Une brèche dans le vide
Fin février 2043
Un matin, on se réveille, on regarde par la fenêtre, les yeux pleins d'espoir, et on constate, une énième fois, que rien n'a changé. Et on perd espoir, petit à petit, jour après jour. On perd espoir que la neige retombe, qu'elle recouvre le parc une nouvelle fois, que le manteau blanc se redépose. Ça passe tellement vite ! La neige a fondu, la température remonte quelque peu, et surtout, il ne neige plus, il ne pleut plus. Même s'il faisait froid à en geler, on regarde le ciel et on ne voit qu'un grand soleil, pas un seul espoir de neige. Bien sûr, le soleil, Lyn aimait ça, elle adorait, même. Mais par dessus tout, elle préférait la neige. Et elle était très frustrée de devoir admettre que c'était terminé. Pfuit, plus un seul flocon, il fallait attendre l'année suivante. Enfin. Lyn était déçue, mais elle se réjouissait tout de même qu'il fasse aussi beau. D'ailleurs, pas mal d'élèves sortaient dans le parc pour profiter de ce temps magnifique. Compréhensible, avec un ciel aussi dégagé ; même s'il faisait toujours un peu frisquet.
Mais ce jour-là, Lyn n'irait pas profiter d'un tel soleil. Déjà, parce que c'était de la neige qu'elle désirait, ensuite, parce qu'elle avait un devoir à terminer. Enfin, à commencer et à terminer, plutôt. Et sachant qu'elle ne parvenait pas à se concentrer en salle commune, que ça serait encore pire dans le parc, et qu'elle avait besoin de documentation, il n'y avait qu'un seul endroit où elle pouvait se rendre pour être au calme et avoir tous les outils nécessaires à son travail. C'est donc avec un soupir et en traînant des pieds que Lyn prit la direction de la bibliothèque.
La fillette s'installa calmement à une table vide ; il n'y avait, de toute manière, presque personne dans la bibliothèque, vu que les élèves avaient préféré sortir. Elle prit l'énoncé du devoir et son parchemin presque vierge (il y avait seulement le titre du devoir), sortit ses stylos, et ajusta avec une précision exagérée leur position sur la table. Tout était bon pour retarder le moment de travailler. La petite italienne lut et relut les questions, jeta un coup d'œil aux rayonnages et aux quelques autres élèves, gribouilla au crayon sur son parchemin, s'affala presque sur la table, puis songea qu'elle devait peut-être s'y mettre.
Elle compta, un, deux, trois, et à trois, elle se redressa brusquement, remontée à bloc. Elle avait juste besoin de trouver un livre pour ses recherches (ou du moins, une partie de ses recherches). Eh bien, c'est parti ! Lyn recula sa chaise et se leva, se dirigeant vers les étagères. Le seul problème était : trouver ce bouquin. Sauf que, quand on ne sait pas quel livre on cherche exactement, c'est plus compliqué. Pour commencer, Lyn regarda les catégories de livres qu'il y avait. Après un petit temps passé à déambuler entre les étagères, l'aiglonne finit par trouver le rayon qu'elle cherchait, ou en tout cas elle supposait que c'était dans ce rayon qu'elle trouverait les informations qu'elle cherchait... Plus qu'à trouver le bouquin ! Lyn retint une exclamation d'horreur en voyant le nombre phénoménal de livres, sur la tranche desquels les titres n'étaient même pas nécessairement écrits. Déprimant.
Après cinq minutes passées à regarder les différents ouvrages sans forcément de logique et consulter leur sommaire, Lyn décida de rapporter deux d'entre eux à sa table, et d'aviser ensuite s'ils étaient utiles ou non. Dix minutes passèrent pendant lesquelles la fillette feuilleta les bouquins, et n'écrivit pas grand chose. Finalement, elle alla les remettre à leur place. Comme c'était ennuyeux... Lyn avait franchement l'impression de perdre son temps. Elle réfléchit cinq secondes, les doigts sur les tempes, et commença à écrire à une vitesse folle sur le papier, rédigeant ainsi un petit paragraphe. Après quoi, elle posa son stylo, se leva une nouvelle fois, et se dirigea d'un bon pas vers les étagères consacrées aux romans.
L'essai était concluant. Lyn n'arrivait pas à travailler, inutile d'insister. Elle allait bouquiner un peu, et elle s'y remettrait. Peut-être. En détaillant les titres, cette fois avec plus d'avidité dans le regard, la Deuxième année passait un doigt sur les tranches des livres. De temps à autre, elle jetait un regard à ses affaires pour vérifier qu'on ne lui volait pas.
