12 décembre 2044

Seule. Détendue. Intéressée. En cette après-midi de février, mes pas m’avaient guider vers la Bibliothèque. J’ai toujours apprécié cet endroit. Si calme. Reposant. Et puis, il y a les livres. Les livres qui sont un moyen de s’évader. De s’imaginer dans une autre vie. D’être quelqu’un d’autre. De tout oublier, juste un instant.
Mais les livres de la Bibliothèque de Poudlard, bien que nombreux, ne comportent pas vraiment de livres de ce genre. J’aime les romans Moldus car ils ne connaissent pas la Magie. Certains imaginent des évènements fantastiques et c’est marrant de les lire quand on sait que la Magie existe. C’est pour cette raison que j’ai décider d’emmener un des livres de ma propre bibliothèque. Il m’a étais offert par Arthur qui l’avait lui aussi lut et ce livre me rappelle beaucoup mon frère, d’une certaine manière.
Installée, plutôt inconfortablement mais cela n’est pas vraiment un problème, sur une chaise de la Biliothèque. Livre posé sur la table. Cette position me plaît. J’aime. Le bruissement de la page qui se tourne. Les toussotements et discrets chuchotements des autres élèves présents dans cette pièce. L’énergie que dégage les livres.
On pourrait penser qu’ils sont vivants. Quoique, avec la Magie, certains le sont. C’est une chose qui ne pourra jamais arriver chez les Moldus et c’est aussi pour ça que j’aime le monde des Non-Magiques. Ils sont spéciaux, à leur manière. Ils ont leurs propres caractéristiques. Et des rêves différents. Cela se voit dans l’écriture de certains auteurs Moldus. Dans le livre que je lis actuellement, « Les enquêtes de Samuel Samson », on sent que l’auteur veut nous faire partager son univers remplis d’enquête. De recherche. De suspense, aussi.
Chaque personne a son propre monde remplis de ses pensées, de ses rêves, de ce qu’il aime. Et un livre est un fragment de ce monde.

L'après-midi était sombre et le ciel gris et, même si Meg avait terminé les cours plus tôt, elle n'avait aucune envie de sortir dehors. Un amas de nuages bouchait la vue, assombrissant le ciel du Parc, et ne donnait pas envie à la jeune fille. D'autant plus qu'un vent froid d'hiver soufflait, secouant les hautes cimes des arbres de la forêt Interdite, que l'on apercevait au loin. La température était basse et l'averse ne semblait tarder, et la brunette décréta alors qu'elle resterait au chaud, au sec, à l'intérieur. Après tout, elle n'était pas obligée de toujours faire sa petite promenade dans le Parc, surtout par un si mauvais temps.
Au début, elle voulait rester dans sa salle commune, dans un fauteuil près de la cheminée, à lire un bon roman qu'elle avait ramené de chez elle pendant les vacances de Noël. Malheureusement, elle s'était rendu compte qu'elle avait déjà terminé la pile de livres près de sa table de nuit, et qu'elle n'avait aucune envie de les relire. Elle s'était donc décidée à aller dans la Bibliothèque, là où elle trouverait tous les ouvrages qu'elle voulait.
C'était un lieu majestueux, immense, où elle se sentait petite malgré sa grande taille. Les hautes étagères s'élevaient vers le plafond ouvragé, remplie à ras-bord de vieux livres aux couvertures attirantes et aux titres étranges, que personne ne devait avoir déloger depuis très longtemps. Meg, depuis son arrivée à Poudlard, était venue très souvent ici, sans rien ramener - elle n'osait pas emprunter de livres, elle préférait les lire directement dans le lieu où ils habitaient. Elle y passait beaucoup de temps : quand il ne faisait pas beau, pour parfois faire ses devoirs, quand elle se sentait seule, quand elle avait besoin de s'évader, quand elle s'ennuyait, quand elle était en colère, triste, heureuse, terrifiée... bref, c'était l'une des pièces qui accueillait le plus souvent la jeune Hunter, avec sa salle commune.
Margaret contempla quelques instants les longues bibliothèques qui se profilaient devant elle, puis elle commença à parcourir les rayons, cherchant un roman intéressant à lire parmi tous ces ouvrages mystérieux. Malheureusement, aucun attira son attention.
Alors qu'elle arriva au centre de la pièce, où étaient réunis les tables où travaillaient divers élèves silencieux, elle remarqua une fille assise sur une chaise, qui tenait un livre ouvert dont la couverture était très voyante. Meg fronça les sourcils pour lire le titre, à cette distance : "Les enquêtes de Samuel Samson" et sursauta. Quelle surprise ! Ce livre, elle l'avait lu et relu des milliers de fois, quand elle était chez elle, et le héro, le fameux Samuel, avait été son tout premier coup de cœur. Mais que faisait là un livre Moldu, dans cet environnement sorcier ?
Curieuse, Margaret s'avança vers la fille qui se cachait à moitié derrière la couverture, et demanda doucement - pour ne pas lui faire peur :
— Tu lis "Les enquêtes de Samuel Samson", toi aussi ? J'adore !
Quelqu'un qui lisait ce livre ne pouvait être que quelqu'un de bien, c'est pourquoi la jeune fille n'avait pas hésité à aller vers l'autre sans se soucier de ce qu'elle pourrait penser.

