Assise sur une des grandes tables je me demande comment le sommeil n'a pas voulu de moi. J'en avais tellement besoin après le Dîner. Cette est presque vide, ce n'est pas surprenant il est tôt, il est le lendemain de Hier. Je suis assise de façon à être allongé sur cette table, j'ai la tête contre la table et entre les bras. Je ferme les yeux. Erreur. Je ne devrais pas.

Bien évidemment que je n'ai pas dormi. Bien évidemment que quand je fermais les yeux, du sang, le drap et des mains apparaissaient. Bien évidemment que ma nuit a été horrible, que j'ai failli vomir et que ne me rend toujours pas compte que j'ai vraiment vécu ça. Je me doute bien que je suis pas la seule à être restée le regard vers le plafond en essayant de comprendre alors que je connais très bien la réponse, c'est juste que j'ai envie de trouver une autre réponse que celle ci, j'ai envie de faire du cache-misère sur hier. C'est vraiment la misère, le papier peint se décolle par morceaux, les murs sont en train de moisire et t'a des gros trous. Mais nous on ne fait que remettre de la peinture par dessus, jamais on ne reconstruira le mur. Le Mur de notre insouciance et innocence. Vont il nous parler comme aux anciens élèves, ceux qui n'ont pas vu un cadavre dans la salle où on mange. On est plus les mêmes désolé, certes on savait que ça existait, qu'il y avait des gens qui ne veulent pas le bien - et encore c'est plus compliqué - mais on a vu une femme mourir. Ce n'est pas n'importe quoi, elle est morte devant nos yeux. Devant mes yeux. Devant mon enfance. Je savais que j'étais plus une enfant, mais celui qui dira que ça l'a pas choqué j'irai le lui dire quelques mots. Qu'est-ce qui veut cet insensible, il veut me faire morfler encore plus.


Mais je n'en ai rien à foutre si je sers à quelque chose, de toute je vais mourir un jour comme tout le monde. Si je dérange, il ne faut pas le dire sinon ma vie sera gâchée et je passerai toutes mes nuits comme celle-ci. J'ai dormi de quatre à cinq heures, parfait pour mes cernes. Parfait pour mon moral, j'ai envie d'insulter le premier venu. Mon répertoire d'insulte commence à exploser j'ai de toutes les sortir. J'ai envie d'arrêter tout ce que je peux faire. Mais j'ai pas envie de repenser à hier. Surtout pas, pourtant je ne fais que ça car on ne peut pas faire comme si de rien n'était. Rien ne sera si on y pense pas. Il faut que notre torture continue si le bonheur doit advenir.

Je crois qu'il y a deux profs qui ne sont pas revenus, ils sont sûrement morts. Tout le monde meurt. Et aux enterrements, on dit que la vie continue. C'est très con cette façon de masquer les choses et de voir le bon côté. Il y a tout le temps un mauvais côté, sinon la chose n'est pas humaine. J'suis à bibliothèque pour aller ailleurs que dans le lit où ne dors pas, je devrais être contente je peux m'évader grâce aux livres, mais non j'y arrive pas à cause de tête qui parle trop. Peut-être que je devrais partager ce que je ressens et ce que j'ai vu avec quelqu'un pour me libérer un peu d'un poids mais à Qui ?

"Wow, hier soir était vraiment une soirée... particulière.

La veille, Alicia était arrivée un peu en retard à la Grande Salle, et quand elle était arrivée on aurait dit qu'une chose terrible était arrivée, et il était d'ailleurs fort possible que ce soit le cas.
Dans la salle commune et dans son dortoir, tout le monde avait l'air abasourdi.
Et avec sa timidité, la Galloise n'avait pas osé demander ce qui s'était passée alors qu'elle était dans son dortoir.
Et comme ce matin-là l'ambiance de la salle commune était toujours un peu étrange, elle avait décidé d'aller à la bibliothèque, histoire d'avoir le confort des livres.
Lire lui faisait toujours du bien, et puis peut-être qu'elle va y croiser quelqu'un à qui elle osera demander ce qui s'était passé la veille.
Il avait beau être assez tôt, il y avait quand même quelque personnes de présentes dans la bibliothèque.