Et puis, à un moment, quelqu'un arriva. Quelqu'un qui rajouta un peu de vie dans cette bibliothèque immobile, silencieuse, morte. Lyn regarda vaguement la fille passer, puis commença à l'observer. Elle n'avait rien de mieux à faire de toute manière. Non. Elle s'ennuyait à un point tel que même regarder lui faisait passer le temps.
“C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.” - Le Petit Prince, St Exupéry
Une brèche dans le vide
Ses paupières frémirent lorsque ses iris rentrèrent en contact avec la lumière que projetait le soleil et instinctivement, ses doigts se refermèrent sur sa couette pour la placer en bouclier entre l'astre et elle. Le paravent fait, elle put donc, dans la pénombre projetée par celui ci, étirer son corps engourdi par la nuit de sommeil qui venait de s'écouler. Ses paupières se découvrirent alors pour laisser ses yeux rencontrer le monde, ce qui lui permit d'inspecter la chambre du regard. Comme à son habitude, Yuzu était partie tôt, et c'était la seule. Un coup d'œil à l'horloge plus tard permettant d'indiquer 8h26 et justifiant donc la présence de toute les autres occupantes qui croupissait plus ou moins sous le sommeil, Mad s'extirpa de son cercueil de nuit pour se heurter au regard froid de Charlie, encore dans son lit. Elle ne s'attarda cependant pas sur elle, sachant qu'elle avait une myriade de tâches à exécuter en ce jour, prioritaires au duel de regards que s'offriraient probablement les deux jeunes filles si la préfète restait là. Elle prit donc la direction de la sortie du dortoir et ferma délicatement la porte, après avoir jeté un dernier regard à la carcasse de la seconde Deuxième Année. Inutile de réveiller tout le monde pour si peu.
La jeune fille déposa ensuite sa main délicatement sur la rampe de l'escalier boisée pour dévaler à une vitesse assez importante la multitude de marches qui la séparaient du Petit Salon. Elle l'embrassa d'un large regard et put apercevoir la carcasse d'Elijah qui s'était probablement assoupi après la courte soirée d'hier, dans le canapé principal. Voyant que son cou semblait tordu et que sa position pouvait être inconfortable, elle disposa sous sa nuque un oreiller carmin moelleux puis s'aperçut qu'elle n'était pas passée par la case de la toilette et remonta donc précipitamment les étages jusqu'à parvenir à nouveau jusqu'au dortoir Mariana Graysmark, le sien. Toujours Charlie qui la fixait de son regard expressif, mais la Gryffonne n'avait pas le temps de le décrypter. Elle pénétra furtivement dans la salle de douche où elle brossa rapidement ses cheveux indisciplinés, passa un coup furtif sur ses dents et enfila vite ses vêtements du jour. La même rengaine reprit, en ajoutant la préparation et la saisie du sac, et vérifiant cette fois qu'Elijah n'avait pas bougé mais ce ne fut pas le cas.
Elle sortit donc du salon rouge et or, réveillant au passage la Grosse Dame qui s'assoupissait, et commença à descendre peu à peu les étages. Arrêt au Sixième Etage, un "coucou" à Rusard, et la course reprenait. Il y avait toujours du temps pour l'espièglerie avec Mad, en particulier depuis qu'elle connaissait et fréquentait même Duncan. Lui était pire qu'elle, la comparaison était rapide, si elle existait, mais ce trait de caractère pouvait pourtant tout de même apparaître chez elle. Ensuite, elle continua sa démarche folle et cette fois, manœuvre jusqu'à la salle des préfets pour aller voir le panneau d'annonces. Rien de nouveau, parfait, cela dégagerait un peu la journée qui s'annonçait déjà surchargée. Enfin, elle put passer la ligne d'arrivée, celle qui l'avait poussée à entreprendre cette balade électrique : la porte de la Bibliothèque.