Divertissement. Ravissement. Amusement. Une fille s’approche de moi, mais plongée dans ma lecture je n’entends pas ses pas. Elle commence à parler. Doucement. Je sors, à contrecœur, de ma lecture pour lever les yeux vers elle. Elle me dit qu’elle a déjà lu Les aventures de Samuel Samson et qu’elle l’a adoré. Sa remarque me fait sourire. En général, j’aime bien quand quelqu’un me dit qu’il a lu un livre que j’apprécie. Surtout quand je ne connais pas cette personne, ça crée des liens. Et cela ajoute un point positif de plus à la lecture.
Je trouves que les gens qui aiment les livres sont intéressants et plein de ressources, qu’ils tiennent évidemment à ces dernier. J’imagine qu’il en est de même pour la jeune bruneen face de moi.
Je toussote un peu avant de répondre pour m’éclaircir la voix. Je ne sais pas vraiment pourquoi mais lorsque je lis ou que je fis une activité qui me demandes de la concentration, mon corps se contracte sur lui même. Comme s’il réfléchissais tellement sur l’activité qu’il fait, qu’il oubliait toutes ses autres capacité.

- Oh ! C’est vrai ?

Je souris puis me rends compte que ma réponse n’est peut-être pas très pertinente. Si cette fille est venue c’est certainement pour discuter un peu pas pour avoir affaire à mon manque de conversation un peu trop embarrassant. Je n’ai pas vraiment envie qu’elle pense qu’elle m’embête ou quoi, au contraire ça me fait plaisir de rencontrer quelqu’un qui lit le même genre de livre que moi.
Je commences par fermer le livre en y laissant mon marque-page, un papier plastifié bleu avec le dessin d’une rose. Pour lui montrer qu’elle a toute mon attention ou pour gagner un peu de temps, j’avoue ne pas vraiment le savoir moi-même.
Je pourrais la laisser répondre mais j’avoue qu’à sa place je n’aurais pas grand chose à répondre à ma piètre remarque. Peut-être qu’elle est plus bavarde. Plus sociable. Plus extravertie que moi. Mais tant pis, il faut que je continue à parler, au moins pour montrer que je ne suis pas antipathique. Asociale. Solitaire.
Pourtant, j’en ai très certainement des choses à dire. Je l’ai déjà lu plusieurs fois ce livre. Peut-être est-ce trop personnel pour moi de parler de ce que m’apporte un livre. Les émotions. Les réflexions. Les valeurs. Et pourtant, elle vient à peine de m’adresser la parole. C’est pas si dur. De lui répondre.

- Je l’aime beaucoup aussi ! Je l’ai lu plein de fois.

Au moins, j’aurais répondu. C’est peut-être pas une réponse super convenable. Disons que j’ai l’espoir que mon interlocutrice aime parler et soit sociable. J’aimerais bien discuté de ce livre si prenant. Même si je ne trouves pas forcément les mots.

