffondor contre Serdaigle.

" Salut, heu, je compte pas pleurer, puis en désignant une des deux banquettes de libres, je peux ?"

Aliosus Nerrah ? Voilà une personne qui serait surement capable de redonner le sourire à la petite Serpentard qui invita le jeune garçon à s’asseoir en face d’elle en lui désignant la banquette d’un geste accueillant. Par politesse pour son nouveau compagnon, Carry se redressa sur sa banquette et adressa un sourire des plus amical dont elle n’avait jamais l’habitude de faire. Aussitôt que son camarade Serpentard pénétra à l’intérieur de la pièce, Harrison se leva d’un bond et barra l’entrée avec son bras voyant deux autres élèves essayant à leur tour d’entrer. 

Les bougres essayaient de faire bouger Carry en la poussant mais la Serpentard avait plus d’un tour dans son sac. Aux finales, elle se sentie obligé d’y mettre tout son corps pour les empêcher d’entrer.
-Désolé on est pleins ! Lança la deuxième année avec sarcasme. Trouvez-vous un autre compartiment pour pleurer ! Tout en les renvoyant d’un signe de tête.

Sur ses mots, Carry ferma la porte et tourna la serrure pour fermer définitivement la porte. Hors de question de laisser des inconnues pénétrées dans son espace vitale. Elle qui venait tout juste d’accepter une personne, voilà maintenant que tout le monde voulait se jeter sur les places restantes. Bande de profiteurs. Une fois être assurée que les envahisseurs étaient bien partis, Harrison se retourna doucement et posa son regard sur Aliosus qui était en train de ranger ses affaires. Accepter une personne en plus c’était comme accepté que ce compartiment devienne un zoo voir même pire, un fléau. Le silence régnait en maitre quand Carry était arrivée et cela devait rester ainsi surtout que son ami avait lui aussi l’air d’être fan du calme ambiant. Peut-être se trompait-elle ?

Elle s’approcha de lui en souriant de nouveau avant de se baisser pour l’aider à porter sa petite valise avec difficulté. Mais qu’avait-il mit pour qu’elle soit aussi pesante ? Au lever, Carry posa ses mains d’enfants sur deux coins de la valise avant de souffler frénétiquement du nez à chaque effort physique qu’elle devait faire pour soulever celle-ci. Une fois les affaires d’Aliosus mise sur la rambarde après deux voir trois minutes d’effort intensif, la petite sang-pur se laissa s’écraser sur son siège et se frotta les paupières pour l’empêcher de tomber de fatigue.

-Pfiou ! Elle était lourde ta valise, dit donc ! C’est bon je crois qu’on a fini, on peut enfin s’asseoir ! Mais au lieu de s’asseoir comme elle le disait, Carry se leva et ouvrit sa petite valise pour en sortir un paquet de friandise qu’elle tendit à Aliosus. Tiens, tu peux tout prendre si tu veux, j’ai encore deux autres paquets ! Il y’a de tout : Patacitrouilles bien sûr, des Fiziwbiz, Des nougats Néansang et des chocoballes ! Je te les pose sur le petit meuble si tu en veux.

A son tour, Carry se saisit d’un sachet remplit de friandise avant de refermer sa valise qu’elle remit à sa place. Une fois bien installé dans son siège, sa main vint se glisser doucement dans le sachet piochant au hasard une sucrerie dont elle ne daigna même un regard, trop occuper à observer les visages des autres élèves qui attendaient encore dehors d’entrer dans le train.

-Regarde les, à les voir on dirait que la fin du monde est en train d’arriver. Ils sont pathétiques, s’ils montent dans ce train ça veut dire qu’ils sont au moins Sang-mêlé... La chance de faire partie du milieu de l'echelle sociale comme disait mon père …Pffff bande d’hypocrite… Carry détourna son regard des quais et le posa sur Aliosus avec bienveillance. Et toi, Aliosus ? Est-ce que ça t’affecte autant qu’eux ce changement ? Qu’est ce que tu en penses de tout ça ?

