01/09/2044

Pour la première fois depuis qu'elle avait foncé dans le mur magique en 2041, Solenn était arrivée en avance. Il était alors onze heures moins vingt lorsque la rousse embrassa une première fois sa mère en la serrant dans ses bras.

-Je suis sûre que cette année va être géniale, murmura Abigail

Oh, ce n'était pas compliqué ! La vie de Solenn avait été chamboulé lors de sa deuxième année, en rencontrant Cassiopée Malory. Les deux filles s'étaient ensuite énormément rapprochées jusqu'au départ soudain et brutal de la brune. Solenn avait mis plusieurs mois à s'en remettre, et rêvait toujours des yeux envoûtants de sa p'tite Lune.

-Oui, je le sens.

Elle allait faire de cette année son année. Ce n'était pas discutable. 
Elle se tourna alors vers Helen, qui lui lança un sourire malheureux comme elle en avait pris l'habitude. La décision de se joindre au nouveau Ministère si contraire à ses convictions l'avait rendu triste, bien trop triste. Et ce n'était malheureusement pas la famille recomposée mais aimante qui pouvait l'aider. 
Solenn l'enlaça, essayant de puiser de son énergie pour le la lui transmettre. En vain.
Ce fut ensuite le tour d'Amy et d'Adam et d'une nouvelle fois Abigail, et enfin, la sorcière prit sa valise et se dirigea vers le Poudlard Express, pour but de retrouver ses deux amies, Violet et Julie.
Il n'y avait pas grand-monde dans le train et pour cause : Solenn avait dix minutes d'avance. Elle prit un couloir, et ouvrit un compartiment vide. Ses amies la trouveraient sûrement. Elle porta sa valise avec peine pour la placer en hauteur, puis s'affala en soupirant sur le siège en velours rouge. Sa famille était visible de la fenêtre, alors Solenn l'ouvrit pour profiter encore un peu de ces personnes qu'elle aimait tant. 
Cela sembla durer seulement un court instant, mais alors que la porte derrière elle s'ouvrait, les coups de fumée significatifs retentirent, annonçant le départ imminent du train. La grise fumée enveloppa alors Solenn et le compartiment. La quatrième année fut prise d'une quinte de toux,  tandis qu'elle essayait de chasser le gris autour d'elle avec sa main gauche.

Jeanie s’éloigna de son père en levant les yeux au ciel. Quelle idée de parler d’un sujet fâcheux alors même qu’elle l’enlaçait pour la dernière fois avant cent ans ? Blaine soupira en secouant la tête avant de demander à sa femme :

« Qu’est-ce qu’on va faire de celle-là ?
- Aucune idée. » répondit Trinity, les bras croisés.

La jeune fille fit mine de n’avoir rien entendu et s’éloigna d’eux pour regarder la foule, les bras croisés, comme sa mère. Devant elle, le quai grouillait d’embrassades, de sourires, de pleurs… Le spectacle annuel auquel se devaient d’assister parents et élèves de Poudlard. Ce qui ne manquait pas de faire souffrir certains... Jeanie lança un regard dépité à la bonne femme qui essuyait ses yeux gorgés de larmes devant son enfant joufflu qui souriait gentiment ; « Ca va aller maman ! Je serai juste tout seul cette année mais l’an prochain, Hannah me rejoindra ! Je t’enverrai un hibou pour te dire dans quelle Maison je serai ! » Quel cinéma pour le départ d’un Première année... Pendant que les critiques fusaient dans l’esprit de la gamine, les parents embrassaient leurs garçons avec un mélange de fierté et de tristesse.

« Vous continuez de faire de votre mieux, hein ? demanda Trinity.
- T’oses vraiment nous dire ça ? rétorqua Fergus, prétendant être vexé. Évidemment qu’on va faire de notre mieux, on ne va pas cesser d’être excellents du jour au lendemain.
- Tu feras gaffe à ta tête quand tu rentreras dans le train ! » glissa Morgad avec un grand sourire.

