Ce matin, le ciel n'est pas content. Oh que oui, il semble bouder. Sa mine est grise. Les nuages te ressemblent, que c'est drôle. À un détail près : ils sont plus jolis que ton visage. Mais ça, tu t'en fous. Toi, ce qui te préoccupe est le cours. Tu te poses énormément de question, comme avant chaque leçon de vol. T'imaginer assise sur du bois aussi fin que tes cuisses, à quelques mètres du sol t'excite et te terrifie en même temps. Tu es comme partagée, un semblant d'Euphorie encerclé par tes peurs. Des peurs, qui monopolisent l'envie de voler. Néanmoins, tu es une battante.

Assise sur l'herbe, tu tentes de suivre le cours, en vain. Lorsque tu tends l'oreille, tu constates qu'ils parlent de nettoyage. Pourquoi parler de ménage ? Tu ne comprends rien, mais c'est de ta faute. Tu ressembles à ces filles sans cervelle qui font bronzette sur la plage, sans le soleil ni le sable. Toi, tu es à Poudlard, sur l'herbe, sous un temps gris. Une goutte de pluie te tombe sur le nez, preuve que la nature te juge. Perturbée, tes yeux tentent de fixer le bout de ton nez. La pluie ne s’abat pas, mais tu louches merveilleusement bien. C'est un coup monté, tu en es persuadée !

« Et bien comme nous en avons fini avec les fonctions du balai, nous allons avoir un peu de pratique. Dirigez-vous vers vos balais.» Enfin ! Le moment tant attendu, que tu exécutes rapidement. Tes oreilles sont baignées dans un amas de « debout » . À ton tour, tu tends le bras par-dessus le balai puis ..

- Debout. Mais rien ne se passe. Alors tu retentes, avec la même conviction. J'ai dit, debout. Allez debout. Toujours rien. Tu soupires. Tu changes alors de côté, peut-être que ça fonctionnera. DEBOUT !

Visiblement, tu n'es pas douée. Tu n'arrives même pas à te faire respecter par un balai. Tu croises les bras, puis le regardes avec mépris. Tu as envie de le tuer, mais tu ne peux pas. Parce que c'est un balai. Tu tentes alors la manière douce.

- Si tu m'écoutes, je te promets de m'occuper de tes petites branches, marché conclu ? , lui souris-tu. Debout.

Et hop, balai en main. C'est à croire, qu'il a accepté le marché. Cependant, faire causette avec du bois, te cause quelques moqueries. À vrai dire, toi tu en ris. S'il y a bien quelque chose que tu apprécies chez toi, c'est ton je-m'en-foutisme-des-avis.

C'est presque à bout de souffle qu'Enora arrive enfin en cours de vol. Sa leçon précédente ayant été donnée à l'autre bout du château et la jeune fille avait du courir pour avoir l'espoir d'arriver à l'heure. Elle pesta intérieurement contre la personne qui avait élaboré son emploi du temps. Loin d'être la seule dans ce cas, elle se fondit avec aisance dans le petit champ de tomates qui se formait à présent dans l'herbe, comme demandé par le professeur Saunders. Aussitôt, l'aiglonne sortit de la poche de son manteau un petit support, une feuille de parchemin et une plume. Beaucoup de théorie était annoncée pour ce cours. 
Même si elle appréciait ça, Enora espérait tout de même avoir l'occasion de voler aujourd'hui. Les sensations dont elle avait fait l'expérience la dernière fois se rappelait à elle et même si le temps était moins plaisant, elle avait hâte de prendre un peu de hauteur et d'admirer le paysage. Elle savait qu'elle ne pouvait pas encore monter plus haut qu'un arbre mais ce serait suffisant pour elle. 
Le professeur leur parlait des différentes fonctions du balais et l'aiglonne griffonnait à l'unisson : transport, nettoyage, sport. Elle faisait partie des élèves pour qui la deuxième était une surprise. Elle n'avait jamais vu un balai se faire utiliser de cette façon dans son manoir au fin fond de la campagne anglaise. 
Sentant la fin du cours magistral arriver, Enora rangea rapidement ses affaires dans la poche intérieure de son manteau et se leva avec ses camarades. Elle se dirigea aussitôt vers un balai qui lui semblait en bon état. Elle le regardera de plus près lorsqu'elle l'aura en main. Elle inspira un grand coup et tendit sa main au dessus du manche.