La fille était totalement inconnue de Meg, mais celle-ci s'en fichait. Elles aimaient toutes les deux le livre le plus génial d'enquêtes, alors elles se connaissaient, en quelques sortes. Elle devait probablement être d'une année supérieure, car la brunette ne l'avait jamais croisé en cours et ce serait étonnant qu'elle n'ait pas croisé tous les élèves de première année en six mois. Meg dévisagea l'inconnue avec curiosité, fouillant ses souvenirs pour se rappeler si elle l'avait déjà vue et en quelle année elle pouvait être. Elle avait des cheveux châtains clairs mi-longs, une frange, et des yeux d'un vert qui rappelait celui du regard de Millicent.
Elle semblait timide et surprise d'être dérangée, car elle ne répondit pas tout de suite, comme si elle hésitait sur le choix de sa réponse. Finalement, elle répondit un "oh, c'est vrai" assez surpris - il y avait de quoi, ce n'était pas tous les jours que l'on croisait quelqu'un à Poudlard qui avait lu le même livre Moldu que vous ! Puis elle sourit.
Margaret lui répondit d'un sourire encourageant, amusée par cette timidité si apparente chez une élève de classe supérieure. Elle-même, au début de l'année, était un peu intimidée par tous ces inconnus, ces lieux dont elle ne savait rien et qui étaient sans cesse changeants. Mais elle avait finit par oublier sa tristesse de quitter sa vie d'avant, sa mère et toutes les choses qu'elle avait laissées à Hillidgon. Elle avait commencé à vraiment aimer ce lieu qu'était son école, à se familiariser, à se faire des amis, à s'amuser. Et puis, elle était retournée chez elle durant les vacances de Noël, et elle avait revu sa petite famille. A présent, elle était complètement sereine et son côté timide avait disparu, dévoré par sa joie de vivre, sa curiosité et son bonheur d'être là.
— Je l'aime beaucoup aussi ! Je l'ai lu plein de fois.
Meg esquissa un sourire, heureuse de l'entendre. Elle n'était donc pas la seule originale à relire dix fois le même livre à la suite, comme pour apprendre l'histoire par cœur.
— Moi j'ai dut le lire six ou sept fois... j'aime beaucoup Samuel, quand j'étais plus petite j'étais amoureuse de ce personnage. Mais ça fait longtemps que je ne l'ai pas relu.
Elle jeta un coup d’œil à la jolie couverture colorée qui représentait le jeune garçon blond qu'était Samuel Samson. C'était drôle, Margaret avait exactement la même édition chez elle - en double.
— Au fait, je m'appelle Meg, et toi ?
La brune avait bien compris qu'il n'y aurait pas de discussion avec cette fille si elle ne la lançait pas elle-même et si elle ne faisait pas d'efforts pour être extrêmement gentille. Et comme elle s'ennuyait, et qu'elle n'avait rien d'autres à faire... elle pouvait se permettre de discuter avec sa camarade qui avait probablement besoin de compagnie.

