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14 févr. 2019, 22:08
 RPG++  Severus and Lily  PV H. Rolanbri 
On croit qu’il est réservé aux autres, ou aux livres.
On se croit indemne.
On.
.


Depuis quelques temps, à vrai dire une éternité, bien qu’elle fût parfaitement capable d’en estimer la durée exacte, Circéia se savait traversée par des lignes de force nouvelles. Les mots, ces outils si dérisoires, les idées, projections de ses calculs échiquéens… plus aucun de ses amis habituels ne semblait en mesure de l’aider.  La partie du Château dévolue aux Serpentards était devenue pour elle une immense salle de torture. Trop de gens à éviter, et pour certains depuis un long temps. Trop d’individus mais surtout… un. Ne parvenant que très rarement à se contenir quand il était dans les alentours, elle fuyait. Une habitude, triste manie pour qui ne sait pas regarder la vérité en face. Mars était un mois très pluvieux cette année et c’était une bonne chose. De grosses gouttes frappaient régulièrement les vitres de la bibliothèque si bien qu’elle n’avait pas à subir un silence qui lui aurait pesé, rongeant son âme qui n’en avait pas besoin. Quand on n’a pas d’amis, on ne peut pas se confier.  Des gens proches, elle en avait certes… mais peut-être pas au point de parler de cela. Il lui sautait aux yeux comme une évidence que le silence était la seule alternative. Mais ses pensées la hantaient.  Tapie là, au fond de l’immense pièce, elle croyait se réfugier dans le travail. Et cela était plutôt efficace, les devoirs avançaient quand bien même ils étaient diablement longs et pour certains aléatoires quant aux réponses à rédiger. Tant pis, elle prenait des risques en osant toujours plus d’analyses audacieuses. Ce sentiment de puissance né du savoir magique qui l’animait chaque jour un peu plus constituait un parfait rideau intime entre deux elle qu’elle préférait ne pas imaginer. Circéia ALEKHIN étudiait, lisait, mémorisait. Elle occupait une immense majorité de son cerveau mais plus elle comprimait cette partie dont elle ne voulait pas, plus cette dernière explosait quand l’adolescente perdait sa vigilance, même pour un instant. Travailler, travailler encore, construire son savoir, concentration, visualisation, grand chaudron, baguette vers le haut puis à droite, Vénus en Mercure dans le troisième cercle…
Travailler, pour se sortir d’étranges idées et surtout des émotions devenues incontrôlables. Il lui arrivait de modifier son trajet jusqu’à faire de grands détours insensés, tantôt pour espérer, tantôt pour éviter. Sa vie n’avait plus aucun sens s’il était question de décrire cette partie d’elle refoulée, qui ne demandait qu’à exploser le moment venu. Vite, aller à la volière, pour espionner, voir qui sort des serres, voir sans être vue. Là, pas là, présent, absent.
Quelle idée avait-elle eu de lui tendre la main aussi clairement pour cette fête idiote ? Non, elle ne pensait pas cela. Juste… le destin l’avait placée face à une position dont elle ne possédait aucune clé. Parfois, les pièces sont tellement singulièrement disposées que l’on n’a aucune idée de la manière de s’en dépatouiller. Surtout ne pas se trouver face à lui, surtout pas ici. S’il venait à passer, il devrait s’installer face à elle. Il ne restait que deux places. Et Circéia était un compagnon de table que les gens évitaient autant que faire se pouvait. Si le chat entrait, la souris serait prise au piège. Et l’on ne peut pas toujours fuir en quelques secondes, surtout quand une pile de livres ouverts vous entoure comme un paravent dérisoire. Et puis… par tous les sorciers, Ivanovna était dans la bibliothèque. Elle comprendrait, dans l’instant. On ne peut pas mentir à sa sœur. C’est une chose impossible. Encore plus entre deux sœurs, elle était persuadée d’être au bord du précipice.
« Pour le sort spécialis revelio… »…Pff, impossible de se concentrer vraiment. Elle venait de changer de plume mais cela n’avait aucun effet. Regarder partout autour, se lever pour chercher elle ne savait quoi, un livre de plus, une réponse qu’elle connaissait déjà, s'assurer qu’il n’était pas là, qu’elle était encore au calme. Alors qu’en elle la fusion était désormais permanente. Une centrale nucléaire, oui, c’était une bonne image, cette monstruosité moldue au pouvoir gigantesque, effrayant. Circéia avait un cœur en forme de réacteur de centrale nucléaire. Elle était hautement toxique, pour elle-même et sans rémission possible. En cet instant, elle serra les poings comme pour chercher un point, de compression, permettant de laisser échapper une vapeur brulante, paradoxe. Mais rien ne venait. Encore un effort, juste un petit effort et elle s’envolerait comme une baudruche pour atterrir elle ne saurait où.
« Il ne faut surtout pas confondre Reducio et… »
Non, décidément… Alors elle alla vers les rayons dénués de magie. Ou seuls les mots pouvaient en créer, par leur agencement, leur rythme, les sonorités et plus que tout… le sens. Passant en revue des dizaines de romans dévorés par ses grands yeux noirs, elle sentait un fluide nouveau relier certains personnages et cet amas de chair sorcière qu’elle constituait.
Une infime partie de ce qu’elle avait lu lui était désormais davantage accessible. Infiniment petit, infiniment puissant.


Add-on : Ce RP prend place à un moment précis de l'adolescence de Circéia. il est clair qu'elle est en cinquième année. Mais elle n'est pas inscrite dans la chronologie. Y répondre est s'engager sur un chemin elliptique qui pourrait être problématique mais je dois cette réalité à tous. Le RP est d'ores éte déjà classé dans sa vie réelle, c'est un indicateur fort. Mais ici, bien des choses peuvent s'imaginer, on est à Poudlard.
Dernière modification par Circéia Alekhina le 25 sept. 2019, 16:25, modifié 3 fois.

Diplômée de l’ISDM => naturellement charismatique.
Vivre sans faire de mal à personne qu'à moi-même...

16 févr. 2019, 11:01
 RPG++  Severus and Lily  PV H. Rolanbri 
.
Je.
Je pense.
Je pense donc je suis.
Non.


