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06 mars 2018, 19:28
Le balai qui bondissait  PV 
La petite Serpentard fixait la porte du bureau de leur professeur de Métamorphose depuis maintenant cinq bonnes minutes, sablier en main.
Pas question d'aller quémander quoi que ce soit auprès du professeur de Vol : il n'avait pas saisi l'appel à l'aide et avait même l'air de s'en moquer royalement. Líle serra ses poings en gonflant les joues. La correction de sa copie pour le premier et catastrophique cours de vol lui était encore très fraîche à l'esprit. Et, comme toutes les personnes fières, Líle avait la rancune tenace et le pardon difficile, contrairement à sa sœur aînée. 
Non, mais elle allait lui montrer que rien ne lui était impossible, et même pas surmonter le problème d'une façon ou d'une autre, foi d'Irlandaise ! Que les autres élèves se moquent d'elle, passe encore, car c'était un truc réservé aux enfants. 
Seulement voilà, si l'Augurey Déplumé comme on la surnommait désormais dans les couloirs était plantée comme un tuteur pour plant de tomates devant la porte du bureau de Métamorphose, c'était parce que demander de l'aide n'était pas dans la nature de la petite.
Pas. Du. Tout.
Demander un coup de main, ça signifiait ranger sa fierté sous le tapis et admettre qu'on n'avait pas les capacités de réussir par soi-même, et ce n'était pas une habitude de Líle que d'être dans l'impasse.
"T'as bien réussi à en parler à la Directrice ! se rappela-t-elle en elle-même pour se donner du courage. T'attends quoi ? C'est pas la mer à boire ! T'as l'autorisation pour le faire, t'as plus qu'à le faire. Sinon, tu seras vraiment un augurey déplumé !"
Elle releva le menton, fronça les sourcils d'un air de guerrière mythique prête à faire un carnage et bloqua sa respiration avant de lever le poing...
Et toquer fermement, mais sans brutalité de ses jointures sur la porte en bois qui était complètement innocente dans l'affaire.
"Madame la Professeure ? Vous êtes-là ? C'est Líle Nolan, première année chez les Serpentard. J'ai besoin de v..."
"Non, mais d'accord, t'as besoin d'aide, mais va pas le crier dans le couloir !" s'écria-t-elle dans son for intérieur.
"J'ai besoin de vous parler. Vous avez du temps ? Je peux entrer ?"
Elle attendit sagement la réponse, en priant très fort Merlin de ne pas se faire envoyer paître, comme les professeurs qui la connaissent trop bien à l'école primaire savaient le faire.
Elle avait tout un discours de prêt pour convaincre la Professeure de Métamorphose au besoin. Avec un peu de chance, mais beaucoup de travail, ça apporterait même des points à Serpentard, son... problème de balai. Le premier cours de Métamorphose lui avait donné des idées.

"Je t'ai déjà parlé du chaudron de Dagda ? Non ? T'es sûre ? Eh bien, voilà, un jour, y'a très longtemps..."

07 mars 2018, 14:42
Le balai qui bondissait  PV 
Les derniers jours avaient étés mouvementés chez Sara. La plupart des cours qu'elle assurait se passaient bien, son problème ne venait pas de là, mais d'Oliver. Ce dernier commençait à sortir ses petites dents, et il fallait dire que ce n'était pas la joie tous les jours. L'infirmière, Mme Lloyd, avait donné à la jeune maman quelques potions permettant de soulager les douleurs. Malheureusement pour elle, ça ne durait pas longtemps. Après quelques heures de tranquillité, Oliver revenait en hurlant et en pleurant toutes les larmes de son corps. Cela lui faisait mal au coeur de voir son fils souffrir ainsi, mais c'était ainsi que la vie se passait, Oliver ne pouvait pas y échapper.

Ayant quelques heures de libres devant elle, et étant donné qu'il était l'heure pour Oliver de faire la sieste, Sara laissa Mily vaquer à ses occupations pour qu'elle puisse un peu profiter de son enfant. Dans ses bras, la jeune femme le berçait tout en fredonnant une chanson que ses parents lui chantaient lorsqu'elle était enfant. Les effets furent presque immédiats, Ollie était fatigué et cela se voyait, ses petites mains frottaient ses yeux rouges et brillants. Il ne lui fallut que quelques minutes pour s'endormir profondément dans les bras de sa mère. Ayant quelques copies à corriger, Sara se hâta de déposer son enfant dans le lit à côté de son bureau, au moins, en cas de réveil, elle était à côté.

