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31 mars 2014, 18:39
 FanFic  Le miroir ne reflète que ton opposé
« RISÉD ELRUE OCNOTEDSI AMEGA SIV NOTSAP ERT NOMEN EJ »


~ Chapitre 1 ~



      Un léger courant d'air venait chatoyer avec les douces vapeurs presque automnales de chaleur de fin d'été. Un silence de plomb avait disputé la place à l'effervescence inqualifiable dont seuls les élèves de Poudlard étaient responsables. Au loin, une horloge résonnait du plus profond de son âme pour signifier qu'un nouveau jour venait de naître, laissant dans la pénombre toutes les péripéties de la veille. Quelques rayons de lumière provenant de la pleine lune venaient morceler l'obscurité d'une pièce dont l'emplacement exacte n'était connue de personne, sinon d'Albus Dumbledore. Pourtant à cette heure aussi tardive qu'inappropriée, un petit garçon aux cheveux bruns et aux lunettes rondes était assis en petit indien devant un miroir, qui semblait régner sur toute la pièce. Calme à l'extérieur mais en proie à des tergiversations profondes, il semblait poser son regard sur chaque détail du miroir, aussi bien de son inscription qui figurait sur le pourtour de ce dernier que sur les aspérités présentes sur le verre délicat mais néanmoins robuste. Une certaine complicité aurait même pu trouver le jour si à cet instant-là, le jeune adolescent n'avait pas brisé le contact visuel. Abaissant sa tête pour la poser sur ses mains, les coudes reposés sur les genoux, il semblait réfléchir à ce qu'il contemplait : sa propre image.

      Néanmoins, n'importe quel sorcier s'étant un tant soit peu intéressé par les cours d'histoire de la magie, aurait pu reconnaître en cet objet le très connu et dénommé : Miroir du Rised. Un simple coup d’œil jeté, le désir le plus profond assaillait le sorcier quelque peu curieux. Certains auraient pu alors se voir accompagné de la femme ou de l'homme de leur vie, qu'ils chérissaient sans que l'autre ne le sache, d'autres se voyaient bravant tous les dangers, tel un auror en faction ou encore d'autres regrettaient et pleuraient la mort de parents qu'ils pouvaient saisir à la taille. Derrière cet altruisme se cachait en réalité une propension à la folie et à la tristesse. Une chose n'est jamais toute blanche ou toute noire, le manichéisme n'a rien à voir dans cette histoire. Cette folie douce et amère à la fois pouvait plonger n'importe quelle personne saine d'esprit dans les limbes d'un labyrinthe sans aucune sortie. Une vision floue des limites entre réalité et désir s'en voyait altérer et bientôt le sorcier ne vivrait que pour ce miroir, celui des désirs.

      Le petit garçon, à la cicatrice cachée par quelques mèches de cheveux, adorait contempler le reflet du miroir, sa mère resplendissait la beauté et l'amour maternelle tandis que son père respirait le sérieux et la confiance. Entre ces deux personnes se trouvait un garçon, joyeux et fier, entouré de toute l'affection et même tout l'amour que pouvaient lui procurer ses parents. Cette scène n'existait pas ou plutôt n'existait que par l'intermédiaire de ce miroir, plongeant le petit homme dans un profond chagrin. Et puis, bien loin de rompre cette habitude, il resta ainsi assis pendant de longues minutes jusqu'à ce que quelques pas précipités se firent entendre au loin. Quelqu'un venait, quelqu'un venait... Harry, Harry, HARRRYYYYY....


      - Harry, combien de fois devrais-je t'appeler pour que tu te réveilles enfin. Tu m'avais dit de te réveiller dès que tu commencerais à faire des cauchemars... s'exclamait un petit rouquin aux tâches de rousseur.

      Le rêve était terminé, aussi doux et amer que lui avait laissé ce goût en bouche. Cette sensation métallique qui vient se poser sur chacune des papilles de langue, ce filet de sang annonçant qu'une nuit difficile et agitée pour le jeune Gryffondor. Toutefois, le petit Harry décida de garder en mémoire ce rêve, qui le rapprochait en quelque sorte de ses parents défunts. Se pouvait il que ce miroir existe réellement ? Avait il une chance de le retrouver à Poudlard ? Une seule personne pouvait le lui répondre, même si les questions viendraient certainement débattre avec les réponses attendues de la part d'Harry. Il fallait absolument qu'il descende en salle commune, où il la trouverait obligatoirement devant le feu de cheminée, en pleine lecture d'un livre de cours de cinquième année.

