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06 juin 2019, 17:27
De petits moments de vie  PV 
5 Septembre 2043 à 14h36

Les cours avaient commencé depuis une semaine et déjà, la troisième année s'annonçait plus compliquée que les deux précédentes. Le fait de devoir commencer de nouvelles matières n'était pas pour me déplaire, mais cela demandait aussi d'avoir à nouveau l'impression de ne rien comprendre. Et puis, les autres matières n'étant plus des introductions, on allait commencer à aborder des choses sérieuses. Mais bon, il n'y avait pas de raison pour que je n'arrive pas à faire ce que je devais faire.

J'avais choisi la filière spéciale, parce que les formes de magie non traditionnelles m'intéressaient beaucoup. J'étais douée un peu dans toutes les matières alors j'avais tout de même décidé de garder certaines autres matières en options. Je ne voulais pas arrêter les potions, j'aimais beaucoup trop cela, cela demandait une certaine rigueur et il me semblait logique de ne pas arrêter.

Alors que j'étais sérieusement en train de plancher sur mon devoir, un bruit de personne bougeant une chaise me fit lever la tête. Aelle... Nous n'avions pas parlé depuis notre voyage dans le train, je me demandais comment s'était passé son début d'année. Nous avions beau avoir choisi la même filière et donc suivre les mêmes cours, je n'avais pas eu l'occasion ni le courage de lui parler. Pour lui dire quoi de toute manière ? "Hey salut Aelle alors ce devoir de potions, t'en penses quoi ?" Nan, y'avait vraiment pas moyen. Et puis de toute manière si elle voulait me parler, elle avait qu'à venir me parler elle. 

Je ne savais pas si elle m'avait vue, mais je décidais de me replonger dans mon devoir de sortilèges, après tout si j'étais ici c'était pour travailler et pas pour observer une personne que je n'avais vue que deux fois dans ma vie. Ca se trouve elle m'appréciait même pas t'façon.

J'avais beau tenter tant bien que mal de me concentrer sur ce que j'écrivais, je ne pouvais m'empêcher de lui jeter des coups d’œils furtifs de temps en temps...

Troisième année RP (2043-2044)

JE SUIS UNE FILLE.

17 juin 2019, 10:26
De petits moments de vie  PV 
Samedi 5 septembre 2043
Bibliothèque — Poudlard
3ème année


Ils me suivent. Sans cesse.
Quand je mange ils me scrutent.
Quand je marche ils me suivent.
Quand je travaille ils m’observent.
Où que j’aille les regards sont là. Ils me font mal, ils me pèsent. J’ai l’impression d’entendre des chuchotements, même lorsque je suis seule dans mon dortoir le soir. J’ai l’impression que les gens parlent, qu’ils disent des choses sur moi, qu’ils créent des rumeurs. J’ai l’impression de ne jamais pouvoir m’en dépêtrer. Comme une seconde peau, mes actes de l’an dernier m’étouffent.

Ce matin, je ne suis pas allée manger. Je ne suis pas folle, quoi qu’en pense les abrutis. Je n’y suis pas allée, car j’étais persuadée qu’Aodren allait traverser toute la Grande Salle pour venir me voir. Et je ne veux pas voir sa tronche, à ce traître.
*C’pas lui, l’traite*. Certes. Ce n’est pas à cause de lui que j’ai l’estomac vide. C’est à cause d’eux ; Papa et Maman. Si j’étais allée dans la Grande Salle ce matin, je n’aurais pas pu me retenir ; je leur aurais envoyé une beuglante. C’était trop tentant. Pour qu’ils comprennent bien combien j’ai mal, combien je leur en veux. Je voulais qu’ils soient au courant que je sais tout. Je sais qu’ils ne m’aiment pas, je sais qu’ils m’ont menti cet été, je sais qu’ils sont faux.
Alors je ne suis pas allée manger, parce que je n’en avais pas la force.

*’Toute façon, j’men fous*, décidé-je en poussant les portes de la bibliothèque. Je n’ai pas besoin d’eux, n’est-ce pas ? Je m’en fous s’ils envoient des hiboux à Ao’ et pas à moi. Après tout, avec tout ce que j’ai fait, ils sont sûrement contents que je me sois barrée du Domaine.
*Et moi aussi !*. Ouais, moi aussi je suis plus heureuse loin d’eux. Super heureuse loin d’eux. Super heureuse sans hibou de leur part. Super heureuse.

L’atmosphère de la bibliothèque m’entoure. Le silence, les pages qui tournent, l’odeur, le calme. Je me détends légèrement ; ici, il n’y a pas souvent les chuchotements qui me suivent. Je suis plutôt au calme. Pas toujours, mais bien plus que partout ailleurs dans la château.
Main autour de la lanière de mon sac, je fais quelques pas dans l’antre. Je cherche une place où m’asseoir, une table vide, un coin reculé, esseulé.

