Elle l'inondait de questions, éprouvant un certain intérêt à son intégration dans sa maison, au fond elle aurait aimé qu'elle soit à Serpentard avec elle, Alaska aurait été plus rassurée. Elle aurait pu garder un œil sur elle, ou compter sur sa sœur en cas de coup de cafard, en ce moment, la jeune fille en avait tout le temps. La brune se faisait du souci, là où il ne devait pas forcément y en avoir, mais elle ne pouvait pas s'en empêcher, elle était comme ça... La savoir dans une maison différente de la sienne n'était toujours pas accepter, à cause de ça, elle passait beaucoup moins de temps ensemble, et elle éprouvait une certaine rivalité avec les autres filles qui s'approchait d'Elfia. Elle était jalouse, car c'est elle qui voulait garder le rôle de l'exemple, de la protectrice, et de la confidente, Alaska ne volait pas partager. Comment la résonner lorsqu'elle était autant butée dans ses idées comme maintenant ? C'était presque impossible, même la Poufsouffle ne pouvait pas y parvenir, car la petite voix dans sa tête lui disait toujours le contraire de ses mots.

Interminable fut l'heure, interminable fut le cours. Impossible de se concentrer pour Elfia, elle caressait de ses doigts, le petit mot que lui avait envoyée sa demie-soeur Alaska ce matin. Elle soupirait longuement en écoutant chaque "tic tac" de sa montre à gousset.
L'astronomie pourtant ne lui déplaisait pas, bien au contraire elle était captivée et fascinée par les astres du ciel, ses étranges cerceaux d'étoiles qui parvenaient à reproduire des formes. De plus le professeur expliquait très bien, il était aussi à l'écoute de chaque élèves, donc forcément cette heure de leçon ne devait pas tant l'ennuyer. Néanmoins quelque chose avait accaparé son esprit. Elfia sortit lentement le morceau de papier qui était soigneusement plié dans sa poche. Elle se fit toute petite à présent pour ne pas se faire remarquer, puis lus les mots de sa demie-soeur, 1 fois, 2 fois, 3 fois.

Bonjour Elfia,

Viens donc me rendre visite à la bibliothèque, entre onze heures et midi, j'ai vu que tu avais du temps libre et ça me ferait plaisir de te voir. On pourra discuter et même faire nos devoirs ensemble, prends le nécessaire pour t'avancer !

Bien à toi,

Alaska C.

La poufsouffle avait hâte, impatiente elle balançait ses pieds du haut de sa chaise, complètement déconcertée du cours. Cela faisait un bon moment maintenant que les deux jeunes filles n'avaient pas passées un peu de temps ensemble et cela manqué beaucoup à Elfia. Alaska prenait soin d'elle comme une grande soeur, c'était LA grande soeur qu'elle n'avait pas eu la chance d'avoir. Quelque fois silencieusement, elle remercia ses parents d'avoir divorcés, c'est cet événement qui l'a conduite jusqu'à la Serpentard. Puis de toute façon, l'ambiance entre sa mère et son père était totalement invivable et étouffante. Alaska, gentille, belle, courageuse, déterminée était néanmoins surprotectrice envers Elfia, elle avait un troisième œil qui analysé tous les gestes de la petite jaune. Alors parfois elle se sentait confinée dans un cocon, elle ne lui en parlait pas, elle pensait que tout allait se régler une fois son arrivée à Poudlard.

- Pour le prochain cours, je veux un parchemin contenant un exposé sur votre astre préféré. La classe est finie, c'est l'heure d'y aller.

Elfia secoua la tête, tous le monde était en train de ranger ses affaires, de son côté la jaune griffonnait seulement son devoir à faire pour le prochain cours d’astronomie. Elle prit du retard sur les autres pour sortir de la salle. Dans les couloirs froids du château, elle précipita le pas pour rejoindre sa demie-soeur. Non loin de la bibliothèque, Elfia pouvait déjà sentir l'odeur des pages brunes, des vieux parchemins et de la poussière de certains ouvrages. Elle passa l'entrée, la foule était grande ce matin. Après quelques pas, une voix familière vint lui sauter dessus, ce qui la fit légèrement sursauter.

- Enfin ! Qu'est-ce qui t'as mit autant en retard ? Tu sais que je commençais à me faire du soucis... Viens, je t'ai gardé une place en face de moi.

Elfia était contente de retrouver sa demie-soeur, en guise de réponse, elle rougit légèrement et hocha la tête. Elle l'a suivit sagement jusqu'au siège libre, puis s'installa tranquillement en inspirant profondément pour se détendre et dit:

- Tu sais Alasaka, je n'ai pas étais en retard longtemps, il ne fallait pas te faire du soucis pour moi, c'était juste un cours trop long.. tout de même tu es toujours adorable.

Elle fixa la chevelure d'Alasaka pendant que celle ci prit la parole.

- Comment ce passe tes cours Miss ? Tu t'en sors ? Et les Pouffys ? Ils sont gentils avec toi les Pouffys hein ? Tu t'es fait des amis ?

Elfia ricana doucement face à cette avalanche de questions, elle se redressa avant de lui répondre.

