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05 juin 2020, 21:51
 fanfic  Une obsession malsaine


Genre : Épouvante - drame.

Résumé : Une jeune journaliste qui débute dans le métier a besoin d’écrire un article à sensation pour garder son job et devenir rédactrice. A cause d’une forte concurrence, son amie, la met sur la piste d’une histoire : une vieille femme vient d’être libérée de prison, elle a passé 42 ans de sa vie derrière les barreaux pour : «utilisation illégale et abusive de la magie ayant conduit à la mort ».
Dernière modification par Daisy McGuyer le 08 juin 2020, 18:05, modifié 2 fois.

Ma grand-mère m'a toujours dit : «si tu ne sais pas qu'elle est ta place, dessine ta propre case»
3e année RP

05 juin 2020, 22:01
 fanfic  Une obsession malsaine
Une histoire intrigante


«Félicitation monsieur Calarook ! Encore un excellent article, continuer comme ça et le poste de rédacteur est à vous !» Déclara d’une voix forte, George Dots, un homme dans la cinquantaine, les cheveux grisonnants, séparés par une raie, aplatis sur son énorme crâne. En serrant de son énorme main celle de Seth Calarook, avec fermeté.

Seth Calarook, un homme au physique avantageux faisant tomber les femmes à ses pieds, il suffisait qu’il les regarde de ses grands yeux bleus, avec un sourire ravageur découvrant de parfaites dents blanches, ses cheveux blonds balayant le vent, tel un mannequin dans une pub pour shampooing. Et ne parlons pas de ses muscles que l’on voyait fléchir sous ses chemises parfaitement ajustées. L’homme parfait, qui en ce moment souriait, gonflant la poitrine tel un paon, sûr de lui et de cette promotion qui l’attendait bien sagement.

Cet homme-là, Annika ne pouvait pas le supporter. Personne d’autre ne semblait voir le serpent se cachant derrière ce physique parfait. Elle en avait plus que marre, qu’il récolte tous les honneurs, alors qu’elle travaillait comme une dingue, espérant elle aussi recevoir la reconnaissance pour son travail acharné. Mais non, c’était toujours Seth qui avait la meilleure histoire, qui rédigeait le meilleur article, qui récoltait les applaudissements. Seth, Seth, Seth….


«Et vous mademoiselle Frost, vous devriez prendre exemple sur votre collègue ! Je ne vais pas continuer à dépenser l’argent du journal pour vous envoyer récolter des informations pour de mauvaises histoires !» L’évocation de son nom de famille, coupa les pensées d’Annika, elle leva les yeux vers son patron, monsieur Dots, dont le nez prédominant, rouge, ressortait sur son visage et lui donnait l’air d’être toujours alcoolisé. Elle entendit les rires de ses autres collègues et vit le sourire de Seth s’élargir. La vue de leurs visages grimaçants provoqua des frissons dans son dos. Mais, elle se força à sourire et répondit d’une voix faussement calme :

« Je suis sûre que monsieur Calarook voudrait bien partager son savoir » Répondit-elle du bout des lèvres, que cela lui coûtait d’écraser ainsi sa fierté. Fierté qui fut achevée par la phrase prononcée par Seth :

« Mais, bien évidemment chère collègue, après tous les maîtres doivent instruire leurs élèves »

D’autres rires explosèrent dans la pièce et Annika ravala sa fierté et afficha un sourire de façade.

« Éclairer la bien, elle aura besoin de vos conseils si elle veut garder son poste » Déclara d’une voix froide George Dots, avant de se diriger vers la porte en bois de son bureau, avant de s’y engouffrer dedans. Un silence s'abattit sur la pièce et tous les regards se tournèrent vers Annika qui semblait avoir gelé, son beau visage avait perdu ses couleurs, devenant pâle, ses yeux verts en amande se remplirent de larmes. Elle baissa rapidement la tête, profitant de ses longs cheveux bruns pour cacher son visage, serra les poings, entrant ses ongles dans ses paumes et se dirigea ainsi vers les toilettes, qui se situaient à sa droite.

Tandis que des pleurs résonnait sur les murs de marbre blanc, une belle jeune femme blonde, aux yeux noisette, aux traits fins et à la plastique parfaite entra dans les toilettes. Elle s’avança jusqu’à la dernière stalle des toilettes. Puis, elle leva son élégante main, aux ongles rouges, parfaitement manucurés, pour frapper trois petits coups contre la porte blanche.


« Allons ma belle, tu ne vas pas te laisser abattre par cet imbécile de Dots » Prononça-t-elle d’une voix douce. Une voix entrecoupée de sanglots lui répondit :

« Il aurait pu... ne pas… ne pas... le dire devant tout le monde ! Il ne semble pas se rendre compte de tout le travail que je fournis…. j’ai…. j’ai… l’impression de ne pas être à ma place….

- Ne dis pas ça Annika !

- Mais… mais… Victoria je n’ai aucune histoire… je ne pourrai pas sortir… un… un article pour le prochain journal…

- Ne soit pas si défaitiste ! D’ailleurs, j’ai une histoire pour toi qui pourrait bien faire couler de l’encre et vendre. Maintenant, sors de là et sèche tes larmes ! » Prononça Victoria d’une forte voix, en tapant d’un coup sec contre la porte, avec la paume de sa main gauche. Elle s’éloigna de la stalle, ses escarpins rouges claquant contre le sol en marbre blanc, elle se dirigea vers le lavabo se situant en face de la stalle, appuya sa hanche et attendit Annika.

Annika essuya ses yeux avec du papier toilette, le jeta dans les WC et sortit. Avant de relever la tête, elle aperçut les longues jambes de Victoria Treil, la seule collègue qui semblait la soutenir. Elle attacha ses cheveux en queue de cheval, réajusta ses habits pour essayer de se donner une certaine prestance, malgré ses yeux rouges.

