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17 juil. 2019, 00:16
Nuage Noir  Privé 
Octobre 2044


La bibliothèque.



Cet endroit calme, entouré de livres de tous les genres et de tous les temps. Endroit où chaque personne oubli ce qui l’entoure. Le plaisir de prendre un livre au hasard et de le découvrir avec délice.

Certaines personnes sont errantes, ne sachant pas trop ce qu’elles veulent, disparaissant et réapparaissant derrière les nombreuses étagères, prenant un livre par-ci, le reposant par là. Et finissant toujours par partir, frustré de n’avoir pas trouvé cette perle rare.
D’autres encore arrivent l’air assuré, sachant ce qu’ils veulent et ce qu’ils ne veulent pas, se posant rapidement à une table avec une bonne dizaine de bouquin.
Il y a aussi ceux qui y viennent pour travailler, finir leurs devoirs ou encore avoir plus de renseignements sur un sujet. Il y a ceux qui y viennent pour rigoler, trouver des livres de farce ou embêter ceux qui lisent.

Tu faisais partie de ceux qui lisaient pour le bonheur de leur imagination, pour rêver d’un monde meilleur, pour créer Demain.

Ceux d’Hier avaient déjà créé Aujourd’hui, mais la jeunesse rêvait de Nouveau.


Te dirigeant vers une table, les bras remplis de tous les livres de contes et légendes que tu avais réussies à trouver, tu les posais lourdement sur la table.
T’apercevant tardivement du bruit que cela avait engendré, tu murmurais quelques « pardon », les yeux rivés au sol, les joues roses.
Ta chaise grinça quand tu la tirais et tu grimaçais.

Pourquoi à toi ?

Bonne question.

Essayant maintenant de te faire la plus discrète possible, tu ouvris l’un des livres et essayais de te plonger dedans, non sans jeter des regards désolés et nerveux de tous les côtés.

Go away chicken ! Alison M.
Éloge à la Charogne.
01 oct. 2019, 17:24
Nuage Noir  Privé 
Navrée pour cette attente...

Voilà maintenant un mois que Ruby suivait officiellement les cours dispensés à Poudlard. Elle s'était prise d'affection pour l'Astronomie, pouvant passer des heures à observer les étoiles. Pouvoir approfondir cette matière, c'était comme être plus proche des Astres, en quelque sorte. La Divination la tentait également pour sa troisième année, mais peut-on seulement être plus proche de l'Avenir ?

Ces pensées tournaient dans la tête de la jeune Everheart, lorsqu'elle passa les portes de la bibliothèque. L'endroit, découvert il y a peu, lui donnait le tournis. Tous ces livres, c'était comme irréel ! Surtout, la petite appréciait le silence et le calme qu'elle y trouvait lorsqu'elle venait étudier ici. Ruby travaillait actuellement sur un devoir de Potions qui lui donnait du fil à retordre.
Comme à son habitude, sa première idée ce jour-là fut de se réfugier entre les hautes étagères poussiéreuses, elles qui ployaient sous le poids des mots. La fillette prit place sur l'une des rares tables encore libres par cette fraîche après-midi d'octobre et y posa encre, plumes et parchemins.
L'automne avait surpris l'école toute entière, enveloppant de fraîcheur le parc, et nombre d'élèves s'étaient réfugiés ici, à la bibliothèque. Ballet incessant de jeunes sorciers et sorcières, venus ici pour autant de raisons différentes qu'il existait d’Étoiles.

Un bruit sourd vint stopper net les observations de Ruby. La Rouge et Or tourna la tête, pour apercevoir une Première Année aux longs cheveux noirs, l'air triste mais néanmoins déterminée à lire tous les écrits qu'elle avait lourdement posés sur le bureau.
Les yeux bleu azur de Ruby tournèrent au gris d'orage, et elle foudroya du regard celle qui avait osé manquer de respect à... à tout ! Aux Livres, au Silence, à Elle-même... Le geste lui avait déplu, et l'Autre l'avait manifestement compris. Irritée, Everheart se replongea dans son devoir.


Quels risques pouvait-on donc encourir si la potion d'Hilarité était mal préparée ?

Son cerveau était comme embrumé. Néant.

Un exemple de règle relative à la réussite de la potion ?

Impossible de se souvenir. Cette notion était pourtant facile à retenir !

Mais non. Les Mots, les bons, ceux qui conviendraient pour sa réponse, ils lui échappaient. Quelle sensation frustrante. Sa concentration s'était envolée avec l'incident. Désormais, elle ne pouvait s'empêcher de guetter le moindre faux pas de l'Autre. Elle captait chaque bruissement de pages, chaque murmure, et...


