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22 juin 2018, 15:52
Un dessin pour une soeur  PV 
Lahira ne savait pas quoi faire. Elle trainait dans les couloirs; sans vraiment savoir où aller.
Tous les élèves étaient dehors : il faisait beau en cette fin d'année. Mais Lahira ne voulait pas voir le soleil, ce jour-là. Pourquoi ? Ses amies, en ce moment, juraient soit par la mode, soit par la lecture. Deux "trucs" que la Serdaigle n'aimait pas.
Pour Lahira, la mode était une perte de temps : suivre la mode voulait dire s'habiller comme tout le monde. L'aiglonne préférait s'habiller avec ce qui lui tombait sous la main, ou cela différait selon ses humeurs. Quand à la lecture... Elle n'avait jamais accroché. Elle n'aimait pas, tout simplement. Voila pourquoi elle se trouvait dans les couloirs : pour ne pas avoir à supporter les discutions inintéressantes des ses amies, en train de papoter dehors. 
Mais Lahira aurait bien aimé discuté de quelque chose d'intéressant. Mais de quoi ? De la musique ? C'est vrai qu'elle aimait bien, amis pas de quoi en faire une discussion. Et sinon, avec qui ?
La Serdaigle fût tirée de ses pensées maussades par un professeur qui passait pas là, lui demandant d'aller au parc ou à la bibliothèque, et, en tout cas, de ne pas rester là. Elle décida d'aller à la bibliothèque. Une fois la-bas, elle verrai bien ce qu'elle y ferai.
Lahira, comme à chaque fois qu'elle entrait dans cette vaste pièce, trouvait que l'endroit était merveilleux : l'odeur du cuivre des livres, les grandes armoires ouvragées; les fauteuils moelleux... Mais ces belles choses ne lui donnait pas plus envie de lire. Mais que faire d'autre ? Elle attrapa un livre au hasard, s'assit dans un fauteuil et commença à lire. Très vite, elle décrocha, et s'intéressa au personne qui était là : un garçon de sixième ou septième année révisait, deux filles lisaient, et une autre au cheveux auburns dessinait.
Lahira s'ennuyait. Soudain, un petit bruit brisa le silence : un des crayons de la fille aux cheveux auburns était tombé. Sans vraiment réfléchir, Lahira se leva, ramassa le crayon et le tendit à sa propriétaire. Celle-ci ne devait pas avoir plus de treize ans, et elle possédait de très beaux yeux bleu-gris.
Tiens, je crois que ce crayon t'appar... commença Lahira, en tendant le crayon pastel.

Elle s'arrêta, subjuguée par le dessin de la fille.
C'est très beau, balbutia l'aiglonne. Comment tu fais ça ?

"Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve." Antoine de Saint-Exupéry.
Deuxième année devoir, troisième année RP.
Team Marchombre !
02 juil. 2018, 19:48
Un dessin pour une soeur  PV 
La fin de l'année approchait à grand pas. Dans l'immense château qui se réchauffait au fur et à mesure des semaines, c'était l'effervescence : les examens de fin d'année hantaient les élèves de Poudlard qui révisaient d'arrache-baguette, soit depuis peu pour les retardataires, soit dans un effort continu pour les plus studieux d'entre eux.

Il était donc devenu très difficile, voir impossible, de trouver une place à la bibliothèque ou en salle d'étude, essentiellement accaparées par les cinquième et septième année qui passeraient très prochainement des examens hautement plus importants que ceux des autres années : les BUSE et les ASPIC.

Mais, par un miracle que personne n'aurait pu soupçonner, ce jour-là, ce fut exactement comme si tout le monde s'était donné le mot pour faire une pause bien mérité – ou pas pour quelques fainéants – dans le parc, au soleil, pour abandonner quelques instants les révisions et se laisser plutôt aller à la détente.

