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30 juil. 2020, 00:20
Travail acharné  Maggy T. 
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« Les rêves ne se réalisent pas forcément, mais le travail finit toujours par payer »
Anonyme
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Partie III — Aujourd'hui
Bibliothèque, 12 avril 2045
13 ans, 3e année

Elle n’en pouvait plus. Elle n’en pouvait plus de l’étude et du travail. La pression sur ses épaules était trop grande, trop lourde. Comme des briques de ciment. Kaela trouvait qu’on lui en demandait trop. Qu’on lui en demandait trop pour son âge. Il était dur pour elle de faire la part des choses et de lâcher prise. La troisième année ne savait pas comment faire. Elle ne savait pas encore comment faire. On ne le lui avait pas appris. Toujours pas.

Cette journée-là, l’adolescente l’avait dédiée à l’étude. Même en vacances elle se devait de travailler. Était-ce trop? Probablement, mais les enseignants faisaient fi de cela, de comment leurs élèves se sentaient. Du moins, c'est ce que ces derniers ressentaient. D’autre part, il est vrai que la rouquine s’en mettait beaucoup sur les épaules et qu’elle était très exigeante envers elle-même. Ce n’était pas le cas de tous les élèves, bien évidemment.

Kaela alla à l’endroit qu’elle préférait à Poudlard après la Tour d’astronomie et probablement le parc : la bibliothèque. A chaque fois qu’elle y entrait, c’était comme si elle se sentait mieux, plus légère. Tout d’un coup, elle était moins lourde. C’était la pièce idéale pour réviser. Il n’y avait pas beaucoup de bruit et peu de personnes. Et le 12 avril 2045, elle était encore plus vide. Parce que les élèves étaient en vacances. Ils ne pouvaient pas retourner chez eux, mais peu décidaient de passer du temps à cet endroit si magique. D'ailleurs, la jeune fille n‘avait pas vu ses parents depuis très longtemps. Elle s’ennuyait terriblement d’eux. Ce n’était pas facile, mais elle préférait être à Poudlard dans la situation actuelle dans laquelle les sorciers se trouvaient. La rouquine se sentait plus en sécurité entre les murs imposants de l’école de magie qui se dressait fièrement au milieu de l'eau.

En pénétrant dans la bibliothèque, l’odeur des livres et du bois parvint à ses narines. Kaela inspira profondément et expira de la même manière, comme pour se donner du courage. Parce qu’elle en avait besoin. L’adolescente se dirigea vers une table, son sac sur l'épaule. Celui-ci contenait parchemins, encre, plumes et manuels. Elle était prête pour étudier plusieurs heures encore, à son plus grand désarroi. La troisième année s'assit à la table qu'elle préférait et à laquelle elle s'asoyait toujours et commença par la Botanique. Peut-être aurait-elle dû faire ce travail dans le parc, pour être entourée de la nature. Mais il était trop tard à présent. La Serpentard était déjà bien installée.

Une heure plus tard — après maints mouvements de plume sur ses parchemins —, Kaela finit son travail. Il était potable. Plus que potable, en fait. La jeune fille était fière du travail qu’elle avait accompli. Elle craqua ses doigts fièrement et s’étira le cou, qui fit un bruit peu discret également. Cependant, elle redescendit sur Terre assez rapidement. Elle savait qu’elle était loin d’avoir fini. Alors, Kaela poursuivit ses travaux, en continuant avec Étude des Runes. Elle ne comprenait plus rien. En effet, les runes et elle, cela ne faisait pas un bon ménage. Elle ne comprenait pas pourquoi il était utile d’apprendre ça. Pourtant, elle avait choisi la filière Spécial en partie parce qu’il y avait cette matière en particulier. À ce moment-là, la jeune fille regretta amèrement son choix.

C’est normal, des fois, de regretter? Il n’existe plus de Retourneur de temps, si? Enfin, qu’un seul il me semble... Et il n’est malheureusement pas à moi! Merde! J'aurais pu changer mon Destin. Mais si c'est mon Destin, justement, je ne devrais pas le changer? pensa Kaela.