La camarade d'Aliosus l'invita sans dire un mot à pénétrer dans son compartiment, il ne sut pas vraiment si c'était par envie sincère ou une simple reddition à la politesse. Le jeune garçon ne connaissais pas suffisamment Carry pour interpréter son large sourire, mais de toutes manières il avait besoin de poser ses valises et d'avoir une place dans ce train pour rentrer chez lui.

Il lui renvoya un hochement de tête et un timide sourire en guise de remerciements et tira sa valise à sa suite en entrant. Il entendit dans le couloir du Poudlard Express, derrière lui, des voix se rapprocher. D'autres élèves cherchaient à profiter de la place restante. Avant qu'il n'ait pu faire quoi que ce soit, la deuxième année bondit de sa place et referma de force la porte coulissante. Alors qu'il était en train de chercher une prise correcte sur sa valise pour la soulever et la ranger, il entendait Carry pester contre les élèves qui voulaient entrer. Un coup d’œil la révéla même en train de peser de tout son poids pour réussir à enclencher le verrou.

Il aurait du aller lui prêter main forte évidemment, mais il commençait à réussir à soulever son bagage et était en plein effort. Et puis aussi elle semblait être tout à fait capable de s'en sortir. Il en eut la preuve lorsqu'il entendit le claquement de la fermeture définitive de la porte, signifiant la victoire de Carry. D'ailleurs, sans doute emportée dans son élan, elle décida se venir l'aider. Aliosus écarquilla les yeux en la voyant prendre sa valise et il fit tout son possible pour lui épargner de trop porter ses propres affaires. Il rougissait d'être ainsi aidé par une fille qu'il connaissait à peine. Une rencontre dans les tribunes de Quiddtich, et bien sûr depuis quelques temps, ils s'étaient croisés lorsque Brett était en sa compagnie...

Il se décida enfin à parler lorsqu'ils furent assis l'un en face de l'autre.
" Merci, j'arrivais pas à m'en sortir. Puis en voyant les friandises, c'est très gentil de ta part mais... Flûte ce n'était pas très poli de refuser après qu'elle lui ait apporté son aide. Heu oui je vais goûter un Patacitrouille."

Après tout sa cousine en raffolait et il n'avait jamais pris le temps d'en goûter une seule. Les bonbons et sucreries semblaient toujours si superflus, si... inutiles.

Il saisit tout de même la gourmandise, mais n'osait pas la porter à sa bouche avant que Carry n'ait elle même prit quelques choses. Sa question l'étonna. Il se doutait bien du point de vue de sa camarade, elle revendiquait bien suffisamment son statut de Sang Pur pour que toute l'école soit au courant, mais il ne pensait pas qu'elle entamerait une discussion politique avec lui.

"Non, ça m'affecte peu en réalité. Tu sais, mon père est devenu Émissaire à la Citadelle. Il m'a envoyé un hibou pour me dire que je n'avais rien à craindre. Par contre il m'a aussi expliqué que comme il est d'origine Allemande, notre famille ne pourrait pas être consignée dans le registre des sang-purs, comme toi."

Il fallait être honnête, les choses n'alliaient pas mal pour le jeune Serpentard. Mais il y avait une ombre impossible à oublier, l'emprisonnement de son oncle, par alliance, à Azkhaban.

Malgré le fait qu’ils ne se soient pas plus fréquentée que ça, Carry appréciait déjà beaucoup le jeune Allemand. C’était quelqu’un de très droit et très polie, à croire que cet enfant était déjà un adulte pour son jeune âge. Mais ce que Carry apprécia le plus chez lui, c’était sa franchise. Elle n’avait pas besoin de lui poser des questions plus pousser pour qu’il parle de lui et sa famille et ça plaisait beaucoup à la deuxième année qui se fit un plaisir d’écouter ce que le jeune homme avait à répondre. Dans ses dires, il expliqua qu’il était impossible pour lui et sa famille de devenir des sang-purs car ils étaient d’origine Allemande. En apprenant la nouvelle, Carry lui adressa un petit sourire désolé en lui faisant une petite tape sur l’épaule pour essayer de lui faire comprendre que ce qui se passait n’était pas très grave.