Je dépasse le comptoir proche de l’entrée, je frôle quelques rayonnages, caressent les livres de mon regard. Quand je tombe dans le sien, mon coeur manque de s’arracher de son socle. Je m’arrête, le coeur en branle.
*Ebony !*
Je reconnais ses yeux sans effort. Son regard si fort, si perçant ; il me transperce et pendant quelques secondes je me trouve incapable de faire le moindre geste. Puis elle baisse la tête et je retrouve mon souffle.

Postée devant un rayonnage, je l’observe à la dérobée. J’ai pensé elle depuis le train. Je crois. Peut-être. Tout à coup, j’ai l’impression que je n’ai jamais cessé de penser à elle depuis que l’on s’est quitté mais je sais que c’est faux.
Je me demande si elle a pensé à moi. Je pense que non. Peut-être même qu’elle a capté que cette Aelle-là était la Aelle dont tout le monde parle. Cette idée me serre le coeur ; bien loin du sentiment qui m’a pris face à elle dans le train. C’était quoi, déjà ? De la complicité.
Et si elle est sait ?
Si elle a compris ?
Si elle n’a plus envie de me parler ?
Et si elle me dit de m’en aller ?
Et si elle fait comme tous les Autres, qu’elle me regarde sans se détourner, qu’elle m’observe sans intimité, qu’elle me pose des questions à tout va, qu’elle est indiscrète, qu’elle est dérangeante ? Je ne veux pas qu’elle soit dérangeante, pas elle. Pas Ebony.

De toute façon, les secrets c’est mieux de les garder pour soi. Comme Zikomo. Je préfère garder mes souvenirs secret plutôt que de prendre le risque qu’ils ne volent en éclat ; Ebony restera mon secret.
J’ai l’impression de fuir ; mais c’est idiot de penser cela, n’est-ce pas ?

Je lui lance un dernier regard avant de m’enfoncer dans un rayonnage, à l’abri de la force de ses yeux.

23 juin 2019, 17:57
De petits moments de vie  PV 
17 septembre 2043 à 7h32

Cela faisait environ deux semaines que j'avais croisé Aelle à la bibliothèque. Après avoir longtemps hésité à aller la voir, elle s'était enfoncée dans les rayonnages et j'en avais donc déduit qu'elle ne voulait pas me parler. T'façon si elle voulait me parler, elle n'avait qu'à venir me voir. Nous nous étions croisées un peu dans les couloirs, mais aucune réelle interaction n'avait eu lieu entre nous deux.

Aujourd'hui, il fallait que je me concentre sur mon devoir d'étude des runes. J'aimais vraiment beaucoup cette matière, même si elle n'était pas facile. Traduire les symboles était comme un jeu pour moi, j'avais l'impression d'être une détective et c'était franchement cool comme sentiment. 

Pourquoi j'étais venue à la bibliothèque aussi tôt dans la matinée un jeudi me direz-vous. Eh bien parce que c'était le moment le plus calme qui soit et c'était beaucoup plus agréable comme ambiance. Il y avait en général souvent des personnes plus âgées bûchant sur un devoir difficile. Peu de groupes étaient là et j'aimais m'imprégner de cette ambiance studieuse.

Alors que j'arrivais, je découvrais qu'Aelle était déjà là et je décidais de m'asseoir à la même table qu'elle. Je ne me mettais pas à côté d'elle, mais un peu plus loin sur la table en lui disant "salut" de ma voix blasée. Il ne fallait pas qu'elle sache que j'avais été triste de ne pas lui parler plus depuis la rentrée. Enfin de toute manière je m'en foutais d'elle, elle pouvait bien faire ce qu'elle voulait c'était pas mon problème.

Je sortais mes parchemins et commençait à traduire mon texte en grattant frénétiquement avec ma plume. En réalité, je n'étais pas très concentrée avec Aelle à côté. Est-ce que maintenant elle ne voulait plus me parler malgré notre voyage dans le Poudlard Express ? C'était certainement pas moi qui allait faire le premier pas, j'étais pas celle qui faisait le premier pas. Et même pour Aelle je n'allais pas commencer si ? Non, quand même pas.

Je ruminais tellement mes pensées, que j'avais presque l'impression qu'Aelle était capable de m'entendre.

Troisième année RP (2043-2044)

JE SUIS UNE FILLE.

29 juin 2019, 16:34
De petits moments de vie  PV 
Jeudi 17 septembre 2043
Bibliothèque — Poudlard
3ème année


Il est lourd dans ma poitrine ; ce fichu coeur.
Il pèse une tonne.
Je le porte à bout de bras, je n’arrive pas à m’en dépêtrer, je n’arrive même pas à respirer tant il prend de la place. Il m’emprisonne dans cette tristesse idiote que je ressens depuis la Troisième Tâche. Je ne parviens pas à m’en détacher, je n’arrive pas à l’oublier.
Parfois, je suis tellement en colère que je pourrais exploser.
Et d’autres fois je suis si triste que je pourrais pleurer sans m’arrêter, peu importe l’endroit dans lequel je me trouve.

