Mon garçon, mon cher Ted, ne connaîtra jamais cette histoire. Tous ceux qui auraient pu la lui conter sont auprès de moi, dans l'au-delà. Bien sûr, il y aura des témoins de mon amour pour sa mère, et c'est le plus important, qu'il sache qu'il est né d'un tel amour. Mais j'aurais aimé avoir eu le temps de lui parler des amours de jeunesse, et pouvoir le soutenir dans leurs embûches, et le féliciter dans ses succès. Je ne pourrai jamais lui conter cette histoire, et pourtant, j'espère qu'elle voyagera depuis l'au-delà, et lui soufflera les rêves les plus doux.

Après un été infiniment long sans mes amis, et un voyage turbulent à bord du Poudlard Express qui rattrapait bien le temps perdu, nous étions descendus à Pré-au-Lard. Alors que Sirius taquinait James en pointant Lily Evans du doigt, mon regard était tombé sur elle.

Immobile sur la dernière marche de descente du train, elle inspirait profondément l'air de la nuit, comme pour emplir son être tout entier de la magie du lieu. Sa longue tresse blonde dévoilait la grâce de son cou, et sa peau d'albâtre reflétait la pâle lumière de la lune. Elle ouvrit de magnifiques yeux verts en amande, et, lorsque son visage s'éclaira du plus beau sourire que j'eûs jamais vu, mon cœur s'arrêta.

« Remus ! »

Je repris mes esprits, et me tournai vers mes amis, qui se dirigeaient déjà vers les calèches.

« Aurais-tu l'amabilité de te joindre aux festivités de la populace ? » lança James d'une voix faussement hautaine.

Je lançai un dernier regard vers l'hypnotique blonde. À mon grand regret, elle avait disparu dans la foule, me laissant ce gouffre au milieu de la poitrine dont je ne savais que faire.

« Lunyyy ! gémit Sirius à la façon d'une troisième année désespérant de la passion de son amoureux pour le Quidditch.
— J'arrive, soupirai-je. »



Je découvris par la suite que cette superbe blonde, qui exerçait sur moi l'attraction d'une Vélane, était une Serdaigle de sixième année du doux nom de Lena. Je me renseignai discrètement, et appris qu'elle fréquentait assidûment la bibliothèque du château.

Étant moi-même studieux, il fallut un moment à mes amis pour comprendre pourquoi j'insistais tout particulièrement pour aller étudier à la bibliothèque chaque fois que notre emploi du temps le permettait. En revanche, une fois la prise de conscience engendrée, je dus passer aux aveux.

Sirius et James me tombèrent dessus au détour d'un couloir, et, tandis que Peter faisait le guet, m'attirèrent dans une salle de classe vide. D'un air suffisant, Sirius se pencha vers moi.

« Dis-nous tout, Lunychou ! Qui est-elle ? Comment s'appelle-t-elle ? Est-ce qu'elle est aussi sexy que ton sourire niais le laisse deviner ?
— Je ne vois pas de quoi tu parles, tentai-je.
— Ne nous prends pas pour des trolls ! insista James. Tu es rêveur et mélancolique depuis la rentrée, tu en oublies même de faire tes devoirs de Métamorphose ! Il y a forcément une fille cachée là-dessous !
— Tu l'as rencontrée en vacances, c'est ça ? Tu l'as vue en maillot de bain ? À la façon dont tu rougis, je dirais que oui, petit coquin ! Vous êtes allés jusqu'à...
— Stop ! l'arrêtai-je, la gorge serrée. Je... Elle ne sait même pas que j'existe », soupirai-je en m'appuyant piteusement sur le bord d'une table, tête baissée.

Un lourd silence suivit ma révélation.

On me fit une accolade, et je réalisai, en levant les yeux, que Sirius nous avait pris par les épaules, James et moi. Il avait l'air compatissant, mais, sans savoir pourquoi, je me méfiai. Et j'avais raison.

« Vous faites une belle paire de glandus, tous les deux, lâcha Patmol en hochant la tête d'un air contrarié.
— Hé ! se défendit James en se soutirant à son accolade. Lily sait que j'existe !
— Pardon, mec, j'avais oublié : elle est trop occupée à te mépriser pour reconnaître son amour débordant pour toi », répondit-il avec un air faussement compatissant.

Tandis que mes deux amis se chamaillaient, je me laissai porter par le flot de mes pensées. Je repensai à toutes ces fois où j'avais observé Lena de loin, du coin de l'œil, me surprenant à trouver dans chacun de ses gestes une beauté qui m'était jusqu'à lors inconnue. Sa façon de recoiffer ses cheveux du bout des doigts, son visage qui s'illuminait lorsqu'elle trouvait dans ses gros ouvrages l'information qu'elle cherchait, sa manie de titiller sa lèvre inférieure lorsqu'elle était nerveuse...

