L'important, m’avait-on toujours dit,lorsqu'on parle des autres ou avec les autres c'est de rester toujours compréhensif. Il ne faut pas tout de suite en vouloir à quelqu'un avec qui on est fondamentalement pas d'accord. Il faut d’abord chercher à le comprendre, et alors on voit qu'on à tendance à éprouver bien moins de haine. C'est important ça de diminuer sa haine car elle altère notre santé comme notre jugement. C'est un très mauvais sentiment.

En l’occurrence j'essayais de comprend comment on pouvait haïr son prochain. Ceux qui haïssaient les sorciers ou nés-moldus ou n'importe quelle autre catégorie faisaient des amalgames et je trouvait ce concept complètement dénué de logique. Même si j'arrivait à comprendre l'origine de cette haine je ne comprenais pas qu'il soit possible que ces personnes ne changent jamais d'avis... Même la méfiance me paraît trop forte car elle reste issue d'un pregujé.

Je jetait un œil rapide à ma montre. L'heure tournait mais je n'étais nullement pressée ,aussi je restait là et enchaînait :

- Eh bien tu vois, Dieu dit que nous devons aimer notre prochain. Je ne crois pas qu'il existe ou qu’il ai raison sur tout les points mais je pense qu'au fond ceux qui ont créé la religion étaient bien intentionnés, ils voulaient un monde paisible...

Je sourit en réfléchissant à une suite pour la conversation. Je ne pouvais pas poster plus de questions concernant les coutumes sorcières ayant maintenant un livre entier à ce sujet. Il fallait donc changer de sujet pour voir si oui ou non ma compagne de discussion serait encline à continuer.

- N'as-tu jamais pensé qu'il puisse y avoir quelque chose après la mort ?

Jenny faisait parti de ces personnes qu'Ennis était en mesure d'apprécier en raison de son esprit assez vif et de sa capacité à s'intéresser avant d'émettre un jugement quelconque. Mais elle n'allait pas trop le lui montrer. L'irlandaise n'avait pas forcément envie de socialiser plus que cela avec une autre personne. La conversation était intéressante intellectuellement parlant mais elle ne recherchait pas forcément à se faire une nouvelle connaissance. La brune regarda imperceptiblement sa montre, aucune des deux fillettes ne semblait pressée plus que de mesure mais il était vrai que cela faisait maintenant un petit temps qu'elle discutait des coutumes des deux mondes.

- "Aimer son prochain?!" S'étonna la deuxième année. "C'est dans le sens de lui porter du respect?" Parce qu'aimer tout le monde semblait difficile pour la jeune née-sorcière. Et puis, on ne peut pas plaire à tout le monde? Ni apprécier tout le monde. Mais leur porter du respect c'était possible. Même si elle savait que ses parents pouvait afficher un respect profond pour les apparences sans pour autant porter dans leur cœur leur vis-à-vis. C'était devenu un art, art auquel sa mère l'entraînait régulièrement. Car les apparences sont importantes. Si c'était bien cela, c'était un principe pour le moins intéressant qu'Ennis aurait au envie de creuser avec la Serpentard. Sauf que celle-ci venait de lui poser une autre question tout aussi intéressante à laquelle elle répondit sans trop d'hésitation:

- "Notre magie retourne nourrir la magie de la famille. Si nous les avons préparés, quelques souvenirs nous font vivre par des tableaux. Sinon, ce sont les souvenirs des autres qui nous font vivre. Les moldus croient en quelque chose de particulier?"

Aimer son prochain, à vrai dire maintenant qu'elle posais la questions je me trouvait bien incapable d'y répondre. Si on se fie à la Bible et à ses diverses traductions parfois douteuses je pense qu'on pourrait dire qu'aimer son prochain signifiai plutôt lui venir en aide. Quoi que l'idée du respect ne me paraissait pas inéligible non plus, j'était plutôt d'avis que la religion voulait des hommes qu'ils fassent preuve de solidarité. Comme quoi la religion ne partait pas que de mauvais fondement si on la regardait sous cet angle.

- Aimer son prochain je pense que c'est savoir rester juste avec les autres. Aider celui qui est en difficulté par exemple. Mais l'idée du respect me parait très juste aussi en effet.

