L'idée de Christopher semblait faire peur à Alice, elle n'était visiblement pas rassurée à l'idée de retourner si tôt dans les airs et en plus sur le même balai.

-À deux sur ton balai ? Mais... nous allons tenir dessus ? Nous ne serons pas trop lourd pour lui ? Il ne va pas céder ...?
-Céder? Christopher eut un petit rire. Il y a des joueurs de Quidditch qui font bien plus que nos deux poids réunis et pourtant leur balai file comme si il n'y avait personne dessus. C'est sans risque t'en faiT pas tu as juste à bien te tenir et te laisser transporter.
-Je te fais confiance."

Ces paroles firent du bien à l'aiglon, lui aussi avait confiance en la jeune fille. Malgré tout ce qu'avait pu dire Fiss à son sujet il n'avait aucun doute sur elle, il était même sûre que ce qu'il avait dit sur son aversion pour les né-moldus était faux. Mais là il ne voulait pas penser à Fiss et ses stupides mots.

Il s'installa sur son MancheVif en laissant plus de place à l'arrière. Il l'avait déjà fait, voler à deux. L'été dernier avec sa petite sœur. Ça s'était très bien passé, il parvenait à rester en équilibre et agile malgré le contrepoids. Mais il avait volé avec quelqu'un déjà à l'aise dans les airs qui voulait aller toujours plus haut et toujours plus vite. Il devrait se montrer vigilant à ce qu'Alice n'ait pas trop peur

"-Tu dois te mettre juste derrière moi, t'as qu'0 passer tes mains autour de moi pour te tenir."

Alice s'installa en mettant ses bras autour de Christopher. Une étreinte qui ne laissait pas l'aiglon indifférent, ce n'était que pour voler ensemble mais avoir les bras d'Alice autour de lui donnait une force qu'il ne ressentait jamais. Il était encore plus en confiance que d'habitude sur son balai. Il prit un peu de hauteur et sentit les bras de la jeune fille se serrer contre lui, elle ne devait pas être très rassurée. Il posa sa main sur une des siennes, pour lui montrer qu'il était là, sa main pas loin de la sienne si il y a avait un soucis. Prêt à la rattraper si elle lâchait sa prise.

-"T'en fais pas ca va aller. On va pas aller trop haut et je vais aller doucement. Si tu veux redescendre tu as juste à le dire."

Christopher monta à un peu moins de 10 mètres et commença alors à aller vers l'avant sans aller trop vite, tout en effectuant de légères montées et descentes. La technique que faisait son père pour endormir sa petite sœur les soirs où elle faisait des caprices. Ces mouvements la berçaient quand elle était bébé, mais très vite elle prit ça comme un jeu et voulait faire de plus grandes vagues et de plus en plus vite si bien qu'elle ne dormait plus.

A présent qu'elle lui avait dit qu'elle lui faisait confiance, Alice ne pouvait plus reculer. Il fallait lui prouver, même si cela voulait dire grimper à deux sur un balai et s'élever dans les airs. De ce que disait le garçon, le manche n'allait pas céder sous leur bois. Bon, d'un côté, il avait certainement raison ! Mais tout pouvait arriver, absolument tout.

Christopher avait récupéré son balai personnel et l'avait passé entre ses jambes. Alors ils allaient recommencer de suite. Les doigts d'Alice se mirent à tapoter ses cuisses, son regard braqué sur Christopher. Le soleil était dissimulé par les nuages, Alice ne pouvait pas prétexter un quelconque besoin d'ombre pour protéger ses yeux. Et puis, elle était emmitouflée, et pas la moindre parcelle de sa peau n'était visible hormis ses mains et son visage, elle ne pouvait pas non plus dire qu'il fallait qu'elle regagne l'intérieur. Elle était coincée.


« - Tu dois te mettre juste derrière moi, t'as qu'à passer tes mains autour de moi pour te tenir.
- Ou...oui, bien sûr.