Aussi, lorsque Ysalyne entra dans la bibliothèque avec l'intime conviction de n'y trouver, encore une fois, aucune place, quelle ne fut pas sa surprise ! Ravie, la jeune Serpentard s'empressa de s'installer à une table près d'une fenêtre pour tout de même profiter de la lumière éblouissante du jour et sortie tout son matériel. Mais ni manuels scolaires, ni parchemins remplis de formules magiques ne virent couvrir le bureau ; seulement des crayons, et du papier vierge.

Un autre détail serait important à apporter : Ysalyne Benett n'était très certainement pas du genre à rester enfermée alors que le soleil brillait si haut dans le ciel. Alors que faisait-il ici, avec son nécessaire à dessin ? D'un coup d'oeil discret, la fillette porta son attention sur la troisième table à gauche en partant de l'étagère dédiée aux créatures magiques, et se redressa aussitôt, l'air troublé.

Il était là.

Pour donner le change, Ysalyne commença à griffonner sur sa feuille quelques traits, au hasard. Etait-ce vraiment lui, après tout ? Comment pouvait-elle le savoir ? Mais elle ne pouvait décemment pas aller le voir. Et si ce n'était pas lui ? Quelle honte ce serait ? Et si, au contraire... Il y avait longtemps qu'elle ne l'avait pas vu, pire qu'ils ne s'étaient pas adressé la parole. A quand remontait-ce ? A l'année de ses sept ans, peut-être, quand Destiny s'était fait embêté par d'autres enfants du village...

Entre deux pensées affolées, la deuxième année se rendit compte qu'elle avait commencé le dessin d'un bel arbre prospère, au truc épais et noueux. Laissant son imagination faire la suite, c'est une petit fée aux ailes bleues, debout sur une branche basse qui fit son apparition, saluant de la main le lapin blanc qui passait par là, au milieu des pissenlits.

Soudain, une voix lui parvint de sa droite et Ysalyne leva sa concentration du dessin pour faire face à une petite Serdaigle qui lui tendait un crayon. Son crayon. La Serpentard saisit qu'elle avait dû le faire tomber mais s'interrogea sur le silence de la petite qui l'avait interpelée, les yeux comme figés. Que lui arrivait-il ?

« C'est très beau. » s'extasia alors la petite inconnue. « Comment tu fais ça ? »

La jeune Benett suivit son regard jusqu'à son dessin et l'observa un instant avant de répondre.

« Je ne sais pas, c'est... » Elle cherchait le mot adéquat. « Instinctif. Je crois. Je dessine depuis longtemps, ça fait des automatismes. »

La deuxième année releva la tête pour sourire et tendit la main vers son crayon.

« Mais merci, c'est gentil. »

Code couleur de dialogue #808000
03 juil. 2018, 09:51
Un dessin pour une soeur  PV 
La fille aux yeux bleus-gris prit son temps pour répondre : elle semblait d'abord dans son monde, puis, elle leva les yeux bers Lahira et l'observa. Enfin, elle dit :
Je ne sais pas, c'est... Instinctif. Je crois. Je dessine depuis longtemps, ça fait des automatismes.
Mais merci, c'est gentil.
Elle tendit ensuite sa main vers son crayon, et Lahira le lui passa.
Instinctif ? Personne ne t'as  appris à dessiner ? demanda-t-elle.

Elle observa mieux le dessin et soupira légèrement : que c'était beau ! Elle passa doucement son doigt sur les branches du chêne et reprit :
Tous ses détails... Tu es vraiment douée. Moi aussi, j'aime bien dessiner. Mais, franchement, je n'ai aucun talent, comparé à toi ! Je fais que des gribouillages...

Son regard brun se voila quelque peu et elle le justifia, plus pour elle même que pour la fille :
Je suis orpheline... Donc personne pour m'apprendre ou pour me payer des cours...

