Où se trouvait ce satané bouquin ? Elle en avait absolument besoin pour terminer le devoir de métamorphoses, elle avait encore ce devoir à terminer, elle sentait qu'elle allait passer sa soirée à la bibliothèque à fureter dans les livres à la recherche de l'idée qui lui ferait avoir un optimal… Mais il lui fallait quand même ce livre, c'était indispensable. Adulith fouilla les rayons, rien. Elle alla voir la bibliothécaire qui lui désigna du menton quelqu'un un peu plus loin en train de lire en livre. C'était un jeune garçon brun, il lui semblait qu'il était en première année comme elle, mais à Gryffondor et surtout, il lisait son livre. Enfin, ce n'était pas SON livre mais elle en avait besoin. Maintenant.
Elle réfléchit un instant, laisser tomber ? Non, elle ne pouvait pas prendre le risque de louper son devoir. Attendre qu'il ait fini de le lire ? Peut-être… Mais elle n'allait pas rester là à ne rien faire, elle ne savait pas combien de temps il mettait… En tout cas il avait l'air bien concentré, pour un Gryffondor.

"Pour un Gryffondor". Voilà qu'elle recommençait avec ses images un peu trop marquées des différentes maisons. Elle tenait cela de ses parents qui lui avaient, parfois malgré eux, inculqué une certaine vision des maisons. Sa mère, Madelyne, était à Serdaigle, et Adulith l'avait toujours considérée comme une personne sage, curieuse et intelligente, bref, une Serdaigle-type. Et elle avait bel et bien suivi ses traces, ce dont elle ne pouvait que se réjouir. Mais même si elle était heureuse d'appartenir à sa maison, elle ne pouvait s'empêcher de se demander si elle aurait fait une bonne Gryffondor. Est-ce qu'elle aurait été différente ?
C'est son père qui avait forgé dans son esprit l'image de Gryffondor. Pourtant, ce dernier n'y était jamais allé ! Il avait lu des livres sur l'Histoire de Poudlard, et surtout se délectait des descriptions et des histoires que lui racontait sa femme. De ces histoires, il avait tiré une image héroïque des Gryffondor, parfois même un peu clichée, faisant d'eux des personnes courageuses, déterminées, forgées pour être des héros du quotidien. Bref, une vision bien exagérée née dans l'imaginaire d'un non-sorcier. Il n'empêche qu'Adulith avait été marquée par cet univers et elle avait le sentiment que si elle était allée à Gryffondor son père aurait été encore plus fier d'elle. Elle enviait parfois cette capacité de ses camarades de Gryffondor à faire preuve d'une grande détermination quand elle, elle avait le sentiment d'être parfois trop calme, trop en retrait. Lorsqu'elle en avait parlé à son amie Alvy, cette dernière avait ri : "Tu penses vraiment qu'il n'existe que quatre catégories de personne dans le monde ? Moi je trouverais ça triste ! Les sorciers sont bizarres." Son jugement avait été sans appel et il avait rassuré quelque peu Adulith, mais parfois ces questionnements refaisaient surface et elle ne pouvait s'empêcher d'y songer.

Adulith prit conscience d'être perdue dans ses pensées, elle secoua la tête, il fallait prendre une décision, et le mieux restait toujours d'essayer de communiquer. Mais comment aborder le jeune Gryffondor ? Elle aurait bien aimée être du genre à foncer sans se poser trop de questions parfois. Elle soupira, quand il faut y aller… Elle avança donc vers le livre et celui qui le tenait, essayant de rester concentrée sur son objectif : "Hem… Excuse-moi, tu as mon livre. Enfin… non ce n'est pas mon livre mais j'en ai besoin. S'il-te-plait. Tu en as pour longtemps ?". Bon, ce n'était pas trop l'entrée en matière qu'elle avait imaginée. Et cela sonnait beaucoup plus impoli. Elle espéra que son camarade serait trop plongé dans sa lecture pour avoir tout saisit et qu'il entendrait une phrase plus intelligente qu'en réalité.