Le petit frère se contenta de souffler pour exprimer son agacement et sortit un livre de la poche de son manteau pour bouquiner, adossé au mur en brique.

« Morgad, Keir, veillez bien sur Jeanie et faites constamment attention à vous. Ne vous mettez pas en danger inutilement, respectez toutes les règles… Et, s’il y a le moindre soucis, nous trouverons un moyen de vous protéger. »

Les jumeaux répondirent à leur père d’un hochement de tête. Cela allait de soi vu les récents événements politiques et la menace qui planait sur Poudlard. En laissant leurs enfants aller à l’école, les parents s’en remettaient entièrement à la directrice. Une atmosphère inquiétante s’était alors formée après ces derniers mots. Par chance, Jeanie arriva et la fit disparaître en un rien de temps :

« Si j’obtiens un O, est-ce que je peux avoir un Yajirushi ?
- Non, ça c’est si tu obtiens des O pendant toute l’année » répondit sa mère avec une pointe d’exaspération.

La jeune fille leva pour la seconde fois les yeux au ciel avant de se remettre à observer l’élève qui poussait un chariot rempli de valises au sommet desquelles trônait un Yajirushi. La question n’avait pas été posée par hasard… Keir, qui s’était fait discret jusque là, se contentant de suivre tour à tour les différents échanges qui se déroulaient près de lui, demanda après avoir lancé un coup d’oeil à l’horloge :


Les deux autres garçons approuvèrent l’idée. Fergus rangea son livre, les embrassades recommencèrent et les quatre enfants se dirigèrent vers un wagon en marchant presque à reculons pour dire au revoir à leurs parents. Puis, à la file indienne, chacun monta dans une voiture et la fratrie Catanach défila dans le couloir étroit à la recherche d’un endroit pour s’asseoir.

« Maman a l’air inquiète… dit doucement Morgad à l’adresse de ses frangins.
- Il y a de quoi, répondit froidement Keir en faisant référence à la menace que représentait Ursula Parkinson.
- Ouais ! enchaîna Jeanie. Elle a de quoi s’inquiéter vu qu’elle va se ruiner pour m’acheter un Yajirushi !
- Alors déjà, inutile de rêver, t’obtiendras jamais des O toute l’année. Et ensuite t’as pas le niveau pour ce balai, rétorqua Fergus.
- Tu verras ! Morgad va m’aider pour les notes ! Et je te rappelle que chuis plus douée que toi en vol.
- Ouais mais ça change rien, faut être un pro pour voler sur un Yajirushi !
- Toi, t’es tombé comme une bouse de dragon lorsque t’as fait une course contre Keir dans le pré de Mamie ! C’était tellement marrant !
- Si t’es même pas capable de comprendre ce que je dis… grommela Fergus, vexé.
- Keir, moi je trouve que tu voles bien !
- Merci Jeanie, répondit l’aîné avec une pointe de surprise ; sa sœur ne complimentant jamais personne d’habitude.
- Morgad, toi t’es moyen.
- Merci Jeanie, répondit l’autre jumeau vraisemblablement peu intéressé par la discussion. Là, il y a de la place. »

Le Serdaigle aux cheveux d’ébène désigna une voiture occupée seulement par un adolescent. Les garçons approuvèrent le choix et y entrèrent.

« Moi j’veux une banquette entière pour m’allonger ! Je vais m'installer ailleurs ! s'exclama Jeanie.
- D'accord, on se retrouve plus tard... » commença Morgad tandis que sa petite soeur était déjà partie.

La jeune fille continua alors sa traversée du couloir et arriva rapidement devant une voiture presque vide. La fille qui s’y trouvait saluait encore ses proches depuis la fenêtre ouverte. Jeanie la regarda de dos quelques secondes avant d’en conclure qu’elle ne l'avait jamais (ou peu) croisée à Poudlard. Tant mieux, avec un peu de chance, elle ne lui parlerait pas. Alors elle fit coulisser la porte et entra au moment même où le train s’apprêtait à partir. Un nuage de fumée attaqua soudainement les poumons des deux jeunes adolescentes qui se mirent à tousser à l’unisson.