Sans plus de cérémonie, Alice rejoignit le balai. De toutes façons, cela ne servait à rien de perdre plus de temps. Autant en finir au plus vite. Alice s'installa juste derrière le garçon et, comme il lui avait demandé, passa ses mains autour de lui. C'était gênant... et incroyablement agréable. Alice n'aurait jamais imaginé ressentir ces sentiments si divergeant en enlaçant Christopher. Elle ne put s'empêcher d'étirer un sourire. Un sourire qui disparut dés que Christopher s'éleva dans le ciel.

Ses bras s'étaient resserrés autour des reins du garçon. Et si elle tombait ? Et son corps glissait et les emportait tous les deux ? *Tu ne vas pas tomber, tiens toi à lui, et ça ira, il sait ce qu'il fait* Et comme si Christopher avait lu dans ses pensées, sa main vint se poser sur la sienne.

- T'en fais pas ca va aller. On va pas aller trop haut et je vais aller doucement. Si tu veux redescendre tu as juste à le dire.

Il ne fallait pas lui dire. Il fallait être forte ! De cette épreuve, Alice en sortirait grandie. Seulement, elle devait ne pas regarder en bas, ni sur les côtés, ni se poser trop de question. Faire confiance en Christopher. Voilà.
Christopher s'éleva encore dans les airs, encore et encore, et puis, il se mit à avancer ! Le corps entier d'Alice était tétanisé par la peur. Ses petits doigts tenaient fortement le tissu du haut de Christopher. La chaleur de sa main contre la sienne était rassurante mais... ça voulait dire qu'il conduisait le balai avec une main ?

- Christopher ? Tu as seulement une ...

L'espace d'un instant, son regard se posa sur le sol. Ce fut comme si son corps venait d'être attiré tout en bas...et qu'une force inconnue venait de la ramener sur son balai.

- On.. oh non.. non non...

Alice vint rapidement nicher son visage dans la nuque du garçon. Ils étaient haut, très haut, trop haut. Beaucoup trop haut ! Et tout paraissait si petit en bas... Ils devaient être à bien vingt mètres de hauteur. Et ils bougeaient, bougeaient, bougeaient... Ils allaient tomber, et s'écraser.
Sa main vint attraper celle de Christopher pour la garder dans la sienne. Elle la serrait fort, fort, tout contre le ventre du garçon.

- Ça va, se répéta t-elle contre le cou du garçon. Ça va... »

Non, ça n'allait pas. La petite fille ne pouvait plus ouvrir les yeux. La petite fille était tétanisée. Il ne fallait pourtant pas lui montrer à quel point elle avait peur. Non, elle n'avait pas peur, elle était seulement trop haut ! Et puis... elle ne s'était pas préparée. Voilà.

Dans les airs Christopher se sentait bien, à l'aise, libre. Il n'avait aucune pression et là il volait avec Alice derrière lui, c'était merveilleux. A mesure qu'ils se déplaçaient il sentait les mains d'Alice l'agripper de plus en plus. Elle avait peur c'était évident mais elle faisait tout pour ne pas l'exprimer. Christopher admirait son courage mais il sentait qu'elle s’empêchait d'admettre sa peur auprès de lui. Cette idée prit de l'ampleur quand Alice comprit qu'il n'avait qu'une main sur le balai. C'était habituel pour lui, quand il fallait attraper le vif d'or ou porte le souaffle il n'avait qu'une main sur son balai. A vrai dire il avait jamais deux mains sur le manche du balai et malgré ça arrivait toujours à maintenir son équilibre. Mais la jeune fille avait visiblement un peu paniqué à cette idée et avait saisi la main de Christopher pour la serrer très fort et cachait sa tête dans le dos de l'aiglon. Il sourit en l'entendant répéter que ça aller. C'était pas à lui qu'elle parlait mais à elle-même. C'était peut-être suffisant comme émotions pour la Serpentard. Doucement Christopher redescendait jusqu'à atteindre le sol avec ses pieds.

"-On va arrêter là pour aujourd'hui. Tu peux être fière de toi mais tu sais si tu as peur il faut pas que tu hésites à me le dire. C'est normal d'avoir peur, il n'y a pas de honte à avoir."