« Pardon... »

Ruby retint un soupir. D'exaspération ou de contentement ? elle n'aurait su le dire.
La fille, encore. Au moins, elle paraissait consciente du fait qu'elle dérangeait.

"Ne t'attardes pas sur elle, enfin, concentre-toi plutôt sur ton devoir."

L'énervement de la belle grandissait, non seulement contre cette Autre mais aussi contre elle-même. Ruby accordait beaucoup d'importance aux études et se complaisait dans la lecture. Mais par dessus tout, elle haïssait l'échec. Elle devait finir ce parchemin.

Un raclement de chaise, un grincement.
"Va-t-elle un jour cesser de se faire remarquer ?" pensa la jeune Gryffondor, exaspérée.
La Première Année semblait confuse, mais c'en était trop. Ruby se leva, sans un bruit, et se dirigea vers la table de l'importune.


Excuse moi, commença-t-elle d'un ton qui laissait entendre qu'elle n'était aucunement désolée, mais tu n'es absolument pas discrète...

Sa voix avait des accents froids, aussi froids que ses yeux étaient bleus. Tout son être respirait la confiance en soi, une assurance à n'en pas douter.

J'aimerais me concentrer, et je pense que je ne suis pas la seule. Maintenant, si tu voulais bien cesser tout ce chahut...

Et, sans attendre sa réponse, Ruby la planta là.

@Ashley Swan
Modification pour souci de cohérence inaperçu
Dernière modification par Ruby Everheart le 01 déc. 2019, 11:06, modifié 1 fois.

these violent delights have violent ends
25 oct. 2019, 20:40
Nuage Noir  Privé 
C'est pas Toi. Tout cela. Non. Pas Toi, ce bruit. Tu n'es pas comme ça. Tu n'aimes pas ça. Pourquoi ? Mal réveillée. Sans doute, mais pas Toi.
Quelle honte.

Il était un mauvais jour, aujourd’hui, de ceux que l’on n’oublie pas de si tôt. Tu le savais et tu le sentais. Un jour que tu allais regretter longtemps. A cause du bruit. *C’est les Autres, le bruit.* Pas aujourd’hui. Cette fois, c’était Toi, le bruit, celui pourtant que tu détestais férocement. Et forcément, un Autre viendrait. Tu le sentais, comme l’air de la grande salle qui devenait tendu, à chacun de tes mouvements. *Avec précaution.* Mais tu n’y parvient pas, et voilà qu’Elle débarque.



Tu la vois dès l’instant où ses jolies fesses se décollent de la chaise en bois dans un léger frottement de tissu. Ses petites épaules jetées en arrière, la tête droite, défiant toute personne à la retenir. Et la voilà qui se pavane presque, de sa démarche si intimidante, fixant avec mépris sa cible. Et Toi, qui baisse la tête, empêchant tes jambes de partir loin d’Elle.
La Miss se poste devant toi, et la voilà qui te regarde de haut, de ses yeux perçants.

À peine a-t’elle ouvert sa jolie bouche que la rage prend ton cœur. Et les mots qui se déversent et qui t’accusent. L’envie de lui cracher au visage te prend si soudainement, mais tu te retiens, écoutant chaque syllabes avec rancoeur. * Tu n’es absolument pas discrète... Crois-tu que je le fais exprès, pauvre idiote !*
Ce chahut... Ashley ne fait pas de chahut. Tu relèves la tête avec rage, serrant les poings sous la table. Et la Miss qui fait mine de partir, la tête fièrement levée vers le ciel. Tu ne peux empêcher un sifflement de provocation de passer la barrière de tes lèvres.

- Vas te faire ! Espèce d’emmerdeuse !

Et voilà que tu trembles et baisses la tête. Comment as-tu osé, stupide fille ! Tu recherches à t’excuser maladroitement, mais elle a sûrement dû entendre, l’autre bougre. * C’est de sa faute ! Stupide !*

- Je... pardon mais... j’ai pas fait exprès. Pas besoin de me parler sur ce ton.

*Pas de ma faute !* Tu rougis de honte, sentant quelques regards se tourner vers vous. * Oui mais c’est pas de ta faute, bordel !* Mais l’envie d’en rajouter une couche te prends les tripes, et bientôt une lueur espiègle s’allume dans tes yeux. Qu’est-ce que ça peut lui faire, à la Princesse ? Elle est pas contente ?
Mais tu te ravises de justesse, préférant la regarder droit dans les yeux avec mépris, la tête haute, mais les poings toujours serrés sur tes genoux.