Pendant que le train défilait tout doucement encore devant les familles, la Gryffondor retira ses baskets pleines de boue séchée, montrant ainsi fièrement aux yeux de sa voisine des chaussettes vertes à pois rouges de très mauvais goût qui contrastaient fortement avec la salopette violette que l’adolescente portait. Après avoir toussoté une dernière fois, Jeanie chercha du regard ses parents dans la foule et agita frénétiquement ses bras lorsqu'elle les vit. Puis, une fois lassée, elle se rallongea sur la banquette et observa longuement la rouquine qui lui faisait face, tâchant de deviner dans quelle Maison elle était. S’intéresser aux autres n’était pas son passe-temps favori mais la blondinette n’était pas difficile lorsqu’il s’agissait de trouver un sujet de rêverie avant de faire une sieste.

Ruby était anxieuse, elle n'allait pas se le cacher. Ses parents et sa petite sœur Amelia l'accompagnaient pour un "Au revoir" sur le quai 9 ^3/4. La fierté, encore et toujours, emplissait les deux adultes. Voir leur fille partir dans cette célèbre école qu'était Poudlard leur faisait tout de même ressentir un pincement au cœur.
Amelia, de son côté, trépignait déjà d'impatience à l'idée qu'elle aussi emprunterait ce train, dans quelques années. Son aînée lui caressa affectueusement les cheveux, mais la petite se dégagea délicatement. Leur relation restait tendue, et Ruby espérait qu'elle s'améliorerait dans l'année qui s'annonçait.

Cette fameuse année. Attendue, redoutée aussi. Nerveuse, Ruby lissait les plis de sa jupe, geste inutile puisqu'elle recommençait toutes les cinq minutes. Ce qui l'attendait ? Une immersion dans l'inconnu. Des milliers de questions tournaient dans sa tête... Comment était-ce, là-bas ? Allait-elle se faire des amis, des ennemis peut-être ? Oh non, la fillette n'osait pas penser à ça. Elle préférait se concentrer sur l'instant présent, et advienne que pourra.

C'était l'heure. « Déjà ? » Le départ était imminent, et Ruby se demandait où avaient filé ces minutes, ces derniers instants passés avec les siens. Fugaces étreintes, puis la vision de Maman lui adressant un signe de la main, avant de voir se refermer devant elle les portes du Poudlard Express.

Il s'agissait maintenant, visiblement, de trouver un compartiment dans lequel s'installer. Ruby parcourut les quelques mètres qui la séparaient de l'un d'entre eux, et fit coulisser les portes. Deux filles s'y étaient déjà posées, disons plutôt que l'une d'entre elles se trouvait avachie sur la banquette rouge. Des cheveux roux encadraient son visage, parsemé de taches de rousseur. L'inconnue semblait en revanche plus âgée qu'elle.
L'autre, une blondinette aux courts cheveux bouclés, fixait la grande. Deux nouvelles têtes qui, elle l'espérait, allaient devenir un peu plus familières...

- Je peux me joindre à vous ?

Question quelque peu rhétorique, et Ruby n'attendit pas la réponse pour déposer sa valise sur le porte-bagage situé au-dessus d'elle, puis se laisser tomber à son tour sur le velours rouge.

Peggy était un peu nerveuse c’était la première fois qu’elle allait à Poudlard alors que ces frères y allaient depuis deux, trois voir quatre ans. Elle allait prendre le Poudlard Express. La famille King sorti de la voiture puis se dirigea vers la gare King Cross, les trois hiboux de ses frères hululaient. Ces frères passèrent la barrière puis son père sa mère la regarda parla:
Ça va bien se passé! Il nous reste 20 minutes tu as le temps. Bon je passe tu nous rejoint dans 5 minutes.