Il laissa Alice descendre du balai avant d'en faire autant. Il comprenait la fierté de la jeune fille à ne pas vouloir montrer qu'elle avait peur mais il voulait lui prouver qu'elle pouvait se laisser aller avec lui. aussi il décida de lui confier sa peur secrète.

"-Tu peux me faire confiance je vais pas me moquer si tu as peur. On est tous effrayé par quelque chose, par exemple moi j'ai peur des veaudelune... C'est ridicule je sais, mais leurs gros yeux et leur long cou, je sais pas expliquer pourquoi mais ca me dégoûte."

Il ne l'avait jamais dit à personne mais lors du cours de défense contre les forces du mal sur les épouvantards il n'eut d'autres choix que de l'assumer auprès de toute sa classe, il eut un petit rictus en repensant à ce cours et à la façon dont il s'en était débarrassé. Le cou du veaudelune avait tellement grandi si bien que la tête ne cessait de se balancer de gauche à droite jusqu'à toucher le sol Aujourd'hui il confiait cette phobie directement à Alice, une preuve de la confiance qu'il avait en elle.

"Donc tu vois si tu as peur de voler ou de l'altitude c'est beaucoup plus logique et moins ridicule."

Inspiration. Expiration. Inspiration, et expiration. Ils étaient tellement haut... Une chute les tuerait, à coup sûr ! Et Christopher qui prenait des risques supplémentaires en ne tenant son balai que d'une main... ils allaient se tuer, c'était maintenant une certitude.
Alice sentait le balai descendre, aussitôt sa prise sur la main de Christopher s'intensifia. Ils tombaient ! Et... non, ils redescendaient. Bien vite, Alice sentit l'herbe sous ses pieds. Quelle plaisir de la voir aussi près d'elle, de pouvoir compter les brins qui la composait.

« - On va arrêter là pour aujourd'hui. Tu peux être fière de toi mais tu sais si tu as peur il faut pas que tu hésites à me le dire. C'est normal d'avoir peur, il n'y a pas de honte à avoir.

Alice se détourna des brins d'herbe pour regarder la toison blonde Christopher. Il l'avait dit, elle avait peur. Comment pouvait-elle être fière d'elle après ce moment si gênant ? Elle avait été ridicule, et lui disait qu'elle devait être fière... Christopher était vraiment gentil, il se souciait de ce que la fillette pouvait penser d'elle même. Combien aurait fait comme lui ? Cependant, Alice n'était pas fière d'elle.
La Serpentard descendit du balai, sans un mot de plus. Elle ne voulait plus parler de ce vol. Elle voulait que Christopher lui propose autre chose pour oublier... ça. Mais non, il continua à en parler, et d’appeler ce qui s'était passé de la peur. Ce n'était pas de la peur ... enfin, pas vraiment. Seulement un accord de mon principe avec son instinct de survie.
Christopher, pour une raison qui échappait à Alice, lui avoua avoir peur des veaudelune. Ces créatures si mignonnes, comment pouvait-on les craindre ? C'était du dégoût, pas vraiment de la peur... seulement du dégoût. Un dégoût que le garçon lui même ne semblait pas pouvoir s'expliquer.
Un petit sourire illumina le visage d'Alice, chassa la grimace d'inconfort qui s'était installé dans ses traits. Christopher venait de se confier à elle, il venait d'ouvrir son cœur à cette petite fille. Elle était touchée, enchantée, heureuse. Ce n'était pas seulement pour la rassurer, ce n'était pas pour la faire rire... il offrait ses craintes à Alice, lui confiait un secret. Un secret qu'Alice se devait de protéger, et chérir. C'était une belle preuve d'affection, un merveilleux cadeau.

- Donc tu vois si tu as peur de voler ou de l'altitude c'est beaucoup plus logique et moins ridicule.
- Les peurs n'ont pas de logique, sinon ça serait trop facile. Mon père, quand il était plus jeune, avait peur des endroits clos. Pour rien, en plus. Il n'y a pas besoin de logique pour rendre quelque chose effrayant.

