Geneva était assise à une table de la bibliothèque, et profitait avec jouissance du silence constant de ce lieu. Un lieu saint, elle en était sûre. Mais si elle profitait tant de ce silence, c'était pour réviser (et oui, encore). En relisant sa leçon d'Histoire de la Magie, elle remarqua qu'un livre avait était cité dans le cours et qu'elle n'avait pas lu, ou s'était renseigné dessus. Elle se rendit donc dans la section où devait se trouver se livre et commença à le chercher. 

En arrivant dans la bonne catégorie, elle chercha le livre qu’elle voulait emprunter parmi tous ceux présents dans la rangée. Ils étaient rangés par ordre alphabétiques, et celui qu’elle cherchait était dans les "L". Malheureusement pour elle, une jeune fille dormait, avachie sur la table, appuyée sur un livre, pile sous la rangée de livres serrés qu’elle souhaitait atteindre. 

Néanmoins, Geneva ne réveilla pas sa camarade, et grimpa sur la table, juste à côté des cheveux éparpillés de la Gryffondor (car s’en était une, la Serdaigle l’avait reconnu), et un seul faux pas (c’était le cas de le dire) pourrait la réveiller et se la mettre à dos. 

La rousse avait repéré l’ouvrage, un petit livre sobre, à la reliure en cuir brun. Elle tendit le bras pour l’attraper, se mit sur la pointe des pieds... Et l’attrapa. Mais, en l’attrapant, elle fit tomber une dizaine de livres avec. Dans un réflexe ultime, elle tendit les mains pour en rattraper au moins un, reçu un livre sur la tête, glissa et tomba sur l’élève endormie. 

« Oh, non ! C’est pas vrai ! », pensa Geneva. 

Mais il était trop tard, le mal était fait. Elle se redressa rapidement, et essaya de rassembler le plus de livres possible, en évitant soigneusement de croiser le regard d’Hestia. Et, si elle ne s’était pas trop fait mal (sa chute amortie par sa camarade), la Gryffondor était fulminante. 

@Hestia Andrew

Hestia se dirigea lourdement vers une table vide : cette journée de cours l'avait épuisé ! "C'est épuisant d'écouter un prof' parler toute la journée ?". Oui, c'était épuisant ! Surtout quand on était obligé de changer de salle et de prendre des notes ! Quoique.. "C'est là-bas, non ?". Le regard de la fillette se promena parmi les étagères.. Et elle se saisit bien vite d'un livre sur l'Histoire de la Magie afin de pouvoir avancer sur ce maudit devoir. "Sérieusement, cette professeure ne pouvait garder ses problèmes de santé de fragile au lieu de nous pourrir les journées avec de l'Histoire ?!". Pour une fois qu'elle était d'accord avec sa conscience ! Chose impossible en temps normal.

La petite Gryffondor posa lourdement le livre sur la table la plus proche puis s'assit à son tour, avec la même grâce que le livre.

- Ça va être long..

La fillette ouvrit tout aussi lentement le livre jusqu'au sommaire.. Elle s'ennuyait déjà ! Ce devoir allait être long.. Très long. "Le vol fait déjà chuter ta moyenne, il faut le faire !". Malheureusement. Elle se résigna alors à ouvrir ce fameux grimoire et à parcourir les lignes poussiéreuses de celui-ci.. Ah non, pas poussiéreuses. Des gens prenaient vraiment des livres comme ça ! Des fantômes, probablement : il n'y avait qu'eux pour aimer relire leurs exploits moisis..

"Ne t'endors pas, ne t'endors pas, ne t'endors pas". Malgré les conseils répétés de son cerveau, sa tête penchait dangereusement vers le livre.. Jusqu'à ce qu'elle le touche. Ses yeux continuaient difficilement de lire les mots qui s'entremêlaient. Son cerveau s'était définitivement mis en mode veille : elle devait relire les phrases trois fois au moins pour espérer les comprendre ! "En faite, va dormir". Oui ! Elle avait enfin sa propre permission !