Oui maman et je ne suis pas du tout stressé, je prend mon temps.

Alice la regarda puis passa la barrière. Peggy était seul en face du panneau 9 et 10. Pour la première fois, elle n’accompagnait pas ses frères mais il manquait quelqu’un sa jeune sœur.

PDV DE PEGGY:
Je souffle un bon coup, prend mon courage à deux mains, court vers la barrière. De l’autre côté je cherche mes frères et mes parents. Je les trouves ils sont à quelque mètres dos à moi. J’entends ma mère dire à mes frères Vous la soutenez, je crois qu’elle pense aux anciens départs. Mais surtout vous êtes ses frères si elle n’est pas bien vous lui parlez, vous prenez de ces nouvelles. Je compte sur vous et sur toi Kanamé.

Ma mère parlait de moi sans souci. J’arrive à leur hauteur, je fais comme si de rien n’était et mes frères m’ébouriffent les cheveux. Stop mes cheveux je les ai coiffé !!!
Puis mon père nous fit un serment. On s’embrassa mes frères partirent. Je resta quelque moment avec mes parents puis je leurs dit Salut, je vais chercher une place.

Je regardait les différent compartiment puis je vis trois filles, elle avaient l’air sympathiques.

Bonjour, je peux venir avec vous?

Elles me regardèrent

La voix d'une jeune fille la fit sursauter. Elle tourna la tête, l'apercevant dans les quelques volutes de fumée restantes. L'inconnue s'était assise sur la banquette en face d'elle, et enleva sans considération pour Solenn ses chaussures. Solenn ne dit mot, mais tourna la tête vers la fenêtre comme pour oublier sa présence. Malgré cela, elle sentait comme le regard de la blonde sur elle, et fronça les sourcils en se demandant si cette fille n'avait rien de mieux à faire que la regarder fixement.
La porte du compartiment s'ouvrit, et Solenn dirigea son regard vers le nouvel arrivant, qui était en fin de compte une fille. La fille posa une question, auquel Solenn répondit dans un sourire poli :

-Bien sûr. 

Cette nouvelle semblait bien mieux élevée que la première, et serait sûrement un bien meilleur compagnon de route. Solenn la regarda furtivement puis se retourna contre la fenêtre. Elle n'avait pas envie de parler, et quand bien même, n'avait aucun sujet de conversation.
Les tremblements du train n'étaient pas encore désagréables, mais Solenn en avait déjà marre d'être assise ici. Elle détestait le Poudlard Express et toute sa signification sur la rentrée, le renouveau. Enfin, elle l'avait détesté. Est-ce qu'il n'était pas judicieux qu'elle change de regard sur ce train maintenant qu'elle avait pris la décision de changer aussi ? Son "moi" d'avant n'était pas une bonne personne. Elle se devait de revoir ses jugements.
Une nouvelle personne ouvrit la porte légèrement grinçante et Solenn se tourna vers elle par politesse. Elle répondit à la question la première, avec toujours ce sourire poli, ni trop enjoué, ni trop méchant :

-Oui, bien sûr.

Qu'il était bon de filer vers son destin. L'entrée dans le Poudlard Express semblait avoir fait s'évaporer toute sa pression, il ne lui restait plus qu'à se laisser porter, calmement. Placée à côté de la rousse, Ruby regrettait de ne pas avoir accès à la fenêtre : contempler le paysage écossais à l'arrivée lui aurait beaucoup plu. Mais elle préférait s'assoir ici qu'à côté de l'étrange fillette sans gêne qui s'étalait maintenant sur la banquette, en chaussettes. Le regard de la petite Everheart s'attarda sur l'autre blonde, une moue de contrariété aux lèvres. Elle la trouvait plutôt singulière. Et son regard fut distrait par l'arrivée d'une brune, à qui la plus grande donna la permission de s'installer.
Les trois autres filles qui partageaient désormais le compartiment semblaient... bien différentes les unes des autres. Une blondinette excentrique, une brune un peu paumée et une rousse à l'air totalement indéchiffrable : c'était tout ce que pouvait observer la jeune Everheart. Celle-ci se demanda à l'instant quelle image elle-même renvoyait. Tout ce qu'elle espérait, c'était apparaître moins stressée que la petite brune. Afficher un air détendu ne lui posa donc aucun problème, et Ruby entreprit de s'adresser au petit groupe. Peu lui importait la personne qui lui répondrait.

