On était le premier samedi d’octobre et j’avais terminé la longue trilogie que j’avais amené à l’école. Je n’avais pas envie de traverser le dédale d’escaliers pour aller jusqu’à la bibliothèque. Il fallait bien le dire, c’était une de mes journées sans enthousiasme accompagnées d’une immense flemme.
Traverser la quasi totalité de Poudlard pour simplement aller récupérer quelques livres pour ensuite remonter dans la salle commune et revenir une ou deux semaines après pour changer de livres ne m’enchantait pas vraiment. En plus les escaliers étaient vraiment pénibles ! Je n’avais pas envie de me confronter à eux de nouveau mais bon... Je n’avait pas non plus envie de m’ennuyer plus longtemps sur mon lit...
Je m’étirais comme un chat, détachais mes longs cheveux bruns et sortait de la salle commune tout de même ravie de me dégourdir un peu les jambes.
Mon "voyage" ne fut pas sans embûches. Je dus m’y prendre à plusieurs fois pour trouver mon chemin mais j’arrivais sans trop d’encombres à la bibliothèque.
Je toquais et ouvrais doucement la porte. Je murmurais un timide bonjour à la bibliothécaire et m’avançais dans les imposants rayons de livres. Quelques élèves étaient déjà présents. Aucun ne se retourna pour voir qui était entré, surement car trop concentrés sur leur travail. Tant mieux, je serais tranquille. Je respirais avec délice l’odeur de papier et de cuir usé. Petite, j’aimais beaucoup traîner dans la bibliothèque de mes parents. Cette odeur me rappelait une partie de mon enfance. Bon, même si c’était toujours agréable de se replonger dans de doux souvenirs, il me fallait trouver un livre ! Je laissai mon enfance de côté et partait à la recherche de quelques romans intéressants.
J’en trouvais un à la couverture bleu nuit et recouvert de spirales dorées, noires et argent qui semblaient être en mouvement. Il était hypnotisant. Le titre était « Esprit ». Il y en avais trois autres à côté avec les mêmes dessins en spirales mais s’entrelaçant d’une autre manière, un blanc, un violet et un rouge. Les titres étaient respectivement « Brume », « Crépuscule » et « Éclipse ». Ils étaient très... bizarres. Je lisais rapidement le résumé de celui que je tenais dans les mains qui me plut immédiatement et partait en quête d’un petit coin tranquille où je pourrais m’installer confortablement, ma trouvaille sous le bras. Si celui-ci me plaisait, je prendrais les autres à coup sûr ! Je sortais du rayon de livres pour arriver à un carrefour. Je parcourais la pièce du regard et quelque chose attira mon attention au fond.
Bizarrement, quand je vis la large fenêtre profondément encastrée dans le mur, je n’hésitais pas. Je pris deux cousins plats blancs cassé sur des chaises non loin et les calais pour rendre l’espace plus agréable. C’était devenu une manie chez moi depuis mon arrivée dans cette école. J’aimais reposer ma tête sur les vieux carreaux et regarder la paysage à travers. C’était mon boudoir, là où je ruminai mes idées noires et où je réfléchissait à mon passé, mon futur, mon présent et tout ce que j’avais sur le cœur. Dans ces cas là, j’aimais gratter le papier pour oublier. C’était plus sain, plus utile et tout simplement beaucoup mieux que l’alcool ou n’importe quelle autre chose dans laquelle les personnes noyaient leur chagrin.
Je m’asseyais et entamais ma lecture, la tête posée sur la vitre, le livre sur les genoux, mes cheveux cachant un peu mon visage.
Avant d'entamer ma lecture je pensais : J’ai bien fait de venir finalement.