Elle pesta, lorsque quelqu'un frappa à la porte. Elle espérait que son garçon ne se réveille pas et que la personne derrière ne fasse pas trop de bruits en entrant. Après avoir entendu les paroles d'une certaine Líle Nolan, de Serpentard, Sara leva les yeux au ciel. Elle espérait que ce ne soit pas une élève venue simplement pour se plaindre d'une mauvaise note qu'elle avait eue. Il y en avait souvent, des élèves comme ça. Du moins, c'était ce qu'elle avait vu lorsqu'elle était étudiante. Sara, en tant que professeur, n'en avait pour le moment jamais fait les frais - elle était bien trop récente pour ça -, mais il était clair qu'elle ne voyait pas pour quelle autre raison cette jeune demoiselle pouvait se déplacer jusqu'à son bureau. Elle était bien trop jeune pour la formation Animagus !


« Vous pouvez entrez, dit-elle avec une voix aussi basse que possible, et en silence je vous prie. »

Sara fixait son fils au fur et à mesure que la porte grinçante de son bureau s'ouvrait. Oliver gigotait, mais ses yeux restaient toujours clos. En entrant dans la pièce, la petite Nolan remarquerait la détresse de son professeur, pourvu qu'elle ne parle pas trop fort et que cette entrevue se termine le plus rapidement possible.

« Vous pouvez vous asseoir, je vous écoute. »

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07 mars 2018, 16:24
Le balai qui bondissait  PV 
Líle entra donc sur la pointe des pieds et en tâchant de ne pas faire grincer la porte plus que forcé avec les vieilles portes au bois ayant travaillé. Elle avisa sitôt le berceau et le bébé, puis ses grands yeux gris notèrent les cernes sous les yeux du professeur de Métamorphose.
Pigé, pas besoin d'un dessin. Elle leva les mains en l'air en hochant la tête pour signifier à son professeur qu'elle avait compris l'urgence bébé dort enfin, prière de ne pas réveiller si vous avez une âme.

Elle se glissa aussi silencieusement que possible jusqu'au bureau, s'assit au bord du siège pour ne pas faire grincer le cuir s'il y avait lieu, et sortit un parchemin de sa manche - donc elle l'avait préparé -, une plume de son petit cartable, et déboucha un pot d'encre.
On allait la jouer discret, pas de souci.

Elle retourna d'abord le parchemin, et un rapide coup d'oeil observateur put apercevoir que le côté face représentait le découpage d'une photo d'un Nimbus.
Mais la petite fille écrivit rapidement sur le verso, d'une écriture nerveuse, mais lisible. Quand elle eut terminé, elle tendit à deux mains le feuillet par-dessus le bureau avec un sourire crispé et maladroit.

Ainsi, le professeur Bowers pouvait lire ceci :

Madame,

Je dois vous déranger parce que j'ai besoin de votre aide et je vais faire aussi vite que possible.
D'abord, je dois vous dire que je viens vous parler avec l'autorisation de la Directrice.
Voilà : j'ai la phobie des hauteurs et voler en balai magique, c'est juste impossible pour moi. J'ai bien tenté de m'adresser au professeur de Vol en suggérant dans mon devoir un cours particulier, mais il m'a juste écrit d'aller voir un médecin et que ça irait mieux la prochaine fois.
Le monsieur ne sait rien des peurs paniques, c'est évident. Ou alors il est trop occupé, mais il osait pas le dire franchement. Enfin bon.
C'est pas le sujet. Je suis venue vous voir parce que j'ai eu une idée après votre cours de Métamorphose. Et je dois en parler avec vous pour savoir si c'est possible.
Si vous retournez ce parchemin, vous verrez l'idée en question.
C'est le même principe que pour des roulettes pour apprendre à faire du vélo quand on est petit et qu'on a peur de tomber, mais pour un balai volant. Parce que quand même, faut avouer qu'on risque de tomber de vachement plus haut que sa taille.

Et que vit madame Bowers au recto ? Ce collage :

Reducio
Image



Plutôt perché s'il en est.

Avec, en marge :
La patte d'oiseau pourrait être d'un flamant parce qu'elle est très longue. Assez pour que je touche pas le sol quand elle est tendue. Si elle est pile sous le centre de gravité du balai, ça devrait rester stable même avec moi dessus. Pour avancer, tourner ou reculer, la patte bondit.

