Le bureau d'orientation et d'information n'est, à première vue, qu'une large table installée dans un coin éloigné de la bibliothèque où traîne un capharnaüm de papiers en tout genre, allant de cartes mentales à des brochures moldues pour offrir le plus de choix possible à tous les élèves. Les horaires sont notés à la plume sur un parchemin accroché à côté des heures d'ouverture de la bibliothèque. Tout élève est en droit d'y aller mais seront privilégiés les élèves les plus âgés. Les élèves peuvent venir directement durant les heures d'ouverture ou convenir d'un rendez-vous avec le bibliothécaire en avance.

HORAIRES RP :
Mercredi 12h - 18h
Samedi 14h - 20h

En ce mois de décembre, Wilson était préoccupé. Les affaires politiques du monde magique ne s’arrangeaient pas, et bientôt viendra l’heure de passer ses BUSEs ainsi que de réfléchir outre mesure, à son avenir post-ASPIC. Wilson avait déjà quelques pistes de réflexions bien sur, mais avec Ursula Parkinson au pouvoir tout est remise en cause. Et son avenir un peu plus incertain. Alors que l’ambiance de Noël arriva dans le château, et que la neige commençait timidement à pointé le bout de son nez, Wilson semblait de plus en plus inquiet pour son avenir, et c’est pourquoi il avait décidé de se rendre à la bibliothèque voir monsieur Aldermaston afin de clarifier la situation et se libérer l’esprit pour les fêtes de fin d’année. Avec un peu de chance, il aura peut-être droit à une canne à sucre ou un chocolat chaud ? Non pas dans une bibliothèque, ça étonnerait Wilson.

Marchant dans les couloirs de l’école, le cinquième année jeta un œil aux sapins de Noël qui commençait à s’installer un peu partout. Au moins, ça c’est un truc que Parkinson n’a pas réussi à interdire. Le jeune Kingson avait hâte que la fête de Noël ait lieu pour oublier tous ça, et se sentir sorcier à part entière. Il entra dans la bibliothèque à l’ouverture. Il ne devait pas traîner, car en ce mercredi, il avait cours de Potions à 15h. Et il devait encore passé par la grande salle pour grignoter un truc. Le Serpentard avança immédiatement vers le comptoir du bibliothécaire et l’invita à le renseigner :

« Excusez-moi monsieur. Bonjour. J’aurais aimé avoir quelques renseignements sur les études après Poudlard. J’avais déjà réfléchis à différentes possibilités selon mes futurs résultats BUSE et ASPIC mais j’ai peur que ce ne soit plus possible maintenant… »

Il allait dire « maintenant que Parkinson est au pouvoir » mais ayant peur des représailles, il préféra ne pas terminer sa phrase. Depuis les évènements du soir d’Halloween, et même s’il n’était pas là pour le voir lui-même, il a bien compris qu’il fallait se méfier de tous le monde. L’adolescent était un peu perdu, inquiet de son avenir, et surtout n’avait aucune envie de donner raison à sa mère, qui lui répétait sans cesse d’étudier les cours moldus « au cas où » il faudrait se ré-adapter à ce monde. Il n’avait pas envie de devoir retourner vivre là-bas.

S'occuper d'un centre d'orientation dans le monde sorcier n'était pas complètement différent de ce qu'il faisait dans le monde moldu, après-tout, les élèves se posaient approximativement les mêmes questions et il y avait toujours quelqu'un pour passer les portes de la bibliothèque durant les heures d'ouvertures. Seuls changeaient ici certains conseils qu'il pouvait donner, car il ne se cantonnait plus simplement au monde moldu mais à celui sorcier également et cela offrait mille et une autres possibilités. Il était presque impossible de régler tous les soucis en une seule visite, les élèves repartaient bien souvent avec des brochures, des livres ou toute autre chose qui, d'après lui, pourraient les aider à faire leur choix. Pour les élèves devant choisir une filière, le plus important n'était pas d'avoir une idée très concrète de ce qu'ils voulaient faire plus tard -parce que cela changerait sûrement de toute façon- mais d'avoir une idée générale du domaine dans lequel ils souhaitaient s'orienter pour ne pas se retrouver devant des portes fermées qu'on aurait voulu ouvertes. L'orientation n'était pas quelque chose à prendre à la légère : il était beaucoup plus facile d'être épanouit en tant qu'adulte si l'on appréciait notre travail plutôt que l'inverse. 