Soudain, elle se rendit compte qu'elle devait probablement gênée la "dessinatrice". Elle lui parlait de ses problèmes, alors qu'elle avait juste rapporter un crayon ! De plus, elle la noyait de paroles. Elle s'excusa aussitôt :
Oh ! Je suis désolée. Je te parles de mes problèmes alors qu'on ne se connaît même pas... Et puis, tu n'as rien demandé ! Je vais te lancer tranquille, maintenant.

Mais Lahira n'avait pas vraiment de partir : la fille n'avait pratiquement rien dit, mais Lahira se sentait apaisée, à côté d'elle.
Finalement, elle s'apprêtait à tourner les talons et de retourner à son ennui, mais elle vit une lueur spéciale dans les yeux chaleureux de sa camarade. Elle murmura alors :
Moi, c'est Lahira.  ...   Et toi ?

"Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve." Antoine de Saint-Exupéry.
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Team Marchombre !
07 juil. 2018, 09:42
Un dessin pour une soeur  PV 
La fillette qui lui faisait face s'étonna aussitôt mais lui rendit son crayon.

« Personne ne t'a appris à dessiner ? »

Ysalyne secoua la tête, à la négative. Elle avait bien réellement commencé à dessiner en reproduisant les dessins que lui envoyait sa mère depuis les quatre coins du globe, et avait fait partie de l'atelier arts plastiques de l'école primaire de son village, mais non, elle n'avait jamais prit de cours à proprement parlé. Comme sa mère.

« Pas vraiment, non. Disons que je n'ai jamais vraiment eu de professeur, tu vois ? »

Ysalyne allait continuer mais la petite posa soudain, même si ce fut dans un geste doux, son doigt sur son parchemin et la deuxième année se crispa automatiquement. Alors ça, c'était vraiment quelque chose qu'elle ne supportait pas. Qu'on touche et qu'on regarde sans sa permission. Là, la situation était un peu différente de si la petite lui avait prit son dessin pour l'admirer, elle l'avait aperçu en voulant être serviable, mais qu'elle y posa la main...

« Tous ses détails... » s'extasia la petite sans se rendre compte de sa réaction de rejet. Enlève. Tes. Doigts. De. Mon. Dessin. Heureusement, la fillette ne s'attarda pas sur le parchemin. « Tu es vraiment douée. Moi aussi, j'aime bien dessiner. Mais, franchement, je n'ai aucun talent, comparé à toi ! Je fais que des gribouillages... »

« Ah. »

Gênée par sa précédente intrusion, rien d'autre n'arrivait à sortir. Ses dessins, c'était vraiment quelque chose de sacré pour elle. Rien ni personne n'avait le droit de s'en mêler tant qu'elle ne l'avait pas décidé. Elle envisagea de couper court à la discussion pour reprendre son observation et son dessin, lorsqu'un mot prononcé par la fillette la souffla. Orpheline. Ysalyne se figea, se retint d'ouvrir la bouche dans une expression de pitié. Sûrement n'avait-elle pas besoin de cela, la pauvre.

Orpheline.

Pendant longtemps, c'était ainsi que ses camarades du village l'appelaient derrière son dos, ne voulant pas la croire lorsqu'elle leur expliquait que ses parents n'étaient pas à la maison, mais qu'ils n'étaient pas morts, non, il faisait toujours le tour du monde. Qu'elle ne les connaissait pas vraiment. Mais qu'ils existaient, oui, ils lui envoyaient des lettres depuis chaque nouveau pays où ils s'arrêtaient. Que c'était pour cela qu'elle vivait avec sa grand-mère.

Et elle avait beaucoup souffert de ce surnom, lourd. Car même si elle avait bénéficié d'un amour sans borne de la part de sa grand-mère Moïra et qu'elle le lui avait rendu au centuple, l'abandon de ses parents pesait toujours sur son cœur de petite fille.

