Le plan du Serdaigle était en place, et il en était bien trop satisfait. Ses pommettes saillantes trahissaient l'existence d'un sourire qu'il tentait de cacher alors qu'il se dirigeait à petites foulées rapides jusqu'au terrain d'entraînement. Le mois de Septembre marquait son entrée en seconde année, ce qui signifiait qu'il possédait à présent un droit : l'autorité naturelle d'un seconde année sur un première année. L'idée lui paraissait tout bonnement délicieuse, et il avait sauté sur la première occasion qui venait.
Elea et Edgar étaient deux Serdaigle de première année que Solal avait rencontré en salle commune. Ses deux cadets, discutant à côté d'une bibliothèque, s'étaient lancés dans une discussion qui avait attisé sa curiosité : ils voulaient voler ! C'était on ne peut plus intéressant qu'ils semblaient persuadés qu'un première année n'avait pas le droit de voler. Le Serdaigle n'avait pas réfléchi plus longtemps et leur avait donné rendez-vous au terrain d'entraînement quelques jours plus tard, en insistant sur le caractère tout à fait illégal de leurs actions —il était pourtant bien conscient que les premières années avaient tout à fait le droit de voler, puisque lui l'avait fait aussi en compagnie de Mad Mal, un an plus tôt.

Espiègle, et bien trop heureux de pouvoir jouer un tour inoffensif à des Serdaigle, le jeune Rosenberg rayonnait de bonne humeur alors qu'il fit ses premiers pas au terrain d'entraînement. Il y avait bien longtemps qu'il n'avait pas volé pour le simple plaisir, ses séances à califourchon sur un balai se résumaient à présent aux entraînements de Quidditch et aux cours de vol. L'idée de voler sans aucune surveillance l'emplit davantage de joie et, son balai Brossdur 6 sous le bras, il s'empressa de se poster au centre du terrain d'entrainement. Puis, comme s'il se souvenait du contenu de sa blague —il s'agissait de jouer aux hors-la-loi— il se posta à l'entrée du terrain d'entraînement avec un air grave, prêt à accueillir Elea et Edgar. Il avait pris le soin de sortir deux balais du terrain d'entraînement qu'il déposa à ses pieds, les bras croisés.

Il n'y a pas plus ponctuel que celui qui attend. C'est pour cela qu'Edgar ce dirigea en avance au terrain d'entrainement en espèrent tout de même y retrouver Solal et @Elea East.

Edgar avançait prudemment, en se cachant si besoin. A quelques yards de l’entrée du terrain Edgar vu un jeune homme aux cheveux noirs et aux yeux sombres, trop loin pour discerner la couleur marron mais il était sur qu'il s'agissait de Solal.

Il était tan de mettre son habit de 2ième année, c'est a dire : assurance et connaissance. Il descendit la petite pente menant jusqu'a Solal en Bombant le torse.
Il essayait de faire de plus grand pas pour faire plus grand, mais le résultat était plutôt ridicule.

"Et Rosenberg, sa va ? Pas facile dit donc le deuxième devoir de botanique. J'ai hâte de me dégourdir l'esprit en pratiquant ce moyen de locomotion découvert l'an dernier !" Appeler les gens par leur nom de famille faisait également deuxième année... en tout cas dans la tête de Edgar.
°J'en fais un peu trop là...° Se disait-il, mais trop tard ce qui était dit, était dit.
De toute façon il avait réussi à rejoindre Solal et personne n'avait vraiment pus l'entendre.

"Elea n'est pas encore arrivé ? Elle a le temps, je suis légèrement en avance, c'est une fille avec beaucoup de facilité, en tout cas pendant les cours. Je ne doute pas qu'elle puisse arriver jusqu’à nous. Ce sont nos balais d'entrainement ? Solal tu es le meilleur"

Elea n’etait pas vraiment en avance, mais elle n’était pas en retard. Elle avait le bout de nez rose à cause du vent de ce début de septembre, et elle garderait le regard au sol, pour tenter de disparaître aux yeux des autres élèves (ce qui, bien sûr, ne marchait pas). Son estomac était noué, car elle appréhendait cet essais. Pour l’instant elle ne s’était pas trop mal débrouillée en cours. Mais là ce n’était plus une question de logique...
 La jeune aiglonne était presque arrivée au terrain de quidditch quant elle vit Edgar se diriger vers Solal avec la grâce et le naturel d’un être de l’eau en plein désert.  
*Bon... et bien au moins je sais qu’il ne plaisantait pas. Il ne sait vraiment pas jouez la comédie. Enfin, je suppose que je ne suis pas beaucoup mieux...*
Elle accéléra le pas et lorsqu’elle fut à la hauteur des deux garçons, elle se tourna vers Edgar et chuchota avec véhémence :
« Edgar ! A quoi tu joues ? Tu pense vraiment que les deuxième année marche comme ça ? Je t’aime bien, mais si tu nous grille, ça vas pas le faire. »
Elle s’arrêta brusquement, puis reprît plus calmement.
« Désolée... Je suis un peu à cran. Mais j’ai un peu peur de me planter. Enfin, je vais pas commencer à vous raconter ma vie. On y vas ? Je vois que tu as trouvé des balais, Solal. Merci pour ton aide. »

