Poudlard.
Je vais retrouver cet horrible endroit.
Je ne veux pas y aller.
Mais Mère m'y oblige.
J'ai pourtant fait le moins de bêtises possibles pendant les vacances.
Pourquoi ne veut-elle pas comprendre que je ne suis pas un vrai sorcier ?
Je ne connais que deux sortilèges.
J'ai perdu ma baguette.
Elle est sans doute cachée dans ma valise.
J'espère que c'est le cas.
Sinon, je dois m'attendre à recevoir une Beuglante...
Mère ne voit pas une chose évidente : je n'ai rien à faire à Poudlard.
J'ai appris tous les cours que Clark a noté cette année, dans un collège moldu.
Je pensais que si elle voyait que je pouvais étudier normalement, avec des cours normaux, elle m'autoriserait à rester à Salcombe.
Non.
Elle ne veut pas.
Alors je suis ici.
Dans ce train.
En route vers l'enfer.

J'ai donné ma valise à Sej, ne gardant que mon sac à dos.
J'ai trop mal aux côtes après les coups d'un groupe d'idiots pour la porter jusqu'à un compartiment.
Regna semble en avoir trouvé un vide.
La plupart étaient remplis d'élèves.
Ce chat est vraiment étonnant...
Soit il veut aller voir des inconnus.
Soit il les évite.
Qu'il est étrange.
Aujourd'hui, Regna ne semble pas vouloir s'approcher d'autres élèves...
C'est sans doute pour cela qu'il est assis sur un siège vide.
Pff...
Je voudrais aller voir quelques amis.
Mais je ne peux pas abandonner mon chat.
Il se perd tout le temps.
Alors je vais rester ici.
J'espère ne pas m'ennuyer.
Les quelques bandes dessinées que j'ai emmenées ne seront peut-être pas finies avant la fin du voyage.
Sinon, je risque de m'ennuyer.

Meg se souvenait de sa première venue dans la gare, un an plus tôt. A cette époque-là, elle n'était qu'une petite fille terrifiée par les autres, qui ne voulait pas quitter sa maman et son chat ; il s'était passé tant de choses en une année que la jeune fille avait l'impression d'avoir grandi d'un coup. Elle se sentait si différente de l'année dernière, et pourtant... le trac qu'elle ressentait l'année passée était toujours là, de retour après un an d'absence. Auparavant, elle n'avait jamais connu le fameux "stress de rentrée", n'étant jamais allée à l'école Moldue. Elle ne trouvait pas ça agréable du tout, surtout qu'il n'y avait aucune raison à cela. Elle allait retourner à Poudlard, retrouver ses amis, reprendre des cours. Cela, elle avait hâte. Mais le stress était toujours présent, niché dans sa poitrine, sans explications. Lorsqu'elle avait demandé à sa mère pourquoi elle était angoissée, celle-ci lui avait répondu que c'était normal, que tout le monde ressentait ça.

Et puis Margaret était un peu triste, aussi. Elle allait quitté sa mère, sa grand-mère et Pelote, son chat, après deux mois passés en leur compagnie. Même si elle n'avait qu'une hâte, c'est-à-dire revoir Rihanna, Jacob, et tous les autres, elle sentait une boule au ventre à l'idée de ne pas revoir sa mère avant les vacances de Noël. Celle-ci, avec ses blagues, ses gâteaux et sa présence chaude et réconfortante, qui semblait détruire tous les problèmes d'un coup, ne serait plus là avec elle, à Poudlard. Meg devrait de nouveau se débrouiller seule...

Heureusement, quelque chose la réconfortait : la présence douce et chaude de Pythagore. Le petit Boursouflet, niché au creux de son cou, ne cessait d'émettre des petits couinements et de mordiller ses cheveux. Elle sentait qu'il était un peu nerveux, en voyant tous ces inconnus ; mais elle savait aussi qu'il serait là pour elle, même si maman ne venait pas.

Traînant sa valise vers le train, elle jeta un dernier regard en arrière : sa mère et sa grand-mère lui faisaient de grands signes et lui envoyaient des baisers de loin. Avec un sourire, Meg caressa Pythagore.

— Bon, ben... on y va, pas vrai ? Tu vas voir, Poudlard est une super école. Tu vas te trouver des copains, je suis sûre. Je m'en suis bien trouver, moi...