« Eh bien ! Voilà, c’est bien mieux, dit Victoria d’un ton chaleureux en souriant.

- Alors tu disais ? Répondit Annika d’une petite voix mal assurée.

- Je disais que j’ai eu vent d’une histoire prometteuse ! Figure-toi que Denise Grail qui vient de passer 42 ans de sa vie derrière les barreaux pour utilisation abusive et illégale de la magie ayant conduit à la mort, vient d’être libérée alors qu’elle avait été condamnée à la perpétuité, apparemment elle serait mourante.

- Mais, en quoi est-ce prometteur ? Seth vient de pondre un article sur la véritable histoire de Bellatrix Lestrange.

- Tu ne m’as pas laissé finir ! Répondit sèchement Victoria en lançant un regard désapprobateur à Annika.

- D’accord, je t’écoute, dit Annika d’une petite voix.

- Cette femme aurait pratiqué la nécromancie dans des proportions encore jamais vues ! Son procès est passé inaperçu à cause des procès des mangemorts. On raconte même, qu’elle aurait transformé sa propre mère en Inferi, peut-être l’a-t-elle même tué ! Alors qu’en dis-tu ?

- Je trouve que ça fait beaucoup de peut-être….

- Un bon article ne retrace pas forcément une histoire totalement vraie ! Crois-tu que tout ce que Seth a raconté sur Bellatrix est vrai ? Sûrement pas ! C’est le côté sensationnel qui compte ! Mais, ne t’inquiète pas, je sais de source sûre qu’elle a pratiqué la nécromancie et cela est suffisamment rare pour que quelqu’un s’intéresse. Alors partante ou pas ?

- Oui, après tout je n’ai rien d’autre, répondit Annika.

- Hummmm, ce n’est pas vraiment la réponse que j’attendais, un peu plus de joie aurait été apprécié. Mais, tiens, c’est le compte-rendu de son procès »

Victoria tendit le dossier à Annika, sourit et sortit des toilettes, laissant Annika seule. Cette dernière, bien qu’ayant des doutes, savait qu’elle ne pouvait pas refuser cette perche tendue. Et puis, la nécromancie n’est vraiment pas une magie courante, c’est une des formes les plus sombres de la magie. Cela mérite d’être creusé.

Annika, le dossier en main, sortit des toilettes. A peine sortie, elle heurta de plein fouet un torse. Lorsqu’elle leva les yeux, qu’elle ne fut sa déception quand elle vit le visage moqueur de Seth Calarook :


« Alors prête à faire tes cartons ?

- Ne sois pas si pressé, je tiens entre les mains, une histoire prometteuse. Mais ne t’inquiète pas, je demanderai à Dots de te laisser ton poste de pigiste, quand je serai rédactrice » Sur ces mots, un sourire aux lèvres, elle partit, laissant un Seth pantois dans son sillage.

Ma grand-mère m'a toujours dit : «si tu ne sais pas qu'elle est ta place, dessine ta propre case»
3e année RP

08 juin 2020, 20:06
 fanfic  Une obsession malsaine
Le cou douloureux, Annika releva la tête, lança le sortilège «tempus» qui l’informa qu’il était 1h30 du matin, cela faisait 5 heures qu’elle était penchée sur le dossier de Denise Grail. Fatiguée, elle se leva, rangea le dossier dans son sac et sortit du bureau. Elle ne croisa pas une âme, ses pas résonnèrent dans les couloirs, elle arriva, enfin, devant la cheminée, se glissa à l’intérieur, prit un peu de poudre et prononça d’une voix forte et claire l’adresse de son appartement. Elle arriva dans une lumière verte soulevant un nuage de poussière.

Après avoir pris une douche, vêtu d’un peignoir, Annika décida de manger un sandwich, avant d’aller dormir. Tandis, qu’elle mangeait son sandwich, les éléments du dossier lui revinrent en mémoire :

Rapport d’enquête n°89754312A
Affaire Denise Grail

Auteur : Orion Hunt, Auror du service criminel.

Dimanche 21 décembre 1997, à 22h43, j’arrive au domicile de Samantha Discord Duke, suite au signalement des voisins, à 22h01.

Arrivée à la maison de la famille Duke, je trouve la porte ouverte, j’entre et découvre madame Duke, sanglotant, assise dans un coin du salon, les mains couvertes de sang. A ses pieds, allongé, sans signe de vie visible, son mari Lucius Duke. A environ 3 mètres, assise sur un canapé vert, est assise Denise Grail, qui semble en état de choc, la baguette pendante dans la main droite. Je signale au service de médicomagie de Saint-Mangouste, une urgence, et une équipe de médicomage arrive à 22h31. Le corps de monsieur Duke est emmené pour une autopsie, madame Duke et Grail sont emmenées pour des soins. L’enquête est aussitôt ouverte.

Description du lieu :


- Il n’y a aucun signe d’effraction.

- La maison semble avoir été cambriolée : tous les placards sont ouverts dans toutes les pièces. Des objets sont cassés. Une lourde odeur de soufre est présente dans toutes les pièces de la maison.

- Des traînées de sang allant de la chambre parentale jusqu’au salon, sont présentes au sol.

Témoignage n°1 : Abigail Hobbs - Voisine ayant effectué le signalement, 35 ans.

