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13 nov. 2018, 14:47
 RPG++  “ L'envol"
RPG Solo


Septembre 2043.

Et voilà. Cela y est, il y était. Rhys Saunders était de retour à Poudlard. Lui qui à l’époque considérait cette école comme sa (grande) maison. Lui qui à l’époque considérait ses meilleurs amis comme sa famille. Lui qui à l’époque considérait ses professeurs comme des personnes intouchables. Lui qui à l’époque se considérait comme un adolescent enjoué. Lui qui à l’époque considérait qu’il suffisait de faire un peu de charme pour échapper à quelques punitions. Lui qui à l'époque considérait son départ comme un déchirement.

Et le revoilà de nouveau. Mais plus rien n’était comme avant. Oh le château n’avait pas tant changé non ! Mais lui oui. Ses meilleurs amis n’étaient plus sa famille, les professeurs étaient partis, Poudlard n’était plus sa maison, il n’était plus jovial et il n’usait plus de son charme. Charme qu’il estimait avoir, de toute manière, perdu.

Il se remémora ses souvenirs sur le chemin du parc, en allant sur le terrain d’entrainement. Cela non plus n’avait pas changé et il était bien content de voir que tout était comme dans sa mémoire. Il  resserra sa cape, une bourrasque de vent l’ayant ouverte, et sortit de ses pensées d'enfance.

Il venait à peine d’arriver à l’école que déjà il retrouvait le besoin de s’isoler. Il en avait que faire des remarques sur son physique, des chuchotements sur son passage, des regards insistants. Il n’y prêtait même plus attention. Cela était devenue monnaie courante. Il aurait été célèbre que cela aurait été pareil ! Mais non. Non, il n’était pas célèbre. Il était juste un homme ordinaire, accidenté de la vie. Comme des milliers d’autres.
Et puis il avait dû rencontrer la direction bien sûr, se présenter à ses collègues, discuter avec les élèves, de Serpentard et de toutes les maisons. Tous ces échanges l’avaient fatigué. Et quand il fatiguait, Rhys savait qu’il valait mieux s’éloigner pour ne pas paraitre désagréable. Il ne voulait pas faire mauvaise impression avant même d’avoir commencé les cours.

Alors pour se détendre, il avait décidé de voler un petit peu. N’ayant pas encore eu le temps de faire venir toutes ses affaires, et son balai notamment, il emprunta un des balais à disposition de l’école. Il n’était pas du dernier cri mais cela ferait l’affaire. Il n’allait pas faire de longs trajets non plus ! Juste s’évader le temps de quelques minutes.  Il se fit la réflexion qu’il fallait peut être revoir ça en cours. Les balais, il faut en prendre soin et là, il en aperçut qui mériteraient bien une seconde jeunesse. Épinglant cette idée dans un coin de sa tête, Rhys finit par se diriger sur le terrain.
Arrivé sur le bord de la pelouse, il décolla aussitôt comme une flèche. Sentir le vent lui fouetter le visage, sa cape virevolter, les yeux s’embuer par le froid, c’est tout ce qu’il recherchait à cet instant. Il atteignit une hauteur convenable et s’amusa à faire des longueurs, comme il les aurait faites dans l'eau. Il gagnerait à coup sûr la course d’endurance ! Après s’être un peu dégourdi les muscles, il tenta quelques slaloms qu’il réussit, là encore, haut la main. Qu’est-ce qu’il aimait cette sensation, de légèreté, comme s’il était une plume et que son corps était en apesanteur. C’était pour ça qu’il adorait le vol. Pour ne plus sentir son corps. Pour vider son esprit. Pour reprendre vie.

Après de longues minutes qui s’avéraient être en réalité, une bonne heure mais qui pour lui, parurent des secondes, Rhys sentit le temps se rafraichir et la luminosité diminuer. Il était temps de redescendre tranquillement même s’il redoutait ce moment. Et il faisait bien. Harassé, il descendit avec peine de son balai. Sa hanche lui faisait souffrir dès le moindre signe de fatigue. Et il était exténué… Il remit le balai dans son abri, rangea un peu (il ne pouvait pas voir des balais maltraités) et marcha avec peine jusqu’au château. Il croisa quelques élèves sur son chemin, qui, étonnés de l’avoir vu voler, seul, se demandèrent bien ce qu’il faisait.

Le dos tourné, Rhys esquissa un sourire. Les élèves n’avaient pas fini de le voir dans les airs.

En glissant je viens, en rusant je vaincs, le sommet j’atteins.

"Si le mal brille dans toute sa splendeur, c'est devant le pire que le bien prend toute sa valeur." Oxmo Puccino