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10 juin 2020, 14:52
 FANFIC  Le monstrueux livre des monstres
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Genre : Épouvante

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Ce recueil rassemble 5 courtes histoires évoquant des monstres passés.
Êtes-vous prêt(e) à affronter les monstres oubliés de notre univers magique ?


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Sommaire
HISTOIRE N°I___________________________________________________________________________________ p.1
HISTOIRE N°II __________________________________________________________________________________ p.1
HISTOIRE N°III _________________________________________________________________________________ p.1
HISTOIRE N°IV _________________________________________________________________________________ p.1
HISTOIRE N°V __________________________________________________________________________________ p.1

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Dernière modification par Nell LOVELACE le 10 juin 2020, 15:14, modifié 5 fois.

Laissons notre lumière briller et nous donnons inconsciemment aux autres la permission que leurs lumières brillent.
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10 juin 2020, 14:56
 FANFIC  Le monstrueux livre des monstres
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- HISTOIRE N°I -



Il y a des siècles de cela, la magie et les créatures que nous étudions aujourd’hui en cours existaient déjà. Enfin, les choses étaient différentes de ce que nous connaissons de nos jours. Avec le temps et l’évolution, nous avons acquis des connaissances, de nouvelles manières de s’organiser. Mais nous avons aussi perdu. Avec le temps, les souvenirs ce sont émoussés, et même certaines créatures ont changé ou disparu. Et parfois, c’est ce que nous croyons mais la réalité est tout autre.

Dans des temps anciens et oubliés existait un village, un peu à l’écart de tout le reste. Appelons le « Village » pour plus de commodité. Le peuple semblait heureux. Les villageois vivaient dans un espace verdoyant, et à leur portée existait un cours d’eau et une forêt luxuriante. Ils avaient tout ce dont ils avaient besoin. Ils étaient heureux.

Pourtant, il y avait un orphelin. Ses parents étaient morts de vieillesse quelques temps auparavant, et lui avait déjà la trentaine. Aucune jeune demoiselle en âge de se marier ne souhaitait se lier avec un homme déjà aussi mûr. Aucun patron dans le village ne voulait employer un homme qui n’était plus dans sa première jeunesse. Il était seul, il était pauvre. Il se voyait rejeté et ignoré par le peuple depuis la disparition de ses parents. Bientôt, il n’avait même plus les moyens de se nourrir, et se sentant tourmenté, il quitta ce village qui ne voulait pas de lui… Et personne ne remarqua son départ.

Les habitants du Village étaient bien trop occupés à savourer leur propre bonheur pour s’affliger de la peine d’un autre, ils ne pouvaient pas comprendre la douleur, puisqu’au Village, tout allait bien. Jusqu’au jour où…

Quelques décennies plus tard, le Village était toujours florissant de joie et de santé. Mais un matin, l’une des maisons fut plongée dans l’angoisse. La femme avait disparu. Derrière elle, elle laissait un enfant et un mari qui ne savait pas quoi faire. Cet imprévu dans la vie du Village, fit se reproduire les événements du passé. Les habitants voulaient conserver leur paix et leur vie tranquille sans problème.

Ainsi, ils considérèrent que l’homme avait sans doute fâché quelque dieu, et décidèrent de ne pas se mettre ce dernier à dos. Ils repoussèrent donc l’homme ainsi que son fils, comme il l’avait fait avec l’Orphelin. Le désespoir les fit bientôt quitter le havre de paix, et on ne les revit plus jamais.
La vie continuait dans le Village certains racontaient avoir aperçu une chose presque sans forme mais tout de même humanoïde sortir de la forêt. Ils avaient d’abord été considérés comme fous : la peur leur faisait certainement voir des choses. Mais ces apparitions se multipliant... la petite bulle de verre des villageois commençait à se fêler, et la panique à s’immiscer. Les hommes les plus virils et courageux furent envoyés en exploration vers la forêt et ses environs.

Dans les profondeurs de la forêt se trouvait une étendue d’eau, ou plutôt un marais, ou se regroupaient des animaux mystérieux et moribonds. C’était un lieu que les villageois préféraient éviter, car c’était aussi quelque chose qui leur était inconnu. Leur savoir sur ce qui se cachait dans ces eaux mystérieuses et "sales" était très limité. Quoi qu’il en soit, les hommes valeureux ne tardèrent pas à découvrir une habitation sombre et qui semblait abandonnée. Le plus hardi avait pénétré dans la maison délabrée. Il n’y trouva pas grand-chose, sinon des meubles rudimentaires dont le bois commençait à pourrir. Ils étaient là depuis longtemps. La personne qui avait vécu entre ces murs devait être décédée depuis bien longtemps.

Entendant des cris, l’homme courageux sortit de la demeure. Il aperçut ses camarades s’enfuir en direction du Village, tandis qu’un d’entre eux semblait comme… se noyer dans une masse étrange. Une créature immonde avait immergé en partie du marais. Elle semblait dégouliner d’immondices. Un mélange de boue et de pus dévalait de la surface de son corps qui avait quelques allures humanoïdes. Ce liquide peu ragoûtant semblait ne pas s’arrêter, coulant lentement dans un bruit dégoûtant, le long de son corps ramolli. Ses deux bras gluants entouraient sa victime, dont la tête se retrouvait plongée dans ce "blob" inattendu. Il allait suffoquer, se noyer dans l’atrocité de cette créature. On ne pouvait percevoir que ses cris étouffés par le corps de la chose. Des cris de douleur. Il semblait que le liquide qui formait cette masse était comme corrosif, il lui brûlait la peau tel de l’acide.

Sous les yeux horrifiés de l’homme valeureux, il voyait le corps de son camarade fondre doucement, douloureusement, ponctué par les affreux cris de son propriétaire. Bientôt, il commençait à prendre une couleur singulière et verdâtre, ce qui était sûrement dû à l’acide de la bête. Son teint verdâtre s’accordait désormais avec celui de l’agresseur. Et quelques instants après, sans qu’il puisse comprendre ce qui se déroulait, le Courageux ne voyait plus qu’une masse informe, dégoulinante, verte, acide… Alors, les deux corps "humanoïdes" se détachèrent, dans un bruit de succion provoqué par le liquide immonde. L’homme qui restait là ne put retenir un haut le cœur. Il vomit, sur les marches de la maison dont il venait de sortir pour assister à cet affreux spectacle. Alors que la deuxième silhouette, celle de son camarde désormais informe, se tournait vers lui, l’homme compris qu’il ne restait plus rien de lui. Il s’enfuit.