Ce matin, j’ai envie de pleurer. Ma gorge est nouée, mon esprit se retourne sans cesse pour regarder vers ces souvenirs liés à Charlie. Et quand je pense à elle, je pense à Gil’Sayan, et alors je me sens plus mal encore.
Je grimace et me penche sur mon livre pour m’éloigner de ces pensées dérangeantes. Les mots de Frewd courent devant moi ; mon exemplaire de De l’expérience d’Ool à la vie d’Isabella ne m’a pas quitté depuis de nombreux jours. Il est mon bouclier, quand je m’y plonge je parviens un peu à oublier combien j’ai mal, combien je regrette, combien je ne sais pas.
Je ramène mon petit carnet près de moi, trempe le bout de ma plume dans mon pot d’encre et dépose quelques mots sur le parchemin. Puis je retourne à ma lecture, m’efforçant de comprendre le sens qui se cache derrière chacune des phrases de Frewd.

La bibliothèque est calme. Il est tôt, la plupart des élèves sont dans la Grande Salle — ou ailleurs. Je n’ai pas levé la tête depuis un temps infini. Mon ventre grogne, mais je l’ignore. Je mangerais plus tard. Je ne veux pas croiser Gil’Sayan *surtout pas* ou même avoir l’occasion de regarder vers la table des Rouges. *J’sais même pas si elle va bien…*
*Mais j’m’en fous !* m'asséné-je aussitôt. Je m’en fous si Charlie est dans le coma, si elle est toujours sur le terrain ou même qu’elle soit en piteux état. Je m’en fous totalement.

Sourcils froncés, je retiens mon souffle pour l’empêcher d’appeler mes larmes à lui. Je suis une idiote, une idiote. Je déteste penser à cela.

J’en suis à relire pour la troisième fois la même phrase, luttant contre moi-même, lorsqu’une ombre me tombe dessus. Je lève les yeux sans trop y penser, dévoilant ma gorge nouée et mon visage rendu blafard par les mauvais rêves.
Mes yeux s’écarquillent quand j’aperçois Ebony.
Mon coeur fait une embardée ; pendant un instant j’en oublie jusqu’à la raison même de ma tristesse.
Je me redresse sur mon siège, le coeur battant comme un fou.

Elle me salue ; je ne réponds pas, trop occupée à gérer ma surprise démesurée. Je l’ai revu quelques fois dans les couloirs, mais jamais d’aussi près. Elle s’assoie à quelques places de moi. Tendue, je l’observe silencieusement sortir ses affaires, ses plumes et parchemins. Elle ne me regarde déjà plus ; elle écrit, elle écrit — je crois reconnaître des runes, mais à vrai dire je n’en ai rien à faire de ce qu’elle écrit.
Je suis heureuse de la revoir.
Puis je me souviens que toutes les personnes que je suis heureuse de voir me détestent et ma gorge se noue de nouveau. Je baisse la tête sur mon livre, une vague de désespoir m’accablant ; combien de temps se passera-t-il avant qu’Ebony ne me dise, elle aussi, qu’elle me déteste ? Combien de temps me faudra-t-il à moi pour la détester ?

Je me force à écrire quelques mots, à me concentrer, mais inlassablement mon esprit me ramène à toute cette mélasse qui ne me lâche pas ; maintenant, s’y rajoute même Ebony. *J’aurai préféré qu’elle vienne pas* ; pourquoi est-elle là, d’ailleurs ? La bibliothèque est remplie de tables !
Le coeur serré, je la regarde discrètement.
Elle travaille sans faire attention à moi.
Et moi, j’essaie de lire sans faire attention à elle.
Je pense qu’elle parvient mieux que moi à réaliser son objectif.
Emprisonnant ma lèvre entre mes dents, je me penche un peu plus sur mon carnet, ma main gauche tripotant nerveusement un coin de mon livre. Quand je me rends compte que je n’ai pas détourné mon regard d’elle pendant de longues secondes, je baisse la tête, les sourcils froncés et le coeur battant.

30 juin 2019, 18:13
De petits moments de vie  PV 
Elle n'avait même pas répondu à mon bonjour. J'avais bien fait de ne pas devenir amie avec elle, les amis n'étaient là que pour vous faire souffrir comme toutes les personnes sur Terre en fait. Faut pas s'attacher, elle me détestait comme toutes les personnes avec qui j'avais eu des interactions, je le savais d'avance. Mais alors pourquoi ça me faisait mal au coeur qu'elle n'ait même pas répondu à mon bonjour si je m'y attendais ? J'avais l'impression que quelqu'un était là, dans mon corps, avec un gant de boxe géant et qu'il s'amusait à prendre mon coeur pour un punching ball.