C'était sans espoir. Ce devoir de potion était beaucoup trop difficile pour lui. Pourtant il avait écouté en classe. Enfin, plus ou moins écouté. L'explication avait dû être donnée quand il avait un de ses moments d'absence. Il faut dire que ce n'est pas de sa faute s'il s'est retrouvé près d'une fenêtre. Il neigeait ce jour là. Ethan adore regarder la neige tomber du ciel. C'était de gros flocons bien larges qui se ne pressent pas pour donner raison à la gravité. Le Poufsouffle s'imaginait être un minuscule bonhomme à bord d'un de ces flocons, en train d'atterrir sur le sommet d'un arbre. Et l'explication pour la compréhension du devoir devant lequel il séchait lui était complètement passé par dessus la tête.

Il voulait cependant y arriver lui-même. Ses parents lui avaient bien expliqué que maintenant qu'il allait dans l'école des grands, il devait apprendre à se débrouiller seul face à ses études. Il décida de se rendre à la bibliothèque afin de trouver un livre dans lequel il trouverait les informations nécessaires, le livre acheté pour le cours n'était pas assez complet.

Comme il était déjà tombé plusieurs fois par hasard sur la bibliothèque lors des nombreuses fois où il s'était perdu, il trouva la salle sans le moindre souci. Il faut dire qu'elle n'était pas très loin de la salle des Poufsouffle. Il pénétra les lieux avec beaucoup d'appréhension, sachant que ce ne serait pas une mince affaire de s'y retrouver. Il vit juste car il réussit à se perdre dans les couloirs. Quelle idée aussi de faire une bibliothèque aussi grande! Mais cela ne le dérangeait pas. C'était un peu comme faire du tourisme. Chaque nouvelle allée lui faisait découvrir des livres mystérieux.

Il pénétra une nouvelle allée et ce qu'il y découvrit de mystérieux n'était pas un livre mais une élève. Que faisait-elle là? Etait si pressée de lire son livre qu'elle le lisait sur place? A voir les couleurs, elle devait être Serdaigle. Ils avaient la réputation d'apprécier la bibliothèque et celle-ci ne faisait sans doute pas exception. Il était tenté de lui demander de l'aide mais il hésitait, car elle semblait bien dans sa bulle, ses cheveux la coupant du monde. Arrivé à sa hauteur, il se décida malgré tout de l'interrompre car il n'avait pas envie de passer la journée à chercher ce livre.

- Heu, salut... Excuse moi de te déranger...

Alors que j’avançais dans ma lecture, j’entendais au loin la porte de la bibliothèque s’ouvrir puis se fermer. Un élève devait sûrement être parti. J’oubliais immédiatement cela et retournai à ma lecture passionnée dont les premières lignes m’avaient immédiatement transportée. Tandis que je reprenais, j’entendis distraitement quelqu’un se faufiler dans les rayons. Je m’étais donc trompée, c’était une personne qui était rentrée et non l’inverse. Il avait l’air de fouiller, normal dans une bibliothèque après tout ! Je faisait abstraction de ce nouveau bruit et me replongeait dans le livre.
Mais ma concentration ne fit pas long feu. La personne décida de s’approcher de moi.
Arrivée à une cinquantaine de centimètres de la fenêtre, elle me dit :

- Heu, salut... Excuse moi de te déranger...

Ainsi c’était un garçon.. Je réprimais un léger soupir d’agacement, je n’aimait pas trop qu’on me dérange quand j’étais dans ma bulle mais bon. S’il avait quelque chose à me demander... Je me mordillai la lèvre inférieure - signe chez moi que j’étais un peu agacée - , cachée derrière un écran de cheveux bruns et me tournai vers lui.
A son uniforme je reconnus un Poufsouffle. Il était assez petit et fluet, les cheveux châtains un peu ébouriffés et de beaux yeux bleus. Il avait l’air d’avoir le sourire assez facile et d’être plutôt jovial. Je sus immédiatement que ce serait une personne avec qui je pourrais bien m’entendre. Sans m’en rendre compte je laissait un silence de plus en plus long entre nous et il eut l’air mal à l’aise à force que je le regarde. C’est avec les joues légèrement teintées de rouge par la gêne occasionnée que je lui répondis :

- Salut ! Tu as besoin d’aide ? Tu cherche quelque chose ? Je sourit gentiment, il avait l’air un peu perdu, ça se voyait et c’était mignon cet air un peu effaré. Je laissait cette idée dans un coin reculé de ma tête, refermais mon livre et balançais mes jambes pour faire un habile saut de chat et me retrouver à ses côtés. Avant toute chose, il me faudrait peut être connaître son prénom ! Je me tournais en face de lui, un sourire sur les lèvres et dit :
- Je m’appelle Alice, et toi ?