La fillette ne se fit pas prier et plongea immédiatement dans un lourd sommeil.. Elle qui, d'habitude, prenait une dizaine de mois à s'endormir ! Un élève lambda pouvait désormais voir une Gryffondor qui souriait bêtement dans son sommeil avec un filet de salive qui s'étalait sur le livre qu'elle lisait.. Tandis que ladite Gryffondor croyait dur comme fer à un rêve épique : dragons, mages noirs, miss Montmort, Lashlabask, Confrérie des Balais, livres.. Livres ? "Hé, mais pourquoi des livres tombent du ciel, là ?!". Hestia cessa son duel contre la maléfique Montmort dirigeante de la Confrérie des Balais afin d'observer les livres tomber.. Et de se réveiller en sursaut avec une affreuse douleur au dos !

- AAAAAAAAH ! ÏEEEEEEEEEUH !

La petite Andrew regarda les alentours, totalement perdue. Elle n'était pas en train de massacrer miss Montmort mais dans la bibliothèque de Poudlard.. Avec quelque chose sur le dos.. Ah non, la chose était partie ! Ses yeux sombres dérivèrent immédiatement vers la source de ce Mal.. Qui n'était autre qu'une Serdaigle. Le regard de la jeune Gryffondor se noircit aussitôt.. Tandis qu'elle essayait de comprendre ce qui s'était passé. "MAIS COMMENT ELLE A ATTERRIE SUR TON DOS ?!". Elle voulait réagir, voulait déferler sa colère.. Mais était trop perturbée par la situation. Comment ? COMMENT ?!

Il a fallu qu'elle sente un livre lui tomber sur l'épaule pour qu'elle sorte de ce semi état de transe.

- QU'EST-CE QUE TU FOUTAIS SUR MON DOS ?! T'ES MALADE ?!!

La sortie de ce semi état de transe lui rappela également l'affreuse douleur à son dos.. "En même temps, elle saute dessus, comme ça, elle a des problèmes !".

Geneva rougit. Pourquoi était-elle tombée ? Pourquoi les livres aussi ? Pourquoi sur cette personne ? Pourquoi dormait-elle ? Pourquoi à cet endroit ? Tant de questions résonnaient dans le crâne de Geneva, tellement de questions et tellement peu de réponses qu’elle en avait mal à la tête. 

La jeune Gryffondor avait poussait un hurlement de douleur, et une autre question fit son chemin jusqu’à la tête  de Geneva : combien de temps leur restaient-ils avant que d’autres personnes arrivent, et avant qu’un adulte responsable de la bibliothèque n’arrive et ne les virent de ce lieu ? 
Une pensée fulgurante traversa l’esprit de la petite Serdaigle : et si elle était banni pour toujours de la bibliothèque ?

Ensuite, Hestia hurla, peut-être un peu moins fort que son cri de douleur, mais hurla tout de même :

Geneva la regarda, les yeux exorbités, et ne comprit pas ses intentions. Voulait-elle vraiment être bannie de la bibliothèque ? C’était fort possible, mais la jeune fille ne voulait pas y croire. Elle ramassa simplement les livres éparpillés partout par terre, sans jamais quitter du regard Hestia, et les posa sur le table, à côté d’elle. 

Toujours le regard rivé sur sa camarade, elle commença à sentir la colère à travers les yeux d’Hestia, et ça la rendait extrêmement mal à l’aise. 

« Je dois y aller. Désolée, mais vraiment, je suis pressée... », chuchota-t-elle. 

Elle ne fuyait pas sa camarade et sa colère, mais plutôt les représailles de la bibliothécaire. Elle passa devant Hestia, la tête baissée, et traça vers la porte. Pourtant, elle se retourna une dernière fois, au bout de l’allée de livres, et lui dit, toujours en chuchotant :

« Tu devrais partir aussi, si tu veux pas de punition pour avoir crier dans la bibliothèque. »

@Hestia Andrew

Et elle s'en fichait. Et elle partait comme ça, sans remords. "Elle est malade, oui". Avec sa petite voix de victime et son petit je suis pressée !

- T'ES VRAIMENT...

- SILENCE ! C'est quoi ce raffut ?!

Mince, la bibliothécaire ! La colère d'Hestia retomba d'un seul coup et son esprit se mit à élaborer des plans à toute vitesse : hors de question d'avoir une deuxième retenue ! Il fallait fuir ! "Non, pas fuir : n'importe quel adulte penserait qu'un élève fuirait". Il fallait.. Se cacher ! Elle se rua alors vers sa chaise, essuya tant bien que mal la flaque de salive à l'aide de sa manche, commença à réellement lire les lignes de ce livre.. Et raviva la douleur de son dos.