Bien sur, ce n'était pas le battant de cette salle qui l'intéressait mais bien son contenu (de la salle, toujours pas de la porte). Elle y entra donc discrètement afin de ne pas attirer l'attention sur elle, inutile de déranger, et prit soin de laisser planer le silence qui régnait probablement déjà avant son arrivée. Elle se dirigea ensuite vers une table qui semblait libre avant d'y distinguer une trousse remplie de stylos -ce qui l'amusa à Poudlard- et quelques feuilles posées à côté indiquant en simple titre "Entretenir son balai". Un devoir de vol, quelle bonne personne ! En effet, depuis qu'elle était arrivée, Mad n'avait pas trouvé meilleur compagnon de réconfort que le vol. Cela lui procurait tant d'émotions que cela était inégalable et faire les devoirs relatifs à cette passion l'emplissait de ravissement à chaque fois. Evidemment, ce devoir était à rendre pour demain et il se trouvait qu'elle l'avait déjà fini depuis quelques jours, et si elle pouvait aider le ou la propriétaire de ce devoir pour avancer un peu plus que ce qu'il avait pu faire, elle n'en serait que davantage heureuse.
C'est alors qu'une silhouette se profila à l'horizon, indiquant la venue d'une personne, probablement du fameux propriétaire.
Comment te dire, ou te faire comprendre, que la Vie n'était qu'un simple Songe ? Un Mensonge, que la Vérité Ronge.
Rire à m'en déchirer les abdos. Brûler nos complexes et nos vieilles pulsions d'ados.
Absente jusqu'au 18 août
La jeune fille déposa ensuite sa main délicatement sur la rampe de l'escalier boisée pour dévaler à une vitesse assez importante la multitude de marches qui la séparaient du Petit Salon. Elle l'embrassa d'un large regard et put apercevoir la carcasse d'Elijah qui s'était probablement assoupi après la courte soirée d'hier, dans le canapé principal. Voyant que son cou semblait tordu et que sa position pouvait être inconfortable, elle disposa sous sa nuque un oreiller carmin moelleux puis s'aperçut qu'elle n'était pas passée par la case de la toilette et remonta donc précipitamment les étages jusqu'à parvenir à nouveau jusqu'au dortoir Mariana Graysmark, le sien. Toujours Charlie qui la fixait de son regard expressif, mais la Gryffonne n'avait pas le temps de le décrypter. Elle pénétra furtivement dans la salle de douche où elle brossa rapidement ses cheveux indisciplinés, passa un coup furtif sur ses dents et enfila vite ses vêtements du jour. La même rengaine reprit, en ajoutant la préparation et la saisie du sac, et vérifiant cette fois qu'Elijah n'avait pas bougé mais ce ne fut pas le cas.
Elle sortit donc du salon rouge et or, réveillant au passage la Grosse Dame qui s'assoupissait, et commença à descendre peu à peu les étages. Arrêt au Sixième Etage, un "coucou" à Rusard, et la course reprenait. Il y avait toujours du temps pour l'espièglerie avec Mad, en particulier depuis qu'elle connaissait et fréquentait même Duncan. Lui était pire qu'elle, la comparaison était rapide, si elle existait, mais ce trait de caractère pouvait pourtant tout de même apparaître chez elle. Ensuite, elle continua sa démarche folle et cette fois, manœuvre jusqu'à la salle des préfets pour aller voir le panneau d'annonces. Rien de nouveau, parfait, cela dégagerait un peu la journée qui s'annonçait déjà surchargée. Enfin, elle put passer la ligne d'arrivée, celle qui l'avait poussée à entreprendre cette balade électrique : la porte de la Bibliothèque.
Bien sur, ce n'était pas le battant de cette salle qui l'intéressait mais bien son contenu (de la salle, toujours pas de la porte). Elle y entra donc discrètement afin de ne pas attirer l'attention sur elle, inutile de déranger, et prit soin de laisser planer le silence qui régnait probablement déjà avant son arrivée. Elle se dirigea ensuite vers une table qui semblait libre avant d'y distinguer une trousse remplie de stylos -ce qui l'amusa à Poudlard- et quelques feuilles posées à côté indiquant en simple titre "Entretenir son balai". Un devoir de vol, quelle bonne personne ! En effet, depuis qu'elle était arrivée, Mad n'avait pas trouvé meilleur compagnon de réconfort que le vol. Cela lui procurait tant d'émotions que cela était inégalable et faire les devoirs relatifs à cette passion l'emplissait de ravissement à chaque fois. Evidemment, ce devoir était à rendre pour demain et il se trouvait qu'elle l'avait déjà fini depuis quelques jours, et si elle pouvait aider le ou la propriétaire de ce devoir pour avancer un peu plus que ce qu'il avait pu faire, elle n'en serait que davantage heureuse.