- On peut faire mieux pour une Serdaigle... Je pense que le Choixpeau a inversé nos personnalités, n'est ce pas ?
Erwann prononça ces mots tout en restant plongé dans sa lecture. Il avait juste vu qu'une Serdaigle lui parlait. Était-elle en première année, en quatrième, en septième ? Il n'en savait rien et ça ne l'intéressait pas. La métamorphose était en effet sa passion. Il dit froidement à la fille :
- Je pense qu'il y a d'autres livres dans cette bibliothèque. Il était toujours plongé dans sa lecture et parlait d'une voix monocorde. Tu es de nature pénible ou bien tu m'aimes ? J'ai entendu dire qu'une fille amoureuse était souvent lourde avant de déclarer son amour...
Erwann regrettait déjà cette phrase. Il ne voulait pas être méchant, mais il se sentait agressé. On l'avait dérangé pendant sa lecture. Le pire était que la fautive était une Serdaigle ! La maison où Il aurait dû être. Il aimait Gryffondor, certes, mais son rêve d'enfant d'aller chez les aigles à été en quelque sorte brisé, et il avait du mal à s'en remettre.

Erwann regarda la fille. Il n'ausa pas lui faire remarquer, mais il l'a connaissait. C'était Adulith Wen ! Il l'avait remarqué lors de la Répartition. Il ne lui avait cependant jamais parlé. Il lui dit juste :
- On s'est déjà vu ? Tu es Adulith Wen n'est ce pas ?
Il la regarda ensuite en équarquillant les yeux afin de mieux voir son visage qui était flou, à cause de la lecture. Erwann avait lu pendant plus de trois heures. Il dit enfin d'un ton toujours aussi monocorde, mais, cette fois-ci, sa voix était plus douce et plus articulée :
- Tiens, ton livre, tu en a plus besoin que moi. Pour ton information, s'il reste de la place pour la stocker, mon nom est Erwann, Erwann Dyce. Je suis... enchanté, de faire... ta connaissance....

L'aute fille n'avait pas répondu pour i'instant. Le jeune sorcier espérait qu'elle réponde à toutes les questions qu'il venait de lui poser. Il ne voulait pas rentrer dans une relation d'hostilité avec Adulith. Il lui fit donc un léger sourire, en espérant qu'elle fasse de même. Il se sentait mal à l'aise et n'osait pas imaginer ce que la Serdaigle allait lui répondre. Allait elle être aussi froide ? Allait elle être au contraire beaucoup plus polie qu'à sa première intervention ? Toutes ces questions tournaient dans la tête d'Erwann qui se rendit compte à ce moment là qu'il admirait les filles qui ont du caractère. Si elle répondait sèchement, il ne savait pas ce qu'il ferait. Sinon, il l'accepterait probablement comme amie.
Il ne voulait cependant en aucun cas devenir son ennemi.

"On peut faire mieux pour une Serdaigle... Je pense que le Choixpeau a inversé nos personnalités, n'est ce pas ?" Il avait prononcé ces mots sans lever le nez de son livre, d'un ton froid qui lui fit sentir qu'elle l'avait dérangé. "Pour une Serdaigle" ; elle nota qu'il avait employé la même expression qu'elle lorsqu'elle l'avait vu plongé dans son livre. Comme elle, il semblait avoir une vision bien définie des quatre maisons. En tout cas elle comprit à cette phrase qu'il avait bel et bien saisit toutes ses phrases et qu'elle n'avait pas eut l'air intelligente. Elle se sentit vexée et gênée, mais une pointe d'agacement fit son apparition lorsqu'il prononça la phrase suivante : "Je pense qu'il y a d'autres livres dans cette bibliothèque. Tu es de nature pénible ou bien tu m'aimes ? J'ai entendu dire qu'une fille amoureuse était souvent lourde avant de déclarer son amour…". Cela lui sembla un peu prétentieux de sa part d'autant que de son côté elle avait été tellement préoccupée par son devoir qu'elle était restée focalisée sur le livre, bien loin des sentiments que ce garçon suggérait. Lourde ? Non mais pour qui il se prenait…