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De toute évidence le jeune homme dérangeait. Il aurait mieux fait de passer son chemin. Il ne cherchait pas les ennuis, surtout pas dans un lieu comme la bibliothèque où le moindre esclandre serait remarqué. La jeune fille laissa passer un long moment, largement assez long pour qu'il se sente mis à nu devant elle. Pendant qu'il attendait une réponse de sa part, il put observer sa physionomie et ses cheveux. Son visage était encore largement caché derrière donc il n'aurait pas pu dire si elle allait le mordre ou pas.

Il fut soulagé quand il l'entendit parler car sa voix était chaleureuse. Elle semblait gentille et serviable car elle proposa spontanément son aide. Etait-ce si visible qu'il était paumé? Il faudrait qu'il améliore ce point là à l'avenir car il était souvent paumé à Poudlard depuis la rentrée, même si ça commençait à aller mieux. Il lui répondit en souriant.

- Oh oui, je suis perdu dans cette bibliothèque immense. Je cherche les livres de potion. Il m'en faut un pour m'aider dans mon devoir.

Il fut surpris par son saut pour venir se placer à ses côtés. Cette fille était décidément étonnante! Il put enfin observer ses yeux en noisette, qu'il trouvait vraiment beaux. Il se dit que cette fille ferait des ravages parmi la gente masculine d'ici quelques temps. Il chassa ce genre de considération de son esprit et répondit à la Serdaigle.

- Enchanté Alice! Je m'appelle Ethan. Ton prénom sonne français, non?

Quant il m’expliqua qu’il s’était perdu dans l’énorme bibliothèque, je me surpris à un élan de compassion. C’est vrai, les débuts à Poudlard n’étaient pas simples. Le château était tellement grand qu’il n’était pas bien compliqué de se perdre. Moi aussi, je me perdais dans l’école mais bientôt, tout le monde aura l’habitude. J’avais hâte de connaître par cœur Poudlard et ses escaliers magiques ! Alors que je me présentait, j’eus l’impression qu’il me regardait d’une drôle de façon. A la fois étonnée et d’une autre manière... Non, je me faisait des idées. Je repoussai ces pensées quelque peu saugrenue au fond de mon crâne et le laissai finir de parler pour répondre ensuite :

- Ravie de faire ta connaissance Ethan ! J’enchaînais sur un large sourire et dit : Français tu dis ? Je ne sais pas. Je penchais ma tête très légèrement et plissait un peu les yeux, signe que je réfléchissait. Je finis par annoncer : Ma mère est d’origine française. C’est peut être pour ça. J’en ai aucune idée ! Mais je n’y avais jamais réfléchi avant, bien vu !

Je le gratifiais d’un sourir puis réfléchis à nouveau. Un livre de potions. Où est-ce que je pouvais trouver ça ? Je ne connaissait pas vraiment la bibliothèque et son système. La bibliothécaire était occupée et nous avions du temps devant nous. Il ne manquais plus qu’a trouver le bon rayon.

- Un livre de potions... Soyons logiques, ici on est dans la partie romans. Il faut donc trouver les rayons de manuels et de livres classés par matières. Il faut ensuite trouver la rubrique potions. Reste à savoir où c’est !