Jusqu'ici, j'avais préféré me tenir à distance, cherchant à en apprendre plus sur elle par la simple observation. Mais maintenant que mes amis avaient découvert mon secret, j'étais prêt à parier qu'ils me pousseraient à aller vers elle, à lui parler. Et je n'étais pas sûr d'y être encore prêt.

Debout sur l'estrade de la Grande Salle, Albus Dumbledore s'était levé au début du dîner, et semblait avoir une annonce à faire.

« Chers élèves, j'ai le plaisir de vous annoncer qu'à la suite de nombreuses requêtes, un bal sera organisé cette année pour la Saint-Valentin. Tous les élèves du château pourront y participer, accompagnés ou non. Je laisse aux Directeurs de Maison le soin de vous expliquer certains détails concernant le bal, et de donner aux novices des leçons de danse. Bon appétit. »

Un joyeux brouhaha s'éleva tandis que le directeur reprenait place.

« C'est bien une idée de gonzesse, ça », grimaça Peter, déjà anxieux à l’idée d'un tel événement.

De son côté, loin de s'inquiéter, James lançait des regards entendus à Lily. Celle-ci lui adressa un sourire amusé avant de détourner la tête, l'air de dire qu'elle attendait une invitation en bonne et due forme.

Il avait réussi à la convaincre qu'il n'était pas aussi prétentieux qu'elle le pensait, et depuis, ils n'arrêtaient pas de roucouler. Lily était devenue un membre à part entière du groupe, et ma meilleure amie. Ma seule amie féminine, à vrai dire, mais les soins infinis dont elle m'entourait durant les nuits de pleine lune me poussaient à l'élever au niveau supérieur.

Tandis que les demoiselles de Gryffondor piaillaient à propos du bal à venir, mon regard se tourna vers Lena. Assise à la table des Serdaigle, elle discutait avec animation avec ses amies. Elle avait cette beauté singulière, cette lumière intérieure qui la distinguait des filles qui jacassaient à mes côtés.

Alors qu'elle remettait délicatement une mèche de cheveux derrière son oreille, je me rendis à l'évidence : jamais je n'oserais l'inviter au bal. Et je ne pourrais supporter de l'y voir au bras d'un autre. Aussi, il n'était pas envisageable que je me rende à ce bal.






« Remus, ne sois donc pas si borné ! On dirait Sirius !
— Hé ! s'exclama ce dernier. »

Nous étions réunis tous les cinq dans la Salle Commune, révisant nos A.S.P.I.C.S devant la cheminée. Lily avait interrompu ses révisions de Potions avec Peter pour me harceler une nouvelle fois à propos du bal.

« J'ai vérifié le cycle de la lune. Deux fois ! ajouta-t-elle. Tu ne peux pas te cacher derrière l'excuse de la pleine lune !
— Pourquoi tu insistes comme ça ? répliquai-je en gémissant. Si ça se trouve, c'est une vraie harpie ! m'exclamai-je sans vraiment y croire.
— Mais ça, tu ne le sauras que si tu oses aller lui parler !
— Je ne peux pas, ok ? Je ne suis pas comme Sirius, je perds tous mes moyens rien qu'à l'idée de lui adresser la parole ! Et puis, je ne vais pas laisser Peter seul le soir du bal...
— Ne t'en fais pas, intervint ce dernier, je sais m'occuper seul. J'ai mes Potions à réviser. Je ne voudrais pas que tu gâches cette occasion à cause de moi. »

Je soupirai en plongeant ma tête dans mes mains. Maintenant que Peter me privait du seul argument valable que j'avais à présenter à Lily, elle aurait tôt fait de me convaincre d'aller me ridiculiser auprès de Lena.

Mais, à ma grande surprise, ce fut pas elle qui me convainquit. Ce furent Sirius et James. Ce premier s'était approché de moi, et avait posé sa main sur mon épaule. Une fois n'est pas coutume, il s'adressa à moi avec le plus grand sérieux.

« Écoute, Remus, t'es peut-être notre modèle quand il faut faire jouer ses neurones, mais pour ce qui est des filles, fais confiance au pro. Va voir ta Lena et invite-la au bal. Qu'est-ce que tu as à y perdre ? Si elle accepte, tu seras heureux, et si elle refuse, c'est qu'elle est trop aveugle pour reconnaître que tu es un mec génial !
— Sirius a raison, renchérit James. Peu importe ce qui se passera, on sera là pour toi. On peut même t'aider à t'entraîner à faire ta demande, si tu veux !
— Je me porte volontaire ! » s'exclama Lily.