Comme ça, je suis sur le balai, avec les pieds dans le vide, mais je vole pas. Je pourrai m'habituer à pas toucher le sol et à être en hauteur et en sécurité. Voler, ça viendra après.
Líle observait la réaction de son professeur avec de grands yeux écarquillés d'angoisse. Avant de tenter de convaincre madame Bowers, elle devait connaître sa réaction à la chose. Si c'était même pas faisable, y'avait pas de discours à sortir.

Malgré elle, la fillette était pétrifiée d'inquiétude. Demander de l'aide était déjà beaucoup pour elle. Elle avait le cœur qui battait comme des ailes de papillon et déglutit difficilement pour tenter de calmer la nausée qui la prenait.

"Je t'ai déjà parlé du chaudron de Dagda ? Non ? T'es sûre ? Eh bien, voilà, un jour, y'a très longtemps..."

09 mars 2018, 11:42
Le balai qui bondissait  PV 
Sara fut très contente de voir que le message qu’elle avait passé à son élève avait été compris. Líle Nolan était entrée dans la pièce sans faire le moindre bruit. On entendait juste la porte grincer et cela ne suffisait pas à réveiller son fils. Tant mieux. Oliver était comme elle, il avait le sommeil lourd. C’était une chose qu’elle appréciait beaucoup d’ailleurs, même si plus tard elle le regretterait sûrement. Oliver faisait presque toutes ses nuits, il ne se réveillait que très rarement.

Lorsque Líle eut atteint le bureau, elle ne déclara pas un mot. Étrange pour une jeune fille qui souhaitait parler à son professeur. À la place, elle commençait à sortir un parchemin contenant un drôle de dessin et y écrivit un long message. Sara trouvait qu’elle était une élève assez spéciale, mais elle n’en dit rien, attendant sagement qu’elle lui dise ce qu’elle lui voulait. En attendant qu’elle termine d’écrire son mot, la jeune femme se préoccupa des copies qui l’attendait.

Lorsqu’elle eut terminé, la petite Serpentard tendit son bout de papier à la professeure de métamorphose. Alors intriguée et un peu impatiente de connaître la raison de sa venue, elle l’attrapa et commença à le lire dans sa tête. Un fur et à mesure qu’elle passait les lignes, ses sourcils se fronçaient. Quelques fois, elle passait les yeux au-dessus du parchemin et regardait son élève. Il ne fallait pas être dupe pour comprendre qu’elle semblait stressée, peut-être parce qu’elle avait peur de connaître la réponse de Sara à sa requête. Son collègue, Ydhael, n’avait pas jugé bon de laisser faire la demoiselle et de l’aider, peut-être que Sara devait en faire autant ?

Non. Elle n’était pas de ce genre. À laisser tomber les personnes lui demandant son aide. D’autant plus qu’elle était capable d’aider cette petite. Enfin, aider était un bien grand mot. Sara accepterait de la superviser, mais c’était Líle qui ferait tout le travail. En plus, sa demande reviendrait à surmonter sa peur, mais également à s’améliorer en métamorphose. Elle faisait d’une pierre deux coups.

Une fois la petite lettre terminée, elle observa avec attention le collage. Elle comprenait bien ce que la demoiselle voulait faire. Et ce n’était pas impossible. Doucement, elle se leva alors de son siège et se dirigea vers son étagère où reposait plusieurs livres. L’un d’entre eux attira son attention. Il était plutôt gros, de couleur noire et orné de traits dorés sur la reliure. Ce livre contenait des choses relatives à la métamorphose, des sorts, des conseils, de l’histoire. Il était le livre préféré de la jeune femme concernant sa matière tant il était complet. Avec un peu de recherche, elle était sûre de trouver ce qu’elle cherchait.

« Nous allons nous rendre directement sur le terrain d’entraînement. Vous réaliserez le sortilège là-bas et je vous aiderai à surmonter votre peur. »

La jeune femme se dirigea vers le porte-manteau pour se couvrir un peu. Armée de sa baguette et de son précieux livre, elle appela Mily, l’elfe de maison pour veiller sur Oliver le temps de son absence. Se dirigeant vers la porte, elle incita Líle Nolan à la suivre. Sur la route vers le parc, elle guettait son livre pour trouver la formule adéquate.