C'est alors qu'une silhouette se profila à l'horizon, indiquant la venue d'une personne, probablement du fameux propriétaire.
Comment te dire, ou te faire comprendre, que la Vie n'était qu'un simple Songe ? Un Mensonge, que la Vérité Ronge.
Rire à m'en déchirer les abdos. Brûler nos complexes et nos vieilles pulsions d'ados.
Absente jusqu'au 18 août
Une brèche dans le vide
L'attention que Lyn portait à la nouvelle arrivante grandit lorsque cette dernière se rapprocha des affaires de la petite italienne. Lyn se décala un peu pour ne pas avoir les rayonnages en travers de son champ de vision, et scruta la fameuse fille. Blonde, cheveux longs, c'était tout ce qui sautait aux yeux à cette distance. Elle jeta un regard au matériel étalé sur la table, mais Lyn ne sut pas si c'était par pur réflexe, curiosité, ou réel intérêt. Peu importait, en vérité. Bon, les élèves de Poudlard étaient (pour la plupart du moins) bien élevés, elle n'allait sûrement pas lui voler un truc. Surtout un devoir. La compétition entre les Maisons n'allait pas jusque là... si ? En tout cas, actuellement, ça ne semblait pas être le cas.
Néanmoins, la fille restait plantée là, au lieu de s'installer ou d'aller chercher un bouquin ou quoi. Qu'est-ce qu'elle voulait ? Savait-elle à qui ces affaires appartenaient ? Probablement pas. Avec un soupir, Lyn reposa le bouquin qu'elle avait entre les mains - après avoir cherché deux trois secondes où elle l'avait pris, déjà - puis elle se dirigea d'un pas traînant vers la table (et, du coup, vers la fille qui se tenait là).
Un coup d'œil à son devoir lui rappela qu'elle ne l'avait toujours pas fini. Zut. C'était pour ça qu'elle était venue à la bibliothèque, à l'origine. Pas pour bouquiner. Mais travailler était tellement ennuyeux... Puis, avouez que le titre du devoir ne donnait pas envie. "Entretenir son balai". Le vol était l'une des matières préférées de Lyn, et si elle prenait plaisir à aller en cours, écouter le professeur, et suivre les instructions, en revanche ce n'était pas avec autant de passion qu'elle faisait ses devoirs. Enfin, ça dépendait lesquels. Et puis, quand elle trouvait les informations nécessaires, ou tout simplement l'inspiration, elle pouvait tout d'un coup se mettre à tartiner frénétiquement des lignes sur sa feuille. Et ça payait plutôt bien. Mais l'éternel problème auquel Lyn était confrontée, c'était qu'il fallait s'y mettre, à un moment.
Après quelques pas en direction de la blondinette, Lyn put distinguer son visage plus précisément. Yeux verts, teint pâle. Et la distance entre elles deux se réduisant, la jeune Capitaine pouvait constater, sans suprise, qu'elle était plus petite que son interlocutrice. Pas de cravate, donc pas possible de savoir dans quelle maison elle était - mais probablement pas Serdaigle. Hum. Il sembla à Lyn qu'elle l'avait déjà vue mais elle n'était pas sûre. Peut-être une préfète, ou responsable d'un club, ou tout autre rôle qui pouvait la rendre relativement visible. Lyn n'était pas non plus très au courant de la vie du Château - seulement quand ça l'arrangeait ou l'intéressait.
Elle-même doutait que beaucoup de gens sachent qu'elle était Capitaine des Eclairs. Peut-être les joueurs de Quidditch, ceux qui se tenaient au courant, et ceux qui suivaient les matchs avec attention en sachant parfaitement qui était qui et à quel rôle. Mais sinon, Lyn était à peine visible dans le Château lui-même. Elle passait le plus clair de son temps en salle commune ou sur le terrain d'entraînement, quand elle n'était pas en cours - et en cours, elle avait tout d'une élève lambda.
Lyn planta son regard dans les yeux de la fille et lui adressa un sourire timide avant de prendre la parole.
– Uhh... Bonjour... ?
Ce fut tout. Elle se tut, un sourire gêné sur le visage, pas très à l'aise avec cette inconnue qui était restée plantée là pour une raison tout aussi inconnue mais qui malgré ça n'avait pas prononcé un mot. C'était assez perturbant. Mais bon, d'un autre côté, elle avait l'air sympathique. Ou du moins, pas méchante.