Je sentais des yeux se poser sur moi, j'avais l'impression d'être épiée. Je savais que c'était elle... Ou du moins je l'espérais. Mais il ne fallait pas que je regarde, je ne pouvais pas m'abaisser à cela, elle devait sûrement me regarder avec un regard de pitié. J'avais l'impression que ma tête me brûlait là où ses yeux se posaient sur moi, mais je ne pouvais pas regarder, je devais continuer d'écrire mon alphabet runique, il le fallait absolument. Et pourtant, j'avais tellement envie de me plonger dans ses yeux... Je voulais pouvoir la regarder.

Je me décidais à jeter un petit coup d'oeil discret dans sa direction. Son mouvement de tête m'appris qu'elle venait de détourner la tête alors qu'elle me regardait auparavant. Dans mon coeur une petite flamme s'est allumée... Elle ne s'en foutait peut-être pas de moi après tout, sinon elle ne me regarderait pas, pas vrai ? Et il fallait que j'aille lui parler, que je renoue le dialogue.

Mais mon cerveau me disait autre chose, il n'écoutait pas mon coeur. Il me disait que je ne devais pas m'abaisser à cela et qu'il fallait que je la laisse tomber, que je me concentre sur mes devoirs comme je l'avais fait depuis deux ans.

Alors que mon corps était partagé en deux quant à la marche à suivre, mes yeux avaient décidé de la contempler. Ses yeux bruns, sombres qui parcourait son carnet avec ses sourcils froncés. Sa lèvre qui roulait entre ses dents et sa main qui ne pouvait s'empêcher de s'agiter. J'avais remarqué cela chez elle, il y avait toujours quelque chose qui bougeait, comme si une force invisible agissait sur elle. D'autres auraient trouvé cela terrifiant, mais moi je trouvais que c'était... Non je ne pouvais le dire. Il fallait que je détourne mes yeux d'Aelle, mais je n'y arrivais pas, je ne bougeais plus, ne respirant presque plus...

Jusqu'à ce que le bruit que fit mon flacon d'encre en tombant ne me réveille de ma contemplation. Il y avait de l'encre partout sur le sol et sur mon uniforme, il allait falloir que je me change avant les cours si je ne voulais pas me prendre une remarque des mes professeurs. Et puis, je ne pouvais avoir l'air négligée. Pas moi, ce n'était pas possible. J'étais embarrassée. J'espérais qu'Aelle ne comprendrait pas que si mon flacon était tombé par terre c'était parce que j'étais en train de la regarder et que j'avais oublié qu'il était dans ma main alors que je trempais ma plus à l'intérieur pour continuer d'écrire. Fichue encre.

Troisième année RP (2043-2044)

JE SUIS UNE FILLE.

01 juil. 2019, 09:27
De petits moments de vie  PV 
Elle me regarde.
Je ne sais pas comment je le sais, mais je le sais. Je sens son regard sur moi. Je ne savais même pas que cela était possible. Mais je le sens qui me frôle sans se détourner, qui me décrytpe, qui m’analyse. Je me demande si j’aime cela. Je voudrais me persuader que non, mais le fait est que mon coeur bat plus vite que jamais dans ma poitrine et que je ne ressens aucune once d’agacement.
Je ne ressens rien d’autre que son regard.
Il me voit en train de bouger ; j’essaie d’arrêter mais reprend aussitôt.
Il me voit en train de lire ; je tente de ne pas bouger trop vite mes yeux, en vain.
Ma plume n’a pas bougé depuis un moment, je me focalise dessus, je me force à écrire quelques mots. En fait, je n’écris rien. Quand je me rends compte que je bouge ma plume au-dessus de mon carnet sans pour autant le toucher, je me trouve bête. Je suis idiote, je suis vraiment idiote. Je ne sais même pas pourquoi je fais semblant, pourquoi je suis comme cela.
C’est débile.
Pourquoi j’ai l’impression de manquer d’air ? Ce n’est qu’Ebony. Elle est juste là et elle ne veut pas me parler. Elle ne veut pas me calculer, elle ne veut rien. Pourtant, je sais que c’est faux. C’est peut-être cela qui me mène à lever la tête pour la regarder.

La première chose que je remarque et qui m’étonne, c’est le fait qu’elle n’est pas du tout en train de travailler comme je le pensais. Je me rappelle alors que j’ai senti son regard regard sur moi ; je me laisse à penser *et si elle…* avant qu’un bruit sourd ne me fasse sursauter.
Ebony s’active aussitôt, baissant la tête sur son uniforme ; je comprends instantanément que son flacon d’encre est tombé, qu’il s’est renversé sur elle et que la situation est vraiment ridicule.
Mon coeur bat encore trop vite ; j’ai chaud, trop chaud, et je suis toute tremblante. C’est sûrement à cause de cela, n’est-ce pas ? Oui, ce doit être à cause de cela que mon rire franchit mes lèvres. Un petit rire nerveux, comme il m’est déjà arrivé d’en avoir par le passé. Le monstre arrive toujours du plus profond de mon corps et il me secoue sans que je ne le décide ; il me fait ressentir une hilarité que je suis loin de vraiment ressentir et me force à m’esclaffer débilement.
C’est ce que je fais.
Je pouffe dans mon coin, incapable de m’arrêter, regardant Ebony et son uniforme tout taché.