« Flamant, flamant, flamant... Dit-elle en tournant les pages rapidement... Ah, voilà ! J’ai trouvé ! Phoenicopteri Pede. C’est la formule que vous allez lancer dans quelques instants, j’espère que vous avez bien assimilé les bases de la métamorphose. »

Un sourire sur le visage de la jeune femme s’affichait au fur et à mesure qu’elle marchait. Líle Nolan ne s’attendait sûrement pas à pratiquer la magie, et encore moins une métamorphose partielle, seule, avec son professeur à côté. Une situation stressante, du point de vue de Sara. Mais bon, elle était débrouillarde cette petite, elle y arriverait.

Le sujet est déplacé au terrain d'entraînement, pour plus de cohérence.

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09 mars 2018, 13:03
Le balai qui bondissait  PV 
Tout le temps où son professeur passa à lire son message, lui adressant de temps à autre des coups d'oeil, Líle n'avait pas pipé mot. Tendue telle la corde d'un arc sur le point de se casser, elle avait écouté les battements affolés et affolants de son cœur, les yeux rivés, tout ronds, sur Madame Bowers qui retournait le parchemin pour voir son collage.
La fillette eut une grimace. Elle n'était pas contente de ce collage fait à la va-vite, mais c'était une mesure d'urgence. Si jamais elle devait faire une autre page de scrap, elle y mettrait les formes habituelles. Les vraies. Elle avait embarqué tout son matériel. Enfin, le plus important et ses outils préférés.
Le scrapbooking, c'était un dérivatif pour faire des potions. C'était comme des potions, mais avec du papier. De l'avis de Líle ça demandait autant de patience et de rigueur et ça coûtait tout aussi cher en ingrédients. Un point de colle en trop et tout était à refaire et...

Soudain, la professeure de Métamorphose se leva de sa chaise pour se diriger vers la bibliothèque de son bureau, ce qui fit sursauter Líle, sortie de ses pensées distrayantes. La fillette fixa son professeure de ses grands yeux gris en retenant son souffle : c'était l'heure du verdict !

"Nous allons nous rendre directement sur le terrain d’entraînement. Vous réaliserez le sortilège là-bas et je vous aiderai à surmonter votre peur."

Sara Bowers n'aurait pas pu provoquer plus de joie et de soulagement chez la petite Serpentard dont le regard se mit doucement à s'illuminer d'étoiles scintillantes à mesure qu'elle déchiffrait et réalisait la signification de cette phrase. Un sourire immense dévora le visage de l'enfant et la professeure pouvait certainement lire sur cette bouille pâle qu'elle venait d'obtenir la première place du Professeur Préféré mention Indétrônable.

D'ailleurs, Líle eut une réaction spontanée pour le moins inhabituelle de sa part : elle se leva de son siège, et jeta ses longs bras autour de la taille de son professeur pour un gros câlin de reconnaissance.

"Merci !" couina-t-elle tout bas, la gorge serrée par les larmes.

Mais une fille fière, ça pleure pas. Ça libère son professeur, ça renifle un bon coup, et ça range ses affaires aussi vite et silencieusement que possible, et surtout, surtout, ça ouvre grand, très grand ses esgourdes !

Elle trottina grâce à ses grandes pattes près de son professeur, à la même hauteur, son petit cartable à la main.

"Phoenicopteri Pede," répéta-t-elle dans un murmure. Et son béguin pour les dictionnaires embraya et elle commença à réfléchir à voix haute :

"Y'a un rapport avec le phœnix ? Ou alors avec l'oiseau. Même si les flamants, c'est pas.. ah, si, peut-être à cause de leurs plumes rouges ou roses. Pede, c'est le pied, facile."

A la question de la professeure, Líle se redressa sur-le-champ, jeta ses épaules en arrière et eut un grand sourire d'une oreille à l'autre. Son visage était si petit et ses lèvres si larges qu'elle ressembla au Chat du Cheshire lorsqu'elle répondit :

"Alors, pour ça, vous en faites surtout pas, madame ! Je savais pas si c'était possible, mais au cas où ça l'était, j'ai pas osé m'entraîner toute seule, par contre, mais j'ai... campé à la bibliothèque pour lire sur le sujet et trouver des exemples d'objets qui sont à moitié transformés comme ça... "

Ohoh, Líle allait glisser sévère sur la pente raide du bavardage...
Dernière modification par Líle Nolan le 14 mars 2018, 14:08, modifié 1 fois.