Arrivé au village, un petit groupe s’était formé : les rescapés racontaient, leur voix paniquée, ce dont ils avaient été témoins. Le valeureux ne disait rien, il écoutait. Il lui manquait des informations sur ce qui était arrivé au début de l’agression. Apparemment, la créature avait doucement émergé. Sa victime était près de la rive, mais ne semblait pas effrayée. Tout le monde était comme hypnotisé, voulant rejoindre ses bras dégoûtants qui se tendaient vers eux comme pour les accueillir ou réclamer un câlin. Au moment où la victime avait été assez proche et avait été enlacée, les autres avaient vu un éclat là où aurait pu être les yeux de la chose, un éclat de colère, de rancune… et quand il avait commencé à crier, tout le monde avait fui. La peur avait été si forte, qu’ils avaient même trouvé un nom à la bête : Swampy (de toute évidence, ils n’étaient pas très imaginatifs pour les noms).





Cela faisait des décennies que l’homme rejeté avait quitté le Village. Personne ne l’avait remarqué, et personne ne s’en souvenait non plus. Personne ne comprit de quoi il s’agissait, mais tous, dans leur folle peur, voulaient s’en débarrasser. Dans la nuit, l’homme Courageux, repartit vers le refuge marécageux de la bête, bien décidé à mettre fin à son existence surnaturelle. Il ne voulait pas devoir perdre de nouveau ses camarades (qui avaient même été trop lâches pour l’accompagner). D’ailleurs… il valait mieux qu’il soit seul. Après tout, il était un sorcier. Il ne tenait pas à ce que le reste des villageois soient au courant, ils pourraient vouloir le mettre sur un bûcher !

Il rejoignit donc le marais, la baguette à la main. Il ne mit pas longtemps à retrouver l’antre de Swampy. Celui-ci… ou plutôt ceux-ci - ils étaient deux - se prélassaient au milieu du marais, avec leur aura maléfique. Le Courageux se rapprocha un peu du bord. Il ne savait pas comment s’y prendre. L’une des créatures remarqua sa présence, et commença à s’approcher, les « bras » tendus, comme une invitation. Mais l’Homme n’était pas dupe. Il avait entendu le témoignage de ses camarades, et il évitait soigneusement de regarder avec trop de concentration son ancien camarade, dont il ne restait plus rien qu’une créature nauséabonde. Il ne voulait pas le laisser plonger dans cette existence putride. La chose continuait d’avancer. L’Homme commençait à sentir la panique en lui. Et bientôt, dans un mouvement presque automatique, il donna naissance à un Feudeymon. La scène fut atroce. Le sorcier avait du mal à contrôler sa propre apparition maléfique. Mais il n’avait pas d’autre choix, il devait combattre le mal par le mal, quitte à utiliser cette magie noire. Il voulait venger son ami. La bête enflammée se dirigea telle une flèche vers les deux créatures. Des cris stridents retentirent, l’Homme sentit ses oreilles saigner. Une désagréable odeur de brûlé empli l’air alors que dans une agonie insoutenable, les deux créatures semblèrent se dissoudre… jusqu’à ce qu’il ne reste à la surface du marais, que des petites bulles dues à l’ébullition. Le Sorcier réussi à reprendre contrôle du Feudeymon, il le fit disparaître. Puis, il essuya ses oreilles ensanglantées. Il regarda ses mains rouges… Il venait de tuer deux anciens hommes, avec de la magie noire en plus. Il ne serait plus jamais le même…

L’air sombre, il rejoignit le Village, en silence. Il ne racontait pas son histoire aux autres. Mais il resta sombre et muet pour le reste de sa vie. Les disparitions s’arrêtèrent, mais tout le monde garda en mémoire ces choses horribles. Ils faisaient comme si cela n’avait jamais eu lieu. La "vie" reprenait son cours.

Mais bien évidemment, ils avaient omis que quelqu’un d’autre avait été victime de Swampy… Ce n’était autre que la femme qui avait disparu, laissant derrière elle un mari et un enfant (ils l’avaient tous deux rejoints dans les marais). Une petite famille de Swampy subsistait donc. On raconte que la forêt dans laquelle ils vivent n’est autre que la Forêt Interdite, juste à côté de notre château. Il faut espérer que ce ne soit qu’une légende. Car seule la magie noire pourrait venir à bout de ces terribles anciens humains, souffrant du rejet initial… Et personnellement, je n’ai aucune envie de me transformer en espèce de « blob » dégoulinant.



FIN
Dernière modification par Nell LOVELACE le 10 juin 2020, 15:08, modifié 1 fois.

Laissons notre lumière briller et nous donnons inconsciemment aux autres la permission que leurs lumières brillent.
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10 juin 2020, 14:58
 FANFIC  Le monstrueux livre des monstres
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- HISTOIRE N°II -



« Allez, ne fais pas ta mijaurée, s'esclaffa Amy. On rentre là-dedans ! »

Fier, je pénétrai dans la grotte. Après tout, j'avais déjà vécu de nombreuses aventures, bien plus terrifiantes que d'explorer une petite caverne à la lueur de ma lampe frontale. Et pourtant, j'avais peur.
Il fallait dire qu'en Grèce, les antres souterraines étaient les lieux de prédilection des conteurs de légendes. Tantôt, de fiers Dieux y trouvaient refuge, tandis que parfois, de sombres créatures hantaient ces endroits pour le moins mystérieux.
Amy était ma fiancée. La jeune femme, dont la beauté était indéniable, avait aujourd'hui noué ses longs cheveux bruns en une queue de cheval qui lui descendait jusqu'en bas de la nuque. Aventurière comme moi, nous avions décidé, pour notre nouveau voyage, de partir explorer les îles grecques à la recherches de paysage divins et de sensations improbables.

— Ok, répondis-je, dans un souffle court. Mais tu sais bien que j'ai horreur des grottes, alors, s'il te plaît, ne nous séparons pas.
— Non, ne t'en fais pas, me rassura-t-elle en plongeant ses yeux de biche dans mon regard. Nous n'irons pas loin, nous avons encore de la route à faire.