La fillette serra alors difficilement les dents dans l'espoir de ne pas laisser passer de cri de douleur et entendit les talons de Miss Minal claquer.. Et s'arrêter au niveau de son rayon. La brunette tourna alors un regard innocent vers la sorcière. Il ne fallait pas parler : elle reconnaîtrait sans aucun doute sa voix ! L'élève opta pour hausser les épaules et désigner le fond de l'allée, là où avait disparu la Serdaigle. Elle prendrait sûrement la retenue ! .. A moins qu'elle ne la rapporte ?

La petite Gryffondor attendit patiemment que la dame tourne à l'angle de cette étagère avant de se lever, son livre d'Histoire sous le bras, et s'éloigner du lieu du crime en pensant d'ores et déjà à une autre vengeance.. Mais, pour cela, il ne fallait pas qu'elle perde de vue sa cible ! Un coup d'œil entre deux livres : cette petite rouquine était là..

Pardon pour ce retard
Je te laisse gérer la bibliothécaire !

La bibliothécaire avançait rapidement, et progressait à grands pas vers le rayonnage où étaient les deux jeunes filles. Geneva était au bout du couloir, allait partir, mais elle se retourna vers Hestia et lui lança un regard signifiant qu’elle devait partir. Les pas de la bibliothécaire étaient de plus en plus proches. 

La Serdaigle mit la main sur son pendentif en forme de trèfle pour se porter chance et savoir quoi faire, regarda rapidement autour d’elle, puis tourna à gauche et se dirigea vers la section métamorphose. Elle entendit, derrière elle, la lionne de colère, pour l’arrêter. Puis, quelques secondes après, la bibliothécaire hurla de colère. Elle s’en voulait de laisser Hestia là, ainsi, mais avait-elle vraiment le choix ? Elle avait tout fait pour que sa camarade ne se fasse pas attraper. 

En passant devant une allée de livres, elle vit Madame Loyd, la bibliothécaire, qui passa, et Geneva ressentit de l’orage dans l’air... Elle pressa le pas, un peu effrayée. 

Quelques mètres plus tard, elle s’arrêta. Elle regarda : d’un côté, il y avait la sortie à quelques pas, elle pouvait s’échapper de là et oublier cette histoire. À droite, il y avait un rayonnage, des livres et encore des livres. C’était les livres Moldus en tout genre. Et, se plonger dans un roman, elle en avait plus qu’envie. Si elle levait un peu les yeux, elle voyait des alignements de fenêtres, et l’une d’elle était presque entièrement bouchée par du lierre qui grimpait le long du mur, à l’extérieur. Geneva se retourna et vit Hestia qui avançait vers elle. Et, juste derrière la Gryffondor, la bibliothécaire marchait, plus silencieuse qu’un grelot, prête à pincer la « criminelle ». Les anges gardiens des deux premières années étaient, apparement, partis en vacances !

Geneva s’enfonça donc dans l’allée des romans Moldus, avança jusqu’arriver au milieu de la bibliothèque, dans l’allée centrale, et rentra dans un rayonnage au hasard. Elle se mit tout au fond, près du mur, prit un livre au hasard (qu’elle avait déjà lu, elle s’en rendit compte en faisant semblant d’être passionnée par sa lecture) et l’ouvrit au milieu, priant pour que seule Hestia sache qu’elle soit aussi coupable du cri, et qu’elle n’allait pas avoir de problèmes avec la direction...


Les mots en gras sont pour la Cabane de Cristal  

Cela faisait combien de temps que Bérangère était bibliothécaire ? Elle-même ne savait plus. Mais elle aimait beaucoup Poudlard et surtout sa bibliothèque : regorgeant des plus beaux ouvrages et du silence le plus « … T’ES MALADE ». Instantanément, ses mâchoires se crispèrent sous la hargne qui l’habitait : elle détestait que l’on trouble la quiétude du lieu. L’atmosphère d’une bibliothèque devait être silencieuse, studieuse, travailleuse !