      Dévalant les escaliers quatre par quatre, faisant du petit garçon un espèce de bossu aux longues jambes, il ne fut pas surpris de constater la présence d'une rouquine devant l'âtre de la cheminée. À croire qu'elle y dormait même. Les cheveux légèrement ondulés, la petite fille répondait au prénom d'Hermione, un prénom original mais au lourd passé mythologique. S'approchant d'elle à pas feutrés, malgré son impatience croissante, il lui tapota l'épaule avec une très légère pression, aucun risque de l'effrayer. Avec un sourire communicatif, elle répondit alors :


      - Tout va bien, Harry ? C'est bien la première fois que tu te lèves à une heure aussi matinale ?

       Derrière cette phrase pour la moins anodine se cachait une réelle inquiétude de la petite première année. En effet, elle avait eu vent des cauchemars à répétition du garçon mais ne s'était jamais autorisé de lui poser une quelconque question. Elle savait que tout arriverait au moment opportun et ne forcerait pas le destin. D'autant plus que les deux comparses ne se connaissaient que depuis très peu de temps et les relations n'avaient pas encore évolué vers une amitié fidèle et sincère. Harry fit mine que tout allait parfaitement bien, comme à son habitude. Puis se frottant la cicatrice, il lui demanda :

       – Connais tu un miroir qui montrerait à qui le regarde un souhait ?

      L'expression d'étonnement qui figurait à présent sur le visage rond de la petite fille était due à plusieurs surprises : 1- Comment connaissait il ce miroir ? 2- Pourquoi lui demandait-il ceci ? 3-Comment pouvait il débiter une telle phrase à une telle rapidité sans prendre la moindre bouffée d'oxygène ? Rassemblant ses pensées comme ses affaires, elle s'exclama à la hâte :

      - Harry, il faut vraiment que tu te cultives pour de bon. Rendez vous à la bibliothèque dans deux heures.

Sur ce, la petite demoiselle se tourna vers l'escalier menant à son dortoir et disparut, laissant le petit Harry, vexé et à la fois impatient de connaître tout ce qu'Hermione pourrait lui enseigner. Bientôt il découvrirait les mystères du fameux miroir.
Dernière modification par Ancien sorcier le 25 août 2014, 14:11, modifié 3 fois.

16 avr. 2014, 16:52
 FanFic  Le miroir ne reflète que ton opposé
~ Chapitre 2 ~





       Il n'était ni 8h59, ni 9h01 mais neuf heures tapantes. Deux heures s'étaient écoulées entre la proposition de la jeune Hermione Granger et du petit brun aux lunettes rondes. Ce dernier attendait d'ailleurs devant la porte de la bibliothèque, avec une impatience bien mal dissimulée. Ne pouvant se calmer, il se triturait les manches de sa cape de sorcier et faisait les cent pas. Dans ce couloir, un léger appel d'air se faisait sentir, rabaissant très certainement la température ambiante à quelques degrés en deçà de sa température habituelle. Très peu de tableaux habillaient les murs, pour ne dire aucun même, la lumière filtrait par des fenêtres espacées régulièrement mais dont la propreté laissait clairement à désirer. Pour autant et malgré cette atmosphère pesante, le Gryffondor ne se sentait pas l'âme d'abandonner sa quête de savoirs. Surtout qu'Hermione devait arriver d'un moment à l'autre : elle n'était jamais en retard, ça n'était pas dans ses habitudes, pour peu qu'il les connaisse. Il était à noter que bien qu'appartenant à la maison, ils n'avaient partagé que très peu de moments. Et puis, c'en était bien normal vu que la rentrée avait eu lieu quelques jours auparavant. Autant précisé qu'ils n'avaient ainsi dîné qu'une seule fois, après la cérémonie de répartition des premières années et avaient assisté à quelques cours ensemble. Il n'en fallut pas plus pour comprendre qu'Hermione était ce genre de personnes qu'on appelait "des puits de connaissance sans fond". Alors qu'ils avaient le même âge, elle disposait de connaissances dont seuls des septièmes années pouvaient faire preuve. D'ailleurs, le petit garçon s'était demandé si elle n'avait pas lu tous les manuels nécessaires pour passer les ASPICs.