C'était vrai qu'il commençait à se faire tard, et que nous avions prévu de passer la nuit dans un monastère orthodoxe, situé à encore quelques kilomètres de là, plus loin dans la montagne.
Anxieux, je déposai mon gros sac de voyage à l'entrée du trou béant, qui ne demandait qu'à nous happer. D'ordinaire, je n'aimais pas laisser mes affaires sans surveillance, mais ici, à des miles de toute civilisation, elles ne risquaient rien, à part d'être reniflées par une chèvre des montagnes un peu trop curieuse.
Amy fit de même, et j'en profitai pour récupérer ma lampe frontale, qui traînait au fond de précieux bagages de randonnée. Un peu inquiet, je jetai un regard vers la caverne, dont la première pièce, gigantesque, était encore éclairée par la lumière du jour sur quelques mètres. Plus loin, l'obscurité régnait en maîtresse.

— Déstresse, me murmura Amy à l'oreille. Tu le sais aussi bien que moi, on va s'éclater quand on verra ta tête à l'écran, ce soir !

Ma petite amie avait prononcé ces mots tout en nouant notre caméra autour de son front, à côté de sa petite lampe torche. En plus de voyager, nous avions pour habitude de filmer nos aventures, afin de les poster sur Internet, où elles rencontraient un succès phénoménal. Et tous les soirs, nous réalisions le montage de nos vidéos. C'était un moment de complicité sans pareil, au cours duquel nous avions toujours de nombreux fous rires. La belle devait se délecter de ce moment à venir, étant donné qu'il serait centré sur ma propre personne, et que j'allais, une nouvelle fois, être traumatisé par l'exploration que nous nous apprêtions à vivre.
Amy fut la première à s'engager dans la vaste caverne, la tête levée vers le plafond faiblement éclairé de nos petites lampes. Malgré mon appréhension, je prenais le temps de m'arrêter pour regarder autour de moi.
Le sol de la salle était étrangement plat, en dépit de l'humidité et de la poussière qui devait stagner là depuis des millénaires. Au centre de l'antre, se trouvait une stalagmite qui faisait bien le double de ma taille, et vers laquelle Amy se dirigeait déjà en bondissant et en vociférant dans tous les sens :

— Et maintenant, Mesdames et Messieurs, je vous propose de visiter, pour la toute première fois de l'humanité, la grotte d'Amy !

Son entrain était probablement la chose qui m'avait rendu aussi fou d'elle, et je savais bien que cette folie était ce qui la rendait si heureuse, même si, parfois, elle prenait des proportions trop démesurées, voire dangereuses. Comme aujourd'hui.
La voix d'Amy retomba après un bref écho, ce qui me permit de réaliser à quel point le lieu était calme. Même trop calme. Coupés du monde, nous n'entendions plus que le bruit de nos respirations haletantes, rythmées par le son d'une goutte d'eau qui tombait du plafond de la caverne de temps à autre.
Je suivais Amy, qui s'avançait, déterminée, vers les noirceurs de la grotte. Au fur et à mesure que nous avancions, la paroi supérieure se rapprochait de plus en plus de nos têtes, à tel point que nous dûmes nous courber afin de continuer.
L'anxiété continuait de monter en moi, tandis que le moment que je redoutais le plus arriva : celui où le petit point de lumière qui signalait l'entrée de la grotte disparut.

— Amy, on devrait peut-être faire demi-tour, soufflai-je.
– Non... On avance encore un peu, et ensuite, on revient, promis !

Je n'avais donc pas le choix, si elle voulait continuer, elle continuerait, avec ou sans moi.
Plus motivée, elle avançait rapidement, même si nous devions maintenant avancer à quatre pattes dans le tunnel, dont les parois humides s'accrochaient parfois à nos vêtements.
Fatigué, je manquais de plus en plus d'air, dans cet endroit confiné, aussi, je déclarai à ma jolie brune qu'il était temps pour moi de faire une pause.

— Pas de soucis ! rétorqua-t-elle. Je rampe encore un peu, sur quelques mètres, et je reviens ! De toute façon, le fond ne doit plus être bien loin...

Je regardai Amy s'éloigner, jusqu'au moment où ma lampe ne puisse plus l'éclairer. Quelques secondes plus tard, je n'entendis plus que le bruit de ses cuisses s'avançant dans ce monde de ténèbres, avant de me retrouver, de nouveau, dans un silence total.
Je pris alors plus le temps de détailler mon environnement. C'était simple, j'étais pris au piège dans un petit tunnel rocailleux duquel s'écoulaient quelques gouttes d'eau, et je ne voyais pas à plus de trois mètres. Las, je décidai de prendre mon mal en patience, et m'adossai contre la paroi, les mains posées au sol. Sans même m'en rendre compte, je remarquai que le sol était assez poli, voire glissant par endroits. Le fruit du travail de l'eau au cours des millénaires, probablement.
Peu à peu, les minutes se transformèrent en un quart d'heure, et Amy ne donnait pas de signe de vie, ce qui commençait à m'inquiéter. Tout comme moi, elle savait que nos lampes frontales ne disposaient pas d'une durée de vie illimitée, et qu'elles ne tarderaient pas à s'éteindre si nous restions là trop longtemps. D'une voix chevrotante, je lançai vers le fond du couleur de roche noire :

— Amy ?! Amy ?! AMY ??!!

Je n'eus que l'écho de ma voix. Un frisson me parcourut l'échine. Et si quelque chose était arrivé, plus bas ?

— Amy, arrête, réponds moi ! Tu m'as fait peur, c'est bon, maintenant, tu p...
– HIIIII !

