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05 juil. 2019, 13:35
Émois  Libre - Tribunes Gryffondor-Serdaigle 
Récap’ du 01/05/2044
À nos Mots.


Reducio
Thalia Gil'Sayan a écrit : 08 mai 2019, 20:54
1 Mai 2044
Tribunes de Quidditch — Parc de Poudlard


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Emily Smith, 16 ans
Serdaigle, 6ème année


Tous mes sens étaient brouillés, dans cette immensité. Les hurlements vrillaient mes tympans et j’étais devenue sourde au monde. Des tâches de couleurs brûlantes déchiraient mes rétines et je ne voyais plus rien. Un goût amer de peinture envahissait ma bouche pour se perdre dans ma salive et m’empêcher de sentir un quelconque autre goût. Les bousculades étaient si fréquentes que mon toucher ne me servait plus à rien si ce n’était à perdre mes repères. Et c’était une odeur qui effaçait toutes les autres que celle d’une myriade de parfums mêlés. *Oh, Merlin !* hurlait ma conscience. Ce lieu n’était pas fait pour moi ! Quelle idée avais-je eu, par Dumbledore, pour me trainer jusqu’ici ?

Ma main saisit celle de Thalia et je retrouvais un équilibre ; instable, mais équilibré. Sa petite paume moite contre la mienne fut comme une grande claque dans ma figure et mes yeux s’écarquillèrent. Je cessais de ne plus rien comprendre pour me mettre à percevoir chaque mouvement autour de moi, chaque variation de cette immense masse de gens qui occupaient les tribunes. L’humidité sèche qui parsemait la main de la petite était troublante et je ne la compris pas ; jusqu’à ce qu’un râle effrayé s’échappe des lèvres de Thalia sans, je m’en doutais bien, qu’elle ne l’eut souhaité.
*Sauvez-moi !*. Les foules ne m’effrayaient pas ; je n’avais jamais été terrifiée au milieu d’elles. Gil’Sayan était tout le contraire, mais je n’avais retrouvée cette gamine que depuis quelques mois et ses habitudes ne m’étaient pas toutes revenues en tête. Ce lieu était sans doute son pire cauchemar, et si je ne pouvais y respirer, que devait-ce être pour elle ! Prise d’un élan de grande sœur, je la lâchais un instant pour la rattraper une demi-seconde après, par l’épaule cette fois, pour la rapprocher de moi et continuer ma route en écartant brutalement les autres de mon passage.

Cette gosse au regard si nuancé avait quelque chose de si étrange que je ne pouvais m’empêcher d’être profondément attachée à elle ; c’était une de ces rares personnes qui avaient réussi à trouver de l’intérêt à mes yeux, chacun à sa manière, et Thalia était particulièrement unique, puisqu’elle avait su m’intriguer alors qu’elle n’était qu’une toute petite enfant : huit ans, et j’en avais déjà douze ! Si irritante pourtant, avec sa tendance à rejeter tout le monde ; je n’arrivais toujours pas à m’empêcher de grimacer quand je la voyais repousser brutalement un élève s’approchant de nous quand nous parlions.
Choc. Un Gryffon au regard brillant de hâte venait de me bousculer, et je faillis tomber en tentant de saisir sa robe pour le faire s’excuser. Bousculée de partout, secouée dans tous les sens, ma tête me faisait si mal que j’étais prise d’une impression qui me hurlait qu’elle allait bientôt éclater. Et que les dégâts qu’elle ferait en explosant seraient conséquents ; proportionnels à mon mal de tête du moment.

Ne pas être terrifiée par les foules signifiait seulement qu’elles n’étaient pas ma phobie, pas que je m’y sentais à l’aise, et une grimace d’énervement étendait mes lèvres. Si grande que j’étais, certains me surplombaient tout de même ; sans parler des petits qui montaient les uns sur les épaules des autres. L’oppression était là, s’exerçant de toute part, et j’en oubliais totalement Thalia. Sa main dans la mienne était là, je sentais qu’elle tentait de s’en détacher mais ma poigne était trop forte pour elle ; en dehors de cela, seul m’échapper m’intéressait.
Ahanant, je parvins enfin à me trainer jusqu’en haut des tribunes. L’exploit de ne pas avoir lâché Thalia était accompli, mais cette pensée ne fut qu’une maigre récompense lorsque je vis toute cette masse d’inconnus qui m’entouraient encore. Leurs hurlements étaient insupportables ; le match n’avait même pas encore commencé, par la Magie de mes ancêtres !

Thalia était encore plus petite que d’habitude à côté de moi ; je savais pourtant qu’elle avait grandi, mais j’avais poussé encore plus qu’elle. La voir faisait toujours bizarre, comme un pincement au creux de mon corps quand je me disais que je ne lui avais pas parlé pendant plus d’un an. Lorsqu’elle s’assit enfin, son regard — noir de noir en cet instant tant elle était furieuse — me foudroya. Ses petites lèvres desséchées s’ouvrirent pour me gueuler son mécontentement de gamine :


« Qu’est c’t’as foutu grande conne ? »

Mon sourire maigre s’envola vers l’horizon. Quoi ? *Eh gamine, j’peux défoncer ta jolie gueule si j’veux*. Devant mon silence moqueur, ses yeux s’assombrirent encore. Leur charbon traversé de fureur avait éclipsé son vert si beau. Mais c’était magnifique. Sublime ! Cette gosse avait des yeux qu’il était bon de contempler chaque jour. Les retrouver était si bon ; durant sa si lourde absence, je n’avais pas remarqué à quel point elle me manquait. Toute entière plongée dans son regard, je ne pris même pas attention au fait qu’elle attendait fermement une réponse. Non, elle était belle, c’était tout ce qui comptait. Dans son regard, j’arrivais presque à oublier Abigail qui me déchirait le cœur à chaque instant. Oui, je m’oubliais dans ses orbes sombres, et c’était plus que plaisant. La joie me traversait le cœur, renversant la colère. Belle, belle, belle. Celle dont je rêvais était sublime, mais je n’avais jamais l’occasion d’être si proche d’elle ; Thalia était là, toute entière à ma portée, et sa beauté me sautait aux yeux.

« T’as des yeux transcendants ! » m’exclamais-je sans même m’en rendre compte. Puis ma phrase me revint en pleine face et je détachais mon regard du sien. *J’suis...*, commençais-je intérieurement avant de me figer. Elle allait m’en vouloir, c’était certain ! Elle m’en voulait déjà, et elle allait m’en vouloir encore plus ! Peut-être qu’elle allait encore partir, et je n’aurais plus mon Ancre pour oublier Abigail. *STUPIDE !*. Mon Ancre. Cette gamine horriblement sincère était devenue mon Ancre, mon secours.
Chaque battement de mon cœur était accompagné par une sentence horrible de ma conscience.
*Stupide ! Stupide !*. Son silence était si pesant que je sentais qu’elle allait partir à tout jamais, m’abandonner pour de bon. Thalia-mon-Ancre. « Thalia-mon-Ancre... » soufflais-je si bas qu’elle n’eut aucune chance de saisir ce murmure ; mais je me fis sursauter moi-même. Incapable ! Même mes pensées ne m’obéissaient pas et ne voulaient pas rester à l’intérieur de moi.