- Les cours? Plutôt bien je dirais, mise à part en botanique ou je ne m'en sors pas vraiment.. soupira t-elle. Sinon les Pouffys sont vraiment géniaux,on a vraiment une superbe ambiance en salle commune, ils sont tous très gentils! Je me suis fais quelques amis oui, tout se passe bien..

Elfia marque une pause avant de reprendre.

- Dis moi Alaska, tu es là depuis longtemps? Raconte moi ton chemin dans ta maison, tu te fais des amis.. ou comment fais tu pour t'en faire?

La Poufsouffle détourna le regard, gênée par sa question. Bien sûr par tous les moyens elle essaya de cacher ce qu'elle ressentait.

  Elle l'aimait bien sa demie-sœur. Elle en avait rêvé. Après le décès de son grand frère, il a été dur pour la jeune fille de se reconstruire à partir de rien, ou presque. Est arrivée Elfia, comme un ange tombé du ciel. C'est en partie grâce à elle que cette dernière a réussit à tenir bon. Elle était cette apparition divine qui a fait qu'Alaska avait pu tenir le coup, autrement, elle n'en serait pas là aujourd'hui. La jeune fille se sentait presque redevable envers la Poufsouffle, alors elle lui apportait toute son attention, la gâtait de cadeaux, lui faisait souvent des déclarations. C'était complètement gnangnan, mais elle n'était encore qu'une gamine, et c'est par ces démonstrations qu'elle pouvait s'exprimer librement sur ce qu'elle ressent. C'était comme ça dans les films, ou dans les livres.

Alaska n'arrêtait pas d'imaginer Will à l'hôpital, étendu sur un de ces lits qu'il déteste tant, seul et terrifié. Elle avait beau s'efforcer de penser à autre chose, cette image revenait sans cesse. Elle se voyait à ses côtés, et tout son corps tremblait de désir d'être là, de le prendre dans ses bras frêles et de l'emmener. C'était impossible et ça la rendait folle. Il était à l'autre bout du pays, emprisonné dans une tour qu'elle ne pouvait pas escalader, surveillée par des gens qui refusaient de la laisser le voir. Ça ne sert à rien de ruminer le passé, de rêver de revenir en arrière. Mais la jeune fille ne pouvait pas s'empêcher de s'en vouloir de ne pas avoir vu les signes du mal-être de Will. Son regard lointain. La façon dont il disparaissait parfois alors qu'il était assis juste à côté d'elle. Elle n'arrêtait pas de se dire qu'elle aurait dû mieux l'aimer. Elle aurait dû parler à ses parents plus tôt. Elle aurait peut-être pu le sauver.  

L'écossaise était rongée par les remords, elle frôlait la crise d'angoisse. Heureusement, elle était là. Elfia. Sa petite protégée. Merci d'être là. Près d'elle, elle se sentait enfin apaisée, ses démons s'en étaient allés. Et même si ils ne manqueraient pas de revenir plus tard, c'était son moment de calme, son moment de paix. Les voix dans sa tête avait disparu dès qu'elle avait posé les yeux sur sa demie-sœur. C'était véritable pansement, et si Alaska ne la voyait pas au moins une fois dans la journée, ses émotions reprenaient le dessus. Alors elle se serait enfermer de longues heures dans les toilettes abandonnées, et aurait pleuré toutes les larmes de son corps. 

- Hm.. Je ne suis pas fait un tas d'amis tu sais. Plutôt des ennemis. Mais je n'ai besoin de personne pour avancer, tant que je t'ai toi ça me va Elfi. Je crois que si tu cherches à tout prix à te faire des amis, tu n'y arriveras pas. Laisse plutôt les gens venir vers toi, leur démarche en dira déjà long sur eux. Cela signifiera qu'ils t'apprécient pour ceux que tu es réellement. Restes comme devrait rester la véritable Owensly qui est en toi, et si ils ne sont pas assez bête pour voir quelle magnifique personne tu es, c'est que tu n'as pas besoin d'eux. 

Alaska avait prit un ton rassurant, un ton doux et apaisant,  qui était peu commun chez la jeune fille. Elle en oubliait presque parfois leur différence d'âge, elle l'imaginait beaucoup plus petite, beaucoup plus fragile, et beaucoup plus sensible. Pourtant elle avait grandi, mais la brune était dans le déni, la Poufsouffle n'avait pas atteint les 11 ans, elle n'était pas entamer sa scolarité à Poufsouffle. Sa venue n'était qu'une simple visite.

- Surtout Elfi, ne t'entoures pas de mauvaises personnes. Fais attention à tes fréquentations, par pitié. Je ne voudrai pas que mon petit poussin soit bousculé par je ne sais qui. Mais si ça devait arriver, tu sais que ta SuperSister sera là pour te remettre dans le droit chemin. Tu n'essaierais pas de me faire passer un message par hasard ? conclu-t-elle en observant les mimiques de la petite Poufsouffle. 