Son petit mensonge insignifiant avait fait mouche chez ses deux cadets et il posa son regard sur un Edgar qui se pavanait, jouait au grands. Pendant un instant, Solal se renfrogna et plissa le nez, est-ce que c'est comme ça qu'il marchait depuis qu'il était passé seconde année ? Il espérait que ce n'était pas le cas, puisque si ça l'était, il était bien plus ridicule que ce qu'il pensait. En réalité, il n'y avait aucunement besoin de jouer un rôle puisqu'il n'y avait personne sur le terrain pour le moment. Les cours s'étaient terminés il y a peu, et les jours étaient encore longs, il n'y avait donc aucune obligation de se presser pour rejoindre le terrain d'entraînement : c'était ce qui avait mené Solal à leur indiquer cette heure. Il pouvait donc leur mentir en paix, sans être gêné par quelqu'un d'un peu trop honnête, et pouvait en plus justifier l'horaire auprès de ses cadets en disant qu'il serait ainsi plus facile de ne pas se faire repérer.
Dans toutes ses planifications diaboliques, Solal en avait oublié le pourquoi du comment, et qu'est-ce qui l'avait poussé à faire cette blague qui, somme-toute, n'avait rien de bien drôle au fond. Aveugle à sa propre bassesse, il joint ses mains avec un air tout à fait enthousiasme en voyant Elea arriver. Le contraste entre les deux personnalités était assez amusant. Si Edgar prenait la chose avec une sorte d'insouciance, Elea quant à elle ressemblait un peu à la célèbre Granger, façon Serdaigle. Voilà qui promettait d'être intéressant.

« Coucou ! Alors, tout d'abord faut que je vous explique : Pour éviter que des premières années se faufilent dans nos rangs, on a des signes en fonction de chaque année. Pour les deuxièmes années, c'est très simple : quand vous croisez quelqu'un d'autre, il faut que vous tapotiez vos mains sur vos joues en louchant. Il marqua une pause, le nez plissé. Oui bon, je sais, ça fait un peu ridicule. Mais c'est comme ça. »

Comme pour illustrer ses propos, il tapota ses mains sur chacune de ses joues simultanément en louchant, regardant tour à tour ses camarades, s'attendant à ce qu'ils fassent de même.
Mais la seconde d'après il était déjà parti à sa prochaine pensée. S'il avait gagné en maturité depuis l'année précédente, il n'en restait pas moins le même Solal qui n'aimait pas rester immobile —seule la présence d'Elian parvenait à l'apaiser assez pour qu'il ne gigote pas sans arrêt. Il attrapa les trois balais sous son bras et fit signe à ses cadets de le suivre, traversant le terrain d'entraînement pour se poster le plus au fond possible.

« Bien, ne vous inquiétez pas, vous aurez un O avec un bonus de 15 points pour la maison dès votre premier devoir grâce à moi ! On va commencer par le commencement : est-ce que vous avez déjà volé ? Si non, est-ce que vous savez au moins lever votre balai ? Si c'est pas le cas, connaissez-vous au moins les règles de sécurité ? Si oui, je vous écoute. » Il reprit son souffle, ayant oublié de le faire pendant ses questions, et croisa les bras contre son torse.

« Edgar ! A quoi tu joues ? Tu pense vraiment que les deuxième année marche comme ça ? Je t’aime bien, mais si tu nous grille, ça vas pas le faire. »

Edgar compris que sa démarche n'était pas la plus apprécié, mais Elea avait raison, il fallait être plus habille. Bien qu'il n'avait jamais joué de rôle auparavant, il fallait être plus convainquant. Mais comment faire ?

« Coucou ! Alors, tout d'abord faut que je vous explique : pour éviter que des premières années se faufilent dans nos rangs, on a des signes en fonction de chaque année. Pour les deuxièmes années, c'est très simple : quand vous croisez quelqu'un d'autre, il faut que vous tapotiez vos mains sur vos joues en louchant. Oui bon, je sais, ça fait un peu ridicule. Mais c'est comme ça. »

Edgar n'avait jamais vu de 2ième années faire une telle grimace. Solal se jouait il d'eux ? Non, se rassura Edgar, Solal prend autant de risque que nous dans cette histoire. Mais il était tout de même étrange de choisir un code si démonstratif...