Ils me regardèrent en silence, attendant ma réaction. Vaincu par leurs arguments, je lâchai dans un soupir :

« C'est bon, d'accord, je vais l'inviter au bal ! »

Elle était là, au milieu des rayonnages, penchée sur quelque devoir qui l'absorbait. Gracieuse, aussi délicate qu'une rose. Lily me poussa un peu en avant pour m'encourager à aller la voir. Après lui avoir jeté un dernier regard désespéré, j'osai faire un pas vers Lena, puis un deuxième, et ce jusqu'à arriver devant elle.

« S... Salut ! » balbutiai-je.

J'avais préparé des heures durant ce que je lui dirais, comment bien placer ma voix et avoir l'air assuré. Mais dès l'instant où elle leva ses yeux de biche vers moi, toute trace de mon entraînement s'évanouit. J'avais soudain très chaud, et je fus à deux doigts de défaillir lorsqu'elle m'adressa le plus doux des sourires.

« Bonjour. Je peux t'aider ? »

Je jetai un regard paniqué derrière moi, mais mes amis m'avaient à l'œil et m'encouragèrent de quelques signes de tête à me lancer. J'inspirai un grand coup, et sans oser la regarder dans les yeux, déblatérai à Lena :

« Ma démarche est peut-être déplacée, mais je voulais que tu saches que tu es la fille la plus magnifique que j'aie jamais vue, et que je serais heureux de t'accompagner au bal de la Saint-Valentin, si tu le veux bien. »

Je gardai les yeux rivés sur mes pieds, et me crispai de honte en entendant un petit rire lui échapper. Mais en relevant la tête je m'aperçus que son hilarité n'avait rien de méchant, elle était simplement attendrie. Et elle avait l'air un peu embêtée.

« Eh bien, c'est-à-dire que... »

Je me giflai mentalement. Elle allait me rembarrer. Me dire qu'elle avait déjà un cavalier. Au mieux, c'était la vérité, et je m'y étais simplement pris trop tard. Au pire, c'était juste une excuse pour refuser mon invitation, parce qu'elle avait trop pitié de moi pour dire les choses clairement — qu'elle ne sortirait jamais avec un gars aussi minable que moi — mais pas encore assez pitié pour accepter. Refusant d'entendre ces mots, je la coupai.

« Oh, pardon, j'imagine que tu as déjà un cavalier. Bien sûr... Comment une fille comme toi pourrait encore être sans cavalier à cette heure-ci ? Haha... Tous les garçons ont dû se précipiter à tes pieds... Excuse-moi de t'avoir dérangée, oublie ce qui vient de se passer, d'accord ? »

Je tournai les talons pour retourner avec mes amis avant de me ridiculiser davantage, lorsque Lena m'attrapa la main pour me retenir.

« Je n'ai pas dit non », dit-elle avec légèreté.

Je me figeai sur place, incapable de la moindre pensée cohérente.

« Par Merlin, je crois qu'il va s'évanouir ! » s'exclama presque discrètement Sirius, qui se gavait de gnomes au poivre sans quitter la scène du regard.

Et sans mentir, j'oscillais entre l'évanouissement et les bonds de joie, à cet instant-là. Je réussis à me maîtriser et me tournai vers Lena avec l'expression la plus digne possible. Ses lèvres s'étiraient en un sourire amusé, et elle ajouta :

« C'est juste que... On ne se connaît pas encore.
— Mais justement ! C'est pour avoir l'occasion de mieux se connaître que j'espère que tu accepteras mon invitation au bal ! »

Ça y est, j'étais lancé. Je m'assis sur le banc en face d'elle pour mieux défendre ma cause, et attendis sa réponse, les yeux pleins d'espoir. J'eus l'immense plaisir de la voir rougir, avant qu'elle demande d'un air désabusé :

« Est-ce que je peux au moins connaître ton nom ?
— Tout ce que tu voudras ! répondis-je avec assurance. Je suis Remus Lupin, septième année à Gryffondor !
— Et moi Lena Dermahn, sixième année à Serdaigle. Mais peut-être que tu le savais déjà, ajouta-t-elle avec un haussement de sourcil malicieux.
— C'est un secret, répondis-je », me découvrant une certaine audace.

Je posai mes avant-bras sur la table et m'approchai d'elle, rassuré de voir que je ne perdais pas le contrôle de mes émotions alors que, malgré la table qui nous séparait, mon visage n'avait jamais été aussi près du sien. À croire que j'avais repris confiance en moi grâce au contact de sa main sur la mienne !

« Puis-je espérer avoir une réponse aujourd'hui ? » m’enquérais-je.