-Ce n’est pas si grave Aliosus, toi et ta famille n’est peut-être pas des sangs purs britanniques mais vous restez des sangs purs pour autant. J’ignore comment le sang marche en Allemagne mais pour moi, tu es l’un des nôtres. Ses yeux se posèrent sur le paquet de bonbons qu’elle lui avait donnés, il y avait à peine touché. Tu n’es pas obligée de te forcer tu sais ? lui fit-elle la remarque en souriant. Habituellement je retrouve mes paquets tout vides en quelques instants, donc j’en déduis que tu ne dois pas être un amateur de friandises. Finit-elle par dire dans un sourire timide et un petit rire amusé.

Elle n’avait pas mal pris le fait que le Serpentard n’a pas fini son paquet, après tout chacun avait ses gouts et il était facile à deviner qu’il avait accepté les bonbons par pure politesse, montrant une nouvelle fois qu’Aliosus était quelqu’un extrêmement bien éduqué. Toujours souriante, Carry regarda du coin de l’œil son partenaire de voyage. *Mère l’aurait adorée s’il avait été Britannique…* pensa-t-elle en regardant les cheveux blonds du garçon partir en arrière. Il avait tout pour plaire. Le train grondant accompagné de sifflet de la part des gardiens, réveilla Carry de ses pensées. Peu à peu le paysage commençait à défiler devant son regard neutre. Elle ne savait pas vraiment quoi penser, ni vraiment quoi faire pendant une fois qu’elle serait à la maison. Elle retrouverait ses parents, son elfe de maison et ses servants… Pour faire simple, elle n’aurait plus rien à faire comme à l’école puisque tout le monde sera là pour s’occuper d’elle. Rien que d’y penser, Carry leva la tête au plafond en fermant les yeux et soupira longuement. Poudlard lui manquait déjà.

Le silence qu’il y avait dans le compartiment était paisible, agréable mais il était tout aussi ennuyant. Aux finals peut-être que la deuxième année aurait dû accepter les autres élèves qui avaient essayé de se joindre à eux ? Non mauvaise idée, il n’y aurait plus de place pour le silence s’ils avaient été là. La seule chose qui lui restait à faire c’était d’engager la conversation avec le jeune Allemand. Toujours regardant par la fenêtre, Carry s’adressa à Aliosus avec calme et gentillesse.

-C’était ta première année à Poudlard, je me trompe Aliosus . Qu’est-ce que tu en as pensée pour une première fois ? Tu as pu te faire des amis las bas . Carry detourna ses yeux pour les poser sur le blondinet avec curiosité. Elle voulait comparer sa première année à la sienne pour voir comment lui avait fait pour s’intégrer à l’école.

"Merci, ce n'est pas un vrai drame non plus, je crois que Père s'en fiche un peu, et Mère... Elle n'accorde pas forcément d'importance à ça, je crois qu'ils ont la même réflexion que toi : ils savent ce que vaut notre famille, tout simplement. Après, il me semble qu'en Allemagne il n'y à pas forcément autant cette catégorisation, tu sais, "sang mêlé", "né moldu" et tout... Mais quand même, comme ici, moins il y a de moldus dans l'arbre généalogique, mieux c'est."

Carry avait semblé désolée pendant un instant après qu'il lui avait expliqué qu'il ne pouvait pas être enregistré officiellement comme sang pur dans le nouveau registre mis en place par le Conseil des Sorciers d'Ursula Parkinson. C'est vrai que le titre était assez prestigieux, et Aliosus n'aurait pas boudé son plaisir de savoir son nom y figurer, mais il fallait faire contre mauvaise fortune bon coeur et ne surtout pas laisser entendre que ça l'affectait, lui ou sa famille. Il fallait même faire l'inverse, transformer ce revers de fortune en source de fierté supplémentaire. Comme toujours, les Nerrah traceraient leur propre voie.

"En fait, ce n'est pas que je n'aime pas ça, répondit-il à sa camarade de compartiment lorsqu'elle évoqua les friandises disposées devant eux, c'est que je n'ai pas l'habitude d'en manger. J'ai découvert ces bonbons cette année et... je ne sais pas, je crois que je préfère le salé. Mais ça ne m'empêche pas d'être curieux." ajouta-t-il en souriant et en commençant à mordre dans le patacitrouille sur lequel son choix s'était porté. Ça n'était pas mauvais, c'était certains, Aliosus en appréciait le moelleux. A cet instant, la pâtisserie avait quelque chose de confortable, comme si elle était réconfortante.