Je me déplaçais sur la droite et regardait les fiches collées sur les tranches des étagères désignant le "type" du rayon. Je les regardais toutes puis revenait sur mes pas en marmonnant quelque chose comme : « Non pas ici. Ici non plus. Toujours pas. Bah ça doit être de l’autre côté alors. On va voir ça tout de suite. » J’étais absorbée par mes recherches et m’étais à peine rendu compte que le garçon ne me suivait pas.
Je me retournai alors vers lui et disait :

- Allez viens suis moi ! Je ne vais pas te manger ! Tu le veux ton livre ou pas ?

Je lui souris et le dévisageais de mes grands yeux noisette, attendant qu’il décide de me suivre.

La petite Serdaigle ne semblait pas connaître beaucoup plus la bibliothèque que lui. Du coup il se sentait bête de l'avoir dérangée. Mais elle semblait prendre très à coeur de vouloir l'aider, et surtout très motivée dans sa manière de chercher. On voyait qu'elle se sentirait comme un poisson dans cette énorme pièce avant qu'ils aient trouvé l'ouvrage alors que lui, il était à peine capable d'en retrouver la sortie alors qu'il y zonait depuis un moment déjà.

Elle le laissa planté là d'un coup. Il fut tellement surpris qu'il resta sur place, à la regarder d'affairer. Apparemment elle revenait bredouille de ses récentes recherches.

- Allez viens suis moi ! Je ne vais pas te manger ! Tu le veux ton livre ou pas ?

Cette phrase eut le don de le réveiller. Bien qu'il n'était pas encore sûr qu'elle ne veuille pas le manger - après tout ils venaient à peine de faire connaissance -, il fait confiance à ce que ses yeux exprimaient et la suivi dans les rayonnage. Alice avançait d'un pas décidé vers une autre rangée de rayons. Peut-être était-ce là?

- Oui bien sûr que je le veux ce livre, j'arrive, attends moi!

Il trottina de ses petites jambes pour la rejoindre avant de la perdre de vue.

- Quelle idée aussi d'avoir écrit autant de livres, tu ne trouves pas? Je me demande bien tout ce qu'on peut y raconter! Le livre que tu étais occupé de lire, de quoi parle-t-il?

N’attendant pas sa réponse, je tournais les talons et retournait à mes recherches. Je commençais à comprendre le système de rangement de la bibliothèque et m’y sentais de plus en plus à l’aise.
Alors que je m’engouffrais dans un imposant rayonnage je l’entendis courir derrière moi et me demander de l’attendre. Je ralentis alors le pas tout en avançant, le doigt effleurant la tranche des livres pour en regarder les titres. C’est alors qu’il me dit une chose à laquelle je ne m’attendais absolument pas : pourquoi il y avait autant de livres et qu’est-ce qu’on pouvait bien y raconter ?
Je ne retournais pas tout de suite pour ne pas lui montrer à quel point j’étais étonnée. C’était inattendu... Mais après tout c’était une question intéressante !
La surprise passée, je me tournais en face de lui dans un tourbillon de cheveux bruns puis le regardai de mes grands yeux noisette.

- C’est une question intéressante que tu pose là. Tout d’abord, il faut bien se rappeler que cette bibliothèque ne retiens qu’une infime partie des livres du monde entier. Les livres renferment à savoir et la connaissance. Lire c’est se cultiver. Bien sur, tous les livres ne sont pas source de savoir. Mais ce n’est pas que beaucoup de culture générale et de connaissances. C’est aussi une source de divertissement, un moyen de s’exprimer, parfois aussi un moyen de communiquer et de voyager. Un livre peut parfois réveiller des émotions inattendues ou insoupçonnées. Si autant de livres ont été écrits et continuent d’être écrits c’est parce qu’ils sont appréciés et que c’est une véritable passion.

J’avais débité tout ça sans trop réfléchir. J’avais juste sorti tout ce que je pensais en bloc. Même si ce n’était peut être pas cohérent ou logique aux yeux des autres, il reflétait le fond de ma pensée. Me connaissant, je devais sûrement avoir les yeux brillants. Lire était une véritable passion chez moi. Sentir le papier sous mes doigts, admirer la finesse des couvertures, imaginer au fur et à mesure de mon avancée chacune des scènes avec précision... C’était un réel plaisir et je pouvais en parler pendant des heures.