Go away chicken ! Alison M.
Éloge à la Charogne.
12 nov. 2019, 23:23
Nuage Noir  Privé 
« Vas te faire ! Espèce d’emmerdeuse ! »

Volte-face. Sa robe noire tourbillonne autour d'elle, tel un vrai Nuage Noir.

Menaçant.
Grondant.
Noir.

Les mots la choquent plus qu'ils ne la blessent. Non, elle ne se laisse pas atteindre par ce genre de paroles. Ruby dévisage la fille, ses yeux bleus virant au gris d'orage. Comment a-t-elle osé ?

"Elle ne sait pas ce qu'elle dit."

L'Autre baisse la tête, et marmonne quelques excuses. Ruby les balaye d'un geste de la main.
Elle ne voulait pas s'attirer d'ennuis. En attirer aux autres ? Peu lui importait.


« Pas besoin de me parler sur ce ton. »

Ah oui, vraiment ? "Pas besoin de faire autant de bruit", répondit intérieurement et ironiquement la jeune Rouge et Or. D'ailleurs, à quelle maison appartenait cette gêneuse ?
D'un rapide coup d’œil à sa robe, qu'elle avait jusque là ignorée, Ruby y reconnut l'écusson familier de sa maison. "Étonnant", pensa Everheart, "je ne l'avais jamais croisée en salle commune ou ailleurs."
Elle semblait fragile et pleine d'amertume. Si Ruby l'avait aperçue quelques jours plus tôt, elle aurait qualifié la fille de discrète. Aujourd'hui, c'était une toute autre affaire. Quelque chose la dérangeait chez cette brune. Et ce n'était pas seulement le bruit. Mais quoi, alors ?

Everheart sentit immédiatement le regard de l'Autre posé sur elle, et la Gryffone se replongea dans cet océan sombre qu'étaient les yeux de la fillette. Elles s'observaient, l'une d'en haut, l'autre du bas, on aurait presque pu dire qu'elles s'affrontaient par la pensée. Mais Ruby ne se donnait pas cette peine, non. Elle alla même jusqu'à s'accroupir, se mettant à la hauteur de celle qui lui faisait face, assise sur une chaise. La Gryffondor passa brièvement sa langue sur ses lèvres, pesant ses mots.


Écoute...

Inspiration.

Tu m'as dérangée. Moi et les aut... enfin, les autres et moi.

Elle s'embrouillait, cafouillait. Cela lui ressemblait si peu ! Une véritable claque intérieure.
C'était elle. Elle qui la perturbait, avec son aura maussade et son sourire hargneux. Ruby se reprit aussitôt.


Qu'est-ce qui ne va pas chez toi ?

Un ton plus dur et cassant. Elle préférait. Elle y avait été fort, certes, s'étant même promise de peser ses mots. Pourtant, cela sortait du cœur. La jeune Everheart voulait une réponse à sa question : qu'y avait-il de dérangeant chez cette fille ? Elle la lui avait posé, d'une autre façon. Et maintenant ?

Comment tu t'appelles ?

Impossible de savoir si la fille avait détecté l'once de condescendance que Ruby y avait mis. Impossible aussi pour l'Autre, qui allait bientôt avoir un nom, d'avoir deviné ce qui s'était passé dans l'esprit de Ruby. Cette dernière était bien trop hermétique, et ne laissait pas filtrer ses émotions dans des situations pareilles.
Non, vraiment, Ruby était confiante. Elle attendait la suite.


@Ashley Swan

these violent delights have violent ends
28 déc. 2019, 12:19
Nuage Noir  Privé 
La remarque fait mouche. Elle l’a piqué et l’a blessé. *Touché.* Et le regard de haine qui a l’air d’avoir ricoché sur Toi, mais te fait frissonner d’appréhension.
Elle n’entend pas tes fausses excuses, te calcule de haut et te regarde droit dans les yeux. *Elle n’a pas peur.*

Sûrement pas. Elle te scrute, te juge, et tu aimerais savoir, vraiment, ce qu’elle pense de Toi.
Tu sais pourtant à quoi tu dois ressembler sur cette chaise, le dos maintenant voûté face à la brutalité du regard Tempête. Tu dois sûrement être minable. *Ça ne changera pas.* Pauvre de Toi, qu’elle pense sûrement, voilà un être sans défense qui a essayé de paraître plus fort et puissant qu’il ne l’est.

Dans tout les cas, Elle n’a point peur, la Lionne, dans son habit au couleur rouge. Comme le sang qui pulse et essaye de se frayer un chemin vers tes phalanges blanches, qui sont maintenant cramponnées au siège.

