Tu parcourais les manuels de la bibliothèque à la recherche d'un livre bien précis. Cela faisait un petit moment déjà que tu entreprenais des recherches de plus en plus poussée sur des thèmes en lien avec la botanique et les potions. À croire que la passion débordante de tes parents était clairement en train de rejaillir sur toi.

Enfin, tu aperçus le précieux sésame ! Un gros tome poussiéreux dont la couverture marquait clairement le passage du temps. Tu attrapas ce dernier et après l'avoir extrait, non sans difficulté, du rangement où il se trouvait, tu poussas enfin un soupir de contentement tout en observant la couverture rapiécée de ce dernier : Plantes magiques d'aujourd'hui et d'avant… Une édition originale, la même qui se trouvait dans le bureau de ton père, mais en moins bon état. Immédiatement, un sourire se dessina sur ton visage alors que tu te précipitais rapidement vers l'une des tables de travail, impatiente de feuilleter le gros volume pour trouver les informations que tu cherchais.

A peine installée, tu ouvris le manuel en deux et ce dernier s'ouvrit automatiquement sur une page … mais pas n'importe laquelle… Une enveloppe se trouvait au centre de cette dernière. Intriguée, tu haussas les sourcils avant de la saisir, la déplier et la lire.

Solenn.
Arrête de m'écrire. Je ne veux plus avoir affaire avec toi. Tu Tu m'as caché que tu étais une sorcière. Tu m'as menti. Et si tu m'as caché ça, ça prouve que tu n'es pas une bonne personne.
Pourqu
Ils parlent plus que de vous à la télé. Et Je pense que c'est vrai. Ça vous amuse de tuer des innocents ?
Qu'est-ce que j'étais moi ? Ton ami sans pouvoirs, le type d'ami que tu pouvais montrer à tes potes sorciers en te moquant ?
Arrête de m'écrire. Tu es l'un d'eux. Un monstre. Et achète-toi un putain de téléphone, arrêtez de faire genre que vous êtes différents. Vous n'êtes pas humains, vous êtes des monstres.

L'écriture était saccadée et la lettre était clairement rédigée tel un brouillon contenant beaucoup de ratures et de tâches. Tu ne comprenais pas ce qu'une telle lettre faisait dans ce manuel, mais en même temps, elle ne pouvait avoir été qu'oublié dans cet endroit ce qui rendait la situation d'autant plus gênante.
Tu relus la lettre à plusieurs reprises comme pour te persuader que ce que tu avais devant les yeux était bien réel avant de te sentir extrêmement gênée par les mots écrit là. Si cette lettre t'avait été destinée, tu n'aurais jamais souhaité que personne d'autre ne la lise. Peut-être que tu ferais mieux de la remettre en place ? Mais c'était prendre le risque que d'autres personnes ne la lisent et ne la remettent en place. Pas vraiment l'idéal en soit.
Une nouvelle fois, tu observas le morceau de papier et tu remarques les traces qui se trouvaient au centre de cette dernière. Sans doute des larmes. Cela fini de te convaincre que la remettre à sa place n'était certainement pas la meilleure des idées. Tu la plias soigneusement et tu la déposas dans ton sac avant de poursuivre tes recherches. Il faudrait que tu rendes cette lettre à sa propriétaire en temps voulu.


Ce n'est que quelques jours plus tard, qu'au détour d'un couloir alors que tu te rendais à ton prochain cours, tu tombas finalement sur celle a qui tu pensais qu'appartenait la fameuse lettre.
Solenn Cooper se tenait là, un peu plus loin. La quatrième année devait sans doute attendre le début de son prochain court, aussi, tu t'avanças droit vers elle et tu lui demandas sans trop faire dans la dentelle :

"Je … J'ai trouvé ça dans un livre … Est-ce que c'est à toi ?"

-Bon, j'te laisse !

Le sourire de Ian aurait pu réconforter n'importe quelle personne. Il avait toujours eu un don pour remonter le moral de ses amis. A ses paroles, Solenn réussit à lâcher un sourire et elle lui répondit :

-A plus !

Elle fit suivre ces mots d'un signe de la main, malgré les quelques manuels qui encombraient ses bras. Elle regarda Ian partir, puis partit dans la direction opposée, en direction de la Bibliothèque. Elle avait eu une bonne note dans un devoir et avait presque oublié ses autres problèmes. Ses difficultés à Poudlard étaient telles qu'elle se réjouissait longuement de chaque bonne note.
Elle n'était pas encore partie qu'une voix l'interpella. Elle se tourna pour voir apparaître Cassandre. Cette dernière tenait dans sa main un bout de papier. Solenn l'attrapa pour y jeter un coup d’œil, doutant d'avoir égaré quelque chose dans ce genre.