Et elle se taisait. Thalia la fermait, et ce n’était jamais bon signe. Son silence était toujours de mauvaise augure, je l’avais vite appris. Dans de rares moments, il pouvait être signe de réflexion intense ; mais nous n’étions pas plongées dans une discussion passionnée autour d’un bouquin ou d’une question, non, j’avais juste tout fichu en l’air avec ma phrase idiote et sans sens. Alors son absence de paroles était ce qu’elle était la plupart du temps. Le calme avant la tempête ; une prévision qui annonçait qu’elle allait pleurer, ou hurler, ou partir.
Je m’attendais à tout. J’étais prête. Elle allait hurler et me planter sur place. Je le savais. Je m’y attendais. Mon cœur battait plus lentement, mon souffle était calme. Ma peur était là, mais je savais ce qui allait se passer. Rien ne pouvait me surprendre.

Attraction, Répulsion. Du Haut vers le Bas. De la Gauche à la Droite. Repères effacés.
Ces instables certitudes.

Attraction. Et le poing de Thalia fusa pour finir sa course au creux de mon estomac. Répulsion. Mon corps se plia en deux sous la violence du choc ; l’air quitta mes poumons en une fraction de seconde. Attraction. Mes tentatives pour respirer étaient vaines et inutiles ;
*j’vais mourir !*. Répulsion. Une envie de vomir me prit ; ma tête me tournait si fort que je crus être au centre d’un cauchemar. Attraction. Regard brûlant de douleur, je plantais mes yeux dans ceux de mon Ancre. Répulsion. Son rire éclata en une infinité de fragments de joie qui se plantèrent tous dans mon cœur blessé.

*Tu m’en veux ?*.
*Dis, tu m’en veux ?*.
Moi, je ne pouvais plus respirer, mais je n’étais pas en colère. Ma bouche était ouverte et mes sourcils froncés, je n’essayais même plus de respirer. Le coup était violent ; mais le rire de Thalia était une arme bien plus puissante. Une de ces tortures de l’âme dont elle possédait le secret.

« Ah ah aaaah ! » s’étouffait-elle. « Ah ! J’t’adore ma belle, personne aurait sorti ça à ta place ! Ah aah ! »

Violence. L’air heurta enfin mes poumons et je recommençais à respirer péniblement. Elle riait. Grâce à moi. ELLE RIAIT GRÂCE À MOI ! *Elle rit jamais !*. Elle me disait qu’elle... quoi ? Elle me disait qu’ *elle m’adore !*. J’étais finie, morte ; morte de joie ! Peu m’importait qu’elle m’ait frappé ; elle aurait pu me casser en deux si elle voulait : j’étais heureuse. Alors je lui souris en retour, un grand sourire naïf et heureux.

Elle se rapprocha. QUOI ? Tous mes sens étaient en alerte. Elle se rapprocha, tout près de mon oreille — assise, elle pouvait m’atteindre — et elle se mit à murmurer.


« Ah ma belle, tes yeux aussi i’ sont beaux t’sais ?, me souffla-t-elle d’une voix douce. Gris comme les tempêtes les plus violentes du monde, bleu comme le calme le plus plat de la mer. T’es un bel équilibre, Emily Smith ! »

Chaque mot était une perle et mon sourire s’agrandit. Je pensais qu’elle allait partir en hurlant, et elle riait en m’adorant ! Thalia l’imprévisible. Je tiquais sur mon nom entier avant de me souvenir qu’elle adorait ça. « Emily » n’était jamais seule dans sa bouche ; elle se plaisait à prononcer parfois des « Emy » tendres, et à d’autres moments plus intenses, mon nom entier. « Emily Smith ». Nom tant haï, trop commun, trop... Si doux dans sa bouche, n’est-ce pas ? Si Thalia le prononçait si doucement et joliment, je n’arrivais pas à imaginer comment il sonnerait dans la bouche d’Abigail. *Elle dira jamais mon nom !*, répliqua ma conscience bien plus consciente que moi. Mes lèvres faillirent se tordre dans une grimace ; je les empêchais en me concentrant sur les mots de Thalia. Qu’avait-elle dit, déjà ?
*Ma belle*.
Ma belle ! Ce surnom qu’elle aimait tant. Affectueux ou moqueur ? Sans doute un peu des deux, n’est-ce pas ? Oui, un peu des deux.

« Moi aussi j’t’adore, Petite. » soufflais-je vers mon Ancre. Ses yeux étaient redevenus verts-charbons, nuancés comme je les aimais tant. Et tout aussi beaux. « Pourquoi tu m’as frappé, hein ? »

Mon ton était rieur, superficiel. Pourtant, la réponse m’intriguait. Je savais que j'étais allée trop loin ; mais elle avait soufflé qu’elle m’adorait, elle avait rit : pourquoi donc m’avait-elle frappée avant ? Je la saisis par l’épaule pour la rapprocher de moi ; l’éloigner de la présence repoussante et oppressante des gens aux alentours. Ceux qu’elle haïssait tant. Que m’avait-elle dit, déjà ? « Les gens sont tous des Autres, douloureux et oppressants. Mais toi ma belle, t’es unique hein, t’es pas une Autre, t’es juste ma belle à moi. » Et c’était le plus beau don qu’on ne m’avait jamais fait, je crois bien. J’étais pas une Autre, je me le rappelais maintenant, alors que Thalia était juste à côté de moi.

Mon regard balaya soudain les tribunes pour tenter d’apercevoir Abigail ; son absence dans mon champ de vision me rassura. Les prochaines minutes n’allaient pas être passées à la contempler du coin du l’œil, je serai toute entière concentrée sur Thalia. Thalia. Bien ; nos occasions de parler étaient précieuses et rares.


« Tu l’méritais ma belle, coupa-t-elle mes divagations clandestines. Tu l’sais bien. »

*Ouais*. « Ouais. » Mes pensées me trahissaient ; c’était horrible et si doux à la fois. Je portais cette fois mon attention sur le terrain ; ce n’était certes qu’un prétexte pour pouvoir parler à Thalia, mais j’y portais tout de même un intérêt. Le Quidditch ne me passionnait pas, mais les mouvements et les figures des joueurs défiaient certaines lois et en renforçaient d’autres ; observer était toujours apprendre de nouvelles choses. « L’match commence ! » m’exclamais-je.

« J’sais qu’ça t’intéresse pas trop, mais regarde donc comment les balais réagissent aux inflexions et aux mouvements des joueurs, et comment les courants d’airs influent leurs actions ! C’est top, les impossibles et les improbables ; les dangers et les risques... r’garde ! »

Ses sourcils se froncèrent un peu, puis un sourire naquit sur ses lèvres tandis qu’elle hochait la tête. Au moins, on était toutes les deux, juste pour un match. Je regardais l’équipe de ma maison jouer, et une nouvelle pensée me traversa la tête :
*Avec Thalia, c’est bien plus agréable !*.

Libre à vous. Désolé (ou pas) pour le pavé.