"Je t'ai déjà parlé du chaudron de Dagda ? Non ? T'es sûre ? Eh bien, voilà, un jour, y'a très longtemps..."

14 mars 2018, 13:28
Le balai qui bondissait  PV 
À peine eut-elle donné son approbation et expliqué de façon brève comment allait se dérouler la séance d’entraînement, que Sara avait senti le changement d’émotion de son élève. Du stress et de la peur d’être renvoyée dans son dortoir, elle semblait être passée à une certaine joie et une excitation exceptionnelle. Enfin, c’est ce que son visage et son comportement laissait croire, car sans qu’elle ne s’y attende, elle Sara se retrouvait avec une élève qui l’enlaçait. C’était une réaction qu’elle trouvait mignonne, d’autant plus qu’elle semblait si émue que la jeune élève était prête à verser quelques larmes. C’était le summum de la mignonnerie. Aussi, par instinct maternel et parce qu’elle était très touchée, la professeure de Métamorphose plaça ses bras autour de la Serpentard pour lui rendre son câlin, un grand sourire affiché aux lèvres.

Sur le chemin vers le terrain d’entraînement, Líle semblait être au taquet. Tellement au taquet, qu’en l’espace d’un instant, elle était devenue une vraie pipelette. Une chose était sûre, au moins avec elle, Sara ne s’ennuierait pas. Si elle parlait autant pendant toute la séance, la jeune femme n’aurait pas de quoi s’endormir, malgré sa fatigue importante.

« Y'a un rapport avec le phœnix ? Ou alors avec l'oiseau. Même si les flamants, c'est pas.. ah, si, peut-être à cause de leurs plumes rouges ou roses. Pede, c'est le pied, facile. »

Sara se demandait si la jeune fille lui posait vraiment une question ou si elle parlait à elle-même. Elle était une fille très intelligente, car même si la formule semblait être logique, certains n’étaient pas capables de faire le rapprochement entre les mots. Peut-être que certains pensaient que certaines formules étaient lambdas, par rapport aux effets ou à la nature du sort. Mais Líle avait directement pensé à l’étymologie. Cela semblait d’ailleurs naturel, chez elle. Elle avait trouvé ce que signifiait « Pede » et s’interrogeait sur la nature de « Phoenicopteri ». D’ailleurs, elle était sur la bonne voie. Avant qu’elle ne reprenne la parole, Sara lui signifia que ce mot voulait dire « flamant », en latin. C’était une formule qui se voulait simple, mais qui en réalité ne l’était pas tant que ça. La jeune demoiselle allait devoir faire preuve d’une grande concentration, d’une grande visualisation, d’un très bon contrôle de ses sentiments et d’une bonne maîtrise du sortilège pour s’en sortir. C’était d’ailleurs peut-être un exercice un peu trop poussé pour son âge, mais la professeure était certaine qu’elle pourrait y arriver.

« Alors, pour ça, vous en faites surtout pas, madame ! Je savais pas si c'était possible, mais au cas où ça l'était, j'ai pas osé m'entraîner toute seule, par contre, mais j'ai... campé à la bibliothèque pour lire sur le sujet et trouver des exemples d'objets qui sont à moitié transformés comme ça... »

Son étonnement grandissait de plus en plus. Líle était une élève étonnante. Sara ne pensait pas qu’elle était autant acharnée, studieuse au point de passer une nuit -voire plusieurs- à la bibliothèque pour effectuer des recherches. D’autant plus que cette pratique n’était pas tolérée à Poudlard. Heureusement pour elle qu’elle n’avait pas été pris sur le fait et que tout ça s’était déjà déroulé, autrement elle n’aurait certainement pas échappé à une punition.

« Intéressant, qu’avez-vous trouvé dans ces livres, exactement ? Je suis curieuse de savoir ! »

En attendant la réponse de la jeune Serpentard, les deux protagonistes continuaient à marcher. Elles étaient d’ailleurs presque arrivées. Une fois au beau milieu du terrain d’entraînement, où personne ne se trouvait malgré le beau temps qu’il faisait dehors, Sara se contenta de s’asseoir sur le sol et appeler un balai appartenant à l’école de venir vers elle grâce à un sortilège informulé. Une fois tous les éléments présents, elles pouvaient commencer le début de l’entraînement intensif. C’est alors qu’elle commença à lui expliquer ce qu’il fallait qu’elle fasse.