Et voilà que la Tempête se baisse, comme si elle allait parler à une petite enfant. *J’suis pas une Enfant !* Et la voilà qui expire et ouvre sa grande bouche. *Ecoute ?* Mais tu sais très bien le faire ça ! *Et Toi Parle, Stupide !*

Pause.

Et qui commence, et qui relate, et qui sûrement attend une excuse ou à se venger d’un Bruit. Et elle n’arrive pas à placer deux mots, cafouille, bafouille, et tu en aurais ri, Toi, mais tu sais la potentiel claque que tu prendrais si elle venait à se vexer.

– Qu'est-ce qui ne va pas chez toi ?

Tu te crispes un peu plus sur ta chaise, resserrant dangereusement les doigts sur le rebord en bois, les ongles enfoncés à en saigner. Mais tu préfères ça à ce que tu pourrais vraiment faire.
Tu préfères ça à cette Pulsion qui pourrait venir d’un coup. Qui pourrait griffer, mordre ou frapper. *Ou même Tuer.*

- Qu’est qui ne va pas chez moi ? Chuis pas Toi et ça a l’air de t’deranger. Chuis Moi voilà, stupide peut être, complètement toquée sûrement. Chuis Moi. Et chez Toi, y a quoi qu’est pas dans l’ordre ? Y t’manque sûrement quelques neurones et un peu d’amabilité.

Tout. D’une traite. Comme ça. Les yeux dans les yeux, le regard aussi sombre qu’un ciel nuageux de Bretagne s’apprêtant à pleuvoir. Un regard aussi sombre qu’il n’était clair. Et les traits de ton visage durcis, ne laissant pas apparaître le trouble qui te prends après avoir dit cela. Car aucun mot, tu ne l’avais vraiment pensé. Ils étaient juste sortis. Sortis pour combler. * Combler quoi ? La peur qui me prend maintenant le ventre, sans doute.*

Go away chicken ! Alison M.
Éloge à la Charogne.
28 déc. 2019, 21:28
Nuage Noir  Privé 
Elle ne l'aime vraiment pas, cette Autre, c'est devenu une certitude. Quelle impolitesse, la fille n'a pas daigné lui répondre en ce qui concerne son prénom. Et puis... Après tout, Ruby décide d'en rire, elle est peut-être un peu chamboulée. Troublée. Elle a l'air, en tout cas. Oui, Everheart ricane. À elle ? Bien sûr que non, cela ne lui fait rien. Et puis quoi encore ? Elle la déteste, cette Autre, elle ne compte pas pour la blondinette. Jamais.

Et Ruby ne se prive pas de la regarder dans les yeux, cette Fille au regard fuyant par moment. De le chercher, son regard, d'orienter son joli visage dans sa direction. L'Autre se positionne étrangement sur sa chaise, se replie sur elle-même. Les genoux un peu plus serrés contre son cœur, et c'est à peine si se tiendrait devant Ruby un fœtus. C'est ça, un être faible finalement. Car Everheart la pousse dans ses retranchements, elle le sait, elle continue. Elle arrêtera, c'est sûr. Mais la supériorité, rien qu'un instant, c'est trop bon.

Enfin, yeux dans les yeux, un regard échangé qui veut dire tellement. D'une telle véhémence que Ruby en aurait presque laissé glisser sa salive le long de sa gorge. Couler, lentement. Et la voilà qui répond ! Petite idiote.

Surprise. Sûr, Ruby ne s'attendait pas à une telle brutalité dans sa voix. La Fille aux cheveux de jais les crache, les mots. Elle en a assez, ou elle n'en peut plus. Les deux se rejoignent, ils sont liés, un peu.

Le rire. Cristallin, il éclate, il s'échappe de la bouche de la blonde, il s'évapore dans l'air tendu. Ce n'est pas pour la dissiper, cette tension, que le son fuse. Mais parce que la fin de la tirade l'a complètement surprise.

"Quelques neurones ? Un peu d'amabilité ?"

Le rire. Cette merveilleuse arme contre le mépris. Celle qui vous surprend davantage, vous déstabilise à ne plus savoir que faire. Vous fait rougir de honte face à vos paroles, que vous regrettez maintenant, que vous trouvez bien insignifiantes. Qu'elles sont risibles, oui !
"Tu ne t'y attendais pas ?" C'est parfait.

Et Ruby se redresse, dominant de sa taille la Fille qui a Osé, une nouvelle fois. Les boucles blondes volent, joli cadre qui tombe en cascade sur ses frêles épaules. Le rire cesse. Elle incline la tête vers l'autre Gryffondor, la regarde une fois de plus, d'un air qui se veut faussement compréhensif. D'ailleurs, les coins de sa bouche ont du mal à ne pas frémir. Ils veulent se relever, s'étirer, et céder face aux railleries qui menacent de passer la barrière des lèvres. La fillette se voit arrondir sa bouche, joli cœur qu'il forme là. Elle sait son image qu'elle renvoie.