Comme Edgar venait de le démontrer, il n'avait pas peur du ridicule et il ne comptait pas griller leurs couvertures de sitôt, donc "Fais ce que dois, advienne que pourra".

Solal en un instant, commença sa leçon par des questions :
"Est-ce que vous avez déjà volé ? Si non, est-ce que vous savez au moins lever votre balai ? Si ce n'est pas le cas, connaissez-vous au moins les règles de sécurité ? Si oui, je vous écoute."

Edgar voulait coûte que coûte remonter dans l'estime d'Elea et pris donc la parole tout en ayant un regard sur elle.

"Je n'ai jamais fait lever un balai alors encore moins le faire voler. Cependant, je crois connaître quelques règles de sécurité comme ne pas être vue par les moldus, avoir les protections adéquates et un balai en bon état de marche, ainsi que de vérifier s'il n'y a pas d'obstacle. Je sais, je parle comme un livre, mais c'est parce que je n'ai pas d'autre source d'information."

Une fois sa réponse donné, Edgar eu comme un soulagement, comme s'il avait eu le besoin de montrer que lui aussi était venue pour apprendre et non pour faire perdre le temps à tout le monde.

« Coucou ! Alors, tout d'abord faut que je vous explique : Pour éviter que des premières années se faufilent dans nos rangs, on a des signes en fonction de chaque année. Pour les deuxièmes années, c'est très simple : quand vous croisez quelqu'un d'autre, il faut que vous tapotiez vos mains sur vos joues en louchant. Il marqua une pause, le nez plissé. Oui bon, je sais, ça fait un peu ridicule. Mais c'est comme ça. » leur expliqua Solal.
Elea était perplexe. Si elle pouvait l’éviter, elle ne voulait pas se ridiculiser, et, elle ne savait pas pourquoi, mais elle n’avait pas entièrement confiance en Solal. Et puis... cette histoire de signe était tout de même très étrange. Mal à l’aise, Elea continua d’écouter Solal, en essayant de voire si il avait l’aire de raconter n’importe quoi.
« Est-ce que vous avez déjà volé ? Si non, est-ce que vous savez au moins lever votre balai ? Si ce n'est pas le cas, connaissez-vous au moins les règles de sécurité ? Si oui, je vous écoute. »
Elle n’en savait rien, et préféra se taire. Edgar la regarda  et repondit :
« Je n'ai jamais fait lever un balai alors encore moins le faire voler. Cependant, je crois connaître quelques règles de sécurité comme ne pas être vue par les moldus, avoir les protections adéquates et un balai en bon état de marche, ainsi que de vérifier s'il n'y a pas d'obstacle. Je sais, je parle comme un livre, mais c'est parce que je n'ai pas d'autre source d'information. »
Il parlait peut-être comme un livre, mais il en savait déjà beaucoup plus qu’Elea. Elle regretta soudain de ne pas s’etre renseignée. Elle n’aurait pas dû négliger cet aspect... La jeune fille se mordit la lèvre, comme toujours lorsqu’elle doutait, puis pris la parole :
« Je sais que ce n’est pas normal, mais moi je ne connais rien sur les balais, le vol, ou tout ce qui s’y rattache. Je suis désolée, j’aurais dû me renseigner. J’ai conscience que je nous fait perdre du temps, mais sur ce sujet, je n’y connais vraiment rien. Désolée... »
Elea jeta un regard un peu perdu aux deux garçon. Elle se sentait vraiment bête, et elle détestait ça. Elle qui voulait être irréprochable en toute situation et ne laisser aucune prise aux autre, avait négligé le vol. Elle avait cru que ce ne serait « que du sport » mai elle réalisait maintenant que c’était beaucoup plus que cela.  Et elle s’en voulait.

À nouveau, Edgar et Elea avaient des comportements tout à fait différents : Edgar écoutait naïvement Solal, comme si un deuxième année ne pouvait mentir, et avait fait même effectuer le geste secret d'un second année. L'aîné sentit une forme d'affection naître en lui. Il était difficile d'être plus mignon qu'Edgar à ce moment-là. En fait, il n'y avait bien qu'Elian qui pouvait l'être. Solal devait certainement avoir un faible pour les personnes qui lui rappelaient des petits frères —bien qu'Elian avait réussi à briser l'image du Poufsouffle idiot et étrange, il était bien plus.
Elea, quant à elle, semblait on ne peut plus perplexe. Si Solal avait été dans leur situation, il aurait sûrement réagit de la même façon, aussi il ne pouvait pas lui en vouloir. Il se fit néanmoins la remarque qu'elle réagissait comme une Serdaigle trop sérieuse —ce qui faisait de lui un Serdaigle trop sérieux aussi, parfois.