Saul Lingtomn a écrit : 06 juin 2019, 11:44
Début de match


Son bloc note et une foule de papiers en désordre sous le bras, Saul montait les marches des tribunes quatre à quatre, hurlant contre le tintamarre de la foule des "Dégagez!!" pas bien gracieux. Enfin ça fonctionnait et les élèves qui arrivaient tranquillement le laissaient passer à force de grognements. L'énorme tête de lion hissé sur la tignasse du gamin aidait peut-être aussi.
Fendant la masse, Saul se précipita sur la place qu'il convoitait et s'assit, encore tout essoufflé. La pause ne dura pas longtemps. Déjà les joueurs entraient sur le terrain. Deux comètes passèrent dans les yeux du Gryffon et celui-ci se leva d'un bond, éparpillant ses feuilles à ses pieds et se pencha par la rembarre pour mieux voir ses camarades. Les applaudissement explosèrent dans les gradins et emporté par l'effet de groupe, le gamin lâcha son carnet sur le siège pour acclamer lui aussi les joueurs. Le match allait commencer.
Tandis que chacun se rasseyait, Saul leva son nez rougis vers le ciel. Bleu, quelques nuages, une petite brise, rien de méchant mais de quoi profiter si on faisait attention aux courants d'air... un temps quasi parfait pour le Quidditch. Le garçon sourit à la voûte. D'une main, il épousseta les confettis tombés sur le carnet qu'il avait emmené. Tracées rapidement à l'encre sur un parchemin attaché là, les lettres bancales s'assemblaient pour former un "Observation stagiaire". Oh ça oui, il en était fier de son petit titre.
Le sifflé lançant le match retentit au bonheur de tous. Les mains tremblant légèrement, le gamin coinça sa fiole d'encre entre deux spirales, arma sa plume au dessus du papier et fixa son regard sur les tuniques rouges. De là bas, on aurait bien dit un jeune lion ronchon avec ses épaules voûtées et son couvre-chef en pagaille.

Thalia Gil'Sayan a écrit : 06 juin 2019, 14:16
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Emily Smith, 16 ans
Serdaigle, 6ème année


Elle, et les autres. Les autres, et elle. Resplendissante. D’aucuns diraient ternes, mais moi je sais que le juste terme est resplendissante. Thalia Gil’Sayan est de ces gamines sans pareille. Même au cœur d’une foule encapuchonnée, je la reconnaitrais sans mal. Si petite par rapport aux années supérieures, elle me donne pourtant l’impression de les dominer largement. Imposante et resplendissante. Me jetant un regard, elle esquisse un sourire et la joie m’envahit. D’expérience, je sais à quel point faire sourire cette gamine est une tâche ardue. La jalousie m’envahit, parfois, quand je vois que certains noms lui arrachent un sourire involontaire, sans même qu’elle ne décide d’étirer ses lèvres. Des réflexes. J’aimerais être un réflexe ; l’envie est présente quand je songe à ces noms, mais la simple pensée qu’ils peuvent tout autant lui faire grimacer horriblement m’enlève tout désir d’en faire partie. Je suis Emily, et ça me suffit. Ça lui suffit. Réussir à la faire sourire de temps à autre est bien assez, si notre lien persiste. Toujours cette gosse m’aura fait suer, trouver les mots devant elle est si difficile. Dans l’immédiat, je n’ai pas besoin de trouver de mot ; le silence est doux. Hésitante, ma main se glisse vers la sienne, pour capter aussitôt le regard noir qu’elle me lance. *Idiote, pas la gauche !*. Mordant ma lèvre inférieure, j’esquisse une moue contrite et m’excuse d’un regard. Ses yeux sont toujours emplis d’une tempête indescriptible — *« Y’a un gosse qui m’appelle Tempête dans j’sais plus quelle langue », elle avait dit ça* — elle se lève et bouscule le Serdaigle qui est à ma gauche pour s’asseoir à sa place. Alors j’avance de nouveau ma main, et mes doigts rencontrent sa paume droite. Un réconfort devant toute cette foule. Se trouver ici est un supplice évident pour elle. Mais je sais qu’elle a vu la grimace que son refus a provoqué chez moi ; une grimace qui a étiré mes lèvres durant une fraction de seconde. La tempête sombre dans son regard, toujours. *T’es stupide Emily*. Ne jamais toucher sa main gauche, jamais. Ce n’est qu’une simple petite règle, si facile à respecter. Il faut toujours que je l’oublie. Imposée depuis nos retrouvailles, cette interdiction me fait flipper ma race. J’ai envie de l’attraper par les épaules et de la secouer, de lui dire que je ne vois pas pourquoi je n’aurais pas le droit de lui prendre la main gauche ; lui dire que je veux savoir pourquoi son regard s’assombrit tant quand je le fais. Ses lèvres pincées, sa respiration hachée, je les perçois sans même les chercher. C’est un instinct profond, ancré en moi : savoir quand Thalia n’est pas bien. Mais je ne suis pas sûre qu’elle ne soit pas bien ; ses yeux sont profondément indéchiffrables quand j’enfreins l’interdiction de saisir sa main gauche. Mes doigts serrés autour des siens, je lui souris lentement. *Tu m’expliqueras ?*. Un jour, j’aimerais qu’elle m’attrape par le bras et qu’elle me dise : « j’vais t’expliquer ma belle, ouais, j’vais t’expliquer pourquoi t’as pas l’droit ». Alors j’attends qu’elle le fasse, mais elle ne le fait pas. Et mes soupçons grandissent à chaque instant. Si elle n’est pas bien, je vais aller défoncer la pauvre petite gosse qui lui fait ça. Oui, je

« R’garde moi c’te brute, balance-t-elle. J’comprends pourquoi elle est batteuse, quand elle t’regarde t’as l’impression qu’elle veut t’faire bouffer ta baguette. »

