Le 19 novembre,

C'était un lundi, à ma grande surprise en étudiant mon emploi du temps je n'avais quasiment pas de cours en ce jour. Après avoir bouquiné une grande partie de la matinée, l'idée m'était venu de pratiquer le Quidditch l'après midi, en me rendant sur le terrain d'entraînement qui devait probablement être désert en ce début de semaine. J'avais toujours adoré ce sport, et l'avait pratiqué depuis tout jeune notamment lorsque mes cousins français venaient nous rendre visite à Londres, je jouait alors avec eux dans des parcs enchantés de la capitale, à l'abri des regards des moldus. Ces derniers me lançaient des petites balles de tennis dans toutes les directions et je m'appliquait alors à les rattraper. A vrai dire je n'avais jamais été mauvais au poste d'attrapeur semblait-il.

J'avais naturellement assisté au premier match de la saison entre Serdaigle et Poufsouffle qui avait vu la victoire des Ailes d'Airain le mois dernier, et depuis je n'avais rêvé en secret d'intégrer l'équipe pour moi même y apporter une pierre à l'édifice. Il faisait assez froid sur le terrain, mais le temps était sec, c'était donc des conditions idéales pour s'entraîner, et comme prévu il n'y avait pas grand monde ni dans les airs ni dans les tribunes à l'exception de quelques badauds. Je m'étais procuré une malle contenant les différentes balles dans la réserve en ayant préalablement demandé l'autorisation de me servir, et la déposait à présent au sol. Je m'étais aussi équipé d'un balais, une Etoile Filante de l'école, un peu rustique mais qui semblait encore bien filer.

J'ouvrais la malle et y prenais tout naturellement le vif d'or. Je le relâchai en espérant ne pas le perdre car cela me vaudrait des ennuis. Puis après avoir enfourché le balais, je décollais. J'adorai la sensation de vol, l'air qui me décoiffait et ébouriffait mes cheveux, et la sensation de vitesse. Pour ne pas congeler sur place je fis quelques tours de terrain à la vitesse de l'éclair, puis je me mis à la recherche du vif. J'avais une assez bonne vue et mon corps maigrichon offrait un assez bon aérodynamisme à mon vol. Bientôt je vis une petite tâche jaune virevolter près des cerceaux et je plongeai à toute allure pour aller le récupérer. Tandis que je me rapprochai le vif d'or prenait la fuite, mais je me mis dans son sillage et au fur et à mesure que je cernai ma proie je tendis la main. Quelques secondes plus tard je le tenais au creux de ma paume. Un jeu d'enfant, pensais-je.

Je répéta l'opération une demi douzaine de fois. A chaque fois le vif me fuyait, mais après quelques fugaces poursuites je le rattrapai avec plus ou moins de difficultés. J'adorai ce petit jeu, mais comme nous n'étions pas en condition de match ce n'était pas très excitant. Au bout d'un moment, je redescendis à terre et remis le vif dans la malle. Le deuxième poste que j'appréciais était celui de poursuiveur, un rôle très spectaculaire et qui demandait une bonne cohésion d'équipe. Je me saisis du souaffle et repris mon envol. Pendant de longues minutes je fis des courbettes et autres acrobaties en l'air en tenant fermement la balle coincée entre mon bras et mon aisselle. Piqué, tête à l'envers, tonneau, toute la palette de figure que je maîtrisai fut passée en revue. Puis, pour m'exercer aux tirs, je me rapprochai des cerceaux et envoyait la balle à une vitesse folle à l'intérieur des cercles, avant de foncer à toute allure la récupérer avant qu'elle ne touche le sol.

Après avoir fait une bonne vingtaine de lancer en alternant mes cibles, je me mis à jongler avec le souaffle tout en tâchant de garder l'équilibre sur mon Etoile Filante. Ce n'était pas chose facile, mais comme j'étais petit mon centre de gravité assez bas me permettait de ne pas tomber, alors même que je ne tenais plus le manche de mes mains. Je me permis même une figure assez osée, et me mis debout sur mon balais, chose que je n'avais jamais faite jusque là. Au premier essai je manquais de tomber et me raccrocha in extremis à la queue du balais, mais au bout de deux ou trois essais je parvint à tenir la position. Trop cool, je ne pensais pas que j'y arriverai !

Deux bonnes heures passèrent ainsi tandis que je virevoltai comme une petite fusée, et le soleil commençait à finir sa course à l'horizon, le jour déclinait et la température devenait de plus en plus glaciale, aussi je décidai de revenir au sol et de mettre fin à la séance. J'avais pris un énorme pied, même si j'étais très essoufflé et noyé de sueur. Je refermai la malle, puis jetais un coup d'oeil dans les tribunes. Il n'y avait plus personnes à l'exception de... Mais oui ! Tally, la capitaine de notre équipe qui semblait me scruter. Depuis combien de temps était-elle là ?