Se frayant un chemin à travers la foule dense de parents et d'enfants, elle arriva finalement à grimper à bords du wagon. Elle était un peu en avance, et la plupart des élèves étaient encore dehors. Cette fois-ci, elle aurait le choix de compartiment. Tant mieux. Elle en trouva un, non loin, qu'elle ouvrit. Mais il était déjà occupé par un garçon bien connu et un chat...

— Maximilian ? grommela-t-elle.

Elle n'avait pas très envie de partager un voyage avec lui, mais d'un autre côté, il y avait le chat. Celui-ci paraissait extrêmement mignon, bien qu'à sa vue, Pythagore se soit caché derrière ses cheveux...

— Je peux m'installer ici ? demanda-t-elle finalement.

La fin des vacances.
Et un peu de tranquillité loin d'eux.
Le goût amer du déménagement est toujours présent en toi
Mais heureusement, Bonheur de retrouver Poudlard est là aussi.

Tu avances dans le brouhaha générale d'une rentrée à Poudlard.
Le train est déjà là.
Il attend patiemment que tous les élèves grimpent à bord pour se diriger à toute vitesse vers l'école de magie.
Un peu plus loin, dans la foule, il y ta mère.
Même si tu l'aimes toujours, tu n'as pas envie d'être avec elle.
Pas pour une rentrée et un futur voyage qui peuvent se passer dans la bonne humeur en oubliant l'été passé.
Aussi, tu as préféré lui dire au revoir dans la partie moldu de la gare King's Cross.

Le Bruit de tous ces élèves et familles commencent à te donner mal à la tête.
Alors, maintenant que tu n'as plus rien à faire sur le quai, tu te diriges vers le Poudlard Express.
Derrière toi, ta grosse valise roule sur le sol.
Et sur ton dos, un sac avec un livre et quelques autres affaires pour s'occuper durant le trajet.
Avant de monter dans le train, tu glisses ta main gauche dans ta poche.
Le métal froid de la boussole entre en contact avec la chaleur de ta paume.
Cette sensation que tu ressens à chaque fois que tu touches cet objet te rassure.
Désormais, tu peux monter à bord du train en toute sérénité.



Tu te faufiles maintenant entre les élèves.
Un court instant, tu croises le regard d'une première année.
Elle semble perdue. Comme toi il y a un an.
Mais tu n'as pas le temps de la rejoindre pour savoir ce qu'elle chercher que déjà elle s'éloigne.
Alors, tu te mets en quête d'un compartiment vide pour passer le voyage en toute tranquillité.

Après de longues minutes de recherche, tu tombes sur une évidence.
Il va te falloir encore un bout de temps si tu veux en trouver un pour t’accueillir.
Toi et personne d'autre.
De plus, le train va bientôt partir. C'est mieux que tu sois installé quant il quittera la gare.
Aussi tu continues d'avancer. Mais plus lentement cette fois-ci.
Et là, tu aperçois un visage familier à travers la vitre d'un compartiment.
Margaret.
Une Jaune comme toi. Elle rentre aussi en deuxième année.
Mais elle n'est pas seule.
Il y a un autre garçon d'assis.
*Heu... Gryffondor je crois ? Maximilian il me semble ?
Tu n'es pas sûr mais bon.
Passer le voyage avec au moins une personne que tu connais peut être agréable.

- Heu salut... commences-tu sans vraiment trop savoir par où. J'peux m'assoir ?

Avant d'entrer dans le compartiment

La peur. La peur pénétrait jusqu’au plus profond de ma peau. Peur pour mes parents dans l'autre monde, pour mes proches à des milles et des milles de moi. Impossible de les protéger ; pas d’échappatoire ; le seul pouvoir de broyer du noir. Le sentiment du prisonnier d'un jeu de Monopoly : "allez tout droit en prison. ne passez pas par la case départ. ne touchez pas 200 gallions". Celui qui risque sa vie à chaque pas franchi.

Le pensée de ce qui pouvait se passer pour eux empiétait chaque parcelle de mon esprit qui se perdait dans les sifflements des probabilités (*et si...*, *et si..*, *et si...*) alors que le sifflement du train me rappelait le départ prochain direction Poudlard. Direction-Poudlard. Direction. Poudlard. A vingt-milles lieues de Cambridge. Impuissant, inutile, je me balançais sur le quai bondé d'une idée à l'autre, d'un pied à l'autre. Le palier du wagon était tout près. Mais je n'étais pas prêt. Plus prêt. Plus sûr d’être prêt. Pesanteur de mes pensées qui piétinent.