Image



Je suis là. Là où tu n’es pas. Là où tu es. Mes mots sont la force de mon esprit. Tu les crois, jusqu'à ce que je te fasse douter. Je ne suis qu’en deuxième année. Deuxième année sur sept si l’on compte bien, ou même plus, car je pourrai faire quelques études. Mais je suis trop jeune. Trop jeune pour m’aventurer dans le chemin qu’est le futur. Ma deuxième année... hier je n'étais qu’en première année, avant hier j'étais au berceau. Demain je serai diplômé, après-demain je serai dans un métier quelconque, et dans une semaine, je serai mort. Mais encore une fois, je suis trop jeune. Trop jeune pour me glisser dans les méandres que forment mon destin. Et pourtant, je ne peux pas y échapper.

Alors, à défaut, je me glisse autre part. Autre part. Je suis là. Là où tu n’es pas. Là où tu es. Je suis en réalité en cours. Enfin, mon corps y est. Mon esprit quant à lui vogue bien autre part. Autre part. Mon esprit part à sa recherche. Elle. Elle qui est en cinquième année. Elle. Elle tout court. Son nom est un secret. Même si vous m’implorez, mon cœur ne lâchera pas ce secret. Pas tant que je ne lui aurai pas dis à Elle. Mon corps fait des gestes, mais je ne le suit plus. Pendant que ma machine écrit sur du parchemin des mots qui n’ont ni queue ni tête, mon esprit vogue. Il vogue sur une mer. Un océan même. Et cet océan change la même chanson, les marins subissent les cris des sirènes. Je vole vers le cris de ma sirène. Ma sirène. Cela ne lui plairait pas, je pense. Car oui, je pense que si jamais elle avait à avoir un surnom, ça ne serait pas lui. Non, ce surnom, je lui murmurai a l’oreille, j’en rigolerai, je le crierai là où elle seule pourra m’entendre.[/i]

Clac.
Fin du cours.

Pourquoi ? Pourquoi me sortir de ma rêverie ? Pourquoi m’arracher à ce plaisir ? Je ne sais pas. Ma machine se met en route. Pied, un autre. Je marche tel un automate dont la clé s’est perdue. Je crois même l’avoir perdue à la bibliothèque. Alors, ma machine se continue sa route, pied, un autre. J’y suis. Toutes les tables sont prises. Toutes. Mais, il y a des chaises vides. Des chaises qui n'attendent que la présence de quelqu’un pour que leur fonction première soit achevée. Jusqu’à ce que la personne s’en aille. Et qu’une autre prenne sa place. Cycle. Alors, je suis le cycle. Je m’installe à une table. Une table jonchée de livre en arc de cercle. Cet arce de cercle, cette muraille invisible qu’elle s’est dressée. Evidemment, elle n’est pas là. Elle s’est cachée. Me fuit-elle ? Peut-être. Ou alors, elle ne me fuit pas moi. Elle fuit la réaction des autres, elle fuit ce qui n’est pas avouable. Elle fuit ce que nous ne nous avouons pas. Pas. Pas tout de suite. Ou alors jamais. Mais jamais serait avec un goût d'inachevé. Je la repère assez vite, ses cheveux la trahissent. Alors je la vois, cette rose, cette rose à peine posée dans ses cheveux. Cette rose qui est à gauche de son visage angélique. Je porte la même. La même rose sur ma poitrine. Mes cheveux n’avaient pas eu le temps de poser leur candidature, d’un geste sur, ses doigts s’étaient posés là, sur mon cœur. Sur mon cœur qui n’avait cessé de palpiter à un rythme dont je ne soupçonnais l’existence. Il n’y avait presque pas eu de mots. Seuls le moment, les moments avaient comptés. Le silence gestes. La rose aussi. Ça, c’est le lien. Le lien qui unissait au delà des choses. Alors, je m’approche d’elle. Elle tente de lire un livre, mais elle a l’esprit ailleurs. Ses doigts fins triturent les pages jaunies d’un roman. Pas un manuel, un roman. *C’est avec elle que je veux écrire mon roman. Le roman de ma vie, l’épopée d’une âme divisée en deux cœurs.* Je ne suis qu'à quelques mètres, elle ne m’a pas encore vu. Alors je siffle doucement dans la bibliothèque silencieuse. Je siffle doucemnet cette mélodie. Cette mélodie que j’ai inventé...

Une infime partie de ce que j’avais pu lire m’était désormais davantage accessible. Infiniment petit, infiniment puissant.

Hugo Rolanbri-IIème année
Joueur de Quidditch. Artiste à mes heures perdues.
η σιωπή είναι χρυσή

16 févr. 2019, 21:03
 RPG++  Severus and Lily  PV H. Rolanbri 
Les pulsions ne dépendent pas de l’enveloppe. Elles sont fondées sur l’intérieur. Que sont les années à l’âge adulte ? Deux, trois, quatre… rien de plus. Alors même pour elle. Deux, trois, quatre… ou une. Elle ne voyait pas bien, c’était une illumination, un paradoxe pour les autres. Mais pas pour elle. Les années sont des pièges, comme s’il fallait impérativement se correspondre en tout…
Devant elle, finalement, le garçon était venu s’asseoir. Une comédie dramatique, sans chœur ni spectateurs. Un huis-clos. Les yeux de Circéia s’étaient refermés d’un coup. Ce n’était ni le moment ni l’endroit. Elle préférait laisser croire à l’indifférence. Mais s’il était question d’estimer sa capacité de travail en l’instant, on était à… 1%. Toute son énergie passait dans la mise en scène, le jeu d’actrice. Elle s’y entendait pour ne rien laisser paraître, depuis le temps que Sergeï lui avait appris à ne rien montrer durant un match. Même dans une situation désespérée, et c’était bien de cela dont il fallait parler, elle savait garder sa nervosité pour elle.
Mais la centrale chauffait à en rougir de feu. Il était là, comment les autres pouvaient-ils se douter de ce qui se tramait ? Qu’ils ne soient pas tout à fait du même âge avait des avantages car ce duo improbable ne tenait pas la route. Lui, pas vraiment sérieux, pour le peu qu’elle en savait. Et elle, symbole à pleurer de la droiture et la raideur, caricature de l’élève plongée nuit et jour dans les parchemins. Il paraît que les dragons les plus dangereux sont les dragons électriques, décidément, elle était pourchassée par les métaphores énergétiques… Ne surtout pas le regarder, pour ne donner aucun indice à l’ensemble des élèves, les plus studieux de l’école. Ceux qui cancaneraient le plus méchamment cela allait sans dire. Une longue digression particulièrement compliquée sur les astres l’aida à s’évader pour quelques minutes.
…Mars dans la troisième partie Ouest de la galaxie, si Jupiter croise sa course en même temps  que Vénus est en "éruption", mais dans le même hémisphère sidéral, alors les probabilités de conflit sont décuplées…
Ses sourcils se cabrèrent, Circéia détestait les problèmes posés selon des constructions mathématiques. Elle savait pouvoir les résoudre mais quelque chose la bloquait. Et du coup elle ne parvenait jamais à trouver la solution. Le problème se révélait géométrique. Et Circéia avait du mal avec les projections. Son père ne comprenait pas comment un cerveau pouvait élaborer des stratégies si complexes et ne rien entendre à la géométrie. C’était ainsi.
… sont décuplées… Une mouche passa devant elle. Le genre de mouche de début de saison, pas très vivace mais plutôt agaçante. De celles vous narguant comme si elle vous disait « coucou, nous revoilà pour huit mois… ». Plus la mouche bougeait sous son nez, moins la Serpentard parvenait à penser droit. Impossible. Elle la chassa de sa longue plume. Mais celle-ci revenait sans cesse, manifestement attirée par l’odeur de l’encre lilas qu’utilisait la jeune fille. Une bavure sur le parchemin après, elle finit par lâcher sa plume. Et attendre. Bientôt, il lui suffit de prendre un gros livre et l’aplatir contre la table dans un geste d’une violence sonore peu commune. Elle ne l’avait pas simplement tué, la mouche était écrasée, pulvérisée, rayée du monde des vivants. Donation au monde intérieur de Circéia ALEKHIN, offrande à sa détresse.
Tous la regardèrent alors. L’encrier venait de cracher le peu de contenu qui lui restait, et le tout se répandait déjà sur les livres. Un tergeo plus tard, qui ne se fit pas attendre croyez-moi, elle avait déjà réparé une partie du mal mais les yeux désapprobateurs étaient légion.