Puis tout à coup, ça s’arrête. Essouflée, je baisse la tête. Le rouge envahit mes joues, mon visage se renfrogne et je croise les bras sur ma poitrine. Je me détourne légèrement d’Ebony avant de revenir à elle, incapable de ne rien dire.

« C’est pas comme ça qu’tu gagneras l’pari, » chuchoté-je dans sa direction.

*Tais-toi !*, me tance mon esprit.
Je retourne à mon carnet pour me cacher. En fait, je ne le vois même pas ce carnet. Il flotte devant moi, inconsistant. J’ai l’impression que plus rien ne m’intéresse si ce n’est Ebony.
*Et si elle me r’garde parce qu’elle sait pour l’an dernier ?*
Mon coeur se serre, j’essaie de repousser l’idée loin de moi, mais c’est trop tard. Elle s’installe, elle gangrène mon esprit. Je revois le regard de la Serpentard sur moi ; elle m’observait de loin, sans m’approcher. Comme tous les Autres.
Oh Merlin.
Elle est comme tous les Autres. A me regarder, me juger, se dire que je suis trop égoïste ou se dire que je suis trop courageuse. Se dire tout un tas de trucs faux sur moi. Qu’est-ce qu’elle se dit ? Que je l’ai déçu ? Qu’elle m’admire ? Qu’elle l’avait senti ? Qu’elle l’avait deviné ? Qu’elle en profite pour m’arracher ce que je ne sais pas ? Qu’elle a l’avantage sur les Autres de pouvoir m’approcher ? Elle se dit quoi ? Que je suis idiote, que j’ai gâché mes chances de Savoir, que je suis une enfant gâtée, qu’elle ne pourra jamais me comprendre, jamais passer de temps avec moi, jamais m’apprécier, jamais me vouloir ?

02 juil. 2019, 18:07
De petits moments de vie  PV 
Je ne sais pas si elle a compris comme mon flacon d'encre était tombé, mais en tout cas un mouvement capté par le coin de mon œil m'appris qu'elle avait vu que je m'étais renversé tout plein d'encre dessus. Et par-dessus tout, son petit rire étouffé glissa de ses lèvres. 

Ce petit rire fit naître en moi un mélange d'émotions. J'étais embarrassée de m'être ainsi tachée. C'était indigne de moi, j'étais celle qui remarquait les bêtises des autres et non le contraire. Alors que mes joues commençaient légèrement à se colorer à nouveau tandis que mes mains s'affairaient à sauver ce qu'il était possible de sauver, à savoir mes parchemins uniquement - mes vêtements allaient nécessiter un lavage en profondeur, je détestais utiliser de l'encre, ça tachait tellement - une autre émotion apparu et domina toutes les autres. La colère. De quel droit elle se moquait de moi ? Elle m'ignorait depuis notre rencontre dans le Poudlard Express le jour de la rentrée et maintenant elle rigolait comme si de rien n'était juste parce que je m'étais tachée. J'avais l'impression d'avoir à côté de moi l'image que je me faisais de ma soeur et de ses amies avant que nous ne renouions contact, et ce n'était clairement pas une image très positive pour une personne vu le nombre de fois où je les avais maudites ces pimbêches.

Tout dans mon corps me criait de réagir, mais je savais qu'une réaction là maintenant tout de suite ne ferait que me faire remarquer encore plus. Si un seul mot sortait de ma bouche à ce moment-là, ce serait en criant et il était hors de question que ma dignité en prenne encore plus un coup qu'elle n'en avait déjà pris. 

Alors je me tue, rangeant mes affaires le plus vite possible afin d'essayer de partir d'ici et d'oublier cet épisode. Evidemment, mes mains s'affairaient à une vitesse normale. Il était hors de question que je parte en courant d'ici, je devais faire comme si tout était normal et que je me rendais juste à mon prochain cours. La seule différence étant qu'il allait falloir que je passe par mon dortoir avant cela.

Une petite phrase chuchotée me provient aux oreilles alors que presque toutes mes affaires étaient rangées dans mon sac. Lorsque je tournais la tête en direction d'Aelle, qui était censée être la personne l'ayant prononcée, je me rendais compte qu'elle avait baissé sa tête, se replongeant en apparence dans ce qu'elle était en train de faire. Pendant un instant je crus avoir rêvé cette phrase, y avait-il un fantôme aux alentours ? Visiblement non. La seule personne ayant pu la prononcer était donc la Poufsouffle. Et j'étais dans l'incompréhension. Elle ne me disait même pas bonjour mais elle venait se moquer de moi et me taquiner à propos du pari que je lui avais proposé ? Bien évidemment, je n'avais pas oublié ce pari et maintenant je me demandais presque pourquoi je le lui avais proposé ? A quoi bon proposer un truc pareil à quelqu'un qui décidait de ne plus vous parler ?

