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11 août 2018, 10:47
 RPG+   Privé  Le regard des hauteurs
7 Février 2043

7h56. L'air mordant. Glacial. Brûlant, presque. Le matin pointait le bout de son nez, de ses couleurs froides ; du rose pâle à l'horizon tandis que le reste du ciel étalait sa palette de bleus tous aussi pâles. La neige fondait par endroit. C'était le cas du terrain d'entraînement où le sol était à nouveau visible. La glace qu'était devenu le Lac commençait à se craqueler. Adieu la patinoire improvisée ! Même si il était formellement interdit, beaucoup d'élèves s'étaient, pendant l'hiver, adonnés à ce sport difficile. Et ça avait été souvent plutôt drôle à voir. On pouvait voir le vert émeraude des pins caché par une mince couche de blanc poudreux et leurs troncs bruns contrastaient avec la couleur ivoire du paysage. Le château surplombait toute cette étendue, achevant le panorama.

Réveillée alors que personne ne l'était, Cassie s'était jetée hors du lit. Attrapant tout un attirail pour affronter le froid, elle avait couru dans les couloirs vides pour se rendre dehors. Elle aimait, les matins comme cela, profiter du calme avant la tempête. Le château bouillonnait toujours de vie, sauf à ces heures là. Et dans la nuit, mais il était bien évidemment interdit de sortir de son dortoir aussi tard. Parfois, la jeune lionne descendait dans sa Salle Commune alors que tous dormaient, mais elle n'allait jamais plus loin. Ce n'était pas une fouteuse de trouble. Elle n'était pas du genre à s'asseoir sur les règles, même si elle ne les appréciait pas. 

Lorsqu'elle arriva aux grandes portes, elle s'habilla de ce qu'elle avait récupéré dans son dortoir. Un pull par dessus son pyjama. Un pantalon au dessus de son short en tissu. Sa cape et son écharpe. Des gants noirs. Elle n'avait pas oublié, cette fois, un bonnet. Ses oreilles avaient peu apprécier l'absence de cet outil indispensable, prenant pour une bonne partie de l'hiver une teinte rouge, même lorsqu'elle était à l'intérieur. Quand sa mère s'en était rendue compte pendant les vacances de Noël, elle lui avait tricoté un joli bonnet pointu noir. 

Armée pour affronter le froid matinal - et même tout simplement hivernal - Cassie poussa la porte et sortit. Une bourrasque la fit aussitôt frissonner. Mais au lieu de rentrer immédiatement, elle sourit. Elle adorait ce temps. Elle adorait ce calme. Et surtout, elle était heureuse de pouvoir enfin profiter du paysage, sans la cohorte d'élèves qui s'adonnaient à de multiples activités - entre autre, batailles de boules de neige et fabrication de bonhomme de la même substance. Au même Noël où sa mère lui avait tricoté son bonnet, son père lui avait offert un vieux Polaroid des années 80. Elle qui était fan des photos rétro avait été ravie. Cela faisait si longtemps qu'elle en demandait un ! Elle l'avait emporté à Poudlard, bien évidemment, mais n'avait toujours pas pu l'essayer. Elle avait eu trop peur qu'un élève le casse. Mais elle voulait absolument prendre en photo ce paysage. Seul. Car elle trouvait qu'il représentait parfaitement cet état de solitude mêlé à une plénitude parfaite... 

Cassie prit une grande inspiration. Elle sortit délicatement son appareil de sa sacoche et se mit en route. Tenant précieusement l'ancien modèle dans ses mains, elle marchait lentement, regardait où elle marchait, relevait la tête et observait le paysage. Elle cherchait l'endroit parfait. L'angle parfait. Après tout, avec un appareil instantané, on n'a qu'une chance. C'était aussi une raison qui avait poussé la lionne à venir seule. Sans mouvement, elle était presque sûre de pouvoir prendre une photo parfaite. Elle voulait d'abord s'entraîner sur des sujets immobiles avant de passer à quelque chose de plus mouvant.