- C’est vrai quoi, elle était pénible !

Une véritable déroute sociale. Cette fois, elle ne put faire autrement que croiser son regard. A quoi pouvait-il bien penser à ce moment précis ? Le pire étant qu’elle n’avait pas trouvé mieux que de s’installer de nouveau, comme si rien ne s’était passé. Comme si elle ne venait pas de faire perdre 10 points à sa maison.
Elle attendit, que lui se remette à son travail, qu’elle puisse essayer de le dévisager pour voir. Pourquoi lui, bon sang, quel était le sens de tout cela ? Par moments, il prenait des airs sévères, le monde de dépendre d’une pensée qui n’était pas encore accouchée. Ce garçon avait décidément quelque chose. Et ce mystère l’énervait mais son corps venait déjà de le faire. Tant pis pour la mouche. Mais le chat avait pris place. Et la souris se retrouvait totalement paralysée.

- Tu n’as pas choisi la meilleure table je crois.

La douche… donnée avec douceur dans la voix, l'inverse de sa volonté, l'inverse de ce qu'elle pensait aussi, trop de contradictions, c'était affreux... mais pourquoi donc venait-elle de donner le bâton de la mort à Hugo ?

Just to remember that once, once we were loved

Diplômée de l’ISDM => naturellement charismatique.
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06 mars 2019, 10:43
 RPG++  Severus and Lily  PV H. Rolanbri 
.
Je.
Je pense.
Je pense donc je suis.
Non.

.
J’.
J’ai.
J’ai donc je suis.
Non.

.
J’.
J’ai.
J’aime.
J’aime donc je suis.

La Sirène retentit dans mon esprit, je suis envouté. Encore une fois. Ses non-mots m’attirent. Un insecte veut interrompre notre ballet silencieux. Enfin, un ballet, elle ne me regarde pas, concentrée sur un devoir. Concentrée, ce mot me paraît dérisoire, elle ? Concentrée ? A ce moment précis ? Je n’y crois pas. Mais à la manière des joueurs de Shakespeare elle joue son jeu. *Encore un. Encore un jeu* Tu sais, je veux bien être ton Roméo cette fois-ci, mais ne te trompes pas, à la fin je ne mourrai pas. Le jeu de l’acteur. Zeus ira-il séduire la belle Aphrodite ? Un conflit nouveau ? Je ne sais guère. Je regarde innocemment autour de nous. Mais je reste. J’attends de voir jusqu’où ira-t-elle. Jusqu’où tiendra-t-elle. Je veux connaître ses limites mieux que je ne connais les miennes. Je veux devenir l’explorateur, celui qui, le premier, franchit la latitude 0 et la longitude 0. Le premier à avoir bravé cette liasse de lianes noires. Juste pour attendre son front. Je veux être le premier à descendre encore, qu’elle doives loucher pour le voir. Je veux être le premier à grimper le haut de cette montagne qui fait figure de sommet sur les têtes de chacun. Mais mon Everest à moi, c’est le sien. Et je veux redescendre encore. Encore. Encore. Me poser. Poser mes lèvres...

Mais ça, ça, vous n’avez pas à le savoir. Ça, je n’ai pas à la savoir, mais moi, à votre différence, je le saurai à un moment, je le voudrai à un moment, pas tout de suite. Ferais-je ? Ferons ?

Le livre s’abat avec force. La mouche est morte. L’insecte est frappé par l’innocence de celle qui me fait face. Je la regarde à nouveau, tout le monde la regarde.

Elle a raison. Sauf qu’une vie est une vie qu’elle soit pénible où non. Je ne dis rien. J’aurai fait pareil. Totalement pareil. Car lorsque je joue, l’on ne me dérange pas. Mais faire cette action signifie arrêter de jouer, car l’on tue. Donc elle a arrêté. Son actor momenta est finit. Mon jeu aussi alors. Parce que je rêvais. Je rêvais éveillé. La tête vide. Le cœur plein. Mais j’avais l’impression que ce coeur plein contenait un océan un océan d’émotions. Et que dans cet océan se noyait Circéia. Sa main d’une blancheur extrême sortait de l’eau. Le corps se perdait dans les profondeurs. Elle coulait devant ce trop. Première traversée, le Titanic était perdu. À moi, petite chaloupe d’aller sauver son occupante. À moi d’aller. Je tend ma main vers ce bout de chair qui sort de l’eau...

Je. N’ai. Pas. Choisis. La. Meilleure. Table. Elle. Crois.

La main se replie. Elle se noie.
Alors que dire.
Que faire.

Analyser.
Alors j’analyse.
Son regard. Sa voix. Sa posture.
Elle est trop *douce.
Elle ne dirait pas ça avec douceur.
Elle dirait ça avec hardiesse, brutalité pure,
Si elle ne voulait pas de moi.

