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28 sept. 2017, 08:06
Émotions et sensations font-ils bon ménage avec Quidditch ?
Mad sortit par la Grande Porte qui la séparait du Parc et sauta dans l'herbe verte d'où la rosée émanait encore. La jeune fille caressa les brins autour d'elle, sentant les gouttes d'eau fraîche lui pénétrait les pores de la peau. Elle sentit l'air doucement glacé de ce mois de septembre lui frigorifiait les chevilles, l'emprisonnant dans une douce tétanie. Elle plia les jambes légèrement, lui permettant de s'abaisser légèrement, presque jusqu'à s'asseoir, avant de se rappeler alors son but et se releva précipitamment, faisant voltiger des gouttes de rosée autour d'elle, s'apercevant par la même occasion que le revers de sa cape était humide. Elle essaya de l'essorer, en vain, la quantité d'eau contenue n'étant évidemment pas assez grande pour que ne serait-ce qu'une goutte de ce liquide ne s'en échappe. Elle marcha alors vers sa cible et plia chaque brin d'herbe, cassa chaque brindille qui se mettait en travers de son chemin. Elle accéléra son pas et arriva à proximité de l'endroit où elle voulait arriver. Le Terrain de Quidditch de Poudlard. Dans quelques jours, le premier match de la saison 5 allait se dérouler, et elle voulait fouler de ses pieds le terrain avant que les joueurs ne s'y élèvent.

La compétition lui déplaisait fortement, tant par le principe que par l'intérêt que lui portait les gens, tous confondus : s'affronter et s'opposer pour une vulgaire coupe ou un futile sentiment de fierté, c'était tout ce qu'il y avait de plus puérile à l'avis de la Deuxième Année. Cette fois-ci, le premier match départagerait les blaireaux contre les aiglons, alias les Frelons face aux Eclairs. En entendant ces quatre noms, à prime abord, on aurait pu pensé que Serdaigle était favori, et les rumeurs à Poudlard concernant l'équipe défaillante des Poufsouffle fusaient encore et encore, mais une donne n'avait pas été considérée : Ambre Baxrendhel était non seulement la batteuse de son équipe, mais aussi sa Capitaine désormais. Une légende aurait pu parler uniquement d'elle que Mad n'y aurait pas vraiment fait attention, ni à sa si fameuse batte d'ailleurs qui faisait jaser les gens. La popularité de cette fille l'avait plutôt repoussée, même si elle n'y était pour rien. Mais lorsqu'elle l'avait entrevue la première fois sur un balai, elle avait compris que cette rousse avait du charisme et du talent, ou tout du moins assez d'expérience pour que l'on puisse penser cela d'elle. La Gryffonne avait beaucoup de mal à glorifier quelqu'un ou à accepter que quelqu'un avait un don particulier ou encore excellait quelque part, mais là, c'était différent. Les gens l'écoutait, qu'elle parle de la pluie régnant en ce mois de septembre ou d'Arseni Stoyanov, et elle savait intercepter un cognard mieux que personne. Enfin, les paris ne cessaient d'être lancés et, comme à son habitude, la blondinette s'en foutait pas mal. Si les gens voulaient les faire, libre à eux, elle n'allait pas les en empêcher.

Elle cessa alors de penser à tout ce qui pouvait dégrader le moment qu'elle vivait et se concentra sur l'instant présent. Dans ses réflexions, elle n'avait pas remarqué qu'une brise s'était levée et avait tracé son chemin jusqu'à elle, laissant le froid envahir son corps. Son nombril et ses abdominaux commençaient eux aussi à être touchés par la glace qui n'atteignait pourtant pas son cœur, battant à tout rompre et elle s'étonna de la chaleur restée en elle. Elle ne savait pas vraiment pourquoi au sommet de son corps glacé se tenaient deux joues chaudes comme la braise, mais elle sentait que sa présence ici n'était pas du hasard. La jeune fille était pourtant venue de son plein gré, mais c'était comme si quelqu'un l'y avait guidé. Elle préféra se convaincre que la voix qui résonnait jusqu'à ses tempes était uniquement le fruit de son imagination, et rouvrit les yeux qu'elle avait fermé quelques instants auparavant afin de sentir chaque sensation que pouvait lui procurer les terminaisons nerveuses que contenait son corps et qu'irriguait son sang.