Elle sembla réfléchir un moment, son regard plongé dans le mien, et un sourire énigmatique flottant sur ses lèvres. Enfin, elle lâcha :

« Une pervenche. Oui, une pervenche ira parfaitement avec ma robe !
— Alors c'est oui ? insistai-je.
— Oui ! » rit-elle.

Fou de joie, je me levai d'un bond sur le banc et, les poings brandis en l'air, je criai à mes amis :

« Elle a dit oui ! »

Ceux-ci se levèrent à leur tour en poussant des cris victorieux, tels des supporters acclamant un but de leur équipe de Quidditch favorite. Alertée par un tel vacarme, Mrs Pince eut tôt fait de rappliquer et de nous expulser de la bibliothèque.

Tandis que nous quittions les lieux, Sirius et James me gratifiant de viriles accolades, je jetai un dernier regard à Lena. Je ne saurais exprimer la joie qui m'envahit lorsque je vis le sourire amusé qu'elle m'adressait, et ce délicieux rouge à ses joues.

« Aïe !
— Je suis vraiment désolé, Lily ! »

Mon amie s'assit sur la chaise la plus proche et retira sa chaussure pour masser son pied. Elle avait proposé de me donner quelques leçons de danse avant le bal, mais elle ne s'attendait sûrement pas à ce que ses pieds se trouvent si souvent écrasés. Tout penaud, je me répandais en excuses à chaque fois, désespérant de pouvoir un jour faire un cavalier correct. Moi qui voulais courtiser Lena durant le bal, j'allais plutôt la faire fuir si je réservais à ses souliers le même sort qu'à ceux de Lily.

Celle-ci m'adressa un sourire encourageant.

« Ce n'est pas grave, Remus ! Tu sais bien qu'il faut se tromper pour apprendre ! Et puis, il vaut mieux que tu marches sur mes pieds plutôt que sur ceux de ta dulcinée !
— Mais si je continue comme ça, James va me tuer pour t'avoir fait autant de mal !
— Quand même pas ! rit-elle. Tant qu'il peut m'embrasser, il ne se plaindra pas ! En attendant, que dirais-tu d'une pause ?
— Avec plaisir ! »

D'un coup de baguette, elle fit apparaître un plateau de thé agrémenté de brioche à l'orange, qu'elle déposa sur le bureau de la classe vide dans laquelle nous nous entraînions. Assis sur le bureau, les jambes se balançant dans le vide et le plateau posé entre nous, nous soufflions enfin après deux bonnes heures de valses en tous genres. Je transpirais et les muscles de mes bras et mes jambes me faisaient souffrir, mais je ne me plaignais pas. Après tout, c'était pour Lena que je faisais tous ces efforts.

« Pas trop angoissé ? s'enquérit Lily avant de croquer dans une part de brioche.
— Si, je reconnus en soupirant. J'ai peur qu'elle ne m'apprécie pas, qu'elle me rejette... Et si jamais je lui plaisais... elle s'enfuirait en courant en apprenant quel monstre je suis...
— Seulement pendant les pleines lunes, Remus, me rassura Lily en posant sa main sur mon épaule. Et la situation s'est beaucoup améliorée depuis que tu prends la Potion Tue-Loup !
— Merci Lily, mais ça ne change rien au fait qu'aucune fille saine d'esprit ne voudrait d'un loup-garou pour petit ami. »

Je la vis froncer les sourcils. Je savais qu'elle n'était pas d'accord avec moi à ce sujet. Elle reposa sa part de brioche sur le plateau, et planta son regard sérieux dans le mien.

« Avant d'arriver à Poudlard, tu pensais que personne ne voudrait d'un loup-garou pour ami. Aujourd'hui, tu as quatre amis qui connaissent ta situation et qui seraient prêts à tout pour toi. Que ce soit Lena ou une autre, je suis sûre qu'un jour une fille comprendra que ton côté loup-garou n'est rien comparé à tout ce que tu as à offrir, et qu'elle t'aimera pour ce que tu es. »

Je restai un moment à réfléchir à ce qu'elle venait de dire, et la remerciai du regard. Elle claqua un baiser sur ma joue, et sauta au pied du bureau.

« Allez, on reprend le travail ! »

Lena était magnifique, dans sa robe vaporeuse couleur crème. Elle avait attaché ses cheveux blonds en un chignon compliqué dont s'échappaient quelques mèches rebelles, et maquillé ses traits avec délicatesse. J'en restais stupéfait en la voyant descendre les marches de l'escalier, élégante, éblouissante, aussi belle que la première fois que je l'avais vue.