 " Le, pari je vais le gagner.  "

Ma voix n'avait jamais été aussi froide. Toute la colère qui était en moi avait été mise au service de ma détermination. Si Aelle ne voulait plus me parler, très bien, mais au moins j'aurai gagné le pari et c'était tout ce qui m'importait désormais.

Troisième année RP (2043-2044)

JE SUIS UNE FILLE.

03 juil. 2019, 17:47
De petits moments de vie  PV 
Elle va finir par le faire, c’est certain. Gil’Sayan l’a bien fait elle et elle ne me connaissait pas. Charlie également, mais c’est une autre affaire. Alors c’est certain qu’Ebony finira par le faire elle aussi. Ce n’est qu’une question de temps, de minutes peut-être. Puis elle me dira qu’elle me déteste, que je la débecte et qu’elle m’oubliera très rapidement.
Je déglutis difficilement.
Je n’ai plus du tout envie de rire. L’image de Gil’Sayan danse devant mes yeux et elle pourrit tout mon horizon, j’aimerais l’en dégager, mais c’est aussi difficile que ces derniers jours.

Ebony a rangé ses affaires, m’indique un coup d’oeil dans sa direction. Bien sûr, elle se rend enfin compte de qui elle a en face d’elle. J’aurais dû me taire, ainsi elle n’aurait pas eu à faire semblant : elle serait partie sans prendre la peine de devoir m’ignorer. Là, il lui faudra supporter mon regard et s’en aller tout en prenant conscience qu’elle me laisse seule avec ma honte.
Et je sens son regard sur moi, encore. Merlin, c’est le moment. Je me sens diminuer tout à l’intérieur de moi, comme si j’étais incapable de faire face, comme si j’étais trop faible. Et tout à coup, j’ai envie de me lever et de lui dire de rester. Je veux qu’elle reste à cette table, qu’elle travaille sans me calculer, qu’elle ne dise rien, qu’elle ne demande rien. Et moi, je resterais près d’elle sans me faire remarquer. Je me nourrirais seulement de sa présence. Du bonheur de savoir que si elle s’est assise là c’est pour être avec moi. Mais c’est faux, n’est-ce pas ? Si elle s’est assise là, c’est seulement pour s’assoir.

La voix me frappe sans prévenir. « Le pari, je vais le gagner. » Je lève mes yeux écarquillés sur elle ; sa voix est comme une claque. Elle me coupe le souffle. Elle me fige sur place. Je tombe dans son regard et j’en frissonne ; Merlin, j’avais oublié sa force. Ajouté à sa voix particulière, j’ai l’impression de mourir. De revenir à notre première rencontre, si loin de Notre moment dans le train. Quelques secondes s’écoulent sans que je ne dise rien.
Puis ma colère s’éveille.
Petit monstre au fond de mon coeur qui a envie de gueuler. Il me déchire le visage en une grimace de haine, sourcils froncés et bouche tordu. De quel droit prend-elle ce ton ? dit ma colère. Pourquoi est-elle en colère ? Que me reproche-t-elle ? Oh, ma colère fait brûler mon sang dans mes veines et pendant un instant je suis incapable de savoir ce que je vais faire ; plusieurs possibilités me passent à l’esprit : me lever et gueuler « va t’faire voir ! » ; me lever et gueuler « c’est quoi ton problème ? » ; me lever et partir en claquant la porte ; rire sans ne plus jamais m’arrêter.

Mais, le souffle court, je ne bouge pas. Je fouille le visage de la jeune fille, de ses yeux gris à ses lèvres de colère. Je fouille, résistant à l’envie de répondre à ma rage ; la seule chose qui me retient c’est ma peur, par Merlin, ma peur de la voir me détester. Elle ne veut pas me sortir de la tête cette peur, et comme ces derniers jours les voix simultanées de Charlie et Gil’Sayan me crient leur symphonie : j’te déteste !

Et tout à coup, je comprends.
« Le pari, je vais le gagner. »
Je comprends ce que j’ai toujours eu tant de mal à comprendre. Comment Zakary appelle-t-il cela, déjà ? Il en est friand. « C’est pour rigoler » me dit-il toujours en roulant des yeux. Moi, je ne comprends jamais trop ce qu’il y a de drôle, mais mes frères rigolent toujours. Alors je me demande. Et si je me trompe ? Et si elle rigole ?
Ebony joue-t-elle sa colère ? Veut-elle me faire croire qu’elle est vexée ou que sais-je encore ? Joue-t-elle pour me faire croire qu’elle gagnera ce pari, pour me donner envie moi-même de le gagner ?