Rencontre. Lecture. Enquête. Pendant que la jeune fille répondait, je pris un peu le temps de la regarder. Elle a un visage plutôt souriant et plein de tâches de rousseurs. Elle est brune avec de grand yeux verts. C'est la première fois que je la vois, je suppose qu'elle est en première année même si elle est beaucoup plus grande que moi. Je n'ai jamais vraiment étais très grande et beaucoup de première année me dépassent, ce qui ne renforce pas vraiment ma confiance en moi.
Elle sourit, visiblement plus par gentillesse que par vraie satisfaction mais elle sembles plutôt sympathique et sociable. Beaucoup plus que moi visiblement. Fichue timidité. La fille répondit aussitôt qu'elle l'avait lu environ six fois et qu'enfant, elle était amoureuse de Samuel. Cette réflexion me fit sourire, je trouves ça marrant d'aimer un personnage fictif comme une personne réelle. Cela montre qu'elle est ou du moins qu'elle était vraiment attachée à ce livre. Et au personnage de Samuel.
J'avoue que je comprends l'Amour qu'elle lui portait. Samuel est un personnage attachant. Et plutôt beau, si on en croit le garçon blond présent sur la couverture.
Pour ma part, je l'aimes bien mais principalement parce qu'il me rappelle Arthur, mon frère. Samuel est très intelligent et c'est aussi le cas d'Arthur. D'ailleurs mon frère m'a offert ce livre car il l'avait adoré et je pense qu'il devait beaucoup s'identifier à Samuel. Je me rappelles que lorsque nous en parlions, il me disait qu'en le lisant pour le première fois, il se doutait déjà de la fin de toutes les énigmes. Des images d'Arthur à 9 ans devant ce livre me vinrent dans la tête et je souris. "Les enquêtes de Samuel Samson" était bien plus qu'une simple histoire, il avait tout un côté sentimental, le montrait les pages un peu abîmées et la couverture un peu vieillottes.
J'hésite à le dire à la fille en face de moi mais je supposes que même si je le voulais, ce souvenir préférerait rester dans ma mémoire. J'ai de plus en plus de mal à discuter de quelque chose qui a un rapport avec famille à cause de... tout.
Mon interlocutrice se présente ,me rappelant que je suis sensée avoir une conversation. Elle m'annonce qu'elle s’appelle Meg. Serait-ce un surnom ? Je n'ai jamais entendue ce nom en tant que nom complet.
Elle me retourna la question et je préfères répondre plutôt que de reparler directement des aventures de Samuel. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais je trouve la "phase présentation" un peu gênante.

- Moi, c'est Welmina. Enchantée.

Préférant ne pas parler de mes histoires familiales, je décide de rester sur le sujet de Samuel. C'est un héros très charismatique mais peut-être un peu trop parfait. La façon dont il réussit à résoudre les enquêtes est parfois un peu simple mais ce livre est plutôt enfantin et correspond très bien à ce qu'aimes un enfant. Personnellement, j'y suis restée attachée grâce à Arthur mais Les enquêtes de Samuel Samson s'adresse principalement à un public un peu plus jeune que moi.

- J'étais beaucoup Samuel quand j'étais enfant aussi. Maintenant, que je relis ce livre je le trouves un peu plus enfantin mais il est toujours aussi sympa.

Je suis bien contente de ne pas être seule ici. Surtout pour discuter d'une lecture, j'aime bien le faire même si j'ai parfois un peu de mal à expliquer ce à quoi je penses. Mais jusqu'ici tout va bien.

Meg, qui était décidée à sortir cette fille timide de ses retranchements afin d'avoir une vraie discussion, pas simplement quelques petites phrases échangées à propos d'un héro charismatique, tira une chaise restante de sous la table et y casa son grand corps. Elle se sentait bien, un peu fatiguée certes, dans cette pièce qu'elle adorait et qui l'inspirait. Elle se sentait enfin vraiment en confiance ici, et même si la fille était encore qu'une inconnue, elle n'avait plus aucun mal à lui parler. C'était devenu naturel pour elle, d'aborder ses camarades, de leur adresser la parole. Plus aucunes craintes de moqueries ou de mal être. Elle se fichait de ce que pensaient les méchants, et préférait discuter avec ceux qu'elle considérait "gentils". Et cette châtain avait tout l'air d'être gentille.
Elle se présenta comme étant Welmina, et Meg ne put s'empêcher de s'exclamer avec admiration :
— Oh ! On dirait le nom d'une héroïne de livres ! C'est très joli, je trouve.
Elle-même avait un prénom simple, courant, que beaucoup de petites filles ou plus grandes femmes portaient. Et elle trouvait ça dommage. Elle aurait voulu avoir un prénom original, un prénom de fille rare, un prénom d'héroïne de livres. Welmina était tellement plus beau et stylé que Margaret ! Heureusement, elle avait quand même un surnom qu'elle chérissait et par lequel tous ses proches l'appelaient. Meg était cent fois plus joli que ce nom de vieille que sa mère lui avait donné. Et même si Millicent lui soutenait que, dans un livre moldu assez ancien (Les filles du Docteur March) l'une des héroïnes s'appelait Margaret, elle répétait sans cesse qu'elle ne l'aimait pas.
Welmina lui dit alors qu'en relisant le livre, elle le trouvait plus enfantin.
— C'est normal, on a grandit.
Malheureusement, faillit-elle ajouter. C'était si dur de grandir, si compliqué. Être grand n'avait rien de bien : on avait beaucoup plus de responsabilités, nos illusions d'enfants se brisaient sur le seuil de l'adolescence, et notre imagination nous quittait peu à peu. Les choses qu'elle s'inventait et les mondes auxquels elle rêvait devenaient de moins en moins réels, et ça, c'était à cause de cette foutue maladie qu'était la croissance et la maturité. Pourtant, la jeune fille aurait tant voulu rester enfant toute sa vie, ne pas voir les malheurs que l'adolescence apportait...
Revenant sur terre, Meg demanda :
— C'est le seul livre Moldu que tu lis, ou t'en lis d'autres ?