Remettant ses lunettes sur son nez, elle se leva rapidement de son bureau, laissant sur place ses occupations du jour. Elle se dirigea sans tarder vers l’endroit où elle pensait trouver les élèves responsable du raffut. De nouvelles paroles presque hurlées alors qu’elle-même aboie « SILENCE ! C’est quoi ce raffut ? ». Signe qu’elle était vraiment en colère : elle-même détestait hurler dans l’enceinte de la bibliothèque, elle estimait que cela troublait la quiétude des livres. Oui car elle n’avait que faire de la tranquillité des étudiants.

Étonnamment, si sa voix avait porté dans toute l’enceinte de la bibliothèque, ses pas se révélaient être particulièrement silencieux : longeant les rayons, les étagères, la femme espérait trouver les responsables du boucan qu’elle avait entendu. Et si elle les trouvait ? Elle leur ferait passer l’envie de revenir hurler dans la bibliothèque. D’ailleurs, elle s’exprima à nouveau, ses yeux furetant par-dessus ses lunettes, attendant de voir une silhouette émergée. « Il n’y pas d’issue possible, je vais vous trouver et vous punir ! ». Pourquoi les élèves devaient-ils toujours jouer à cache-cache dans un lieu qu’elle connaissait par cœur ? Ils n’étaient visiblement ni respectueux ni très intelligents selon Miss Minal.

Geneva était pétrifiée. Elle entendait la bibliothécaire arriver pas à pas, et crier, énervée. Elle voulait retrouver Hestia et elle. Elle allait les retrouver. Bien sûr, la jeune fille connaissait très bien la bibliothèque, mais sa propriétaire devait connaître chaque ouvrage de chaque rayon. Donc, trouver une potentielle cachette devait être pour elle un jeu d'enfant.

Où était la Gryffondor ? La Serdaigle ne serait pas étonnée que sa camarade se soit enfuie quand l'occasion se soit offert à elle, sortant rapidement de la bibliothèque en passant devant la sortie de la pièce. Mais, la fillette n'allait pas le vérifier. Madame Minal n'avait aucune raison de soupçonner Geneva, étant une jeune fille sérieuse et disciplinée, mais elle ne pouvait pas s'empêcher d'avoir peur d'être punie. 

Elle prit une page au hasard de son livre et essaya de se concentrer sur les mots. Ceux-ci défilaient devant ses yeux sans qu'elle n'en retienne un seul. Elle connaissait déjà l'histoire, mais le stress ne lui laissait pas le temps de se concentrer. Elle avait pourtant adorer le roman, lors de sa première lecture ! De quoi parlait-il, déjà ? 

Le livre toujours ouvert sur la table, Geneva se redressa un peu sur son siège, ferma les yeux, prit une grande inspiration pour se calmer (tout en restant à l'écoute du moindre bruit suspect aux alentours, au cas où la bibliothécaire ou Hestia n'arriveraient), puis rouvrit les yeux et reprit sa lecture. Elle ne retenait pas plus les mots qui s'enchainaient derrière son regard, mais elle pouvait au moins respirer normalement et être un peu moins stressée... 

Elle ne voulait pas risquer un oeil vers l'entrée du rayonnage. Elle avait trop peur de ce qu'elle allait y voir. Hestia, débarquant avec la gérante des lieux, l'accusant pour se venger ? Ou pire encore... 
La Serdaigle secoua la tête, pour retirer toutes ses idées farfelues de son cerveau. Il n'y avait aucune raison pour que cette journée se finisse mal. Du moins, elle l'espérait... 

Cette petite rouquine était là, juste derrière cette étagère, en train de faire une sorte de marche courue.. Afin d'échapper à la bibliothécaire, sûrement ? Sûrement : les menaces de celle-ci était digne d'un film d'horreur !

- Je vais vous trouver...

C'était l'exacte réplique des vélociraptors dans Jurassic Park lorsqu'ils cherchaient les petits enfants dans la cuisine ! Enfin.. Ce n'était pas leur réplique puisqu'ils ne parlaient pas.. Mais ils pensaient ça, elle en était persuadée !

Hestia se mit à suivre sa victime en gardant un œil sur elle entre deux livres quand ceux-ci lui permettaient.. Si seulement elle pouvait se calmer, deux secondes, le temps que la petite Gryffondor mette en place son plan machiavélique..

« Là ! Elle s'est arrêtée ! »

Et elle s'était assise.. Parfait ! Ce rat de bibliothèque allait mordre la poussière !