En regardant autour d’elle, la rouquine vit une autre élève non loin d’elle. La jeune fille décida donc de se lever et de l’approcher, espérant simplement qu’elle avait le même âge au moins, pour que cette dernière puisse l’aider dans son devoir.

Allô! J’comprends pas c’te numéro, tu peux m’aider s’il te plaît? ’Fin, faut que tu sois bonne en runes aussi. Sinon tu peux pas m’aider je crois... affirma Kaela sans détour, espérant du plus profond de son Être que l’élève qui se trouvait devant elle serait en mesure de l’aider.

Plume de @Maggy Thompson, finalement, les Mots sont venus à moi plus rapidement que je ne le pensais. S'il y a quoi que ce soit, n'hésite pas à me faire signe
Dernière modification par Kaela Maes le 31 juil. 2020, 16:49, modifié 1 fois.

Je me souviens
Kaela Maes

30 juil. 2020, 15:40
Travail acharné  Maggy T. 
12 avril 2045, 10h36
Bibliothèque, Poudlard
4e année.


Ça fait maintenant trente bonnes minutes que je suis assise sur cette chaise, bien droite, avec, devant moi, cette lettre. Je ne l'ai pas encore ouverte, alors que je l'ai reçu il y a bien un mois. Quand Otci me l'a apporté, je suis rapidement allée la mettre au fin fond de ma malle, parmi les carnets à dessins, les livres et les pinceaux. Oublier avant même d'être blessée.
Et puis, les jours sont passés. Les événements se sont passés, aussi. L’incendie du Ministère. L'interdiction de rentrer chez soi pendant les vacances. Ce qui m'arrange, on va pas se mentir.

Alors, depuis quelques jours, je tourne en rond dans le château. Le parc est envahit. Le lac est lui aussi pris d’assaut. Ça se promène dans les couloirs. Au début, j'ai réussi à maintenir mon esprit occupé. Quelques petits bouts de devoirs. Siestes à l'ombre. Dessins, beaucoup. Mais là, je commence à tourner en rond. Je sais que mon esprit me pousse à bout. Que, depuis le début des vacances, il n'arrête pas de me renvoyer l'image de c'te pauvre lettre qui attend dans ma malle. Et comme Curiosité Chérie est de leur côté, voici pourquoi je suis allée la chercher tout à l'heure. Le plus compliqué a été de trouver un endroit pas trop bondé. Et puis, j'ai trouvé que la bibliothèque était une bonne option. Si je me sens blessée, je pourrai pleurer seule en silence. Si je me sens trahit ou que sais-je, je ne pourrai pas exprimer ma colère, ce qui est mieux pour tout le monde, je pense. Et puis, comme ça, mes pensées seront tranquilles, pas interrompues à chaque instant par un gloussement absurde.

Je suis assise un peu en retrait, pas trop loin d'une fenêtre, au bout de cette longue table de travail. Et je la regarde. Culpabilité fait son petit bout de chemin. Je ne sais pas ce qui m'a pris de ne pas leur répondre. Je connais Maman, elle qui s'inquiète pour rien, doit être pas très bien. Alors, je ne sais pas. Je suis mitigée.

Je passe mon doigt sur la belle écriture de Papa. Ronde. Gracieuse. Je tourne l'enveloppe. Souffle un bon coup. Et l'ouvre d'un coup sec. Un petit feuillet noirci par leurs mots se trouve à l'intérieur. Je pousse l'enveloppe sur le côté, regarde une dernière fois le paysage, juste là, par la fenêtre. Et je plonge. Dans les méandres des problèmes.
6 Mars 45

Ma Chérie,
On espère que tu vas bien, malgré tout ce qui se passe en ce moment.
Nous, ça ne pouvait pas aller mieux ! On a hâte que tu rentres à la maison, en avril.
Une surprise t'attend. Ça va vraiment te plaire.
Ta sœur ne rentrera pas, elle, mais elle est au courant de ce qui se trame ...
On attend de tes nouvelles.
On t'embrasse fort, on t'aime,
Tes Parents
Je soupire. Rien de très étonnant. Toujours évasifs, ces deux-là. Mais je pense savoir de quoi ils parlent. De qui ils parlent. Alors, mon corps décide de se mettre à trembler. C'est une manière à lui de crier en silence. Je lâche la lettre et tiens ma tête entre mes mains. Il faut que ça arrêter de trembler. Que les larmes partent de mes yeux, mais sans couler le long de mes joues. Il faut tout ça pour que je puisse lire la deuxième. Celle de la vérité ?