Le garçon fronça les sourcils pendant qu'il mâchait. Du réconfort ? Pourquoi ressentait-il soudain cette envie alors que le train commençait à quitter la gare ? Il allait bien, il retournait chez lui. Certes il n'allait pas tout de suite retrouver sa mère, elle refusait de mettre le pied à Londres à moins qu'elle y soit vraiment obligée, elle allait donc envoyer leur elfe de maison prendre les bagages d'Aliosus et le faire transplaner jusque dans un pub irlandais improbable qu'elle aurait jugé un peu moins indigne de sa personne. Et puis il retrouverait le bruit des vagues, et les couchers de soleil sur le Port Aveugle.
Alors pourquoi être triste ? Voyant le paysage défiler, il songea à ses amis. C'était sans doute inconsciemment qu'il était déjà mélancolique par anticipation de cette coupure.

Heureusement, Carry le tira rapidement hors de ses pensées.
"Oui, tout à fait, première année. Et... hum, difficile de résumer tout ce que j'en ai pensé, ça à été une année très chargée ! J'étais pas forcément très à l'aise au départ, même aujourd'hui il y a des choses qui me gênent, mais le positif l'emporte. Je... oui je crois que je me suis fait des amis, dit-il les yeux rêveurs. D'excellents amis. Ta première année c'était comment toi ?"

Carry ne pouvait pas vraiment blâmer Aliosus sur les friandises. Elle-même fit leur découverte durant sa première année et n’avait pas trop apprécié en premier lieu. Et surement tout comme elle, il lui faudrait du temps pour les apprécier. Au fond de sa pensée, la Serpentard commença à penser qu’Aliosus et elle, étaient similaires sur quelques points.

-Ma première année ? demanda Carry d'un air surpris à Aliosus. Ma première année était…Blanche pour moi on va dire. La jeune fille s’accouda au rebord de la fenêtre et regarda le paysage défiler devant elle en essayant de se rappeler de sa première année. Cette école était quelque chose de tout nouveau pour moi. Les cours, les professeurs, les voisines de chambres, je n’étais pas vraiment habituée à tout ça et parce que je ne savais pas vraiment comment faire, je n’ai pas vraiment réussi à me faire de vrais amis et je le regrette amèrement. En commençant cette deuxième année avec le banquet d’ouverture, j’ai vu que des groupes s’étaient déjà formés. Des duos, des trios etc… Et moi je me suis retrouvée seule car je n’avais pas réussi à me faire de vrais amis. Carry se redressa avant de s’adosser au siège pour faire face à Aliosus. Mais bon tout change, cette année, j’ai fait des rencontres moi aussi plus ou moins bonne, tu peux dire que ma deuxième année est l’année où j’ai véritablement commencé à exister au château.

C’était vrai, Carry avait fait de merveilleuse rencontre cette année dont une en particulier. Celle avec Brett Carter. C’était de loin sa plus belle rencontre même si au début les deux se lançaient des éclairs. Le jour où ils se sont retrouvés à la tour d’astronomie, Carry n’oublierait jamais les sentiments qu’elle avait ressentis ce jour-là. Vivement que l’été soit là, elle voulait revoir le Serpentard très vite pour pouvoir le serrer dans ses bras. Plus le temps passait et plus le manque envers sa personne grandissait.

-Oh mais tu m’as dit que tu préfères le salé je me trompe ?  J’ai peut-être quelque chose qui pourrait intéresser. Par contre tu gardes ça pour toi ok ? Je l’ai volé dans la cuisine quand les elfes de maisons ne regardaient pas… rougit-elle de honte mais toute fiere quand meme.