Solal se contenta d'hocher la tête, se prenant bien trop au sérieux, en écoutant les explications d'Edgar. Sa réponse n'était pas mal du tout, si l'aîné avait été professeur de vol, il aurait donné environ 50 points pour Serdaigle, c'était certain ! Il tourna ensuite la tête vers Elea avant de poser sa main sur son épaule en la regardant d'un air assuré.

« Pas de souci ! Tu vas vite apprendre, et tu vas pouvoir briller lors de ton premier cours. » Il se recula enfin, hochant la tête vivement comme pour confirmer ses propres propos et croisa les bras contre son torse. « C'est tout à fait exact, Edgar. Il faut faire attention autour de nous pour ne pas qu'il y ait d'obstacle au décollage. Il faut vérifier notre balai, mais j'ai déjà vérifié les vôtres. Pour les protections, ça devrait aller. Allez, prenez vos balais, on va commencer par tisser un lien avec votre destrier ! Sur ces mots, il attrapa son propre balai et le posa à côté de lui. Là, vous faîtes comme ça, vous tendez la main et vous dîtes "debout !" fermement en vous concentrant sur le balai. Ah et euh, vous avez des questions ? » Il se recula pour observer ses deux cadets attentivement. S'il était décidé à leur faire cette petite blague tout à fait innocente, il voulait cependant être une réelle aide pour ses cadets, mais il lui manquait cruellement l'expérience d'apprendre quelque chose de scolaire à quelqu'un.

Edgar s'avança vers le balai qui était posé en face de lui.
Il semblait inerte et semblable à tous les autre balai qu'Edgar avait vu... heureusement Solal avait autorisé les jeunes Serdaigle à lui posé des questions.

"Dit moi Solal, tous les balais peuvent voler à condition de les enchantés ? Ou faut-il du bois spécial comme les baguettes ?"

Edgar tandis son bras au-dessus du balai et se concentra sur lui.
Il essaya un "debout" plus ou moins timide et le balai ne fit pas grand chose.

Edgar ne pouvait se concentrer totalement sur son balais tan que Solal ne l'avait pas répondu. Une foule de questions s’agglutinait dans la tête du garçon, décidément, il n'était pas près de monter sur un balai.

Il ne baissa pas pour autan son bras, mais Edgar arrêta de regarder son balai pour regarder alternativement Solal et Elea. Elea pouvait très bien posséder un don pour le vol et qui sait peut être même le Quidditch !
Edgar l'imaginait facilement voltiger avec "la batte de fer" la célèbre Tally Jenkins coude à coude et crier "Aïe Aïe Aïe", l'idée le fit sourire.

Mais l'idée de rester éternellement sur le plancher des vaches ne lui plaisait pas beaucoup moins. Heureusement qu'il n'était pas seul pour affronter cette épreuve et qu'il pouvait compter sur son professeur de vol bien sûr mais aussi sa nouvelle famille.

Même si Elea n’avait pas encore confiance en Solal, elle ne se méfiait plus autant. Il n’avait pas cherché à l’enfoncer, et il semblait vraiment vouloir les aider.
Le serdaigle avait parlé de tisser un lien avec le balais. Ce pouvait-il que ce liens soit semblable avec celui entre un sorcier et sa baguette ? Si c’était le cas, ce serait peut-être instinctif. Ou bien très compliqué.
La question d’Edgar la conforta dans sa supposition. Tandis que le jeune garçon essayait -sans grand succès- de faire lever son balais, Elea s’accroupit à côté du siens et l’observa. Il ne ressemblais pas à un balais moldus, ou du moins pas aux balais qu’elle avait déjà vu. Son apparence se rapprochait plutôt de celle des balais de sorcières dans les contes qui avaient bercé son enfance. 
*C’est plutôt logique après tout.* 
Cependant, la jeune fille nota quelques différences, comme les sortes de pédales présentes sur les côtés ou la marque presque effacée, anciennement gravée sur le manche. 
Du bout des doigts, elle effleura le manche. C’etait Du beau bois, mais il avait été mal entretenu. Il aurait bien eu besoins d’etre ciré ou reverni. Elea fut un peu déçue de ne pas ressentir la moindre chose, contrairement à ce qu’elle avait ressenti avec sa baguette. Mais cela viendrait peut-être.
Elle se releva et se décida à parler.
« Je suis désolée, cette question vas sûrement vous sembler stupide, mais je me demandais... »
Elle hésita un instant et repris.
« Il ne faudrait pas... leur demander poliment ? Je parle des balais. Parcequ’ils ont peut-être une sensibilité, si ils sont semblables au baguette, et dans ce cas, leur donner des ordres n’est peut-être pas une très bonne idée ? »
Elle regretta aussitôt. Les garçons allaient la prendre pour une folle, ou pour un bisounours. Et elle ne savait pas ce qui était le pire.