Après une bonne demi-heure à se balader dans les alentours du château, Cassie avait déjà pris quelques photos - une de l'ensemble du paysage, une plus près du Lac, et une composée de l'imposante masse de la forteresse. Elle n'avait pourtant pas encore envie de rentrer et se dirigea vers le terrain d'entraînement. C'était une partie de l'école qu'elle n'était encore jamais allée voir, et elle était intriguée. Après quelques minutes de marche, elle y était enfin. Et il y avait déjà quelqu'un. Sur un balai. En l'air. Étonnée qu'elle ne fut pas la seule levée aussi tôt, mais aussi par le fait que quelqu'un était assez fou pour braver le froid en plein vol, elle ne put néanmoins s'empêcher d'admirer les cabrioles du garçon. C'est le moment, souffla une petite voix dans sa tête. Et en effet, Cassie avait bien envie de prendre une jolie photo. De s'entraîner sur du vivant. S'armant de son courage, elle mit son œil contre l'objectif de l'appareil. Elle attendit le bon moment. Et... *clic* ! Une photo sortait quelques secondes plus tard par l'interstice du devant. La griffonne l'attrapa et la secoua quelques instants. Elle était focalisée sur la petite feuille de papier glacé, ne se rendait plus compte de ce qu'il se passait autour d'elle. C'était toujours comme ça. Sa photo comptait avant tout. Et puis, elle apparut. C'était un peu flou, mais Cassie en était fière. C'était son premier cliché qui ne consistait pas en un paysage ou en portrait organisé ! Et puis, c'était un flou artistique. Nah ! 
Dernière modification par Cassie Murphy le 22 févr. 2019, 18:04, modifié 1 fois.

2ème année RP
More espresso, less depresso

12 août 2018, 13:14
 RPG+   Privé  Le regard des hauteurs
Image

Aodren Bristyle 

7 février 2043
Terrain d’entraînement - Poudlard
4ème année, Serpentard


Il ouvrit les yeux à la première sonnerie. Il prit une grande respiration pour faire reculer la vague de fatigue qui frappa son crâne et compta dix secondes dans sa tête.
*Un, deux, trois*, il étira ses bras et ses jambes.
*Quatre, cinq, six*, il ferma ses yeux très fort et les rouvrit.
*Sept, huit, neuf*, la couette vola et s’affaissa contre le baldaquin de son lit, laissant à nu son corps tremblant.
*Dix*. Aodren sauta sur ses deux pieds, sautant sur le gauche puis sur le droit pour vaincre la morsure du froid. Il se retint à la colonne de son lit en respirant rapidement ; la tête lui tournait et une force mystérieuse semblait vouloir retourner son crâne.

« Allez, allez, allez ! » murmura-t-il entre ses dents.

Les doigts crispés sur le bois il regarda son vieux sac en cuir sur le sol, près de son lit ; un long morceau de bois dépassait de la fermeture. Ses yeux se tournèrent sur la tenu de sport en boule sur les draps puis sur sa baguette qui dépassait de sous son oreiller. Tout était près. Il se redressa et grimaça lorsque son dos craqua. Il se saisit de sa boule de vêtements et glissa silencieusement dans le dortoir pour ne réveiller ni Antony ni les autres gars.

Il ferma la porte de la salle de bain derrière lui et se jeta sous une douche. Le jet brûlant réchauffa sa peau gelée et ses muscles se détendirent. Il s’accorda une minute de ce bonheur avant de se savonner rapidement et de sortir de la douche en claquant des dents.

Il enfila son pantalon de sport noir, son sweat-shirt blanc cassé, passa en un coup de vent dans le dortoir récupérer sa baguette, son sac de sport et ses affaires d’extérieur. Une fois dans les couloirs du château, il enfila sa cape sombre qui enserrait son torse, son bonnet et son écharpe de Serpentard et il prit le chemin qui le mènerait au stade.

Le château était calme. Le silence était une chose qu’appréciait Aodren même s’il n’aimait pas en abuser. Il l’aimait ce matin car il savait que deux heures plus tard il pourrait retrouver l’effervescence de son groupe d’ami. L’air lui claqua les joues quand il pénétra dans le parc et cela le revigora. Il accéléra le pas, doucement d’abord, puis se mit à courir. Son rythme était bon et il sourit en sentant ses muscles tirer et se réchauffer.