Gentleman, je lui tendis la main pour l'aider à descendre les dernières marches. Elle y glissa ses doigts délicats avec un sourire timide mais heureux. Cette soirée me rendait nerveux depuis des semaines, aussi son sourire apaisa-t-il mon anxiété.

J'étais si occupé à admirer ma cavalière que je sentis à peine la main de Lily se poser sur mon épaule avec légèreté.

« On se retrouve à l'intérieur ! » lança-t-elle avec un sourire amusé avant de se laisser entraîner dans la salle au bras de James.

J'acquiesçai brièvement, avant de reporter mon attention sur Lena. Nous restâmes un moment à nous regarder avec gêne. Puis, j'osai lui tendre mon bras, en ajoutant dans un murmure :

« Tu es magnifique. »

Elle rougit et s'accrocha à mon bras, sans se départir de son sourire angélique. C'est ainsi que nous fîmes notre entrée dans la salle de bal.

La soirée fut un vrai délice.

Après deux danses et un verre de jus de citrouille, Lena et moi parvînmes à laisser tomber notre gêne et à discuter gaiement. Elle riait, m'entraînait sur la piste de danse, se déhanchait au rythme de la musique, demandait grâce pour ses pieds fatigués et nous allions rafraîchir nos gosiers. Puis elle recommençait à rire.

Je ne l'avais jamais vue s'amuser ainsi. Elle avait toujours l'air si calme, si paisible... Ce soir-là, je découvris chez elle une authentique joie de vivre, un heureux tourbillon dans lequel j'avais envie de me laisser entraîner.

Lily, James, Sirius et sa cavalière nous rejoignirent pour le buffet, curieux de connaître celle qui faisait battre mon cœur depuis la rentrée. Elle répondit à leurs questions avec entrain, et plusieurs de ses amies vinrent rejoindre notre groupe avec leurs cavaliers. J'avais rarement connu soirée si enjouée.

Tout ce petit monde sortit dans le parc du château et s'installa dans l'herbe pour assister au feu d'artifice. Je m'installai un peu à l'écart avec Lena. Assise à mes côtés, sa tête reposant contre mon épaule, elle avait l'air rêveuse devant les jeux de lumière colorés. Tous les élèves applaudirent après le grand final, et retournèrent à l'abri du froid, dans le château.

Lena s'était endormie sur mon épaule, épuisée par nos folles heures de danse — j'étais d'ailleurs très fier de ne pas lui avoir écrasé les pieds une seule fois. Je n'osai d'abord bouger, ne voulant pas perturber un sommeil si paisible. Mais je craignais qu'elle prenne froid à rester si longtemps dans la fraîcheur de février, sans autre protection que sa robe. Aussi retirai-je ma veste de costume pour la poser sur ses épaules, avant de la prendre dans mes bras pour la porter jusqu'au château, sa tête reposant paisiblement contre mon torse.







Alors que nous approchions de la Tour de Serdaigle, Lena ouvrit des yeux lourds de sommeil. Elle tourna mollement la tête à droite et à gauche, tentant de comprendre où elle était.

« Le feu d'artifice est fini ? demanda-t-elle d'une petite voix fatiguée.
— Oui, on a eu droit à un beau final peu après que tu te sois endormie, répondis-je avec douceur. Mais ne t'en fais pas, il me semble que ton amie aux cheveux bruns a pris une tonne de photos. Tu n'as rien raté. »

Enfin arrivés au sommet des escaliers, je la déposai délicatement au sol devant le Heurtoir de Serdaigle. S'apercevant de la veste qui couvrait ses épaules, elle s'emmitoufla un peu plus dedans avec un sourire rêveur.

« Merci... »

Ne sachant trop comment lui dire au revoir, je me balançais d'un pied sur l'autre, les mains dans les poches. Enfin, je tentai une approche.

« J'ai passé une soirée très agréable en ta compagnie, Lena. Je n'imaginais pas qu'une Serdaigle si studieuse puisse être aussi déchaînée sur la piste de danse !
— Et moi je n'imaginais pas qu'un orgueilleux Gryffondor puisse prendre des cours de danse pour faire plaisir à sa cavalière ! rit-elle.
— Nous ne sommes pas tous orgueilleux. Mais... Tu t'es renseignée sur moi… ? »

Devant mon air stupéfait, elle afficha un soudain sourire mutin et s'avança vers moi. Elle était si près que je pouvais sentir son souffle sur mes lèvres. Mon cœur se mit à battre très fort dans ma poitrine.

« Comme ça on est quittes ! » murmura-t-elle avec une étincelle d'effronterie dans le regard.

Elle posa sa main sur ma joue, déclenchant des frissons jusqu'au plus profond de mon être, et son regard se fit plus doux. Je me noyai dans son regard émeraude, tétanisé mais mourant d'envie de l'embrasser. Son pouce caressa tendrement ma joue, et elle se pencha pour déposer un baiser sur la joue opposée.