Elle allait lui répondre plutôt sèchement mais il ne lui en laissa pas le temps, il leva enfin la tête : "On s'est déjà vu ? Tu es Adulith Wen n'est ce pas ?" il la fixa un instant et ajouta d'un ton un peu moins sec : "Tiens, ton livre, tu en a plus besoin que moi. Pour ton information, s'il reste de la place pour la stocker, mon nom est Erwann, Erwann Dyce. Je suis... enchanté, de faire... ta connaissance…". Elle se souvenait en effet l'avoir déjà aperçu mais elle n'avait jamais fait vraiment attention. Maintenant qu'il s'était tourné vers elle, elle l'observait tandis qu'il parlait, elle se fit la réflexion qu'il avait l'air beaucoup moins désagréable que ce que ses premières phrases pouvaient laisser penser. Voilà maintenant qu'il souriait.

Adulith en fut un peu déstabilisée, elle ne savait pas comment réagir face à ce changement d'attitude d'Erwann qui se montrait tout à coup plus agréable. En même temps il l'avait quand même comparée à une "fille lourde", elle avait toujours admiré le caractère fort que l'on prête aux Gryffondor, mais ce n'était pas une raison pour laisser ce garçon se moquer d'elle, ce sont donc ces réflexions qui lui firent répondre sèchement : "Si la modestie est une qualité des Gryffondor, en effet le Choixpeau s'est trompé, mais je te rassure je n'étais venue que pour le livre."
Bon d'accord c'était elle qui l'avait interpellé en premier. Et oui elle n'avait pas été très polie. Elle se tut un instant et regarda Erwann, il n'avait décidément pas l'air si méchant et il avait fait un effort pour se rattraper… Elle décida donc d'en faire autant et reprit moins sèchement "Merci pour le livre. Oui c'est vrai on s'est déjà aperçus…" de nouveau elle se sentit mal à l'aise, elle tenta un sourire et continua "enchantée également. Désolée de t'avoir dérangé…Je vais te laisser." Elle s'apprêtait à tourner les talons quand elle s'arrêta, elle venait de repenser à la première phrase qu'il avait prononcée et ne put s'empêcher d'ajouter avec un léger sourire "Je ne sais pas si le Choixpeau a inversé, mais vu la manière dont tu réagis quand on vient te déranger dans ta lecture, tu aurais aussi fait un bon Serdaigle".

- Si la modestie est une qualité des Gryffondor, en effet le Choixpeau s'est trompé, maais je te rassure je n'était venue que pour le livre.
Erwann était outré par cette phrase et se dit intérieurement que cette fille était une sorcière, avant de se rendre compte que c'était vraiment le cas... Il restait tout de même outré par cette phrase, mais il se sentait enjôlé : une sensation qu'il n'avait jamais ressenti jusqu'à présent. Le jeune sorcier rougit ; il plissa les yeux d'un air stupide. Adulith dit ensuite avant qu'il n'ai eu le temps de répondre :
- Merci pour le livre. Oui c'est vrai on s'est déjà aperçus... enchantée également. Désolée de t'avoir déranger... Je vais te laisser.
Elle souriait ! Erwann reprit son sérieux et cherchait un moyen de la retenir un instant, au moins pour s'excuser. Mais avant que celui-ci ouvre la bouche, la sorcière se retourna et souri en disant :
- Je ne sais pas si le Choixpeau a inversé, mais vu la manière dont tu réagis quand on vient te déranger dans ta lecture, tu aurais fait un bon Serdaigle.
- Je suis vraiment désolé si je t'ai fais de la peine... Je ne le pensais pas... J'étais en train de lire et j'étais dans mes pensées... La métamorphose est ma passion, c'est pour ça que j'ai pu me comporter comme un Serpen... un serpent qui garde son nlivre, tout à fait ! Et toi quelles sont tes passions, je penses que quelqu'un comme toi doit en avoir un certain nombre, je me trompe ?