Déjà assez basse par rapport à sa condisciple (il y avait bien cinq, dix centimètres de différence), Lyn n'osa pas s'asseoir, donc elle resta debout, droite, croisa les bras, et continua à la regarder, une lueur interrogatrice dans le regard.
“C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.” - Le Petit Prince, St Exupéry
Néanmoins, la fille restait plantée là, au lieu de s'installer ou d'aller chercher un bouquin ou quoi. Qu'est-ce qu'elle voulait ? Savait-elle à qui ces affaires appartenaient ? Probablement pas. Avec un soupir, Lyn reposa le bouquin qu'elle avait entre les mains - après avoir cherché deux trois secondes où elle l'avait pris, déjà - puis elle se dirigea d'un pas traînant vers la table (et, du coup, vers la fille qui se tenait là).
Un coup d'œil à son devoir lui rappela qu'elle ne l'avait toujours pas fini. Zut. C'était pour ça qu'elle était venue à la bibliothèque, à l'origine. Pas pour bouquiner. Mais travailler était tellement ennuyeux... Puis, avouez que le titre du devoir ne donnait pas envie. "Entretenir son balai". Le vol était l'une des matières préférées de Lyn, et si elle prenait plaisir à aller en cours, écouter le professeur, et suivre les instructions, en revanche ce n'était pas avec autant de passion qu'elle faisait ses devoirs. Enfin, ça dépendait lesquels. Et puis, quand elle trouvait les informations nécessaires, ou tout simplement l'inspiration, elle pouvait tout d'un coup se mettre à tartiner frénétiquement des lignes sur sa feuille. Et ça payait plutôt bien. Mais l'éternel problème auquel Lyn était confrontée, c'était qu'il fallait s'y mettre, à un moment.
Après quelques pas en direction de la blondinette, Lyn put distinguer son visage plus précisément. Yeux verts, teint pâle. Et la distance entre elles deux se réduisant, la jeune Capitaine pouvait constater, sans suprise, qu'elle était plus petite que son interlocutrice. Pas de cravate, donc pas possible de savoir dans quelle maison elle était - mais probablement pas Serdaigle. Hum. Il sembla à Lyn qu'elle l'avait déjà vue mais elle n'était pas sûre. Peut-être une préfète, ou responsable d'un club, ou tout autre rôle qui pouvait la rendre relativement visible. Lyn n'était pas non plus très au courant de la vie du Château - seulement quand ça l'arrangeait ou l'intéressait.
Elle-même doutait que beaucoup de gens sachent qu'elle était Capitaine des Eclairs. Peut-être les joueurs de Quidditch, ceux qui se tenaient au courant, et ceux qui suivaient les matchs avec attention en sachant parfaitement qui était qui et à quel rôle. Mais sinon, Lyn était à peine visible dans le Château lui-même. Elle passait le plus clair de son temps en salle commune ou sur le terrain d'entraînement, quand elle n'était pas en cours - et en cours, elle avait tout d'une élève lambda.
Lyn planta son regard dans les yeux de la fille et lui adressa un sourire timide avant de prendre la parole.
– Uhh... Bonjour... ?
Ce fut tout. Elle se tut, un sourire gêné sur le visage, pas très à l'aise avec cette inconnue qui était restée plantée là pour une raison tout aussi inconnue mais qui malgré ça n'avait pas prononcé un mot. C'était assez perturbant. Mais bon, d'un autre côté, elle avait l'air sympathique. Ou du moins, pas méchante.
Déjà assez basse par rapport à sa condisciple (il y avait bien cinq, dix centimètres de différence), Lyn n'osa pas s'asseoir, donc elle resta debout, droite, croisa les bras, et continua à la regarder, une lueur interrogatrice dans le regard.
“C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.” - Le Petit Prince, St Exupéry
Une brèche dans le vide
Les yeux de l'arrivante l'avait scrutée depuis son arrivée, mais Mad ne s'en était pas aperçue, trop absorbée par son observation, laissant son Esprit en proie à tous les détails qui surgissaient peu à peu dans l'air ambiant. Elle avait d'abord remarqué la dureté de la table lisse au loin, puis la trousse pleine à craquer de stylos de toutes les couleurs qui piquaient les yeux, et enfin l'odeur qui s'échappait de la feuille qui semblait s'être abîmée au fond d'un sac. Elle avait su saisir toutes ses particularités, tous ses éléments, mais pas le regard qui l'avait fixée pendant plusieurs secondes au loin, et probablement pas non plus son auteure qui était par la force des choses la propriétaire aguerrie de tout ce qui traînait sur le plateau.