Je devais me maîtriser. Agir en gentleman et ne pas abuser de sa fatigue en m'emparant de ses lèvres. Lily m'avait conseillé d'attendre au moins le deuxième rendez-vous avant de l'embrasser. Mais j'en avais terriblement envie. Et il me semblait que Lena non plus n'avait pas envie d'attendre.

J'osai repousser délicatement une mèche de cheveux derrière son oreille, et craquai lorsqu'elle mordilla inconsciemment sa lèvre inférieure.

Je comblai l'espace qui séparait nos lèvres et lui offris mon premier baiser.

Lena et moi avons batifolé en toute insouciance jusqu'à ce que je passe mes A.S.P.I.C.S. Avec mes Optimal dans la majorité des matières, je pouvais prétendre à n'importe quelles études. Je rêvais de travailler dans la Défense Contre les Forces du Mal, mais j'étais freiné dans mon entrain, sachant que je ne pourrais faire ce genre d'études que loin de Poudlard. Loin de Lena.

Nous en avons longuement discuté avant les vacances d'été. Elle m'a encouragé à suivre mes aspirations, à faire ce qui me plaisait, plutôt qu'à me contraindre à des études qui me feraient mourir d'ennui rien que pour ses beaux yeux.

Nous ne voulions pas renoncer à notre amour pour autant. Elle avait proposé que nous passions tout l'été ensemble, mais j'avais peur qu'elle ne découvre mon secret. Jusqu'ici, elle me pensait seulement de constitution fragile. Je proposai cependant que nous nous retrouvions régulièrement durant les vacances, chez l'un, chez l'autre, parfois à Londres. Pour sa dernière année à Poudlard, nous nous contenterions de lettres et essayerions de nous voir durant ses vacances.

Cette année-là me parut infiniment longue. Je me plongeais dans mes études à corps perdu pour oublier l'absence de Lena, et écrivais des dizaines de parchemins pour chaque hibou que je lui envoyais. Je voyais souvent les autres Maraudeurs, pour un dîner sur le Chemin de Traverse ou un week-end festif.

Au fil des mois, nous nous inquiétions de plus en plus de la menace d'un certain mage noir sur le monde magique. Nous ressentions le désir de nous opposer à Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, sans savoir de quelle façon nous y prendre.

Albus Dumbledore nous convoqua dans le secret de son bureau peu avant l'été. J'en profitai pour passer la soirée avec Lena. Quelques semaines plus tard, les Maraudeurs avaient rejoint l'Ordre du Phénix.

Une fois Lena partie de Poudlard avec ses A.S.P.I.C.S. en poche, nous avons rattrapé le temps perdu. Nous avons passé tout l'été ensemble, entrecoupé de mes absences durant les nuits de pleine-lune, pour lesquelles je prétendais des impératifs liés à mes études.

Elle commença des études d'Astronomie à la rentrée suivante. Si nous avions eu les moyens, nous nous serions installés ensemble. Nous arrivions tout de même à nous voir régulièrement, et passions nos week-ends ensemble.

Les missions de l'Ordre du Phénix se faisaient plus violentes que nous ne le pensions au début. Un jour où je revenais d'une mission de reconnaissance avec une jambe en sang, Lena me fit cracher le morceau. Quelques temps plus tard, elle aussi rejoignait l'Ordre du Phénix.







« Elle a le droit de savoir, Remus. »

Je soupirai. Au contact de Lily, James avait mûri, et pouvait maintenant avoir une discussion sérieuse sans se sentir obligé de lâcher une vanne toutes les cinq minutes. Mais je n'avais pas besoin qu'il me dicte ma relation avec Lena.

« Elle est déjà soumise à tellement de stress, et témoin de tellement d'horreurs depuis qu'elle a rejoint l'Ordre... Je ne veux pas en rajouter », répondis-je.

Mon regard se perdit en direction de la cuisine, où Lily, Sirius et Lena préparaient le dîner. Nous sortions d'une réunion de l'Ordre, et nous étions retrouvés tous les six chez Lena avant que je parte pour une mission délicate au fin fond de l'Écosse. Nous risquions nos vies à chaque mission, aussi apprenions-nous à profiter de ces moments de répit où nous pouvions être jeunes et insouciants, entourés des personnes que nous aimions.

Tandis que nous mettions la table avec Peter, James avait une fois de plus tenté de me convaincre de révéler ma lycanthropie à Lena.