« Bien, alors avant de commencer il faut que vous vous remémoriez les étapes d’une bonne métamorphose. N’oubliez pas l’ordre qui est très important. D’ailleurs, n’hésitez pas à bien prononcer la formule avant de commencer l’exercice, pour vous familiariser avec. Insistez bien sur le « Copteri ». Pour la gestuelle, c’est très simple, il faut que vous fassiez un mouvement de bas en haut. Il y a cependant une certaine difficulté, plus votre geste est long, plus la patte du flamant sera longue et inversement. Pensez donc bien à prendre de la hauteur avec votre bras si vous souhaitez décoller un minimum du sol. Si vous ne réussissez pas du premier coup ce n’est pas grave, le sort « Réparifagex » est là pour vous aider et tout remettre en place. Je pense avoir tout dit, c’est donc à vous, je vous regarde ! »

La partie la plus intéressante aux yeux de Sara pouvait enfin commencer, elle avait hâte de voir ce que tout cela allait donner.

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15 mars 2018, 21:40
Le balai qui bondissait  PV 
A la question de son professeure, Líle fit la moue, peu satisfaite des résultats de ses recherches. Elle ne semblait d'ailleurs pas inquiète, ou pas consciente, du risque qu'elle avait pris.

"Ben, pas grand-chose, j'dois vous avouer. Des objets à moitié métamorphosés avec des parties d'animaux, y'en a pas beaucoup. Ou alors, quand y'en a, c'est avec des paires d'ailes. Les chaussures ailées d'Hermès, le vif d'or est une balle avec des ailes. Même si elles ont l'air mécaniques. Y'a peut-être le caducée d’Hermès, encore lui, mais seulement si les serpents sur son bâton sont de vrais serpents vivants et pas des décorations. Et avec des ailes. Encore."

Elle marmonna ensuite entre ses dents une sombre malédiction sur ces fichus sorciers qui ne pensaient qu'à voler.

Elle s'arrêta en même temps que madame Bowers lorsque celle-ci s'assit à même l'herbe humide et appela un balai à elle d'un seul geste. Elle écouta sagement les consignes de son professeure et répéta plusieurs fois la formule en question en détachant bien les syllabes et en insistant sur le "copteri" comme le lui recommandait madame Bowers. Sans être trop perfectionniste, Líle était très appliquée. Mine de rien, c'était une affaire personnelle et, heureusement, elle prenait cela tout à fait sérieusement.
Tout en faisant cela, elle se remémora en boucle les différentes étapes nécessaires à une métamorphose réussie : visualiser, se concentrer, contrôler ses émotions et son sortilège, et, surtout, ne pas lâcher l'affaire. Elle ne pouvait pas s'empêcher de penser à l'exemple qui l'avait le plus marquée et qui l'aidait beaucoup pour s'en souvenir. Comment avait-elle pu louper la maîtrise du sortilège dans son premier devoir ? Ça allait de paire avec la concentration et la maîtrise de soi, pourtant.
Pour se préparer, elle s'imagina donc lancer le sortilège en question, articulant sans un son la formule, et mimant le geste sans baguette, seulement le poignet et ses doigts mimant de tenir sa baguette magique.

Ainsi, Líle était du genre prudent avec la magie : elle n'allait pas se lancer sans un minimum de préparation en amont.

Une fois qu'elle se sentit prête après sa petite répétition qui dura bien quelques minutes, à l'aise et confiante malgré la taille du défi, Líle se plaça devant le balai. Elle y avait réfléchi au moment de faire son petit collage. Il lui faudrait au moins une patte de flamant un peu plus grande qu'elle pour l'empêcher de toucher le sol du bout des pieds. Ça, ça allait effectivement être le plus dur : obtenir la bonne longueur de patte avec la bonne longueur de geste.

