Rpg feat Ennis O'belt
Octobre 2043



Le froid s'installait dehors et de plus en plus je me rendait a la bibliothèque. Je m'était promis avant d'arriver de tout faire pour comprendre le monde des sorciers a la perfection. Il est important de comprendre le monde dans lequel on vit si on veux s'y intégrer.

Ainsi j'ondulais entre élèves et bibliothèques pour rejoindre le milieu d'un rayon. Une section ici était attribuée aux moldus et aux relations entre sorciers et non-sorciers. Je laissais les livres voyager uns a uns entre mes mains potelées ,jugeant la couverture d'un œil inquisiteur. Finalement j'en trouvais un qui pourrait vraisemblablement s'avérer intéressant "L'origine des sorciers ,un facteur dans leur évolution" Je jetait un œil au sommaire et au prologue. On y faisait mention de notions comme "sang pur" ou "sang mêlé" et plein d'autres thermes. J'hésitait a me rendre a une table pour lire mais après un coup d'oeil au rayon je remarquai que nous étions peu nombreux a y chercher des livres. Au vu du nombre de tables déjà prises par des lecteurs je devrais sans doute m'asseoir a moins de cinq mètres de quelqu'un et cette idée ne me plaisait pas du tout. De plus l'odeur poussiéreuse et le peut de luminosité des rayons me plaisait et m'aiderait a mieux me plonger dans le livre. De toute façon je n'en aurais sans doute que pour quelques instants . Si il me plaisait je l'emprunterais et sinon je le reposerais.

Ce que j'attendais de ce livre c'était qu'il m'apporte des réponses. Suis-je la seule a ne rien comprendre de ce monde ? Mes pouvoirs sont-ils moins forts parce que je suis née d'une mère moldue ? Et surtout pourquoi mon père était-il si inquiet a l'idée que je sois comme lui ? Beaucoup de questions . Si j'avais de la chance un livre suffirait a m'apporter des réponses . Je pourrais aussi bien poser mes questions a mon père en lettre mais il serait effrayé, il penserait qu'on me fait des remarques sur mes origines. Sinon il allait falloir que je laisse le temps forger mon expérience. Je n'en aurais peut être pas la patience...

Je plaçais le livre entre mes pouces et mes index et laissait filer les pages doucement quand je sentit un regard se poser sur moi. Quand un regard se pose sur vous ,vous ne le savez pas vraiment . Mais quand la personne est dans votre champs de vision et que vous n'osez pas détourner les yeux de peur de croiser son regard mais vous voyez bien qu'elle est là et tournée vers vous. Et là j'apercevais bien dans l'espace flou derrière ma branche de lunette une silhouette proche de moi.

Comme prévu dans cette région du Royaume-Uni, octobre avait apporté son lot de ciel gris et d'humidité. Un peu dépitée par le climat écossais, Ennis s'était donc rabattue sur la bibliothèque comme bon nombre d'étudiants. Cette fois-ci elle ne cherchait pas un livre pour un devoir - comme souvent - mais s'intéressait plutôt aux grandes lignées sorcières et aux us et coutumes que lui enseignaient ses parents depuis toute petite. Elle voulait particulièrement savoir quelles étaient les origines de ces règles de savoir-vivre et de bienséance qu'elle assimilait - parfois difficilement - depuis toute petite. Elle en avait compris l'intérêt mais cherchait le "pourquoi".

L'antre des livres était particulièrement bondée ce jour là. Comme si tous les étudiants de Poudlard avait eu exactement la même idée qu'elle. L'air était surchauffé par les nombreux jeunes gens et l'irlandaise n'eut d'autre choix que de retirer le gilet en laine fine qu'elle portait par dessus sa chemise d'écolière. Elle le posa sur son avant-bras puis se dirigea vers le rayon où se trouvaient sans aucun doutes le ou les livres qu'elle cherchait.

Sur place ne se trouvait que peu de monde, une seule autre élève en plus. Une brunette de sa taille qu'elle ne connaissait pas spécialement. Très certainement une première année. Sa tenue indiquait qu'elle était à Serpentard. Un livre dans les mains, l'élève se trouvait pile poil devant l'étagère qui intéressait la châtain. Après un temps d'observation de sa camarade, elle se décida à l'aborder pour pouvoir observer les tranches des ouvrages:
- "Bonjour. J'aimerai consulter les livres. Est-ce que tu pourrais te décaler?"