Le hurlement me coupa net, et s'arrêta comme il était venu. C'était la voix d'Amy. Je connaissais ses cris, et elle ne blaguait pas. Oubliant un moment ma peur, je m'avançais de nouveau vers le fond du tunnel.
À quatre pattes, ma lampe torche éclaira alors le sol. L'effroi me prit lorsque je me rendis compte que ce que j'avais pris pour une pierre polie n'en était pas une. Il s'agissait d'un crâne. Humain.
Horrifié, je me jetai en arrière, avant de me recroqueviller dans un coin. J'étais terrorisé, et seul, dans cette obscurité, et dans ce silence qui m'assourdissait.
Ce moment de frayeur passé, je repris mon courage à deux mains, et m'élançai de nouveau. Un pas. Puis un autre. Et encore un autre. Le cœur battant la chamade, je m'arrêtais régulièrement afin d'écouter autour de moi, dans l'espoir d'entendre la voix d'Amy. Je tentai de l'appeler une nouvelle fois, mais ma voix nouée se perdit au fond de ma gorge, dans un raclement, tandis qu'une larme roula le long de ma joue.
L'atmosphère était oppressante, et je ne voyais toujours rien devant moi. Le temps m'était compté, et là, l'éclairage déjà faible commença à vaciller.

— Amy...

Alors que je ne pensais pas obtenir de réponse, une voix rauque venue d'un autre temps résonna dans la cavité terrestre. C'était un son sourd, puissant, et grave, qui me fit frissonner :

— Elle est morte. Tout comme toi, qui oses déranger mon sommeil. Fuis, si tu le peux.

Le bruit rauque me stoppa net. Je tremblai de tout mon corps, alors que j'entendis un nouveau son se rapprocher de moi. On aurait dit le bruit d'un corps extrêmement lourd, que l'on traînait sur la roche. La terreur me prit.
Je fis demi-tour. Peu importe ce qui se trouvait derrière moi, je ne pouvais rien faire seul, et je devais trouver des secours pour aller rechercher Amy. Mon mobile se trouvait dans mon sac, à la sortie de la grotte, et, grâce à celui-ci, je pourrai faire venir du monde rapidement.
Derrière moi, j'entendais le bruit de la chose qui me suivait se rapprocher. J'étais au bout de moi-même, mais l'adrénaline me fit accélérer le rythme, ignorant mes multiples écorchures dues aux aspérités du sol.
Fonçant à toute allure, je heurtai de nouveau le crâne que j'avais pris pour un rocher. Je m'écrasai contre la pierre dure et froide. Ma lampe se brisa dans un bruit sourd. J'étais dans le noir total.
La face contre le sol, je sentais mon sang, chaud, couler le long de mon visage.
Cependant, la créature avait arrêté de me poursuivre. Je ne l'entendais plus. Ce qui m'inquiétait encore plus.
Ma respiration tremblante était l'unique source sonore de cet endroit. J'avais froid. J'avais mal. J'étais seul. Et Amy était probablement morte.
Lentement, je me remis sur mes genoux, tentant de nouveau d'avancer. Je n'en eus jamais l'occasion.
Trois griffes se plantèrent dans mon mollet, m'arrachant un hurlement de douleur. Je donnai un coup de mon autre pied afin de me dégager, en vain. La créature planta encore plus ses ongles crochus dans ma chair si fragile.
D'un coup sec, elle me percuta en plein dans le crâne, me plaquant ainsi sur le sol. C'est alors que je vis ses yeux. Blancs. Fluorescents. Juste au dessus de mon visage.
Tandis que les deux globes oculaires se rapprochaient de moi, je sentis une odeur de pourriture m'embaumer.
La bête ouvrit sa gueule, révélant une dentition aiguisée. Un filet gluant coula sur mon front. Plus elle se rapprochait, plus je pouvais la voir, grâce à ses yeux lumineux. Elle était de couleur très pâle, et semblait ne posséder qu'un mince filet de peau translucide, collé à ses os rachitiques.
Dans un relent fétide, le monstre rapprocha sa tête de la mienne, et murmura, avec une lueur nouvelle dans ses yeux vitreux :

— Meurs.

Et il planta ses crocs dans ma veine jugulaire, qui explosa dans un bruit mou.




FIN
Dernière modification par Nell LOVELACE le 10 juin 2020, 15:09, modifié 1 fois.

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10 juin 2020, 15:01
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- HISTOIRE N°III -



En ce matin de printemps, tout était calme au bureau des Aurors. Seules les affaires habituelles de filature et d'arrestation de quelques faussaires en objets magiques étaient programmées. Mais dans ce métier, il faut s'attendre à être surpris. Or, ce matin, l'Auror Melton allait être surprise, mais elle ne le savait pas encore. Cette dernière discutait de son week-end avec son binôme Auror en échangeant les banalité d'usage du lundi matin.

— Alors, comment ça s'est passé avec ton fils, il me semble que vous deviez lui faire découvrir son premier vol sur un balai, non ?

— C'était vraiment génial, tu l'aurais vu hésiter à monter dessus, puis être presque terrifié lorsque le balai a décollé à quelques centimètres du sol avant d'afficher un grand sourire lors de son second tour dans le salon. Il a fallu plusieurs dizaines de tours supplémentaires avant qu'il n'accepte de descendre. Tu as eu une bonne idée quand tu as choisi ce cadeau. Merci beaucoup.

— Ah ah, mais de rien, je tenterai de te le rappeler lorsqu'il fera des pirouettes sur le terrain de Poudlard.

— Melton, Draw, résonna une voix provenant du bureau du chef des Aurors. Vous partez en direction du Sud Ouest de l’Angleterre à côté de Plymouth. Il semblerait que des sorciers se soient fait attaquer par une créature dangereuse.

— C'est tout ce que l'on sait, chef ? demanda Melton.

— Oui, votre mission est de récolter des renseignements sur ces créatures et de les neutraliser. En cas de besoin, nous pourrons vous envoyer des renforts.

— Pas de souci, chef, on vous tient au courant.

C'est sur ces paroles que les deux Aurors se dirigèrent vers la cheminée la plus proche afin de se rendre à Plymouth, puis de rejoindre le lieu où les sorciers avaient été attaqués grâce à un transplanage d'escorte réalisé par un des membres du bureau local de la région.





Une fois arrivées à proximité du village, les Aurors remarquèrent que quelque chose ne tournait pas rond. Une brume étrange englobait le village et ses environs.

— C'est pas normal cette brume, à cette heure-ci, elle ne devrait pas être là.

— Je lance des sortilèges de détection, s'exclama Melton en s'exécutant. Apparemment cette brume n'est pas un sortilège, c'est... naturel. En tous cas, ce n'est pas toxique.