La petite fille coula son grand regard gris vers la professeure assise à même le sol. Juste à côté du balai. Elle lui dédia un bref sourire, puis se gratta légèrement la gorge tout en sortant sa baguette de sa manche. Une baguette d'une vingtaine de centimètre, en bois clair de châtaignier, bien ciré et lustré. Une baguette dont la maîtresse prenait soin.
La fillette ferma un instant les paupières, puis inspira profondément avant de bloquer sa respiration au niveau du ventre. Quel que fut le mantra qu'elle se répétait, la tension quitta peu à peu ses muscles. Ses épaules se relâchèrent ainsi que les traits de son visage. Ce n'était pourtant pas encore le calme absolu. Líle rouvrit les paupières, le regard rivé sur le balai. Lentement, elle tendit le bras et sa baguette vers le balai posé au sol, et en même temps, elle commença à relâcher lentement son souffle.
Et ce fut dans ce même souffle qu'elle prononça de sa voix fluette, mais distante :
"Phoeni - dans sa tête, elle visualisa le geste qu'elle entama : pointé vers le balai au sol, la pointe de sa baguette décrivit une flèche verticale dirigée vers le haut cependant qu'elle imaginait le nœud de bois sous le centre de gravité du balai se voir pousser une patte de flamant rose au rythme de son souffle exhalé - copteri - insista-t-elle, et là, sa baguette s'arrêta juste au niveau des yeux de Líle et elle imaginait les premières écailles des trois longs doigts du pied tandis que son souffle se tarissait enfin sur la dernière partie de l'incantation et, dans la tête de Líle, la patte entière terminée par les griffes acérées, le tout donnant un balai qui tenait sur une longue patte de flamant rose - Pede !"

De la baguette de Líle jaillit un trait de lumière prenant la forme fugace d'un flamant rose pastel se jetant sur le balai pour se confondre avec lui dans un cri et avec l'odeur particulière de marais salés, et, plus étrange, de soleil californien.

Mais la réussite ou non du sortilège serait sans doute à laisser à l'appréciation du professeure Bowers : Líle craignait beaucoup de maladresses dans sa théorie. Notamment de s'être trompée sur son histoire de centre de gravité. Mais aussi d'avoir imaginé une patte trop grande, ou trop courte.

Ceci dit, un échec ne la découragerait pas pour autant, et elle était prête à recommencer l'opération autant que nécessaire, enfin, jusqu'à ce que son professeure déclare qu'elle en avait assez pour aujourd'hui. Le souci avec les bosseuses solitaires comme Líle, c'est qu'elle ne savait pas s'arrêter avant d'avoir réussi. Si ce n'est d'obtenir la bonne longueur de patte, au moins de lancer le sortilège pour le perfectionner ensuite.

"Je t'ai déjà parlé du chaudron de Dagda ? Non ? T'es sûre ? Eh bien, voilà, un jour, y'a très longtemps..."

31 mars 2018, 17:55
Le balai qui bondissait  PV 
Líle Nolan donnait l’impression d’être une élève très studieuse. En la voyant, Sara se disait qu’elle semblait toujours en savoir plus sur ce qui l’intéressait, la preuve en est qu’elle s’était rendue de son propre chef à la bibliothèque, qu’elle avait étudié longuement les ouvrages de la grande pièce pour acquérir des informations précieuses sur la transformation d’un balai. Néanmoins, la professeure de métamorphose ne pouvait pas vraiment affirmer qu’elle était une élève studieuse. Peut-être qu’elle avait ce comportement uniquement parce qu’elle était motivée, mais que lors des cours, c’était une personne très différente. C’était ce qu’elle allait découvrir lorsqu’elle devrait lancer le sortilège dont Sara lui avait confié l’importante tâche. Une seule erreur, et tout pouvait être compromis. Líle allait-elle réussir ? Telle était la question.

Lorsqu’elle fut enfin prête à lancer le sortilège, Sara se redressa et garda le dos droit, les yeux fixés sur son élève. Elle tentait de percer les éléments qui n’allaient pas, si elle pensait que la jeune fille n’était pas assez concentrée, si elle maîtrisait bien le sortilège, si elle était dans un bon état d’esprit.

Elle s’entraînait d’abord à prononcer la formule à voix haute, à effectuer le geste avec ses mains sans baguette. Sara trouvait que c’était une bonne manière de se familiariser avec le sort quand c’était la première fois qu’on tentait de le lancer. Il valait mieux être prudent comme elle le faisait.

Lorsque l’entraînement fut terminé et que Líle était plus prête que jamais, cette dernière se positionna devant le balai sur lequel elle allait vaincre sa peur. Lorsqu’elle observa Sara, un grand sourire d’encouragement se forma sur les lèvres de son professeur. Elle avait l’air de bien se débrouiller pour le moment, et Sara était sûre qu’elle y arriverait. C’était même presque inscrit sur son visage.