Mais pour que quasiment la totalité des élèves de l'école soit choqués et abasourdi, il fallait quand même qu'il se soit passé quelque chose d’extrêmement grave.

Comme à chaque fois, il n'y avait presque pas de bruit à la bibliothèque, mais cette fois-ci c'était comme un silence pesant. On aurait dit que les élèves autour d'elle n'avait plus goût à rien. Peut-être même plus au sommeil.
Parce qu'elle voyait que un peu près tout le monde avait des cernes, et il y en avait même qui étaient continuellement au bord des larmes.

Déambulant un peu entre les étagère, elle chercha un endroit où s'asseoir.

"Pour éviter que ma timidité l'emporte encore, il faut une table soit où il n'y a personne, soit où il y avait un ou une amie."

Avant de chercher des livres, elle voulait d'abord trouver un endroit où s'asseoir, car quand on a trouvé un super livre, mais qu'on a pas de places où s'asseoir, ce n'était pas très pratique.

Alors qu'elle regardait de tous les côtés pour voir un bon endroit où s'asseoir, elle finit par apercevoir son amie Hannah assise sur une table, comme perdue dans ses pensées.
Alicia remarqua qu'elle avait l'air très fatiguée, et un peu près autant en état de choc que les autres élèves.

"Elle avait dû elle aussi assisté à cette fameuse scène."

La jeune fille décida d'aller s'asseoir à côté d'elle.

En arrivant devant elle, elle remarqua qu'en fait elle était encore plus cernée que quand elle l'avait vu de loin.
Après avoir poser ses affaires et s'être assise, elle décida d'abandonner l'idée de lire et entama la conversation.

- Salut Hannah, ça va ? T'as l'air de pas avoir fermé l’œil de la nuit

@Hannah Scott voilà ! Si jamais il y a quelque chose à modifier, tu peux m'envoyer un hibou

Mes paupières sont lourdes mais faut pas les fermer, ne pas les fermer. La dernière fois que j'ai essayé, j'ai revu la scène en boucle, on nous dit de ne pas s'en faire mais je ne peux pas penser à autre chose, mes yeux m'imposent ces visions. J'essaye de remplir ma tête avec des musiques joyeuses, je fais tant d'effort pour retrouver les paroles, d'habitude les rimes sont encrées dans mon esprit et le plus compliqué est de se débarrasser de la chanson qui trotte là-haut. La seule chanson qui daigne rester n'est pas joyeuse est rappelle ma famille, si loin, elle est si loin de moi. J'aimerais les serrer dans mes bras. Sauf que je ne peux pas, ici à Poudlard, il a mon frère mais je ne peux pas me confier à lui, mes cousins, je ne leur ai pas parlé depuis 6 mois. Il ne me reste que mes amies et ma copine. Est-ce que j'ai assez de courage pour leur parler de ce qui stagne et qui hante mes pensées. Peut-être qu'il ne vaut mieux pas leur en parler, c'est sûrement tabou dans cette foule d’élèves, comme s'il ne fallait pas en parler, pourtant on y pense tous et tout le temps.

On ne peut pas fermer les yeux alors on ne les a pas fermés. La nuit à était longue, insomnies plus que présentes. Elles ont tapé l'incruste dans la nuit, il ne faut pas le nier. Je ne comprends pas ceux qui font comme si de rien n'était et a la fois je les envie peu, abréger les souffrances du Dîner serait vraiment bien. Oublier aussi ça serait super. J'ai pas besoin de voir des gens mourir devant mes yeux, je n'avais pas besoin de me mettre dans un état pareil et penser à des trucs anodins. C'était anodin, mais terriblement affolant. Soudainement, j’entends les bruits d'une personne qui s'assoie à cette table. Sans lever la tête je me dis qu'elle pourrait aller à une table, il y en a tellement, pourquoi elle a choisi celle où je suis putain !

