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11 mai 2018, 21:10
Étoile d'Émeraude
Comme un vol d'oiseau se dirigeant vers le sud, fuyant la froideur et l'ombre tandis que, vers le nord, se dirigeait le corbeau solitaire, accoutumé à la glace et à la noirceur. De glace était le regard de ce Corbeau, tant son nom était Neithan. Telle était l'image qui résumait avec simplicité et fidélité la situation actuelle. Là était Neithan, Corbeau Solitaire souhaitant avec hâte l'heure du déjeuner afin d'occuper une bibliothèque presque aussi vide qu'une clairière hivernale. L'heure pouvait ainsi être à l'étude et à l'avancée de sa quête.
Toutefois s'il est une chose que cette bibliothèque a constamment su lui apporter, alors il s'agit de la tranquillité. Une tranquillité tant recherchée par le jeune Serpentard et que ce dernier n'hésite pas à qualifier d'indispensable. Un état de calme, de paix, sans tourments, sans cauchemars; seul Neithan apaisé parvenait à quérir un brin de savoir qui se tenait comme une lumière étoilée, source de confiance et de force.
Mais dans la situation actuelle, le Vert et Argent ne parvenait point à trouver de quiétude tant son esprit était occupé par maintes interrogations auxquelles il parvenait difficilement à apporter réponses et conclusions. Se tenait tout d'abord une problématique qui l'anime depuis bientôt deux ans : Faut-il abolir le bien et le mal ? *De la Maitrise de la Magie* pensa-t-il non sans un sentiment d'admiration face aux grandes questions magiques. Enfin, il s'agissait d'une problématique qui, Neithan le savait, lui occuperait l'esprit pendant encore de nombreuses années. Mais cela apparut bien moindre en cet instant puisqu'une pensée ne manquait pas de faire trembler le jeune enfant. *Legilimens*, hurla son esprit le faisant ainsi trembler de tout son long comme un jeune et frêle frêne face au froid du blizzard. Frêne aux racines pas assez profondes, n'ayant pas encore atteint la sagesse de ses pairs. Les vacances d'été approchaient et le Lotus ne possédait pas de bouclier pour lutter face à la tempête qui s'annonçait. *Comment lutter face à une magie aussi vicieuse ?* se dit-il, prêt à s'arracher les cheveux.

Toutes ses pensées se bousculaient et apportaient plus de noirceur que de lumière. Toutefois, il y eut une pensée qui émergea et qui, plus qu'une pensée juvénile et vive, savait briller de bienfaits. Une pensée qui brillait comme une étoile, une Étoile d'Émeraude.
Ainsi réapparurent les images de la première épreuve : l'Arbre en feu, l'accromentule, les papillons magiques, et bien évidemment, Charlie Rengan.
Peut-être était-ce là le dernier moyen qui lui restait à disposition. Charlie Rengan avait su planter une graine dans l'esprit du jeune Lotus Vert et Argent. Une graine qui entama son processus et qui s'apprêtait à grandir pour faire de Neithan une sorte de héros naissant. Comme le jeune louveteau qui protégeait ses frères face à un prédateur bien sombre et bien imposant. L'idée chantait la gloire et le combat, le héros face à l'obscurité : Neithan se devait d'affronter ses plus vils démons, telle était la marche à suivre, l'Étoile d'Émeraude.
Ainsi il reprit ses travaux et ses pensées, armé d'une idée étoilée, comme le guerrier préparant la bataille, le temps était venu pour le cœur de panser ses failles.

"Je suis le Lotus..."
(3ème année RolePlay)

08 juin 2018, 03:14
Étoile d'Émeraude
[ AVRIL 2043 ]
Charlie, 13 ans.
2ème Année

Image



Là, le soupir d’ouvrages parfumés d’une présence infinie. Ici, la sueur d’une plume pelotonnée dans la chaleur de l’ennui. Dans un coin sombre, deux bouches, entrelacs de pensées contraires enchevêtrées d’un désir commun. Toujours, la surprise d’un bois trop fragrant. Jamais, la présence du toujours.
Là-bas, un esprit concentré au milieu de ces lampes semblables à des lucioles surprises par la clarté printanière ; perdant toute la majesté qu’elles pouvaient offrir face à un adversaire trop encombrant. *M’fait chier !*. L’effervescence d’une jeune fille et la présence du temps autour de ses tempes, lui écrasant avec ferveur son influence et sa sueur.
Ses petites mains basanées voletaient dans l’intimité des livres sans jamais les toucher, comme pour sentir leurs auras et s’en aller aussitôt. Ressentir sa recherche du bout de ses doigts, sans jamais l’atteindre.