« Vers 21h15, quand je couchais mon fils, Anton âgé de 7 ans, j’ai entendu un cri de femme. Mais, ensuite je n’ai plus rien entendu, donc je me suis dit que c’était sans importance. Donc, je suis descendu au sous-sol pour laver le linge. Quand, je suis ressortie, pour aller me détendre dans mon fauteuil et faire du tricot, j’ai jeté, inconsciemment un regard vers la fenêtre des Duke et j’ai vu une silhouette noire. Elle est passée si rapidement que j’ai cru l’avoir imaginé. Il me semble que c’était vers 21h30. Pendant, un moment, je n’ai rien entendu ou vu de suspect. Mais, j’ai entendu un autre cri et celui-ci était plus fort, puis quand j’ai vu un flash de lumière verte, j’ai décidé de faire un signalement aux aurors. Il devait être vers 21h50 - 22h. »

Témoignage n°2 : Alex Mourbon, voisin, 75 ans.

« Un cri de femme, ah non, mon bon monsieur, c’est pas un cri de femme qui a retenti, j’en mets ma main à couper. Non, non, non, c’est un cri de créature. Quelle bonne femme pourrait bien pousser un hurlement pareil ? On aurait dit une créature enragée, ça faisait froid dans le dos, j’vous dis. Ouais, il devait être vers 21h15, dans ces eaux-là. J’ai pas appelé les aurors parce que j’me suis dis que dans notre quartier, y a pas de créatures et puis j’tais fatigué moi.»

Témoignage n°3 : Samantha Discord Duke, victime présumée, 21 ans.

Remarque préalable : le médicomage Andrews Fudge a donné un calmant à madame Duke, après qu’elle ait fait une crise.

«Je ne sais pas moi… j’étais avec mon mari...on était bien….Puis, elle est arrivée, elle, elle, n’était pas venue depuis longtemps...Eh bien, elle n’était pas seule… l’Autre était avec elle...»

Témoignage n°4 - Andrews Fudge, médicomage, 52 ans.

«Cela n’est pas rare pour des victimes en état de choc de prendre soudainement compte de leur environnement. Le cerveau assaillant la victime d’un trop-plein d’informations. Ainsi, la victime prend momentanément le contact avec la réalité. Durant cette crise, madame Duke a évoqué une certaine Anita, la femme au visage coupé. Et elle ne cessait de dire : elle est revenue, c’est la fin»

Témoignage n°5 - Denise Grail, victime présumée, 21 ans.

«Je ne sais rien, c’était un jeu».

Rapport du service médico-légal de Saint-Mangouste :


- 37 coups de griffes : 15 au niveau de la poitrine, 10 au niveau du visage, 3 dans le dos, 2 au biceps gauche.

- Poumons asphyxiés.

Conclusion : Les coups de griffes n’ont pas été mortels, leurs emplacements supposent que la victime a fui son agresseur. L’état des poumons est dû a une raison inconnue.
Apparemment, le silence de Denise Grail n’a pas joué en sa faveur, puisque après une enquête rapide et un procès, tout aussi expéditif, elle fut condamnée à une peine d’emprisonnement à vie. Elle fut libérée le 3 septembre de cette année, à cause d’une maladie incurable.

Une semaine, puis un mois passèrent avant qu’Annika réussisse à avoir des renseignements concrets sur l’emplacement de Denise Grail.

On était en décembre de l’année 2042, le froid s’était imposé en maître, la neige en maîtresse, recouvrait les rues d’un manteau blanc. Tandis qu’Annika observait ce beau spectacle par la fenêtre du bureau, elle entendit des bruits de pas. Son regard quitta avec regret cet immaculé paysage, pour se poser sur l’intrus qui n’était personne d’autre que Victoria Treil, la belle blonde, qui comme d’habitude, était superbe. Elle lui sourit et dit d’une voix enjouée :


«Arrête de chercher ! Tu te souviens de ce bel auror qu’on a rencontré au chaudron baveur. Eh bien, figure-toi qu’on s’est revu et que j’ai pu l’inciter à chercher où habitait Denise Grail. Tiens voilà l’adresse.» Annika prit le morceau de papier des mains de Victoria, lut l’adresse et lui répondit sincèrement :

«Merci beaucoup.

- Oh ! Il n’y a pas de quoi. Et puis, je suis aussi gagnante ! Bon je te laisse, j’ai un rendez-vous galant.» Et sur ces mots, Victoria laissa Annika seule avec ses pensées.

Bon, maintenant, qu’elle avait enfin l’adresse de Denise Grail, elle devait, maintenant, la rencontrer….

Ma grand-mère m'a toujours dit : «si tu ne sais pas qu'elle est ta place, dessine ta propre case»
3e année RP

10 juin 2020, 23:10
 fanfic  Une obsession malsaine
La rencontre


Annika regrettait sincèrement d’avoir mis ses plus belles chaussures, de beaux escarpins vernis, noirs, quand elle sentit ses talons aiguilles s’enfoncer dans le sol boueux. C’était une triste journée de janvier, la pluie persistante, n’avait cessé de tomber, trempant les jambes découvertes de la brune, malgré son parapluie. Elle pesta de plus en plus, quand son talon s’enfonça profondément dans la boue. Cela lui prit quelques secondes avant de pouvoir le sortir.

Ce fut avec un soulagement certain qu’elle aperçut la petite maison de Denise Grail. Enfin, elle devrait plutôt la qualifier de bicoque, quand elle aperçut correctement le bâtiment délabré. C’était une maison, au toit gris qui semblait prêt à s'effondrer à tout moment, aux murs de briques rouges qui semblaient eux aussi avoir connu des jours meilleurs. Un grand champ vide entourait la maison et s’étendait à des kilomètres à la ronde, sans âmes qui vivent, rien, il n’y avait rien, excepté cette maison et cet arbre à l’apparence sinistre, dépourvu de feuilles et dont les branches s’étendaient tels des bras prêts à étrangler ses prochaines victimes. Un frisson parcourut le dos d’Annika, qui pressa le pas, ne voulant rester seule dans ce décor sinistre.