Le Quidditch. Sport connu de tout sorcier ayant pris connaissance du monde de la Magie. Quel était le rapport avec elle ? Probablement aucun. Elle connaissait à peine les règles, ayant voulu rejoindre les Griffes Ardentes -nom qu'elle trouvait d'ailleurs dénué de sens- au poste de gardien et que cela paraissait donc utile. Obligatoire aussi, mais la préfète ne faisait jamais les choses pour satisfaire les attentes ou exigences des autres, uniquement pour combler ses propres envies et besoins. Choisir un cercle servant de but, le défendre contre tous et que le souafle n'y pénètre pas ne serait-ce que d'une particule de cuir lui paraissait les motivations les plus matures que l'on puisse trouver dans ce sport. Il est vrai qu'elle trouvait que voler après une vulgaire balle minuscule -le viffet soit-il une balle respectable- à la manière du finisseur ou tenter de lancer une balle à travers un anneau de métal -le but soit-il un anneau tout ce qu'il y a de plus convenable- comme le faisait le poursuiveur était assez basique. Défendre ses coéquipiers à la façon du batteur ou aider au bon déroulement du jeu comme l'arbitre pouvait déjà être plus énonçable, mais cela était tout de même à la limite. Enfin, tout ceci ne restait qu'un bon vieux jeu de balles et l'opinion de Mad ne serait de toute façon pas prise en compte. Elle savoura le vent qui commençait à sérieusement se faire sentir et elle apprécia les longues minutes qui s'ensuivèrent. Le vent, le terrain, les nuages, la trace des joueurs anciens, l'herbe, les anneaux, tout ça ne formait qu'un pour se réunir en un mélange détonnant qui émerveillait la totalité des sens. Voilà ce que Mad aimait et ce qui l'avait amené ici.

Reducio
Ce Rpg n'est destiné à personne en particulier. Si personne ne veut poster à la suite, alors ce Rpg restera solo. Si quelqu'un veut le faire, qu'il le fasse. Nos personnages ne sont pas obligés de se parler, de se rencontrer, voire même de se voir. Je vous demande juste que votre post ait un lien plutôt direct avec le mien, ce qui me semble normal.

Comment te dire, ou te faire comprendre, que la Vie n'était qu'un simple Songe ? Un Mensonge, que la Vérité Ronge.
Rire à m'en déchirer les abdos. Brûler nos complexes et nos vieilles pulsions d'ados.
Absente jusqu'au 18 août

13 mars 2018, 03:11
Émotions et sensations font-ils bon ménage avec Quidditch ?
Un foutu placard à balai. Avec des balais volants ; la première fois que j'avais entendu ça, je me rappelais avoir explosé de rire, ça faisait tellement longtemps, des années. J’avançais ma main pour en prendre un, choisissant celui qui avait l’air le moins défoncé. Les balais fournis par l’école étaient d’une qualité à dégueuler ; lacérés de coups, éventrés de mains, déglingués de temps. Un balai entre le jaune triste et le marron fade se retrouva dans ma poigne. Le levant à hauteur de mon regard, je sentis mon visage se tordre. *Bon Dieu, j’vois rien*. Après quelques pas sur ma droite, je le levais à nouveau. *Mais bordel !*. Mon cou se craqua vers la porte de sortie, quelques très minces projections de lumière se trouvaient là, assez pour produire une lueur fantomatique, pas assez pour laisser les imperfections du balai atteindre mon regard.
Un grognement sourd gargarisa mon corps et je fis deux pas pour finir le troisième dans la porte ; mon coup l’ouvrit brutalement, l’envoyant frapper les gonds qui la soutenaient. Claquement. Mon pied déclencha une vive douleur dans mon crâne. *Porte de merde*. Ma Haine était si présente, elle ne me quittait jamais, pourtant, face à cette porte qui était en train de se refermer tranquillement, je me sentais ridicule. J’avais mis trop de force.

Tu t’fous d’ma gueule ?

Poussant sur mes pointes de pieds, je serrais le manche plus fermement et je l’enfonçais violemment dans l’espace séparant la porte du sol. Le raclement du balai contre la roche était une douce mélodie à mes oreilles, bien que trop courte. Le bout du manche calait la foutue porte, elle ne bougeait plus. *Bah voilà* siffla ma conscience avec fierté. Observant mon œuvre, et l’angle bizarre que faisait le balai pourri, je me rendais compte qu’il fallait que je m'en prenne un autre.