Ma colère fond comme neige au soleil. Peut-être l’y aidé-je un peu. J’ai envie de croire qu’Ebony n’est pas vraiment en colère, j’ai envie de croire qu’elle n’est pas ce genre d’Autre qui prend toujours tout de la mauvaise façon ; je les déteste ces Autres, alors elle ne peut pas être de ceux-là, n’est-ce pas ?

Je triture mon livre et grimace un sourire ; j’ai du moins l’espoir que cela y ressemble. Je me penche sur la table, comme pour me rapprocher d’Ebony, et je dis :

« S’tu veux gagner, reste étudier. »

Je chuchote toujours. Dans ma voix j’entends un tel manque d’assurance que je manque de baisser la tête pour me cacher du jugement de la Serpentard. Mais je ne le fais pas, car je veux absolument observer sa réaction. Je veux comprendre, savoir si sa colère n’était qu’une étrange forme d’humour ou non. Je veux savoir si Ebony est une Autre que j’ai l’habitude de ne pas aimer ; *Merlin, non s’te plait*, je me surprends à prier.
Mon coeur rate un battement ; j’ai presque envie de m’en aller pour ne pas la laisser dire des choses qui me feraient regretter mes moments avec elle. Mais je ne le peux pas, car j’ai bien plus encore envie de rester.

18 juil. 2019, 18:35
De petits moments de vie  PV 
Je m'efforce de ne pas regarder Aelle. Elle m'énerve, il est impossible d'avoir un semblant de discussion avec elle alors il faut que je parte de la tête haute et que ne repense plus jamais à elle. Alors que toutes mes affaires sont enfin dans mon sac, je ne peux m'empêcher de la regarder et j'essaye de déchiffrer les traits de son visage, je commence à avoir l'habitude de réaliser cet exercice. Au départ elle est figée et semble en colère, je ne comprends vraiment pas pourquoi elle réagit comme ça. Après tout c'est elle qui m'évite et réagit de manière complètement aléatoire, alors c'est quoi son problème. Je croyais qu'en tant que blaireau, elle était censée être patiente. Les Poufsouffle ne sont pas censés s'énerver comme cela si ? Il sont plutôt censés avoir de la loyauté à revendre, être humble et aimer la nourriture, de la patacitrouille au rôti de boeuf.

Alors que je la contemple toujours, je vois soudainement son visage se détendre et la colère continue encore et toujours de m'envahir. Est-ce qu'elle va vraiment rigoler ? Parce que moi je suis plus que sérieuse, je suis prête à gagner mon pari coûte que coûte. Et là, ses petits yeux se plissent et sa bouche se déforme en une espèce de grimace heureuse. Je vois du coin de l’œil que ses mains triturent son livre avant qu'elle ne se penche sur la table afin d'être plus proche de moi. 

Elle me chuchote alors des mots que je ne pensais pas entendre un jour de sa bouche, de rester. J'étais tellement concentrée sur ses lèvres roses que je n'ai même pas eu besoin d'écouter ce qu'elle me disait, grâce au mouvement de ses lèvres, je sus qu'elle me demandait de rester ici pour étudier. Tout en elle montrait une certaine forme de fragilité. J'avais toujours su qu'elle gardait une certaine forme de fragilité en elle, mais je ne l'avais encore jamais vue réellement, c'était comme un mythe auparavant. Ici, outre sa voix légèrement tremblante, je vis qu'elle faisait un effort pour ne pas baisser les yeux et soutenir mon regard et je savais oh combien cela était difficile. 

Ses yeux en disaient long sur ce qu'elle pensait, ils me suppliaient de rester, de ne pas partir, de ne pas l'abandonner et je ne pouvais me résoudre à le faire, elle comptait pour moi bien que j'avais beaucoup de mal à me l'avouer. Sa petite bouche était pincée comme si elle avait peur qu'au moindre son qui en sortirait à nouveau je disparaisse. En fait, tout son corps était figé, comme si au moindre mouvement j'allais partir, comme si cela changerait quelque chose à ma décision. 

Ma colère était redescendue d'un coup, je ne pensais plus à la tache que je m'étais faite, je ne pensais plus au fait qu'elle s'était moquée de moi, ni au fait qu'elle ne m'avait pas parlé pendant tout ce temps. La voyant ainsi, je ne pouvais me résigner à partir, et c'était le seul truc dont j'étais encore certaine. Je restais un moment en suspension, comme si j'étais coincée entre deux moment, entre deux temps. Puis, je retombais sur la chaise à côté d'elle. Je ne l'avais pas quittée des yeux et j'espérais que l'expression que je lisais à présent sur son visage démontrait d'une forme de bonheur ou en tout cas que c'était vraiment cela qu'elle voulait. 

Je voulais que ce petit rictus de grimace qui était logé sur sa bouche se transforme en un véritable sourire. Je voulais que ses yeux plissés s’agrandissent pour montrer son bonheur. Je voulais voir son petit nez fin se plisser. Ses mains étaient toujours en mouvement et je ne pus m'empêcher de sourire légèrement. Elle ne pouvait s'empêcher de les faire bouger et c'était quelque chose que je trouvais très drôle. C'était comme si si jamais elle s'arrêtait de bouger, le train allait partir sans elle, sauf qu'il n'y avait pas de train ici. 