Sur les derniers mètres qui la séparaient de la porte en bois, sombre, elle courut presque, oubliant la boue et ses talons, ne se concentrant que sur cette panique qui s’était emparée d’elle. Elle frappa à la porte frénétiquement, jusqu’à ce qu’elle s’ouvre pour laisser apparaître une silhouette décharnée.

Le cerveau d’Annika se déconnecta durant quelques instants, elle regarda avec de grands yeux cette silhouette sombre, déformée comme si on la voyait par le biais d’un prisme. Deux points rouges à la place des yeux brillaient. Elle recula d’un pas et lorsqu’une main saisit son bras, elle poussa un cri de stupeur.


« Vous semblez bien pâle, mademoiselle » dit une voix grave.

Les yeux exorbités de la jeune journaliste se posèrent sur la main autour de son poignet, puis remontèrent le bras jusqu’à l’épaule, puis au visage. Elle vit une femme, un peu plus grande qu’elle. Ses longs cheveux gris tombaient en cascade sur ses épaules frêles. Son visage fin, au menton pointu, lui donnait un air sévère. Cette sévérité de ses traits était accentuée par ces deux yeux noirs, aux reflets rougeoyants, enfoncés dans leur orbite. Annika aurait pu penser que cette femme maigre, au long cou, était inoffensive, si ce n’était pour la poigne de fer qui enserrait son poignet.

Si Annika n’avait pas eu une photo récente de Denise Grail, elle n’aurait jamais pensé que la femme se tenant devant elle, aurait pu être cette jolie blonde qui fut, un jour âgée de 21 ans. Se raclant la gorge, bomba légèrement la poitrine pour se donner un air important, Annika se reprit et dit :


« Bonjour, je suis Annika Frost, journaliste à la Gazette du sorcier, je m’excuse pour cette présentation. C’est juste que j’ai cru voir quelque chose, mais j’ai dû l’imaginer….

- Il est facile de s’imaginer des choses ici… j’imagine que vous êtes là pour une raison. Après tout, je ne vis pas près de la population.

- Oui, je rédige un article sur votre histoire, puis-je vous posez quelques questions ?»

Durant le long silence qui suivit la déclaration d’Annika, les yeux noirs, rougeoyants, de Denise Grail ne la lâchèrent pas. Ils semblaient sonder son esprit et son âme, s'infiltrant dans ses os, comme la froideur du vent dont le claquement semblait de plus en plus menaçant.

« S’il vous plaît, dit piteusement Annika.

- À une condition.

- Tout ce que vous voulez, répondit précipitamment Annika qui ne voulait pas rester une seconde de plus dehors, sous cette pluie battante.

- Vous écrivez uniquement ce que je vous dis.

- Très bien...»

Sur ces mots, Denise s’effaça de la porte, pour laisser la jeune brune entrer. L’intérieur n’avait pas meilleur aspect que l’extérieur. Une table et deux chaises trônaient au centre de la pièce, une bassine en bois était contre le mur, et un lit de paille recouvert d’un drap gris, qui avait été blanc dans une autre vie, était adossé au mur, sous une fenêtre. Denise se dirigea vers la cheminée, enleva le chaudron noir de l’âtre, y mis quelques bûches et alluma un feu, d’un geste de la main.

« Eh bien, ne restez pas là comme une poupée, asseyez-vous » dit-elle en se tournant vers Annika et en désignant une chaise.

Annika enleva son manteau trempé, le mit sur le dossier de la chaise sur laquelle elle s’assit, en face de Denise. Puis, elle sortit son parchemin et sa plume enchantée.


« Bien, commençons ! Madame Grail, pouvez-vous me parler de votre enfance ? »

Denise la regarda, de ses yeux noirs, rougeoyants, un rictus déformant ses lèvres fines, et elle commença à raconter son histoire...

Ma grand-mère m'a toujours dit : «si tu ne sais pas qu'elle est ta place, dessine ta propre case»
3e année RP

14 juin 2020, 14:46
 fanfic  Une obsession malsaine
L'enfance de Denise Grail


Je suis une sang-mêlé, ma mère est une moldue et mon père est un sorcier. Mon père, n’a jamais été présent, il buvait beaucoup d’alcool, avait un métier minable, il nettoyait les chaussures des Moldus dans la rue. Bon Dieu, ce qu’il pouvait être misérable… J’aurais aimé dire que son faible salaire servait à mettre d’un bout de pain sur la table. Mais, la vérité est qu’il lui servait plus pour l’alcool et les filles de joie.

Je pense sincèrement que ce fut une humiliation pour ma mère, qui avait dû abandonner son rêve de petite fille : mère au foyer s’occupant de sa belle maison et de sa belle famille… Que des illusions parties en fumée… Du coup, pas le choix, elle travaillait comme caissière dans un supermarché, pour qu’on puisse se nourrir avec décence. Mais, elle n’a pas tardé à sombrer aussi dans la boisson et quand l’envie lui prenait, elle venait dans ma chambre et disait :

«As-tu été sage aujourd’hui ?»

Elle n’attendait pas vraiment de réponse, puisqu’elle était prête, ceinture à la main. Puis, elle entrait, fermait la porte et sortait quand elle avait terminé.

Voilà ma vie, me disais-je, pensant que c’était normal. À l’école, j’avais personne, aucun ami, j’étais la fille bizarre, celle qu’il fallait fuir comme la peste. Puis, tout a changé, un jour d’été, en juillet, tout a basculé. J’avais 8 ans, je rentrais de ma promenade, fatiguée et triste à cause du nouveau jeu de mes camarades, qui consistait à «chasser» la méchante sorcière pour la mettre sur le bûcher. Je vous laisse deviner qui était la sorcière….