Se rendant sûrement compte qu'Ysalyne ne lui répondait pas et se méprenant sur le sens de ce silence, la petite s'excusa soudain en bafouillant presque et en lui assurant qu'elle la laisserait maintenant tranquille. Incapable de lui expliquer à quel point elle était sensible à son histoire, Ysalyne se mordit la lèvre et planta son regard dans celui de la fillette pour lui faire passer ce qu'elle ne parvenait pas à dire, car la situation faisait bien trop écho à la sienne, à sa douleur.

Alors, la première année hésita à partir, et finit par se présenter dans un murmure timide, comme si elle avait peur de ne pas avoir bien saisit le message véhiculé par le regard de son aînée. Lahira.

« … Et toi ? »

« Ysalyne. » Elle trouva le son de sa voix beaucoup trop enrouée et toussota légèrement pour y remédier. « Joli prénom. »

Que dire d'autre ? Lahira était la première personne qu'elle rencontrait à avoir perdu ses deux parents, ou alors, personne ne le lui avait jamais dit. Et aussitôt, elle se sentit proche de cette petite, sans avoir échangé avec elle plus de quelques phrases. Oui, peut-être était-ce débile ! Peut-être était-ce fou, illusoire, peut-être n'était-ce qu'une douce échappatoire rassurante à laquelle se raccrocher désespérément. Mais son cœur en faisait des bons incohérents dans sa poitrine.

Alors, elle fit la première chose qui lui passa par la tête et qui, elle le savait sans la connaître, ferait plaisir à Lahira : elle désigna son dessin d'un doigt.

« Tu... tu voudrais que je t'apprenne un ou deux trucs ? »
07 juil. 2018, 15:36
Un dessin pour une soeur  PV 
Lahira douta que la fille réponde. Après réflexion, son "intrusion" ne pouvait que être déplaisante : elle devait juste ramener un crayon mais elle s’extasiait beaucoup trop sur un joli dessin et commençait à raconter sa vie. Quelle imbécile elle faisait ! Lahira sentit le rouge lui monter aux joues et se dit intérieurement :
Ok. Si elle ne répond pas avant quinze battement de cœur, je m'en vais. Ah non, je m'excuse et je m'en vais.

Boum-boum. Et de un. Boum-boum. Et de deux. Boum-boum. Et de...
Ysalyne.

La fille avait répondu calmement, d'une voix douce,bien qu'un peu enrouée. Lahira releva la tête, une étincelle d'espoir aussi incongru que fragile dans les yeux. Ysalyne se racla la gorge et ajouta :
Très joli.
Merci. Et j'aime beaucoup ton prénom. Il est à la fois original et délicat... répondit Lahira en souriant.

Lahira rougit également, mais elle le pensait vraiment. De nouveau, l'aiglonne sentit une impression d'apaisement quand Ysalyne posa son regard sur elle.
Lahira avait vu Ysalyne se crisper légèrement au début, sans qu'elle sache pourquoi. Maintenant, elle était parfaitement détendue. Quelque chose avait également changé dans son regard bleu-gris. Quelque chose de rassurant.
Ysalyne interrompit ses pensées en faisant une proposition :
Tu... tu voudrais que je t'apprenne un ou deux trucs ?

Les yeux noirs de l'aiglonne s'agrandir de surprise. Ysalyne lui proposait vraiment de lui apprendre à dessiner ?
Cette proposition n'aurait fait sûrement pas cet effet sur d'autres personnes, mais pour Lahira, s'était beaucoup : quelqu'un s'intéressait à elle, l'acceptait...la comprenait. Pour la brunette, cette proposition signifiait qu'Ysalyne la comprenait. Un peu fou...mais elle y croyait.
Lahira s'écria, les yeux brillants :
Oh oui ! Ce serait vraiment super ! Enfin...si ça ne te dérange pas... continua-t-elle en baissant la voix.

Ok... Calmes-toi, Lahi'. C'est juste du dessin. pensa-t-elle.