J'étais heureuse.

Troisième année RP (2043-2044)

JE SUIS UNE FILLE.

01 août 2019, 10:23
De petits moments de vie  PV 
Les derniers jours étaient lourds. J’avançais avec peine, traînant derrière moi toute la mélasse causée par Charlie et Gil’Sayan. Même Zikomo ne parvenait pas à me décharger de cette horrible torpeur. Puis il a fallu que je vienne ici et me voilà à me sentir plus légère. Comme si ma tristesse n’était qu’un voile, comme si Ebony avait les mains nécessaires pour le repousser.
*C’que j’suis bête*, hurle une soudaine pensée.
Ouais, je suis un petit peu bête de penser à Ebony comme ça. Elle n’a rien fait du tout, c’est moi qui ait enfin eu la force de retrouver mon intelligence — et donc de me couper de cette tristesse débile.

Je la quitte pas du regard ; Ebony. Oublié Frewd, oubliée Isabella. Il n’y a que moi et sa présence, que moi et l’enjeu, que moi et mes pensées idiotes, que moi et mon coeur qui s’emballe, que moi qui suis complètement en train de flipper. Flipper qu’elle s’en aille, qu’elle ne revienne plus jamais, qu’elle me déteste, qu’elle se révèle. J’ai si peur que je n’ai même plus peur d’affronter ses yeux ; si peur que je ne pense même pas à me détourner de son regard si fixe, si écrasant. Si peur que lorsqu’elle bouge mon regard, lui, ne la suit pas. Il reste figé sur les rayonnages croulant sous les bouquins. Elle part, ça y est. Mon coeur s’effondre dans ma poitrine et toute la tristesse qu’Ebony avait repoussé me revient en pleine tête. Ça me fait tellement mal au coeur que j’en oublie pendant un instant de respirer. Comme si je n’étais plus tout à fait capable de le faire. Comme si ma peine était si grande qu’elle prenait la place de l’air dans ma bouche.
Puis Ebony s’assoit à côté de moi et je ravale les larmes qui coloraient déjà mon visage de la couleur de la douleur.

*Elle fout quoi ?*, je songe en la fusillant du regard. Elle me regarde bêtement, sans émotion ni rien d’autre qui puisse me permettre de comprendre. Elle se contente de me regarder. Et moi je me tais car je lutte contre l’envie de lui exploser mon poing sur la gueule. Pour qu’elle comprenne bien qu’elle a intérêt à ne pas se foutre de moi. Pour lui faire regretter d’accentuer une peine qui me fait déjà bien trop mal. Pour que plus jamais elle me laisse croire qu’elle pouvait s’en aller.
Je le comprends tout à coup, bien trop violemment : elle reste. C’est pour cela qu’elle s’est assise. Elle reste et elle s’est rapprochée de moi. Elle m’a écouté.
Perdue, je la regarde fixement, le visage défait, mon envie de chialer toujours présente alors que celle de lui envoyer mon poing dans la figure reflue.  La pensée peine à s’inscrire dans mon cerveau lobotomisé par la tristesse, mais une fois qu’elle le fait je n’ai aucune raison de ne pas la croire. Ebony se trouve à côté de moi et elle n’a plus tout l’intention de s’en aller.

Je crois que je dois ressentir une forme de joie. Peut-être. Peut-être que mon coeur bat un peu plus vite que la normal, peut-être que mon visage s’est décrispé, peut-être que je me sens plus légère. Peut-être, mais ce que je sens surtout c’est ce poids immense qui pèse sur mes épaules et qui me donne l’impression que tout le reste n’est que fantaisie.

Lentement, empêtrée dans mes émotions et dans mes pensées qui ne savent plus quoi penser, je m’en retourne à mon étude. Ma tête pourtant reste légèrement tournée vers Ebony ; je surveille qu’elle ne s’en aille pas. Je lui en veux trop pour lui dire quoi que ce soit alors elle devra se contenter de ça. Sous la table, ma jambe bat en rythme contre le sol. Un deux trois, arret, un deux trois, arret. Impossible de l’arrêter ; Ebony me rend nerveuse. La main crispée autour de ma plume je survole mes cahiers et mes grimoires jusqu’à arriver à mon petit pot d’encre noir. Je l’enlève de ma boite en métal qui protège mes plumes et le pose sur la table. Là, du dos de la main, la nuque courbée et le visage caché derrière mes cheveux, je pousse le pot d’encre jusqu’à ce qu’il arrive devant Ebony. Puis je ramène ma main à moi et je me penche furieusement sur mon carnet.
Mais je ne travaille pas du tout.
Je profite de la présence de la fille.

- Fin -