Celle ci arrivait d'ailleurs vers elle d'un pas traînant et nonchalant, mais son visage s'obscurcit lorsque son regard croisa le parchemin. Probablement était-elle agacée à l'idée de devoir travailler et particulièrement de devoir écrire mots sur mots, lignes sur lignes, sur un sujet qui vraisemblablement ne la passionnait pas, et la Gryffonne ne pouvait que la comprendre. Elle détestait aussi faire ses devoirs dans la plupart des matières et s'y attelait d'ailleurs en général à la dernière minute. Cependant, cette dernière était prête à l'aider en vol, matière qu'elle chérissait, si seulement la jeune fille en face d'elle arrêter de la dévisager de haut en bas. Peut être peinait-elle à la reconnaître et cherchait-elle à mettre un nom, ce qu'elle avait probablement sur le bout de la langue, mais Mad était très mal à l'aise face à ce regard.
Malgré elle, beaucoup de gens connaissaient la Deuxième Année dans le château. Elle n'en était ni ravie ni dégoûtée, c'était comme un fait sur lequel elle n'avait aucune opinion, c'était ainsi, elle ne se posait pas plus de questions. Elle ne cherchait ni à se montrer, ni à se cacher, elle faisait sa vie indépendamment des gens et cela lui convenait très bien. Pourtant, son poste de préfète lui assurait déjà une visibilité assez importante sans compter qu'elle écrivait aussi dans le journal de Gryffondor et qu'elle sortait régulièrement. Toutes ces choses combinées faisaient que son nom n'était pas inconnu de tous, sans que la jeune fille y soit pour quelque chose.
C'est alors que la jeune fille qui s'était approchée peu à peu d'elle de sa démarche lente -elle avait réussi à identifier Lyn Felix à force, grâce à sa place de Capitaine des Eclairs- se planta en face d'elle et la fixa de son regard verdoyant. Elle articula alors, dans sa barbe :
- Uhh... Bonjour... ?
Visiblement, les deux filles, l'une comme l'autre, étaient hésitantes, voire même gênées, la raison en étant probablement qu'elles ne se connaissaient pas plus que cela. Mad connaissait le nom de Lyn, et ce n'était peut être même pas réciproque, et cela s'arrêtait là. Un sourire gêné s'affichait d'ailleurs sur le visage de la Serdaigle qui semblait ne pas savoir quoi faire de son corps, de ses membres, et qui restait debout tout comme la Gryffonne, vraisemblablement pour éviter d'augmenter la différence de taille. Celle ci entreprit donc de lui proposer :
- Bonjour. Tu ne veux pas t'asseoir ? Ce sera plus facile.
Il était vrai que Lyn paraîtrait déjà plus grande -ou plutôt Mad plus petite, puisqu'elles seraient assises, et cela serait plus confortable pour parler discrètement, sans compter que les gens commençaient à les fixer, probablement parce qu'elles étaient debout, gênées, au milieu d'une bibliothèque. La Deuxième Année posa donc son postérieur sur la chaise la première, espérant être suivie par la capitaine de l'équipe de Quidditch de Serdaigle.
Comment te dire, ou te faire comprendre, que la Vie n'était qu'un simple Songe ? Un Mensonge, que la Vérité Ronge.
Rire à m'en déchirer les abdos. Brûler nos complexes et nos vieilles pulsions d'ados.
Absente jusqu'au 18 août
Celle ci arrivait d'ailleurs vers elle d'un pas traînant et nonchalant, mais son visage s'obscurcit lorsque son regard croisa le parchemin. Probablement était-elle agacée à l'idée de devoir travailler et particulièrement de devoir écrire mots sur mots, lignes sur lignes, sur un sujet qui vraisemblablement ne la passionnait pas, et la Gryffonne ne pouvait que la comprendre. Elle détestait aussi faire ses devoirs dans la plupart des matières et s'y attelait d'ailleurs en général à la dernière minute. Cependant, cette dernière était prête à l'aider en vol, matière qu'elle chérissait, si seulement la jeune fille en face d'elle arrêter de la dévisager de haut en bas. Peut être peinait-elle à la reconnaître et cherchait-elle à mettre un nom, ce qu'elle avait probablement sur le bout de la langue, mais Mad était très mal à l'aise face à ce regard.