Elfia toute souriante auprès de sa demie sœur, attendait sagement la réponse de celle ci. Visiblement elle était ailleurs, perdue dans un coin de sa tête où la fillette n'y était pas. Alaska était froide comme de la roche pendant un cours instant et cela inquiétait beaucoup la Poufsouffle. Elle plongea son regard dans les yeux de sa sœur, ses pupilles ne bougeait pas, elles aussi étaient crispée par une pensée indéniablement triste .. ou cauchemardesque peut être? Elfia savait, Will, le grand frère décédé d'Alsaka, le grand frère qu'Elfia malheureusement n'a jamais pu connaître. A cette pensée elle faisait la moue, puis d'un geste fébrile posa la main sur celle de sa demie sœur. Silencieusement elle répéta:

- Je suis là...Je suis là... Je suis là.

Le départ de Will avait été dévastateur, une partie d'Alaska était partie en même temps que lui. Elle n'évoquait que très peu les aventures de son grand frère, cependant quand le sujet était lancé elle contait ces histoires avec admiration et fierté sans s'arrêter, pour se sentir un peu plus proche de lui, Will était si loin.
La Serpentard reprit ses esprit et sortit de son sombre cocon.

- Hm.. Je ne suis pas fait un tas d'amis tu sais. Plutôt des ennemis. Mais je n'ai besoin de personne pour avancer, tant que je t'ai toi ça me va Elfi. Je crois que si tu cherches à tout prix à te faire des amis, tu n'y arriveras pas. Laisse plutôt les gens venir vers toi, leur démarche en dira déjà long sur eux. Cela signifiera qu'ils t'apprécient pour ceux que tu es réellement. Restes comme devrait rester la véritable Owensly qui est en toi, et si ils ne sont pas assez bête pour voir quelle magnifique personne tu es, c'est que tu n'as pas besoin d'eux.

Elfia souriait, ses yeux brillaient. Sa demie sœur trouvait toujours les bons mots pour changer ses pensées. Elle se sentait tellement bien ici, maintenant, entourée de livres et de sa sœur qu'elle aimait tant. La fillette savourait chaque secondes. En silence elle se réjouissait que sa sœur ne soit pas vraiment entourée. "C'est tellement égoïste, je sais.. Mais comment ferai-je si elle n'avait plus de temps pour nous?"
Alaska reprit la parole pendant que la petite, du haut de sa chaise, balançait ses pieds.

- Surtout Elfi, ne t'entoures pas de mauvaises personnes. Fais attention à tes fréquentations, par pitié. Je ne voudrai pas que mon petit poussin soit bousculé par je ne sais qui. Mais si ça devait arriver, tu sais que ta SuperSister sera là pour te remettre dans le droit chemin. Tu n'essaierais pas de me faire passer un message par hasard ?

Un rougissement fit irruption sur les joues de la jaune. Oui à ce moment précis même c'était un petit poussin. Elle regardait aux alentours, tourna la tête de gauche à droite, la peur que quelqu'un entende ce surnom était angoissante. Elfia serait affreusement gênée. Elle baissa doucement la tête un instant, comme pour se cacher. Puis elle regarda de nouveau sa sœur pour lui répondre:

- Hum, non non. Tu sais, mon talent pour approcher les gens n'a pas tellement évolué. soupira t-elle. Puis tu es là toi. Alors pourquoi irais-je chercher d'autres personnes? Pas besoin.

La petite offrit un joli sourire à sa demie sœur. Elle fouilla dans la poche de sa robe, Elfia avait préparée un petit quelque chose pour Alaska. Une chocogrenouille emballée dans un papier froissé contenant quelques mots:

Alaska,
Actuellement je suis en cours d'astronomie et je dois avouer que mes pensées sont ailleurs. J'ai hâte de passer du temps avec toi. Tu sais d'ailleurs, à l'heure ou tu lira ces quelque mots ce sera sincèrement le cas, je suis contente.

Elfia.

Ps: Une chocogrenouille qui n'attend que de se faire dévorer!

Elfia tendit son présent:

- Prends c'est pour toi, je m'ennuyais un peu en cours!

- Mouais. déclara t-elle peu convaincue. Alaska ne s'attarda pas d'avantages sur ce sujet, elle savait que d'une manière où d'une autre, elle découvrirait ce qui tracassait Elfia. 

Puis sa demie-sœur lui tendis un étrange paquet emballé dans un parchemin, sur lequel était déposé un petit mot sur le dessus. Elle y reconnue l'écriture de la petite jaune et Alaska lui adressa un regard de dévotion. Elle saisie donc son petit cadeau, transcris dans sa tête les quelques mots d'Elfia en souriant et déchiqueta le parchemin avec difficulté. Non seulement ce dernier était robuste, mais en plus de cela, elle n'avait relativement pas beaucoup de force dans ses bras. Elle semblait mettre corps et âme en arrachant les quelques bouts de papiers qui tombaient au sol. Puis, elle vit. Une chocogrenouille. Même si Alaska n'en raffolait pas particulièrement, elle fût touchée par cette petite attention à son égard.  

- T'es adorable Elfi, merci. 

Cela tombait bien, elle avait faim. Elle coupa la chocogrenouille en deux et lui donna la seconde moitié. L'écossaise s'empressa d'en prendre une bouchée. Sentir le chocolat se collait entre ses dents l'amusait, elle passait sa langue par dessus l'email pour toujours avoir le goût en bouche.