Merde cette voix je la connais, je l’écoute presque tous les jours, c'est Alicia qui s'est assise. Je lève la tête pour vérifier, c'est bien elle, elle me demande si je vais bien. Si j'ai fermé les yeux de toute la nuit. C'est marrant, un petit rire nerveux me prend pour cause j'ai épuise toutes les larmes de mon corps ces dernières heures. C'est très drôle d'ailleurs, Alicia n'a pas l'air d'avoir vu la même chose que moi sur le sol hier, c'est très marrant.

- J'ai pas l'impression d'aller bien, est-ce vraiment qu'une impression, je dirai plus une certitude, j'ai pas envie de fermer les yeux après le Dîner d'hier, enfin tu sais...

Le fait de voir la bouille d'Alicia me rappelle que c'est le matin, même si il est tôt c'est l'heure du petit-déjeuner et mon ventre confirme. J'ai pas fini ma purée hier soir, elle est restée diviser en deux parties. La question était dans laquelle je dois aller, quel camp je dois choisir ? Je dois soutenir qui, j'ai droit d'en soutenir plusieurs ou c'est interdit ? Bref, là n'est plus le sujet, il est maintenant trop loin. J'ai terriblement faim. De toute façon elle était dégueulasse cette purée !

Alicia voyait bien que son amie n'était pas en forme. Elle avait des cernes, et la Galloise avait l’impression qu'elle pouvait fondre en larmes à tout moment.

"Mais qu'est-ce qui a bien pu se passer hier soir bon sang ?"

Hannah rit nerveusement à sa question. Est-ce que c'était ironique ? La jeune fille ne savait pas trop, mais elle venait de se rendre compte que sa question devait être un peu évidente.
Mais bon, c'était pas si grave.

Sa camarade lui dit qu'elle n'avait pas dormi de la nuit à cause du dîner de la veille. Et c'était aussi le cas des élèves de sa maison. Qu'est-ce qui avait bien pu se passer pour que tous les élèves fassent une insomnie ?
Tout ce qu'Alicia avait entendu, c'était que deux professeurs n'étaient plus là, mas elle n'en avait pas trop compris la raison. Mais elle se dit que tout devait être lié.

- Ah oui quand même. Mais qu'est-ce qui s'est passé ? Je suis arrivée un peu tard dans la Grande Salle hier soir, et quand je suis arrivée tout le monde avait l'air choqué. En salle commune tout le monde est comme en état de choc. Il a vraiment du se passer un truc grave.

Bien sur, mais quoi ? C'était bien la question qui trottait dans la tête de la jeune fille.
Elle commençait vraiment à avoir peur de ce qu'elle allait entendre.

@Hannah Scott

Je regarde Alicia, mais mon regard et vide, je fixe sa bouche, son visage dans l'ensemble mais je sais quoi faire. J'suis à bout et j'ai faim mais les lèvres d'Alicia bougent et me soufflent dans la tête qu'elle ignore ce qui s'est passé hier soir dans la Grande salle. Elle doit vraiment rien comprendre, je vois dans ses yeux qu'elle est perdue, elle doit savoir pourquoi on est tous touché par notre repas du soir mais elle a quand même de la chance de ne pas l'avoir vécu en direct, de pas avoir vu la marre de sang s'agrandir de plus en plus puis disparaître sous un drap blanc. Alicia a eu de la chance, ce soir elle avait un gilet pare-balles donc elle aura forcement une blessure mais bien moins encrée que nous autres. Je ne suis pas jalouse mais plutôt contente pour elle, comme une maman protectrice.

Je réfléchis à mes Mots car je n'ai pas envie d'être trop choquante, et je ne peux pas lui dire cela brutalement. Je n'ai pas envie de lui dire de manière froide, comme j'ai pu lui répondre tout à l'heure, je vais essayer de faire un effort sur mon ton, de ne pas être désagréable et de ne pas fondre en larmes quand des images me reviendront. Ça va être très dur, mais je ne sais pas exactement ce qu'elle veut que je lui dise. J'imagine bien qu'Alicia n'a pas envie d'entendre les Mots que je vais lui dire mais dois-je lui dire tout ? Avec des détails ? Tout ce que j'ai ressenti ou est-ce qu'elle préfère une synthèse de l'incident.