Juste un dessin. Mais un dessin important, tout de même. Lahira perdit de nouveau le contrôle des battements de son cœur. Le dessin l’intéressait, contrairement à la lecture et à la mode. Elle pourrait en parler longtemps, très longtemps, avant d'épuiser le sujet. Et si Ysalyne pouvait être la personne avec qui elle pourrait en parler ?
Stop. Reprends-toi... Ça te ressemble pas, ça, pensa-t-elle de nouveau. Aller, un peu d'assurance !

Je peux m'asseoir ici ? demanda l'aiglonne en désignant la chaise libre à côté d'Ysalyne.

"Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve." Antoine de Saint-Exupéry.
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Team Marchombre !
09 juil. 2018, 10:16
Un dessin pour une soeur  PV 
La réaction plus qu'enthousiaste de Lahira lui fit plaisir. Une bonne action de temps en temps, réchauffait le cœur. Quoi que. Si tel avait été littéralement le cas, Ysalyne aurait très certainement le cœur en feu. Un millième de seconde, la fillette jeta un coup d'oeil au garçon qu'elle observait.Il n'avait pas bougé, toujours plongé dans un livre qu'il avait sûrement emprunter pour ses révisions de fin d'années, comme tout le monde.

« Je peux m'asseoir ici ? »

La question de la première année la tira de ses pensées.

« Oh, oui, bien sûr, vas y ! »

Ysalyne se décala un peu pour que Lahira est plus de place sur la chaise à ses côtés et lui sourit. Que faire, que dire maintenant ?

« Euh... Attends. »

La deuxième année plongea vers sa sacoche et y farfouilla un peu avant de trouver sa pochette remplie de parchemins. Elle se redressa et la passa à la petite.

« Prend une feuille. Oh, et tiens, prend ça aussi ! » acheva-t-elle en lui tendait une poignée de crayons.

Elle savait pertinemment qu'elle ne pourrait jamais remplacer l'enseignant professionnel et qualitatif d'un vrai professeur d'art, ni même qu'en une rencontre, elle ferait oublier à Lahira sa peine d'orpheline – car il fallait avouer que c'était bien cette douleur, si visible et si connue pour elle, qui avait motivée Ysalyne à tendre une main vers la fillette – mais elle se disait que si elle pouvait l'alléger, ne serait-ce qu'une heure ou deux, ce serait déjà une grande réussite.

« Donc... tu dessines depuis longtemps ? »

Voilà, des questions, discrètes, sur la petite. Voilà qui devrait les détendre toutes les deux et les mettre plus à l'aise.
09 juil. 2018, 18:48
Un dessin pour une soeur  PV 
Lahira vit Ysalyne tourner son regard imperceptiblement vers les tables de derrières. Suffisamment discrète, Lahira n'osa pas regarder dans la même direction, et donc de découvrir à qui Ysalyne lançait ces regards à la dérobées.
Oh, oui, bien sûr, vas y ! l’encouragea la dessinatrice avec un joli sourire.

Lahira s’exécuta et regarda Ysalyne dans le yeux, ne sachant pas quoi dire. Cette dernière  s'exclama :
Euh...Attends !

Ysalyne plongea sous la table, sortit une pochette de son sac et s'adressa à l'aiglonne :
Prends une feuille. Oh, et tiens, prends ça aussi ! dit-elle en lui tendant des crayons.
Merci, répondit simplement Lahira.

La proposition de son ainée l'avait déjà remplit de joie, et la perspective d'apprendre à bien dessiner encore plus. Mais alors, "la mise ne pratique" de ce rêve fabuleux, c'était juste...extraordinaire !
Lahira n'avait pas encore bien discuté avec Ysalyne, mais elle se sentait bien en sa présence, elle était sûre maintenant, ce n'était pas qu'une illusion.
Mais il manquait encore quelque chose pour briser la glace entre les deux filles, pour le rapprocher. Il fallait qu'une de deux fasse le premier pas.
Ysalyne le fit parfaitement, peut-être sans le vouloir ou le savoir vraiment, en posant cette question :
Donc... Tu dessines depuis longtemps ?