Je secoue mes mains pour me redonner un peu contenance. Un bruit horripilant résonne entre les rayonnages. Les craquements d'une quelconque articulation. Je jette un regard noir autour de moi. Mais les seules personnes présentes -deux élèves- semblent concentrées sur leurs devoirs. Qu'importe, j'ai d'autres problèmes légèrement plus importants, je crois.

Je pousse un soupir. Dans mon sac, je cherche mon carnet à dessin. Je le parcours rapidement. Pas pour observer quelque chose. Mais pour chercher quelque chose. Une seconde lettre. Celle qui m'a aussi décidé à ouvrir enfin ce courrier aujourd'hui. Je l'ai reçu le 8. Au début des vacances. Il y a quatre jours. Mes mains tremblent encore. Mais ma vue est plus dégagée. Je vais arriver à la lire, alors. Cette fois, c'est Maman qui a écrit sur l'enveloppe. Écriture toute petite. Serrée. Frustrée. La lettre n'est pas beaucoup plus longue.
Ma Chérie,
Je m'inquiète, réponds-nous, s'il te plaît. Juste pour nous dire comment tu vas.
Tu ne rentreras pas, pour ces vacances. Alors que j'ai tant envie de te voir.
Je ne sais plus si tu te souviens de cette ''surprise'' dont je t'avais parlé. Qui t'attendait.
C'est Mima. Elle est rentrée. Avec tout ce qui se passe, c'est plus sur. Elle ne nous a rien dit sur le pourquoi du comment elle est parti. Elle attend que tout le monde soit là. Que tu sois là. Elle a tellement envie de te voir. Tu lui as énormément manqué.
On se voit cet été, alors ?
Papa t'embrasse, Mima aussi.
Je t'aime.
Maman
Mais plus destructrice. C'est Mima. *Sans blague ?* Mais, en vrai, je ne fais pas la fière. Tremblements parcourent encore tout mon corps. M'ont forcé à laisser tomber la deuxième lettre, qui est allée retrouver la première. Je me mords la lèvre jusqu'au sang. Je ne veux pas pleurer. Malgré toute ma bonne volonté, je sens les larmes tomber une à une. Ruisseler sur mes joues. Pas un torrent. Plus comme la pluie qui tomberait sur mon visage. Sauf qu'il fait beau, dehors. Tu lui as énormément manqué. Alors pourquoi nous avoir laissé ? Pourquoi nous avoir infligé ça ? Pourquoi ? J'ai besoin de comprendre. Et tout ce que je comprends, pour le moment, c'est que je n'aurais pas d'explications avant cet été. Si seulement on peut rentrer. Je ne l'ai pas oublié si facilement, le mal qu'elle nous a fait subir. Avant, maintenant. Et très certainement après, aussi.

J'essuie mes larmes rageusement. Je ne veux plus pleurer pour elle. Même si je l'aime encore, au fond de moi, pour le moment la hais plus qu'autre chose. Et, tant que je ne l'aurais pas face à moi, tant que je n'aurais pas écouté, digéré et compris ses mots, je ne pleurerai plus pour elle. C'est une promesse intérieure que je me fais. Plus de tristesse. Mais la colère boue en moi. Il faut que je sorte d'ici.