- En tout cas c’est mon avis. Et toi tu en pense quoi ?

Je répondais ensuite à sa question sur mon livre.

- Mon livre ? Je viens tout juste de le trouver. C’est un roman qui parle d’une fille enfermée dans son esprit et qui tente de s’en échapper. Après il y a une suite de trois autres romans qui doit sûrement parler du reste de son histoire. C’est un livre poignant. J’ai tout de suite été emportée. Dès les premières lignes.

Avant de le laisser répondre, je lui posai une dernière question en le regardant de mes yeux noisette, étincelants de curiosité et de passion.

- Dis moi Ethan, aimes-tu lire ?

C'était tout simplement fantastique d'une parie infime des livres se trouvait ici. Il savait que les moldus avaient aussi leurs bibliothèques. Tant de connaissances accumulées en un seul lieu, quand on y pense, ça donne le tournis. Ethan ne s'était jamais vraiment posé de question à propos des livres. Ses parents ne lisaient tout simplement presque jamais, à part son père de temps à autre un ouvrage concernant son métier. Il n'avait donc pas l'habitude de voir des livres autour de lui.

- Je pense qu'on aura vraiment beaucoup de travail pendant nos sept années à Poudlard s'il y a autant de connaissance à acquérir! C'est étonnant qu'on utilise encore une technique moldue pour cela, non? Il y a peut-être un filon à exploiter à ce niveau là quand on sortira de nos études.

Le jeune Poufsouffle rigola doucement à sa propre remarque, sachant que si c'était si simple, des esprits bien plus brillants que le sien auraient déjà trouvé une solution. Par contre son sang se glaça quand il entendit le résumé de l'histoire qu'Alice lisait. Son regard était tellement intense lorsqu'elle parlait de ce sujet qu'il se sentait intimidé.

- Mince, c'est cruel comme histoire! J'espère que tout va bien se passer pour cette fille! Tu me diras comment ça se termine? Quant à moi, eh bien je ne lis que des bandes dessinées moldues et des bandes dessinées animées de chez nous, et j'aime beaucoup! Je n'ai jamais lu de livre avec autant de mots et si peu d'images que le tien donc je ne sais pas si j'aime ou pas. Peut-être que si tu m'en conseilles un qui raconte quelque chose de pas trop triste, je pourrais essayer.

Après tout, tous les mots qu'Alice ingurgitait ne semblaient pas la mettre en mauvaise santé, donc c'était à tenter maintenant qu'il n'avait plus accès à ses bandes dessinées, animées ou pas.

Il me répondit encore une chose à laquelle je ne m’attendais pas. Encore. Quel étonnant personnage ! Mais c’était agréable de discuter avec lui alors je ne me fit pas prier pour lui répondre et donner mon avis !

- C’est bien vrai, j’imagine à peine la quantité de travail qu’on aura tout à long de nos sept années !

Je m’imaginais croulant sous les manuels et les parchemins. Les brouillons et les parchemins gribouillés lancés au hasard en boule un peu partout dans la pièce. Bref, l’horreur quoi ! Tout en imaginant cela, j’avais les yeux dans le vide et légèrement écarquillés. Je secouait doucement la tête pour me réveiller et enchaînait.

- Une technique moldue, une technique moldue... c’est quand même une technique qui date de l’antiquité , ou avant même, je ne sais plus trop, je suis vraiment nulle en histoire ! Pourquoi changer quelque chose d’universel et qui marche parfaitement ? C’est accessible à tous et pratique. Que voudrais-tu faire pour remplacer les livres ? Les moldus utilisent plus leurs portables que les livres. Mais ici, il sont inutilisables et il y a sûrement de bonnes raisons. Les livres sont amplement suffisants et la technologie n’a pas tellement lieu d’être ici tu ne pense pas ?

