Par chance, ce compartiment était vide. Shamil y pénétra, déposa ses bagages sur le filet prévu à cet effet puis s'affala sur la banquette. Même s'il avait conscience que cela ne durerait pas, le garçon était content d'être seul bien qu'après une courte mais intense réflexion, il se sentit "anormal" d'avoir encore une fois fui ses semblables. Son côté solitaire avait la fâcheuse habitude de prendre le dessus lorsqu'il était tiraillé entre se sociabiliser ou jouer à l'ermite.

Cette pensée se volatilisa bien vite lorsque son attention se porta sur les gens au dehors par la vitre tâchée de buée où il avait collé son visage. Puis, comme c'était souvent le cas avec Shamil, l'ennui arriva. Pour s'occuper, il commença par troquer ses vêtements civils pour ceux de l'école. Une bonne chose de faites pensa-t-il. Ensuite, Shamil empoigna sa baguette afin d'en scruter les moindres recoins. Et pour finir, maintenant que les occupations calmes ne suffisaient plus, il se mit à escalader la banquette dans le but d'agripper le porte bagage. Une fois en haut, Shamil s'installa sur le filet mais le quitta aussitôt lorsque ce dernier montra des signes de faiblesses face au poids du garçon. Soudain, il eut la merveilleuse idée de se suspendre au porte bagage la tête à l'envers, les genoux pliés sur la rambarde métallique où était accroché le filet tel un chimpanzé.

Ma tête était vide... plus rien avait de sens... pourquoi ? T'elle était ma question... Pourquoi? Encore six ans... c'était trop... Poudlard, Poudlard, Poudlard... je n'avais rien contre cette école, c'était un peu mon échappatoire pour enfin sortir de l'enfer du manoir Brunn et de ses habitants mais... c'était aussi un enfer que d'aller dans cet endroit où personne ne pouvais comprendre un centième de ce que j'endurais chaque jours chez moi... Mais après tout, cet enfer était moins grand et moins important que celui de chez moi et je ne pouvais que m'en réjouir. J'allais retrouver ma magnifique maison à l'effigie du serpent et certain de mes amis. Puis j'allais pouvoir faire le vide... pouvoir peut être enfin régler... tout...



J'étais sur le bord du quai seule et je contemplais avec une expression non-intéressée le train... Je posa mon pied sur la première marche en soupirant avant de rentrer dans le première wagon. Je cherchais un compartiment à peut près vide... l'histoire de m'isoler un peut quoi... et je fini par trouver. Une personne était perché au porte bagage... j'arquais un sourcil... Bon, d'accord, après tout c'était le seul compartiment avec une personne... Je tourna la poignée avant d'entrer et je plaça ma valise sur le porte bagage...

- Heu... bonjour...

J'étais toujours un peu étonné mais je m'assis sans faire de commentaire près de la fenêtre. Des parents ou des proches complètement ridicule agitaient les bras en signe d'au revoir à leurs "petits chéris"... je soupira... tellement de cinéma et de comédie alors que la plupart n'écriront qu'une lettre dans l'année...

Soudain la porte du compartiment s'ouvrit et une jeune fille aux cheveux colorés qui semblait un poil plus âgé que Shamil entra. Ce dernier tourna brusquement la tête.

Toujours perché à l'envers le garçon s'empressa de lui répondre :

- Salut.

Elle posa ses bagages et s'installa. Il la suivait du regard, puis, comme le sang commençait à lui monter sévèrement à la tête, Shamil se dépatouilla tant bien que mal pour grimper une nouvelle fois sur le porte bagage avant de bondir sur le sol et de s'installer sur la banquette en face de la fille.

- Comment tu t'appelles ? Moi c'est Shamil. Dit-il sur un ton amical.

Son visage commençait à reprendre sa couleur initiale.

Maintenant qu'il était de retour sur le planché des vaches, Shamil pu examiner d'un peu plus près la personne qui se trouvait en face de lui. Il remarqua que ses yeux n'étaient pas de la même couleur et qu'elle avait l'air agacée par quelque chose de l'autre côté de la vitre. Le jeune homme jeta un coup d’œil dans la même direction qu'elle afin découvrir ce qui pouvait tant la contrarier. Mais il ne vit que des adultes en train de dire au revoir à des enfants.

Peut-être que c'est de ma faute ? Pensa Shamil, pas vraiment convaincu par cette pensée.

La présence des gens sur le quai qui s'empressaient de prendre leurs "petits chéris" dans leurs bras m'agaçait de plus en plus. Je regardais mon compagnon de compartiment du coin de l'oeil sans broncher... ce n'était clairement pas le genre de personne que je voulais voir en ce moment: une personne pétillante, respirant la joie de vivre, immature vu sa capacité à imiter le singe en se pendant aux barreaux... bref, pas le genre de personne que je fréquentais. Je me racla la gorge avant de prendre ma décision.

- Tu m'excuses mais je vais chercher un autre compartiment, non que ta présence me dérange mais je vais faire en sorte de trouver une vue plus... agréable et pas cette pollution visuelle explosant d'amour. dis-je en désignant la fenêtre.

Demi mensonge, je partais également pour la vue mais je ne voulais pas non plus faire la conversation ni être méchante avec ce garçon qui selon moi, manquait de maturité pour rentrer dans ce qu'on pouvait appeler la cour des grands. Je récupéra mes valises d'un geste rapide avant de jeter un dernier regard vers le prénommé Shamil et de prononcer un léger " Au revoir" de politesse. Je me dirigea vers la porte et sorti sans un regard en arrière en la claquant froidement derrière moi. Simple, rapide et efficace !

Je quitte ce RP puisque Shamil ne me donne plus aucune nouvelle.