Les trois Aurors se décidèrent à progresser en direction du centre du village qui semblait désert. Leur avancée n'était pas facilité par la brume qui masquait la visibilité des trois sorciers. Chacun avait sorti sa baguette afin de tenter d'augmenter la visibilité, mais la brume restait épaisse et ce même avec l'utilisation de sortilèges tels que le Tournevent qui ne faisait que provoquer des spirales dans la brume. Chacun était sur ses gardes et espéraient atteindre le centre du village. Soudain, l'Auror Draw s'immobilisa en faisant signe aux autres de ne plus bouger. Le reste de l'équipe tendit l'oreille afin de déterminer ce qui pouvait bien avoir alerté leur collègue.

— Qu'est-ce que tu as vu ? murmura Melton.

— Je ne suis pas sûre mais je crois que j'ai vu une chose bouger par là, expliqua l'Auror en désignant un endroit vague dans la brume.

La brume ne laissait rien transparaitre, aucun des Aurors ne semblait voir bouger quoi que ce soit à travers elle. Peut-être parfois une ombre se faisait plus foncée qu'une autre. L'inquiétude commençait à s'emparer du groupe quand soudain un cri retentit à quelques mètres de Melton et Draw. C'était le troisième Auror qui venait de se faire attaquer. De nombreux sorts fusèrent dans sa direction de la part de ses collègues afin de lui venir en aide. Quelques seconde plus tard, alors que les baguettes s'étaient tues, le silence régnait telle la mort dans cet endroit embrumé. Quelque chose avait attaqué un Auror et ce dernier semblait avoir disparu. Pas de corps, pas de sang, pas de trace visible.

— Le sortilège de détection nous indique que nous sommes les seuls humains ici. Mais qu'est-ce qui l'a attaqué ?

— On risque de le savoir assez vite, répliqua Melton en désignant la brume devant elle.

Dans la brume se dessinaient des ombres qui semblaient se rapprocher des Aurors, plusieurs dizaines d'ombres semblaient converger vers le même point. Les Aurors se mirent dos à dos afin de se protéger mutuellement, mais avaient peine à cibler les ombres tellement elles étaient nombreuses.

— Le village est notre seule issue, peut être que nous pourrons nous abriter dans un bâtiment, proposa Draw.

D'un signe de tête, Melton accepta et les deux Aurors optèrent pour une course vers le village afin de trouver un abri où elles pourraient, si ce n'est appeler des renforts, au moins se mettre à l'abri.

— Mais qu'est-ce que c'est que ces trucs ?

— Je ne sais pas, j'ai cru voir qu'elles se déplaçaient sur deux jambes en tous cas, et tu as remarqué ce cliquetis qu'elles faisaient ?

— Oui c'est étrange, on dirait celui d'un Erkling, tu ne trouves pas ?

— Mais que ferait un Erkling ici ?

Leur conversation fut interrompue par des coups sourds qui résonnèrent dans la maison. Quelque chose ou quelqu'un tentait d'entrer dans la maison qu'elles avaient trouvée. En tous les cas, cela ne pouvait être un Erkling, c'était beaucoup plus gros. Les deux Aurors lancèrent des sortilèges de renforcement sur la porte afin qu'elle ne cède pas, elles constatèrent également que la brume était en train de passer sous la porte et que leur situation n'allait pas aller en s'arrangeant. Heureusement, la créature s'éloigna et le danger semblait écarté pour un temps.

— Tu as remarqué que dès que nous avons cessé de lancer nos sortilèges, la créature s'est éloignée ?

— Oui, je me demande si elle n'utilise pas le son pour nous localiser. Cela expliquerait aussi le cliquetis, souviens-toi que les vampires peuvent se transformer en chauve-souris qui utilise ce genre de sons pour se repérer.

— Tu penses qu'elles sont aveugles ? C'est plutôt une bonne chose pour nous alors.

— Je n'en suis pas sûre, cela veut probablement dire que leurs autres sens sont très développés. Et dans cette brume c'est nous qui sommes aveugles et sans super sens. Il faut tenter de localiser d'où elle vient, je suis sûre qu'elle n'est pas "normale". Je vais aller faire un tour pour tâcher de trouver quelque chose.

— Je viens avec toi, à deux nous aurons plus de chance de nous en sortir.

— Tu as raison, allons-y, mais sans bruit.

Les deux Aurors quittèrent leur abri afin de localiser l'origine de cette brume. La stopper leurs rendrait un avantage non négligeable sur ces créatures. Elles progressèrent lentement, sans bruit, en observant chaque mouvement dans la brume. Au bout de quelques minutes, une ombre se forma devant elles, les Aurors se figèrent net, sans un bruit. La créature s'approcha d'elles lentement en produisant un cliquetis qui fit frissonner les deux jeunes femmes. Elles ne devaient surtout pas bouger ni faire de bruit. La créature passa à quelques mètres d'elles. D'un commun accord silencieux, les Aurors trouvèrent un abri dans une boutique du village pour faire le point.

— Mais qu'est-ce que c'est que cette horreur ? J'ai jamais vu ça, et toi ?

— Jamais vu non plus, répliqua Melton.

— Donc, nous avons découvert une nouvelle créature qui a la forme d'un humain, ne possède pas d'yeux fonctionnels car on dirait qu'une couche de peau a poussé dessus.

— N'oublie pas qu'elle possède des griffes et un sacré nombre de dents ou plutôt de crocs, j'ai pas eu trop le temps de voir.

— Au moins, on a aussi appris d'où venait la fumée...

— Ah bon, je n'ai pas remarqué un endroit particulier.

— Moi je l'ai trouvé, ce sont les créatures qui produisent elles-mêmes cette brume grâce à leurs branchies.

— Une technique de chasse redoutable. Du coup, qu'est-ce que nous pouvons faire ?

Les deux Aurors se concertèrent afin de trouver le meilleur moyen d'en finir avec ses créatures. Le plus simple était sûrement de les rassembler au même endroit et de tenter d'en neutraliser le plus possible. Pour cela, il fallait une diversion, ou plutôt un appât.

— Bon, laquelle d'entre nous va hurler au centre du village ? demanda Drawn.

— Aucune de nous deux, on va enchanter un objet pour qu'il fasse de la musique. Cela va attirer les bestioles dessus, et nous on les attaquera une fois qu'elles seront réunies.

— Euh, oui, bon plan, on a qu'à faire ça.