J’ai poussé la porte de chez moi, pour voir une scène habituelle, ma mère buvant au goulot d’une bouteille, tournant la tête vers moi, se mettant debout et vacillant vers moi, en me demandant :

« As-tu été sage aujourd’hui ?»

Mais, ce jour-là, je n’étais pas d’humeur. Je voulais juste un peu de réconfort, je voulais juste les bras d’une mère aimante, je voulais juste un sourire de sa part. Pas ce rictus déformant ses lèvres, pas cette ceinture, pas ce regard de folie. Je voulais juste une mère...

Plus elle s’approchait, plus ma colère qui avait remplacé ma fatigue montait. Soudain, un éclair blanc m’aveugla, une rage froide m’envahit, tordant mes intestins et quand j’ouvris les yeux, elle était là. Allongée sur le dos, les bras tendus dans une posture défensive, les ongles arqués, les yeux exorbités de terreur. Et une coupe rouge, violente, zébrait son visage.

Elle était laide. Bon dieu, qu’elle était laide. J’avais l’impression de la voir pour la première fois : ses cheveux bruns clairsemés sur son crâne, ses yeux gris globuleux, son nez qui n’était plus qu’une bouillie de chair, cette bouche sans lèvre et ses habits de paysanne en lambeaux.

Je pense l’avoir regardé longtemps. Puis, un sourire a étiré mes lèvres et je lui ai répondu pour la première fois :

«Non, maman, je n’ai pas été sage aujourd’hui.»

Et je me suis assise à ses côtés, fascinée par ce corps sans vie. Savez-vous que tous les muscles se relâchent quand on meurt ? D’où l’odeur pestilentielle qui entoure un mort. Croyez-moi sur parole, ce n’est pas un beau spectacle pour la majorité des gens. Mais, pour moi, c’est le plus beau des spectacles.

Depuis que mon père m’a découverte souriante à côté du cadavre, notre relation n’a plus été la même. Enfin, nous n’avions pas de relation père-fille, il m’a reconnu à ma naissance... Je pense qu’il avait peur de moi. Non, non, à cette époque, il se méfiait de moi. Le plus étrange dans tout ça, c’est qu’il ne m’a jamais demandé, comment la mort de ma mère était survenue. Il prit sa baguette, lévita son corps jusqu’au jardin, où creusant un trou à l’aide de la magie, il enterra ma mère. Et ce fut tout, la vie continua son cours. Il me laissait juste un peu d’argent, tous les lundis, et je devais me débrouiller durant toute la semaine. Je pense avoir plutôt réussi, puisque je mangeais beaucoup de fruits tombés des arbres et j’achetais un peu de viande et du pain.

Tout a changé quand j’ai reçu ma lettre pour Poudlard. Même si ce n’était qu’un rictus imitant de manière déformée un sourire, mon père me fit remarquer :

« T’es pas une moldu comme ta mère ! J’vais pas pouvoir aller au bordel. Mais t’a b’soin de fournitures pour l’école. J’vais pas t'acheter des trucs chers, j’ai b’soin d’mon fric pour ma bouteille. Allez, ramène-toi !»

Ce fut la première fois que mon père me parlait aussi longtemps, d’habitude, il me jetait un coup d’oeil et partait. C’est avec ce sentiment doux-amer que je découvris le Chemin de Traverse et ses boutiques aux façades étranges et de toutes les couleurs. Je me souviens bien de mon émerveillement, surtout quand j’ai acheté ma baguette : 27,3 centimètres en bois de sapin et crin de sombral. Je me rappelle surtout de ce regard étrange lancé par le vendeur, Ollivanders, comme s’il d’un regard, il avait pu déceler tout ce qui allait m’attendre ou ce que j'avais fais…

Nous ne nous sommes pas attardés au chemin de traverse et le mois d’août s’écoula d’une lenteur atroce, jusqu’à que nous fûmes enfin le jour de la rentrée. Mon père m’accompagna jusqu’à la gare de King Cross, m’aida à aller jusqu’à la voie 9 ¾ et il est parti en me lançant :

« Va t’asseoir dans l’train. On s’voit l’été prochain.»

C’est comme cela, seule, que j’entamai un nouveau chapitre de ma vie. Et rencontra Samantha Discord, une belle jeune fille blonde, âgée de 11 ans, comme moi. Au visage doux, parsemé de taches de rousseur et aux grands yeux bleus sympathiques. Elle m’offrit avec le plus gentil des sourires, une place dans le compartiment où elle était assise, et nous fîmes le voyage ensemble….

Pourquoi, n’ai-je pas prévenu plus de personnes que je me rendais chez cette folle ?! pensa Annika qui s’était figée au moment où elle avait appris que Denise avait assassiné sa mère, sans remords. Ne voulant pas éveiller les soupçons d’une matricide et possible tueuse en série, mais voulant terminer rapidement l’interview, elle dit d’une voix tremblante :

« Eh bien ! Je pense… avoir assez d’éléments pour mon article…

- Non, vous n’avez rien. J’ai encore des choses à dire, restez assise et prenez une tasse de thé avec un sandwich.» La coupa sèchement Denise en la fixant sévèrement.

Ayant peur des possibles conséquences, elle grignota un bout de sandwich. Mais, repoussée par l’odeur et le goût, elle fit une grimace, le déposa et se força à avaler le morceau dans sa bouche. Semblant satisfaite, Denise Grail reprit son récit...