La peur des veaudelune, et celle des petits endroits, ce n'étaient pas logique... celle de tomber de de se tuer, si. Bien sûr que c'était logique !

- Merci pour ce moment, ajouta Alice. C'était un joli moment... je... Non, non c'était terrible.

Un rire s'échappa d'entre ses lèvres. Elle ne pouvait décemment pas dire que ça lui avait plut, c'était un mensonge. Cependant, ces échanges avec Christopher avaient été formidables. Son cœur battait fort dans sa poitrine, et ce n'était pas la à cause de la peur de tomber : elle était réellement ravie.

- Mais c'était quand même bien d'être avec toi. C'était intéressant. Pas d'être avec toi, d'être dans les airs. Avec toi aussi c'était intéressant ! C'était même fantastique... Enfin, tu comprends...? Je ... c'était merveilleux. »

La voilà qui se remettait à rougir. Tout s'emmêlait dans l'esprit d'Alice, et l'altitude devait y être pour rien. Bien sûr, ils n'avaient pas été bien haut mais... cela devait jouer.

Bien sûr Alice avait raison, il n'y a pas de logique dans la peur des vaudelunes ou des endroits clos. Mais justement avoir peur du vide avait plus de sens car il y avait un danger réel à être à plusieurs mètres de haut. Mais Christopher ne voulait pas débattre de ça avec elle, il voulait juste passer du temps avec son amie. Pour la première fois ils étaient seuls ensemble et il voulait en profiter pour continuer à en découvrir plus à son sujet

De son côté Alice avait du mal a exprimer si elle avait passé un bon moment ou non. Visiblement le vol n'était pas son meilleur souvenir mais pour le plus grand bonheur de l'aiglon elle semblait avoir apprécié de faire ça avec lui. Un plaisir partagé, il regrettait juste de ne pas avoir été assez bon professeur pour la mettre à l'aise. Peut-être un jour ils pourraient rééditer l’expérience. En tout cas il en avait envie. Il repensait aux bras d'Alice qui l'entourait quand ils étaient ensemble sur le même balai. A cette chaleur qui lui avait parcouru le corps. Il regardait la jeune fille tout en souriant comme toujours.

"-Oui moi aussi j'ai aimé voler AVEC toi. Il insista bien sur le "avec" pour bien lui faire comprendre que sa présence avait été agréable. J’espère qu'un jour tu seras à l'aise dans les airs qu'on puisse voler ensemble."

Il alla reposer les balais dans la remise puis regarda autour de lui. Il n'y avait personne, rien qu'eux deux. Il fallait prolonger le moment avec sa camarade. La journée n'était pas encore terminée il pouvait encore profiter du temps agréable que leur offrait le ciel malgré la présence de nuages qui dissimulaient le soleil.

"-Tu veux aller t’asseoir là-bas? dit-il en désignant un banc posé le long du chemin qui allalt du terrain d’entraînement au stade de Quidditch.

Les deux enfants allèrent se poser sur le banc. Christopher regarda le château qui leur faisait face pendant quelques instants. D'ici il pouvait voir la tour de Serdaigle, si seulement Alice avait été dans sa maison, il se serait rencontré bien plus tôt... Ils auraient passé déjà tant de moments ensemble. Foutu choixpeau et ses répartitions. L'aiglon était arrivé avec plein de préjugés notamment et surtout sur les Serpentard. Et là il passait un bon moment avec une fille de cette maison. Il découvrait une fille gentille et douce bien loin de l'image qu'il avait de la maison verte, bien loin de l'image qu'elle renvoyait quand on la croisait avec ses airs hautains. Comme quoi il ne fallait pas se fier ni aux apparences ni aux allégeances issues de la répartition du choixpeau. Et elle était fille d'auror en plus.

"-Ton père aussi était à Serpentard?"

Les mots de Christopher rassurait Alice, et la rendait plus confiante. Le rouge de ses joues s’apaisait, et son sourire redevenait plus naturel. Elle aurait aimé faire durer ce moment ensemble plus longtemps, mais c’était au dessus de ses forces. A son plus grand bonheur, Christopher proposa à la fillette d’aller s’asseoir sur un banc. Il voulait qu’ils continuent à discuter, c’était évident ! Il aimait la présence d’Alice, peut-être la trouvait-il intéressante ?