– Je suis Ruby, Ruby Everheart, et future Première Année.

Son regard, ou même son sourire, interrogeait clairement en retour les filles de son compartiment.
Et tout en prononçant ces mots, la fillette dévoila de sous sa cape un petit livre de poche, qu'elle tenait jusque là serré contre son cœur. Après un rapide coup d’œil à ses voisines, elle l'ouvrit au niveau d'un ruban rouge, lui servant de marque-page.

Peggy attendit la réponse des filles, celles étaient d’accord. Elle décida de s’asseoir près de la fenêtre c’est l’une de ses places favorites, mais surtout elle va pouvoir regarder le paysage.
Le train roulait depuis quelques minutes. Dans le compartiment, se trouvait donc 4 jeunes filles. Aucune d’elles parlaient, ce qui est fort gênant. Enfin une personne se lança, elle s’appelle Ruby, elle semblait sur d’elle. Peggy lui rendit un sourire. Puis pensa *sois je dis tout de suite mon nom et puis voilà*

-Bonjour Ruby, moi, c’est Peggy King et future première année aussi. elle se tourna vers les autres filles. Et vous vous appelez comment? Vous êtes en quelle année?

Elle attendit les réponses et elle en profita pour décrypter leur visage. Ruby semblait en peu stressée tout comme Peggy. Les deux autres semblaient beaucoup plus sereines. La jeune rousse semblait avoir un masque, impossible de voir ses émotions sur son visage. La blonde quand à elle, semblait se croire seule dans le compartiment. Ruby se plongea dans son livre. Peggy décida de sortir un parchemin et une plume pour écrire à ses parents. Puis après, elle prendra son livre sur les plantes magiques.

Sa lettre terminée, elle décida de prendre comme dit précédemment, son livre sur les plantes magiques. Elle l’ouvrit, à la page 200 où se trouvait son marque-Page avec le blason familial et une photo de sa famille.

Désolée pour le retard les filles. @Solenn Cooper c’est fait

Les deux filles s'installèrent sur les places restantes, les secondes s'égrenèrent alors dans un silence qui aurait pu paraître gênant mais qui plaisait à Solenn. Les autres avaient l'air plus jeunes, et donc peut-être trop timides pour engager la conversation. Le regard de Solenn se perdait dans le paysage qui défilait, lorsqu'une fille prit la parole. Solenn tourna la tête pour voir qui venait de parler. C'était la jolie blonde, elle s'appelait donc Ruby. *bien sûr* les filles au visage parfait avaient toujours des prénoms dans ce genre. Elle la vit sortir un petit livre tandis que la brune parlait à son tour. La question qu'elle posa à la fin força Solenn à répondre. Elle détestait être malpolie envers quelqu'un.

-Solenn Cooper, je suis en quatrième année.

Elle s'aperçut alors que la brune venait de sortir un parchemin. Les deux filles ne l'avaient donc sûrement pas écoutée. *génial* Elle jeta un regard à la blonde en face d'elle, toujours aussi malpolie. Cette dernière ne daigna pas répondre et Solenn se détourna bien vite d'elle pour reporter son regard vers le paysage. Lui au moins était intéressant. Elle poussa un soupir qui sonna bien trop fort dans ce compartiment silencieux. Malgré elle, l'idée que cette année soit aussi... catastrophique que les autres l'angoissait. Et si il se passait quelque chose qui la traumatisait à nouveau ? A cette idée, elle serra les poings et tenta de ne plus y penser.