Les yeux graves concentrés sur la marche, je finis par lever le pied, m’abandonner, porter le poids de ma malle et de mes peurs pour sentir enfin ma cage thoracique se soulever en reprenant mon souffle. Puis, étape après étape, compartiment après compartiment, en avançant je m'appuyai contre le mur du train magique pour décharger mon épaule du poids de mes peurs. Progresser dans une grande fuite en avant, creusant au plus profond de moi à la recherche d’une conviction. La conviction d’avoir une place parmi ces personnes qui passent.



Une fois dans le compartiment.

Je l'acquis en reconnaissant deux silhouettes derrière une des vitres : Meg et Max. Un sourire tira puissamment sur ma peau, jusqu'à atteindre mes joues, mon front, les pensées qui s'y cachent. En voyant les visages de mes deux amis, il me sembla que mes lourdes inquiétudes prirent leur envol avec la légèreté des plumes de mon petit-duc Izkyos.

La porte poussée, ma malle et la cage avec mon nouveau compagnon déposées devant moi, j'avançai pour faire une accolade à Margaret puis Max, le sourire ravi toujours au bord des lèvres. Puis quelques mots volèrent vers ma voisine, une camarade de promotion jaune de Meg à ce qu'il semblait : « Enchanté, Jacob, Gryffondor, 4ème année, ravi de te rencontrer ! ».

Entendant quelques grattements rageurs de mon compagnon plumé, je m'adressai malicieusement à Regna : « Tu vas avoir de la concurrence dans le dortoir cette année, toi ! », avant de lui désigner du regard mon hibou tapageur, visiblement en train de s'exercer pour le futur championnat de boxe inter-hiboux contre sa cage.

Après avoir levé mes yeux du félin, je commençai avec la délicatesse d’un dragon écrasant des œufs : « Alors, comment se sont passées ces vacances de votre côté ? ». Le sourire heureux de revoir mes amis toujours tracé sur le visage, je dus le forcer un peu pour articuler : « A Cambridge, le soleil a rayonné cet été. ».

Izkyos me coupa : "Houhou", puis je l'interrompis à mon tour : « Je suis sûr qu'en langage hibou ça veut dire : quoi de chouette ? » Le regard plein d'intérêt rivé sur mes compagnons et le dos désormais bien calé contre la banquette moelleuse, je pensais fort : *Poudlard épisode 4, me voilà !*

Avec toutes mes excuses pour ce grand grand retard, comptez sur ma réactivité pour les réponses suivantes !

Une voix interrompt mes pensées.
« Maximilian »
Mon regard vers la personne qui ose m’appeler par nom.
Margaret.
Pourquoi veut-elle venir dans ce compartiment ?
Je croyais qu’elle ne m’appréciait pas.
Ma petite blague au sujet de Voldemort ne l’avait pas fait rire.
Je ne comprends pas pourquoi elle souhaite s’installer ici, plutôt que d’aller retrouver ses amis.
En temps normal, je lui aurais demandé de partir.
Mais j’ai promis à Peter que cette année, j’essayerai d’être plus aimable.



Je jette un oeil à Regna.
Il semble méfiant.
Mais je me fais peut-être des idées.
Je ne suis pas capable de déterminer les pensées d’un chat.
Je m’apprêtais à me rendormir, mais une fois de plus, une Poufsouffle semble souhaiter gâcher mon sommeil.
Zut.
Qui est-elle ?
Je lève les yeux au ciel.
Ont-elles cru que ce compartiment est la salle commune des Poufsouffle ?
Néanmoins, j'acquiesce lorsqu’elle demande si elle peut s’asseoir ici.
Si les deux filles souhaitent parler pendant plusieurs heures de nourriture et de devoirs, comme le font tous les élèves de cette maison, ce n’est pas moi qui les en empêcherai.

L’arrivée de Jacob me fait sourire...
Et ce mouvement entraîne une grimace involontaire.
L’hématome présent sur mon visage est toujours aussi douloureux.

D’un bond, Regna s’écarte du nouvel arrivant et de son hibou tapageur.
A-t-il vraiment peur de cet oiseau ?
Je l’ai pourtant vu courir après beaucoup de moineaux.
Décidément, je ne comprendrai jamais ce chat.

Les vacances...
Je préfère ne pas y penser.
Ça me rappelle la disparition de Will.
Je m’efforce d’écarter cette pensée.
Il n’est pas mort.
J’en suis certain.



Le seul grand problème, ça a été le mariage de Mère avec cet idiot de Berthelin.
Argh.
De tous les hommes que Mère a pu avoir dans sa vie depuis son divorce, il est celui que je déteste le plus.