La croyance des sorciers était donc qu'après la mort rien ne suivait...une déduction étrangement réaliste, les sorciers n'avaient-ils donc pas peur de la mort ? J'en avais peur mais ça ne n’empêchais pas de penser qu'après la mort on ne trouve rien...aussi j'en déduit que les sorciers sont réalistes , ils refusent simplement de se voiler la face et qui pourrait prétendre que c'est une mauvaise chose ?

- Les moldus ils pensent pas tous la même chose. Il y en a qui pensent que si ils ont fait le bien ils iront au paradis et si ils ont fait le mal ils iront en enfer, mais leur définitions du bien et du mal différent d'un spécimen à l'autre... Il y en a aussi qui pensent qu'ils vont revivre mais en tant qu'un autre animal, ça ça me plait déjà un peu plus parce qu'on à pas la prétention de juger de la valeur de l'âme de chacun.

Ennis écouta attentivement sa camarade de première année. Moldus et Sorciers avaient finalement des approches différentes pour certaines valeurs qui leur seraient communes. Voilà qui mettaient un peu de baume au cœur de l'irlandaise, toujours quelque peu touchée par les remarques désobligeantes de certains. Ils devaient - de toute évidence - faire partie des mal élevés. Même si c'était devenu une habitude pour elle, la châtain mettrait donc toujours un point d'honneur à rester respectueuse et courtoise. En espérant que son caractère l'empêche de s'emporter. Et ça... c'était pas forcément gagné d'avance. Mais elle s'améliorait depuis plusieurs moi et prenait de plus en plus le temps de réfléchir soigneusement ses paroles comme ses gestes.

- "Le paradis et l'enfer?" interrogea la deuxième année, "Je ne connais pas ces concepts et j'ai du mal à saisir, ça serait pour leur esprit ou leur âme?" En effet, l'idée d'un lieu de repentir ou de récompense n'existait pas pour les sorciers qui se considéraient composés d'un esprit, d'une âme et de magie dans un corps de matière. Les trois entités immatérielles, après la mort, rejoignant la magie familiale pour soutenir l'entreprise des membres restant de la famille pour peu que ceux-ci pensent à honorer la magie.

- "La réincarnation dans un animal? C'est intéressant, même si en fonction de l'animal ou de la créature je me dis qu'il y a peut-être une forme de jugement... Si c'est ainsi que ça se passe, j'espère ne pas devenir un troll dans une autre vie." Cette idée de revivre dans la peau d'un troll ou d'un géant était d'ailleurs un peu effrayante. La rouge et or retint un frisson. La perspective n'était pas des plus joyeuse à sont sens. Mais elle ne mourrait pas tout de suite de toute façon. Elle n'avait que douze ans. Et puis les sorciers vivaient très longtemps. Et puis, pour peu de devenir un fantôme...

- "Tu sais comment apparaissent les fantômes?" Bien entendu, Ennis avait la réponse. Enfin, connaissait une des hypothèses formulées à ce sujet pour être exacte. Mais elle voulait savoir ce que pouvait en penser l'autre fillette.

Le paradis et l'enfer je savais ce que c'était mais quelle partie de nous y allait je n'en savait rien. Par déduction on aurait pu penser que c'était tout le corps qui y allait,sinon comment en enfer pourrait-t-on ressentir des douleurs physiques... La question était compliquée, je n'y avait jamais vraiment réfléchis.

Je me pinçais les lèvres le temps d'improviser une réponse.

- Si tu vas en enfer ton corps y va aussi pour que tu puisses y souffrir pour l’éternité je pense. L'esprit pour eux c'est le lien entre dieu et l'Homme car c'est dieu qui l'insuffle. Dieu...ben il accueille la vie l'âme et l'esprit... Et si tu vas au paradis ben tu es heureux pour toujours et tu passes ton éternité à aimer dieux... Vraiment pas top le paradis, comment veux-tu profiter d'un bonheur si il est éternel ?

A bien y réfléchir je faisais bien de ne pas être pieuse car si dieu existait il m'enverrai en enfer. Et là bas je serait bien plus heureuse qu'au paradis, si le diable est l'ennemi de dieu je en voit pas pourquoi il l'aiderait en menant la vie dure à ceux qui ne craignent pas son ennemi. Quoi qu'il en soit j'aurais pu être pieuse,j'aurais tout de même fini en enfer je le sais.