Flattée. Amicale. Réservée. Meg complimenta mon prénom, le comparant à celui d’une héroïne de livres. La flatterie m’égayait même si ce mon nom n’a pas vraiment de rapport avec mes choix et je n’ai rien d’une héroïne. J’aime bien mon prénom aussi, il a quelque chose de magique. Au compliment de Meg, mes joues rosissent légèrement. Et les coins de ma bouche se lèvent doucement.

- Merci...

Ma voix est basse, à moitié parce qu’il ne faut pas faire de bruit dans la Biliothèque et à moitié parce que je suis un peu gênée. Mais il n’y a pas de raisons, Meg est très sympa et elle est venue d’elle même, je supposes donc que je ne la dérange pas. Je n’ai pas de raisons de m’inquiéter.
Meg me répondit que le livre nous paraît plus enfantin car on grandit. Oui, on grandit. Dans la Vie comme pour la lecture, on change. J’ai perdu mes yeux d’enfants qui admiraient les livres de Magie Moldus plein d’amitié et de héros parfaits. Je lis moins aussi, mes goûts sont devenus plus compliqués.
On grandit. Et plus je grandis. Plus le monde s’assombrit. Avant, je ne faisais pas vraiment attention aux disputes de Papa et de Maman mais maintenant... Je me sens souvent triste et j’ai du mal à me sentir en confiance avec moi-même comme avec les autres. Ça fait mal. De grandir.
Meg poursuivit en me demandant si je lisais d’autres livres Moldus. Je m’apprête à lui répondre affirmativement car Maman est Moldue mais ça aussi ça fait mal. Tout me fait penser à ma famille et je ne le supporte pas. Rien que prononcer le mot Maman dans une conversation me détruit.
Je ne sais pas vraiment comment faire pour ne pas paraître trop distante devant Margaret sans pour autant dire des choses que je peux regretter.

- Je suis de Sang-Mêlée donc une partie de mon enfance s’est faîte dans les livres Moldus. Et toi ?

J’aurais peut-être du citer quelques livres Moldus mais aucun ne me viennent en tête et pourtant avant mon arrivée à Poudlard, je ne faisais que ça. Maintenant, je suis trop occupée par les cours et la Magie pour beaucoup lire, surtout des livres Moldus, même si je n’ai pas perdu cet attrait pour les livres.
Ma réponse reste fade et peu intéressante. J’ai peur que Meg se lasse vite, elle qui est si gentiment venue discuter.

- C’est sympa de trouver quelqu’un qui aime Les enquêtes de Samuel Samson.

Au mois, je fais des efforts même si mes efforts ne sont pas forcément très parlants. J’aime bien discuter avec les gens mais j’ai parfois peur de les désintéresser. Fichue timidité.