Les deux Aurors se dirigèrent silencieusement au centre du village et enchantèrent un caillou qui se trouvait là. Ce dernier se mit à faire un mélodie qui s'entendait assez clairement alors que les deux femmes se dirigèrent vers des endroits qui surplombaient les lieux. Elles avaient convenu que Melton se chargerait de lancer le signal d'attaque en immobilisant une de ses créatures afin de la rapporter comme sujet d'étude. Après ce signal, elles pourraient utiliser tous les sortilèges qu'elles jugeraient nécessaires pour mettre fin au problème.

— Maintenant, hurla Melton en lançant un sortilège de Stupefix sur une des créatures regroupées autour de la source de musique.

Les sortilèges fusèrent des deux positions des Aurors qui tentaient d'immobiliser le plus de créatures. Parfois un sort offensif laissant peu de chance à la créature de s'en tirer vivante apparaissait lorsque la situation devenait dangereuse pour les Aurors. Les créatures n'avaient pas apprécié de se faire attaquer et beaucoup avaient réagi de manière vive en fonçant sur l'origine des sortilèges. Plusieurs fois, les Aurors avaient vu de près ces créatures monstrueuses qui ne semblaient vouloir qu'une chose : les dévorer. Elles avaient pu apprécier la rapidité de ces créatures à se déplacer, leurs capacité à monter sur les mur et à s'y déplacer telles des araignées. Ce n'est qu'après une dizaine de minutes de bataille que la situation sembla se calmer. La brume diminuait aussi grâce au vent et à l'absence de créature pour en produire. Les Aurors Melton et Drawn s'approchèrent du centre de la bataille et observèrent de plus près les créatures.

— Regarde, on dirait qu'elles ont une peau de poisson, c'est collant et humide.

— Probablement pour pouvoir survivre dans cette brume. Regarde celui-ci, il ne te dit rien ? demanda Melton en pointant une créature morte à quelques mètres d'elles.

— Mais c'est...

— ...Oui, c'est bien lui. On peut donc en conclure que ces créatures peuvent contaminer les sorciers par leurs morsures comme les loups-garous. Bien, je crois qu'il est temps de rentrer et de faire notre rapport en apportant cette créature à la division des mystères pour étude.

Melton et Draw observèrent quelques minutes de plus les créatures afin de pouvoir décrire précisément cette créature. Elles avaient déjà pu observer leur technique de chasse et la manière de se multiplier. Les deux Aurors regagnèrent la cheminée la plus proche en faisant léviter la créature capturée et le corps de leur collègue qui n'avait pas survécu. Les risques d'un métier qui protège le reste de la population.




FIN
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Laissons notre lumière briller et nous donnons inconsciemment aux autres la permission que leurs lumières brillent.
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10 juin 2020, 15:03
 FANFIC  Le monstrueux livre des monstres
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- HISTOIRE N°IV -



Alcia se trouvait dans un champ de blé immense, au milieu de nulle part. Le paysage était pour le moins angoissant. À perte de vue, ces épis de maïs, brunis par le soleil en apparence et donc morts s'étendaient sous ses pieds et devant ses yeux. Rien devant, rien derrière ni sur les côtés. Elle avait l'impression d'être enfermée dans une boîte.

Alcia savait ce que cela signifiait. Un Enaru était passé par là, gommant toute trace de vie sur son passage. Et il ne devait pas rôder loin, car Alcia ne se sentait pas en pleine possession de ses moyens. La jeune fille était consciente qu'elle avait peu de chance de survivre si le Enaru la trouvait. En effet, ces monstres rares des montagnes et plateaux hauts japonais étaient redoutables et seuls quelques sorciers miraculeux d'une force extrême avaient réussi à s'en sortir.

Le Enaru avait quelques affinités avec les Détraqueurs, puisqu'il ôtait toute idée de joie à tout être vivant. Mais il était bien plus dangereux puisqu'il allait jusqu'à tuer ses proies en se nourrissant de leur bonheur, de leurs rêves et espoirs. Il faisait voir les blessures du monde, la laideur et la douleur de la planète et des gens. Il ôtait à la vue des plantes le soleil et l'eau, pourtant nécessaire à leur survie. Il brouillait les instincts des animaux. Ainsi les humains mourraient de désespoir de voir un monde si ravagé, les animaux finissaient par s’entre-tuer, et les plantes ne pouvaient lutter sans les deux choses primordiales à leur subsistance. Les êtres vivants ne pouvaient survivre dans un monde aussi empli de douleurs et de laideur. Il était paradoxal de voir que le Enaru se nourrissait du bonheur et de la vie, tuant pour cela afin de pouvoir vivre lui-même.

Le Enaru était quasiment imbattable. Physiquement, il ressemblait à un géant aux yeux rouges flamboyants, un corps d'humain, de multiples bras avec des pinces de crabe et une tête qui ressemblait fortement à celle des Détraqueurs. Mais il était entièrement composé de fumée noir de jais, et se transportait donc en volant. Rapide, il pouvait parcourir plusieurs centaines de mètres en quelques secondes puisqu'il se déplaçait avec les vents. Sa taille était énorme, aussi grande voir plus qu'un géant. Il annonçait son arrivée par un cri perçant qui déjà vous glaçait le sang. À partir de ce moment-là, il n'y avait plus grand-chose à faire à part attendre la mort, qui viendrait rapidement mais serait douloureuse mentalement.

La légende racontait que seuls trois sorciers avaient triomphé et survécu au Enaru, mais étaient ressortis de ce combat très affaiblis mentalement, à l'article de la mort. Circé tout d'abord, Merlin, et plus récemment Albus Dumbledore. Ils possédaient tous trois une grande maîtrise de leurs émotions et de leurs pouvoirs, ce qui leur avait permis de comprendre qu'il fallait totalement s'abandonner au Enaru pour pouvoir avoir une chance de survivre. Une infime chance de survivre. Dans le cas d'Alcia, il était déjà trop tard. Même en essayant de calmer les battements de son cœur, elle pouvait sentir la panique la submerger inconsciemment.

Elle allait donc mourir à douze ans, un âge bien trop jeune, mais telle la vie en avait décidé. Elle perçut un cri lointain mais déjà bien trop effrayant. Elle finirait peut-être folle avant que tout ne commence. Portant ses mains à ses oreilles pour les protéger, elle vit une ombre qui grandissait à vue d'œil s'approcher d'elle. Le Enaru était là, elle ne pourrait s'échapper.