- Debout ! demanda-t-elle, essayant de paraître confiante. 

Bien sûr, l'objet resta statique. Elle recommença plusieurs fois avant qu'il ne tressaute enfin mais pas assez près de sa main pour qu'elle puisse le saisir. Le bruissement l'encouragea néanmoins à persévérer et c'est en fixant son balai les sourcils froncés qu'Enora poursuivit l'exercice. Quelques essais supplémentaires et elle l'avait enfin en main. Elle était tellement extatique qu'elle sautillait sur place !
Heureusement, personne ne le remarqua. La classe était absorbée par les négociations qui prenaient place entre Sya, une Gryffondor, et son balai têtu. Ce fut elle qui l'emporta et l'aiglonne rit de bon coeur. Sa technique semblait lui réussir ! 

S'ils veulent rire de toi, qu'ils le fassent. Au moins, tu es le centre des intentions. Et même, si tu persistes à te dire que tu n'aimes pas ça, oh que si Sya, tu adores ça. Ce que tu apprécies également, est de faire rire. Alors oui, tu n'es pas comédienne, ni une humoriste, mais les sourires que tu fabriques, sont les plus beaux, les sourires que tu génères Sya, sont des baumes nourrissantes. Aux côtés des petits esprits moqueurs, il y a des personnes qui sourient. Alors comme une idiote, ça te fait sourire. Et c'est à Enora, que tu le rends. Parce qu'elle est ta voisine, le balai d'à côté de toi. Et la seule, dont le rire émane de la joie. Les gens joyeux, tu aimes ça. En fait, tu as besoin de ça - alors que pourtant, rien de dépressif ne se passe dans ta vie.

- Franchement, que des coincés du c.., tu t'arrêtes immédiatement, coupant le dernier mot par une fausse toux. Puis, tu reprends poliment. Je voulais dire qu'un jour, ils comprendront que le ridicule ne tue pas.

Dis-tu à Enora, l'Aiglonne de ta classe, suivit d'un clin d’œil innocent. Tu la croises souvent en cours, alors lancer la discussion ne t'intimides pas. Tandis que tu la fixes, attendant une réponse de sa part, tes yeux balayent un peu plus loin que sa tête. Tu décales alors ton visage, brièvement sur le côté : le professeur, semble préparer quelque chose avec une valise. Quant aux camarades, ils enfilent leurs protections. Comme si quelque chose se tramait. Tu suis alors le mouvement, et tu fais de même. Enfin, tu enfourches ton balai. « Bien, il est temps de commencer la pratique, tout le monde a ses protections ? Très bien ! Vous pouvez vous élever dans les airs, mais seulement de deux ou trois mètres pas plus, puis mettez-vous par deux, comme ça vous travaillerez votre déplacement. ». Tu glousses. Mais t'inquiète, tu es une battante.

Enora cessa de s'esclaffer lorsque Sya lui rendit son regard. Elle avait peur qu'elle ait mal interprété son rire car la plupart de ceux qui résonnaient était clairement des rires de moquerie. Pourtant, il n'y avait rien d'agressif dans ses yeux. Ni dans sa voix quand elle dit :

- Franchement, que des coincés du c..  Je voulais dire qu'un jour, ils comprendront que le ridicule ne tue pas.

L'aiglonne lui répondit d'abord d'un sourire. Elle aurait presque rit si ce n'avait été pour son impression de toute à l'heure. A la maison, elle n'entendait que très rarement des gros mots. Sa mère était très stricte vis à vis de ça si bien que seul son père en laissait échapper de temps en temps. Et il en entendait parlé très longtemps après ça... Aussi, elle trouvait très amusant que sa camarade ait voulu en dire un autant que le fait qu'elle se soit retenue. 
A la deuxième partie de sa réplique, Enora répondit :

- Peut-être qu'ils arrêteront enfin de se moquer bêtement après !