Que faire, maintenant ? Elle hésite. Partir ? Un acte considéré comme lâche, oh, au contraire, une preuve de fierté. Ruby n'aime pas le fait de rester auprès de cette fille. D'elle, il émane quelque chose de néfaste, de Noir.

"Un Nuage Noir. Nous sommes deux."

Est-ce que cela lui fait peur ? Peut-être. Elle n'aime pas ça.

Sa voix qui se fait douce. Elle ne dira que sept mots, évidence. Haussement de sourcils, léger, pour appuyer ses paroles.


Je te demande du Silence. C'est tout.

Et pour la deuxième fois, Everheart lui tourne le dos, à l'Autre. Menton relevé, ses muscles détendus, mais prêts à se crisper au moindre mouvement qui lui parviendrait de l'arrière. Elle sait que la Fille ne va pas rester sans réagir, petit être si prévisible qu'elle est. Si ?

these violent delights have violent ends
29 déc. 2019, 16:47
Nuage Noir  Privé 
Noir.

Voilà qu'elle se moque, ricane de Toi. Voilà qu'un sourire hautain se dessine sur le visage d'ange de l'Autre. Et ce regard supérieur, ce regard qui te transperce et te fait trembler de rage intérieurement. Elle cherche à croiser ton regard. Yeux dans les yeux. Tu ne la prive pas et plonge ton regard devenu maintenant aussi Noir que ton coeur, dans ses yeux à Elle, qui brillent de malice et de dégout.

Et la voilà bien surprise, quand tu Oses. Mais tu n'en a plus rien à faire. Tu as juste envie de lui faire Mal, maintenant, la faire crier. Mais la voilà qui explose. Elle explose à gorge déployé, sous ton nez.

*Elle se moque de Moi... Elle me rie au nez !*

Tu en écarquilles les yeux, baisse la tête alors que tu sens tes yeux te piquer. Tes paupières s'agitent. *Pleure pas bouffonne !* Bien trop faible, Petite. Pourquoi ? Oui pourquoi rigole-Elle ? Qu'as-tu dis, fait, pour qu'Elle rie au éclat, rie à en pleurer ?

Et la voilà qui se redresse alors qu'une boule se forme au creux de ta gorge. Une boule de rage pure, de haine et de vengeance. Elle te brule de l'intérieur, te réchauffe l'estomac. *Qu'est ce qu...* Et le rire qui cesse enfin, insupportable à tes oreilles. *J'vais la Tuer.*
La réduire à Rien, lui faire si Mal qu'elle en gardera les marques. Comme celle que Maman te laisse quand tu l'énerves trop. Faire comme Maman. *Elle le mérite.* Trop con. Mais ton coeur crie Vengeance. Ton coeur crie Monstre. Ton coeur crie. Et t'écoutes sa plainte.

Tu n'es pas violente. Tu n'aimes pas faire ça. Mais tes yeux sont aveuglés de mépris, tu ne contrôle plus rien. Et la remarque te fait lever d'un bond.

Tu n'es plus.
Tu ne ressent plus.

Et alors qu'Elle te tourne le dos, tu te jettes sur Elle. *T'aurais pas dû. J'vais te faire la peau !*
Et tu sens que tu empoignes les jolies boucles blondes, les tire avec une force sortie de nul part. La jolie tête tirée en arrière, tu lui griffes le visage.
Chaque instant, chaque sensation. La douceur des cheveux, contrastant avec la violence de ta poigne, tes ongles qui lui attrapent la peau de la joue, comme pour la lui arracher, mais qui ne laisse que des sillons qui bientôt deviennent rouge.

Et avant qu'Elle ne rispote, avant qu'Elle ne se jette sur Toi, tu lâches prise, t'écarte avec peur de quelques mètres.
Et ton coeur qui bat avec force. Et tes mains qui trembles et te font mal, après cet affrontement. Tu hésite alors. *Faut partir ?* mais ton corps ne répond plus. Les jambes ancrés dans le sol, tu ne peux plus bougé, horrifié par ce que tu viens de faire.

Et tu as si honte, d'un coup. D'avoir réagis de la sorte. *C'est pas Moi...* Tu n'oses pas le croire.