*Hein ?*. Puis j’aperçois Jenkins qui vient de projeter le Cognard à la face d’O’Belt. Le sourire au coin des lèvres de Thalia me prouve qu’elle a déjà parlé à Jenkins ; juger les gens n’est pas dans ses habitudes, elle préfère les ignorer royalement. Si elle a observé la Serdaigle jusque là, c’est que celle-ci l’intéresse, ou qu’elle la déteste, ou encore qu’elle l’admire. Mon esprit tend à pencher vers une des deux premières solutions. « C’est qu’une impression ? » Jenkins est ce genre de fille qui semble plus intéressée par ses muscles que par son intelligence, ce genre de filles que je trouve stupides. Ou peut-être est-ce juste une façade ? Mes impressions sont plutôt justes, généralement. Mais si Jenkins a réussi à arracher deux phrases complètes et longues à Thalia, elle ne doit pas être si inintéressante. « Nan, bien sûr qu’nan. » Donc elle veut vraiment faire bouffer sa baguette à celui qui la regarde. Belle mentalité. *J’aime bien*. Presque mon genre. « Cool, murmuré-je avec moquerie. J’imagine qu’c’est pour ça qu’tu l’aimes bien, hein ? » Ses lèvres se tordent dans une grimace si drôle que je mange de pouffer de rire. *T’es mignonne*. Énervante mais mignonne, gamine. Attachiante, va. « J’l’aime p... commence-t-elle avant de comprendre que ma pique est une simple boutade. Pauv’ fille. Ouais, j’aime bien ça. » Dans un geste doux, sa main vient rencontrer ma joue. Punition pour m’être moquée d’elle, bien sûr. Sa caresse est douce, c’est plus un don qu’une punition. J’ai encore des questions pour elle, mais j’attends qu’elle poursuive. Très important. « Faut juste lui faire comprendre que toi aussi tu veux bien lui faire bouffer sa baguette. » Un sourire s’invite sur mes lèvres. Les étirant, il est la preuve de mon amusement. Pas une moquerie, cette fois. La vision de la gamine face à Jenkins m’arrache à la réalité. Face à face, ces deux-là doivent faire de belles étincelles. Thalia défiant la batteuse est presque une image familière à mes yeux ; comme si ce ne serait pas surprenant. Visiblement, elle se déconcentre sur le match. Et mes yeux voltigent pour tenter de croiser ceux d’Abigail. Paumée au cœur de la foule, voilà comment je me sens. Même avec Thalia. Mon Ancre. « Ma belle black », comme l’appelle Thalia *pas la mienne*, est affalée sur les genoux d’Ismaël. Ismaël. Mes pensées tonnent. Ismaël, meilleur ami de Nath. « Moi c’est Nath, just’ Nath, y’a pas d’“Nael” après. Parc’que j’suis pas comme les autres. Et toi ? » Tais-toi, tais-toi ! Nath est à côté d’Ismaël, et la pression de ses lèvres sur les miennes m’envahit. Va-t-en ! C’était faux, ça a toujours été faux, va-t-en ! Je n’aurais jamais dû faire cela. Et Aby, belle Aby dans les bras de ce garçon. Riant aux éclats. Elle me fait mal au cœur. « Merci, euh... Emily ? » Les seuls, premiers, mots qu’elle ne m’a jamais adressé ; parce que je lui avais ramassé sa plume qui était tombée par terre. Hésitation sur mon nom inconnu ; dans la même classe depuis six ans mais elle ne sait toujours pas qui je suis. Moi je sais, oh oui ! je sais qui elle est. Elle

« Ma belle ? Eh, oh ! R’garde le match, pas sa jolie face plaquée contre celle d’un pauv’ nul ! »

*Qu*. Thalia ! L’espace d’un instant, je l’avais presque oubliée. Désolée Petite. « Sa jolie face plaquée contre celle d’un pauv’ nul ! » Qu’est c’que... *Oh par Dumbledore elle l’embrasse !*. Les muscles de mon visage se tendent et ma respiration devient hachée. À mes côtés, Thalia se raidit. Comme toujours quand elle voit deux personnes s’embrasser ; comme toujours quand elle entend le simple mot. Sans raison. Je suis sûre que c’est la faute de c

« Eh, y’a l’bleu qu’a attrapé l’premier viffet ! »

Encore une tentative de m’arracher à mes pensées. Je défonce à moitié la main de la petite en la serrant de toutes mes forces, et elle laisse sa tête se reposer contre mon épaule. Mon Ancre. « Petite... » Soupir épuisé. Mon regard se pose sur le terrain, tente de suivre les actions des joueurs sans y arriver.

« T’en fais pas ma belle. J’suis là. »

Libre.

Saul Lingtomn a écrit : 06 juin 2019, 20:20
Des sourires à nos sanglots.


Et le match continuait, "battait son plein" comme disait papa. C'est vrai qu'il battait fort le match. Les tribunes pulsaient inlassablement au rythme des joueurs écriés. Et bam d'un côté, les rouges filaient, et bam de l'autre, les bleus répondaient. Au milieu de tout ce vacarme, la plume du gamin crissait elle aussi, contre le papier, noircissant les pages de croquis illisibles et d'observations brinquebalantes. Tout en haut, la tête de lion se balançait. Regard aux joueurs, se pencher sur le papier, coup d’œil, retour... Le gamin ne s'étonnerait pas que le félin là haut lui vomisse dessus: la mer sur laquelle il voguait était houleuse. D'autant plus que l'état d'esprit du "bateau" s'était joliment détérioré. 40-90 c'était beau pour les Bleus. Pas les Rouges. Alors entre deux vagues, une bourrasque passait parfois. Des "Aller les Gryffons! Laissez-vous pas mener par des piafs!!!" ou des "Mais ils trichent les piafs, ils trichent!!!" volaient, menés par une plume brandie bien haut.
Bah! Les mauvais regards aussi fusaient, mais le gamin n'en avait cure. Il se replongeait dans ses observations, balançant une énième fois son étrange couvre-chef.
Et puis ça arrive à ses oreilles. Glissant avec le torrent de babillage tout autour, ça s'approche, ça va passer. Une feuille, un flocon parmi tant d'autres. Mais il le connait le flocon. Ting dans sa tête.
C'est...?
La pointe humide s'arrête à un millimètre de la feuille du carnet. Ça s'approchait, ça a passé. Mais ça résonne encore dans sa mémoire. La bille d'encre se balançant au bout de sa plume n'a pas le temps de se détacher, Saul l'écrase à côté de lui en s'appuyant sur sa main pour se retourner.
C'est un sourire qui vient se loger sur sa face.
Oui. C'est Tarann.
Il va lui faire signe. Déjà son autre main se lève, son nom à lui se forme sur ses lèvres. Oui, c'est ça, il suffit de donner un peu de voix. Pas trop pour ne pas qu'elle s'envole mais pour qu'elle le voit, sourit -oui voilà, la faire sourire, la voir se moquer doucement de cet idiot de lion qui se balance tout en haut- puis lui rendre son signe.
C'est Tarann et qui?
Et? Pourquoi "Et"? C'est vrai... il y a quelqu'un avec elle. En fait, c'est elle qui est avec quelqu'un. Son petit corps de verre serré contre une autre, la tête posée sur son épaule. Le sourire du gamin est toujours là. Mais le papillon qui y frissonnait s'est envolé. Ou bien tombé, comme sa main, comme sa voix. Il contemple, figé, les deux jeunes filles sourire.
Et Thalia sourit.
Non non, elle n'a pas croisé son regard, n'a pas senti le souffle muet coincé dans sa gorge. Elle sourit avec cette autre fille. Pas avec lui. Son sourire à lui, il le sent fondre tout doucement, se retrouvant la bouche légèrement ouverte, les lèvres encore prêtes à l'appeler Tempête. Là, retourné sur son siège de bois, il l'observe. Elle. Pas Thalia.
Faut pas trop la fixer Tarann. Faut pas trop l'user.
Il la fixe elle, l'autre, la grande. Pour comprendre, peut-être, pourquoi elle. Pourquoi elle ne fait pas gronder le tonnerre, envoler l'oiseau, couler la cascade. Il fouille ce sourire et ces yeux de son regard océan. Fouille, fouille encore.
Pourquoi elle ne se casse pas contre toi?...

@Thalia Gil'Sayan. Puisque c'était libre...