« - Avec plaisir, répondît la Serpentard.

Tout en suivant le garçon, Alice passa sa main à sa hanche pour extirper sa baguette de son fourreau. Elle l’agira un peu, l’extrémité au ciel, articula sans prononcer le moindre mot et, aussitôt, une ombrelle de dentelle blanche, finement ouvragée, apparue. Ravie de l’efficacité de son sort, Alice affichait une mine fière. Cela faisait son petit effet et, surtout, cela la protégeait du soleil. Les nuages le dissimulaient pour l’instant, mais la petite fille sentait sa peau s’embraser. Il ne fallait pas attendre qu’il pointe le bout de son nez.

Délicatement, Alice s’installa sur le banc, assez proche de Christopher pour pouvoir l’entendre sans se pencher dessus, assez loin pour ne pas le toucher. Elle lui sourit un instant, avant de prendre une grande inspiration, ses yeux se reportant sur le terrain de Quidditch. Alice n’aimait pas ce sport, qu’elle considérait brutal, idiot. Et pourtant, la fillette jalousait ces sorciers qui parvenaient à le pratiquer sans se rendre ridicule. Elle revoyait encore Irisia filer à toute allure sur son balai, sans aucune peur dans les yeux. Elle se remémorait les acclamations des tribunes lorsque des points étaient marqués. Être un joueur de Quidditch était vraiment très prestigieux, si on se fiait aux autres. Alice ne partageait pas ce point de vue.

- Ton père aussi était à Serpentard? demanda Christopher.
- Oh, non. Il n’était pas à Poudlard, mais à Beauxbâtons. Il est français.

Alice sourit un peu plus. Parler de son père lui provoquait toujours une immense fierté. Sa vie n’avait jamais été banale, toujours mouvementé.

- Il est venu s’installer en Grande-Bretagne alors qu’il n’avait que 20 ans ! Et il a de suite entrer à l’école des Aurors. Il est très fort, mon père, surtout en métamorphose. Il adore ça. Si il n’était pas le chef des Aurors du pays, il aurait certainement demandé à enseigner la métamorphose à Poudlard. Il est très pédagogue.

Alice se tut, les lèvres un peu pincée. Ce n’était pas très polie de parler autant. La question était simple, pourtant. La réponse aurait dû être claire et limpide, pas aussi développée. Christopher se fichait certainement de savoir que son père était doué en métamorphose. Mais Alice n’y pouvait rien : elle aimait parler de lui, dés qu’elle en avait l’occasion.

- Et toi … ton père était à Serdaigle ?»

"-- Oh, non. Il n’était pas à Poudlard, mais à Beauxbâtons. Il est français.

Français? Les deux enfants avaient donc ce point commun d'avoir un parent originaire de l'autre côté de la Manche. Christopher ne pouvait s'empêcher de sourire en apprenant cette nouvelle, il avait tant de question à lui poser. Il écoutait Alice parler de son père avec autant d'attention que la jeune fille avait de passion dans sa voix. Le ton de la jeune fille était en effet rempli de fierté, une fierté envers son paternel que l'aiglon ressentait aussi pour le sien et qu'il espérait entendre quand son futur enfant parlerait de lui. Son père était le directeur des Aurors et Christopher comprenait bien qu'elle l'admire. Il avait tant de question à lui poser sur le métier d'Auror qu'il aspirait à devenir mais ça ne se faisait peut-être pas de poser toutes les questions qui lui venaient au sujet de son père plutôt que de s'intéresser à elle.