La brunette posa un pied sur l'étagère la plus basse de la bibliothèque qui séparait les deux fillettes, saisit l'étagère qui était à son niveau d'une main afin de garder un minimum d'équilibre, puis commença à pousser le plus de livres qu'elle pouvait balayer de son autre main du côté de son ennemie, espérant que celle-ci subisse la désagréable sensation de sentir des livres lui tomber dessus.. Et encore, elle était gentille : elle ne se jetait pas aussi !

« Elle n'est pas assise trop loin, au moins ? »

Quoi ?! Non, c'était impossible ! Il fallait qu'elle soit à proximité : elle ne pouvait pas se donner tant d'efforts pour rien !

« Au pire, elle se fera disputer par la bibliothécaire à cause de tous les livres à ses pieds. »

Ouf !

Rassurée et vengée, la jeune Andrew descendit vivement de son perchoir.. Aïe ! Faux mouvement ! Si son dos lui faisait déjà mal avant, il lui était maintenant impossible de se redresser entièrement !

« Va voir l'infirmière ! »

Non ! Elle l'avait déjà vu assez de fois pour toute une vie !

« Trois fois c'est assez pour toute une vie ? Va la voir si tu veux pas te retrouver bloquée comme une mamie jusqu'à la fin de tes jours ! »

Son sang se glaça à l'idée qu'elle soit penchée comme une vieille mémé si jeune.. Elle avait encore tant de temps à vivre, elle ne pouvait pas rester comme ça toute sa vie !

Boostée par la panique, elle se dirigea difficilement vers la sortie en espérant que personne ne la sermonne avant qu'elle ait atteint celle-ci.

Une ribambelle de livres qui tombaient par terre, là, juste dans le rayonnage à côté de celui duquel Miss Minal se trouvait. La hargne dans ses yeux ne la quitte pas, elle regarde d’abord l’enfant, qui est assise par terre, visiblement occupée à lire. Ses lèvres tressautent, elle ne l’a pas vu hurler, et elle a l’habitude de voir cette Serdaigle dans la bibliothèque, pas vraiment une enfant qui fait des vagues. Pourtant elle aboie « Il n’y a pas de table pour lire peut-être ? » qu’elle croasse avant de reporter son attention sur les livres par terre. On dirait qu’ils sont tombés du rayonnage avec une pression extérieure.

« Et ça là ? C’est quoi ? Ramassez-moi tout ça ! ». Elle lui demanderait bien si elle a entendu les cris, mais de toute façon même si elle en était responsable il était peu probable qu’elle l’admette sans mentir à la bibliothécaire. Cette dernière reste donc plantée là, devant la jeune fille, le regard toujours aux aguets. Des fois que quelque chose bouge à côté et lui permette de mettre la main sur le ou les responsables des hurlements.

Geneva avait pensé s'en sortir. Elle pensait que la bibliotécaire avait trouvé Hestia, ou avait abandonné. Elle pensait que la Gryffondor était allée à l'infirmerie. Mais, quand elle vit l'étagère juste à côté d'elle se déverser de son contenu, elle comprit que c'était son à présent ennemie qui avait fait ça. Sous le coup de la surprise, la jeunesse fille tomba de la chaise sur laquelle elle était assise et se retrouva, assise par terre, un livre toujours à la main. 

Puis, tout alla de mal en pis : Bérangère Minal venait d'arriver dans l'allée où les livres étaient tombés, Hestia avait l'air d'être repartie, et la femme avait l'air très en colère. Elle voulait s'expliquer, mes les mots ne sortaient pas de sa bouche. Ses yeux cherchaient allègrement la brunette du regard, mais elle ne la voyait pas. 

« Madame, quand ses livres sont tombés, je suis tombée par terre. Je ne sais pas qui a poussé cette étagère, mais je vous jure que ce n'est pas moi. Je veux bien ramasser, si ça peut aider. »

La jeune fille commençait d'ailleurs à rassembler les ouvrages au sol, pour les ranger, en les mettant par rapport à l'ordre qu'elle connaissait, dans les bons emplacements. Ses jours étaient roses de honte, et les larmes lui montaient. Si elle n'avait pas été elle, elle aurait sûrement décidé d'une vengeance contre Hestia, mais ce n'était pas son genre, et elle ne fit que ravaler sa colère en rangeant ses livres.