       Bref, il fut rapidement tiré de ses pensées aux pas précipités d'une rouquine. Les cheveux en bataille et des tâches de rousseur parsemant l'intégralité de son visage, Hermione se dépêchait pour arriver à l'heure à son rendez vous. Arrivée à sa hauteur, les mains posées sur les hanches, elle le salua et l'invita à rentrer dans la bibliothèque avant qu'il ne se pétrifie sur place. Charmante approche, n'est il pas ? Suivant la jeune première année qui semblait, soit dit en passant, connaître comme sa poche la bibliothèque, Harry ne se sentait clairement pas dans son élément. Sans compter qu'il avait l'impression que tout le monde le scrutait, que tout bruit était amplifié par le silence ambiant, il était pour ainsi dire mal à l'aise. Pourvu qu'Hermione lui trouve ce qu'ils cherchaient...

       Le dernier rayon de la bibliothèque de Poudlard rassemblait tous les livres qui ne disposaient pas d'un rayon propre, autrement dit le fourre-tout se trouvait à cet endroit. Une petite confidence glissée par Hermione : c'était dans ce rayon qu'on trouvait le plus de connaissances improbables. Quelques regards par ci, par là, la petite rouquine usa de sa baguette pour faire descendre quelques ouvrages. Un Wingardium Leviosa parfaitement exécuté..normal pour une sorcière de onze ans qui n'avait pas encore eu cours de sortilèges. Harry se dépara de sa bouche bée, qui lui conférait un air crétin, et attrapa au vol les quelques ouvrages. Observant une table en bout de rayon, Hermione lui intima l'ordre de s'y installer pour contempler leurs trouvailles. Ce fut la petite fille qui décida de parcourir les premiers ouvrages. À peine quelques pages tournées qu'elle chuchota à l'intention de son camarade :


       "Le miroir du Risèd, dénommé de cette façon du fait de l'inscription qui figure sur son pourtour, est un miroir magique qui montre à celui qui l'observe son désir le plus fort."

       C'était exactement ce qu'Harry cherchait à savoir, ce que conférait ce miroir à celui qui croisait son reflet. Alors ce n'était que pure chimère d'avoir vu dans le reflet de ce miroir, ses parents heureux et aimants, à ses côtés. Même s'il se doutait bien qu'ils étaient morts, il avait cru possible de pouvoir créer un lien avec ses défunts parents. Pouvoir les contempler comme cela n'avait qu'un temps, il en voulait plus mais comment en avoir plus alors qu'ils étaient décédés depuis une décennie. Avec cette triste réalité, une larme ne pouvait que s'échapper de son œil droit, jusqu'à rouler sur sa joue rebondie et finir par s'écraser aussi brutalement qu'une larme se pouvait, sur le sol moquetté. Il fut convaincu qu'Hermione avait assisté à cette scène mais sa bonne éducation ou sa discrétion peut être fit qu'elle ne releva pas l'instant et continua ses recherches, qui finalement furent peu nécessaires. Harry avait sa réponse.

       "Harry, veux tu que je t'aide pour autre chose ? avait elle demandé avec l'intention de bien faire. "

       Le petit Potter se tourna vers elle et sans prononcer un seul mot, la scruta de ses yeux verdâtres, la gratifiant de son aide et tourna les talons. N'y voyez aucune impolitesse, seulement, une nouvelle claque venait d'achever le petit garçon. Et il n'était que dix heures. Il marcha aussi vite que possible dans cette bibliothèque, qui progressivement, lui donnait le cafard. Il y reviendrait plus tard, à un autre moment. Et presque secrètement, il se promit qu'il y retournerait avec Hermione. Cette jeune fille, qui avait l'air tellement intello sur les bords, paraissait bien plus amicale qu'il ne l'avait cru. Il présageait qu'une amitié pouvait se créer entre eux. Seul l'avenir le lui avouerait la vérité.

       Vagabondant dans les couloirs sans but précis, il croisa pléthore d'élèves qu'il ne prit pas la peine de saluer. Mais sa balade mélancolique fut interrompue par une silhouette qui s'était mise en travers de son chemin. Bien que maigre et petite, la femme qui se trouvait en face de lui, forçait le respect. Ses petites lunettes posées délicatement sur le bout de son nez, ses cheveux tirés pour former un chignon parfait, sa cape de sorcière parfaitement saillante, qui semblait être faite sur mesure étaient autant d'indices sur l'identité de cette femme.