« Imagine, si jamais elle mourait demain... Je ne le souhaite pas, évidemment ! Mais tu ne regretterais pas de ne pas avoir été totalement honnête avec elle... ?
— Justement, si jamais c'était moi qui mourais demain, je préférerais qu'elle se souvienne de moi comme d'un héros plutôt qu'un monstre. »

Cette discussion s'acheva avec l'arrivée des filles dans la salle à manger, suivies de Sirius et sa fameuse tourte au poulet.

À la fin de la soirée, j'embrassai mes amis et les raccompagnai dehors avec Lena. Je passai la nuit avec elle, profitant de chaque minute passée auprès d'elle. Le lendemain, je partais pour deux semaines au devant du danger.

Me voilà de retour, enfin ! Deux semaines sont passé, deux semaines dur et mortellement dangereuse. Bien sur je rentre un petit peu amoché mais bien heureusement, toujours vivant. Je n'ai qu'une hâte, pouvoir retrouver ma dulcinée. Ma douce Lena. Ces longs cheveux blond, son odeur, la douceur de sa peau, la couleur de ses yeux... tout ce qui fait d'elle, Lena, me manque terriblement.

Cependant je ne peu la revoir de suite, car mon ennemie jurée à prévue de refaire surface cette nuit. La lune... Ronde, blanche et cruelle. Je ne peu pas mette en danger ma belle et encore moins lui avouer ce que je suis, quel monstre je suis.
Un jour elle le saura mais pas maintenant.


Je m'engouffre dans la forêt. Lili m'assure que c'est beaucoup mieux pour moi comme pour ce qui m’entoure que ma transformation se fasse dans la forêt. Je me ballade alors dans les bois en pleine nuit. Mon pouls commence légèrement à augmenter.

J'arrive au niveau d'une clairière, il faut que je la traverse pour rejoindre la lisière de la forêt. En plein milieu de celle ci le vent se mit à souffler, ce qui fit fouetter les arbres et laisser passer un puits de lumière, la lumière de la lune. Je leva la tête et aperçu la lune, sa lumière me transperce le corps et m'éblouis. Je garde cependant les yeux grand ouvert vers elle, incapable de bouger. Les bras grand ouvert je m'offre à elle. En moins de temps qu'il ne le faut pour le dire mon pouls c'est emballer et je ressens une douleur qui monte en moi. Mes mains commence déjà à changer de forme, mes ongles laisse place à des griffes. Mes pieds sont entrain de déchire mes chaussures tellement il deviennent grand et mes jambes s’affinèrent . Mon nez s'allongea et je me recroqueville sur moi même tellement la douleur est insupportable. Je commence à voir flou et je pers connaissance sans même me sentir tomber.







Il est à ! En plein milieu de la clairière, en boule sur lui même. Il respire lentement et émet un petit sifflement. Après un vrai combat contre lui même le voilà apaisé. Il se redresse les yeux clos prit un long inspiration et hurla de tout son être vers le ciel. Le vent souffla à nouveau et les arbres laissa passer la lumière de la lune pour l'éclairer. Il est grand, squelettique et d'une couleur grisâtre.

Il se mit alors à renifler et partit se faufiler entre les arbres en quête de nourriture. Son passage laisse un air glacial et silencieux. Il se déplace comme une ombre mais un pas lourd. Il trouva quelques petits animaux ici et là mais un son lointain l'interpella.

Il redresse l'oreille et se mit à écouter tout en reniflant. Il fit demie tour toujours au aguets. Le bruit retentit une nouvelle fois. Il se mit à courir en frôlant les tronc d'arbres, crocs acérés près à mordre. Il s’arrêta 200 mètres plus loin pour pouvoir identifier une nouvelle fois la provenance de sa proie.

Mais celle ci ne lui laissa pas le temps. Il se retrouva à terre avec une douleur dans les flanc. Quelque chose l'avait mordu. Il se débattit et envoya son agresseur s'écraser contre un arbre. Il s'agit bien d'un autre lycanthrope, mais celui ci est plus petit et d'une couleur blanchâtre. Une bataille s'engagea alors. Les coups de griffes fusèrent, les mâchoires claquèrent et déchirer la chair. Aucun ne laisser de répit à l'autre. Ils purent respirer pendant quelques seconde en se tournant autour mais reprirent le combat aussitôt en déchiquetant les flanc ou bien la gorge.

Ce fut alors le coup de grâce ! Un coup pattes si violant que le loup garou blanchâtre vola une énième fois à travers la forêt et alla s'écraser au pied de grosse racines. Pour faire bonne mesure le loup gris se précipita et d'une rage féroce mordit le cou de sa victime.

Il resta la, essoufflé à guetter le moindre mouvement de son ennemi. Mais celui ci n 'émettant que de petit gémissements. Il décida de s’éloigner.