Il fit deux tours de terrain avant de monter dans les gradins pour déposer son sac de sport. Il était rassuré de ne voir personne ; de temps à autre il aimait voler sans avoir peur de déranger les joueurs de Quidditch.
Il était humide de sueur lorsqu’il enfourcha son balais, mais cela n’avait aucune importance pour lui. L’effet libérateur du vol imprégna ses sens et il poussa un grand cri pour laisser exploser son bonheur.

Voler était sa particularité. Si tous, dans sa famille, se plaisait à jouer au Quidditch ou à se balader sur le dos d’un balais, il était le seul à en avoir fait sa passion. Sa mère n’avait que la médecine en tête et son père les bouquins. Zak’ aimait les voyages plus que tout, Narym aider les autres et Natanaël n’avait pas de passion particulière. Aelle était sa propre passion. Lui, il aimait voler. Il aimait sentir le vent sur son visage et le froid sur sa peau ; il adorait sentir son coeur se tordre de peur lorsqu’il filait vers le sol.
Au château, il volait deux à trois fois par semaine. Lorsque le terrain était occupé, il allait à l’arrière de Poudlard et s’amusait à raser le sol et à attraper des fleurs. Il s’aimait à crier au vent et lâcher des mains le manche de son balais. Cette année, il avait augmenté ses heures de vol ; plus qu’une passion, il avait compris que tenir sur un balais sculptait son corps. Il avait pris goût à se regarder dans le miroir.

Aodren s’éleva au niveau des poteaux de but puis vola d’un bout à l’autre du terrain, les mains en croix derrière la tête, les cuisses crispées et les abdominaux contractés pour tenir droit. L’aller-retour le laissa essoufflé, les deux suivants l’achevèrent de fatigue. Il grimaça avant de monter dans les hauteurs pour effectuer quelques cabrioles complexes.

Il avait mal. Aux jambes, au ventre et aux bras. Il avait mal et ses poumons le brûlaient. Il avait chaud et la sueur dégoulinait le long de son dos et de ses tempes. Mais il souriait de toutes ses lèvres car il se rappelait encore du regard qu’avait posé Quétrilla sur lui. Il s’était senti tout fier et s’était juré qu’elle le regarderait encore ainsi. Tout sourire, il ignora la chaleur qui s’était répandue dans son bas ventre pour foncer vers le sol.

Derrière ses lunettes de vol, il pu apprécier les montagnes enneigées qui surplombaient le Lac noir, tout sombre de sa profondeur. Le panorama était exceptionnel et il jeta un oeil vers le château avant de se concentrer sur sa chute. Le sol se rapprochait et son coeur se baladait dans tous les sens. Il ressentit la morsure de la peur qui jaillit sur ses épaules et dans son dos en milles frissons piquants. Il ne pouvait plus respirer tant le vent le frappait. Son corps était aux mains des éléments ; réceptacle soumis à la force de la Nature. Il n’avait aucune chance de les vaincre, aucune. Mais son esprit éclata dans son crâne en une multitude de couleur et d’éclat. Aodren en oublia son identité et la raison de sa présence ; il n’était qu’une intense fusion entre exaltation et peur. De sa bouche s’échappa cet étrange couple et il hurla aussi fort qu’il le put.

Il se redressa à une dizaine de mètres du sol, pas fou pour aller plus loin, et son balais trancha l’air au-dessus de l’herbe sur une bonne partie du terrain. Quand la vitesse diminua, le garçon lâcha le manche du balais pour ressentir l’air frapper son corps. Ce n’est qu’alors qu’il remarqua une présence sur le terrain ; il la vit alors qu’il ouvrait grand ses yeux pour ressentir sur lui le poids des mille regards invisibles des tribunes. C’était une petite présence, une petite chose qui se dessinait à peine sur le sol du terrain. Aodren était trop loin pour apercevoir ses traits.

Qui pouvait donc se lever aussitôt pour se laisser aller à goûter la morsure du froid de l’hiver ? Aodren avait l’espoir de ne pas voir jaillir une quelconque équipe s’entraîner. Mais si cette présence souhaitait venir voler, il lui céderait volontier la moitié du terrain. Peut-être pourrait-il s’entraîner avec elle. La présence ne semblait pas vouloir bouger et de là où il se trouvait, Aodren vit qu’elle tenait sa tête baissée.