Une fois le sortilège exécuté, les effets furent immédiats. Un jet de lumière se forma au niveau du balai et s’associa avec le bois presque lisse de l’objet sur le sol. Une jolie patte rose ornée de griffes à son extrémité se matérialisa doucement mais sûrement. Les détails de la patte n’étaient pas extraordinaires, mais on remarquait tout de même que l’élève avait réalisé un très beau sortilège. Si elle avait dû être notée, elle aurait d’ailleurs sûrement obtenu un Optimal tant pour son âge, c’était du très bon travail.

En même temps qu’elle se leva, Sara redressa le balai pour mieux constater la longueur de la patte par rapport à la taille de Líle. Elle n’était pas vraiment grande, mais juste assez pour que les pieds de la fillette ne touchent pas le sol. À bien y réfléchir, ce n’était finalement pas plus mal. La jeune Serpentard se sentirait peut-être plus en sécurité en se sentant près du sol pour ses premiers essais. Plus tard, elle pourrait se permettre de relancer le sortilège pour augmenter la taille, quand elle s’en sentirait capable. C’était un peu le même principe que les petites roues sur un vélo d’enfant. Celui-ci les retirait uniquement lorsqu’il se sentait capable de rouler avec seulement deux roues.


« Le résultat est vraiment superbe ! Je pense que vous pouvez d’ores et déjà vous entraîner sur votre création. Avoir une petite patte dès le départ n’est pas une mauvaise chose. Si vous ne vous sentez pas en confiance, vous pouvez toujours poser vos pieds sur le sol. Lorsque vous vous sentirez plus en « sécurité », je pense que seulement à ce moment vous pourrez augmenter la taille. Qu’en pensez-vous ? »

Elle marqua une pause avant de reprendre, sans laisser le temps à la Serpentard de répondre quoi que ce soit avant de reprendre.

« Vous pouvez monter sur le balai et tenter d’avancer un peu. Enfin, si vous vous sentez prête bien sûr. Mais dites-vous que vous n’êtes pas seule et que je suis là pour vous rattraper si vous tombez. »

Vraiment navrée pour l'attente !

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16 mai 2018, 13:12
Le balai qui bondissait  PV 
(Pas de souci, c'est à mon tour d'être en retard ^^)

Líle bomba le torse de fierté devant son œuvre comme devant les félicitations du professeure ! Elle était tellement satisfaite de son taux de réussite pour son premier essai que sa tête gonflait virtuellement tant elle était joyeuse. La première bataille était dans sa poche ! Si elle continuait comme ça, elle gagnerait la guerre !
Cette pensée se lisait sur tout son petit visage, de ses grands yeux gris brillant telles des étoiles au sourire trop grand pour ses mâchoires.

Maintenant, deuxième bataille : grimper dessus. Líle inspira un grand coup. Ceci n'était pas un balai qui vole, mais un balai qui bondit. Une patte de flamand rose surmontée d'un balai.
Mais pourquoi Diable les sorciers avaient-ils décidé qu'ils devaient voler sur un balai ? Non, non, gardons cette question insoluble pour plus tard. La fillette secoua la tête.
Elle serra ses petits poings et enfourcha sa création, pour presque aussitôt visser ses talons sur le plancher des vaches avec un hoquet de terreur.
Par la poussière de fée de Clochette ! C'était mal parti !

"Ça ne vole pas, ça fait des bonds," répéta-t-elle tout bas pour se convaincre.

Ses grands yeux gris brillant cette fois de larmes contenus se déportèrent sur madame Bowers comme un marin perdu en mer recherche la lumière miséricordieuse du phare. Tout à coup, que ce fut pour déculpabiliser ou pour gagner du temps, elle lui demanda :

"Madame... Vous connaissez des grands sorciers de l'Histoire qui étaient connus pour avoir peur de voler ?" chuchota-t-elle, la gorge serrée avec un regard suppliant au professeure de métamorphose..

Elle se demanda pourquoi elle n'avait pas cherché, mais elle savait qu'elle avait peur de découvrir qu'elle ouvrait le bal des ratés !

"Je t'ai déjà parlé du chaudron de Dagda ? Non ? T'es sûre ? Eh bien, voilà, un jour, y'a très longtemps..."