Je réfléchis avant d’en rajouter une dernière couche.

- Et puis quand bien même, rien ne vaut la sensation du grain du papier sous ses doigts. Comparé à un vulgaire boîtier électrique, la question ne se pose pas pour moi ! Enfin après tout, chacun ses goûts, chacun ses envies, chacun son avis.

Je finissait sur un sourire. Je ne voulais pas avoir l’air de forcer et dire que ce que je disait étais vrai et le seul qu’il fallait écouter. Non, loin de là ! Je détestais les mal-entendus ou les disputes et n’avais aucune envie d’en commencer un avec une personne que je venais juste de rencontrer et que j’appréciais ! J’étais curieuse de connaître son avis sur la question.

- Je t’ai donné mon opinion, à toi de me donner le tiens !

C’était vrai, mon livre était cruel, !
la fille souffrait et se débattait comme une forcenée. L’histoire était triste mais c’était poignant et beau. Je la plaignais alors je l’accompagnais dans son histoire pour voir sa libération. Je ne voulais pas que dans mon esprit elle reste enfermée. Alors je lisait son ascension vers la sortie de son monde. De son coma.

- Oui... c’est cruel mais si je ne lis pas ce livre, elle restera dans ma tête une éternelle recluse et je ne veux pas qu’elle me reste ainsi c’est pour cela que je finirais cette histoire à tout prix. L’histoire est super donc peut importe, je la finirais.

Un livre pas trop triste... qu’est-ce que je pourrais lui conseiller ? Eragon était un peu long mais c’était une très bonne série. Un peu gros c’est vrai. Mais c’était un livre que j’avais beaucoup aimé.

- Si je devais te conseiller un livre je te dirais d’essayer Eragon. C’est un peu long, un peu gros mais c’est un super livre que j’ai beaucoup aimé. Bon bien sur, c’est dur de trouver un livre d’aventure sans tristesse, déception et ou batailles. Pour l’instant, c’est tout ce que je vois. Peut-être pourrais-tu le trouver ici ? Mais c’est bien aussi les BD !

Je me tournais d’un quart de tour pour continuer à chercher, prêtant une oreille attentive à sa réponse.

Les portables, magie ou science? Quand on voit tout ce qu'on peut y mettre dans ces boitiers et, parait-il, même discuter avec des personnes de l'autre bout du monde, on pourrait croire à de la magie. Mais si ils ne peuvent pas fonctionner à Poudlard, c'est que c'était de la science.

- Je pensais plutôt à l'utilisation de pensines miniaturisées, pour faciliter le stockage et la distribution, que d'ordinateur ou d'une autre technique moldue. Je préfère la magie à la science pour pleins de raisons.

Il réfléchit ensuite à ce qu'il pourrait préférer entre papier et ordinateur mais il était ignorant sur toute la ligne.

- Ce n'est pas facile pour moi d'avoir un avis sur la question entre choisir entre un portable et un livre. Nous vivions sans ordinateur à la maison et je n'ai jamais lu de roman. Je ne sais donc pas si le grain que tu ressens me fera le même effet. Mais que préférerais tu entre lire un bon livre sur un ordinateur et lire un mauvais livre en version papier?

Il écouta ensuite la jeune fille parler du livre qu'elle était occupé de lire. Il n'avait pas de peine à la comprendre car il se reconnaissait dans la lecture de ses bandes dessinées. Ethan répéta le nom du livre qu'elle lui avait conseillé. La taille d'un livre ne lui faisait pas peur. Du moment que l'histoire le captive, c'est tout ce qui pouvait bien compter.

- Eragon. Je vais essayer de le trouver ici. Si pas, je demanderai à ma maman de le trouver. Je pourrai te dire ensuite si moi aussi je deviens un accro au grain du papier.

Le jeune Poufsouffle ne faisait absolument pas attention de l'endroit où ils se trouvaient. Ils auraient pu être sur le Chemin de Traverse que ça n'aurait pas fait de différence.