       "-Monsieur Potter, avez vous un souci ? demanda-t-elle avec un ton si grave qu'Harry s'en trouva presque revigoré.
       - Aucun, Madame McGonagall, soyez en sûre, avait il répondu.
       - Circulez alors.."

       Néanmoins, Minerva McGonagall était loin d'être naïve et pressentait une profonde tristesse de la part du protégé du directeur de Poudlard. Cet enfant avait vécu tellement de souffrances qu'elle s'était promis qu'il n'en revive d'autres mais comment pouvait elle l'aider s'il refusait de lui parler. Ni une, ni deux, elle mit fin aux tâches qui lui incombaient et marcha d'un pas déterminé vers le bureau de son supérieur et ami.

       Pendant ce temps-là, Harry préféra se poser au soleil, assis contre un arbre, non loin du lac. Il serait tranquille ici... enfin, c'est ce qu'il pensait.
Dernière modification par Ancien sorcier le 25 août 2014, 14:14, modifié 1 fois.

22 avr. 2014, 19:29
 FanFic  Le miroir ne reflète que ton opposé
~ Chapitre 3 ~





      Albus Perceval Wulfric Brian Dumbledore - un des sorciers les plus puissants de tous les temps, directeur de Poudlard, autrefois professeur de métamorphose - avait beau brillé d'une réputation à en faire pâlir l'un de ses anciens disciples, celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, il n'en restait pas moins un homme, simple aux valeurs profondément écrites à l'encre de ce sang dans ses veines. Doté d'une capacité psychique qui lui permettait de lancer les sorts réclamant le plus de puissance, ce qui devait être en quelque sorte le pilier de la crainte qui s'immisçait au sein de Lord Voldemort quand on prononçait son nom, Albus était fréquemment entouré d'une ribambelle de sorciers tout aussi connus. Néanmoins, une sorcière avait su toujours être à ses côtés et ce quelques soient les épreuves qu'il avait dû traverser. Amie mais aussi confidente, une partie du cœur de l'homme qui se vieillissait à vue d'oeil était attribuée à Minerva McGonagall. Comment en serait ce autrement entre les deux si bons amis ?

      Aujourd'hui, Minerva parcourait les quelques mètres qui la séparait du bureau de son ami mais néanmoins supérieur hiérarchique, d'un pas rapide et décidé. Elle devait au plus vite lui faire part de ses inquiétudes, risquant de prendre de longues minutes voire quelques heures. Mais ce devait être réglé au plus vite, sans quoi la santé d'un élève serait certainement mise à mal. Devant la gorgone qui délivrait le laisser-passer à n'importe quelle personne ayant en sa possession le mot de passe, Minerva souriait à pleines dents de "l'originalité" sans conteste de son vieil ami. Sa gourmandise lui jouerait des tours. Un mois auparavant, Chocogrenouilles pimentées était son mot de passe, puis ce fut Tarte au citron au goût de cochon. Bref des mots de passe au goût acidulé pour un homme qui ne s'en sustentait pas tant que ça ! En proie à la réflexion, elle préférait deviner les mots de passe de son ami plutôt que de se référer aux courriers officiels qu'elle recevait de sa part. Et elle tenta : Plume en sucre pêchée. La gorgone pivota d'un quart de tour pour laisser place à un escalier en colimaçon, aux pierres durement ménagées. Certainement constituées de calcaire, chaque pas avait érodé une partie de chaque marche, ce qui donnait l'impression d'une ligne curviligne comme nez de marche.

      La façon svelte qu'elle eut de grimper les dernières marches qui menait au bureau du directeur de Poudlard trahissait sa capacité d'animagus. L'animagie était une forme de liberté mais en même temps d'esclavage. À certains niveaux, la part animale ressurgissait, rendant floue la limite entre l'homme et l'animal. Néanmoins, avec ses connaissances en Métamorphose, elle arrivait à faire la part des choses. En y songeant, depuis bien longtemps, elle n'avait pas été dégourdir ses jambes ou plutôt devrions nous dire ses pattes à l'orée du bois ou encore près du lac. Mais tout autre chose vint à attirer son attention, un air de musique valsait avec l'air ambiant derrière la porte du bureau. Albus devait être d'humeur joyeuse aujourd'hui. Toquant deux petits coups sur la porte en bois massif, elle n'attendit pas moins d'un dizième de secondes pour que la porte s'ouvre sur Albus, un grand sourire aux lèvres qui lui tordait son visage. Un simple signe de tête fut nécessaire pour qu'ils se saluent et bien vite, l'atmosphère joviale qui régnait dans la pièce s'assombrit. Si Minerva s'était donné la peine d'arriver à l'improviste dans son bureau, c'est que la situation en était grave.