"-- Et toi … ton père était à Serdaigle ?»
Ha non. dit-il dans un sourire, ravi qu'elle oriente le sujet.Il était à Poufsouffle, il a été un peu déçu que je ne sois pas dans la même maison que lui mais je crois qu'il a fini par s'y faire, surtout depuis que je suis dans l'équipe de Quidditch. Ca lui a fait plaisir que je poursuive sa passion. C'était un peu la guerre à la maison entre ma mère et mon père car ma mère espérait me voir à Serdaigle. Elle n'a pas non plus été à Serdaigle, elle était à Beauxbatons aussi, dans l'Ordre d'Aloysia. Mais elle est persuadée qu'à Poudlard elle aurait finie à Serdaigle et n'arrête pas de taquiner mon père là-dessus. Il est très fier d'avoir été à Poufsouffle tu comprends? Il débitait tout ça en monopolisant la parole, mais il était heureux de parler de sa famille à Alice si bien qu'il n'arrivait pas à s'arrêter.Et donc ma mère a fait comme ton père, elle est venue en Angleterre mais pour devenir médicomages. Elle a rencontré mon père, et puis après ma naissance on est parti vivre en France un moment avant de revenir en Angleterre. Ha et j'ai une petite sœur, Sara, qui est née en là-bas... Et... oh pardon je parle beaucoup... C'est qu'ils me manquent... Quelque peu gêné d'avoir sorti un tel monologue, les joues du garçon commençaient à se teindre de rouge. J'arrive pas à croire que ton père soit français aussi. Tu crois qu'ils ont pu se connaître là-bas?

Cette idée était un peu perchée, il ne savait même pas l'âge du père d'Alice. Mais l'idée que les deux étaient peut-être liés par leurs parents bien avant leur naissance provoquait en lui un sentiment un peu particulier. Il appréciait Alice et voulait être proche d'elle, peut-être que ceci pouvait s'expliquer d'une façon mystique par une potentielle amitié entre sa mère et le père de la Serpentard.

Alice aimait l'écouter parler, Christopher avait une très jolie voix. Chacun de ses mots étaient plaisants aux oreilles de la petite fille. Si seulement il ne pouvait jamais s'arrêter, et parler éternellement de ce qui le rendait heureux et fier. Que jamais ce sourire ne disparaisse de son visage.
La mère de Christopher était française elle aussi, c’était inattendu. Alice pensait que son père était un cas unique à Poudlard, et peut être que Christopher le pensait aussi pour le cas de sa mère. C’était une merveilleuse surprise de découvrir qu’ils avaient un point commun aussi merveilleux que celui du sang français.
Le sourire d’Alice n’en était que plus grand alors qu’il lui partait de quelques anecdotes, de sa petite sœur, du fait qu’il ai vécu en France… Tout cela le rendait encore plus intéressant, sa vie était palpitante.

« - Ne t’excuses pas, dit Alice dans un sourire lorsque Christopher se rendit compte de son flot de paroles. Ça ne me dérange pas du tout d’entendre parler de ta famille, au contraire, elle est très intéressante.

Le teint de Christopher avait prit une jolie couleur rouge. C’était un garçon sensible, cela se voyait immédiatement. Il ne prenait pas la peine de cacher ses émotions : il était sincère, et Alice aimait cela. Cela voulait peut-être dire qu’il lui faisait suffisamment confiance pour se laisser aller en sa compagnie ? Peut-être la considérait-il comme son amie ? Si seulement cela pouvait être le cas. Alice, elle, voyait comme un ami, quelqu’un qui deviendrait plus important pour elle au fil des années. Cette amitié, Alice allait la chérir pour la rendre plus belle, plus forte, pour que jamais elle ne cède sous aucun poids. Christopher était un garçon gentil qui ne méritait que de belles choses dans sa vie. Alice lui donnerait, car être un ami, c’était cela.

- J'arrive pas à croire que ton père soit français aussi, lança Christopher. Tu crois qu'ils ont pu se connaître là-bas?
- Je ne sais pas, mon père était dans l’Ordre de Lonicera. Mais cela se pourrait ! Il faudrait demander à ta mère, mon père, mes oncles et mes tantes sont comme moi alors, ils ne passent pas inaperçu. Les cheveux blancs, tout cela … Il s’appelle Dorian Sangblanc, mon oncle Léon, mes tantes Élise et Pauline. Peut-être en reconnaîtra t-elle un ? Élise était dans l’Ordre d’Aloysia.