La fillette semblait assez intimidée. Est-ce que le fait qu'elle l'observe avant de l'aborder lui aurait fait peur? Ou bien était-ce l'air froid et neutre qu'elle affichait en permanence? Impossible
- "Tu t'intéresses aux coutumes sorcières?"

Si elle était dans ce rayon, c'était fort probable, mais il s'agissait d'être polie essentiellement.

Finalement la personne qui m'observais pris l'initiative de venir a moi. Elle me demanda de me décaler. Oh c'était donc ça ! Elle m’observais car cette section l’intéressais. Je rougie honteuse de gêner le passage et fit un pas en arrière. Je la fixait avec un sourire maladroit aux lèvres tout en me reculant. Je laissais tomber mon livre contre ma hanche le tenant simplement a la page qui me plaisait avec mon pouce. Ensuite je la regardais . Elle semblait s'intéresser aux tranches de ces livres là. Son air était froid, elle ne m'effrayait pas mais je sentit qu'elle était le genre de personne desquelles il fallait peut être se méfier.

Si je m’intéresse aux coutumes sorcières ? En voilà une intéressante question . Que ferais-je ici dans ce rayon si je ne m'y intéressais pas ? Evidemment que je voulais comprendre ce monde ,et si elle était là peut être était-ce parce qu'elle le voulais aussi ? Mais je ne la connais pas je ne peux m'étaler sur ma vie même si j'en ai envie , il faut rester prudent surtout en présence d'inconnus. D'après son uniforme elle était de la maison gryffondor. Je crois n'avoir jamais parlé a des gens de sa maison...ou alors peut être quelques rares fois.

-Ouais...on peux dire ça, et toi ?

Coutumes était un terme assez large pour que je puisse confirmer de façon positive. Oui je cherchais surtout des informations sur les différents types de sorciers mais le fait de se classer dans une case en s'appuyant sur les origines était une coutume après tout !

Le fillette de Serpentard se décala très rapidement après la demande de l'irlandaise. Cette dernière cru lavoir du coin de l’œil piquer un fard impressionnant alors qu'elle même faisait le dernier pas qui la séparait des livres. Parcourant les tranches unes à unes, elle cherchait à sélectionner quelques livres qui pourraient contenir ce qu'elle recherchait. Elle tâcherait par la suite d’éplucher les sommaires pour savoir si effectivement l'ouvrage convenait.

La châtain fut interrompue dans sa recherche par la réponse de la plus jeune. C'était une première année. Elle ne l'avait jamais vu dans sa classe, ni même à Poudlard. Elle était par contre bien incapable de dire son nom. La gryffondor se retourne vers elle, toujours droite et le visage neutre pour continuer la conversation. Bien plus convenable que de continuer à tourner le dos:
- "En effet, je m'intéresse à l'origine de nos coutumes."

Sans le vouloir elle avait insister sur le nos. Celles-ci étaient essentiellement respectées par les sang-purs et les né-sorciers d'origine sang-pur ou bourgeoise. Très peu par les sang-mêlés ou les nés-moldus. L'apprentissage de ces traditions c'était plus ou moins perdu à cause, ou grâce selon les points de vue, l'influence moldue. Mais ça, Ennis de le savait pas encore. Elle l'apprendrait certainement en lisant un des livres présents sur cette étagère ou dans un article de la Gazette du Sorcier s'il en existait un comme tel.

- "Je trouve ça assez intéressant de comprendre d'où elles viennent puisque nous les appliquons au quotidien." Le regard planté dans celui de sa camarade, elle était curieuse de connaître sa réponse bien qu'elle ne le montre pas particulièrement.

Je réfléchis au sens profond de ses paroles pendants quelques longues secondes. "Nos" coutumes. Désormais j'étais dans un nouveau monde, celui de mon père certainement mais avant tout le miens. Allais-je devoir moi aussi m'habituer aux coutumes sorcières et me comporter en tant que telle ? J'avais grandit dans l'ignorance complète. Mon père en nous cachant ce monde m'avait permis de grandir auprès de mon frère comme auprès d'un égal car c'est ce qu'il est : mon égal. Et maintenant j'en étais là a essayer de comprendre des traditions auxquelles on ne m'a jamais accoutumé. En jetant un œil au livre entre mes mains je compris que cette fille en face de moi m'en apprendrai peut être bien plus que de vagues ouvrages que je mettrais des heures a lire.