Alors, c’est qu’elle n’avait pas fini, son jeu d’acteur n’était pas fini. Elle veut éviter les regards, éviter les autres, les colporteurs d’information. Ces hordes d’élèves qui pourrissent la vie privée des autres. Elle a raison. Peut-être vais-jouer moi aussi. Peut-être, mais je n’aime pas les faux-semblants. Et pour pour se cacher ? Serions-nous trop *différents ? Aux yeux des autres, sûrement. Et ils se feraient un plaisir de l’ébruiter.

Alors je l’observe encore un peu. Dans l’espoir de la voir bouger, pour le plaisir de la voir tout court. C’est elle. Elle.

Désespérément besoin de cela.

C’est un nouveau monde. Que je ne connais pas. Je suis explorateur cécilien. Anagramme. Langue étrangère. Je joue encore dans ma tête. Je joue à l’infinie pour elle. Jouer. Tout ça n’est que stratégique, avancer sans que l’autre ne voit ta stratégie. Pourfendre sa défense, le retrancher dans ses limites. Et lui couper la tête. Avec un bruit mat. Mat. Échec et mat.

Les échecs. Elle aime sûrement ça. Car son jeu d’acteur est parfait. L’actrice aux échecs. Je veux voir ça.

« La meilleure table c’est celle où tu sera. C’est celle où tu es. »

« Tu as un jeu d’échec ? »


Quitte à me faire battre a plate couture, je l’aurai obligé à sortir de sa tour.


“Je lis dans ton cœur et ton cœur est mien.” Tom Elvis Jedusor

Hugo Rolanbri-IIème année
Joueur de Quidditch. Artiste à mes heures perdues.
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06 mars 2019, 17:14
 RPG++  Severus and Lily  PV H. Rolanbri 
1-43 => 2-20 : OFFERTS AU MOIS DE MARS

Plusieurs manières d’arriver à nos fins existent. Certaines sont expéditives, radicales même. On peut y voir la force de ceux qui n’hésitent jamais, quelque soient les circonstances. Et d’autres, sans doute moins nombreux,  ont des manières.
Tout l’intérieur tremblait, on aurait dit le transsibérien par grand vent. Le garçon ne manquait ni de classe ni de retenue. Ils étaient rares les élèves osant aborder Circéia, qu’ils croyaient encore ALEKHIN, et complètement inconnus les audacieux à lancer le sujet des échecs avec elle. Depuis un petit tournoi amical qu’elle avait remporté en laminant toute l’école, plus personne n’osait se frotter à elle. Et comme la salle sur demande lui fournissait ce dont elle avait besoin en adversaires de valeur, elle ne pratiquait plus les échecs avec des gens de son âge. Or les échecs, sorciers comme moldus, sont d’abord un jeu. Et ici même fut le génie du garçon. Hugo lui avait proposé de jouer aux échecs. Tous les deux savaient qu’il perdrait. Mais là n’était pas la question. Il lui avait dit bien des choses avec une seule question : je te connais, je suis là pour toi, je me donne, en pâture s’il le faut. Circéia s’attendait à une réplique gentille, comme ses premiers mots. Mais il n’avait pas tardé à briser la glace. Cet Hugo se révélait très habile, et Circéia, qui se garderait bien de le lui dire, aimait cela. Surprise mais pas prise au piège. Libre, toujours, d’accepter, de refuser. Ses yeux cherchèrent les yeux d’Hugo. Il était extrêmement rare de sa part de soutenir si longtemps le regard d’autrui.  Une seconde plus tard, elle avait sorti son jeu et commençait de placer les pièces.

-Je peux t’apprendre si tu veux.

La maladresse était énorme. Et elle ne mit pas longtemps  à la comprendre. Il venait d’être d’une grande gentillesse et elle lui répondait par un propos aux frontières du mépris. Dans sa famille, on avait toujours éduqué les enfants de sorte qu’ils aient une phrase d’avance, toujours voir le coup d’après. Proposer une partie était l’entendre à coup sûr dire qu’il était nul, qu’il n’arriverait à rien. Aussi avait-elle dans la tête de l’aider à vaincre ce sentiment.

- Pardonne-moi Hugo. Je ne voulais pas dire ça….

Dans ce genre de situation, on finit rouge comme la braise ou on quitte les lieux. Mais elle savait que partir n’était pas possible, l’instant d’avant déjà elle en avait fait le constat. Après tout, rougir, c’est une réaction naturelle. Et sa maladresse justifiait qu’elle soit un peu punie.

- Jouons !?!

Les pièces avaient été alignées avec grand soin. Car une fois la partie commencée, on ne pourrait plus les toucher sans devoir jouer le coup. Circéia était maniaque quant à la position des pièces. De l’ordre, dans les cheveux comme sur l’échiquier. Pour la face intérieure d’elle-même, mieux valait ne pas en parler. Les regards alentour se braquaient tous sur le jeu, plus ou moins interdit dans ce lieu précis mais les autorités laisseraient sans doute la Serpentard montrer pour une fois ses talents.
Elle sentait bien le vent la pousser au dos. Circéia aimait être avec lui, sa présence la portait. Etre à ce point à l’aise en devenait indécent. Une protection semblable à un sort qu’elle connaissait bien lui paraissait exister quand il était proche d’elle. Rien de mal ne paraissait devoir arriver dans ces conditions. C’était décidé. Si elle gagnait, elle lui donnerait un baiser. Stupéfiante manière d’intéresser la partie, comme la décision de sauter à l’eau, se mettre en situation de devoir le faire. La bascule venait de s’opérer en elle.
Dès lors, restait au garçon à accepter le challenge. Lui ne savait pas mais s’il disait oui à la partie, il gagnerait dans tous les cas. L’adolescente ne verrait pas les choses ainsi, elle ne calculait plus en vérité. La violence de la passion de vivre venait de l’enflammer. Et s’il regardait Circéia, il verrait des yeux impatients de la suite.
Elle attendait sa réponse sans douter un instant qu’il accepterait les blancs.
Dernière modification par Circéia Alekhina le 20 mars 2021, 19:44, modifié 1 fois.

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07 mars 2019, 19:25
 RPG++  Severus and Lily  PV H. Rolanbri 
« .

L’aimant est comme la Terre.
Il a deux pôles.
Si on coupe cet aimant, on se retrouve avec 4 pôles.
Si on coupe ces deux moitiés aimants, on a 8 pôles.
Et ainsi de suite.
La nature est telle que la Terre a un pôle Sud et un pôle Nord.
La nature est telle qu’un aimant à un positif et un négatif.
Le plus n’existe pas sans le moins.
Le moins n’existe pas sans le plus.
Et moi je suis le moins de ce monde. De cet Terre. De cet aimant.