Ma grand-mère m'a toujours dit : «si tu ne sais pas qu'elle est ta place, dessine ta propre case»
3e année RP

17 juin 2020, 12:29
 fanfic  Une obsession malsaine
Ses premières années à Poudlard


J’ai oublié de le préciser précédemment, mais, nous étions en 1987, quand je fis ma rentrée à Poudlard. Ce fut sans surprise que le choixpeau magique m’envoya à Serpentard. Je pense qu’il avait vu en moi, cette volonté de faire mes preuves, cette ambition de devenir une sorcière puissante que tout le monde craindrait… Je ne sais pas vraiment ce qu’il a vu en moi, mais cela ne prit pas beaucoup de temps pour qu’il m’envoie chez les verts et argents.

Je fus extrêmement surprise de ne pas recevoir un accueil respectueux comme d’autres de mes camarades, un silence plutôt glacial m’accueillit. Je ne connaissais rien de ce monde, seulement que les sorciers utilisaient une baguette pour faire de la magie, « mon cher et tendre père » ne daignant pas m’apprendre. Ainsi, je ne connaissais pas l’opprobre qui existait sur les sang-mêlés parmi les sang-pur.

Comme vous vous en doutez sans doute, mes premiers pas à Serpentard, ne furent pas des plus doux. Non, on me bousculait, cassait mes affaires, m’insultait de traître à mon sang, et j’en passe. Au début, je pleurais beaucoup, car je pensais que les sorciers seraient différents de mes camarades moldus, mais non, ils étaient tout aussi méchants. La pire des pestes était Clémentine Beauchamps, ses origines françaises, son accent et sa beauté, charmaient un grand nombre de Serpentard. Mais moi, elle m’insupportait, c’était elle qui me martyrisait le plus. Même quand je frôlais les murs, me faisant la plus petite possible, elle trouvait un moyen de rendre ma vie exécrable...

Heureusement que Samantha Discord, envoyée à Poufsouffle, me témoignait de la gentillesse. Mais, plus le temps passait, et plus elle s’éloignait de moi, car elle avait d’autres amis, de la même maison et moins bizarre… Car ma réputation ne tarda pas à être faite, les autres me fuyaient pour éviter d’être dans la ligne de mire de la bande de cette peste de Clémentine Beauchamps.

Dans un premier temps, j’en voulus beaucoup aux professeurs, qui ne firent rien pour m’aider. Surtout au professeur Rogue, directeur de notre maison, il ne faisait rien. Et petit à petit, cette amertume, cette tristesse, cette douleur se transforma en colère froide, en rage sourde, tel un monstre qui ne cessait de grandir en mon sein. Je me mis à les détester, les haïr, les exécrer tous ces pantins qui participaient à faire de ma vie un enfer vivant.

C’est ainsi que se passa ma première année et débuta la deuxième. Cette fois-ci, je fus seule dans le Poudlard Express, les cheveux collants, car Clémentine Beauchamp avait trouvé drôle de renverser sur ma tête son jus de citrouille. J’avais bien tenté de me nettoyer dans les toilettes du train, mais rien ne sauva mes cheveux et ne me soutira aux regards moqueurs de mes camarades quand débuta le festin de rentrée.

Mon quotidien ne change pas jusqu’au 31 octobre 1988, le jour de ma vengeance non préméditée. Cela faisait déjà quelques jours, que tout le château était en effervescence pour le bal d’Halloween auquel j’avais décidé d’y aller, parce que je voulais voir les feux d’artifice.

Je m’habilla en noir, me déguisant en sorcière moldu, après tout, comme vous pouvez le remarquer, j’ai le nez qui va avec. Je pense que ce bouton disgracieux que j’ai sur mon nez, provient d’un de mes ancêtres, car ni mon père, ni ma mère ne l’avaient. Enfin bref, reprenons… Au début, tout allait bien, tout le monde s’amusait, personne ne tentait de me faire des farces, je mangeais avec gourmandise et dansais sur la musique, dans mon coin. J’étais heureuse, jusqu’à la fin du bal…Quand je voulu retourner dans le dortoir, je sentis un coup derrière la tête et mon monde est devenu noir.

Avec une douleur lancinante au crâne, assise sur une chaise, les bras attachés, je me réveilla dans une pièce sombre, éclairée par quelques bougies. Une voix moqueuse, sinistre dans une telle situation, s’éleva :

« Alors, tu es réveillée la gueuse ?

- Où je suis… lui demandais-je d’une voix pâteuse.

- Tu n’as pas besoin de le savoir. Je suis là pour m’amuser et toi tu es mon cobaye.» Dit-elle en riant. Je reconnus enfin la voix, elle appartenait à Clémentine Beauchamps.

Elle commença à me couper les cheveux, de la façon la plus désordonnée qu'il soit. Avant que ce monstre de rage se réveille à nouveau, tout mon corps se refroidit, une lumière blanche m’aveugla momentanément. Et soudain, j’entendis la paire de ciseaux tombés au sol, avant d’entendre le bruit sourd d’un corps qui tombe. Ouvrant les yeux, je baissai les yeux au sol et je vis Clémentine Beauchamps étendue, ses beaux cheveux blonds entremêlés dans tous les sens, son beau visage tordu dans une expression de pure terreur, les bras repliés en position défensive. Tandis que je profitais de cette douce odeur émanant de ce doux spectacle, je m’aperçus que je n’étais pas seule.

J’entendis une respiration provenant d’un des coins de la pièce, détachant mon regard du corps, j’aperçus une silhouette noire, déformée aux beaux yeux rubis étincelant. J’eus la profonde conviction de la connaître. Ainsi, un sourire étira mes lèvres et je lui dis d’une voix douce :

« Bonjour ma douce, tu vas bien ? »

Et un sourire dévoilant des dents pointues, d’un blanc nacré, étira la bouche de la silhouette. Peut-être vous aurait-il glacé le sang, mais, pour moi, c’était le sourire le plus réconfortant que je n’eus jamais reçu…

« Quoi ? Mais cela n’apparaît pas dans le dossier… Dit Annika d’une voix rendue aiguë par la peur.