Et si il s’avérait que la mère de Christopher connaisse la fratrie Sangblanc, que se passerait-il ? Peut être que son père voudrait revoir sa camarade, et ainsi préparerait une rencontre des deux familles ! Soudainement très joyeuse, Alice souriait de plus belle.

- Moi, j’ai deux frères, Jacob et Thomas. Thomas est un imbécile. Jacob lui, il est très intelligent, et très gentil. Il étudie à l’Institut supérieur de droit magique. Et lui aussi il aime voler. Il vole très bien d’ailleurs.»

Alice aurait pu parler de Jacob pendant encore de longues minutes mais elle ne voulait pas monopoliser la parole. Elle voulait que Christopher continue à lui parler de lui, que ce soit de sa famille, de ses passions ou de ce qu’il aimait manger au petit déjeuné. Elle voulait tout savoir de lui, son enfance, ses premières manifestations magiques, sa relation avec ses parents et sa sœur, ses premiers moments à Poudlard … Si seulement ce moment pouvait durer une éternité…

- Je ne sais pas, mon père était dans l’Ordre de Lonicera. Mais cela se pourrait ! Il faudrait demander à ta mère, mon père, mes oncles et mes tantes sont comme moi alors, ils ne passent pas inaperçu. Les cheveux blancs, tout cela … Il s’appelle Dorian Sangblanc, mon oncle Léon, mes tantes Élise et Pauline. Peut-être en reconnaîtra t-elle un ? Élise était dans l’Ordre d’Aloysia.

Christopher regarda les cheveux d'Alice en souriant. Effectivement ce genre de teinture ne passait pas inaperçu. L'aiglon se rappelait le nombre de fois qu'il avait remarqué la jeune fille dans la foule d'élève. Depuis son premier jour à Poudlard, il ne se souvenait pas forcément de la répartition mais avait remarqué les cheveux blancs si particuliers d'Alice ce jour-là. Ça lui donnait quelque chose de captivant et d'intrigant, ses airs précieux accentuaient le tout. Sans ça le garçon aurait été bien plus froid envers Alice quand elle est venue lui parler dans les tribunes. Sa prétention apparente avait de quoi refroidir l'envie d'échanger avec. Mais il avait été comme hypnotisé par la chevelure et les yeux de la Serpentard. Et avec joie il avait découvert une fille douce et gentille derrière cette façade hautaine.

Il demanderait à sa mère si elle aussi avait aperçu des chevelures blanches parmi ses camarades à Beauxbâtons. Et si elle avait sympathisé avec. Ce serait tellement chouette si c'était le cas. Christopher imaginait déjà sa mère et la famille d'Alice se retrouver entre anciennes connaissances durant l'été, ainsi il pourrait passer du temps avec son amie en dehors de Poudlard pendant que leurs parents se racontaient de vieux souvenirs.

Elle évoqua ensuite ses frères, surtout Jacob. Si lui aussi volait bien peut-être qu'à deux ils arriveraient à mettre à l'aise Alice des les airs. Il regarda le ciel, repensant à cet instant où Alice le serrait contre elle de peur de tomber. Mais sa pensée euphorique fut troublée par l'apparition d'une tignasse rousse.

"-Ha t'es là, je te cherche partout. La sortie à Pré-au-lard est annulée donc on va s'entraîner. On a un match hyper important dans un mois, il faut qu'on soit prêt!"

Tally Jenkins... La capitaine des Ailes d'Airain. Jamais l'équipe n'avait été aussi proche du titre ces dernières années. Tally tenait à ce que tout le monde soit impliqué dans l'ambition de gagner la Coupe et ça passait par de nombreuses séances d'entraînement, aussi il était inutile de discuter ou de négocier pour esquiver la séance. Il n'avait surtout pas envie d'être la cible des cognars que Tally taperait avec sa batte.