      " Albus, nous devons parler.
      - Assieds toi d'abord. Veux tu une tasse de thé ?
      - Pas aujourd'hui. Il faut absolument que nous parlons d'Harry. D'Harry Potter !"

      C'en fut assez pour que le vieux sage relâche l'emprise de la théière, qu'il déposa délicatement sur le rebord du plateau, qu'il s'asseye derrière son bureau, en face de sa vieille amie et qu'il lui attribue toute l'attention que la situation requérait. Une barre juste au dessus des sourcils du vieil homme trahit son inquiétude. À dire vrai, depuis la rentrée, il n'avait eu aucun écho sur l'adaptation à Poudlard du petit garçon. Rien, absolument rien. Pas même une remarque de l'un de ses professeurs. Ce qui l'avait fortement étonné. Pour la pré-rentrée, il n'avait pourtant pas omis de mentionner la venue du petit et encore moins le lien d'affection qui les reliait mais personne n'avait pipé mot.

      " Que se passe-t-il Minerva ?
      - Tu sais que je ne suis pas du genre à me soucier de quelque chose de banal mais j'ai préféré venir te voir.
      - Tu as bien fait. Ton instinct ne nous a jamais berné.
      - Harry ne va pas bien. Je l'ai croisé dans les couloirs, il avait l'air totalement préoccupé, sans parler des cernes immenses qui logent sous ces yeux."


      Le sourcil gauche de Dumbledore s'arqua, ses prunelles bleutées reflétèrent davantage d'inquiétude qu'il ne l'aurait pensé. Réajustant ses lunettes au bout de son nez, il réfléchit pendant l'instant de quelques secondes. Minerva ne parlait plus et scrutait son vieil ami en attente d'une réponse, d'un ordre ou d'un conseil. Après tout, elle était sa directrice de maison, autrement dit une des professeurs qui était la plus à même de l'aider et de l'épauler.

      " Sais tu s'il s'est entouré d'amis ?
      - Je crois qu'il partage quelques moments avec Ronald Weasley et aussi une autre jeune fille..
      - Hermione Granger, n'est il pas ?"

      Un sourire complice vint à s'afficher sur le visage des deux protagonistes. Ils se comprenaient, plus besoin de parler entre les deux. Le jeune Potter n'avait certainement pas le don d'être entouré par pléthore d'amis, dont la valeur devait frôler le zéro, mais il savait sur qui compter...
Puis Dumbledore, ayant échafaudé déjà un plan dans son esprit le partagea avec Minerva. Si un curieux passait par ici, il n'aurait pu entendre que ces derniers mots :


      "Fais en sorte, Minerva, qu'il s'intègre ! "

      Mais que sous-entendait il par là ?

25 août 2014, 15:33
 FanFic  Le miroir ne reflète que ton opposé
~ Chapitre 4 ~





      Un petit rouquin, aux cheveux mal coiffés, aux nombreuses tâches de rousseur et au regard vide comme pourrait l'être celui d'un crapaud, venait de planter ses coudes bien trop pointus dans le lit moelleux de son voisin, qui n'était autre que Harry. Sentant un léger sous-bassement du côté du duvet, l'adolescent à demi-somnolent saisit qu'une nouvelle fois son rêve de bonheur s'était transformé en cauchemar insoutenable, aussi bien pour sa propre "santé" que pour le sommeil délicat de ses voisins de lits. Ses yeux roulaient derrière les paupières encore lourdes et endolories par une nuit bien trop courte, sa langue avait quelque mal à trouver sa place dans une si petite cavité et un affreux mal de tête se manifestait déjà. Il était l'heure de se réveiller. Un œil, puis le second fut découvert tranquillement : une lumière faiblarde mais pourtant bien présente venait de s'introduire dans la belle chambre. Quelle heure pouvait il bien être ? Six heures du matin ou peut être bien sept. Quelle que fut la réponse, il était bien trop de se lever pour le petit brun, surtout lorsqu'aucun sorcier de son âge n'a de cours de dispensé. Un brin moribond, il se dégagea de sa chaude couverture d'un revers de la main, plongea ses deux pieds dans ses pantoufles puis se dirigea vers la porte, qui le menait certainement à la salle de bains. Pendant ce temps, le jeune Ronald prit ses aises sur le lit de son nouvel ami et attendit, non sans impatience, ce dernier. Attrapant la dernière édition de la gazette du sorcier, il lut attentivement son horoscope.