C'était une question banale, ni personnelle ni intéressante, mais elle poussa Lahira à décrire son enfance :
Ben...ne sais  pas trop. Je crois que j'ai commencé à l'école. Je m'ennuyais pas mal en cours, donc je griffonnais dans les marges de mes cahiers. J'avais sept ans, à peu près.
Après, j'ai fais ça en dehors des cours, cet à dire dans mon temps libre. Je traversais un moment un peu compliqué à l'orphelinat, et...ça m'occupais. Je m'évadais un peu de ma petite chambre exiguë et sombre. Tu comprends ce que je veux dire ?
Mais mes dessins étaient vraiment approximatifs. Je ne mettais jamais de couleurs, je faisais tout au crayon à papier. Par contre, je crois bien me débrouiller sur les ombres.
En fait, je m'inspirais de tout ce que je pouvais voir pendant la journée. J'ai une bonne mémoire, et quand j'en avais le temps, je reproduisais une personne ou un  lieu, par exemple, et avec beaucoup de détails.
Je devais avoir neuf ans quand j'ai décidé d'arrêter de dessiner. Bizarrement, des...personnes en profitaient et se moquaient.

Lahira avait parlé sans qu'Ysalyne l'interrompisse. L'aiglonne ne s'était jamais confié de cette façon à quelqu'un, et n'avait jamais effleuré cette partie difficile de son enfance dans une conversation. Elle se sentait à la fois libérée et angoissée, en revivant les scènes qu'elle décrivait : les couloirs sombres, les regards cruels et supérieurs des autres... Des fois même, des pensionnaires s'introduisaient dans sa chambre et la saccageait. 
La Serdaigle frissonna à la pensée de ces sombres souvenirs et reporta son attention sur Ysalyne.

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Team Marchombre !
13 juil. 2018, 11:41
Un dessin pour une soeur  PV 
Les moqueries liées à sa passion du dessin, Ysalyne n'en avait jamais subit. Ou alors, cela n'avait prit la forme que de petites taquineries. Au village, ce n'était pas vraiment pour cela que les enfants se moquaient parfois d'elle ; ils avaient trouvé d'autres sujets. Mais son amour du dessin... Non. Au contraire, il n'avait pas été rare qu'on lui demande de dessiner des choses précises, qu'on lui passe ces petites commandes en s'extasiant sur son ''talent''. Et cela la remplissait chaque fois d'une joie incommensurable de se savoir aimé au moins pour quelque chose. Elle se souvenait aussi que pour les kermès de fin d'années, c'était à elle que leur maîtresse demandait de dessiner la grande affiche principale. Elle était tellement fière de cette distinction.

« Et... tu as continué, après ? Quand tu as quitté ton orphelinat et que tu es arrivée à Poudlard ? J'veux dire, tu as repris le dessin ? »

Ysalyne aussi avait eu ce qu'elle avait sobrement nommée sa crise. Elle devait elle aussi avoir dans les neuf ans et avait décidé que puisque ses parents ne rentraient jamais pour la voir, elle arrêterait de dessiner. Comme une sorte de protestation, une grève de la faim. Une grève du dessin. Mais ça n'avait pas duré longtemps à vrai dire, elle n'avait pas pu résister une éternité et puis, sa première manifestation magique était apparue cette année-là et ça avait illuminé de nouveau sa vie à la manière d'une supernova.

Depuis, elle n'avait jamais vraiment imaginé sa vie sans le dessin.
13 juil. 2018, 17:40
Un dessin pour une soeur  PV 
Et... tu as continué, après ? Quand tu as quitté ton orphelinat et que tu es arrivée à Poudlard ? J'veux dire, tu as repris le dessin ?