L'aiglonne lui aurait bien rendu son clin d’œil si elle avait su en faire. Mais malgré son entraînement acharné, ça lui échappait complètement et elle avait en fait l'air de cligner normalement des yeux. 
Comme elle voyait que l'attention de Sya était absorbée par autre chose, elle suivit son regard pour se retrouver nez à coude avec son voisin. Celui ci enfilait ses protections comme un bourrin si bien qu'il avait été très près de l'éborgner. Par réflexe, Enora avait fait un bon en arrière, manquant de tomber à cause d'une bosse dans l'herbe. Elle retrouva tant bien que mal son équilibre et, avec un regard mauvais pour le Poufsouffle, enfila à son tour les protections. Elle attendit ensuite les consignes du professeur qui ne tardèrent pas à venir. 
Aussitôt dites, elle récupéra son balai et l'enjamba avant de donner un léger coup de pied au sol pour s'envoler. La Serdaigle s'élèva plus haut qu'elle ne l'avait prévu à cause d'un décollage trop puissant. Peut-être parce que faillir de perdre un œil l'avait légèrement énervée. 
Elle redescendit au plus vite avant de se faire réprimander par Monsier Saunders. Par chance, celui-ci ne l'aperçut pas, trop occupé à faire des reproches à ses camarades qui n'avaient pas pensé à se protéger alors qu'on en avait parlé au cours de la semaine dernière ! Enora chercha ensuite un partenaire, essayant de croiser le regard d'un autre élève avant de tomber de son balai.

Absorbée par les préparations du professeur, Enora, se tourne à son tour, face à son voisin. Tu remarques, qu'elle frôle l'éborgnement. Et en même temps qu'elle, tu as un mouvement de recul, le tiens étant plus un réflexe poussé par la peur qu'Enora ne te tombe dessus, bien qu'il y ait une distance entre vous. Elle enjambe son balai, puis vole, à quelques mètres du sol. Les autres aussi. Il ne reste que quelques élèves sur l'herbe, dont toi. Tu les regardes dans les airs, puis te rends compte qu'ils ne sont pas tous aussi courageux qu'ils en ont l'air. Intérieurement, tu es rassurée.

Quelques élèves sont blâmés par le professeur, pour ne pas être assez sécuritaires. Brillante que tu es - et ça, personne n'en doute -, tu te souviens alors qu'il faut toujours vérifier qu'aucun obstacle, ne gêne le décollage. D'un bref coup d’œil, tu passes aux vérifications. Bravo Sya, tu as un don. Maintenant, il faut que tu voles.

Tu te positionnes correctement sur ton balai. Tu te dis que, voler, c'est simple. Tu es le Cupidon de Cork, la Catnip de Poudlard _{Comprendra, qui pourra}. Pourquoi pas, une bonne joueuse de Quidditch ? Tu es une déesse et ce n'est qu'un balai. C'est un bois squelettique, aux branches complètement sèches et laides. Toi, tu es une Dotshez.

C'est alors, que tu fermes les yeux, serrant la mâchoire. Tu tapes le sol, et pouf. Te voilà, qui flotte. Dans la montée, tu peux sentir un manque d'équilibre, ton corps gigoter, comme si tu allais tomber.« Wow Wow, tout doux mon dada » parles-tu encore, à ton balai. « C'est troublant », dis-tu à Enora. Pour le moment, rien est compliquée. Ni trop haut, ni trop bas, tu ne penses qu'à ça, oubliant ta peur. Beau compromis, d'après-toi. « On se met ensemble ? »

Enora gardait tant bien que mal sa position, attendant que tous les élèves soient dans les airs pour que le professeur donne de nouvelles consignes. Sa voisine, Sya, la rejoignit finalement, laissant échapper que se retrouver à voler sur un balai était bien troublant. L'aiglonne ne pouvait pas être plus d'accord. Elle regrettait presque qu'ils n'aient pas plus de pratique en première année. 
Elle ne répondit rien car elle était trop absorbée par les va-et-vient de Monsieur Saunders. Il avait amené avec lui une grosse malle de laquelle il sortait des balles. De là où elle était, la jeune fille ne voyait pas grand chose quant à leur nature et pensa naïvement "Quidditch" bien qu'elle se doutait qu'ils étaient loin d'en être là. 
La Gryffondor lui adressa à nouveau la parole, lui demandant si elle voulait bien être son partenaire, et elle se tourna vers elle, oubliant que chaque mouvement de son corps régissait l'attitude de son balai. Elle fut vite rappelée à l'ordre lorsque celui ci fit une légère embardée sur la droite. Elle agrippa le manche avec plus de force et redressa l'engin volant. Elle acquiesça une fois sa situation moins précaire :

- Avec plaisir ! Tu sais ce qu'il se trame ? demanda-t-elle en observant à nouveau le professeur. 