Je ne sais pas ce qu'elle veut, mais moi, est-ce que ça me ferai du bien de lui raconter tout de mon point de vue. J'en ai parlé avec personne, je n'ai rien écrit sur cette soirée. J'ai tout gardé dans ma tête, mais ce n'est peut-être pas la bonne solution. Pour l'instant ça macère dans mon esprit et rien n'avance, j'suis bloquée avec ses terribles visions, mais finalement si j'en parlai ça m'aiderait un peu. En plus, Alicia ne me jugera pas, c'est mon amie et elle n'est pas méchante. Ouais je vais tout lui raconter, dans les moindres détails.

- Ah vrai dire j’étais à ma table et je... J'étais pas dans mon assiette... Je me posais des questions sur toutes ces discriminations pour ne pas te mentir. Tu sais je suis de sang-mêlé, mon père est moldu et c'est horrible ce que ces cons disent sur les moldus/née-moldus. Franchement c'est n'importe quoi, mais j'avais l'impression de devoir faire un choix, d'être dans le camp de ma mère ou de mon père. Je ne savais pas où j'étais, je savais même pas si j'avais une place dans un des camps puisque je suis des deux, enfin bref ce n'est pas grave. Les directeurs de maisons distribuaient les emplois du temps pour les examens de fin d'année et puis après j'ai pas trop compris ce qui s'est passé, mais les Serpentard ont crié. Y'avait une bête qui tenait une femme dans sa bouche, elle avait plein de flèche dans le dos et le sang coulait de partout et après... Tu veux que je continue ? Parce que peut-être que tu n'as pas envie de mes longs monologues, mais ça me fait du bien d’extérioriser.

Alicia écouta Hannah très attentivement. Elle tenait vraiment à connaitre le fin mot de cette histoire.
Qu'est-ce qui avait bien pu se passer à la fin ?

Au fur et à mesure que son amie parlait, la Galloise se mit à réfléchir à ses paroles.
C'était vrai que pour les sang-mêlés, ce devait être aussi voir plus dur que pour les nés-moldus, comme elle.
Eux, ils avaient littéralement les deux côtés, sorciers et moldus, étant donné qu'ils avaient un parent moldu et un parent sorcier.
Ce devait vraiment être dure pour elle.

D'une certaine manière, il arrivait la même chose à la jeune fille. Sauf elle, elle ne considérait pas qu'elle devait choisir entre ses deux parents par exemple, mais entre deux vies.
D'un côté, ses parents, ainsi que tous ses amis moldus avec qui elle va surement très vite perdre contact maintenant - même si ça c'était un autre problème - et sa meilleure amie Léa.
Et de l'autre, il y avait en quelque sorte sa famille de cœur : Poudlard, les sorciers, tout ce monde incroyable. Tous les amis qu'elle s'était fait ici.
Elle ne pouvait songer abandonner ni l'une, ni l'autre de ses deux vies. Le choix était infaisable.
Et de toute manière, elle avait la conviction que même avec tout ce qui se passait ces derniers temps, elle n'aurait pas à faire ce choix. Voir à jamais le faire, si c'était possible.

La Poufsouffle continua d'écouter le récit de son amie.
Les directeurs avaient donc commencer à distribuer les emplois du temps pour les examens.
Et à un moment, les Serpentards s'étaient mis à crier, et une femme avec des flèches dans le dos était apparue.

Elle commença à écarquiller les yeux.

"Et bah, alors c'est ça qui s'est passé ?"

Même si ce n'était que le début de l'histoire, elle commença déjà à comprendre le choc des élèves autour d'elle.
Ce ne devait pas être étonnant quand on assistait à une scène pareil !

Hannah lui demanda alors si elle pouvait continuer.
Alicia commençait à avoir peur, mais elle voulait que son amie continue.
Même si c'était effrayant, elle voulait connaitre le fin mot de cette histoire. Pour de bon.

- Non t'inquiètes, tu peux continuer. J'avoue que je tiens vraiment à savoir ce qui s'est passé hier soir, même si c'est effrayant. Et puis je suis contente que ça puisse te faire du bien d'en parler.

@Hannah Scott désolée de ce si long retard . Je n'avais plus beaucoup d'inspiration depuis Haloween... J'espère tout de même que mon post te convient .