Thalia Gil'Sayan a écrit : 08 juin 2019, 17:20
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Emily Smith, 16 ans
Serdaigle, 6ème année


De nos âmes à nos cœurs,
Gamin


Nos doigts entremêlés ont quelque chose de profondément rassurant. Ce n’est pas comme me perdre dans son regard pour y trouver une accroche invisible, ni la frapper doucement pour rire un peu, ni lier nos mots pour nous comprendre si bien. Non, ce n’est pas comme cela. C’est simplement me retrouver. M’accrocher désespérément à elle, une étreinte comme un dernier espoir. Et elle est là, toujours. La simple pensée qu’elle pourrait ne plus être là, à nouveau, suffit à me faire vaciller. Pourtant ses petits doigts se serrent plus forts encore autour des miens, et j’arrache mon regard au match, j’arrache mon regard aux tribunes, juste pour le lui offrir. Bleu dans vert. Gris dans noir. Nos yeux nuancés. Ma tempête dans ses nuages. Ou peut-être le contraire ? Sa tête repose sur mon épaule, presse contre ma peau découverte. Nus, mes bras tremblent ; non de froid, mais simplement d’un mélange de peur — Nath —, de dégout — Ismaël —, d’am... d’intérêt — Abigail —, et d’amitié : Thalia. Amitié. Doux mot qui n’a pas vraiment de sens, pour moi comme pour Thalia. « J’ai pas d’amis », phrase crachée à la figure dès notre première approche. Approche dont je me souviens des moindres détails. Et sa tête contre mon épaule me prouve à quel point tout a changé, depuis. Oui, soudain, je prends conscience. Comme un éveil. L’évolution d’une relation, depuis nos premières phrases lancées comme des armes à notre silence si complice. Silence. Thalia a toujours eu un don pour le silence. Pesant, penseur, doux, libérateur, réfléchi, exutoire, amical, tendu, bouleversant. Tous ses silences arrivent à point nommé, à l’instant opportun. Presque terrifiants, parfois. Mais là, je l’aime. Ce silence si doux.

Lentement, je détourne mon regard de son visage d’enfant-trop-marquée, son visage de petite-fille qui a trop vécu. Il est bien trop insignifiant, le terrain. Quelques détails se notent dans mon esprit pour le prochain cours de vol, des voltiges à tenter pour passer le temps ou des notions d’équilibre. Théoriquement, le vol est superbe. Vivre en théorie serait mon rêve : en théorie, tout se passe toujours bien. Mais je vis en pratique, et en pratique, le vol me semble moche. Dégueulasse. Comme si la forme banale des balais et les silhouettes à califourchon dessus brisaient toute l’harmonie de l’équilibre. Car l’équilibre, la poussée, les courants aériens, tout cela me passionne. Mais le vol comme le Quidditch m’est aussi peu plaisant à effectuer qu’à regarder. Sauf ici, alors que je tente de trouver des notions pour un cours, et que leurs mouvements fluides captivent mon œil. Les tribunes hurlent, trop fort. Mes yeux s’y posent un instant, agacés. Saisissent... que saisissent-ils ?

Main. Silhouette. Regard. Enfant. Vers...
Moi. Non. Nous. Elle ? Qui ?
Enfant.

*Gamin*.

Tout petit gamin. Si petit que je ne comprends pas pourquoi il me — nous ! — observe ; il n’en a rien à faire de nous, tout comme je n’en ai rien à faire de lui et tout comme Thalia... Thalia ? Thalia ne l’a pas vu, n’est-ce pas ? Tournant ma tête, je la découvre en train de me regarder. Sourcils froncés. Exigeant silencieusement une cause à mon trouble. Lèvre inférieure mordillée par mes dents, je pointe du menton le gamin. Qui observe. Des yeux écarquillés qui semblent nous avaler toutes entières, une bouche entrouverte comme dans une tentative de parler, une main dressée vers nous. Vers elle ? Le visage de Thalia se défait.
*Vers elle*, confirme ma conscience. Qui est ce gosse ? Qui est-il pour la troubler ainsi alors qu’elle était bien ? Elle serre un peu plus fort ma main, à m’en faire mal. Mais je ne lui dis pas, je grimace intérieurement sous la pression, et rien d’autre. Foudroyant le gosse du regard, je prends conscience à quel point j’en veux à ce gamin inconnu. Je hais tous les imbéciles qui font du mal à mon Ancre. À coup sûr, c’est un Autre de première, qui a dû la blesser une fois de trop. Sale petit Cracmol dégoutant.

« Qui c’est c’pauvre gamin ? »

Virulents. Seul mot pour qualifier mes mots. Pleins de colère. Mue par une envie de la défendre, je brûle de désir de descendre un peu pour balancer une baffe au gamin. Ou un coup de poing dans le nez, éventuellement. Au pire, le pousser par les épaules jusqu’à terre, dans la Masse de gens, serait peut-être suffisant. Alors Thalia murmure, du bout des lèvres : « Un gamin, laisse. J’regarde s’il a encore l’nez pété. » Ben tiens. *Alors comme ça Petite, tu lui as pété l’nez à c’pauvre gosse ? Pourquoi i’ t’regarde avec un air d’sale p’tit gamin fasciné alors ? Il aime qu’on lui fasse mal c’p’tit Moldu ?*. Parce que si oui, je peux le satisfaire. « Tu veux qu’j’aille lui péter la face ? Il a pas à t’mater comme ça Petite. » Rictus amusé.

« Laisse j’te dis. Y’a rien à mater t’façon. »

Sourire. Grandir est dur pour les enfants trop grands dans leur cœur. Thalia n’a toujours pas admis qu’elle devenait grande. Moi je la vois bien qui change — je regarde sans même vouloir, après tout je regarde toutes les filles pour voir si j’arrive à les voir comme je vois Aby —, ses traits qui s’amincissent, et pas seulement parce qu’elle mange moins, ses lèvres qui deviennent un peu pulpeuses, son visage qui cesse d’être joli pour devenir beau, son corps qui devient femme, et même sa poitrine qu’on peut apercevoir malgré ses vêtements. Treize ans. Elle ne veut pas admettre que bientôt elle sera grande, que dans quelques jours elle aura déjà treize ans, qu’elle devient vraiment belle à un point que même moi je la contemple différemment. Mais non, pour elle, « y’a rien à mater », alors que ce gosse s’il voulait « mater », il aurait largement de quoi faire par ici ; pourtant je sais que ce n’est pas ce qu’il veut. Son regard parle. Sans doute plus qu’il le voudrait. Il dévore du regard, le gamin. Mais il mate pas, non, il la bouffe pas avec son regard comme certains imbéciles lorgnent ouvertement les filles dans les couloirs, il est juste en train de la contempler, un peu comme on contemplerait une œuvre d’art oubliée depuis longtemps, un souvenir du passé. Ça me fait presque peur, comme si je préférerais qu’il la mate. S’il le faisait, je sais que je pourrais me lever pour lui en coller une et lui faire ravaler ses idioties, mais c’est qu’un première année, il est loin de ces désirs de grands, et il la regarde beaucoup trop bizarrement pour que je sois confiante. Presque comme elle regarderait

« Pourquoi tu l’lâches pas des yeux ma belle ? souffle mon Ancre avec douceur. Douceur. Si rare, chez elle. Jamais avec les autres. Juste entre nous. I’ t’plait ? Ah non pardon, j’avais oublié qu’tu t’en foutais des mecs ! C’est toujours ta black que tu... »

Colère. Non ! c’est une blague. Petite Thalia tente de rire, de me distraire. Mais... c’est vivant. Les mots sont vivants ; ils fusent tous seuls.