Il invita l'élève à s'asseoir tandis qu'il parlait tout en hochant la tête aux paroles de l'enfant. Comprenant facilement la fin de sa phrase, il se permit de la finir :

-Maintenant que le Conseil des sorciers prend de l’influence ? Quels pistes aviez vous trouvé ? Il s'assit légèrement sur son siège, écoutant attentivement l'élève en face de lui. 

Il était vrai qu'avec le nouveau régime, il y avait de quoi douter de son avenir, mais il doutait fortement que le conseil des sorciers empêche les élèves d'étudier, à moins que l'élève ne soit né moldu, ce qui expliquerait pourquoi il avait peur pour son futur. Il n'avait aucune idée de si le conseil se ferait écraser ou si, au contraire, il écrasait la résistance, mais il préférait imaginer un futur où les élèves n'auraient pas à craindre pour leur avenir simplement à cause d'une histoire de sang qu'ils ne comprenaient pas.

-Êtes-vous né-moldu ?

Le cinquième année s’est installé en silence au bureau du bibliothécaire, qui pour l’occasion avait enfiler sa casquette de conseiller d’orientation. Il avait beaucoup de questions à poser, beaucoup de supposition et de réflexions à faire avec cette homme. Wilson avait sortit un morceau de parchemin et une plume afin d’écrire les informations que le monsieur allait lui donner. Pas questions d’oublier le moindre détail qui pourrait lui servir pour son avenir.

Le bibliothécaire avait comprit ce qu’il avait voulut dire. Bon tant pis, façon pour savoir de quoi sera fait son avenir, il devait dire ces choses-là, et particulièrement le fait qu’il était né-moldu. Le garçon de Serpentard hocha la tête aux questions du bibliothécaire.

« Oui, je suis né-moldu. Et j’imagine que si Madame Parkinson reste au pouvoir d’ici la fin de ma septième année, les écoles des études supérieur je peux oublier. » Wilson montra sa tête abattu. « A l’origine, je voulais faire des études pour travailler dans les relations avec les moldus. J’avais regardé un peu, j’avais vu qu’en faisant Magifac po, option relation avec le monde moldu, je pourrais obtenir un poste au ministère dans cette branche. Sauf que maintenant, il y a plus de ministère et je suppose que le poste n’existe plus non plus. »

En évoquant son parcours supérieur rêvé, Wilson avait retrouvé le sourire. On voyait qu’il avait vraiment envie de faire ça, mais lors de sa dernière phrase, cela se voyait qu’il n’avait pas d’espoir en l’avenir, en cet avenir-là.

« Du coup, à cause d’elle, j’ai été en cours d’Étude des Moldus pour rien ! C’est pas dans mon emploi du temps, je suivais les cours quand même uniquement pour accéder à cette école, et en fait, je pourrais même pas y aller… j’ai perdu mon temps ! »

Après avoir plomber le morale de tous le monde autour de lui, peut-être aussi du bibliothécaire, il posa la tête dans sa main, accoudé à la table. Il ajouta :

« Je suis venu ici, pour que vous m’aidiez à trouver une autre voie. Une issue de secours, au cas où. Parce qu’à part ça, j’ai aucune idée de ce que je pourrais faire. »

Wilson tendit un faible sourire, il avait lancé son SOS au bibliothécaire.

Quand on savait que le train ou le chemin de traverse étaient impossible d'accès aux nés-moldus, il y avait de larges chances que cela soit de même pour les écoles supérieures, mais il n'en savait trop rien. Ce n'était pas des choses que l'on lisait souvent et, de toute façon, il ne lisait pas vraiment les journaux en ce moment. L'élève qui se trouvait devant lui n'avait pas vraiment plus d'espoir que lui en son entrée dans une école supérieure et il avait sûrement raison, mais il n'était pas encore en dernière année, il y avait encore des chances que le conseil ne soit plus effectif dans deux ans et que le ministère soit retourné à son état passé. Ou qu'il n'existe plus et que le monde sorcier parte dans une direction opposée.

-Un cours n'est pas inutile, si vous avez suivi les cours du professeur Penwyn cela vous sera toujours utile. Il n'est pas dit que d'ici à la fin de votre scolarité, les nés-moldus puissent accéder à une école supérieure, alors gardez en tête ce projet. Dans l'optique où cela ne serait pas possible, cependant, il vous reste nombre de possibilités. Voulez-vous vous concentrer uniquement sur les métiers sorciers ou ceux moldus vous intéresseraient aussi ?