Non content d’avoir du public, Aodren sourit en surveillant du coin de l’oeil cette petite présence. Il accéléra et grimpa dans les hauteurs en faisant vriller son balais. Il fila à toute vitesse à l’autre bout du terrain avant d’en faire le tour, survolant les tribunes en laissant sa joie éclater en un rire cristallin. Du coin de l’oeil, il regardait la présence. Finalement, c’était peut-être autour d’elle qu’il volait, plus qu’autour du terrain.

22 févr. 2019, 18:11
 RPG+   Privé  Le regard des hauteurs
Son souffle faisait des petits nuages en sortant d'elle. Elle admirait avec fierté sa toute première photo mobile. Ce n'était pas du grand art, certes. Mais c'était déjà pas mal, pour un premier essai ! Tout en cette image résonnait dans le cœur de la jeune fille ; les gradins en bois qui faisaient une sorte de demi-ovale, le blanc de la neige poudreuse sur le sol et la palette de bleus du ciel. Et cette tâche, pas tout à fait au milieu, mais un peu en bas à gauche. Si l'on regardait attentivement, on pouvait y voir un balai et, dessus, concentré, une espèce de forme humaine mais pas à tout à fait. Malgré le sortilège qu'avait lancé Cassie pour zoomer au maximum, c'était peu visible. Mais elle, gardait un souvenir mémorable de ces folles cabrioles et de cette concentration qu'elle s'était efforcée d'avoir, cette patience, jusqu'au moment fatidique où *clic!* elle avait appuyé avec détermination. Le sourire aux lèvres, toujours fixée sur le papier glace, la jeune fille se releva. Elle ne faisait pas attention au jeune homme qui continuait à s'amuser dans les airs, sans même voir qu'il lui tournait un peu autour. Voulu ou non, elle n'y prêtait pas la moindre attention. Immobile, elle avait même fini par fermer les yeux, comme pour essayer de revoir ce ballet sur ce balai qui l'avait tant hypnotisé, sans se rendre compte que si, là, tout de suite, elle rouvrait les yeux, l'autre personne était toujours dans les airs. 

Finalement, c'est ce qu'elle fit. Elle revint dans le monde réelle, une musique tournant dans sa tête. Elle aurait presque pu se croire dans un film ! Et elle recommença son observation. Espérant ne pas déranger l'autre présence, elle marcha lentement en direction des gradins, bien décidée à prendre de la hauteur pour continuer son approche photographique. Cassie ne se demandait pas si l'autre personne était d'accord. Comme elle n'avait jamais pris de sujets vivants et réfléchissant, elle ne s'était jamais posée cette question ; est-ce que les gens étaient d'accord pour se faire prendre en photo comme cela, à leur insu ? Mais non, non, elle n'avait ressenti ce sentiment et son objectif était donc de monter dans ces gradins. Peut-être la vue lui plairait-elle plus que les tours de terrain du jeune garçon.

Tout en marchant, la jeune fille laissait des traces de pas derrière elle. Elle s'arrêta et se retourna pour les regarder. Si cela avait été de la neige fraîche et non pas une terre foulée, elle aurait été ravie de prendre une photo de cette endroit. Elle nota dans un petit coin de son esprit que, l'année prochaine, à la première tombée, elle serait, elle aussi, la première à laisser ses traces et ainsi pourrait-elle prendre une photo de ses traces. Cassie ne faisait même plus attention au monde extérieur. Elle était perdu dans ses propres pensées et elle se retrouvait à nouveau seule, du moins le pensait-elle, ayant totalement oubliée l'autre...

2ème année RP
More espresso, less depresso

04 avr. 2019, 08:31
 RPG+   Privé  Le regard des hauteurs
La suite de cette Danse est d'ors et déjà en train de s'écrire.
Elle ne sera pas postée ici. 
Pour ceux qui le souhaitent un hibou envoyée à ma volière ou à celle de ma partenaire vous permettra de lire cette suite que nous partagerons sans restriction.