Go away chicken ! Alison M.
Éloge à la Charogne.
31 déc. 2019, 01:29
Nuage Noir  Privé 
Ruby ne l'a pas vue venir. Du tout. Qui des deux est l'idiote, dans ce cas ?
Pourtant, elle s'était préparée, oui. Mais la violence qui jaillit dans son dos, qui se jette sur elle, tel un diable jaillissant de sa boîte...

"Elle va..."

D'un coup, la douleur, voilà ce qu'elle ressent. Rien d'autre que ça. Ses cheveux, ses belles boucles, les voilà souillés par le contact de cette détestable Fille. "Je te hais." Mais la haine n'est pas le sentiment qui l'envahit pleinement, à cet instant, bien que tout en cette Autre la repousse. La souffrance, seulement la souffrance. Des milliers de tiraillements au sommet de son crâne. Une souffrance que Ruby Everheart n'a jamais ressentie, de toute sa vie. Elle s'en serait souvenue. Maman n'a jamais levé la main sur sa fille. Celle-ci a seulement connu quelques tourments moraux, du haut de ses onze ans. Alors ce déferlement de cruauté, elle ne l'avait pas prévu dans son plan.

Elle ne peut pas bouger. Elle est figée, comme le temps qui paraît s'étirer, encore et encore, prolongeant le supplice. Il s'amuse sûrement de ces deux pantins de sa volonté, qui se déchaînent comme seuls les Humains savent le faire. Deux petites filles qui font déjà tout comme les Grands.

Ruby ne crie pas. Elle ne veut pas. À la place, elle mord ses lèvres comme jamais elle ne les a mordues, pour retenir les plaintes qui lui consument la gorge. Les larmes lui montent aux yeux, mais la petite ne veut pas pleurer, tout comme l'Autre a retenu des larmes qui auraient pu lui brûler ses petites joues de honte. À travers ses cils mouillés, sa vision brouillée aperçoit le décor où cette scène irréelle est en train de se dérouler. La bibliothèque. À quelques mètres seulement, la fillette voit la chaise sur laquelle elle s'était assise, quelques minutes auparavant. Son devoir, resté inchangé.

Qu'avait-elle fait déjà ? Et qui des deux avait réellement commencé, aussi ? L'aura maussade de l'Autre l'avait tant perturbée. Et tandis que la Douleur la transperce, le souvenir lui revient

"Pour une histoire de BRUIT !"

Ca y est. Elle a crié. Non ?
Apparemment non. Le mal vous fait penser les Mots plus fort que vous ne le croyez. Rien ne bouge autour de leurs deux corps qui se tordent en silence, l'un de Douleur, l'autre de Plaisir. Le destin se moque d'elle. Dans la bibliothèque règne effectivement le silence le plus total. Comme Ruby l'avait demandé.

Sa respiration siffle. La tension se relâche, elle cesse même. Incapable de le penser, Ruby se demande pourtant si sa torture prend fin. Elle halète.

"Non !"

Car elle sent désormais des ongles, ses ongles qui lui griffent les joues. La Discrète devient Sauvage, tout à coup, et tirer la crinière de son Jouet ne lui suffit plus. Elle veut lacérer, lacérer jusqu'au sang les joues de Ruby. Celle qui a trop parlé ?

Soudain, enfin, le supplice prend fin. La tête en feu, peinant toujours à intégrer ce qui vient d'avoir lieu, Ruby se retourne. Elle n'a pas le temps de la toucher - l'aurait-elle fait ? - que déjà la Fille s'écarte. Elle recule, comme un animal qui se retrouverait pris au piège. Elle prend peur ? Est-ce la peur qui les fait agir toutes deux, au moyen de gestes inconsidérés ?
A-t-elle compris ? Pris conscience de son acte ? Everheart se le demande. L'Autre s'est jetée sur elle dans une pulsion de rage. Et maintenant qu'elle a pris peur, peut-être qu'elle réalise.

Le regard de Ruby se plante dans les yeux gris de la Fille. Une nouvelle fois, n'est-ce pas ? Mais cette fois, la petite ne cherche pas à impressionner, à juger. Elle est bien trop choquée pour le faire, et c'est ce qu'on peut lire dans son propre regard.

La Fille ne bouge pas.

"Qu'est-ce qu'elle attend ? Qu'est-ce qu'elle attend pour PARTIR ?"

Elle ne peut pas craquer. Pas là. Elle ne doit pas. Et l'Autre, elle ressent quoi, hein ? Elle s'en veut, l'imbécile ? C'était avant qu'il fallait y penser !
Ou peut-être qu'Elle ne ressent rien. Qu'Elle est vide. Comme Ruby, maintenant. Vide émotionnellement, parce qu'il y a eu un trop-plein.