*quoi*

Son cœur s'arrêta de battre pour quelques secondes, son visage s'affaissa, sa main se mit à trembler, et ses bras lâchèrent les manuels. Ils tombèrent dans un bruit sourd que Solenn n'entendit même pas. Elle ne ramassa rien, garda son regard baissé, n'osant regarder Cassandre.
Elle avait reçu cette lettre plusieurs jours auparavant, et avait réussi à ne pas fondre en larmes dans la Grande Salle lors du petit-déjeuner. Elle avait dit à Violet que tout allait bien et avait filé dans les Toilettes pour pleurer.
Elle avait relu la lettre dans la Bibliothèque, mais n'avait pas imaginé une seule seconde qu'elle l'avait oublié dans le livre qu'elle étudiait à ce moment même.

Elle chercha quelque chose à dire, mais rien ne voulut sortir.

-...

Comme si sa bouche refusait qu'elle parle, pour ne pas s'enfoncer plus profond. De toute façon, elle tremblait trop pour dire quelque chose d'utile.

Désolé pour ce retard !

Tu te sentais vraiment gênée de devoir remettre un tel document à Solenn. Ce n'était pas la première fois qu'une telle mésaventure se produisait pour toi et la première s'était plutôt bien terminée, mais là … C'était assez différent.

Ton visage s'empourpra lorsque tu vis la réaction de la jeune femme. Elle en lâcha même ses manuels et tu fût plus gênée que jamais, au point, que tu te baissas immédiatement pour ramasser ces derniers et former une pile dans tes mains tout en gardant le visage fixé sur le sol.

À ton tour, tu n'osais pas affronter le regard de ton ainée, même si forcément, à un moment donné, cela allait devoir arriver.

Te redressant, tu osas finalement un nouveau regard en direction de la rousse pour voir qu'elle n'avait pas vraiment bougé de sa potion de torpeur. Tu ne pouvais pas faire grand-chose de plus pour l'aider alors … Tu lui tendis ses livres pour qu'elle les récupère avant de murmurer :

"Je suis désolée, Solenn …"

Qu'est ce que tu pouvais dire d'autres de toute façon ? Tu n'avais pas volé cette lettre et il était évident que pour retrouver son destinataire, tu l'avais lu et tu avais forcément compris la situation dans laquelle se trouvait l'élève de quatrième année. Tu hésitas un moment à poursuivre la discussion avant de … Finalement lui proposer la chose suivante :

"Je … Je sais que c'est pas forcément facile pour toi … Mais comme je suis au courant par la force des choses… Si jamais t'as besoin d'une oreille attentive pour parler de tout ça et vider ce que tu as sur le cœur … N'hésite pas …"

Tu étais à présent rouge comme une tomate, mais au moins, tu lui avais proposé ton aide. Aussitôt, cela fait, tu t'écartas promptement de la jeune fille et tu lui adressas un petit salut de la tête avant de t'éloigner rapidement. Inutile de rendre la situation plus gênante qu'elle ne l'était déjà.

Comme dans un rêve brumeux, elle vit du coin de l'œil Cassandre se baisser pour ramasser ses manuels qu'elle venait de faire tomber.
Solenn, elle, était de pierre.
S'était-elle imaginée un jour vivre cette situation ? Non, bien sûr que non. Qui pourrait penser qu'une lettre plus que secrète tomberait entre les mains d'une fille qu'elle ne connaissait pas bien, et même qu'elle n'appréciait vraiment ?
Sans bouger, Solenn réalisa que Cassandre lui tendait ses livres. Elle sortit de sa torpeur et accepta les manuels sans un mot, les yeux baissés pour ne pas croiser le regard de la brune. Elle murmura une sorte de : "C'est rien" mais ne sut pas si Cassandre l'avait entendu.
La Poufsouffle lui proposa son aide, mais le premier réflexe de Solenn fut de secouer la tête négativement. Cassandre s'écarta et commença à s'en aller.

Dans la tête de la rousse, tout tournait à mille à l'heure. Ce secret, cette lettre, elle l'avait cachée à tout le monde, que ce soit Violet, Ian ou sa mère. Personne n'était au courant de ces mots qui l'avaient tant blessé. Et là, Cassandre lui proposait de l'écouter, et le bon sens de Solenn lui disait d'accepter l'offre. Mais en même temps avait-elle envie de parler à cette fille ?

*arrête de réfléchir*

Elle s'avança à grands pas vers la brune, le cœur battant à mille à l'heure.