Charlie se retourna et laissa échapper un soupir si profond que ses poumons gémirent. Elle toussa bruyamment — à trois reprises — avant de s’élancer vers une nouvelle étagère et y parcourir les titres des différents ouvrages, en pianotant dans le vide. Le visage froncé dans une concentration extrême, la gryffone perdait patience au fil des secondes. Une patience relative qu’elle avait perdue depuis plusieurs mois, lui donnant accès à des recoins plus sombres de sa personnalité. L’Être détestait le Vide, alors, il se remplissait par ce qu’il trouvait, le plus rapidement possible, et les ténèbres étaient si simples d’accès.

Mais… marmonna la Rouge et Or en s’éloignant du mur livresque.

La tête tordue vers la partie la plus haute des étagères, Charlie s’était figée dans une réflexion ; la bouche pliée d’une moue agacée. *T’étais là, bon Dieu ! C’pas possible !*. La chaleur de cette journée n’améliorait pas son humeur. Son corps la trahissait également en suant de fièvre.
Elle avait décidé de ne pas aller voir Miss Lloyd pour guérir ; la cause étant cette haine qu’elle amoncelait envers cette femme depuis des mois. Et, de mois en mois, elle trouvait Yuzu de plus en plus distante. Pas froide, ni étrange, c’était de la réelle distance. Pure, dure, tout en étant sournoise par sa proximité. C’était dérangeant, comme si la Japonaise préparait quelque chose de secret ; et Charlie détestait cela. Elle détestait croiser son regard avec cette fille pour y voir cette cachette inaccessible. Elle en pensait beaucoup de mal et avait cette profonde envie de le cracher au visage de la Japonaise ; mais une chose l’en empêchait. Persistante, douloureuse.
Alors, elle n’ouvrait pas sa bouche et se contentait de la plaquer contre l’autre. Elle savait que Yuzu était intelligente, elle était certaine que la Japonaise avait deviné que son secret était visible ; mais Yuzu ne disait rien, elle non plus. C’était persistant, douloureux. La Rouge et Or n’avait jamais voulu s’amuser avec Yuzu, pas de spectacle, pas de comédie. Alors, tous les jours, elle se disait que sa bouche allait enfin s’ouvrir sous sa volonté, et tous les jours, sa bouche lui répondait par un silence plaqué.
L’univers de Charlie tanguait.

En cet instant, rien n’importait plus aux yeux de la Rouge et Or que de retrouver son ouvrage ; elle s’avança donc vers l’océan de livres et repris son pianotage de titres. Le reste viendra plus tard, le plus tard possible.

je suis Là ᚨ

25 oct. 2018, 21:05
Étoile d'Émeraude
Dans une histoire fictive qui se veut comme telle et qui n'ambitionne point à la réalité, ceci serait chose invraisemblable. Car là, en face du regard de glace brillait l'émeraude, murmure d'une aurore boréale ravivant chaleur et magie au sein des plus sombres glaciers. *Charlie Rengan*, son nom résonnait dans l'esprit du Vert et Argent, tandis que s'articulait la danse d'Émeraude, chant d'une âme guerrière et partition solo d'un piano résilient. L'invraisemblable avait-t-il eu un rôle à jouer en plaçant le sujet des pensées de Neithan juste en face de ce dernier ? Ou était-ce une force inconnue qui, loin d'être hasardeuse dans ses choix et actes, offrait la possibilité à Neithan d'agir, tout comme le ferait un narrateur avec les héros qu'il forgea lui-même par la Plume ?

Tant de pensées nouvelles surgirent soudainement. Et elles n'offraient, en cet instant, malgré le chaos des actes de chacun, qu'une seule direction. Et cela, Neithan le savait pertinemment, de la même manière que le loup savait à quel moment mordre et à quel moment se replier. *Il me faut lui parler*, telle était la conclusion évidente, et le choix sage que même le frêne aux racines peu profonde et à la sagesse moindre ferait. Car peu importe que la situation soit hasardeuse ou parfaitement établie comme l'est le mouvement d'un maitre d'échecs, vient inévitablement le temps ou les théories et réflexions s'arrêtent pour laisser place à l'action et aux faits. Le jardinier peut bien connaitre tout ce que les livres possèdent sur les fleurs, tout est vain si rien ne pousse ni ne se déploie. *Et le temps vient où le Lotus doit se déployer*.
Il continuait de l'observer un temps, réfléchissant aux premiers mots qu'il devrait laisser s'envoler. *Est-elle en train d'errer ?* pensa le Lotus. Mais le sentiment de perte n'apparaissait pas lorsqu'il lisait dans l'aura de Charlie. Elle possédait une certaine assurance, comme celle qu'apportaient les cicatrices couplées à la sagesse; comme celle du guerrier ayant traversé la tempête malgré le démon qui tentait de le dissuader d'essayer. *Tous ceux qui errent ne sont pas perdus*, conclut-il tant cela était vrai et tant cela parut définir ce qu'il lisait dans l'aura Rouge et Or.