Erwann voyait un élève de Serpentard plus grand qui le regardait de travers. Peut-être avait-il entendu son allusion accidentelle à propos de la maison verte ? Il espérait que non et que ce regard perçant était une pure coïncidence qui arrivait exactement au moment ou il ne fallait pas. Cet élève à la robe verte agença il regarda Adulith, avant de fixer Erwann d'un regard de Python. Les deux de première année se regardèrent avant de se décaler ensemble, sans un mot en dehors du champ de vision du serpent venimeux qui n'attendait qu'une autre insulte à sa maison pour mordre le cou de ses victimes. Erwann essaya de se rattraper :
- La maison Serpentard est formidable n'est ce pas ? Dommage que Tu-Sais-Qui en ait fait parti ! Il prenait soin de parler fort afin d'être sûr que le Python entende. Il chuchota ensuite :
- On a échappé belle ! Je ne sais pas pourquoi, mais je fait beaucoup de gaffes depuis que tu es là...
Le jeune sorcier avait toujours ce ton mystérieux. Il souri à nouveau à Adulith.

Ce garçon était étrange. En bien ou en mal elle ne savait pas trop. Plutôt en bien peut-être. En tout cas voilà que maintenant il s'excusait "Je suis vraiment désolé si je t'ai fait de la peine... Je ne le pensais pas... J'étais en train de lire et j'étais dans mes pensées... La métamorphose est ma passion, c'est pour ça que j'ai pu me comporter comme un Serpen... un serpent qui garde son livre, tout à fait ! Et toi quelles sont tes passions, je penses que quelqu'un comme toi doit en avoir un certain nombre, je me trompe ?". Non vraiment, comment pouvait-il changer d'attitude plusieurs fois dans la même conversation ? D'habitude c'était elle qui s'excusait (plutôt maladroitement)...

Elle nota son parallèle avec Serpentard, elle se rendait compte que son amie Alvy avait raison, leur conception des maisons était vraiment réductrice. D'ailleurs, elle n'était pas la seule à l'avoir noté puisqu'un élève de Serpentard se leva et s'avança vers eux en les toisant du regard. Erwann dut se rendre compte de son erreur car il ajouta un peu trop fort "La maison Serpentard est formidable n'est ce pas ? Dommage que Tu-Sais-Qui en ait fait parti !" Elle sourit, elle n'était pas certaine que l'allusion à Voldemort était du genre à calmer les tensions mais elle ne dit rien pour ne pas vexer son camarade. Le Serpentard parti, Erwann chuchota "On l'a échappé belle ! Je ne sais pas pourquoi, mais je fais beaucoup de gaffes depuis que tu es là…". Adulith n'était pas certaine qu'ils risquaient grand chose, bizarrement, elle pouvait être angoissée à l'idée d'aller parler à une personne inconnue dans une bibliothèque, par contre la colère d'un Serpentard ne lui faisait pas si peur que ça…