"-Ha... heu bah.. d'accord très bien je vous rejoins sur le terrain. Elle tourna les talons en direction du terrain d'entraînement sans même prêter attention à Alice. Christopher se leva et tendit la main vers la jeune fille pour l'aider à se lever du banc bien que ce soit inutile, il voulait juste un prétexte pour lui tenir la main avant de partir. Désolé... Si on bat Gryffondor on a beaucoup de chance de gagner la Coupe cette année. Je sais pas si tu connais Tally mais si je n'y vais pas je vais le payer cher! On se revoit très vite!

Il feint un sourire cachant sa déception de devoir écourter ce moment avec elle et déposa un baiser sur la joue d'Alice. Il s'éloigna alors en laissant glisser la main de la Serpentard le plus longtemps possible dans la sienne et prit la direction du terrain où l'attendaient les Ailes d'Airain.

La journée aurait-elle pu être plus belle ? Alice en doutait, toujours un peu plus au fil des secondes. Ce garçon assis à ses côtés contribuait à lui faire passer un des plus beaux moments de sa vie. Et pourtan, rien de spécial ne se passait, rien qui n’aurait laissé penser que le cœur d’Alice battait avec force. Ce n’était qu’une discussion légère, un échange de banalités entre deux enfants qui se découvre.
Lorsque les lèvres du garçon s’étirèrent en un sourire, Alice senti son visage s’empourprer. Ce naturel qu’il dégageait était presque indécent aux yeux de la petite Sangblanc. Était-il toujours ainsi ? Était-ce sa façon d’être au quotidien ? Sans retenue, sincère, fidèle à ses émotions. En accord avec ce qu’il était vraiment.
C’est ce qu’Alice n’avait pas le droit d’être. Les émotions, les siennes tout du moins, devaient être contrôlées, car elles sont porteuses de trop de vérité. Des vérités qu’Alice se devait de garder. « N’en dévoile jamais trop sur qui tu es » disait tante Élise. « Il te faut toujours avoir une longueur d’avance sur les autres ». Mais Alice voulait elle vraiment avoir cette longueur d’avance sur Christopher ? Non, elle désirait être à son niveau, en savoir sur lui autant qu’il en saurait sur elle. S’ouvrir à lui et lui permettre de la découvrir . Car c’était cela, l’amitié.

Et puis, sans crier gare, on l’arracha à ce joli moment. Ce n’était qu’une voix, assurée et qui ne laissait aucune place à la négociation. C’était celle de la capitaine de Quidditch de l’équipe de Serdaigle : Tally Jenkins.
La poigne d’Alice se resserra autour de sa baguette devenu ombrelle. Elle, Tally Jenkins, demandait, exigeait que Christopher participe à un entraînement improvisé. Et cela sans prêter la moindre attention à Alice.
Christopher ne fit aucune remarque au sujet de l’impolitesse de Jenkins, il acquiesça seulement et elle se retira sans un mot supplémentaire. Quel grossier personnage !
À côté d’Alice, Christopher se releva. Il ne la quitta pas de suite, et tendit sa main à la jeune fille. Elle s’en empara, délicate malgré la pointe de colère, et se releva avec son aide. Le contact de ses doigts contre les siens avait quelque chose de réconfortant. Il balaya ces quelques désagréments momentanés.
Christopher s’excusa de devoir se retirer, et Alice le savait sincère. Elle sourit, balaya sa tête pour lui signifier que ce n’était rien et que, de toute façon, il était pardonné. Elle ne pouvait pas lui en vouloir d’être passionné, de vouloir faire gagner son équipe. Alice devait de le soutenir. Après tout, elle était son ami.

« - Amuse toi bien malgré tout. Oui, nous nous reverrons vite. »

* Et le plus vite sera le mieux* pensa la fillette en souriant.
Avec douceur, Christopher vient déposer un baiser sur la joue froide d’Alice. Puis, il s’éloigna, ses doigts se séparant de ceux de la Serpentard avec une lenteur déchirante. Elle le regardait la quitter, le cœur battant la chamade. Ses cheveux blonds dansaient au soleil, semblables à des éclats d’or.
Ce garçon était si spécial. Il se démarquer des autres, il était différent.
Et il n’était peut-être pas qu’un simple ami.