J’ai démontré scientifiquement que
Je n’existe pas sans toi. 

. »




Après la science, les mathématiques. En fait, c’est un peu une science les mathématiques, une science Moldu qui plus est. Mais j’aime les maths. La complexité. J’ai une fois tenté de trouver la diagonale d’un carré à l’aide de deux de ses côtés. En tout cas, j’ai essayé de trouver cette formule. Je ne l’ai jamais trouvé. Enfin, pas de moi-même. Il m’a fallu attendre un peu, que je me plonge dans des bouquins de maths et que je tombe dessus, le théorème de Pythagore. Théorème, j’aime bien ce nom, il réfute et démontre à la fois. C’est avec ce théorème que j’ai trouvé ma formule, grâce à la formule de départ. Avec * en tant que carrée du nombre, je m’e suis sortit.

AB*=AC*+BC*

Alors, pour le carré, les deux côtés sont égaux. Donc j’avais AC=BC. Ce qui le donnait.

AB*=2AC*

Je remplaçait le AC comme étant un quelconque côté. Puis je mettait la racine avec un grand V.

Et voilà ma formule.

V2c*.

Racine carré de ceux cotés au carré.

La boucle était bouclé, j’avais trouvé ma formule pour trouver la diagonale d’un carré. Mais il m’avait fallu Pythagore. Je n’avais pas réussi seul, mais j’avais réussi.



Les échecs c’est mathématiques. Mais je n’ai jamais réellement essayé d’y mettre des maths. Je n’ai pas tenté de trouver une formule pour gagner. Trop de coups. Trop de variables.

Circéia parle. M’apprendre. Oh ! Mais je sais déjà jouer. Je ne suis pas le meilleur, pas le plus aguerri, mais je connais bien le jeu, dans le passé, les gosses ne comprenaient pas comment je pouvais m’intéresser à un jeu si complexe. Mais j’avais adoré. Alors, je voulais bien affronter Circéia, au risque de perdre.

Le plateau est sortit, les lignes sont parfaites. Huit cases sur huit cases, soixante quatre cases au total, trente deux cases blanches, trente deux cases noires, équité parfaite.

Je souris. Elle s’excuse, elle comprend que je connais sûrement déjà les règles, que je prend le risque de jouer contre elle. Je souris à nouveau.

« Pas de problème. Ne t’inquiètes pas. »

Les pions se placent un par un. Avec une minutie incroyable. Je la regarde. Ses gestes son précis. Les cavaliers sont au centre de leurs cases. Les tours, les fous aussi. Je place la reine et puis le roi. J’ai toujours trouvé étonnant le fait de placer la reine sur sa couleur, on se retrouve avec un jeu différent selon la couleur que l’on choisit. Pour les noirs, la reine se trouve à droite, pour les blancs elle se retrouve à gauche. Étonnant. Les reines se font toujours face, les rois aussi. Le jeu est prêt. Dernier ajustement. Tout doit être parfait.

« Je peux prendre les noirs ? »

Elle acquiesce. Les noirs. Je ne sais même pas pourquoi je les préfère aux blancs. Sûrement car je sais qu’on ne peut pas trouver de la pureté partout. Parce que le monde n’est pas blanc, que je le sais par mon expérience. Je ne sais pas, je préfère les noirs. Comme ça, nous serons gris. Mélange de couleur, métissage de coutume. Tourbillon d’âme. C’est risqué, mon choix est risqué. Elle commence, elle a un coup d’avance. Je vais devoir me défendre mieux que je ne me suis jamais défendu. Et me glisser tel un serpent dans son jeu, y poser une bombe à retardement. Et au moment où elle voudra gagner, je la ferait exploser. Quitte à perdre. Il faut montrer que je sais me battre, montrer que je sais faire. Montrer que j’ai anticiper.

Alors, je vais la laisser débuter. Cette partie sera. Et il n’y aura pas de perdant. Car je gagnerai ce moment passé avec elle.

Je la regarde. Ses yeux brillent. Elle veut que l’on débute.

Je l’invite à jouer.

« À toi. »

Hugo Rolanbri-IIème année
Joueur de Quidditch. Artiste à mes heures perdues.
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07 mars 2019, 21:34
 RPG++  Severus and Lily  PV H. Rolanbri 
Il ne fallait surtout pas le prendre de haut. Maitriser ses propres gestes dans le but de donner une image ronde. Les filles ont cet instinct de la pose. Circéia ne faisait pas exception. Sans le savoir, elle était jolie tout d’un coup, d’autres diraient désirable mais eux deux ne le savaient pas. Hugo préférait les noirs, à raison car après tout, leur défaite est prévisible, étant le résultat théorique du déséquilibre. Commencer est un avantage. Choisir le terrain. Décider. Une ouverture exotique ? Ou une ancienne ? Un choix éculé ou de quoi montrer qu’elle se moquait de lui… c4, une anglaise… pourquoi pas.

Elle avança le pion c en prenant soin  de ne pas le regarder. Circéia ne craignait pas la déstabilisation. Il en faudrait beaucoup pour qu’il la batte. Et personne ne s’y trompait. Le jeu était ailleurs. Dans les regards, les mains posées, les lèvres imperceptiblement souriantes, avides de la légèreté du moment. Il ne jouait pas trop mal et il lui était agréable de ne pas avoir à trop retenir ses coups pour éviter l’humiliation. Il était presque amusant de chercher à redresser pour lui les erreurs et laisser demeurer un semblant de tension. Circéia ne s’en rendait pas compte mais autour d’eux, une attention s’était installée, les autres élèves, les uns après les autres, s’étaient mis à regarder ce spectacle. Des poussières de lumière tournaient autour de l’échiquier, une zone franche, délestée des pesanteurs. Dans l’air, une timide électricité se mettait en place. Puis l’intensité monta, quand elle annonça pour la première fois.

- Echec.

Le mot avait été prononcé tout bas, une confession, presque une demande de pardon. Elle ne le voulait pas, pas si vite, il fallait maitriser le temps, se donner le temps. Se donner… Lui n’avait pas bougé beaucoup, sans doute analysait-il que la mort interviendrait dans trois, au mieux pour lui cinq coups. C’en était fait. Elle avait encore deux ou trois minutes avant de passer à l’acte. Puisqu’elle l’avait décidé, cela se ferait. Etonnante situation.  Depuis la rose, elle le savait. DxTh8. La chose venait de se réduire, deux coups et c’en  serait fait du Roi noir. Cette fois, il n’y pouvait plus rien. Mais elle était impatiente. Allez Hugo, déplace ce fou puisqu’il est le dernier à pouvoir ralentir la chute. Qu’attends-tu ? Je dois honorer ma promesse alors sacrifie ce fou, tu n’as pas d’autre choix. Il ne bougeait toujours pas, peut-être appliquait-il le théorème « vérifie chaque pièce avant ». Mais même cela ne lui permettrait pas de faire durer indéfiniment. Il prit la pièce dans sa main. Et sachant que c’était la fin, il l’amena vers la case g8. Mais Hugo Rolanbri ne put jamais la poser.