« Tais-toi-Petite. »

Sourcils froncés et colère visible. Chez elle. Mais je ne veux pas, non, il ne faut pas qu’elle s’énerve, je suis tellement « Désolée... » Choc. *Hein ?*. Qu’est ce qu’elle a dit ? Oh ! J’avais oublié, oui, oublié. Oublié que la seule fois où j’avais réussi à lui arracher des excuses était ce jour là, où elle était revenue vers moi ses moqueries à la bouche *« C’t’ait dégueulasse »*, puis qu’elle avait soufflé des mots-de-pardon comme elle ne l’avait jamais fait avant et comme elle ne l’avait plus jamais refait.

« C’est... rien, articulé-je avec difficulté. » J’ai encore envie d’aller défoncer la face du gamin, et en même temps quand je le regarde à nouveau, je le trouve beau. Beau de stupeur. Beau d’innocence, pourtant, pas une innocence totalement blanche, plutôt une constellée de tâches sombres mais toujours pure. Un beau gamin, mais pas dans la beauté habituelle, bien dans l’âme. Peut-être qu’aller défoncer encore un peu l’innocence n’est pas une bonne idée. À mon plus grand bonheur, Thalia ne relève pas mes paroles, et je continue de songer. Puis j’attrape la gamine par le bras et je bouscule tous ceux qui sont devant moi, pour marcher sur le gosse en tirant mon Ancre après moi.

Plantée devant le gamin tout-petit, je le fixe sans complexe. Son regard bleu est beau, mais ça je m’en fiche — j’ai réussi à arracher à Thalia qu’elle n’aimait que le charbon, ça faisait mal à entendre, j’avais envie d’aller péter ce regard-là, mais pas encore.


« Eh toi, qui t’es pour mater Thalia comme ça ? »

Paroles hargneuses, ton plus que doux. Étrange symbiose. Douce, ma voix plane dans l’air, porteuse de mots bien plus durs qu’elle. Ma main se resserre autour de celle de Thalia.
Ce gamin tout-petit me fait un peu peur. Est-ce une menace ? Ou juste un enfant ?
Le pire serait sans doute qu’il soit, pour Thalia, une Réminiscence.


@Saul Lingtomn

Saul Lingtomn a écrit : 09 juin 2019, 19:23
Pourquoi? Hein? Dis... Pourquoi?


Elle t'as vu.
Elle m'a vu?

C'est vrai que les yeux de la grande sont braqués dans les siens. Ses yeux bleus si différents de ceux de Saul. Le ciel de neige dans les siens, la mer du large pour lui. Et entre deux, l'horizon. Sombre ligne couchant des nuages noirs, alors. Le tonnerre gronde entre les deux regards. Le ciel grogne, la mer chuchote.
Pourquoi n'est-elle pas de verre contre toi?
Perdu, le gamin cherche l'inexistante réponse vers la fillette aux yeux de jade. Il sait que c'est elle mais il ne la reconnait pas. Il ne reconnait pas Tarann. La fillette de glace que l'on briserait d'un souffle a reprit chair et force. Sans son masque de colère, c'est la douceur qu'elle porte. Un loup, un ours, changé en chat de salon. Regard méchant vers la grande, soudain.
Rends-lui Tarann, voleuse.
Sous le vent, la mer s'agite, prête à noyer le ciel! Elle s'enroule, gronde aussi, et puis elle

...

Moue boudeuse sur le visage de l'enfant. Lâche. Le regard de la grande s'est détourné. Indifférent à sa colère. Tourné vers Thalia. À nouveau, le gamin glisse sur le visage de la fillette, cherche les dragons de ses yeux.
Droit dans la mer, les dragons.
Tarann. Le gryffon sourit intérieurement. Non, finalement la tempête n'avait pas vraiment filé. Elle était toujours là, dans le regard de Thalia. Regard que Saul observait, cherchant les étincelles familières. Ça faisait longtemps qu'il ne l'avait pas croisé. Lorsqu'il se retournait dans les couloirs, lorsqu'elle passait à l'autre bout des escaliers mouvants, il ne pouvait qu'imaginer les deux dragons s'enroulant dans le noir de ses yeux. Cachant les ténèbres, le puits... Frisson.
Mais elles sont bien là, les étincelles, les éclats sur leurs écailles. Qui le fixent, eux aussi. Les deux gamins se contemplent, s'observent, sans jamais que l'idée que l'autre le regarde aussi ne les effleurent. Comme se regarder dans un miroir, sans compter sur le sens du regard. Les lèvres de Thalia bougent un peu là-bas, lançant quelque chose au milieu du vacarme des encouragements. Quand le souffle arrive à lui, le vent a déjà presque tout emporté, mais Saul ne peut rater le mot qu'il connait tant. "...gamin..."
Nouvelle moue. Elle le prend toujours pour un "trop-petit". Un peu comme Lyra en fait... sauf que Lyra, elle a pas des yeux de jades qui étincellent comme des dragons et puis surtout, Lyra elle aurait jamais abîmé la couverture d'un vieux livre.

Là-bas, ça s'agite un peu plus et Saul jongle entre les deux filles tentant d'attraper d'autres mots en vol. Mais plus rien ne vient si ce n'est que "Petite" par la voix de la grande et le gamin qu'il est ne peut s'empêcher de rire un peu de la petite reine et de sa face mi-colère mi-désolée.
Petit rire qui se fige soudain. La Grande s'était levée et tirait maintenant Thalia par le bras.
La prends pas pour un chat de salon... qu'il ne peut s'empêcher de penser. Seulement, il se garde bien de lui renvoyer une vague comme la dernière fois. Le regard de la fille la lui fait ravaler.

Devant lui, elle se dresse. Grande.
Merlin, qu'est-ce que j'ai fait pour qu'elle se mette dans cet état?...

- Eh toi, qui t’es pour mater Thalia comme ça ?

Ah bah euh...
La bouche un peu ouverte, fermée, ouverte, fermée, comme un poisson sorti de l'eau, il balbutie dans le silence sans savoir quoi dire. Son regard se débat dans celui de la Grande pour s'en défaire. Ses yeux et son esprit, perdu, cherchent ceux de Thalia. Pourquoi? Il n'en a aucune idée mais mieux vaut la tempête que ces yeux là.
Dit c'est pas censé être malpoli de fuir les regards?... Faudrait pas la fâcher plus la Grande.
Oh si, Merlin!!

La tête du gamin se tourne à nouveau vers celle qui le toise, et ses yeux, boomerangs, virevoltent entre les deux filles. Il doit avoir l'air fin, avec ses cheveux en batailles et le lion qui se balance tout en haut...
Mais réponds bon sang! Tu vas te prendre une baffe!!

-C'est juste... enfin, Taran- euh, Thalia! C'est que je la connais et bah...

Un stupide troll. Elle va me prendre pour un stupide troll.
Parvenant enfin à fermer définitivement son clapet, le gamin prit le temps d'avaler sa salive, un coup d’œil suppliant vers la Poufsouffle.
Elle s'rait pas en colère parce que tu la regardais?...
Je sais pas... probablem- Merde!

Il détourna aussitôt le regard du visage pâle pour faire face à l'ogresse.