*Vient l'heure pour les pensées de laisser place aux faits*.

Alors il se leva, non sans errer car son but était précis, lui était perdu et voulait ne plus l'être. L'Émeraude et la Glace, devaient ainsi, sous une force inconnue, se croiser de nouveau. Que lui dirait-il ? Peu importe, car l'Aurore Boréale ne prévient jamais la Glace de sa venue.

Il s'approchait davantage, et ce jusqu'à ce que rien ne put bloquer le regard de Glace de celui d'Émeraude. Alors les mots s'envolèrent, portés par un vent nouveau; toujours glacé, mais cette fois bien plus assuré.

— Enchanté de te revoir, Charlie Rengan.

"Je suis le Lotus..."
(3ème année RolePlay)

08 nov. 2019, 04:29
Étoile d'Émeraude
Les doigts sombres de Charlie papillonnaient sur le visage des livres, ne reconnaissant aucunement les traits de celui qui encensait ses pensées. Ses doigts étaient à la recherche du suc, de la fleur, de la parfaite corrélation ; sans succès. Le papillonnage continuait, mirage d’un batifolage qui n’était qu’illusions, le regard émeraude de la gryffonne en attestait : bouillonnant comme une eau brûlée, sans exploser, frémissant à l’intérieur de son Être. Les quelques gouttes de fièvre couvrant son front glissaient allégrement vers ses yeux afin de les refroidir, afin de ne pas imploser. Charlie était obnubilée par sa quête de Sens dont elle ne saisissait pas l’objet. SANS OBJET. *BORDEL !*. Le poing de la Rouge et Or s’abattit contre quelques malheureux ouvrages qui grincèrent de quelques centimètres, menaçant de faire tomber ceux qu’ils étaient sensés protéger dans leurs dos.
Le souffle brûlant de la gryffonne lynchait la cavité de sa bouche, arrachant des parcelles de salive innocentes. Les paupières qui lui permettaient de soutenir sa présence au monde semblaient s’affaisser, mollement. Malgré la fatigue perçante de son corps, Charlie secouait son visage pour tenter de calmer la brûlure de son Être ; elle ne souhaitait pas que son esprit finisse par être atteint des mêmes maux que son organisme. *J’sais plus où…*. Elle baissa la tête, relâchant l’entièreté de ses muscles. *J’sais plus du tout*. Elle se reposait en elle-même, au moins un instant de temps.

Enchanté de te revoir, toute la quiétude s’envola dans les traits de Charlie, écrasant ses pensées dans le bouillon de sa chaleur, virevoltant la glace qui n’avait eu le temps que de l’effleurer, Charlie Rengan.

*MAIS C’PAS POSSIBLE !*. Son cou craqua en pivotant brusquement, tirant le reste du corps dans sa volonté. *SEULE ! J’VEUX ÊTRE SEULE !*. Le moindre petit grain de calme n’existait plus dans la fureur qui gargarisait la gryffonne.
La maladie, Yuzu, l’échec ; la bourbe épaisse qui s’était créée noyait le moindre espoir germant. Les muscles de Charlie s’étranglaient de puissance, décuplée par la bourbe engloutissante, aveuglante. Une structure de colère haineuse alimentait l’émeraude, bourdonnant atrocement dans ses oreilles sourdes ; à tel point que lorsque la Glace lui faisant face apparut dans son vert, la bourbe l’engloutit d’une seule et unique bouchée. *MORT*. Les souvenirs de la Glace étaient morts en cet instant, tout comme le souvenir de mort qu’elles avaient de cette Glace. Lointain, embourbé. Les gouttes perlées sur son visage se mettaient à couler, l’une après l’autre. La mâchoire de la Rouge et Or formait un dessin taillé, serré de rage. *BOUGE*. La fatigue n’était plus uniquement dans son corps, mais dans son Être tout entier.
Fatigue de colère, de haine rageuse. Charlie était tétanisée face à l’écroulement de son monde, elle ne voulait plus vivre une telle douleur. Plus jamais.

D’une force inouïe, à la limite du surhumain, Charlie fonça droit devant ; percutant l’épaule de la Glace. La douleur de sa propre épaule ne parvint pas à son esprit suffoquant de bourbe. La Rouge et Or était un Lac brûlant et brûlé, elle ne hurlait pas, mais la moindre poussière qui oserait toucher son Lac en cet instant serait anéantie.
Charlie avançait, quelques pas qui avaient abandonné la raison dans son sillage. Les rouages de son esprit avaient cédé, sombrant dans le silence sinistre de sa tourbière.

je suis Là ᚨ