La réincarnation je n'y connaissais pas non plus grand chose. A vrai dire peu importe en quoi on se réincarnait, revenir sur cette terre me paraissait une punition. Notre âme mérite le repos. Tout ce que je veut c'est que mon corps garde une bonne dose de dopamines pour les déclencher à ma mort et me faire croire que je suis au paradis, au moins je partirais soulagée.

- Les fantômes ? Non j'en sait trop rien je dois dire...

La souffrance éternelle versus le bonheur éternel. Particulier comme fin, surtout le côté éternel de la souffrance. Les moldus qui croyaient à ça mettaient donc toutes les erreurs dans le même panier? Ca semblait vraiment disproportionné à Ennis qui restait plutôt convaincue que sa propre idée - que la magie de la personne retourne à la magie familiale - lui semblait bien plus juste. Et puis, les personnes persistaient toujours soit par des portraits, soit dans les souvenirs, les livres généalogiques. Quelque chose de bien plus cohérent pour son esprit qui s'ouvrait peu à peu aux cultures des autres, même si elle ne comprenait pas toujours.

Restait la question des fantômes qu'Ennis avait posées à la brune. Forcément, d'origine moldue, elle avait peu de chance de connaître une ou plusieurs des hypothèses formulées sur leur apparition. Une de ces hypothèses plaisait particulièrement à Ennis qui entreprit de la lui exposer:

- "Il existe plusieurs hypothèses mais j'aime beaucoup celle-ci. C'est celle que je comprends le mieux. Il faut se dire que les sorciers sont constitués de leur corps, de leur âme, de leur esprit et de leur magie. D'ailleurs, tous les êtres sont composés d'un certain pourcentage de ces quatre... éléments. Les fantômes seraient issu de sorciers qui pensent qu'ils n'ont pas accompli tout ce qu'ils devraient. Alors par un procédé un peur obscure, leur magie, leur âme et leur esprit survivent même si leur corps est mort." Ennis ne savait pas vraiment si c'était exactement ce qui se passait bien sûr. Mais l'idée lui paraissait tout à fait cohérente. Et, en cet instant, elle était curieuse de savoir ce que pourrait en penser Jenny.

Cette hypothèse n'est pas de moi mais de l'auteur de cette fanfiction dont je recommande la lecture.

L'immatériel restait pour accomplir ce que le corps n'avait pas fini... Étrange conception de la mort. Mais finalement pourquoi pas ? Mourir avec en soit l'impression de ne pas avoir fait assez de choses, de laisser un travail inachevé devait tout bonnement être une terrible souffrance et personne ne peut partir sans être en paix. Tout le monde mérite d'avoir une fin, une vrai. Moi même devenir fantôme ne me déplairait peut être pas si je laissais des travaux inachevés. Toute fois je fis mine de réfléchir avant de lui poser une question a laquelle la réponse devait lui paraître évidente :

- Et donc... Imaginons que l'on reste et que l'on accomplisse rien ? Des fantômes sont connus pour hanter certains endroits depuis un sacré moment et ils ne font rien, ils airent juste sur terre . Alors si ils restent est-ce réellement pour un dernier accomplissement ou est-ce seulement par peur de partir d'un monde qu'on affectionne trop ?

Je m'appuyais nonchalamment sur la rangée, confiant quant à sa capacité à soutenir mon poids plume. Le mystère des fantômes s’éclaircissait un peu. D'autres questions naquirent mais je ne les posait pas encore. Je me demandais par exemple quel partie de nous autre que le corps était assez matérielle pour que nous puissions être aperçût encore après notre mort par les sorciers. Je me demandais aussi si on ne pouvait pas rester sur Terre pour l’éternité mais pour cela je supposait que oui mais que personne n'atteindrait jamais l’éternité car la Terre mourra et nous aussi, il le faut bien.