Je range les lettres dans leur enveloppe. Et une voix, qui ne devrait pas être si proche de moi. Parce que je sais qu'elle s'adresse à moi. Je tourne la tête. Le temps que mon cerveau se connecte, je vois ses lèvres bouger, j'entends ses mots mais je ne les assimiles pas. Je me lève de ma chaise et me retrouve face à une Autre, plus petite que moi, aux cheveux couleur feu et aux tâche de rousseurs parsemant son visage. J'essaye d'écouter ses dernières paroles. Runes. Aide

« J'suis pas trop nulle en Runes mais je t'avoue que ce n'est pas le jour. J'ai d'autres préoccupations, t'as vu ? »

Mes Mots ressemblent à un sifflement désagréable. Alors que je n'aime pas parler comme ça aux Autres. Il n'y a pas de raisons d'être exécrable à ce point, alors qu'elle est juste là au mauvais moment. Un sourire de deux-demi secondes s'affiche brièvement sur mon visage. Je ne sais pas quoi lui dire suite à cette introduction des plus désagréable. Et sachant que je n'ai absolument pas la tête à bosser sur quoi que ce soit. Tout ce que je veux, là, c'est aller poser ces lettres le plus loin possible de moi. Les enfouir dans ma malle. Les enfermer, même. Et aller rassurer Maman. Que oui, je vais bien. Mais rien que ça. Pas un mot de plus.

Plume, j'espère que cela t'ira

Pourquoi passes-tu autant de temps dans ma tête ? Parce qu'il y fait toujours beau.

30 juil. 2020, 18:00
Travail acharné  Maggy T. 
Les Mots de son interlocutrice étaient tranchants. Tranchants comme des lames de couteaux tout juste aiguisées, prêts à couper des aliments plus durs les uns que les autres. Et lesdits couteaux transpercèrent Kaela de part et d'autre de son Âme, de son Corps, maintenant meurtris par les blessures qu'ils venaient de subir. La jeune fille avait mal. Terriblement mal. Les Mots lui faisaient penser à ceux que sa mère lui disaient. De bien mauvais souvenirs. Le Ton aussi lui faisait penser à celui de sa mère. Tout de son interlocutrice lui faisait penser à sa mère, à première vue du moins. La rouquine pouvait profiter d'une pause d'elle. Et ce n'était pas pour parler à sa copie conforme à Poudlard. Elle en avait déjà assez d'une, la jeune fille ne souhaitait pas en ajouter.

L'adolescente ne comprenait pas pourquoi sa camarade avait réagi de la sorte. La troisième année avait pourtant été douce. Peut-être un peu exaspérée par le tout travail qu'elle devait faire, mais elle n'avait pas été méchante lorsqu'elle lui avait adressé la parole. D'après elle en tout cas. Et c'était quand elle mettait ses grants blancs qu'elle se faisait retourner de bord aussi violemment? Comment devait-elle agir dans ce cas? La vie était remplie de plein de contradictions, aussi farfelues les unes que les autres. La rouquine ne comprenait plus rien à la vie. Elle n'y comprenait absolument plus rien. La vie était terriblement injuste. Fallait-elle qu'elle s'y fasse? Et puis, de toute façon, est-ce simplement possible de s'y faire, à l'injustice? Chaque injustice était révoltante.

Kaela avait tout de même envie de se venger. Elle avait envie de voir la réaction de la jeune fille qui se trouvait devant elle face à ses Mots à elle. Ceux qu'elle aurait bien choisi pour faire mal. Certes, ce n'était pas bien de se venger, ce n'était pas humain, mais cela faisait beaucoup de bien. Terriblement de bien. Trop peut-être même. La rouquine se sentirait ensuite libérée. Libérée puisqu'elle aurait dit tout ce qu'elle voulait. En plus, ce n'était pas dans ses habitudes de se gêner pour dire ce qu'elle pensait. Oh non! Cela exaspérait ses parents au plus haut point. Ils auraient voulu une fille tranquille, qui ne se serait pas rebellée. « Sois belle et tais-toi. » Probablement que Maman et Papa étaient en accord avec cette phrase. En tout cas, la société l'était, malheureusement. La société telle qu'elle la connaissait en 2045. Du moins, du haut de ses 13 ans, du haut de ses 13 petites bougies soufflées l'année précédant ces événements.

J'comprends pas pourquoi tu réagis comme ça. Je sais pas ce qui se passe dans ta vie, mais j'ai rien fait moi. J'te demandais simplement de l'aide mais si tu veux pas m'en donner, c'est toi qui vivras avec ça sur ta conscience. À moins que tu n'aies pas de conscience, aucune? Ça m'étonnerait, mais vu ta réplique cinglante de tantôt, je t'avoue maintenant que je m'attends vraiment à tout, et pas qu'à des Mots gentils, si tu vois ce que je veux dire, s'insurgea Kaela.