Elle avait bien quelque chose en tête à partager avec Aliosus mais la vérité c’est que Carry avait déjà très faim et que manger des sucreries n’allaient surement pas la rassasier. D’un bond, Carry se leva de son siège et leva les bras pour faire descendre sa petite valise noire qui était au-dessus de sa tête. Elle était lourde mais juste assez légère pour qu’elle puisse la faire descendre sur le sol de leur cabine. Une fois ouverte, Carry écarta avec des gestes précipités les affaires dont elle n’avait rien à faire pour créer un trou dans sa petite malle. Après quelques secondes de recherches, elle y sortait un gros bol avec une fourchette et une cuillère qui venait très clairement de Poudlard. Carry approcha le bol à son nez et prit une grande inspiration qui émanait de celui-ci. Une délicieuse odeur titilla ses narines et fit gargouiller son ventre qui ne demandait qu’à être rempli.

-Je ne sais pas pourquoi il mette ce genre de papier argenté bizarre au dessus des plats... Dit-elle en saisissant le papier en question. J’ai entendu les elfes dire qu’il s’agissait d’une invention moldu qui s’appellerait de l’amimulinum. Elle plissa les yeux un instant, n’étant pas sûre d’avoir la bonne prononciation. Oui…je crois que c’est ça… Mais bon peu importe, TADA ! Finit-elle par dire en présentant le contenu du bol à Aliosus. Du hachis parmentier ! Tiens prend la fourchette je mangerai à la cuillère.

Carry mit le bol sur le rebord avec dedans la cuillère et la fourchette en argent pour qu’Aliosus puisse commencer à manger sans craindre qu’il ne puisse tout prendre puis qu’il y avait bien assez pour les deux. Après avoir mis le bol en service, en deux trois mouvements Carry réussit à ranger toutes ces affaires dans la valise pour ensuite la remettre à sa place comme une grande. Sans plus attendre, elle s’assit sur son siège, attrapa une cuillère de purée de pommes de terre avec de la viande hachée et la porta à sa bouche en profitant de ce gout magnifique.

-Par Circée quel délice… Tu peux manger toi aussi Aliosus, j’ai sorti ce plat pour nous deux tu sais. Carry reprit très rapidement une autre cuillerée avant que celle-ci ne disparaisse dans sa bouche.  Et dis-moi, parmi ses amis, lesquels t’ont le plus marquée. Sont-ils Serpentard où as-tu réussi à te faire des meilleurs amis dans les autres maisons ?

Aliosus ne s'était pas attendu à ce que Carry se livre autant sur son année précédente à Poudlard. Il avait de la peine pour elle, car s'il n'avait pas rencontré les bonnes personnes lors de cette première année passée ici, il aurait sans le moindre doute été dans la même situation. Seul. Isolé. Vulnérable. Les choses auraient définitivement tournée d'une manière différente, il serait resté le même que le garçon qui avait grandi à Tipp sans la compagnie des autres.

"C'est bien, c'est... vraiment bien, je suis content pour toi alors." Elle paraissait rêveuse, pensait-elle à Brett, son ami Serpentard et camarade de chambrée. Depuis l'homérique colère qui l'avait séparé d'Alice et les embrouilles avec Carry, ces deux là s'étaient grandement rapprochés et passaient beaucoup de temps ensemble. Cela posait des soucis logistiques lorsqu'Alice était dans les parages d'ailleurs, il fallait éviter que cela dégénère. Il avait été témoin d'une de ses colère et priait les Dieux de n'en être jamais la cible.

Il n'eut pas le temps de répondre longuement à sa question suivante, Carry avait déjà bondit hors de la banquette en parlant de "salé" et elle tira une petite valise sous les yeux éberlués du garçon. Que diable était-elle en train de faire ? Elle l'ouvrit et en tira un plat. L'odeur envahit le compartiment et pénétra les narines d'Aliosus qui reconnu immédiatement le plat en question, avant que Carry ne lui en fasse la description : un hachis parmentier ! La scène était proprement surréaliste, même comparé à ce qu'il avait pu vivre depuis son arrivée au château. Un rire de surprise, joyeux, lui échappa.