      
- GOBELIN (19 février – 20 mars) :
Avec la passion qui vous anime, comment pouvez vous rester immobile ? Sortez avec des amis et profitez de ce moment pour leur montrer vos activités. Il est certain que vous en impressionnerez plus d'un ou d'une.


      Avec la ferme conviction d'exaucer ce que son propre horoscope lui a révélé, le petit roux ne pouvait s'empêcher de triturer le bout de ses chaussettes. Il fallait absolument qu'Harry se dépêche s'ils voulaient assister à l'entraînement. Se mordant inconsciemment la lèvre supérieure, le dernier garçon de la famille Weasley ne parvenait plus à dissimuler son excitation et encore moins son empressement croissant. Une sorte d'horloge interne ne cessait de cliqueter dès qu'une seconde imaginaire venait de s'égrainer. Dans quelques dizaines de minutes, un premier coup de sifflet se disperserait dans l'air englobant le stade de quidditch. Ils ne devaient en aucun cas manquer cet évènement : son tout premier entraînement de quidditch de l'équipe de Gryffondor en tant que spectateur, alors que deux de ses frères y jouaient. Ah les Weasley, une famille de grands joueurs, ne pouvait que siffler entre ses dents le petit Ronald, qui n'attendait qu'une chose : pouvoir un jour intégrer l'équipe et qui sait ? Peut être devenir leur capitaine. En plein rêve d'avenir, ce fut cet instant que choisit son nouvel ami pour revenir de la salle de bain, tout frais et tout pimpant. À présent réveillé, il chuchota à l'intention de Ronald :


       "- On va petit déjeûner avant ?

       - Oui, j'ai une faim de loup !, avait il répondu avec un sourire presque carnassier découvrant sa belle dentition."

      Tous deux côte à côté, ils s'extirpèrent de leur dortoir avec la plus grande discrétion pour rejoindre quelques uns de leurs camarades, tout aussi lève-tôt, dont les cœurs battaient à l'unisson. Tous n'avaient qu'une seule envie : observer de leur propre yeux le premier entraînement de l'année de l'équipe de leur maison. Harry venait tout juste de découvrir le monde magique et le quidditch avait été une agréable découverte. Pour autant, il ne s'était guère penché sur les règles qui régissaient ce jeu. Il finirait bien par s'y intéresser avec un ami aussi friand de ce sport. Depuis maintenant une bonne semaine, le jeune garçon qui répondait au surnom de Ron s'était avéré le garde de fou parfait, dès que ses cauchemars se révélaient être bien trop insupportables, si ce n'est trop bruyants, et également devenu un ami proche, presque un confident pour ainsi dire. Après tout, il n'y avait pas une seule âme sorcière qui vive qui ne connaissait pas la vie tourmentée des Potter alors lorsqu'Harry avait rencontré Ron qui lui avait simplement demandé si sa cicatrice le dérangeait parfois, il avait esquissé une petite grimace en signe d'une douleur feinte. Un fou-rire s'était alors emparé des deux garçons.

      Après un petit déjeûner vite englouti de la part de la petite ribambelle de gryffondor, la belle troupe se retira vers le stade de quidditch, où une première effervescence régnait. Un vent frais chatoyait les visages des enfants, la lueur du jour embrasait désormais le ciel et bientôt un beau soleil automnale s'érigerait sur le parc. Ron ne pouvait plus tenir en place et parcourut les derniers mètres à une allure effrayante. S'il avait eu un hippogriffe à ses trousses, il n'aurait pu faire mieux. Harry, avec quelques uns de ses camarades arriva quelques secondes plus tard.

      Suite à nos matchs de l'année dernière, il est évident que nous devons travailler le jeu d'équipe qui manque cruellement de cohésion. Il n'y a qu'à se souvenir du piètre score dont nous ne pouvons pas nous vanter contre l'équipe des Poufsouffle. Donc maintenant, le but du jeu sera le suivant : vous aurez un parcours d'entraînement que vous devrez faire à deux, oui à deux. Chacun sue un balai relié par une cordelette magique qui se rompra en cas de souci majeur. Est-ce bien clair, avait demandé une voix impassible et distincte.