Lahira ressentit un certain soulagement quand Ysalyne prononça cette phrase : elle ne le jugeai pas ! Aucune expression se faisait entendre dans la question. Il n'y avait pas d'indifférence non plus, mais Ysalyne avait parlé d'un ton normal et simple, le ton qu'on emploi d'égal à égal.
Le ton qu'on emploie pour tous les jours, quoi, pensa Lahira.

Vu que Ysalyne ne semblait pas ma trouver "différente" en raison de son passé, Lahira décida de continuer :
Pas au début... J'avais envie de dessiner, mais je crois que je ne m'en rendais pas compte. J'ai compris vers novembre, quand chaque petit bout de papier que je trouvait se voyait aussitôt gribouillé. d'abord, je n'ai pas accepté. D'une certaine façon, recommencer à dessiner voulait dire accepter toutes les moqueries que j'avais subi. Mais je savais aussi au fond de moi que ça signifiait tourner la page. je ne me suis jamais vraiment décidé à recommencer... En fait, je crois que j'avais peur de "tourner la page", et les moqueries étaient plutôt un prétexte.
Donc non, je n'ai pas vraiment recommencé à dessiner. Je gribouillais hier, et je gribouille encore aujourd'hui, finis un peu tristement Lahira en sortant des petits bouts de parchemins déchirés de sa poche, tous noirs d'encre.

La petite brune avait encore tout débité. Elle ne s'était jamais confié de cette manière ! Lahira avait deux meilleures amies, et elle se sentaient proche d'elle, mais à ce moment, il lui sembla qu'elle était plus proche d'Ysalyne. Pourtant, elle ne savait rien d'elle...

Tourner la page, c'est dire adieu à son enfance... chantonna tout bas l'aiglonne. J'ai parlé au passé, mais aujourd'hui encore, j'ai peur. De quoi ? Je ne le sais pas exactement... se demanda Lahira avec un sourire triste.

Parlé ainsi, tout mettre à plat, montra à Lahira que le dessin n'était pas qu'une passion dans sa vie. C'était une partie intégrante de celle-ci.

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Deuxième année devoir, troisième année RP.
Team Marchombre !
30 juil. 2018, 12:07
Un dessin pour une soeur  PV 
La fillette sortie de sa poche tout un tas de petits morceaux de parchemins où étaient dessinés des fleurs, des petits personnages griffonnés, des formes, de celles que Ysalyne dessinait elle aussi sur les coins des parchemins où elle prenait ses cours en note. Cela la fit sourire, malgré la petite explication de Lahira.

« Je ne devrais peut-être pas te dire ça – je veux dire, ce n'est peut-être pas à mois de le faire – mais... Mais il faut que tu te libères, Lahira. » lui sourit-elle en désignant l'un de ses bouts de papier. « Si tu aimes dessiner, fais-le. Ici, ça m'étonnerait que quelqu'un se moque de toi à cause de ça, tu sais ? Je n'ai jamais eu aucun remarque, moi. »

Bon. Ce n'était pas entièrement la vérité. Mais Ulrich le Gryffondor détestable qui avait un jour décidé de jouer au basket avec ses dessins en les envoyant dans une poubelle avait fini par être renvoyé pour toutes ses bêtises. Elle ne savait pas ce qu'il était devenu aujourd'hui, s'il avait trouvé une autre école qui l'avait accepté ou s'il apprenait maintenant chez lui, mais être renvoyé de Poudlard lors de sa première année annonçait tout de suite le genre de personne insupportable qu'il était. Ysalyne était bien heureuse de ne plus le croiser.

Décidant qu'elles feraient mieux d'arrêter là les confessions, qui commençaient à devenir très intimes alors qu'elles ne se connaissaient finalement pas, Ysalyne préféra changer de sujet et retourna son propre parchemin vers le verso, encore vierge de tout dessin.

« Bon, qu'est-ce que tu voudrais dessiner ? Tu as une idée ? »

Désolée de ce retard...