Il était déjà bien difficile de trouver son orientation, savoir quel chemin nous voulions emprunter, alors si en plus nombre de portes étaient déjà fermées, c'était bien plus difficile. A son époque -il n'était pas bien vieux pour autant- il avait pu choisir toutes les voies s'il l'avait voulu. Aujourd'hui, ce n'était plus possible pour tout le monde, malheureusement.

-Et même si à la fin de votre scolarité le conseil des sorciers était toujours en activité, rien ne vous empêcherait de rester dans le monde moldu avant de revenir dans le monde sorcier une fois que tout se serait calmé. Le plus important en ce moment est de ne pas vous fermer plus de portes que l'on vous ferme au nez, comprenez-vous ?

Avec l’expression de quelqu’un qui est au bout de sa vie, le jeune garçon venait de lancer un SOS d’orientation au bibliothécaire de Poudlard. En effet, depuis la mise en place du régime de Parkinson, il ne savait plus si son projet était encore réalisable. Son conseiller lui indiqua de garder ce projet en tête et suivre toujours cette voie au cas où le régime de Parkinson venait à tomber avant sa sortie de l’école. Si cela devait se passer ainsi, en effet Wilson pourrait prétendre entrer à Magicfac Po puis ensuite à l’un des postes du ministère de la magie qu’il vise. Mais si Parkinson ou une autre personne du même type était toujours au pouvoir, alors il faudrait une solution de secours. Le bibliothécaire n’hésita pas à parler du monde moldu, ce qui serait le cas extrême pour Wilson. Lorsqu’il proposa de trouver quelque chose chez les moldus le temps que les choses se calment pour ensuite revenir, Wilson se raidit, il était mal à l’aise.

« Non, j’veux rester dans le monde sorcier… ça leur ferait tellement plaisir que je retourne vivre comme un moldu. »

* Et je veux pas donner satisfaction à ma mère, non plus* pensa-t-il également. Mais il ne dit rien à ce sujet car il a peur d’être juger et de se faire passer pour un ado en crise.

Mais bien plus que tout ceci, Wilson a le sentiment – s’il devait retourner vivre dans le monde des moldus – que tout ses études auraient servi à rien. Il a le sentiment d’avoir perdu son temps. Alors non pour rentabiliser son temps ici, et ne pas avoir abandonné le foot comme il l’a fait pour rien, il doit trouver un métier dans le monde magique, même si cela signifie être homme de ménage pour le bar du coin.

« Les matières scolaires où je me débrouille sont les défenses contre les forces du mal, les sortilèges et potions. Les autres j’ai un peu de mal voir beaucoup de mal. Vous pensez qu’on me laissera travailler quelque part ? »

De toute façon, même s’il a Optimal à tous ses BUSE et ASPIC, il y aura quelque chose que le gouvernement de Parkinson n’acceptera pas chez Wilson, son sang. Il ne pourra pas travailler normalement. Il est fichu.

Il ne savait pas vraiment si les écoles étaient fermées aux nés-moldus, il devrait se renseigner là dessus mais en attendant il ne voulait pas donner trop d'espoir au gamin. Le conseiller en prenant en compte que ces écoles n'étaient pas ouvertes lui éviterait pour le moment de se fermer les portes. Après des recherches, il pourrait le recontacter pour lui expliquer les choses si elles s'avéraient concluantes. Il comprit de suite que l'élève n'accepterait aucune de ses idées tant qu'elles seraient moldues ou s'y rapprochant. Mais si les écoles fermaient leur porte aux nés-moldus, il n'aurait pas beaucoup de choix. 

-Il est impensable que l'on ne vous fasse pas travailler quelque part, mais si le monde sorcier est encore fermé aux nés-moldus, à moins de trouver un système de cours par correspondance ou de professeur particulier, il sera compliqué pour vous de suivre des études. Il serait toujours possible de prendre les cours de quelqu'un. Si vous êtes fort en potions et que vous avez l'intention de travailler là dedans, rien ne vous empêche de demander à un maître de vous prendre en apprenti et de travailler à votre propre compte après. Cela sera forcément plus compliqué sans études derrière mais tout est possible. 

Il posa ses coudes sur la table et croisa ses mains sous son menton, réfléchissant quelque secondes. Il y avait toujours des solutions à tous les problèmes, mais certaines étaient peut-être trop violentes pour de simples soucis de sang. Rien ne disait, encore une fois, que la situation actuelle allait s'étaler sur plusieurs années. Il devait tout de même prendre en compte cela, si jamais ça arrivait vraiment. Que l'élève ne se retrouve pas perdu.