-Cassandre, attends ! Hum...

Sa lèvre inférieure trembla tandis qu'elle essayait de trouver les bons mots. Et alors qu'elle reprit la parole, les premières larmes sortirent sans attendre.

-C'est juste que j'ai cet ami... Qui a mal réagi avec toute cette histoire... et je ne sais pas quoi faire...

Elle pleurait de plus en plus, mais essayait tant bien que mal de garder la face devant Cassandre.

Désolé pour le retard !!

Visiblement, la cinquième année avait besoin de réconfort, bien, elle essaye de ne pas le montrer. Lorsqu'elle t'arrêta finalement dans ton retour à la normale, tu te retournas naturellement, avant de l'observer un peu perdue, jusqu'à ce que les larmes de cette dernière commence à couler de ces yeux. Tu l'attrapas alors doucement par le bras et tu l'entraînes avec toi dans un coin un peu plus dissimulé pour lui éviter d'être observé par toute la populace de Poudlard.

"Attends ! Viens !"

Tu la pousses doucement vers l'une de ces grandes statues qui décorent le château, car là, au moins, vous serez moins visible, puis finalement, tu l'écoutes un peu perdue, mais surtout, attristée. Tu n'as pas menti et tu as préféré lui dire que tu as bien lu le contenue de la lettre, tu es donc bien au courant de ce que cette dernière contient, mais comment réagir vis-à-vis de cela. Tu ne connais définitivement pas assez bien la jeune fille pour savoir comment elle va réagir à tes paroles. Malgré tout, il faut trouver un moyen de lui faire retrouver le moral et tenter de la divertir, ou tout du moins, de la faire avancer :

"Ce … Cet ami, c'est un très bon ami à toi ?"

Déjà, que peut être en savoir plus sur leur relation, ça t'aidera à éclaircir la situation et donc à mieux comprendre ce qu'il advient. Au vu de la lettre, tu te doutes bien que ce n'est pas une simple connaissance, mais vraiment, quelqu'un a qui elle tient beaucoup. Tu hésites un peu puis, tu lui dis :

"Je me dis qu'il est choqué d'avoir appris cela ! Il faut peut-être laisser le temps faire son œuvre et espérer que ça s'arrange…"

Ce n'était vraiment pas facile de donner des bons conseils en étant externe à la situation :

"Je ne sais pas si ça aidera ! Mais moi, je ne lui enverrais plus trop de lettres, car à mon sens, ça laisse sous-entendre que tu as des choses à te reprocher ! Comme si tu approuvais ce qu'il dit dans sa lettre ! Mais tu n'as rien fait de tout cela non ?"

Tu parles bien évidemment de le présenter un peu comme un objet de foire aux yeux des autres sorciers.

Le geste de Cassandre la rassura sur ses intentions. L'idée que la brune ne voulait pas que Solenn se ridiculise devant tous les élèves de la Bibliothèque - comme les rumeurs se disséminaient vite à Poudlard ! - lui prouva qu'elle souhaitait réellement l'aider.
Solenn essuya maladroitement les larmes qui roulaient sur ses joues rouges, essayant de retrouver malgré tout une attitude décente vis-à-vis de Cassandre. Mais de lourds sanglots continuaient de faire trembler son corps, et il lui sembla qu'elle était revenu plusieurs années en arrière, une enfant de nouveau. Ce n'était pas la façon d'être d'une adolescente de pleurer de cette façon enfantine devant une fille qui n'était qu'une connaissance qu'elle croisait dans les couloirs. Solenn s'appuya misérablement sur la statue qui les cachait, et écouta ce que Cassandre avait à dire. Dans quelle affreuse situation cette dernière se retrouvait par sa faute !

-Oui c'est un très bon ami...

Enfin, elle le pensait jusqu'à maintenant. Ils avaient passé ensemble presque tout l'été, à vagabonder dans Londres, mais jamais elle n'aurait pensé qu'il pourrait la rejeter de cette façon.

-Mais il a l'air de me haïr si fort !

Sa voix n'avait été qu'un murmure, mais pleine de désespoir. Elle fronça alors les sourcils à la phrase de Cassandre.

-Bien sûr que non ! Mais avec toutes ces choses horribles qu'ils disent sur nous à la télé, j'ai l'impression...

*...qu'il a raison.*

-...qu'il ne comprend pas la situation...

Elle poussa un gémissement et se cacha le visage dans ses mains, toujours parcourue de sanglots peu séducteurs.

-Oh mon dieu, c'est horrible... Il me déteste.

Je suis vraiment désolée pour le retard...