Sa bouche se tord, en une grimace étrange. Ses sourcils se froncent aussitôt, rejetant la faute sur l'Autre. Ni l'une ni l'autre n'ont bougé. Toutes deux s'observent.

these violent delights have violent ends
01 janv. 2020, 19:03
Nuage Noir  Privé 
Morte. Complètement Morte. Vide, sans âme, c'est à peine si l'on entend ta respiration.
Ta main tremble encore, le seul membre de ton corps qui parait avoir encore la vie.
Et autour de Elle et de Toi, un silence pesant, si lourd et éreintant, si profond, comme une foule qui assisterait à un meurtre ignoble. Tu en est sûr, tout le monde Regarde. Mais aucun ne chuchote. Pas encore. Pas avant le fin mot de l'histoire. Pas avant que l'Une ou l'Autre ne pose genou à terre.

Et une attente. Horrible. Qui s'étire entre vos deux regards, l'un comme des Flammes qui brûlent avec une ardeur sans nom, qui te ferait flancher, mais ton corps n'a même plus la force de s'écraser sur le sol de pierre. Et l'autre, le tiens, qui lance comme des pics de glaces, si froid mais qui flanche face à la force de l'Autre.


Et tu ne sais plus. Plus quoi faire, plus comment faire. Bloqué. Et Seule. Dans ce face à face. Tu n'es plus Rien, si Vide. Comme un animal, Sauvage, en défense, prête à mordre de nouveau pour protéger sa misérable vie, ou fuir, la queue entre les jambes, se soumettre à l'ennemie. Peut être serait-ce mieux, de Fuir. Au lieu de continuer à soutenir le regard. Car tu sais que tu ne tiendra pas. *Encore quelques secondes...* Tu craqueras. *J'veux pas sombrer !* Car tu sens l'appréhension qui monte, ta respiration qui accélère, presque dangereusement. *J'veux pas être faible !* Mais on échappe pas à ce que l'on est.

Alors tes jambes qui tremblent. Et qui lâchent. Et éberluée, tu regardes autour de Toi, ne sachant plus ou tu es. Et le son atroce qui rentre dans tes oreilles, se cognes dans ton crâne, alors que tu te prends la tête dans les mains, agenouillée au sol et incapable de te relever.
Et le son strident qui te déchire les tympans. *Pleure pas bordel !* Mais tu ne peux plus empêcher le liquide transparent de couler le long de tes joues.


*J'vais mourir.*


Parce que t'as voulu la tuer, alors tu vas mourir. *J'ai rien fait...* Et un hoquet de Douleur qui te prends. Et la voyelle qui te brise de l’intérieur, se répercute, sans aucun scrupule. *C'est Elle ! Elle est venu, Elle a trop Parler et j'ai...*

Et t'as essayé. Mais t'avais pas la force de continuer, bien sûr, comme la bonne petite fille trop Faible et Minable que tu es.
Et le Son que Toi seul peux entendre, qui disparaît peu à peu. Et ta respiration qui se calme en même temps que la Vague ne repart.


*Minable.*


Tu en es sûr. Et tu le sais, ce qu'ils pensent. *Folle. Complètement Folle.* T'as pas hurlé, t'as pas supplier, mais tout, Tout le faisait voir.
Et tu lèves les yeux vers Elle. l'Autre, qui n'a rien fait, comme tous les Autres. Mais qu'aurait-elle pu faire, pendant ces dix petites secondes. Pendant que tu tombais par terre, à moitié sonné, Morte, et que le Son venait dans tes oreilles et te faisait chialer. *Comme un bébé.* Une pauvre chose. *MERDE !* Même Toi, tu n'as pas compris. Et tu tente alors de te relever, avant qu'Elle ne s'avance et n'en profite pour se Venger.


Mais tu trébuches, lamentable. Maintenant à quatre pattes, fixant le sol, au pied de l'Autre qui doit sûrement bien se moquer de Toi.
Tu n'arrives pas à gérer tes émotions, et cela t’entraîne parfois dans des situations plus que désolante. Mais celle-là surpassait toute logique. Pas Normal. Rien n'est Normal. TU n'es pas Normale.
*Et si Seule.*

Go away chicken ! Alison M.
Éloge à la Charogne.
02 janv. 2020, 18:55
Nuage Noir  Privé 
Vide, toujours, comme une coquille dénuée d'âme et de sentiments. L'air hagard, Ruby ne réalise pas tout de suite qu'Elle Tombe. Lamentable poupée de chiffon qui s'écrase au sol.

Et pas un mouvement autour. Personne pour secourir la Fille. Depuis le début, en fait : leur affrontement s'est déroulé dans une banalité des plus totales.