Malgré elle, beaucoup de gens connaissaient la Deuxième Année dans le château. Elle n'en était ni ravie ni dégoûtée, c'était comme un fait sur lequel elle n'avait aucune opinion, c'était ainsi, elle ne se posait pas plus de questions. Elle ne cherchait ni à se montrer, ni à se cacher, elle faisait sa vie indépendamment des gens et cela lui convenait très bien. Pourtant, son poste de préfète lui assurait déjà une visibilité assez importante sans compter qu'elle écrivait aussi dans le journal de Gryffondor et qu'elle sortait régulièrement. Toutes ces choses combinées faisaient que son nom n'était pas inconnu de tous, sans que la jeune fille y soit pour quelque chose.
C'est alors que la jeune fille qui s'était approchée peu à peu d'elle de sa démarche lente -elle avait réussi à identifier Lyn Felix à force, grâce à sa place de Capitaine des Eclairs- se planta en face d'elle et la fixa de son regard verdoyant. Elle articula alors, dans sa barbe :
- Uhh... Bonjour... ?
Visiblement, les deux filles, l'une comme l'autre, étaient hésitantes, voire même gênées, la raison en étant probablement qu'elles ne se connaissaient pas plus que cela. Mad connaissait le nom de Lyn, et ce n'était peut être même pas réciproque, et cela s'arrêtait là. Un sourire gêné s'affichait d'ailleurs sur le visage de la Serdaigle qui semblait ne pas savoir quoi faire de son corps, de ses membres, et qui restait debout tout comme la Gryffonne, vraisemblablement pour éviter d'augmenter la différence de taille. Celle ci entreprit donc de lui proposer :
- Bonjour. Tu ne veux pas t'asseoir ? Ce sera plus facile.
Il était vrai que Lyn paraîtrait déjà plus grande -ou plutôt Mad plus petite, puisqu'elles seraient assises, et cela serait plus confortable pour parler discrètement, sans compter que les gens commençaient à les fixer, probablement parce qu'elles étaient debout, gênées, au milieu d'une bibliothèque. La Deuxième Année posa donc son postérieur sur la chaise la première, espérant être suivie par la capitaine de l'équipe de Quidditch de Serdaigle.
Comment te dire, ou te faire comprendre, que la Vie n'était qu'un simple Songe ? Un Mensonge, que la Vérité Ronge.
Rire à m'en déchirer les abdos. Brûler nos complexes et nos vieilles pulsions d'ados.
Absente jusqu'au 18 août
Une brèche dans le vide
Quelques mots s'échappèrent enfin de la bouche de la blondinette. Bon, l'échange ne respirait pas l'entrain et l'allégresse, mais dans une bibliothèque avec une ambiance aussi terne, et sachant que les deux fillettes ne s'étaient jamais adressé la parole, c'était légèrement normal. L'inconnue-ou-presque lui suggéra de s'asseoir, ajoutant que ça serait plus facile. Plus facile pour ? Elle avait des questions à lui poser ? Un truc à lui dire ? Plus facile pour travailler, ça oui, en tout cas. Lyn ne savait plus si elle avait envie de continuer son devoir tranquillement ou de taper la discute avec cette fille. Qui avait l'air sympathique, sans plus. Lyn ne savait pas où se mettre. Tantôt elle fixait l'autre intensément, tantôt elle détournait le regard vers son devoir, un peu gênée. Fin bon. En même temps avec un silence pareil c'était pas étonnant que la gêne plane entre les deux.
Lyn se retrouva à être la plus grande lorsque son "interlocutrice" s'assit sur une chaise juste derrière elle, aussitôt après lui avoir proposé de s'installer elle aussi. Suivant le mouvement, la petite italienne se remit sur sa propre chaise, ou plutôt celle qu'elle s'était appropriée en arrivant là. Elle la pivota légèrement pour être presque de profil par rapport à la table - et son devoir posé dessus -, et presque de face par rapport à l'autre fille. Elles étaient donc toutes deux installées. Et maintenant ?
Bon, apparemment, elles étaient là pour papoter. Lyn n'était pas là pour ça à la base, mais d'une certaine manière ça l'arrangeait. Le seul souci étant qu'elle devrait terminer son devoir un peu plus tard. De toute manière, remettre les choses à plus tard faisait partie de son mode de vie. Une adepte de la procrastination. Mais qui s'en sortait tout de même plutôt bien. Bref. Jetant un nouveau rapide coup d’œil à son devoir - bon, en fait les questions étaient plutôt simples, ça irait vite -, Lyn reprit la parole.