Elle repensa à ses propres réflexions auparavant et décida de partager avec Erwann les sages paroles d'Alvy, maintenant qu'elle voyait à quel point elle avait raison : "Tu sais, je pense qu'il nous faudrait élargir notre vision des maisons, les individus ne peuvent pas se diviser en seulement quatre catégories, ce serait trop triste… Il y a des Serpentard amicaux... et des Gryffondor intello d'après mes récentes observations !".
Elle ne savait pas trop comment interpréter le ton de sa dernière phrase, essayait-il de la charmer ? Non c'était peu probable, on ne pouvait pas dire qu'elle avait brillé dans la conversation jusqu'à présent… Un instant elle pensa : "peut-être essaie-t-il de récupérer le livre ?" Cette fois elle dut réprimer un sourire, non vraiment ça c'était absurde. Heureusement que son camarade ne lisait pas dans les esprits, là il aurait vite retrouvé ses esprits pour se moquer d'elle à nouveau ! Elle décida de laisser la dernière phrase d'Erwann de côté et de plutôt répondre à sa question : "en ce qui concerne les cours, j'aime toutes les matières, j'adore apprendre de nouvelles choses, toutes les matières se relient entre elles et forment un tout qui permet d'appréhender tous les aspects de la Magie…" elle s'arrêta, elle eut soudain peur de l'ennuyer, elle termina donc gênée "à part le Vol. Le balais c'est une horreur… " elle ne savait pas pourquoi elle avait ajouté ça, elle aurait pu lui parler de disciplines où elle était douée, mais non, et elle était sûre que lui il devait bien voler.

- Tu sais, je pense qu'il nous faudrait élargir notre vision des maisons, les individus ne peuvent pas se diviser en seulement quatre catégories, ce serait trop triste… Il y a des Serpentard amicaux... et des Gryffondor intello d'après mes récentes observations !
Erwann montra du doigt un livre intitulé Montrez moi du doigt si vous êtes d'accord avec ce que l'on vient de vous dire. Il était terriblement gêné d'avoir offencé la maison des Serpentard. Il ne comprenait pas pourquoi il se comportait comme ça : lui qui est toujours rigoureux... Il regarda vers la droite pour voir si le Python était parti. Il vit un livre intitulé lisez moi si vous vous sentez bizarre. C'était étrange : Erwann oyait pour la deuxième fois un livre qui correspondait parfaitement à la situation. Il regarda Adulith pendant qu'elle lui racontait les cours qu'elle aimait. Il ne répondit pas. Le jeune Gryffondor équarquilla les yeux et la fixa pendant une seconde environ, ce qui était sans doutr très long pour Adulith qui devait se sentait gêée. Erwann s'excusa et repris ses esprits. Il lui raconta ensuite brièvement ses passions, les choses qu'il detestait. Erwann fit ensuite un récit de sa vie, avant de demander à Adulith de faire de même. La tension était bien redescendue par rapport au début. Le jeune sorcier parla ensuite de ses amis, ses ennemis. Il se rendit compte qu'il avait beaucoup de choses en commun avec Adulith. Erwann lui proposa donc de faire leurs devoirs ensembles puisqu'ils convoit1ient à la base tous deux un livre présent en un seul exemplaire sans la bibliothèque. Il ne put tout de même pas s'empêcher de demander à Adulith des choses sur elle, pour qu'elle fasse à son tour un monologue, comme venait de le faire Erwann. Ce dernier regarda à ce moment exact un hibou mourant par la fenêtre. Il avait du mal à aller jusqu'au bout. On aurait dit qu'il ne trouvait plus le chemin de la volière et semblait demander de l'aide, mais un élève de Poufsouffle s'en occupa, ce qui permit à Erwann de revenir à sa pensée primitive. Il pensait à tellement de choses, qu'il se croirait en cours de potion ! Son crâne était le chaudron, son cerveau, les ingrédients, et sa pensée était le feu qui créait une légère ébullition. Le Gryffondor s'approcha de la Serdaigle et lui fit un sourire. Il mit sa baguette dans sa poche et remit en place son médaillon qui était sorti du col de sa chemise rouge, la couleur des Griffons. Il enlassa ensuite Adulith par l'épaule en espérant qu'elle ne le prenne pas mal, mais plutôt qu'elle aille dans le sens d'Erwann. Il ne réalisait pas ce qui était en train de se passer dans sa tête.