"Et toi, vas-y alors !"

Non. Ruby la laisse se dépêtrer dans... dans quoi exactement ? Ses remords ? Difficile de deviner.

Ruby avait pensé que ce serait elle qui s'écroulerait la première, mais non. L'Autre a craqué avant, et dans un odieux élan d'égoïsme, Everheart s'en félicite.
Maintenant, le dégoût prend la petite à la gorge, la submerge. Assez de voir ce corps, ces yeux, ce Noir. Assez !

"Je pars."

Elle a peur, encore, de ce qu'elle voit, et elle veut fuir cet endroit. Abandonner là celle qui l'a faite souffrir physiquement, oh, peu importe, l'une d'elles est de trop. Osera-t-elle revenir ici, à la Bibliothèque, alors ?

Mais voilà que la Fille se prend la tête entre ses mains. Son corps misérable se tord, traîne, retenu par ses actes. Sa bouche s'entrouvre, laissant s'échapper un cri muet qui éventre sans pitié le calme de la pièce.
Puis elle gémit. Une plainte à vous fendre l'âme, et le cœur de Ruby flanche ; pire, le voilà qui se décroche et tombe dans l'Abîme.

"Je reste."

Les yeux s'écarquillent, sûrement à cause de la tournure invraisemblable que prend l'incident. Horrifiée par la masse à quatre pattes qui pleure, Ruby ne sait pas quoi faire. Elle Voit, Contemple. Craque, à son tour. Un sillon se trace sur sa joue, mouillé par le sel de ses larmes, puis deux, puis trois. Sa tête lui fait mal, elle aussi, la Douleur s'estompe à peine. Fatiguées de l'incident, ses jambes ne la portent plus.

Et elle devient deuxième poupée de chiffon, s'affalant à son tour sur le sol froid. À genoux, elle aussi.
Ruby se recroqueville, cherche une position pour être Bien dans cette bulle de Mal. Qui l'a créée, cette bulle, enfin ? Laquelle est responsable de leur mal-être ? Everheart sait qu'elle veut accuser l'Autre, accentuer ses faiblesses pour rejeter la faute entière sur son être. Et son esprit hurle des questions auxquelles elle ne peut pas répondre, dans un élan de désespoir. Ne reste plus que le Désespoir.

Par terre, deux tas qui sanglotent, anéantis par la Noirceur de leurs actes. Comment un retour en arrière est-il possible ? La digue qui retenait le trop-plein a cédé, voilà tout. Plus rien ne sera comme avant, maintenant que Ruby a Vu, a Subi, est Tombée. Elle est déchirée.

Sa poitrine qui se soulève, en un rythme saccadé. Comme c'est amusant, hein. On pourrait presque compter les respirations. C'est un jeu, en fait. Tout est Jeu. Mais un drôle de jeu, qui ne fait pas rire. Un jeu basé sur la souffrance, et Ruby ne veut plus jouer. De toute façon, on dirait bien que l'Autre a perdu la partie.
Sauf que Ruby ne ressent rien à cette idée. Sa bouche ne sourit pas, comme quand quelqu'un gagne. Toute sa froideur habituelle a disparu, elle serait bien incapable de répliquer quoi que ce soit à l'Autre. Elle les sent, ces Mots qui lui resteraient dans la gorge. Elle ne veut même plus parler. Pour dire quoi ? Tout est tellement ridicule...

La Fille aux cheveux de jais la griffera si Ruby s'avise de la toucher, celle-ci le sait. Elle peut mordre aussi, sûrement, et tout un tas d'autres scénarios dont Everheart ne veut pas. Pourtant, son instinct lui souffle de la rassurer, ce Monstre qui lui a fait mal, lui murmurer le mensonge que
Ce n'est pas grave, alors que Si, c'est grave, bien sûr que Si ! La gravité des faits retentit alors dans tout son corps, devient son pouls qui pulse dans ses veines, au plus profond de l'enfant.
Sa main s'approche du corps de l'Autre, la seule chose qu'elle peut faire. Elle voudrait lui lever le menton, pour l'obliger à regarder ses propres yeux qui cette fois-ci resteront baissés. Mais son geste reste en suspens. La Fille se demande sûrement ce qu'elle veut, en fait.

Ruby pensait que le trop-plein s'était totalement vidé. Elle se trompait. Une fois de plus, cela fait Trop pour son être fragile. Ses yeux se ferment et sa conscience s'envole, ne laissant plus qu'un corps évanoui au sol. Dans quelques secondes, elle rouvrira les yeux.

these violent delights have violent ends