- C'est pas sérieux tout ça. En cours d'astronomie en plus ? Si tu continues dans cette voie, je le dirai à maman la prochaine fois. taquina Alaska en lui adressant un sourire malicieux.  Tu n'aurais pas des devoirs à faire par hasard ? 

Elles s'éparpillaient trop. Après tout, la Serpentard lui avait donné rendez-vous à la bibliothèque en partie pour travailler. La jeune fille entama donc ses révisions avec ses divers manuels étalés sur toute la surface de la table. Cette dernière voulait s'assurer de prendre de l'avance, en échange d'un week-end complètement libre. 

Quelques minutes s'écoulèrent et Alaska se pencha pour voir ce que faisait Elfia. Visiblement pas grand chose. Peut-être un dessin. Ou alors non. Peut-être une sorte de liste. Non pas qu'elle avait des problème de vue mais plutôt car elle n'avait pas bien eu le temps d'apercevoir son occupation. Dès qu'elle avait levé le regard de ses devoirs, sa sœur avait caché son parchemin en bloquant sa vision avec l'avant de son bras, puis s'était légèrement courbé pour qu'elle n'y ait plus aucun accès. Vexée ou intriguée. La jeune fille ne supportait pas qu'on lui cache quelque chose. Quelque soit la situation en question. Elle alors lança son fameux regard à la Poufsouffle. Celui qu'elle connaissait bien. Celui où, il était difficile de lui dire non, ou tout simplement de refuser n'importe quoi. Il y avait d'un côté cette notion d'autorité, avec ses sourcils légèrement froncés et ses paupières plissés. Mais d'un autre côté, il y avait aussi celle d'attendrissement, de compassion et de bon cœur. Elle affichait des pupilles relativement rondes, et ses yeux semblaient tomber sur ses pommettes. 

- Dis Elfi, montre moi ce que tu as là. déclara t-elle en faisant la moue, accompagnée de quelques battements de cils très prononcés. 

C'était sa sœur tout de même, pourquoi diable lui faisait-elle des cachoteries ? Alaska elle, lui disait tout, et depuis petite elle avait inspirer cette relation de confiance, Elfia n'allait tout de même pas la briser. Elle le prit mal au début, mais se résigna à hausser la voix, ce sera en dernier recours car elle croyait en la bonté de la Poufsouffle. De toute façon, elle ne pouvait pas résister à ses yeux pétillants, personne ne le pouvait. Alaska en jouait parfois, mais c'était pour la bonne cause, elle savait que la jeune fille ne cachait pas un très gros secret, elle se jouait peut-être d'elle, pour la faire tourner en bourrique. Elfia pouvait être la spécialiste parfois, alors plus rien ne l'étonnerait ! Le papier devait être une déclaration pour un garçon, ou une liste de ses professeurs préférés. C'était typiquement de son âge, même si maintenant elle trouve ça débile, elle y est aussi passé en première année. Puis, elle ne devait pas se sentir juger, Alaska sera toujours là pour la soutenir, quoi qu'il arrive.

Elfia se moquait doucement de sa sœur qui en vain, difficilement, arracha le papier qui recouvrait le présent. Elle distingua les mimiques agacées de son visage, elle était fier en silence, de tout ses plis qui embêtés Alaska.

- T'es adorable Elfi, merci.

Après cette acharnement contre le morceau de parchemin celle ci offrit la moitié de sa friandise, la fillette attrapa le chocolat sans hésiter, son ventre grognait doucement. Elle se lécha la lèvre inférieure et croqua dans sa sucrerie, c'était si bon. Elle hocha ensuite la tête en constatant que sa sœur était contente. En secret, en silence, Elfia savourait chaque sourires d'Alaska. Depuis le décès de Will, le serpent ne souriait que très peu. Alors ces instants étaient comme des soleils pour le blaireau.

- C'est pas sérieux tout ça. En cours d'astronomie en plus ? Si tu continues dans cette voie, je le dirai à maman la prochaine fois. Tu n'aurais pas des devoirs à faire par hasard ?

Elfia fronça les sourcils, il ne fallait pas que sa mère soit au courant pour son inattention en cours. De plus elle avait peur de sa colère. Sa mère était aussi douce qu'un dragon à crête. Non, plus sérieusement et sans exagération, la mère des deux fillettes était gentille, aimable et compréhensive néanmoins quand elle élevait un peu le ton de sa voix personne ne bronché.

- C'est chouette comme cours mais je n'avais pas la tête à suivre. J'étais attendu vois tu, pour un petit rendez vous. La petite croisa les bras contre sa poitrine et fit un clin d’œil à sa voisine. Dis rien à maman! Je ferais attention la prochaine fois, mon erreur sera rattrapée. Oh et bien, j'en ai un peu, des devoirs d'astronomie en plus.

Le blaireau soupira. Elle balança ses pieds du haut de sa chaise. Les devoirs allaient attendre sagement dans son sac en bandoulières. Primo elle n'avait assurément pas envie de les faire maintenant et secondo elle préférait profiter de sa sœur et du temps libre qu'elle possédait. Elle sortit alors un morceau de parchemin qu'elle ne montra pas aux yeux d'Ali. Elle l'a regarda un instant avant de commencer son petit projet. Celle ci était plongée dans de gros manuels, trop au goût de la fillette qui ne comprenait pas et ne savait pas comment elle pouvait retenir tout ce que ces bouquin contenaient. Puis quelques secondes passèrent, son nez maintenant dans ses cachotteries, elle prit avec soins sa plume et commença à écrire ses pensées.

