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16 sept. 2017, 15:21
(FanFic) L'enfant émeraude
L'ÉMERAUDE NE PERD PAS DE SA VALEUR FAUTE DE LOUANGES.

Drame

De l'enfance à l'adolescence de Pansy Parkinson




SEPT. 1999, 17h28

Chère D,
Je n'aurais jamais dû commencer à t'écrire.
Tu n'es pas le bonheur. Tu ne comprends jamais rien.
Il est temps que tu arrêtes de vivre.

P.P.
Dernière modification par Maïka Cooper le 07 sept. 2019, 22:12, modifié 2 fois.

Dessous les comètes et les feux,
Nous, on se prend pour des dieux

16 sept. 2017, 15:21
(FanFic) L'enfant émeraude
UN SOIR AUX FLEURS D'ORANGER, MAI 1989.

À l'heure où notre histoire commence, c'est-à-dire à vingt-et-une heures pile, le petit village de Keswick semblait doucement s'endormir. Les rues se vidaient, les lumières s'éteignaient, le bruit s'apaisait. N'importe quel étranger se promenant parmi ces rues aurait pensé que ce charmant bout du monde était parfaitement normal. Ah, quel joli endroit, vraiment ! aurait-il songé, un sourire de mélancolie heureuse éclairé par les quelques lampadaires placés çà et là.

Comment aurait-il alors pu soupçonner l'existence du mystère que ne s'acharnaient déjà plus à percer les habitants eux-mêmes ? Ce n'était pas vraiment une énigme digne des films policiers, pas quelque chose de grandiose, rien de bien fabuleux, plutôt quelques affaires sur lesquelles se penchaient les personnes ennuyées et bavardes lors des après-midi de thé. Les petites âmes en parlaient avec l'air de toucher à quelque chose de spectaculaire, de secret, mais toujours s'arrêtaient-ils aux spéculations. Le mystère du Keswick était oublié par ses habitants après l'heure du thé, car ils avaient autre chose à faire que de parler de ça, tout de même !

Ainsi, ce mystère n'avait jamais été percé, et cela convenait bien à tout le monde ; les habitants avaient l'impression de vivre à quelques pas d'un secret increvable, et l'énigme elle-même, eh bien ! elle ne savait même pas à quel point elle en était une.

Il suffisait d'un rien pour éveiller les questionnements des curieux. Une maison plus silencieuse que les autres, une famille qui sortait trop peu souvent, un air macabre collés à ces visages rarement dehors, et l'affaire devenait aussitôt scandaleusement étrange. Toutes sortes de rumeurs circulaient sur cette drôle de famille, mais aucune n'était vraie, ce dont se souciaient bien peu leurs voisins ; du moment qu'ils avaient de quoi papoter, quelle importance qu'ils touchent ou pas à la vérité ?

Le hasard faisait pourtant bien les choses, car cette famille était bel et bien spéciale. Elle était même bien plus spéciale que ne l'auraient jamais pu deviner les habitants de Keswick. Elle était magique. Sombre, noyée de problèmes, raciste, fière, et magique, de siècles en siècles. Si ces mauvaises langues avaient su de qui ils parlaient, sans doute auraient-ils préféré ne jamais plus les évoquer.

Ce soir-là, la famille Parkinson ne faisait rien de plus inhabituel que les autres soirs. Le père travaillait à l'étage, isolé, concentré sur les nobles mélanges qu'il testait, obnubilé par cette nouvelle potion qu'il se sentait sur le point de réussir. La mère était au rez-de-chaussée, rangeant la table du dîner avec sa fille, lui faisant réviser ses lettres. Une Parkinson devait savoir bien écrire, bien lire, bien parler, et ne jamais s'abaisser aux drôles de coutumes moldues, quand bien même ils avaient le malheur de vivre dans un village rempli de cette espèce-là.

Pansy était très fière d'être une sorcière, et elle savait que cette condition la plaçait au-dessus de tous les misérables enfants dépossédés de pouvoirs magiques. Il y avait pour elle un bel avenir, un avenir d'exception, qui la mènerait sur le chemin de la gloire, lui permettrait de vivre aisément. Elle irait à Serpentard, comme ses deux parents, et apprendrait les nobles valeurs de l'ambition et de la ruse. Son futur était tracé et cette enfant de neuf ans à peine s'en sentait délibérément satisfaite. Rien au monde ne lui apportait plus de joie que la fierté de ses parents, et surtout celle de son père, qui était bien difficile à obtenir.

Lorsqu'elle eut terminé sa discussion avec sa mère, Pansy grimpa à l'étage, prit sa plume et, d'une écriture remarquablement propre pour son âge, nota :

« Chère Daisy,

Aujourd'hui, j'ai appris plein de choses sur l'histoire des sorciers. C'est très intéressant. Quand j'irai à Poudlard, je serai la plus intelligente de tous. C'est ce que papa et maman veulent. Je vais les rendre très satisfaits. Je suis sûre que quand papa verra que je suis très maline et très instruite, il arrêtera de crier. Il m'aimera. »

Dessous les comètes et les feux,
Nous, on se prend pour des dieux