Erwann regardait fixement Adulith pendant qu'elle parlait, ce qui la mit plutôt mal à l'aise, finalement elle préférait presque quand il était désagréable, elle se posait moins de questions. Elle ne comprenait pas trop ce changement d'attitude du jeune Gryffondor, qui se montrait par ailleurs plutôt bavard. En effet, il se mit à lui parler de ses goûts et des personnes qu'il appréciait ou non. Il lui posa des questions sur ses propres centres d'intérêts auxquelles Adulith répondit sans trop rentrer dans les détails. Elle n'était pas du genre à parler d'elle surtout lorsqu'elle venait de faire connaissance avec quelqu'un, sauf si on lui posait des questions précises ou si on lui demandait son avis, auquel cas elle essayait de répondre le plus honnêtement possible. Mais Erwann parlait de beaucoup de sujets et lui posait plusieurs questions, si bien qu'elle ne savait plus à laquelle répondre en premier. A l'écouter parler, elle s'aperçut qu'ils avaient des choses en commun et en même temps qu'ils avaient des personnalités assez différentes.
Adulith avait toujours été assez étrange dans les relations avec les autres, elle avait tendance à devenir bavarde face aux gens taciturnes, mais les personnes qui avaient l'air à l'aise la rendaient au contraire moins sûre d'elle, elle prenait malgré elle une attitude qui venait contrebalancer celle de la personne qui lui faisait face, c'était une manière de s'adapter qui lui avait permis de se faire des amis assez différents, sans pour autant sacrifier son indépendance d'esprit. Mais cela pouvait être difficile à interpréter pour ceux qui ne la connaissait pas bien, et il lui arrivait d'être maladroite dans sa manière de s'adresser aux gens.

Erwann lui proposa qu'ils partagent le livre. Elle réfléchit un instant, elle aurait mieux travaillé toute seule… En même temps ils seraient peut-être aussi efficaces à deux, d'autant que le Gryffondor avait l'air de s'y connaître dans cette matière donc il ne la ralentirait pas. Et elle trouvait sa conversation agréable même si elle n'était pas toujours facile à suivre. Elle le vit même à un moment regarder par la fenêtre, elle ne savait pas trop ce qu'il pensait mais elle se dit que ses paroles ne devaient être que la partie émergée des réflexions qui habitaient son esprit.
Adulith regardait ce garçon qui lui parlait et s'intéressait à sa vie, elle se demandait pourquoi, elle n'était pas habituée à ce genre d'attention, par certains côtés elle trouvait amusant l'enthousiasme du jeune homme, mais elle ne savait pas se montrer aussi amicale rapidement. Quand il la prit par l'épaule, elle ne le repoussa pas mais n'alla pas vers lui non plus. Elle n'était pas très tactile, surtout avec les personnes qu'elle venait de rencontrer, elle espéra qu'Erwann ne prendrait pas mal sa gêne, elle le trouvait sympathique et commençait à l'apprécier, mais il lui fallait plus de quelques heures passées à la bibliothèque pour être en confiance avec quelqu'un. Elle décida de relancer la conversation, se disant que le devoir de Métamorphoses attendrait, ce qui était déjà un gros pas en avant pour la jeune Serdaigle : "Qu'est-ce qui te plait autant dans les cours de Métamorphoses ?"

- Je ne sais pas comment expliquer... J'aime toutes les matières, mais la métamorphose est pour moi très intéressante. On peut tout transformer en tout ! N'est ce pas impressionnant ?
Erwann s'était lancé dans une grande énonciation. Il tenait toujours l'épaule d'Adulith. Celle-ci était restée passive. Elle ne s'était ni rapprochée, ni éloignée. Erwann ne comprenait pas trop ce qu'il se passait. Il n'osa pas détacher son bras, ni se rapprocher un peu plus. la situation était vraiment embarrassante. Il ne savait pas quoi dire, ni quoi faire. il profita de l'occasion qu'il eût pour parler, lui qui n'était pas bavard d'habitude. Il avait l'impression qu' Adulith était beaucoup moins timide que lui. Le jeune sorcier était tout d'un coup devenu tactile, ce qu'il n'avait jamais fait. Il trouvait même normalement cette attitude plutôt bizarre ; mais cette fois ci, les rôles s'étaient inversés.