Il distribuait une balle à chaque élève et en vint bientôt à leur duo de choc. Enora se pencha précautionneusement pour récupérer la sphère et la fit rouler entre ses doigts puis une fois encore à l'attention de Sya. La balle semblait assez molle pour qu'elles ne se blessent pas mutuellement si elles en venaient à se les lancer, ce que l'aiglonne soupçonnait. 

Il faut croire, que tu portes malheur. Tandis que gentiment, tu lui proposes d'être ta partenaire de vol, le balai de ta camarade semble n'en faire qu'à sa tête. Il change de direction, vers la droite, perturbant l'équilibre de l'Aiglonne. Fort heureusement, elle se rattrape aussitôt. La situation sous contrôle, elle acquiesce. En observant le professeur, elle te demande ce qu'il se trame. Curieuse, tu diriges également le regard vers la source énigmatique.

« Une malle, des balles, des partenaires .. Tout porte à croire que l'on va faire des passes » Lui réponds-tu, avec sérieux.

Pour toi, la réponse fut évidente. Comme soufflé à l'oreille. Bien qu'elle soit juste, tu es tout aussi loin de la vraie raison de ces balles. Bien loin de penser à une partie de jeu sorcier, auquel tu n'as pas l'habitude de jouer. Sya, tu me fais rire. Ton regard s'attarde sur le professeur, qui de groupe en groupe prête une balle. Tu te rends comptes, comme vous êtes si proche du sol. Dans les airs, tu as le sentiment d'être beaucoup plus haut que ce que tes yeux laissent voir. C'est le manque d'habitude.

Enora prend la balle tendue par le professeur, avant de la rouler entre les doigts. Tu constates que sans effort de force, elle cède facilement à la pression. Aussi souple, que ton anti-stress Sya. « Nous allons jouer à une variante du Sautebuisson. Pour expliquer les règles simplement, je vais faire apparaître une haie entre les membres de chaque binôme, votre objectif sera simplement de faire passer la balle que je vous ai donnée par-dessus cette haie, et votre adversaire ne devra pas la faire tomber. S’il la fait tomber, cela fait un point pour vous, et inversement. C’est aussi simple que ça. Avez-vous des questions ? »

Hallucinée par cette idée de haie, tu regardes Enora, choquée plus que jamais. Ton visage laisse lire, du stress, et la crainte de tomber. Coup dur pour toi, qui n'aime pas montrer ses émotions, et beh c'est foiré. Avant même que tu n'ai le temps de parler, la plante se mit à pousser entre l'Aiglonne et toi. Instinctivement, tu tires la manche de ton balai en arrière pour reculer. * Ouff, elle n'est pas hyper haute.*

« AH-HUM AH-HUM, es-tu prête à perdre jeune fille ? » lances-tu, avec le plus beau des sourires de compétitrice.

Enora hocha de la tête à la réponse de Sya. Oui, c'est bien ce qu'elle avait pensé aussi. Elle espérait juste se tromper car elle n'était pas sûre que son expérience sur un balai était suffisante pour participer ce jour là à un tel jeu. 
L'aiglonne écouta avec attention les dernières consignes du professeur. Elle avait d'abord eu peur à l'annonce du nom du jeu. Certes ils ne joueraient pas avec des vessies comme pour la version la plus usuelle du Sautebuisson puisqu'ils avaient déjà reçu les balles. Mais le professeur pouvait toujours leur demander de jouer avec leurs  balais et pas leurs mains. Déjà que la dernière option lui paraissait être compliqué ... Elle fut soulagé d'entendre qu'elle n'aurait qu'à faire des passes à sa partenaire du jour une fois que la haie aurait poussé. 
Elle remarque d'ailleurs le changement d'expression de Sya lorsque Monsieur Saunders la mentionne. Elle semble inquiète à cette idée. Enora n'arrive pas à savoir si c'est la peur de ne pas réussir l'exercice ou celle de tomber. Elle lui lance un sourire d'encouragement puis se pousse pour laisser grandir la haie, en simultanée avec sa partenaire. 
Celle ci semble avoir repris du poil de la bête car elle lui dit :

- AH-HUM AH-HUM, es-tu prête à perdre jeune fille ?