Poufsouffle,

Gentilles filles: M.J - Cette blondinette à un bien jolie sourire communicatif, je l'apprécie.
N.S - On a partageait des biscuits ensemble, elle a même dit que j'étais adorable! J'étais rouge et touchée! Elle est adorable elle aussi!
H.M - Elle m'aide lorsque je fais des erreurs, je la trouve douce et malicieuse!
_________________________________________________________________________________________________________

Je suis dans une superbe maison, c'est vraiment une seconde famille pour moi, un deuxième foyer. Il y a de l'amour, de l'amitié et une chaleureuse ambiance, on se sent à l'aise, entouré et même en sécurité. Les Poufsouffle sont sensationnels! De plus il y a des beaux garçons qui traînent dans la salle commune, c'est appréciable pour les yeux! J'en citerai bien quelques uns mais ma sœur Ali est juste à côté alors cela restera secret.

ET JE N'AI PAS DE FOUTUE MOTIVATION POUR MES SATANES DEVOIRS!

Les derniers mots la firent légèrement basculer en arrière. Elle soupira longuement. Elfia protégea son morceau de parchemin à l'aide de ses maigres bras, elle était presque toute avachie contre celui-ci. De plus, Ali, jetait des coup d’œil interrogateur en sa direction. Ne pouvant retenir sa langue plus longtemps elle dit enfin:

- Dis Elfi, montre moi ce que tu as là.

Ali sortit son arme secrète contre sa sœur, ses yeux, oui ses yeux là, ils étaient doux, rond, les pupilles noirs faisaient la moue, ils attendaient quelque chose, ils étaient irrésistibles. C'était injuste, elle ne pouvais pas, pas maintenant. La fillette alors savait, comprit qu'elle ne pouvait dire non, et même si elle le désirait vraiment au fond d'elle, elle n'y arrivait pas. Alors avec une lenteur d'escargot et en baissant la tête, elle donna son mystérieux papier froissé. La gêne menaçait ses joues de les gonfler de rose.

- Ali.. Hum, bon prends le.

Le parchemin glissa devant les pupilles du serpent qui n'attendait que cela. Ali gagnait à chaque fois de genre de jeux.

- Ali.. Hum, bon prends le. Victoire, une fois de plus. La jeune fille prit un malin plaisir à déceler le comportement de sa demie-sœur. Elle avait l'attitude parfaite d'une personne gênée. La jaune se raclait la gorge, et éviter de la regarder, fuyant presque son regard. De plus, elle était bien calée sur sa chaise, tapotait la table du doigt, et jouait avec ses vêtements. Quand elle lui adressa un sourire accusateur, Elfia fut trahi par son rire, nerveux et saccadé. Alaska n'avait qu'une hâte : découvrir l'étrange papier qui l'intriguait encore plus que les attitudes de la petite Poufsouffle. 

  La brune le déplia soigneusement. L'écriture était bâclée, comme si on voulait que ce ne soit pas lisible, mais il en fallait d'avantages pour tromper la Serpentard qui tenta  de déchiffrer au mieux chaque lettres. Puis, quand elle réussit à reconstituer certains passages, elle les relu à haute voix.

- Hum, hum. Alors... Gentilles filles : M.J. Cette blondinette a un bien jolie sourire communicatif, je l'apprécie. N.Z ? N.R ? On a partageait des biscuits ensemble, elle a même dit que j'étais adorable! J'étais orange ? Non, rouge et touchée ! Elle est adorable elle aussi !... Plus elle lisait le mot, plus son visage se décomposait. Elle avait comprit les initiales "M.J" et cela ne lui plaisait pas beaucoup. Alaska avait développé une certaine jalousie, dès qu'il s'agissait que sa sœur s'entende bien avec des plus âgées. Cela la révoltait qu'elle n'est aucunes informations sur ce qui se tramait dans la salle commune des jaunes. Elle reprit. H.M - Elle m'aide lorsque je fais des erreurs, je la trouve douce et malicieuse. Sensation étrange. Gorge nouée, mains moites, et fronts plissés. Beaucoup de gestes qui rappellent souvent des personnes en mode défensive. 

  Dans sa tête, la jeune fille explosait. Ses pensées étaient en ébullition, et elle s'imaginait pleins de scénarios où Elfia la remplaçait avec une de ses filles "douce et gentille". A cette idée, son sang se glaça, elle ne savait pas comment gérer ses émotions face à cette situation mais la petite voix dans sa tête revint dans ce moment de faiblesse, pour lui chuchoter des paroles insensées. "Elle t'a déjà oublié, tu ne comptes plus pour elle." ou encore "Tu as perdu ton grand frère, maintenant c'est au tour de ta sœur". C'est alors que tous ses membres se crispèrent à nouveau. Elle se laissa convaincre par ses idées et tout ce désespoir se transforma en colère. Elle était en colère contre Elfia, contre les Poufousffles, contre elle-même, contre tout. Elle était désemparée, et plus elle attendait, plus sa fureur allait s'avérer violente. 