Une fois qu' Erwann eût fini de parler de métamorphose, il fit à nouveau parler Adulith en lui confiant qu'il était bien plus timide d'habitude. Le gryffon alla ranger les livres une fois qu'ils eurent fini de travailler. ils étaient finalement restés longtemps dans cette bibliothèque. Erwann jeta un coup d' œil dans toutes les directions autour de lui. On aurait dit un gyrophare. Le Python était déjà parti. Il reprit ensuite la conversation avec Adulith puis lui montra ensuite les tours de magie qu'il avait appris.
Erwann se leva ensuite et marcha vers la réserve pour contempler les ouvrages qui y étaient.
- Je me demande bien pourquoi nous n'avons pas accès à ces livres... Tu ais toi Adulith ?
La bibliothécaire expliqua que de très mauvais livres y étaient présents. Erwann, timide, ne répondit pas. Il se dépêcha de reprendre place à coté d'Adulith.

Un groupe de Serpentard arrivèrent. Ils cherchaient apparemment un livre très ancien de métamorphose. Il se trouvait que ce livre était justement celui que convoitaient Erwann et Adulith.Le premier le cacha sous sa robe de sorcier et prit rapidement un autre livre au hasard. Ce fut une drôle de coïncidence : pour la troisième fois en une journée, je livre avait un rapport avec la situation. Il s'appelait Cache moi sous ta robe si un serpent veut m'attraper, un titre vraiment étrange. l semblerait que ce soit un roman romantique d'après la description au dos. Tout ce que détestait le plus Erwann : les histoires d'amour. Il n'aimait pas ça, l'amour. Il n'avait jamais été amoureux de personne jusqu'à présent. Il voulut savoir si Adulith pensait la même chose :
- Et toi, tu aimes ça, l'amour ? Tu as déjà été amoureuse ?
Tout en disant ces paroles, il la reprit par l'épaule.

"Je ne sais pas comment expliquer... J'aime toutes les matières, mais la métamorphose est pour moi très intéressante. On peut tout transformer en tout ! N'est ce pas impressionnant ?" à peine eut-il répondu à la question qu'Erwann enchaîna sur d'autres sujets, continuant à parler de lui et à questionner Adulith, la laissant un peu perplexe. Il lui confia être d'un naturel timide, Adulith trouva que cela ne se voyait pas, ce qui le trahissait peut-être c'était son agitation, car Erwann ne tenait pas en place, il parlait, puis se leva pour ranger les livres et explorer la bibliothèque, on aurait dit un lion - un lionceau plutôt- en cage, et son attitude contrastait avec celle d'Adulith qui le regardait calmement, répondant par de simples phrases à ses questions, sans partager l'agitation qui semblait s'emparer de lui.

Un groupe de Serpentard approcha de leur table, à la recherche du livre qu'ils étaient précisément en train d'utiliser. Adulith sourit en voyant Erwann s'empresser de cacher ce dernier et d'en prendre un autre. La vie du jeune homme semblait être une aventure de chaque instant, après avoir échappé à un Serpentard vexé, voilà qu'il sauvait leur livre ! Adulith se dit qu'après tout ils auraient pu laisser le livre à leurs camarades et les inviter à se joindre à eux, mais maintenant qu'il se trouvait sous la robe d'Erwann cela aurait été délicat. Cette idée la fit rire et elle voulut la partager avec lui mais déjà le fil de ses pensées avait dû se dérouler encore puisque le garçon l'attrapa à nouveau par l'épaule lui demandant "Et toi, tu aimes ça, l'amour ? Tu as déjà été amoureuse ?" elle supposa que cette question venait d'une quelconque pensée qu'il avait eu mais elle la trouva tout de même étrange, et un peu trop directe pour voir qu'ils ne se connaissaient pas depuis longtemps. D'autant que le geste associé aux paroles était assez maladroit, elle ne savait pas s'il en avait conscience, il avait l'air de se laisser porter par ses réflexions.
Cette fois-ci elle se dégagea gentiment et le regarda un instant, ne sachant pas s'il attendait une vraie réponse ou s'il avait quelque chose derrière la tête. En tout cas cette fois-ci elle pouvait être sûre qu'il ne s'agissait plus de lui prendre le livre. Elle lui répondit alors d'un ton où se mélangeait à la plaisanterie une pointe d'ironie "Si tu continues à poser toutes tes questions aujourd'hui ce ne sera plus la peine qu'on se reparle avant plusieurs jours !" elle lui sourit et continua "Il faut bien garder un peu de mystère dans la vie, ce n'est pas un livre qui se lit en une seule fois, il faut lui laisser le temps de s'écrire". Elle jeta néanmoins un regard au livre qu'il tenait, le prit et le posa sur sa pile de livres à emprunter.