L'aiglonne rit et lui répond sur un même ton :

- Je ne vais pas me laisser faire, tu vas voir !

Elle était contente que le courant passe si bien alors que les deux jeunes filles n'avaient jamais eu l'occasion de parler avant. Elle espérait que cette bonne ambiance resterait pendant qu'elles joueraient. 

Quelques secondes auparavant, la terre entière pouvait ressentir ta peur. Maintenant, te voilà animé par le sentiment d'une rage folle, d'une rage sympathique, d'une rage de la victoire, de la bataille. D'ailleurs, ton visage affiche un sourire aussi large que le bide de ton frère - pour ne pas dire graisseux. Mais tes lèvres aussi fines que tes bras - pour ne pas dire maigre -, ne peut afficher toutes tes dents, bien que tu en aies envie.

« Oh que si ! Crois-moi que tu te laisseras faire ! » La nargues-tu. « Héhé, qu'est-ce que tu crois ? » Arquant ton sourcil.

Enora semble tout aussi d'attaque que toi. Cependant, quel intérêt pour elle d'être autant motivé ? Ce n'est pas comme si, elle allait gagner. Elle perd de l'énergie, et l’espoir ça détruit. Mais bon, l'espoir fait vivre après tout. Pour autant, tu ne dis rien, histoire de ne pas la vexer, bien que tu ne le penses pas méchamment. Tu es simplement, une mauvaise perdante. Ou bien, une voyante ? Mais ça, c'est un secret. :')

Autour de toi, tu peux d'ores et déjà entendre des grognements et des cris de joie. La classe s'amuse, et c'est beau. Avant qu'Enora ne te file la balle, tu prépares le coup. Sans trop savoir comment faire, tu tentes de retirer une main fermement agrippée à ton balai. L'action faite, tu bascules rapidement sur le côté, venant de suite la reposer sur ton balai. Au deuxième essai, tu parviens à te stabiliser sur une main, attendant l'envoi de la balle.

« C'est quand tu veux, jeune fille » .

Enora laissa la question rhétorique de sa partenaire d'une heure résonner dans les airs. Bien sûr qu'elle était prête à en découdre avec Sya. Elle se concentrait déjà sur l'exercice à venir sans s'en donner l'air. Elle n'aimait pas perdre, trop fière pour cela. Elle n'oubliait pas qu'elle était une Horton ! 

Discrètement, elle soupesait la balle que son professeur venait de lui remettre en main propre.  Puis, elle esquissa des petits gestes, faisant mine de la lancer. Dans sa tête, elle notait les changements d'équilibre que chaque nouvelle position entraînait. La répartition de son poids sur le balai volant avait beau varier infimement, un tout petit écart et elle se retrouvait au sol. En plus d'un très certain mal au postérieur, elle aura surement laissé son adversaire marquer le point qui pourrait la faire gagner le match. Et elle l'avait décidé, la victoire serait pour elle. 

Sya semblait penser la même chose. Sûre d'elle, elle la titillait de son côté de la haie, lui indiquant qu'elle n'attendait plus qu'elle. Mais Enora ne se laissait pas destabiliser aussi facilement. Ainsi, elle continua ses essais discrets jusqu'à ce que le professeur de vol, ayant déjà donner le feu vert depuis une bonne minute, fasse mine de s'approcher pour les réprimander. Là elle lança doucement la balle en maintenant une bonne assiette. Son objectif principal étant de ne pas chuter, elle n'avait pas chercher un angle difficile pour sa camarade. Elle n'avait aucun doute que celle si pourrait aisément la rattraper. 

Déjà,  Enora se replaça au milieu de son terrain, prête à fondre si la balle lui revenait