- Elfia Owensly, tu as cinq minutes pour te défendre avant que je ne réduise en miettes ce papier. Déclara t-elle, complètement sonnée. Tous les petits surnoms mignons dont elle avait l'habitude de l'appeler, ils s'était tous envolés. Alaska n'avait pas prit le temps de lire toute la seconde partie, qu'elle prit son courage à deux mains pour la continuer. "Je suis dans une superbe maison", "une seconde famille", "un deuxième foyer", "On se sent à l'aise, entouré et même en sécurité." Ces mots là. Ils étaient durs à lire, durs à encaisser. S'en était trop, elle ne supportait plus lire une énième ligne. Une montée d'effervescence s'empara d'elle, elle qui était si irritable... Elfia allait goûter à sa foudre. 

  Premièrement, ses sourcils se plissèrent, elle soutenue son regard d'acier, alors que ses pupilles étaient contractées. Puis, comme premier réflexe, elle saisit un objet à proximité : son bouquin, et le fit voler à travers la pièce, avec une telle agressivité que son impact fit trembler les rayons. La Serpentard était déchaînée, toujours sous l'emprise de la vilaine petite voix dans sa tête, qui ne cessait de répéter en boucle les mots qu'avaient écrit la jaune sur ce fichu papier. Elle pointa son index en direction de cette dernière et cracha :

- T'es pas assez bien avec moi c'est ça ?! Ça y est, Poudlard t'as donné des ailes, tu veux être indépendante, et t'affirmer, que tu t'es déjà lassée de ma présence. Puis comment ça une seconde famille ? La seule famille que t'a ici, c'est moi ! Et je n'accepterai pas qu'on prenne ma place. T'es ignoble Elfia, me faire subir ça, à moi. Soudain, ce n'était plus de la colère qui émanait d'elle, mais de la peine. Elle commençait à avoir les yeux rouges, et une fine pellicule transparente lui flouta la vue. En un battement de cil, cette dernière croula sur sa joue, pour finalement dégringoler jusque sur le parquet en bois, qui absorba le liquide. 

  Alaska n'avait toujours pas retrouvé une vue plus ou moins nette, car à chaque fois qu'elle tentait d'éponger ses larmes à l'aide de sa manche, de nouvelles se modeler pour recouvrir sa pupille. 

Le temps coulait bien trop lentement. Alaska, les yeux plissés, déchiffrait mot pour mot le parchemin froissé qu'elle tenait entres ses doigts. De son côté Elfia baissa la tête, elle savait, elle comprenait, la voix de sa demie-sœur ne mentait pas, cette situation lui rappelait bien des confrontations similaires. La colère, la jalousie, peut être aurait-elle dû être plus discrète en crayonnant ce maudit papier qui, à présent, était la source des cris.

- Hum, hum. Alors... Gentilles filles : M.J. Cette blondinette a un bien jolie sourire communicatif, je l'apprécie. N.Z ? N.R ? On a partageait des biscuits ensemble, elle a même dit que j'étais adorable! J'étais orange ? Non, rouge et touchée ! Elle est adorable elle aussi !...H.M - Elle m'aide lorsque je fais des erreurs, je la trouve douce et malicieuse.

La voix nouée d'Ali cachait un infime sentiment, trop difficile à cacher. La perte de Will avait arraché son cœur en milles morceaux. Pour emporter ce chagrin loin d'elle, du moins pour essayer, elle s'était éprise d'Elfia, et elle aussi, s'accrochée très fort à Alaska. Elles étaient irrémédiablement attirées l'une à l'autre par un fil invisible, empoisonné peut être par un doux liquide d'amour amer. Poignant et apaisant à la fois. La fillette, nerveuse, tira sur les longues manches de son pull. La peur se logeait dans son ventre pour former un nœud. Elle n'osait même pas répondre. Ali scrutait minutieusement le parchemin.

- Elfia Owensly, tu as cinq minutes pour te défendre avant que je ne réduise en miettes ce papier.

Les surnoms adorables n'avaient plus leur place dans les sentiments noircis du serpent. Les mains moites, la gorge sèche, Elfia ne savait que dire, se défendre? Seulement contre la tempête qui noyait les yeux de sa demie-sœur. La peur envenimait son corps de frissons. Le temps dehors était merveilleux, à l'intérieur de la pièce, un cocon pluvieux et foudroyant se formait autour des deux enfants. Alaska replongeait ses yeux noirs contre le fauteur de trouble, le papier maudit. "Boum". Abasourdie par le livre qui venait de cogner fortement le mur, la fillette tournait les yeux en sa direction, stupéfaite, peureuse. La colère emportait tout sur son passage, les regards des autres, la peine d'Alaska, les mots d'Elfia, tout était noir, colérique, sombre. Les yeux rouges sanglants, les pupilles contractées, Alaska entrait dans une agressivité haineuse.