- Si tu continues à poser toutes tes questions aujourd'hui ce ne sera plus la peine qu'on se reparle avant plusieurs jours ! Il faut bien garder un peu de mystère dans la vie, ce n'est pas un livre qui se lit en une seule fois, il faut lui laisser le temps de s'écrire.
Erwann compris qu'il avait été maladroit :
- Oh je suis désolé... Je ne pensais pas ce que je disais... J'ai lu dans le résumé du livre qu'il parlait une histoire d'amour... Je déteste ça, et je n'ai jamais été amoureux de personne... Il sourit et continua. Tu dois te demander pourquoi j'ai caché mon livre ? Je connais ces personnes... Ce sont de vraies brutes. Ils ont aussi deux Poufsouffle avec eux et ils forment une bande qui veulent écraser les autres pour leur propre gloire.
Il ne savait pas pourquoi il était agité comme ça. Il pensa un instant à quelque chose... Non c'était impossible. Il dit :
- Je ne sais pas ce que j'ai aujourd'hui... Je suis bavard, distrait, agité, je ne sais pas ce que j'ai... Bizarre... Bizarre... Vraiment bizarre... Très bizarre... Extrêmement bizarre... C'est tellement bizarre que je me dis que... Non c'est absurde, la vie est un livre qui s'écrit lentement, très lentement... Il manque au moins un chapitre avant que ça n'arrive.
Erwann savait très bien à quoi il pensait, mais refusait catégoriquement cette pensée qu'il jugeait comme absurde. Mais cela lui tournoyant dans la tête, il hésita à formuler cet état d'esprit avec des mots. Il regarda Adulith et annonça :
- Je n'ai jamais eu cette... Sensation... J'ai l'impression d'être vraiment très heureux dans cette bibliothèque...

Erwann à toujours été quelqu'un de très mystérieux. Il se leva, et parti se cacher derrière une bibliothèque en disant bin à Adulith qu'il s'excusant, mais qu'il devait aller faire quelque chose juste à côté et qu'il n'en avait pas pour longtemps. Une fois dans sa cachette, il esseya de réfléchir à la situation. Quel impression avait il d'Adulith ? Il ne savait pas si elle était pour lui une fille à ne pas fréquenter, une simple connaissance ou si elle pourrait devenir son amie, sa meilleure amie, ou même sa... Sa femme ? Cette idée le répugnait, mais il s'amusait à imaginer le visage qu'auraiebt ses enfants si sa femme était Adulith... Il eut un fou rire nerveux. Il retourna s'asseoir à côté de la Serdaigle, mais désormais, il ne pouvait s'empêcher de rire dès qu'elle était dans son champ de vision. Elle qui ne se doutait sans doute pas ce qu'il se passait dans la tête d'Erwann.

Le jeune sorcier se résolut à ne plus penser au sujet de l'amour sauf si quelqu'un lui en parlait.
- Je ne parlerai plus jamais d'amour avec toi ! il rit, mais si tu as envie de parler de ça, ça ne me dérange pas ! Qu'en penses tu ?