Circéia interrompit le geste, prit la main d’Hugo, plus grande que la sienne malgré le décalage de l’âge. Alors elle glissa ses doigts entre les siens et serra un peu. En se dressant de sa chaise, elle attira la main à elle, imperceptiblement. C’était un mouvement nécessaire, pas quelque chose de calculé. Il fallait le faire pour continuer de le tenir. Ensuite, penchée vers lui, le fou entre leurs doigts, elle avança encore. Et vit ses yeux de près, et puis ne les vit plus. Lèvres contre lèvres, un baiser léger, qui aurait sans doute entrainé la liesse générale dans un autre contexte. Mais ils travaillaient à la bibliothèque, entourés de gens sérieux, médusés par ce qu’ils voyaient. Et plus personne ne tourna une page, un silence de cathédrale diraient les moldus. Des vagues de frisson en tempête dans son corps de petite fille, encore petite mais plus vraiment fille. Elles prennent, faisant mine de se donner.
Ses oreilles la brulaient, tout en elle avait pris feu quand il avait dû renoncer à la victoire. Une autre Circéia lui aurait sauté au cou mais elle ne savait pas faire ce genre de choses. Déjà, une telle démonstration, c’était son maximum.  Ensuite, les yeux, à nouveau. Les yeux d’Hugo.

Diplômée de l’ISDM => naturellement charismatique.
Vivre sans faire de mal à personne qu'à moi-même...

12 mars 2019, 18:03
 RPG++  Severus and Lily  PV H. Rolanbri 
Je vous conseille d’écouter en même temps de lire si vous le pouvez...

Le jeu toujours et encore.
J’en suis subjugué. Coup après coups. Je prend des pièces, elle m’en prend d’autre. Je pourrai me faire illusion, me dire que nous sommes à pied d’égalité. Mais non, c’est elle qui mène le jeu. Stratège que je suis, je vois qu’elle aurait pu le battre cent fois. Mes erreurs coûtent cher, je dois certaines fois recommencer à zéro, reprendre une nouvelle vie, une nouvelle stratégie. C’est dur de remettre tout à plat. Dur oui.
Je mixe entre plusieurs styles de jeu, je ne devrais pas. Je recule autant que j’avance. Je protège autant que j’attaque. Je suis la couleuvre, mais la couleuvre a décidé de se battre contre le cobra. Deux serpents qui s’en tortillent l’un contre l’autre. Cherchant à mordre tout en esquivant avec rapidité les coups de l’autre. Car la moindre erreur ferait que le venin se propagerait chez l’autre. Alors je bondit, je mord, mais mon venin n’est puissant, pas mortel, le coup ne fait qu’affaiblir. Je recule, je me replie. Un bruit me fait tourner la tête. Trop tard, je suis pris. Quatre crocs s’enfoncent dans ma chair, le venin est déjà là, installé dans mon sang, réduisant à néant mes cellules. Échec.

Déjà je meurs ma vision se fait floue, je perd plus de pièces. Peu de temps. Le poison a bientôt atteint mon cœur. Plus qu’une seconde, ultime effort de guerre, je sacrifie la dernière pièce. C’est de la folie. Oui, c’est le fou. Ma main soulève la pièce lourde, lourde de sens. Quelques micro-seconde avant que moi, couleuvre, je ne m’effondre. Puis, Antidote. Je ne me souviens plus du fonctionnement, mais la main est là ma vision s’éclaircit. Je revis. Je ne mourrai pas. Pas cette fois. La petite main me serre, le fou est entre nous, suspendu dans l’air. La folie nous lie. Car nous sommes trop improbables. Mais le temps de penser n’est pas là. Sa main attire la mienne, je dois me pencher en avant pour ne pas provoquer de rupture.

Et elle m’embrasse. On pourrait dire un smack. Ce n’est que ça, seulement cinq lettres de l’alphabet assemblée les unes entre les autres. Cinq lettres sur vingt six autres. Mais ces cinq lettres ont une puissance dont vous ne soupçonniez pas l’existence. De ces cinq lettres, je suis. De ces cinq lettres, je ferai. Ces cinq lettres provoquent un afflux incontrôlable d’émotions. Indescriptible. Trop d’interne. Pas assez de mots pour décrire. Il faudrait plus d’un alphabet pour écrire. Je ne l’ai pas, alors ma main serre encore plus fort la sienne. Passage de sens. Je transmet sans vraiment pouvoir le faire. Mais nous sommes sorcier, tout n’est pas impossible. Alors j’espère qu’elle comprendra ce que je ressens car aucun mot ne va dessus.

Nous nous écartons l’un de l’autre. Et je me souviens, ses yeux avant que son visage ne s’approche du mien. Instant magnifique. Je le revois briller, clairs, sincères, amoureux... Et je reviens au présent. La salle doit être muette de stupeur, je ne prend pas la peine de regarder autour de moi, je sens les autres me fixer tels des vautours à la recherche d’un ragot bien juteux. Mais non, je ne me retourne pas. Je l’observe silencieusement. C’est comme un duel, un duel où chacun veut donner le plus de choses à l’autre. Alors je me livre, donnant par le regard, donnant par le sourire, la main. Par le corps. La posture. Je donne.

« Faut-il les dire tout de même ? »
.
« Ces mots que l’on connaît. »
.
« Ces mots qui... ces mots... »

Inspiration. La pièce ressemble à un four, j’en transpirerai si les degrés de mon corps augmentaient plus. Je vois les oreilles des vautours se tendre autour de nous, ils veulent l’écouter cette phrase. Ils veulent. Mais moi aussi je veux l’entendre, je veux me l’entendre dire, lui dire à elle. Signature vocale. Pacte de sang. Non. Alors, je baisse la voix. Murmure seulement audible pour elle. Pacte de cœur.