      Un simple coup de coude et un air interrogateur à l'intention de Ron et un murmure vint à sortir de la bouche de ce dernier pour atterrir dans l'oreille d'Harry. Il s'agissait d'Olivier Dubois, gardien et capitaine de l'équipe de Quidditch de Gryffondor. Certains le considéraient comme le meilleur joueur de quidditch junior de tous les temps, d'autres préféraient mettre en avant ses qualités de manager, lui imposant une autorité et un flegme hors nature pour un adolescent de cet âge. D'ailleurs le garçon à la cicatrice ne s'empêchait de s'imaginer à sa place. Comment ferait il pour se faire respecter ? Il n'en avait aucune idée mais cet Olivier Dubois semblait être le parfait mentor pour un jour espérer arriver à son niveau. Au vu de l'atmosphère qui régnait sur le terrain, il fut rapidement décidé, sans grande discussion que le mieux pour ces supporters de Gryffondor était de s'installer tranquillement dans les gradins.

      L'exercice imposé par le capitaine fut salué par des prouesses incroyables de la part de ses joueurs, qui progressivement prenaient note de ce que voulait leur faire comprendre Olivier. Des cabrioles à en donner le tournis furent autant de sensations pour les supporters que pour les coéquipiers. Parfois la cordelette venait à se rompre, comme annoncé par le capitaine mais force était de constater qu'une bonne humeur entre les joueurs de l'équipe subsistait. L'entraînement dura tout au plus trois quarts d'heure, durant lesquels les efforts ne furent pas ménagés. Puis un match opposant deux équipes, composées de façon équitable de titulaires et de remplaçants, eut lieu. Ronald ne pouvait guère encourager l'une des deux équipes puisque les deux frangins avaient été séparés. Quant à Harry, il était attiré irrémédiablement par le poste d'attrapeur, où les deux joueurs paraissaient être comme en-dehors du match, à scruter l'apparition du vif d'or à un moment ou un autre. Ce devait être un poste agréable à jouer mais en concomitance avec une pression supplémentaire. La fin d'un match devait se jouer fréquemment entre les mains de l'attrapeur, enfin c'est ce qu'il pensait.

      Et puis sans qu'ils s'en aperçoivent, le match prit fin sur une parfaite égalité, démontrant l'égalité des forces chez les deux équipes. Après des encouragements et des félicitations sérieuses et minimalistes mais au moins existantes de la part du capitaine, plusieurs membres de l'équipe de quidditch prirent congé. Ron, suivi par Harry se précipita pour féliciter ses frères et commenter quelques uns de leurs mouvements... Il était complètement dingue de ce sport, ce garçon. À cet instant, le petit brun aux yeux verts émeraude partit loin, très loin de toute cette excitation du moment. Par on-ne-sait-quel-moyen, il se retrouva aux côtés de son ami aux multiples tâches de rousseur, en face du Miroir du Risèd. Les deux garçons contemplaient leur reflet mais bien vite, ils ne virent pas la même chose. Alors qu'Harry observait toujours la même scène, son confident se voyait affublé d'une tenue officielle de capitaine de quidditch d'une équipe prestigieuse, jouant à la ligue mondiale sénior. Quel prestige, aurait pu être soufflé par la bouche du garçon. Et puis comme c'était venu, Harry fut comme happé par un tourbillon sans fin et se retrouva toujours sur le terrain de quidditch, trois paires d'yeux braqués sur lui.


     "- Dis moi, Ron, t'es sûr que ton copain est sain d'esprit ? avait demandé Georges sur un ton moqueur
      - Bien dit, Georges, parce que là, le ptit môsieur à la cicatrice aurait bien besoin d'une Chocogrenouille.
      - Harry, t'es sûr que ça va ? s'était enquis Ron."

Et reprenant avec difficultés ses esprits, il hocha la tête en signe d'affirmation. Tout allait bien, parfaitement bien ! Enfin il faudrait bien, à un moment ou un autre, qu'il comprenne d'où viennent ses étranges absences ou rêves, qu'il pouvait presque qualifier de prémonitoires. Une seule personne avait peut être la discrétion et le temps pour lui répondre.