- Non, j’ai réussi à me détacher et quitter la pièce. Et qui soupçonnerait une gamine de 12 ans contrôlant une magie qui nécessite d’être un sorcier adulte, particulièrement puissant ? » Un horrible rictus étira les lèvres de Denise.

Et soudain, son regard sembla profondément malveillant. Le coeur au bord des lèvres, Annika tenta de se lever, avant de découvrir, horrifiée, qu’elle ne pouvait pas quitter sa chaise.


« Avez-vous froid mademoiselle Frost ? Samantha affirmait que quand Lily apparaissait, elle avait froid. »

À ces paroles, Annika constata qu’elle avait froid, la température de la pièce avait chuté de quelques degrés, malgré le feu rougeoyant dans l’âtre de la cheminée. La jeune brune tenta de regarder autour d’elle, mais elle n’arrivait pas à tourner la tête. Face à cette paralysie forcée, la terreur la saisit et des larmes commencèrent à inonder ses yeux.

« Non ne pleurez pas maintenant, je n’ai pas fini mon histoire.» Et sur ces mots dénués de toute compassion, Denise Grail continua son histoire...

Ma grand-mère m'a toujours dit : «si tu ne sais pas qu'elle est ta place, dessine ta propre case»
3e année RP

28 juin 2020, 10:45
 fanfic  Une obsession malsaine
L'arrivée chez sa tante


Excepté le malheureux incident de Clémentine Beauchamp, ma deuxième et troisième années se déroulèrent sans beaucoup de surprise. Mais, durant l’été, un événement majeur est survenu. La mort de mon père… Il est mort, comme il a vécu, pathétiquement, comme un moldu, une crise cardiaque a signifié la fin pour lui.

J’ai passé tout le mois de juillet, avec le corps de mon père enfermé dans cette maison, l’odeur était devenue irrespirable, ce n’est que vers la fin du mois, que le propriétaire de notre maison est venu réclamer le loyer.

Lorsque j’ai ouvert la porte, il a plissé le nez face à l’odeur, il a levé les yeux pour regarder à l’intérieur de la maison et a vu le corps déjà en décomposition à cause de la chaleur, sur son fauteuil, là où il était mort. Il m’a lancé un regard étrange, entre le choc et l’accusation, puis il a appelé l’ambulance.

Les services sociaux moldus sont venus me chercher, mais rapidement une dame du ministère est apparue et m’a emmené, sans aucune résistance ou question de leur part. C’est ainsi que je fus placé chez la soeur de mon père, dont je découvrais l’existence.

Amélia Grail, c’était son nom. C’était une femme… inquiétante...sordide...l’image de la sorcière que se faisait les Moldus. Elle était laide, je n’ai pas d’autres mots pour la décrire. Édenté, il lui restait deux dents jaunies, son sourire n’était jamais chaleureux. Sa peau était pâle, car elle sortait très rarement de chez elle. Elle possédait de longs doigts blancs, disproportionnés, par rapport à la taille de sa main, sans doute le fruit de l’une de ses nombreuses expériences magiques. Son visage émacié, se terminait par un menton pointu, lui donnant un air sévère. Et enfin, ses yeux était d’un rouge sombre, comme le sang…

Elle me terrorisait, elle ne parlait pas souvent, elle me fixait du regard. Mais, elle me nourrissait, me donna une chambre et rétrécit ses vêtements pour qu’ils soient à ma taille.

Mais, elle me terrorisait toujours. La nuit, elle venait dans ma chambre. Elle ne faisait rien, elle me regardait juste, je n’osais pas me retourner pour la regarder, je priai seulement pour qu’elle parte. Ce qu’elle faisait au bout de quelques minutes, mais, elle répétait ce manège chaque nuit…

Le jour, elle disparaissait, je ne savais jamais vraiment où elle était, mais, elle était là. Elle était toujours là. Par une chaude journée d’août, j’ai décidé de me promener dans la maison, qui n’était pas bien grande, elle possédait 2 étages, dont un grenier, auquel on pouvait accéder par une trappe dans le plafond. Il suffisait de tirer sur un fil et les escaliers menant au grenier se déroulaient.

Ce jour-là, ma curiosité fut piquée au vif, quand je découvris une tache noire s’étalant telle une tache d’huile sur le plafond, pile à l’endroit où se trouvait la trappe pour accéder au grenier. J’ai donc tiré sur la ficelle, m’attendant sans doute à voir un corps débouler des escaliers, mais, il n’y avait rien, seulement une odeur terrible. Je devais voir ce qu’il y avait là-haut, j’en avais besoin… je suis donc montée et l’odeur se faisait de plus en plus forte, j’ai passé la tête dans le grenier, et la pièce était plongée dans le noir. Tâtonnant de la main, j’ai touché un liquide poisseux, poussant une exclamation de dégoût, j’ai regardé ma main, et c’était du sang.

Un râle d’agonie se fit entendre, mais je ne pouvais distinguer si c’était une créature ou un humain. Alors, je suis descendue, aussitôt que j’ai posé le pied à terre, la trappe du grenier se referma. Et je sursautai, quand je découvris ma tante qui se tenait devant moi, une expression illisible sur le visage. D’un geste vif, elle prit ma main maculée de sang, et la lécha, laissant une longue traînée de bave derrière elle. Elle réfléchit et d’un air satisfait me dit :

« Il est prêt. Si tu t’ennuies, va lire des livres dans la bibliothèque. » en m’indiquant du doigt, la porte de la bibliothèque. C’était la deuxième fois, qu’elle m’adressait la parole, depuis qu’on m’avait laissé sur le pas de sa porte.