Cette fille était vraiment timide, songea avec amusement Meg. Elle parlait doucement, rougissait vite, bredouillait parfois, comme si elle craignait la brune. Celle-ci n'était pas tyrannique ni moqueuse, elle ne voyait pas pourquoi Welmina semblait un peu angoissée de lui parler. N'étant pas timide, elle ne comprenait pas les réactions des gens trop introvertis. Peut-être avait-elle peur de son jugement ? Mais ce n'était pas le genre de Meg de se moquer des gens, ou même de les trouver bizarre. Elle-même s'était fait moquée toute sa vie parce qu'elle était différente, alors ce n'était pas elle qui allait juger les autres. Mais sa camarade ne le savait pas, et donc pouvait craindre des moqueries... Ou alors, elle était simplement intimidée par la présence d'une inconnue qui lui parlait si normalement. Après tout, Margaret allait un peu trop spontanément vers les autres, leur parlant comme s'ils avaient toujours été ses amis. Et cela gênait parfois les gens, bien qu'elle ne comprenne pas pourquoi. Cette deuxième année si timide devait probablement se demander quelle était la raison qui poussait cette grande brune étrangère à lui parler aussi naturellement.
Toute à sa réflexion, Meg n'écouta pas vraiment ce que Welmina lui répondit à propos des autres livres Moldus qu'elle lisait. Le regard de la brune s'était perdu dans le vague, comme très souvent quand elle réfléchissait à quelque chose, et elle songeait aux raisons qui poussaient les timides à être timide. Ses yeux se posèrent sur le visage encadré de cheveux de sa camarade quand elle entendit le "et toi ?" qu'on lui posait.
— Oh, euh... fit-elle en se redressant sur sa chaise, sortant de sa rêverie. Moi je ne lis presque que des livres Moldus, je les trouve mieux que les sorciers. Ils ont bien plus d'imagination en ce qui concerne la magie.
Ayant vécu toute sa vie parmi les Moldus, elle n'avait jamais vraiment eu de contact avec un sorcier autre que sa famille - qui se résumait à sa mère et sa grand-mère - et avait donc passé son enfance dans les librairies d'Hilligdon, qui ne proposaient bien évidemment que des livres purement Moldus. Et elle s'y était habituée, les préférant à ceux de leurs homonymes sorciers.
— C’est sympa de trouver quelqu’un qui aime Les enquêtes de Samuel Samson, déclara alors Welmina.
Un sourire se dessina sur les lèvres de Meg.
— Oui ! Je pensais être la seule de l'école, mais apparemment non. Et c'est vraiment cool. Au fait... on est bien d'accord que t'es plus en première année ?
Margaret avait enfin posée la question qui lui brûlait les lèvres depuis tout à l'heure. Elle voulait être sûre que cette fille n'était pas dans sa classe et qu'elle l'ait complètement oubliée, à cause de sa fichue tête en l'air étourderie.

Se décontracter. Discuter. Intéresser. Au fil des phrases échangées, j'essaie de me décontracter. Je n'ai pas peur des critiques, ni des jugements. Pas maintenant en tout cas. Mais j'ai peur du rejet. Je ne veux pas que Meg ou que quiconque avec qui je parles, soit désintéressé par moi. Mais pour l'instant Meg est on ne peut plus gentille alors j'essaie. De faire des efforts.
Meg me répondit qu'elle ne lisait presque que des livres Moldus car il était plus imaginatif. Je suis bien d'accord avec elle sur ce sujet. J'aime les livres Moldus car il croient à la Magie, et ne la connaissent pas. J'aime les livres Moldus car ils imaginent, ils ne racontent pas.

- Oui, c'est bien vrai. Je trouves ça marrant de voir comment les Moldus imaginent ce qu'est la Magie. Et très intéressant aussi, ça nous rapproche d'eux je trouves.