- Euh deux secondes j'écris un truc et c'est bon.
Lyn se tourna face à son devoir, sa chaise toujours de travers, et nota deux trois idées qui lui avaient traversé l'esprit, pour ne pas oublier lorsqu'elle reprendrait son travail. Et juste après, elle commença à ranger ses stylos dans sa trousse. Tout en rassemblant ses affaires, la petite italienne continua.
- Ça y est... ! Tu- t'as fait le devoir de vol là, sur les balais ? Enfin le nettoyage, hum ou... l'entretien ? Deuxième année ?
Difficile de faire à la fois plus précis et plus décousu. De un, le sujet de conversation n'était pas forcément celui qu'aurait souhaité Lyn. Enfin, parler de cours de vol pouvait toujours déboucher sur le Quidditch, et ça, ça lui plairait assurément. De deux, quand on parle, on réfléchit d'abord et on essaie d'être clair. Bon, après, même si ça ressemblait à un puzzle, elle avait donné toutes les infos, donc ça devait être à peu près compréhensible. Après, si l'autre n'était qu'en Première année, elle ne risquait pas de voir de quel devoir il s'agissait. Et si elle était plus âgée, elle n'avait peut-être jamais fait ce devoir. Bref.
La conversation était lancée. Banale, peut-être bien ennuyeuse, peut-être se révèlerait-elle finalement passionnée et pleine d'enthousiasme. En attendant, Lyn se tourna de nouveau vers la blondinette et posa son coude sur la table, histoire de se mettre à l'aise, en attendant ce que l'autre aurait à lui répondre.
“C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.” - Le Petit Prince, St Exupéry
Lyn se retrouva à être la plus grande lorsque son "interlocutrice" s'assit sur une chaise juste derrière elle, aussitôt après lui avoir proposé de s'installer elle aussi. Suivant le mouvement, la petite italienne se remit sur sa propre chaise, ou plutôt celle qu'elle s'était appropriée en arrivant là. Elle la pivota légèrement pour être presque de profil par rapport à la table - et son devoir posé dessus -, et presque de face par rapport à l'autre fille. Elles étaient donc toutes deux installées. Et maintenant ?
Bon, apparemment, elles étaient là pour papoter. Lyn n'était pas là pour ça à la base, mais d'une certaine manière ça l'arrangeait. Le seul souci étant qu'elle devrait terminer son devoir un peu plus tard. De toute manière, remettre les choses à plus tard faisait partie de son mode de vie. Une adepte de la procrastination. Mais qui s'en sortait tout de même plutôt bien. Bref. Jetant un nouveau rapide coup d’œil à son devoir - bon, en fait les questions étaient plutôt simples, ça irait vite -, Lyn reprit la parole.
- Euh deux secondes j'écris un truc et c'est bon.
Lyn se tourna face à son devoir, sa chaise toujours de travers, et nota deux trois idées qui lui avaient traversé l'esprit, pour ne pas oublier lorsqu'elle reprendrait son travail. Et juste après, elle commença à ranger ses stylos dans sa trousse. Tout en rassemblant ses affaires, la petite italienne continua.
- Ça y est... ! Tu- t'as fait le devoir de vol là, sur les balais ? Enfin le nettoyage, hum ou... l'entretien ? Deuxième année ?
Difficile de faire à la fois plus précis et plus décousu. De un, le sujet de conversation n'était pas forcément celui qu'aurait souhaité Lyn. Enfin, parler de cours de vol pouvait toujours déboucher sur le Quidditch, et ça, ça lui plairait assurément. De deux, quand on parle, on réfléchit d'abord et on essaie d'être clair. Bon, après, même si ça ressemblait à un puzzle, elle avait donné toutes les infos, donc ça devait être à peu près compréhensible. Après, si l'autre n'était qu'en Première année, elle ne risquait pas de voir de quel devoir il s'agissait. Et si elle était plus âgée, elle n'avait peut-être jamais fait ce devoir. Bref.
La conversation était lancée. Banale, peut-être bien ennuyeuse, peut-être se révèlerait-elle finalement passionnée et pleine d'enthousiasme. En attendant, Lyn se tourna de nouveau vers la blondinette et posa son coude sur la table, histoire de se mettre à l'aise, en attendant ce que l'autre aurait à lui répondre.
“C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.” - Le Petit Prince, St Exupéry