La bibliothèque de ma tante, ne correspondait pas vraiment à une élève de 13 ans, qui s’apprête à entrer en quatrième année. Elle possédait de gros volumes, sans doute, plus vieux qu’elle, dont la plupart étaient écrit dans une langue que je ne comprenais pas : latin, grec, runes, arabes, chinois, et j’en passe. Les quelques livres en anglais que je pouvais lire, possédaient des titres peu reluisants :

« La marche des morts »

« Le voile entre la vie et la mort »

« Que faire avec un cadavre ? »

« Éviter la mort : l’illusion de l’immortalité »

« Devenir maître de la mort : les trois reliques »


Et j’en passe. Elle en possédait beaucoup. Le premier roman que j’ai lu était Le voile entre la vie et la mort de Mathilda Démétarius. Il m’avait intriguée, car la première phrase était : « Si tu n’es pas prêt à découvrir la vérité, ferme ce livre. » Il ne fut pas aussi terrible que ça, sans doute parce que je ne comprenais pas les symboles, ou les différentes formules latines….

« Votre plume n’écrit plus ce que je dis. » Constata Denise Grail d’une voix glaciale, la température sembla descendre de quelques degrés et Annika frissonna.

« Il faut relancer le sortilège...mais... j’ai si froid….» dit-elle d’une voix tremblante.

Un rictus déforma les lèvres de Denise, qui fixa de ses yeux noirs rougeoyants la jeune journaliste, qui semblait tellement pathétique sur sa chaise, tremblante, le visage pâle, les yeux remplis de peur. Une grimace de dégoût apparut sur le visage de Denise qui cracha à terre :


« Trouvez le moyen d’écrire ce que je dis. »

La lèvre tremblante, Annika prit sa plume et commença à écrire. Semblant satisfaite, Denise continua son histoire...

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3e année RP

05 juil. 2020, 17:50
 fanfic  Une obsession malsaine
La découverte du Ouija


C’est avec cette nouvelle attirance pour la mort que je débutai ma quatrième année. Depuis, la mort de Clémentine Beauchamp, je dois avouer que personne n’a tenté de me chercher des noises, donc je restais seule, Samantha me parlant parfois, quand elle en avait le temps. Heureusement que j’avais emprunté à ma tante quelques livres, pour me tenir compagnie. C’est ainsi, que je découvris le ouija, cette planche de bois, à l’aspect inoffensif, permettant de rentrer en contact avec les esprits qui ont peuplé ce monde, et continuent, parfois, de le peupler.

Une toute nouvelle obsession naissait, je voulais parler à ma mère, à mon père, pour leur dire tout ce que j’avais sur le coeur et que j’ai tu de leurs vivants. Je voulais appeler ma Lily qui n’était pas venue me voir depuis deux longues années. Je ne voulais plus être seule, j’avais besoin de sa présence à mes côtés. Et surtout, je voulais, non j’avais besoin, de ce ouija.

Je pris mon courage à deux mains, et livrai dans une lettre, mon envie de posséder quelque chose pour la première fois de ma vie, à ma tante. Je ne reçus pas de réponses, durant deux longs mois, je pensais sincèrement que le hibou de l’école s’était perdu…

Mais, je continuais à dévorer tous les ouvrages qui mentionnaient le ouija. Bientôt, je dus me rendre à l’évidence, que le reste des ouvrages, se trouvait dans la réserve dont l’entrée était jalousement gardée par le bibliothécaire. Je ne pouvais y accéder par aucun moyen, sans éveiller les soupçons et sans avoir de problèmes. Ainsi, je rongeais mon frein, mais, ma patience n’a jamais été étendue.

Ce fut le 25 décembre, au matin, mangeant dans la grande salle vidée de la plupart de ses élèves. Qu’un corbeau atterrit devant mon assiette de porridge, à sa patte, était attachée, un petit paquet en papier kraft brun, avec une petite étiquette blanche où était écrit : « Denise Grail».

C’était la première fois de ma vie, que je recevais un cadeau, jamais, personne ne m’avait jugé assez importante pour m’en donner un. C’est avec avidité que je détachai le paquet et l’ouvrit et quelle ne fut ma joie de découvrir une boîte en acajou brillante, où étaient incrustés en lettrage d’or : Ouija. Un petit mot accompagnant la boîte, m’indiqua que ce cadeau provenait de ma tante.

Je ne pus encore m’en servir, car je n’avais pas toutes les explications. Ainsi, je dus attendre l’été, pour pouvoir fouiner dans la bibliothèque de ma tante. Mais, chaque soir, je ne pouvais m’empêcher de caresser la boîte et de la garder jalousement matin et soir.

Denise fit une pause dans son récit, se leva et attisa le feu dans la cheminée. Elle retourna s’asseoir et dévisagea Annika :

« Vous n’avez pas fini vos sandwichs ?

- Je n’ai pas très faim pour le moment. Pouvez-vous ajouter plus de bois dans la cheminée, s’il vous plaît ? » Demanda Annika d’une voix ferme. Elle avait décidé de se comporter le plus normalement possible, afin d’échapper rapidement à cette situation étrange qui menaçait à tout moment de finir mal pour elle….

« Non, cela déplaît Lily. » Répondit Denise, en fixant un point au-dessus de l’épaule d’Annika. Cette dernière n’osa pas se retourner, par peur de découvrir cette ombre noire aux yeux rouges.

Denise but une gorgée de thé et continua son récit….

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