-Enfin je voulais pas ma- euh mater Ça veut dire quoi d'ailleurs ça?...

L'enfant balbutia pendant encore quelques instant avant de capituler de laisser un filé
de voix passer, contrit.

-Désolé.

La grimace gênée qu'il finit pas lui adresser n'avait rien de vaillant... vraiment. Mais là, ça n'avait rien à voir avec un gnome, un hippogriffe ou même un dragon. C'était trois fois pire et le gamin ne comptait vraiment pas la mettre en rogne.
Malgré tout, il ne put retenir un regard rapide vers Thalia et un coin de sourire pour elle. Un "salut" dans la langue des faits-muets.

@Thalia Gil'Sayan

Saul Lingtomn, Troisième année RP #MMG
Les membres de la MMG sont les plus beaux, surtout Théo. ^^

23 juil. 2019, 19:51
Émois  Libre - Tribunes Gryffondor-Serdaigle 
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Emily Smith, 16 ans
Serdaigle, 6ème année


Parce que.


Depuis toujours, je savais être plus intelligente que les autres. L’étiquette « surdouée » qu’on m’avait collée était pour moi comme un titre de noblesse. Une reconnaissance de ma supériorité. Être Plus que les autres m’apportait un plaisir inouï. Ils m’ennuyaient, tous. Savoir que je leur étais supérieure me rendait fière. Comme si — et c’était sans nul doute le cas — le monde entier vivait sur une terre sans saveur, dans une routine monotone, et que, moi, Alpha parmi les Bêtas, je planais au dessus des nuages, portant un regard d’oiseau sur le sol en contrebas, inutile mais aussi inaccessible. De ma hauteur, je pouvais lancer un regard dédaigneux sur ce monde de Bassesse et porter mon attention vers la magnificence du ciel. Peu arpentaient ces Hautes Contrées. À mon grand regret, Nath faisait partie de ceux là. Ash et Verity, également. Tout comme Thalia et, je devais bien l’admettre du haut de mon ignorance, sa Fascination Charbonneuse — malgré le peu que je savais, j’étais profondément certaine que nul ne pouvait toucher Thalia à ce point sans voler au-dessus des nuages de la Banalité.
Pourtant, je devais admettre qu’être Plus que les autres était parfois un handicap. Une maladie. Du genre de celles qui nous font nous faire montrer du doigt. Mon monde leur était inaccessible, jamais ils ne grimperaient jusqu’à mon royaume d’Intelligence. Ils ne pouvaient pas me comprendre. Mais moi, j’étais un oiseau condamné à rester à jamais dans les hauteurs des cieux. Redescendre vers eux m’était impossible. Alors je ne les comprenais pas non plus.
Un jour, Thalia m’avait déclaré qu’elle était « Seule mais non pas Solitaire », et j’avais alors saisi toutes les nuances qui séparaient ces deux termes. Seule était un choix et un état d’esprit ; Solitaire était une contrainte et un état physique. Et là, dans mon royaume des cieux réservés aux élus — ou aux condamnés à mort ? —, je pouvais malheureusement affirmer être non seulement Seule mais aussi Solitaire. Plantée devant ce gamin minuscule, je me demandais si lui aussi connaissait la beauté des cieux ou s’il ne les voyait que depuis le sol en contrebas. *Sûrement la deuxième option*. Alors, petit-gamin-qui-troublait-Thalia, étais-tu un ignare comme les autres ou non ? Je n’en savais rien et je m’en fichais un peu. Mais j’étais curieuse de savoir si, pour toucher Thalia, il fallait forcément arpenter Nos cieux. Être, sinon surdoué, particulier, et avoir un attrait étrange pour le savoir. Ce gosse devait avoir quelque chose de particulier, de différent de la normale. Ou alors avait-il seulement été là au bon moment ? Je ne savais pas. Dressée devant ce gamin, je n’arrivais qu’à sentir mes paumes moites et mon pour qui battait trop vite. Ici, je prenais conscience d’à quel point j’étais Plus que lui. Plus intelligente, mais surtout plus grande, plus imposante et plus terrifiante. Je le dominais d’une tête et demi, voir deux. Il était en mon pouvoir. À cette pensée, une montée d’adrénaline foudroyante me traversa. Je pouvais lui faire ce que je voulais. L’écraser, le frapper, le réduire en morceaux. Lui était déjà tremblant. *J’suis si flippante que ça ?*. Soudainement, mon ventre me fit terriblement mal. Merlin tout puissant, étais-je vraiment si terrifiante que ça pour faire flipper un petit garçon ?! *R’garde comme t’es puissante !* se délecta ma conscience, et je tremblais un peu plus. C’était anormal. Entre mes mains se tenait un immense pouvoir : celui de faire ce que je voulais de ce petit garçon qui regardait Thalia comme un idiot. Et pourtant, je n’arrivais pas à y prendre plaisir. *Menteuse*. Non, c’était bien pire que cela : j’y prenais plaisir. Un immense plaisir. Comme l’effet produit par une drogue moldue — je grimaçais en songeant à l’unique fois où Nath m’y avait fait goûter : je ne retoucherai plus jamais à cette chose malsaine. Il s’était produit bien trop de choses inattendues et inconvenantes cette nuit là. Et donc, ce pouvoir que j’avais sur ce gamin me procurait autant de plaisir que les drogues moldues. Dans les deux cas, c’était malsain. *Malsain*. J’aimais ce mot, il sonnait étrangement. J’avais envie de le forcer à s’agenouiller, de le forcer à me supplier. J’avais envie de me délecter de son impuissance devant moi.

Thalia serra ma main un peu plus fort.
Le garçon répondit.

Sa voix était aussi tremblante que je l’imaginais. *Oh Merlin*.
Son regard me fuyait. *Hein ?!*.
Il avait peur. Et moi aussi. Je ne voulais pas. *Malsaine, par tous les Mages, j’suis malsaine*. Je prenais plaisir à le terrifier, un horrible plaisir jouissif, et je ne voulais pas de ce plaisir. Ce n’était certainement pas moi. *Au contraire, c’est exactement toi* me souffla mon horrible conscience. Mentalement, je foutu une baffe dans la sale tronche de cette conscience mensongère. Je décidais qui j’étais ! Et ce n’était pas moi.
Sous mes yeux, terrifié, le gamin cherchait silencieusement l’aide de Thalia et lui adressa un sourire hésitant. Les yeux de mon Ancre s’écarquillèrent. Puis, maladroites, ses lèvres s’étirèrent en un mélange de sourire et de grimace. Son regard vert-charbon brillait. Ce n’était pas moi qui le faisait briller. J’avais mal. Et peur. Peur de moi. Me rappelant Érik, le père de Thalia, je me souvins de toutes les fois où il apprenait quelque chose à ses enfants ou qu’il les grondait. Jamais je n’avais compris son attitude calme et douce dans ces moments là. Enfin, jusqu’à ce que tout change en cette nuit de décembre. Je compris soudainement. Je ne voulais pas faire flipper le gamin. Doucement, je me mis à genoux devant le petit. Ainsi, j’étais à peine plus grande que lui. Cette position était inhabituelle, je ne m’y sentais pas à ma place. Pourtant, c’était une position de paix. De gentillesse. Je n’étais pas une adulte, il était hors de question que je fasse peur à un gosse. Thalia resta debout, nous surplombant. Son regard à elle était calme et amusé. Pour une fois. Plongés dans ceux du gamin, mes yeux tentaient d’être gentils — je n’avais pas l’habitude. Tâtonnante, je repensais à ses paroles précédentes.