En attendant la réponse de son interlocutrice, la troisième année prit le temps de s'asseoir sur la chaise libre juste à côté. Elle la tira tranquillement sans faire un quelconque bruit afin qu'Elle ne fasse pas le saut. Afin qu'Elle ne s'attaque pas de plus belle à la Serpentard. Cette dernière ne le prendrais assurément pas bien une deuxième fois. Enfin assise, Kaela attendit patiemment, pour une fois. La Serpentard ne savait même pas réellement pourquoi elle perdait son temps avec ce genre de personnes. Peut-être sentait-elle au plus profond d'elle-même que la situation allait s'améliorer au fil de la discussion? Possible, mais pas certain. La jeune fille ne pouvait prévoir l'Avenir. Celui-ci était... incertain. Et elle devait vivre avec cela, mais ce n'était pas facile.

Je sais même pas si j'aurais dû rester ici... En fait, qu'est-ce que je fiche à perdre mon temps? Je pourrais p't'être m'arranger toute seule finalement. Je suis sûre que je serais capable de faire c'te maudit devoir toute seule, pensa Kaela.

Malgré tout cela, elle ne bougea pas. C'était comme si ses muscles lui en empêchaient. C'était comme s'ils connaissaient le futur. Alors, ils refusaient qu'elle ne se lève de la chaise. Son cerveau avait beau leur donner des ordres, ce n'était pas possible de les faire bouger. Kaela soupira silencieusement, tout en se perdant dans ses Pensées. Le visage de sa mère refit surface. Il était bien présent. Il ne voulait pas s'en aller. Puis, elle entendit la voix d'Heidi lorsque cette dernière était en colère. Cette voix qui lui faisait tant peur parfois.

La troisième année crispa ses mains sur le parchemin de son devoir d'Étude des runes quasiment vide, puisqu'elle n'avait pas eu l'occasion de bien avancer son travail. Kaela l'avait chiffonné en le tenant de la sorte, et pas qu'un peu, mais elle s'en foutait royalement à ce moment-là. Comme dirait l'élève à côté d'elle, elle avait d'autres préoccupations. Dont celle de se faire accepter par ladite élève qui se trouvait juste à côté d'elle. De toute façon, il n'aurait été que source de mauvais souvenirs. Que source d’un revers cuisant qu'elle avait subi.

Kaela prenait-elle toute cette situation trop à coeur? Assurément, mais elle ne pouvait s'empêcher de réagir autrement, de réagir avec aussi peu de compassion que cela. Pourtant, la jeune fille avait déjà agi de la sorte envers d'autres personnes. Mais elle ne pouvait supporter cela lorsque c'était les Autres qui lui adressaient la parole de cette manière. Paradoxal? Énormément. Mais dans sa tête, cela faisait du sens. Toutes ses Pensées étaient alignées bien sagement, en une ligne parfaite. Une ligne droite faite à la règle. Une ligne droite bien parallèle par rapport au haut de la feuille, bien perpendiculaire par rapport aux côtés de cette dernière. Cela n'arrivait pas toujours, bien sûr, mais lorsque cela arrivait, Kaela en profitait pleinement. La jeune fille était contente de voir clair aux situations et lorsque ses Pensées en décidaient autrement, cela ne faisait pas son bonheur. Lorsqu'elles étaient désordonnées, les paroles de la Serpentard l'étaient tout autant également. Et ses phrases ne faisaient pas de sens, aucun. Elle avait beau essayer de les construire correctement, comme quelqu'un qui était en mesure d'aligner au moins trois mots d'affilée, mais elle en était incapable. Et cela lui faisait grincer des dents. Terriblement grincer des dents. Son honneur face aux Autres était en jeu.

C'était parfait. Ça m'a inspirée énormément, merci. J'ai rarement perfectionné un Écrit comme cela. Alors merci. Merci à toi.

Je me souviens
Kaela Maes