"Merci !" dit-il en saisissant la fourchette qu'elle lui tendait. Il huma les vapeurs qui réveillèrent son estomac. Quelle heure était-il ? Il ne savait plus trop mais l'occasion était si spéciale qu'il ne s'en souciait guère, cela ferai un nouveau souvenir amusant, bien qu'il le garderait en attendant de le raconter à Irisia, il ne risquerait pas un châtiment de sa mère qui aurait considéré ça comme une basse goinfrerie.

La brune s'assit en face de lui et l'invita à manger avec elle. Il l'a remercia, glissant un "Guten Appetit" avant de déguster sa première bouchée. Elle avait raison, c'était vraiment délicieux, il se dit qu'il allait vraiment devoir la remercier de nouveau. Alors qu'il réfléchissait à comment répondre à la dernière question de Carry, il manqua de s'étouffer avec la purée de pomme de terre. Il venait de constater qu'en se rasseyant, la jupe de sa camarade s'était pliée de telle manière qu'une de ses cuisses était bien plus largement dévoilée que de coutume. Il toussa pour remédier à sa bouchée avalée de travers. Il se sentait devenir écarlate, et s'il savait qu'il y avait deux raisons à cela, Carry n'avait pas à le découvrir. Lorsqu'il se fut calmé il détourna le regard vers la vitre en essayant de se concentrer sur sa réponse.

"J'ai eu beaucoup de chance cette année, commença-t-il, j'ai d'abord rencontrée Irisia, tu sais, MacLynn, dans l'équipe de Quidditch. C'est... c'est ma meilleure amie, vraiment, je crois pas que j'aurai aimé Poudlard sans elle. Et puis dans les chambres j'ai surtout discuté avec Brett Carter, c'est vraiment un garçon que j'aime bien. Il hésita à continuer, mais le souvenir du plus intense des regards le décida à se lancer. Évidemment il y a Alice aussi, Sangblanc, ma cousine."

Il était rouge, Carry l’avait vu. Quand il avait posé son regard sur elle, ses joues avaient viré au rouge faisant naitre un air interrogateur a la deuxième année qui essaya de voir ce qui aurait pu autant le perturbée son camarade au point qu’il détourne le regard-elle. Mais après maintes vérifications, carry ne réussit pas à savoir ce qui avait pu le mettre dans cet état et ne chercha pas plus loin quand ce même jeune homme fit mention de quelqu’un qu’elle appréciait plus qu’énormément.

-Brett Carter ? Je le connais lui... Un garcon bien mignon... A l’entente de ce nom Carry ne put s’empêcher de rougir avant de regarder à son tour par la fenêtre pour éviter que tout soupçon. Que pouvait-elle dire sur lui ? Pas grand-chose a pas cœur qu’il occupait grandement ses pensées ses derniers temps mais qu’il était impossible pour elle de dire quoi que ce soit à son sujet sans qu’elle ne se trahisse. Alors que Carry allait répondre à l’annonce du nom de Brett, elle s’arrêta aussitôt quand la première année mentionna un nom dont elle n’aurait jamais préférée entendre. Alice ?! Alice Sangblanc ? Demanda carry d’un air légèrement dégoutée. C’est…C’est ta cousine ? Mais…Mais comment ?


Carry était abasourdie par la nouvelle qu’Aliosus venait de lui annoncer. Dans sa tête, elle imaginait toute les équations possibles et imaginables pour savoir comment ce charmant jeune homme et cette pisse-froid pouvait être relié. Mais rien, plus elle s’efforça de regarda Aliosus dans les yeux et moins elle comprenait comment la nature avait réussie à faire unir deux personnes dans la même famille alors qu’eux deux sont complètement diamétralement opposées. Il s’appelait Nerrah et elle Sangblanc, la seule explication était que Rénésmée, la mère d’Alice, était soit la sœur du père d’Aliosus ou de la mère de celui-ci. Mais pour en avoir le cœur net il suffisait juste de demander. Carry, arborant un sourire a demi-mauvais et joyeux, se redressa telle une princesse sur son siège, croisa les jambes et posa ses mains sur ses cuisses pour ensuite poser son regard marron sur le fameux cousin d’Alice. *Ennemi ou Ami ? Le fait qu’il soit proche d’Alice pourrait m’être utile un jour…* 

Carry essaya tant bien que mal de garder son sourire mauvais sous celui du bienveillant, mais c’était compliquée car après avoir fait la rencontre de l’amoureux du diable, Christopher Martin, voilà maintenant qu’elle se retrouvait avec son cousin…Elle avait les outils pour atteindre la Jeune Sangblanc si jamais elle se décidait a passer a l’attaque mais d’abord, elle se devait de créer une forte liaison avec le Serdaigle et le Serpentard et elle allait commencer avec le jeune Nerrah avec qui elle aurait moins de mal a s’en faire un ami.