Désole pour ce retard...

Pour être honnête, les premières lignes de Macbeth l'ennuyèrent. Elle avait probablement commis une erreur, celle d'emporter le roman sans en lire la quatrième de couverture. Vieille habitude à laquelle elle se fiait toujours : Ruby préférait suivre son instinct selon le titre, qui lui paraissait plus ou moins inspirant. Il lui fallait admettre, non sans douleur, qu'elle s'était trompée cette fois. Peut-être replongerait-elle dans sa lecture cette année, un jour où l'ennui menacerait sa journée. Mais sur le moment, elle préféra tendre l'oreille et prêter attention à la conversation qui semblait enfin débuter. Elle faisait bien.

Ruby releva prestement la tête en entendant l'année évoquée par la rousse, Solenn. D'ailleurs, la jolie blonde remarqua que le rauque de sa voix seyait bien à sa chevelure enflammée. Le tout formé semblait chaleureux, comme son être. Et puis, la Grande lui évoquait la rousse qui occupait toute la place dans le cœur de Ruby : Pearl lui manquait déjà, beaucoup. Par tous ces petits détails, Solenn lui semblait plus sympathique que les deux autres voyageuses, plus intéressante ; mais Ruby l'était-elle, pour la Quatrième Année ? Probablement pas. Pourtant, parmi tous ces visages inconnus, elle aurait bien aimé se faire apprécier d'une personne dont l'aura lui plaisait. Tous ces corps entassés dans un même train — dire qu'elle serait amenée à en croiser certains. C'était trop étrange, et en même temps terriblement attirant, pour qu'elle s'attarde à y penser.
Alors, d'un air songeur, elle fixa la Grande sans retenue.

– Tu n'es pas nouvelle, toi. C'est comment, à Poudlard ? Ça t'a plu, une fois là-bas ?

Le ton était vide d'aigreur, mais aussi de douceur trop prononcée : il trahissait seulement, sans peine, l'insatiable curiosité de la petite. En disant cela, elle referma lentement son livre, en prenant garde à remettre le marque-page rouge à sa place — bien qu'elle n'ait nullement avancé dans sa lecture.

Je suis sincèrement désolée pour le retard, j'espère que tu m'excuseras.

Peggy attendit la réponse de Solenn avant de replonger dans sa lettre. En effet, ses parents lui avait appris à toujours écouter ce que son interlocuteur répondait. Elle apprit donc que Solenn était en quatrième année. Peg avait hâte de découvrir le fabuleux château dont ses frères parlait tant, de son ambiance, de sa façade mais surtout sa bibliothèque. L’autre jeune fille semblait concentré sur son livre, qu’elle n’avançait guère.

Peggy reprit le sien et le rouvrit. Elle marqua une pause et regarda attentivement son marque-page c’était une photo de sa famille mais qui avait été prise, il y a 4 ans lors de la première année de son frère aîné. Elle plongea dans sa lecture, elle buvait les pages de se livre. Elle tendit l’oreille lorsque la jeune fille, nommée Ruby posa une question, brisant ainsi le silence qui envahissait le compartiment.

Elle posa cette question:

- – Tu n'es pas nouvelle, toi. C'est comment, à Poudlard ? Ça t'a plu, une fois là-bas ?

Peggy essayait de cacher du mieux qu’elle pouvait son impatience. La jeune fille répondit. Peggy qui avait une, enfin deux questions qui lui brûlaient le bout des lèvres depuis un certain temps, déjà. Elle se décida de questionner la 4ème année.

-Solenn, je peux t’appeler par ton prénom? Tu es dans quelle maison? Et aussi, as-tu un bon souvenir de la cérémonie de répartition?

Désolé pour l’extrême retard