« Je... je... »


Ceci est mon dernier RP. Ce RP est ce qu’il y aura de toi à moi. Dernière fois que vous me lirez sous Hugo. La tristesse m’envahit déjà. Comment vous quitter si vite ? Il y a à peine un an que je suis arrivé, comment...
C’est ce qu’il restera de moi. Instant de vie. Instant d’amour. Il y aura eu des choses compliqué, d’autres moins. J’ai pu rigoler, pleurer, réfléchir en écrivant tous mes RPs. C’est grâce à vous, à vous tous.

Circéia, le dictionnaire ne contient pas assez de mots. Je l’ai déjà dis, mais je répète et si je le pouvais, je le répèterai encore et encore. Alors j’en prend trois, trois mots. Deux n’existent pas dans le dictionnaire. Mais tu comprendra, car ça vient de toi.
Severus and Lily.







Juste un murmure. Seulement trois mots...




« Je t’aime. »

Hugo Rolanbri-IIème année
Joueur de Quidditch. Artiste à mes heures perdues.
η σιωπή είναι χρυσή

12 mars 2019, 21:52
 RPG++  Severus and Lily  PV H. Rolanbri 
Ce qui est :
Avant-propos :
La vie des forums est faite de joies et de déceptions. Je n’avais pas prévu en venant ici en août dernier faire une histoire où le personnage que je mettais en scène vivrait une romance. Et puis, les choses se sont présentées, avec une certaine frénésie et une fraîcheur porteuse. J’avais déjà eu des choses de ce genre ailleurs, et à chaque fois les écrits ont été interrompus avant. Bref, mon karma est donc celui-là… Ainsi fut ce que j’imaginais pour leur histoire, une sorte d’écho à Severus et Lily dans la saga, d’où le titre de ce topic qui dans mon esprit était le chapitre initial. Et puis… pour des raisons de légalité, le compte « Hugo Rolanbri » a été fermé. Aucune contestation possible, mon propos n’est pas là… sauf que je pensais que le personnage mourait ou disparaissait. Ce qui permettait la fin que j’avais d’abord écrite, que vous trouvez en amplificatum après les mots qui suivent, en intégralité, en mémoire de ce que cela aurait pu être si… Mais avec la décision de faire changer Hugo d’école, ce dernier post n’a plus lieu d’être. Afin de restaurer une partie de l’honneur déchu de Circéia (lol), j’ai réécrit ce qui suit pour faire rentrer dans l’ordre toute cette triste ligne scénaristique, faisant ainsi d’une possible romance dramatique une simple amourette mièvre que j’aurais mieux fait d’éviter. My bad. Je n’en veux pas à la personne derrière Hugo, c’est moi qui ai été stupide. On ne peut pas tout réussir et ce pan de la vie de Circéia aura été un échec. Je tenterai par saupoudrage de le diluer dans le reste de son histoire comme une défaillance qui lui aura beaucoup appris. Nous verrons.
Ainsi, le titre n’a plus grand chose à voir avec le contenu. Pardon aux gens qui viendraient pour retrouver l’esprit de cette magnifique histoire d’amour impossible si parlante aux enfants, voyez, j’ai fait ce que j’ai pu mais n’est pas Lily qui veut. Retrouvons donc à présent les affres de la jeunesse éconduite et cette tentative dérisoire pour…. Mais no spoil. Bonne lecture, et merci à tous ceux qui ont le courage de nous suivre jusqu’au bout de nos turpitudes…
Mains tremblantes de Circéia
***


Puisqu’il était acquis qu’elle ne le reverrait plus, Circéia devait décider. Fidèle à sa promesse ? Fidèle à ses principes ? Devant plier face aux réalités ? Allait-elle attendre toute sa vie un geste hypothétique de la part de celui qui n’avait même pas pris le temps de lui donner un dernier signe de son existence ? Cela ne ressemblait pas au garçon qu’elle connaissait, ou plutôt croyait connaître. Entre la sensation d’avoir été manipulée et celle de subir au point d’en souffrir abominablement, elle ne savait pas comment faire pour franchir l’obstacle que la vie avait placé sur sa route.
Un mois ; elle commença par attendre un mois, temps qu’elle estimait raisonnable pour que le garçon lui adresse ce signe.  Mais rien ne vint. Ce qui ne l’étonna pas. La période fut très éprouvante. On ne sort pas indemne de telles blessures, surtout quand il est question de la première. Le pire est parfois de ne rien savoir. Il est des causes justifiant le silence. Et se taire, dans d’autres circonstances aurait pu se comprendre mais elle a l’intuition que ce n’est pas le cas. Une femme, même inachevée par les ans saura s’en rendre compte. Et Circéia n’est pas du genre à imaginer des improbabilités.
Lui reste le choix du ton. Que lui écrira-t-elle ? Des adieux enflammés ? Une lettre incendiaire ? Quand elle prend le parchemin, elle choisit d’abord de préparer l’enchantement qui tiendra lieu de dernier acte. Il lui faut une semaine pour parvenir à ses fins mais elle a longuement appris, merci Neptuna, à réaliser ce genre de magie. La lettre se transformera  en une pièce d’échecs, une tour… qui s’effondrera comme un château de sable. Elle a pensé mettre son visage dans la poussière mais il n’est pas question qu’il puisse la voir une dernière fois. Il en a eu l’occasion déjà, et ne l’a pas saisie.


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Il lira ces piques ; ses doigts le bruleront quand il aura posé ses yeux sur les derniers mots car le parchemin prendra feu. Et la tour, puis le sable. La pièce qu’ils tinrent ensemble à la bibliothèque. Le comprendra-t-il ? S’en souviendra-t-il même ? Ou tout cela ne fut-il qu’un passe-temps ? Elle préfère ne pas y penser. Cela est vain désormais. Et quand elle envoie le hibou…

- Hugo Rolanbri, Ilvermorny.

… elle ne le regarde même pas s’envoler.
Une première émotion. Une première déception. C’est lui après tout qui a initié le mouvement des mots. Elle l’avait choisi et il l’a trompée. Circéia a été sotte, belle leçon et il a de la chance de ne pas se tenir face à elle car si elle le pouvait, elle lui arracherait les yeux, non par vengeance, seulement pour qu’il comprenne le mal que cela fait. Elle met dans un coin de son âme la nécessité de méditer à ce qu’elle veut à l’avenir. Le travail n’attend pas, elle sait ce pourquoi elle est ici. Mais lui… qu’il pourrisse là-bas et que surtout il suive son conseil car elle ne sera pas magnanime deux fois.
Quand on bouscule une personne et que ses affaires se dispersent, la politesse veut qu’on l’aide à les ramasser. Quand on a connaissance des lois, on ne les enfreint pas sciemment. Commettre une faute n’est en rien grave si personne d’autre n’est inclus dans la sentence. Circéia a cru bien faire. Elle éprouve une rancune inimaginable. Contre elle. Et elle seule.