- T'es pas assez bien avec moi c'est ça ?! Ça y est, Poudlard t'as donné des ailes, tu veux être indépendante, et t'affirmer, que tu t'es déjà lassée de ma présence. Puis comment ça une seconde famille ? La seule famille que t'a ici, c'est moi ! Et je n'accepterai pas qu'on prenne ma place. T'es ignoble Elfia, me faire subir ça, à moi.

Les larmes coulaient sur le visage crispé du serpent. Toute tremblante, le blaireau parvint difficilement à se lever, ses pas se faisaient lourds jusqu'au livre quelque peu bossu. Elle le ramena à la table sans un mot. Elle fouilla sans négligence dans son sac en bandoulières pour en sortir des mouchoirs à motifs parfumés. Le souffle saccadé de sa moitié faisait voler légèrement ses cheveux. Des souffles puissants, ténébreux. Elfia serra les poings, déterminée à chasser les mauvaises pensées de celle qu'elle aimait.

- Ali enfin je.. je .. je.. sèches tes larmes je t'en prie, je déteste te voir ainsi. D'un geste fébrile elle tendit un mouchoir à Ali. Tu es tellement à part des autres, je ne te mélange pas Ali, tu sais bien que tu es ma sœur, personne ne peut prendre ta place. C'est impossible!

"Tu es ignoble Elfia" Ses mots étaient tels un coup de hache tranchante contre sa poitrine. De nouveau elle baissa la tête, la tristesse de sa sœur lui faisait perdre tout ses moyens. Ses perles humides se collaient contre son cœur, la rendant, à son tour, complètement peinée.

- Ali je.. j'essaie simplement de m'ouvrir un peu plus avec les autres. Je fais de nombreux efforts pour m'intégrer avec les Poufsouffle, avec l'école. Je suis seule lorsque tu n'es pas à mes côtés, je ne veux pas être amie avec la solitude.

Elfia reprit son souffle dans un silence palpable, triste, maussade. Elle plongea ses yeux mélancoliques dans les yeux pourpres de sa sœur, qui essuyait fortement le chagrin qui tombait sur ses joures.

- Tu.. tu es ma seule vraie famille ici, ce n'est pas pareil. Ali je t'en prie. Tu le sais non, je t'aime si fort. Je ne partirais jamais.

Un flot salé gonflait dans le creux de sa gorge. Elle ne pouvait partir. Elle ne pouvait la quitter. Mais par tout les moyens elle voulait faire taire cette tension qui devenait trop grosse, trop importante entre leurs cœurs.

   Pendant plusieurs secondes, Alaska resta sans bouger, elle n'osait plus fixer sa sœur dans les yeux. Elle ne s'y attendait vraiment pas. Tellement pas qu'elle ne savait comment réagir après cet ascenseur émotionnel. La colère, la tristesse, la peur. Sûrement les trois d'un coup. La jeune fille ne parvenait pas à canaliser ses émotions que rien n'en sortait. Elle restait plantée là, toute tremblante à daigner trouver une explication logique aux événements précédents. La mâchoire serrée et le cou raide, la brune soutenue finalement un regard écrasant à l'égard d'Elfia. Elle avait de quoi être furieuse, ce côté de sa personnalité, elle ne voulait pas le montrer à sa sœur, mais peut-être avait-elle fini par le mériter, à force de jouer avec ses sentiments. Elle la connaissait mieux que personne, elle connaissait son hypersensibilité, ce qu'elle pouvait ressentir à cet instant précis, ce qu'elle pouvait être égoïste... Alaska voulait se contenir, mais en était-elle vraiment capable ? Elle parlait avec ses émotions, si ça ne sortait pas maintenant, ça risquerait d'être pire ensuite. Qu'elle se pose les bonnes questions, est-ce vraiment utile ? Elfia a l'air si sincère.

   Finalement, une vague de honte la submergea soudainement. Elle aurait voulu s'excuser. Elle aurait voulu lui sauter dans les bras. Elle aurait voulu tout effacer. Mais elle ne le fit pas. Ce n'était pas parce qu'elle n'en avait pas envie, ce n'était pas non plus parce qu'elle n'en était pas capable, c'était juste parce qu'elle avait la trouille. Ouais, la trouille. Elle avait trop peur que la Poufousffle soit inquiète, ou même qu'elle soit effrayée. Pourtant, la brune ne pensait pas un traître mot de ce qu'elle avait pu dire dans ses dernières paroles. Alaska reprenait peu à peu le contrôle d'elle-même, mais mes pulsations de son cœur étaient si toujours aussi rapides qu'elle pouvait sentir son sang circuler dans ses veines jusqu'au bout de ses doigts. La gorge sèche, elle parvint à murmurer : 

   - J'suis qu'une idiote... A se demander si, un jour, il en sera autrement. Elle laissa échapper un soupir, puis continua. J'ai toujours été une idiote.

   La jeune fille se contenta de se blâmer, elle avait l'impression d'être constamment dans le brouillard complet. Sa respiration était bien plus sonore que d'habitude, tandis que sa lèvre inférieure tremblotait furieusement tellement elle était bouleversée. Elle n'arrivait plus à se calmer. L'écossaise attrapa le mouchoir qu'elle lui avait tendu et frissonna malgré elle quand leurs deux mains se frôlèrent. Ses émotions retombèrent. Ça l'avait calmé d'un coup, comme si on lui avait renversé un seau d'eau glacé sur la tête. Bordel, ses mains. Les mains d'Elfi était si douce, et si délicate. Maintenant, Alaska s'en rendait compte : elle était réelle, tout ça était réel, contrairement à la petite voix sordide qui résonnait dans sa tête. Elle comprit alors que cette dernière n'était que fictive, elle ne pouvait pas la toucher. Mais sa sœur elle, oui. Elle était réelle. C'était évident, et plus fort encore. 