-Néanmoins, si vous voulez vraiment suivre des études dans les relations moldues/sorcières et que cela vous est fermé ici, rien ne vous empêchera de quitter le pays. C'est beaucoup plus compliqué depuis quelques mois, mais il serait possible pour vous de le faire. Il serait possible que cela vous soit refusé, bien sûr, mais je suppose que vous pourrez toujours suivre des cours par hibou en contactant une école étrangères. Il existe des solutions à tous les problèmes, même au vôtre. 

Lorsque le documentaliste évoqua la possibilité de demander un maître d’apprentissage pour démarrer à travailler comme apprenti, l’idée emballa Wilson. Il n’y avait pas pensé du tout, mais effectivement cela peut être une solution. Cela est conditionné au fait qu’il trouve un maître d’apprentissage mais s’il commence maintenant ses recherches, cela est largement possible. Mais faut-il encore savoir dans quel domaine chercher, car qui dit apprentissage sans école, dit forcément certaines portes fermés d’avance. Et comme l’avait dit monsieur Aldermaston, ce sera plus compliqué que par la voie études.

Wilson espérait que le gouvernement de Parkinson tombe avant la fin de sa septième année, bien sur. Mais fallait prendre en compte la possibilité qu’elle pourrait rester au pouvoir au-delà. Et dans ce cas, les nés-moldus n’avaient pas beaucoup de chances d’acquérir un métier sorcier.

La proposition suivante du bibliothécaire fut pour le moins déconcertant. Il s’agissait de quitter le pays pour faire sa vie ailleurs. Wilson ne se voyait pas aller ailleurs. Tout d’abord parce que partir signifiait « donner » le pays à Ursula Parkinson et lui permettre d’atteindre son objectif de zéro nés-moldus. Ensuite, parce que Wilson maîtrise mal les langues étrangères. Cette solution reste la solution de dernier recours, pour le moment, il n’y songe pas vraiment.

Sur un morceau de parchemin, le jeune homme nota des conseils du bibliothécaire, notamment sur l’apprentissage ou sur le fait de réclamer les cours de quelqu’un d’autre. Ce sont les deux solutions les plus réalisables en l’état. Ne lui manque plus de chercher de son côté quel domaine explorer, en dehors des relations sorciers/moldus, qui l’intéressait. Mais pour ça, le bibliothécaire ne peut rien faire c’est à lui de chercher.

« Je vous remercie, monsieur. J’ai pris note de vos conseils. J’espère qu’on en arrivera pas à devoir quitter le pays, mais bon, on sait jamais. Je vais réfléchir un peu plus à cette histoire d’apprentissage. Et puis même si le gouvernement de Parkinson tombe avant la fin de ma septième année, ce pourrait être une bonne idée. Je vais y réfléchir. »

Il avait eut réponse à toutes ses questions. Du moins, dans ce qui était possible de répondre par le bibliothécaire. Lui restait à trouver son domaine de prédilection et de rechercher un maître d’apprentissage dans ce domaine. Lui restait aussi à fournir les efforts pour atteindre MagifacPo si jamais Parkinson tombe avant la fin de la septième année… bref, il avait beaucoup de projets, et beaucoup d’efforts à fournir durant le reste de sa scolarité à Poudlard.

L'enfant était partit quelques secondes après sa tirade sans vraiment lui laisser le temps de lui souhaiter une bonne journée. Il posa ses coudes sur la table. Décidément, il ne comprenait pas grand chose au contexte actuel, il fallait dire qu'il ne s'y intéressait que de très loin. Peut-être devrait-il en savoir plus, au moins pour ses élèves ? De même pour les métiers du ministère, au cas où celui-ci reprendrait de l'activité car, encore une fois, c'était très flou pour lui. A part danseur et bibliothécaire, il n'avait jamais vraiment pensé à des métiers pour lui, son orientation avait été toute trouvée. Il s'était reprit bien plus tard et avait fait de larges recherches mais elles restaient plus maigre pour les métiers sorciers que moldus. Et peu d'élèves, il le savait, apprécieraient revenir dans le monde moldu après leurs études à Poudlard. Il devait se mettre à la page, c'était obligatoire s'il voulait proposer les meilleures choses possible à ses élèves. L'orientation était une chose importante, il ne devait pas fermer des portes aux enfants qui venaient le voir juste parce qu'il ne connaissait ou ne comprenait pas certaines voies.

Il était certain qu'il trouverait sûrement les livres qu'il voulait à son ancien lieu de travail, même si ça impliquait forcément de sortir de Poudlard, chose qu'il n'avait pas faite depuis qu'il y était revenu.