Je suis vraiment désolée pour ce retard...

Excusez-moi pour ce retard impardonnable, j'ai du mal à organiser mon temps ces dernières semaines, comme vous pouvez le voir. @__@

« Je pense que tous les bois peuvent faire des balais, mais comme pour les baguettes, certains bois absorbent mieux la magie que d'autres. Et puis, il faut compter aussi sur le grain du bois, sur l'aérodynasme — il ne sembla pas conscient de l'erreur qu'il fit en prononçant le mot — et sur tout plein de trucs.
À peine Edgar avait-il posé sa question que Solal se mit à sauter sur place, les bras partant dans tous les sens alors qu'il se lança dans une explication bien plus enthousiaste que nécessaire. Il ponctua même son explication d'un geste qui lui donnait l'air bien trop sûr de lui : il avait tendu son index et son pouce, le reste des doigts fermés, et les avait placé sous son menton comme s'il disait « t'inquiète, je suis là pour répondre à toutes tes questions ! »
Comme l'avait remarqué Solal un peu plus tôt, Elea était bien plus observatrice et plus prudente qu'Edgar. Ce qu'elle fit surprit le deuxième année qui ressentit une sorte d'affection naissante pour sa cadette : elle venait de toucher le balai et proposait à présent de lui demander gentiment. Si elle s'empourpra après, le brun était tout à fait satisfait de cette question. Il faisait, après tout, partie des personnes qui s'excusaient au porte-manteau après l'avoir bousculé. Aussi, il s'empressa de s'accroupir pour caresser le balai d'Elea, hochant la tête vivement.
« C'est vrai ça, c'est peut-être mieux comme ça ! Oh — » Solal n'était pas tellement connu pour son plus grand calme. Il avait ressenti une sorte d'impulsion intérieure lui demander de se lever et de mettre fin à ce cours improvisé qui était, d'après Solal, un peu trop barbant. L'arrivée de quelqu'un, plus loin, lui donna la bonne excuse : c'était Tally Jenkins, d'après la chevelure flamboyante qu'il pouvait apercevoir à quelques dizaines de mètres. C'était le moment de mettre la pagaille et de finir sa blague en apothéose. Aussi, il attrapa les mains de ses deux camarades, avant de se mettre à courir comme un dératé sans explication préalable.
« Si elle nous voit et qu'elle vous reconnait, vous pourriez vous faire virer de Poudlard... ou pire ! Tally pourrait vous envoyer jusqu'à Londres d'un simple coup de batte ! » s'exclamait-il, la voix parfois entrecoupée par son souffle irrégulier. Il s'arrêta ensuite derrière un arbre pour feindre de se cacher de Tally et la culpabilité se fit ressentir en nouant sa gorge : Edgar et Elea lui avaient fait confiance depuis le début et le suivaient sans se plaindre une seule fois. C'était la première fois qu'il pouvait se vanter de ne plus être le plus jeune, mais encore une fois, les Serdaigle ne le décevaient pas. Il espérait que sa petite blague ne vexeraient pas Elea et Edgar et qu'ils ne finiraient pas par penser que Serdaigle est remplie de personnes bizarres. Il est vrai que la maison des Aiglons était remplie de personnes un peu étranges —il n'oubliera probablement jamais le jour où il manqua de se faire casser le nez par une lionne enragée— mais tous les Serdaigle qu'il avait côtoyé jusque là avaient été des personnes fondamentalement bienveillantes. Il avait pu rêver, s'énerver et plaisanter sans jamais que quelqu'un ne lui reproche son caractère difficile et son impulsivité. Et bien qu'il ne connaissait pas encore ses deux cadets, il était certain que Elea et Edgar sauraient l'accepter. Il fallait les voir, tous les deux, honorant les valeurs de la maison des Aiglons. Ils incarnaient tout deux la curiosité et l'envie d'apprendre qui faisaient briller les Serdaigle, et semblaient déjà avoir une personnalité bien à eux, et la capacité de briller individuellement.
« Elle vous a pas vu ? » murmura-t-il, essoufflé, toujours dans son rôle malgré la culpabilité et la peur grandissante de vexer ses cadets.