-Avant de savoir d'où elles viennent je veux les comprendre. Je n'ai pas grandit avec tes coutumes , j'ai grandit avec celles de ma mère et du reste de ma famille. Des coutumes moldus comme vous dites. Et au final maintenant que je suis ici je vois que je ne suis pas si différente des autres mais qu'en revanche certaines choses m'échappe. Est tu née de parents sorciers ?

Finalement j'avais laissé le débit de paroles couler de mes lèvres. J'étais trop bavarde et je le savais. Mais après tout si elle m'en voulait pour ce que j'étais ça ne m'affecterais pas. Et si j'étais au premier abord hésitante face a l'idée de lui parler j'ai compris qu'il n'était pas question d'avoir confiance en elle mais d'avoir confiance en moi. Mon père me l'avais dit , je devais me faire confiance, c'était la seule manière de m'en sortir au milieu de la mare de gens qui fourmillaient dans ce château.

Le regard de la Serpentard oscilla un instant entre le livre qu'elle tenait et Ennis. Le temps, certainement, de faire le tri entre sa recherche initiale et les information que l'irlandaise venait de lui apporter. S'en suivit ensuite une petite tirade qui tira à la châtain un micro-sourire, à peine visible. Pour une fois, elle venait d'entendre quelqu'un s'intéresser au moins à la théorie des coutumes sorcières plutôt que de les critiquer sans savoir. C'était quelque chose de nouveau et d'appréciable, par contre, le débit de ses paroles l'était moins. Toujours faire des phrases concises et ne pas se perdre dans les détails. Cette phrase avait été le leitmotiv de Cathleen O'Belt jusqu'à ce que tous ces enfants la mettent en application. Autant dire qu'elle l'avait régulièrement répétée jusqu'à il y a peu.
- "C'est bien de t'y intéresser. Rares sont ceux qui le font."

Elle ne parla pas de son absence de curiosité sur les coutumes moldues. Elle n'avait pas beaucoup d'information à ce propos mais quelques discussions avec des personnes choisies et une bonne observation des ses camarades nés-moldus lui en donnait un aperçu. En résumé, extravagant et expressif. Ce qui avait été réprimé chez elle pour la vie publique, elle l'exprimait toujours avec de bons amis.
- "Je suis née-sorcière oui, dans une famille qui applique toujours les coutumes sorcières traditionnelles."

Elle semblait penser que je m’intéressais au sujet de mon bon vouloir ce qui n'était qu'a moitié juste. J'étais plutôt enjouée a l'idée de faire ses recherches mais je le faisait plus par besoin que par volonté. Si je voulais réussir a survivre dans ce monde de fou il fallait que j’apprenne a m'y adapter et a me comporter comme je devrais le faire. Elle cherchais pourquoi elle faisait certaines choses , moi je cherchais a savoir ce que j'étais sensés faire.

Je ne fut pas plus étonnée que ça qu'elle soit née sorcière, après tout c'était le cas de beaucoup de monde surtout dans la maison a laquelle on m'avait attribué. Elle devait avoir eu une éducation totalement différente de la mienne... Maintenant que je savais ça j'avais une tonne de questions a lui poser mais je n'avais aucune idée de par laquelle commencer. Et d'autre part elle n'avait pas forcément envie de parler. J'essayais donc de rester dans son sens de la conversation.

- En fait le plus étrange c'est qu'a l'origine on était mélangés avec les moldus, donc toutes nos coutumes on les a acquises avec la magie et a la base nous avions les mêmes que les moldus. Donc en gros tout ce qui creuse nos différences avec les moldus c'est la magie, on est pas plus différents d'eux que ça tu trouve pas ?

Ennis se retint de froncer les sourcils quand la jeune Serpentard parla de la période assez lointaine où sorciers et moldus vivaient dans une seule et même communauté. Quelque part elle n'avait pas totalement tord mais même à cette époque là, les sorciers évitaient de montrer à leur homologues moldus qu'ils avaient des pouvoirs magiques. C'est ce qu'elle répondit en premier lieu à la brune:
- "Nous avons effectivement vécu un période où sorciers et moldus vivaient mélangés, mais nous restions toujours discret sur nos pouvoirs."