Celui-ci était de couleur jaune-moche, ça lui correspondait parfaitement. Le balai dans une main, un couteau dans l’autre, je sortais du placard à balai gigantesque.
Même si la différence de température entre l’intérieur et le terrain d’entrainement se ressentait, il ne faisait pas froid ; ma robe suffisait totalement. Je m’avançais sur le terrain, mais pas trop près du centre, au cas où il y aurait un Autre qui aurait la soudaine envie de me parler. L’herbe craquait sous mes pieds, signe que l’hiver gazouillait sa symphonie glacée ; c’était le début de son chant, bientôt il sera assourdissant. *Que !*. Mon regard se braqua vers un point inhabituel. *Merde...*. Ouais, j’avais raison, une blondasse à l’orée du terrain était quelque chose d'inhabituel ; ce n’était qu’une Autre sans importance. Je m’arrêtais et entrepris de me concentrer sur mon balai d'emprunt, depuis que je m’étais enfoncé une écharde dans la paume pendant un vol, je taillais chaque balai avant de l’utiliser. Choisissant un angle de quelques degrés au-dessus de l’horizontale avec le couteau, je donnai un coup sec sur une espèce de saillie. *Va t’faire foutre*. Tournant le balai entre mes doigts, j'en découvris une autre, celle-ci était plus dangereuse puisqu’elle était décollée. *T'foutre toi aussi* grinçais-je en donnant un violent coup. J’avais entaillé trop profondément le balai, un soupir d’exaspération créa une buée que j’eus envie de ravaler ; aucune partie de moi ne devait s’échapper. Ça m’énervait, je n’avais pas envie de me concentrer dès le matin, alors je jetais le couteau à terre et j’enfourchais le manche. Mon pied frappa le sol d’un geste vif, le balai décolla.
Je ne m’étais jamais habituée à cette douleur spéciale, ça me faisait toujours aussi mal d’avoir tout mon poids sur une partie aussi sensible, alors j’avançais ma poitrine vers l’avant pour essayer d’approcher mon ventre le plus possible du manche ; au moins pour répartir un tout petit peu mon poids.

Je faisais du sur-place, profitant de cette sensation de lévitation oubliée. *Han...*. La douleur était trop forte, je devais bouger. Poussant avec force vers l’avant, le manche vrilla pour pointer vers le bas, je pris un élan soudain qui me donna la vitesse nécessaire pour m’envoler ; tirant encore plus fort sur mes muscles pour remonter la pointe du manche, je m’élevais dans les airs.
Le vent claquant mes cheveux, brûlant mon visage subitement transi. *C’te froid !*. L’accumulation du vent et de l’altitude multipliait le ressenti de la froideur par dix, au moins.
Avec la vitesse, j’avais un peu moins mal, alors je fis un tour du terrain, laissant le froid me pénétrer pour essayer d’étouffer ma Haine ; au moins un peu. Je gardais les yeux presque fermés, plissés à l’extrême ; fonçant dans ce dédale d’air que je créais moi-même. « Froid… ». Un murmure dans ma liberté, une discordance jolie, presque dure. Je décidais de foncer là où je voulais être, là où j’aimais me poser, parfois. Au sommet d’une tribune.


Je flottais sur l'énorme poutre en bois. Maintenant, c’était un peu compliqué ; il fallait que je descende de mon balai et que j’atterrisse parfaitement sur la poutre couverte d’un lourd tissu rouge. Soufflant profondément, remarquant le filin de mon âme chanter avec l’air pour créer une vapeur blanchâtre, me concentrant sur le mouvement de dérobade du manche ; je pris une inspiration et comme toutes les fois précédentes, je réussis à atterrir sur le bois sans traverser le vide. Ça ne me chatouillait même plus l'intérieur de la poitrine. J’avais déjà réfléchi à la situation où je tomberais ; le balai était serré par l’étau de mes doigts, me remettre dessus pendant ma chute ne devais pas être compliqué.

Je m’assis sur le bois couvert du tissu trop froid. Tenant le balai pourri d’une main, le textile de l’autre, je laissais mon regard se balader sur le terrain. La blondasse était toujours là-bas ; je voyais que ses cheveux jaunes, un tout petit point moche. Préférant observer autre chose, je détournais les yeux.
Rien n’était forcément beau, rien ne se détachait, alors, je laissais mon regard s'enfuir, pendant que je m’éloignais loin là-bas, les fesses collées ; le plus loin possible de moi-même.

je suis Là ᚨ