« Tarann ? Ça veux bien dire tempête, ça ? C’est en quelle langue, d’jà ? » J’avais étudié une dizaine de langues, même si je ne les maitrisais pas toutes. Plus quelques rudiments d’autres langages grâce à des livres. Mon instinct me soufflait que ça voulait dire tempête, mais j’étais incapable de me rappeler de la langue en question. « C’est Thalia qu’t’appelles comme ça ? » Un sourire naquit sur mes lèvres. J’éclatais de rire, malgré moi. Dix secondes après, ma voix était plus sûre d’elle. « T’as bien raison. C’est une vraie tempête c’te gamine. » Mon Ancre me jeta un regard mi-amusé, mi-courroucé. Retirant sa main de la mienne, elle prit une moue boudeuse. Je la regardais affectueusement. Elle était unique, ma Thalia. je l’adorais.

« Si tu matais pas, tu f’sais quoi ? » questionné-je en souriant.

Ce gamin aussi, je l’aimais bien.

[Thalia existe entre les échos]
[elle persiste, bien que les Mots l’aient abandonnée]

20 août 2019, 13:20
Émois  Libre - Tribunes Gryffondor-Serdaigle 
Bien sûr, dit le renard. Tu n’es encore pour moi qu’un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n’ai pas besoin de toi. Et tu n’as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu’un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m’apprivoises, nous aurons besoin l’un de l’autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde.
-St. E


Et elle sourit.

Doucement, un peu maladroites, les lèvres de la fillette s'étirèrent. Elle sourit. Au milieu de la cacophonie, des gamins gesticulants, de la foule, c'était comme un coquillage virevoltant au milieu d'une vague d'écume. Fin, doux, presque naïf. Joli.
Doucement, le coquillage rose vint s'échouer sur le cœur de l'enfant et Saul le sentit tournoyer dans sa poitrine.
Doucement son sourire à lui, alors hésitant, s'étira, plissé de joie.
Il était si bon de la voir sourire ainsi... Quand on a vu la tempête alors le moindre rayon éclaire le cœur tout entier. D'ailleurs il la remarqua à nouveau, l'étincelle. L’œil des dragons de jade qui brillait.
Ils se réveillent.
Le gamin se prit soudain à penser à deux grands gardiens sacrés, responsables de lourdes portes cachant... quelque chose? Comment savoir puisqu'ils ne laissaient jamais passer qu'un rayon sous les battants? C'est la curiosité qui, d'un éclat vint allumer son regard. Qu'aurait-elle alors à cacher derrière ces cracheurs de feu en cuirasse?

Mouvement.

Laissant ses questions aux yeux de Thalia, l'enfant tourna la tête... et ses yeux s'agrandirent légèrement. La Grande se tenait accroupie, juste en face, et lui soufflait son haleine glac- enfin elle lui parlait.

-Tarann ? Ça veux bien dire tempête, ça ? C’est en quelle langue, d’jà ?

Lentement, très lentement, les sourcils haussés de l'enfant s'abaissèrent avant de se courber, plissant son front. Le changement soudain de caractère de la Grande qui se faisait alors petite était étrange. Il se méfiait. Puis il n'avait pas rattrapé son erreur pour rien. Il n'avait pas caché le Nom derrière son dos pour le véritable sans raison. On ne demande pas ce qu'il y a derrière la trappe cachée par le tapis. C'est de ces choses qu'on ne fait pas. Et la Grande brisait la règle.

-Ça viens d'chez moi... c'est tout.

Son regard alors planté dans ses mains se coula vers celui de cette fille. Que cherchait-elle?

-C’est Thalia qu’t’appelles comme ça ?

Tu poses beaucoup de questi-
Hein?

Elle... elle rigolait. Elle se marrait dans le vent. Et Saul était perdu. Tout n'était plus que chute libre, sans rien pour se raccrocher et le vent qui ricanait à ses oreilles s'en moquait bien. Il ne pouvait plus que tenter de comprendre ce visage qu'il détaillait, cherchant la faille, la réponse. Pourtant rien entre les rides qui fripaient ce visage.
Elle se moque de moi c'est ça...?
Lui était prêt à l'apostropher quand le rire se calma tranquillement.

-T’as bien raison. C’est une vraie tempête c’te gamine.


Gamine. Ça avait un goût particulièrement étrange et Saul fit la grimace. La Grande mélangeait tout... Bien sûr que c'était une tempête. N'est-ce pas que c'était une tempête? Mais une gamine?... Il tourna lentement ses yeux vers la Tempête en question et... un rire lui échappa malgré lui. Rire qu'il s'empressa vivement de pousser derrière une légère toux déformée par son sourire. Tarann grimaçait d'une manière totalement similaire à la sienne. À ses côtés, la tête levée vers elle, la Grande souriait aussi. Voilà. Trois drôles d'oiseaux qui souriaient étrangement au milieu des tribunes, les regards emmêlés. Le match de Quidditch n'était plus qu'alentour. Ils étaient le centre. Ils étaient le cœur. Et ils souriaient bizarrement.
L'impression ne dura qu'un instant, rien qu'un. Mais ce fut celui où la Grande se logea dans le cœur du gamin. Elle faisait partie d'Eux. C'était indiscutable puisqu'elle souriait bizarrement!

-Si tu matais pas, tu f’sais quoi ?

Argh...
Sa grimace se prononça. Il n'aurait pas du baisser sa garde, il avait eu raison de s'inquiéter, cette Grande l'avait bel et bien piégé! M'enfin il était bien trop tard maintenant qu'il l'avait acceptée.
Ch'sais toujours pas ce que ça veut dire ça moi...

-Bah je... je la regardais c'est... tout.

Le rouge monta légèrement lui rosir le nez. Contrant l'adversaire, il vint tout de même apposer son épée face à l'autre.

-M'enfin c'est toi aussi que j'avais vu. Celle qui ne casse pas Tarann. Il laissa ses sourcils se froncer légèrement. T'es qui?

Oh par Merlin Saul! La politesse!
Bah c'était pourtant très clair pour lui et puis pas bien méchant. Chassant la voix, il soutint le regard de cette fille aux yeux de ciel. Une manière de dire "Ne vas pas me refuser ton nom, on m'a déjà fait l'coup!".
Seulement la voix revint à la charge, rusée la voix.
Saul, ça veut dire quoi "mater"?...
Le gamin cligna des yeux, le regard moins ferme déjà. C'est vrai tout de même, il ne sait toujours pas. Il ne put empêcher la bulle de son de sortir.

-Et hum... "mater"... ça... ça veut dire quoi?

Dans les yeux de la Grande, il voyait bien son respect s'envoler et il n'osait pas imaginer ceux de Thalia. Mais, vous savez bien. La curiosité...

Saul Lingtomn, Troisième année RP #MMG
Les membres de la MMG sont les plus beaux, surtout Théo. ^^