Meg a dit qu'elle ne lisais que des livres Moldus, je présume qu'elle est née parmi eux et ces origines sont très certainement Moldue, aussi. Mais je pense que ce n'est peut-être pas très poli de demander, ça dépend des gens mais tout le monde n'est pas fiers de ses origines. Surtout avec la situation politique actuelle...
A ma remarque sur les Enquêtes de Samuel Samson, Meg sourit et confirme. Elle trouve ça cool de ne pas être la seule, elle dit peut -être ça par politesse mais je suis contente que ce livre m'est permis de faire cette rencontre aujourd'hui.
Elle me demanda ensuite si j'étais encore en première année. La question me gêna un peu, Meg ne l'avait sûrement pas demander comme ça mais il était clair que ma taille ne reflète pas correctement mon âge. En général, ça ne me pose pas vraiment de problème. A part avec les gens, je n'aime pas qu'on me prenne pour plus jeune que je le suis. Enfin, ce n'est pas vraiment ce qu'à fait Meg et tant mieux.
Je la regarde un peu en me demandant en quelle année celle-ci pouvait bien être. Ma première impression était qu'elle est en première mais réflexion faîte je n'en suis plus vraiment sûre. Elle est vraiment grande mais en même temps je ne me rappelles pas l'avoir aperçue l'année dernière.

- Oui, je suis en deuxième année. Et toi, en première, c'est bien ça ?

J’hésite à rajouter qu'on dirait qu'elle fait plus grande, à cause de sa taille mais j'ai peur que ça la gêne. Les gens ont toutes sortes de complexes, moi-même j'en ai, il vaut mieux éviter d'en parler. Pour que la discussion continue de bien se dérouler.

Meg croisa ses bras sur la table et déposa dans le creux qu'ils formaient sa tête, toujours en fixant Welmina par-dessus sa main. Elle était mieux avachie que droite comme un piquet, et le bibliothécaire ne la verrait probablement pas, de toute façon.
Sa camarade lui répondit alors que c'était drôle de voir quel était le point de vue des Moldus sur la Magie. C'était vrai que pour quelqu'un qui avait vécu toute sa vie entourée de magie, d'animaux fantastiques et de plantes aux talents et aux capacités étranges, lire un livre où l'on vous racontait que la magie était pratiquée avec une baguette en forme d'étoile était très marrant. D'autres Moldus avaient plus d'imagination et inventaient des mondes très prenants, "fantastiques" comme ils appelaient, qui ressemblaient parfois à celui dans lequel les élèves de Poudlard vivaient. Mais aucun Moldu n'avait jamais réussit à imaginer et créer un univers aussi génial que celui où était Meg, et probablement qu'aucun n'y arriverait.
Mais les livres Moldus restaient superbes, amusants et bien plus inventifs que ceux des sorciers.
— Oui, surtout que parfois ils se rapprochent vraiment de la vérité, comme si... comme s'ils connaissaient les sorciers.
Maintenant ils les connaissaient, certes, mais pas avant. Cela prouvait qu'ils avaient quand même beaucoup d'imagination. C'était drôle, songea Meg, que dans leurs livres les Moldus aiment autant la magie et soient autant fascinés par elle, alors que dans la réalité, ils la détestaient et semblaient la craindre plus que tout. C'était pour ça que les livres étaient bien mieux que la réalité.
— C'est marrant de rencontrer quelqu'un à Poudlard qui lit le même livre Moldu que moi.
Margaret sourit avec douceur, mais Welmina ne pouvait pas le voir ; la moitié de son visage était cachée par ses bras croisés et seuls ses yeux étaient visibles. La camarade de Meg répondit alors qu'elle était bien en deuxième année et demanda si la brune était en première. Celle-ci acquiesça. Sa grande taille n'avait donc pas tromper cette fille, et cela ne lui déplaisait pas. Elle détestait qu'on la prenne pour plus âgée qu'elle n'était alors qu'elle faisait simplement deux ou trois centimètres de plus que la moyenne.
— Je me disais bien que je ne t'avais jamais vue en cours... et oui, moi j'suis en première année. Juste une question : les cours de deuxième année sont pas trop durs ? C'est bien de plus être les plus petits ?
Ces questions, Meg se les posait régulièrement avec anxiété. Il s'était avéré qu'être en première avait beaucoup d'avantages, et elle avait peur que grandir et donc passé en classe supérieure serait plus difficile - elle détestait la difficulté et le changement.