L'explication sembla laisser un peu à réfléchir à la jeune Serpentard, c'est en tout cas ce que laissait penser son visage songeur. L'irlandaise se demandait bien ce qui pouvait se passer dans sa tête. Généralement, ce genre d'hypothèse posait pas mal de questions à leur première mention. Ennis elle-même avait questionné son père pendant de longues minutes. Mais comment ils faisaient pour rester en tant que fantôme? Comment pouvaient-ils faire des choses puisqu'il n'avait plus de corps et passaient au travers des objets? Comment savaient-ils ce qu'ils devaient encore faire? Et bien d'autres questions encore, mais la châtain n'arrivait pas à se les rappeler avec précision. Elle se souvint seulement qu'à la fin de cette discussion elle avait dit à son père qu'elle n'arrivait pas à savoir si devenir un fantôme lui plairait ou non. Le sujet était revenu plusieurs fois au centre de leurs conversations sans qu'elle n'arrive à se décider sur la question.

- "Je ne sais pas si tous savent exactement pourquoi ils restent. Mon père m'avait dit que c'était inconscient le plus souvent. Donc qu'eux même étaient incapables de dire pourquoi ils restaient présent sous cette forme." Elle ajouta ensuite: "C'est pour ça sûrement que certains sont toujours là des siècles plus tard." En le formulant ainsi, il vint à l'esprit d'Ennis qu'en réalité, elle avait sa réponse. Rester des siècles à errer sur Terre sans trop savoir pourquoi. A faire froid dans le dos.

J'eus un sourire plus triste qu'avant. Parler de la mort ne me troublait pas habituellement mais c'était la première fois que je parlais de fantômes. Ils donnaient vraiment l'impression que la mort était froide et terrible, la sensation m'arracha un frisson. Rester ici des siècles, prisonniers du monde sans le vouloir...ce devait être une horrible attente.

- Pas cool la mort...

Je laissais mon regard dans le vide et entrouvrait légèrement la bouche pour finalement venir la refermer à l'instar des poissons. Détourner le sujet ne serait pas inutile. Je réfléchis à des sujets de conversations en rapport avec les fantômes et l'après mort. J'avais bien un mot qui me venait en tête... La magie nous offrait tant de possibilités,et parmi elles... de terribles possibilités. Je me demandais si elle en avait entendu parler. Je n'avais que très peu d'informations à ce sujet et avide de plus de savoir je le lui demandais sourire sincère revenu sur mes lèvres ;

- Tu connais un peu...la nécromancie ? Je sais qu'en divination on peut prédire l'avenir avec des animaux morts comme avec ostéomancie par exemple. Mais je crois que c'est aussi une forme de magie assez sombre. Il me semble qu'il s'agit de manipuler la mort non ?

J'étais hésitante. Peut-être qu'elle n'en savait rien après tout mais rien ne me coûtait de demander.

Les trois mots lâchés par la Serpentard avant d'avoir le regard légèrement distant tirèrent à Ennis un hochement de tête affirmatif. Les deux gamines venaient de s'embarquer sur un sujet qui appelait des idées plus noires que roses. L'irlandaise, tout comme Jenny, eut un moment un peu flou d'égarement. Mais elle, elle n'avait pas fait ce mouvement buccal de poisson hors de l'eau au moins. C'est exactement ce qu'elle avait pensé en voyant la jeune sang-mêlée le faire. Un sacré manque de maîtrise que la première année avait toutefois rendu le plus cours possible en embrayant sur la nécromancie et la divination.

- "Je ne suis pas une grande experte de ces deux domaines. La divination..." On entendait le mépris dans sa voie. Jusqu'à présent elle n'en avait pas entendu de bien et elle ne comptait pas spécialement suivre ce cours l'année prochaine. Et puis, dans les deux filière qu'elle envisageait, il n'y en avait pas. Le bonheur.

- "Ce n'est pas une branche de la magie qui m'intéresse. Quand à la nécromancie. Le peu que je sais n'est pas précis. Je crois qu'il s'agit d'utiliser les corps de personnes mortes." Rien de très détaillé en effet. Mais les livres en parlant dans la bibliothèque de Poudlard n'étaient pas accessibles au plus jeunes. Et chez ses parents, ils étaient protégés et, malgré plusieurs essais, elle n'avait jamais pu atteindre les bouquins se trouvant dans cette zone de la bibliothèque de Letterkenny. Ses parents la laissait lire des tas de choses, mais de toute évidence, ils la jugeait encore bien trop jeunes pour quelques sujets.