Et puis, depuis la Loi du Secret, leurs coutumes qui se ressemblaient un peu avaient complètement divergé. Cela se voyait beaucoup dans les façons de faire de chacun ici. Très peu de nés-moldus avaient eu, dans leur enfance, des cours de maintien, de bonne conduite en société ou sur l'art de la conversation. Encore moins de danse de salon. Elle l'avait bien vite compris, parfois à ses dépends, parfois en en discutant:
- "Je trouve que nous ne nous ressemblons pas tant que ça au contraire. Nos mœurs sont très différentes quand bien même elles peuvent rester compatibles." Ça aussi elle l'avait compris. Au fur et à mesure elle avait pris l'habitude du côté expansif de certains camarades même si elle ne le comprenait pas et qu'elle restait mal à l'aise. Quelques uns avaient réussi à comprendre comment ça fonctionnait et ne s'offusquaient plus de ses réactions mais pour d'autres ça restait bien difficile:
- "Nos coutumes sont liées à notre histoire et je trouve que chacun devrait la connaître, c'est dommage que des nés-moldus ou des sangs-mêlés les rejettent ou les ignorent; tu ne penses pas?"

Sincèrement désolée pour ce retard.

Tout en écoutant attentivement les paroles de ma camarade je remarquai qu'elle employait un langage presque soutenu, du moins pour son jeune âge.  Sa posture n'était pas nonchalante, elle était plus proche de celle d'une fille de bonne famille. Je ne jugerais jamais quelqu'un a son langage et son apparence mais je supposais tout de même qu'elle était originaire d'une de ces familles de sorciers plutôt aisées comme on en trouve fréquemment à poudlard. 

Elle semblait penser que nous étions différents des moldus. Elle l'était peut être mais pas moi... Et j'eu alors l'impression de ne pas être sorcière, de ne pas faire parti d'une communauté apparentement différente des moldus.  Peut être avec le temps m'éloignerait-je des moldus ... Mais dans tout les cas je restait pour l'instant proche d'eux , moi et mon frère restions ressemblant malgré cette différence qui nous séparait. 

Quand aux coutumes liées a l'histoire je suppose que c'était pour ça que les cours d'histoire de la magie existaient... 

-Je pense qu'il est bon de se renseigner oui. Mais je ne pense pas que les sorciers aux parents moldus rejettent ces coutumes. Nous avons simplement une culture différente et certains n'ont pas envie de s'adapter et abandonner leurs origines aux profits d'autres.  Pour moi le plus important est de connaitre le monde dans lequel on vit. 

C'est bien pour ça d'ailleurs que je me trouvais ici dans la bibliothèque. J'avais en venant ici l’intention de comprendre le monde sorcier, mais jamais l'idée d'adopter les coutumes sorcière ne m'était venue a l'esprit. J'étais consciente que la gryffondor n’insinuait pas forcément que nous devions tous adopter les coutumes sorcière mais c'est ainsi que je ressentait ses propos dans un sens. 

-D'un côté, même si je ne fais pas d'effort pour intégrer les coutumes sorcière je pense qu'a force de vivre dans ce monde j'en adopterait une grande partie. S'adapter ne se fait pas en une année.

La lueur dans les yeux de la Serpentard changea au fur et à mesure de la réponse d'Ennis. Mais la deuxième année ne le vit pas pour autant. Cela faisait parti des subtilités qu'elle ne remarquait pas encore systématiquement. Surtout quand c'était aussi ténu. La plus jeune employa un ton très simple pour lui répondre, sans jugement. L'irlandaise apprécia quand bien même elle n'était pas d'accord avec l'entièreté de ses paroles. C'est pour cela qu'elle continua à lui répondre tout à fait calmement et sans agacement dans la voix comme elle pouvait le faire avec certains. La verte et argent restait très respectueuse, elle en ferait autant:

- "J'apprécie ta démarche de te renseigner, je trouve cela tout à ton honneur. Je trouve juste dommage que tous ceux qui n'ont pas grandit avec ces coutumes depuis petit ne le fasse pas aussi." La Gryffondor avait déjà plusieurs fois été victime de quelques moquerie à cause de sa manière d'être. Elle n'appréciait pas. Elle n'avait pas encore compris que c'était sa propre attitude, légèrement dédaigneuse et froide, qui avait poussé ces quelques élèves à réagir ainsi. Mais elle n'avait jamais été à l'école avant Poudlard, les relations humaines n'en étaient pas spécialement simplifiées.

- "Certes cela peut être difficile de changer quelques habitudes." Et elle en savait quelque chose, ça n'avait pas été simple pour elle d'apprendre à ne pas courir dans la maison ou sauter au cou de ses parents. Pour ne mentionner que cela. "Mais je trouve regrettable de ne pas chercher à s'adapter au moins un peu à s'intégrer dans le monde dans lequel notre communauté vit."