La créature se plaça devant elle, et Alcia commença à avoir des visions horribles, qui lui rendait la vie insupportable. Plutôt mourir. Les yeux rouges en feu étaient dardés sur elle, et semblaient fouiller son esprit de fond en comble, lui extrayant tous ses rêves, ses souvenirs joyeux et les dernières traces de bonheur présentes en elle. Elle tomba sur le sol.





Alcia se réveilla en sursaut, un cri pendu au bout des lèvres, en sueur, des larmes coulant sur son visage. Comprenant qu'elle venait de faire un immense cauchemar, la jeune fille prit plusieurs minutes pour recaler sa respiration. C'était un cauchemar oui, mais hélas, le Enaru existait bel et bien dans le monde et ce depuis la nuit des temps. Peu de spécimens existaient car ils vivaient très longtemps. Il était considéré par tous les sorciers comme la créature magique la plus effrayante et la plus dangereuse de tous les temps. À ce jour, personne n'avait trouvé de solution pour faire face à une telle créature.




FIN
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10 juin 2020, 15:06
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- HISTOIRE N°V -



Tapiz (XXXXX)

Le tapiz est une créature qui vient d'Allemagne et qui vit principalement dans les forêts. C'est un animal ressemblant fortement à une Acromentule de part sa taille et son pelage velu. Mais contrairement à elles, il n'a que six pattes et a un pelage vert en journée pour se fondre dans le paysage, qui devient noir le soir. Tel un caméléon, il se camoufle dans la nature, mais ne peut le faire qu'avec deux couleurs. Cet animal se déplace de façon très agile sur ses pattes, il peut grimper sur les arbres et avancer très rapidement. Néanmoins, il n'est que légende et que très peu de personnes ont pu lui échapper et témoigner sur le fait de l'avoir vu. En effet, le Tapiz est un dévoreur de cerveau. Il va s'approcher d'un être vivant et l'amener vers sa tanière, là où il aura fait un piège pour ses victimes. A moins d'être pris par le temps et de s'attaquer directement à ses celles-ci. Il va ensuite leur faire inhaler une substance qui va liquéfier leur cerveau. Cela va alors sortir par les orifices du visage de la personne et le Tapiz va le boire.




Kacy : Alleeeez !

Une jeune fille aux longs cheveux blonds lui tombant dans le dos et au regard bleuté se tenait près d'un lit et secouait avec force l'occupante de ce lit. Elle ne semblait pas avoir plus de quinze ans.

Manéa : Non, j'ai dit non. Je suis fatiguée, laisse-moi dormir.

La deuxième fille, brune, tourna le dos à son amie et ramena sa couverture sur elle. Un rapide coup d’œil à l'horloge du dortoir lui indiqua qu'il était déjà minuit passé, soit l'heure de dormir. Malgré les plaintes de son amie, la première fille se prénommant Kacy secouait son amie de plus en plus fort. Cette sortie nocturne, elles l'avaient prévue depuis longtemps et elle n'allait pas l'annuler comme ça ! Les deux filles étaient en troisième année à Poudlard et avaient eu la génialissime idée de partir dans la forêt interdite en pleine nuit. Ce n'était pas leur première fois et à chaque fois, cela s'était bien passé. Que pouvait-il arriver ? Elles n'étaient plus si jeunes maintenant, elles avaient quatorze ans, elles savaient se défendre. Manéa se retourna et soupira avant de céder et de se lever.

Manéa : C'est bon, je viens.

Elle ignora l'explosion de joie de son amie et se leva. Elles avaient déjà prévu cette virée, son sac à dos et ses provisions étaient prêtes. Elle enfila un pantalon, un tee-shirt ample et une veste avant de s'attacher les cheveux. Puis elle attrapa son sac à dos, vérifiant son contenu avant de partir. Il y avait de l'eau, de quoi se nourrir, ainsi que d'autres objets moldus pour se retrouver dans la forêt au cas où les baguettes se cassaient. Il fallait pallier à toute éventualité et à toute catastrophe. Puis la brunette se leva et alla rejoindre son amie sur le pas de la porte.

Manéa : Allons-y !

Kacy : J'ai tellement hâte !

Les deux filles se firent un clin d’œil puis partirent en direction de la forêt. Elles traversèrent les couloirs en silence et se retrouvèrent dehors sans encombre. Sans attendre, elles foncèrent vers la forêt interdite, un air ravi sur les lèvres.

Kacy : Mine de rien c'est flippant...

La forêt était noire et sombre et en persuaderait plus d'un de faire demi-tour. Mes les deux filles étaient courageuses et n'allaient pas s'arrêter en si bon chemin.

Manéa : Ne me dis pas que tu as peur maintenant ?

Kacy : Moi ? Jamais, voyons !

Sur un air de défi, elle tira la langue à son amie et s'enfonça dans les bois en riant. L'air frais de cette nuit de printemps lui fit voleter les cheveux et la remit en pleine forme. Elle pouvait respirer, être libre, et ça faisait du bien. Elle se retourna et attendit que Manéa la rejoigne. Il y avait un chemin dans les bois et elles le suivirent tout en discutant des nouvelles rumeurs du château, ce qui les fit rire davantage. Elles avaient toutes les deux une journée bien chargée le lendemain mais s'en moquaient. Elles voulaient juste s'amuser. On n'est pas jeune toute sa vie. Néanmoins, la forêt était très sombre et se refermait sur elles. Presque simultanément, elles prononcèrent un « Lumos » pour s'éclairer. Une lumière assez faible pour ne pas trop attirer l'attention mais suffisante pour les éclairer et qu'elles puissent se retrouver. La forêt semblait vide et endormie, il n'y avait aucun bruit autour d'elle.

Kacy : Il n'y a pas foule aujourd'hui.

Manéa : Tu préférerais qu'il y ait des créatures ?

Kacy : Non, mais ça fait vide. La dernière fois, je venais juste d'entrer qu'un oiseau nous a agressées.

Manéa : Quand tu étais revenue avec tout plein de bleus sur le visage ?

Kacy : Oui !