C'est un réveil très difficile, j'ai mal partout, je le sent. J'ouvre les yeux, le feuillage des arbres s'étend devant moi, d'une couleur orangé. C'est le lever du jour. Je me redresse avec beaucoup de difficulté. Une douleur vive au niveau des côtes me fit gémir. Du sang ! Il y a du sang partout ! Mais je suis blesser et à plusieurs endroits. Des traces de griffure et de morsure lacèrent ma peau ici et là. Mais qu'ai je bien pu faire ? Je fouille ma mémoire et en revienne seulement quelques images d'un' combat acharné contre un autre loup. Je ne savais pas qu'un autre que moi vivait par ici.

J’entreprends de me lever avec tout les efforts du monde. C'est Lili qui va être contente. Elle qui déteste me soigné quand je me suis battu. Cette fois ci c'est du sérieux. Et d’après le peu de souvenirs qui me reviennent j'ai failli y rester.

Je me déplace d'une lenteur non exagéré. Je fais de petites pauses, m'appuyant sur les arbres. Je tente de retrouver mon chemin.

C'est au moment d'une de mes pauses que je l'entend. Un bruit de lamentation ou bien de gémissement. Je ne sais pas ce que c'est mais mon côté curieux me pousse à aller voir. Un jour cette personnalité me tuera.

Je me déplace le lus lentement possible, très facile dans mon état, mais surtout dans un silence des plus muet. Si ce qu'il y a de l'autre coté de ses feuillage et un animal il risque de m'entendre et de fuir, voir même de m'attaquer et je ne suis pas en position de me défendre.

Les bruits sont de plus en plus clair, je reconnais aussitôt les gémissements. Se sont ceux d'un humain. Et si c'était mon agresseur de cette nuit ? A ce que je me souvienne il était de la même espèce que moi, donc il s'est forcément retransformé ce matin. Je me précipita et poussa les feuillages. Juste en face de moi se trouve un corps nu enrouler sur lui même et recouvert de sang. C'est une jeune femme ! Elle n'est pas morte mais elle souffre énormément.

Le corps bougea, la jeune femme se retourna avec tout les effort du monde pour pouvoir regarder le ciel. C'est à ce moment la que je la reconnu. Lena !

Ni une ni deux et ce malgré la douleur, je m'élança vers elle. Le sang ne fit qu'un tour dans mes veines. Je m’accroupis au plus prés de son corps et la prit dans mes bras.

« Non non Lena tout va bien. Reste avec moi ! »

« Remus... » Elle est tellement faible. Mais qu'est ce qui lui a prit de m'attaquer. Mais … et depuis quand est ce qu'elle est comme moi. Ce n'est pas possible j'aurais du le voir. J'aurais du lui dire.

« Ne parle pas. Reste calme. Je … je vais m'occuper de toi ! Tu verra tout ira bien, tu vas t'en sortir ! »Les larmes coulèrent sur mes joues. Je ne contrôle plus rien. Le chagrin m’envahis. Mes larmes tombes sur son visage ensanglanté. J'entrepris de le nettoyer mais rien n'y fais, comme si la mort ne voulais en aucun cas s’éloigner.

Ces yeux se ferma et dans un dernier souffle des mots presque inaudible sortirent de sa bouche. « Je … t'aime …. »
« Non non non reste, reste !! J'ai encore besoin de toi ! Je suis désolé ! C'est ma faute. » Un hurlement m’échappa et toute la foret trembla face à ma tristesse.







On est tous la, devant cette boite en bois ! Cette boite qui contient mon passé, mon amour, ma tristesse, et mes souvenirs. Un homme parle en face mais je ne l'écoute pas, trop absorbé par mes pensées. Elles vont toutes vers elle.

Je me déteste … j'ai tuer l'amour. J'ai tuer celle que j'aime. Une larme coula le long de ma joue. Apparemment je n'ai pas assez pleurer. Lili m’attrapa la main. Sans la regarder je ressens sa chaleur et sa compassion. Elle aussi a perdu une amie. J'ai tout détruis.

La cérémonie terminé, les gens autour de moi disparaissent un à un. Ne reste que mes amis mais ils préfèrent de me laisser seul avec cette boite. Avec elle.

« Je suis terriblement désolé ! Je t'ai voler ta vie ! Je n'aurais jamais du t'inviter à ce stupide bal. Tu ne m'aurais jamais rencontrer et tout cela ne serais pas arrivée. Je m'en veux tellement. J’espère que tu me le pardonnera pour qu'il y ai au moins une personne … parce que moi je ne le ferais pas. »

Je reste la, debout face à toi et je repasse toute notre histoire en boucle dans ma tête.

« Je t'aime Lena... »