-Je veux dire…Tu n’es pas tout blanc comme elle… s’esclaffa légèrement Carry en imaginant Aliosus tout pale de la tête au pied comme Alice. J’ignorai que vos familles se connaissaient. Comment a-t-elle en appuyant son menton sur ses mains. Amusant, ça veut dire que tout les deux nous allons être aussi indirectement liées aussi puisque ma grande sœur, va se marier avec le grand frère d’Alice, liant nos deux familles. Ce qui va faire en quelque sorte d’elle et moi des…Carry avala difficilement sa salive en essayant de faire traverser le mot en dehors de sa bouche. Sœurs… *Sourire, il faut sourire…* se força-t-elle de penser en essayant de rejeter le dégout en dehors de son esprit. Mais dit moi, tu t’entends bien avec Alice ? je veux dire, a quel point, vous vous entendez tous les deux ? 

Le paysage défilait sous les yeux d'Aliosus, à travers la vitre un rien sale du train il continuait de fixer son attention sur les forêt de sapins, sur les plaines verdoyantes, les lacs et les lointains sommets des monts dont l'apex était débarrassé de neige, pour un temps tout du moins. Mais la situation n'était pas tenable pour le jeune garçon bien élevé. Il ne pouvait pas rester ainsi et faire offense à sa camarade plus longtemps en évitant son regard, c'était terriblement impoli. Aussi prit-il sur lui et tourna à nouveau la tête pour planter son regard dans les yeux de Carry, pas plus bas, non pas plus bas...

Elle avait affiché un large sourire à l'évocation de Brett. En cet instant, son visage illuminé, le confort des banquettes, la chaleur qui se dégageait encore du plat disposé au milieu des friandises, chocolats et autres cannes à sucre, il régnait une ambiance toute particulière qui plaisait à Aliosus. Cela dura un instant, une seconde peut être, avant que la surprise ne remplace la joie sur les traits de Carry. Elle semblait visiblement très intéressée du lien qui existait entre Alice et lui.

"Non en effet je n'ai pas les traits des Sangblanc, rit-il, c'est normal. Alice et moi nous sommes cousins par sa mère, qui est ma tante. C'est la sœur aînée de mon père en fait. C'est elle qui s'est mariée à un Sangblanc, et donc Alice à hérité des traits de ce côté là de la famille. C'est particulier, mais c'est si beau je trouve..." Il n'était pas objectif bien sûr, il n'y avait pas une chose chez sa cousine qu'il ne trouvait pas parfait.

Carry avait l'air de boire ses paroles, le menton planté dans ses mains devant lui, elle commenta la coïncidence en révélant une choses qu'Aliosus ne savait pas du tout.
"C'est vrai ? Ta sœur et le frère d'Alice ? Alors ça c'est une surprise, je savais pas du tout. En effet vous allez être sœur par alliance, c'est amusant ! Donc je pourrai t'appeler ma cousine toi aussi finalement. On se verra peut être à un repas de famille à Noël ?" Le jeune garçon ne s'était vraiment pas attendu à se découvrir un presque lien de parenté avec encore une nouvelle camarade. L'année scolaire avait été décidément pleine de surprises, de la première nuit et jusqu'au dernier jour.

"Si je m'entends bien avec elle ? c'était un bel euphémisme en réalité. Oui, oui très bien. Tu sais au début on ne savait même pas qu'on était cousin et cousine, c'est Alice qui l'a découvert plus tard et elle m'a fait une surprise pour me le dire. On s'entendait très bien avant déjà, mais maintenant c'est différent, tout en étant plus fort je crois, on est très liés."