Manéa : On aurait dit que tu avais affronté un Troll dans les cachots ! En fait ce n'était qu'un oiseau ? Je suis déçue...

Et elle éclata de rire, provoquant un renfrognement de son amie. Riant de plus belle, elle lui pinça le nez et continua d'avancer.

Kacy : C'était un oiseau sauvage...

Manéa : Mais oui ! Allez avance, on va pas rester là !

Avec un sourire encourageant, elle attendit son amie avant de sursauter. Il y avait eu un bruit à sa droite. Un bruit sourd suivi de bruits plus petits. Les deux filles s'arrêtèrent brusquement et se regardèrent, inquiètes. Elles pointèrent leurs baguettes sur le buisson d'où provenait le bruit et ne bougèrent plus, en attente de ce qui allait se passer. Le buisson bougea à nouveau et il en sortit... un lapin. Tant de peur pour rien, les deux filles se regardèrent et partirent dans un nouveau fou rire. Après tout, un lapin ce n'était pas terrifiant. Cette forêt ne cachait rien de bien méchant. Il y faisait juste sombre, c'était tout. Elles continuèrent à s'enfoncer dans les bois tout en parlant d'histoires de cœur. Elles avaient tellement de choses à se raconter qu'elle n'entendirent pas le faible couinement de détresse du lapin derrière elle ni la forme noire qui l'emporta avec elle et qui fixa les deux jeunes filles de dos. Ces dernières, imperturbables, marchaient toujours sans regarder derrière elles.

Manéa : Je ne comprends vraiment pas pourquoi cet endroit est interdit. Il ne m'a jamais semblé dangereux. Et puis, d'après la légende, Harry Potter y est allé en colle en première année. Ça montre bien que c'est exagéré, non ?

Kacy : Tout est toujours exagéré. Je suis sûre que les monstres ne sont que fictifs. Je n'ai jamais vu rien de plus dangereux qu'un centaure ici. Personnellement je pense juste que c'est interdit pour nous pousser à y aller. Tu sais, comme une sorte de test pour nous faire braver l'interdit et AHHH !

Sentant quelque chose se poser sur ses épaules, Kacy se retourna dans un sursaut et aperçut Manéa, la tenant fermement et avec un grand sourire sur les lèvres. Maudite farce stupide qui l'avait fait sursauter. Une nouvelle fois, Manéa partit dans un fou rire et tapota gentiment son amie.

Kacy : J'ai eu une de ces frousses...

Reprenant tant bien que mal sa respiration, elle fit semblant d'être vexée et partit devant d'un pas rapide, laissant Manéa dans son fou rire. Se tenant bien droite, elle accéléra le pas puis eut une idée. Elle décida de se cacher derrière un arbre et ferait elle aussi peur à Manéa quand elle passerait à son tour. Toute fière de sa blague, elle se glissa derrière un gros tronc et attendit, jetant des coups d’œil de temps en temps. Elle célébrait déjà sa petite victoire et attendait avec impatience d'entendre des bruits de pas. Mais rien. Elle avait beau attendre, rien. Une chose était sûre, elle n'avait manqué personne et il n'y avait qu'un seul chemin. Finalement, elle décida de revenir sur ses pas, se doutant que Manéa lui faisait une autre blague. La première chose qu'elle vit fut le corps de Manéa étalé par terre, un liquide rose lui sortant par le nez. Son regard se leva et aperçut une énorme bête noire la fixant de ses yeux rouge sang. Paralysée, elle ne put rien faire à part regarder la bestiole se pencher en avant et avaler le liquide rose. D'un geste désespéré, elle se pinça mais cela ne servit à rien. C'était réel, et Manéa était morte.

Kacy : Manéa...

Des larmes affluèrent dans ses yeux mais elle ne put rien faire. Elle ne pouvait pas la sauver, c'était trop tard. Les yeux de la bête se fixèrent à nouveau sur elle et elle comprit enfin l'urgence de la situation dans laquelle elle était. D'un geste rapide, elle prit sa baguette et la pointa sur l'animal.

Kacy : Expelliarmus !

La bête fut projetée quelques mètres en arrière mais cela ne prendrait que peu de temps avant qu'elle ne reprenne ses esprits. Kacy devait revenir au château, de toute urgence. Mais la bête était entre elle et l'école. Elle allait devoir faire un détour. Sans attendre, elle partit en courant derrière elle. Elle avait été stupide de croire que c'était interdit pour rien. Et cette bête, qu'est-ce que c'était ? Elle n'en avait jamais vu de telles, peut-être aurait-elle dû se montrer plus attentive. Mais ce n'était pas le moment de regretter. Il fallait qu'elle vive ! Elle entendit les bruits derrière elle se rapprocher rapidement et elle se retourna brièvement pour lancer un nouvel Expelliarmus avant de brusquement tourner vers la droite. Elle devait arriver à faire un demi-tour, elle pouvait le faire. Mais arriverait-elle à tomber sur une autre créature ? Dans sa poitrine, son cœur battait à toute vitesse et sa respiration était saccadée. Pourquoi était-elle venue ici ? Encore une fois le monstre la rattrapait. Elle se retourne et relança pour la troisième fois le même sort avant de tourner sur sa droite. Voilà, elle était en face de Poudlard. Il ne restait plus qu'à foncer. Courir, toujours courir. Elles n'avaient pas marché si longtemps que ça, elle pouvait le faire y arriver. Soudain, elle vit une lumière devant elle, signe que la sortie était tout au bout. Un sourire se dessina sur ses lèvres puis disparut aussitôt. Le bruit était près, trop près. Elle se retourna et cria de frayeur. La créature était juste derrière elle. Elle lança dans une dernière tentative un Expelliarmus mais le manqua. Une des pattes de la bestiole la plaqua au sol et bien qu'elle se démenait dans tous les sens, elle ne pouvait s'échapper. Elle respira alors une douce odeur de sucre et se sentit peu à peu partir. Sa main tomba sur le sol et lâcha sa baguette pendant que son regard se troublait. Bientôt, elle ne sentit plus rien. La Tapiz quand à lui avala son cerveau dégoulinant par son nez et ses oreilles puis repartit dans le fin fond de la forêt.




FIN

Laissons notre lumière briller et nous donnons inconsciemment aux autres la permission que leurs lumières brillent.
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