   La Serpentard était agitée de tremblements qu'elle n'arrivait pas à contrôler. Elle n'aurait pas dû. Elle n'aurait jamais dû réagir de cette manière, aussi violente. Elle n'aurait jamais dû écouter cette voix malsaine. Elle n'aurait jamais dû faire tout ça. Sa respiration était rapide, presque sifflante. Je dois me calmer. Je dois me calmer. Elle ignorait pourquoi elle faisait une crise de panique subitement, mais elle était apeurée. Elle était glacée par la peur parce que tout ça était réel. 

   - Ne me quitte pas. susurra-t-elle. Ne me quitte pas. Alaska sentit son cœur battre à tout rompre, faisant vibrer sa cage thoracique. Les mots de la Poufsouffle la calma, et elle retrouva progressivement une respiration régulière. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle y croyait. Elle croyait ses mots. Elle avait envie d'y croire. La jeune fille se rendit compte qu'elle avait besoin d'elle et de leurs discussions pour qu'elle se sente bien, pour vaincre ses démons. Alors, apaisée, elle étira maladroitement ses lèvres pour tenter un vague sourire.

Fin du RP pour moi, je te laisse conclure. Merci    

Le serpent était désormais dans tout ses états. Ses yeux montraient de la peur. Ses tremblements incessants montraient de l'angoisse. Que lui arrivait-elle? Elfia, juste à côté, ne savait que faire face à ce changement, elle était simplement là, ici, pour sa sœur, une part d'elle, son repère dans cette école. Ces mouvements inquiétaient beaucoup la fillette, elle se sentait impuissante. Ali se refermait, se sermonnait en s'infligeant quelques jurons. Elle avait tort, elle ignorait donc tout se qu'elle avait fait? Elle ne savait donc pas qu'elle avait sauvé Elfia d'une profonde solitude presque insurmontable? *Si tu savais, ô si tu savais Ali, l'idiotie ne fait pas parti de toi voyons.. bien au contraire! Ou alors.. soyons idiotes ensemble, comme dans nos bêtises à la maison..*. Elle posa sa main sur celle de sa sœur, elle tremblait fortement elle entrait dans une crise sans aucune porte de sortie. Plongée dans son enfer, elle appuya sa main contre la peau froide, espérant qu'elle se débattait. Ali était pour Elfia le serpent le plus dur et le plus invincible, elle faisait face à tout les dangers, à tout les fronts, les armes n'étaient jamais à terre, c'était rare de la voir à genoux. Sa carapace était si coriace. Mais elles connaissaient leur faiblesse, toutes les deux, la faiblesse, leurs âmes, leur cœur, elle. On touchait l'une, on touchait l'autre. On frappait l'une, on frappait l'autre. L'une sans l'autre, c'était la fin, l'impossible. Alors elle comprenait bien la souffrance que vivait sa sœur.

- Ne me quitte pas.

Le serpent commençait tout doucement à se calmer, à se reprendre, à se contrôler, à sortir de l'horrible enfer. Tant bien que mal elle essayait de sourire. Pour l'aider, Elfia tira légèrement ses joues en tirant la langue.

- Moi te quitter? Jamais! C'est même impensable Ali. Je suis ton ombre et tu es la mienne.

La fillette se redressa sur sa chaise, contente d'observer l'apaisement d'Ali. Il fallait la rassurer au maximum, pour qu'elle n'ait jamais peur. Cette angoisse n'avait pas sa place entre les enfants. Jamais cela ne pouvait arriver. Elle se racla la gorge et elle reprit:

- Je te propose la promesse du petit doigt! Une promesse inviolable. dit-elle en tendant son auriculaire.

Ali fit de même et ensemble elles hochèrent leur doigt, très fort. Ainsi elles seraient unies, par un geste banal mais tellement sincère. A leurs yeux c'était bénéfique de faire ce genre de chose. Pour se rassurer, pour ne jamais se perdre. Elfia souriait, puis dans un soupir elle sortit quelques devoirs. Elle regarda sa sœur qui avait déjà comprit ce qui allait se passer.

- Oui.. euh.. j'ai besoin de toi pour mon exposé en Astro' steuplait Aliiii!

Le serpent dans un soupir à son tour, accepta d'aider sa sœur. Elles se chamaillaient pendant le travail, riaient, chassaient le silence de la bibliothèque. Elles s'aimaient à leur façon, d'une façon infinie, puissante et inimaginable. Jusqu'à avoir l'angoisse, la peur de se perdre. Les sœurs se protégeaient avec des gestes enfantins, des pactes sur papier, ça suffisait pour les rassurer. Et puis après tout, l'amour est sans modération, mais pas sans protection.



Merci Ali pour cet échange ♥