Reducio
Ce qui était :
Prolégomènes :
Quand j’ai intitulé ce sujet « Severus and Lily », c’était un hommage à la partie romantique (sens XIXème siècle) de la saga. J’ai en tête la musique de Desplat sur les quelques images de ce bonheur qui n’a jamais été au-delà du fantasme, de l’impossible… Rogue a toujours été selon moi le héros, j’avais la conviction, très tôt, qu’il était le pivot. Et puis nous y voilà, par les hasards de l’existence, je suis en position d’achever ce rp qui aurait dû, dans mon esprit, donner lieu à de nombreux petits rps sur les affres de la vie qui se découvre à nous quand on est encore des enfants dans des corps qui mûrissent. Sauf que… la vie des forums est passée par là, légitimement. J’ai l’immense responsabilité de terminer ce que nous sentions, je crois, comme quelque chose qui s’est imposé à nous deux comme une pulsion d’écriture, cela arrive parfois que l’on ait, au-delà de nos maladresses, des moments où il est aérien de se retrouver à écrire à deux, qui ne se connaissent pas et ont du plaisir à imaginer, chacun de son côté, une suite amusante, entrainante, comique, touchante, ridicule, mièvre, nerveuse, sympathique… toutes les qualités et défauts de la vie de ces lieux.
J’ai été très triste, vraiment, de comprendre que cela allait s’interrompre. Et puis… c’est la vie, nous y survivrons sans difficulté. Pitoyable lamentation.
Alors j’ai cherché une façon de conclure. Même si d’une certaine manière les scories n’ont pas fini de se manifester. Je propose cette fin, en espérant que la personne qui anime Hugo l’appréciera. Je sens l’urgence dans ses derniers mots, qu’il sente la mienne à faire durer et donner du sens. La vie m’a paradoxalement fait un beau cadeau, en offrant à Circéia des raisons supplémentaires d’exister comme un archétype. Personne n’y peut rien, c’est une sorte d’émanation de nous, je tenterai d’en être digne, espérant faire durer le parfum de la rose.
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Allongée dans mon lit, je sens les forces s’en aller lentement, inexorablement. J’ai vécu, longtemps, suffisamment pour pouvoir affirmer que je n’ai rien à regretter. Une éternité, des hauts et des bas. Quelques-uns et beaucoup d’autres ; c’était ma vie.
Je sens une dernière fois le souvenir précis de ces minutes, dans la bibliothèque. Nous étions si jeunes, nous étions deux enfants. Qu’a-t-il pensé au moment où je lui ai saisi la main ? J’aurais aimé le savoir, pouvoir lui dire combien cela avait compté, j'ignorais à ce moment-là que ce serait primordial au point de marquer toute ma vie. Les jours importants ne nous quittent jamais. Il arrive que le palmarès évolue, qu’un temps fort chasse l’autre mais ce souvenir-là est toujours demeuré premier en moi. Hugo, celui qui plaisait tant aux camarades, le garçon apprécié de tous…. Et Circéia, je crois encore qu’ils se faisaient tous une fausse image de moi. Je l’ai sans doute un peu cherché et tu as tant contribué à faire de moi quelqu’un de présentable. J’ai souffert, tellement souffert. J’en souffrirai encore, il me reste un peu de ce souffle qui nous porte. Dans quelques heures, je ne serai plus. Ou peut-être serons-nous enfin ensemble. J’ai cherché à me rappeler le moindre de tes gestes, la couleur de tes yeux et les traits de ton visage quand tu souriais. Je crois que le moment le plus beau de ma vie fut quand tu as accepté d’aller avec moi au bal. Mais c’était ainsi, une passade, ou plutôt la bourrasque entre d’interminables temps calmes.

Parler de toi aux autres, à quoi bon. Il est préférable de se souvenir seule, sans les consolations impossibles à entendre, ou seulement concevoir. Mon choix fut rapidement fait, de n’avoir de place dans mon cœur que pour toi. Il est devenu une coquille vide. Je ne suis jamais parvenue à le remplir de nouveau. Personne ne saura cela, le mal serait très fort pour les proches concernés. Un secret, bien gardé, le désir de n’exister que pour soi. Tu as été en moi toute une vie, vérité difficile.

Le souffle se fait court, déjà les poumons hurlent ne plus être en mesure d’alimenter la machine. Autour de moi, le monde s’agite mais vainement. Et ils le savent et donnent d’eux-mêmes le meilleur juste pour éviter de devoir réfléchir au sens du moment. Je revois tes yeux, et je sens ta main dans la mienne, nous sommes à nouveau assis dans cette salle de travail, c’est la dernière fois de ma vie que je la maitrise entièrement. Bientôt elle m’échappera, et toi avec. Mais pour le moment je te tends à nouveau la main. Ou plutôt non, je prends la tienne, ce pion entre nous, j’ai rejoué la scène des millions de fois, à en devenir folle. Le rythme s’accélère, celui de mes souvenirs, de cet instant précis,  je sens que le temps est compté, si la légende dit vrai, le reste de ma vie va passer devant moi comme une tornade. Mais il n’y a pas eu de reste. Ma vie, ce fut ce jour-là, mon bonheur, tout au plus un mois. Hugo,  mon aimé, je ne sais même plus si je te l’ai dit. Il est des gens qui parlent et d’autres qui se taisent. Chacun a sa manière de traverser la vie. Moi, je n’ai rien dit, tout au long de ma vie le silence a été mon allié quotidien. Vide au dehors, un peu plus grande dedans. Nos corps ne sont rien, des enveloppes avec lesquelles nous jouons, enfants, adultes. Des additions de cellules animées par une seule force, celle de nos émotions. Les miennes se dissipent une à une, seule la nôtre est fermement attachée à moi. Je t’ai aimé, Hugo Rolanbri. Tu dois le savoir. Je t’aimais avant de t’inviter, tout cela était écrit, la vie impossible après le grand vent. Quand une poussière traverse un océan, elle ne peut plus revenir en arrière. Elle fertilise, bien sûr. Mais pas son terreau.
Mes yeux ne s’ouvrent plus. Je crois que je vais te rejoindre, peut-être juste les quitter. Oui, je les quitte. Car je ne t’ai jamais abandonné.

Iquique, Chili, 24 novembre 2117


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Finite RPgiem

Diplômée de l’ISDM => naturellement charismatique.
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