Fin Septembre 2043

C'était le premier cours de vol de l'année, bien que le mois de Septembre était bien entamé, le temps restait clément : pas de pluie ou de vent à l'horizon. Une bonne chose vus de la matière.

Une fois tous les élèves arrivés et au fur et à mesure que notre professeur nous donnaient les consignes de sécurité, le stress montait en moi, envahissant. Je prenais peu à peu conscience des risques et de la potentielle mort imminente qui nous attendait en cas de chute. Si bien que une fois nos équipement de sécurité mis en place j'étais paralysée à l'idée de finir en très jolie crêpe par terre. C'est certes délicieux les crêpes mais... je préférais les manger quoi !

L'exercice avait commencé, c'était donc à mon tour de me lancer.

Debout

Mon balais frémis à peine à mon injonction presque chuchotée, à croire qu'il ne m'avait pas entendue.... rien d'étonnant au vu du boucan des autres élèves qui hurlaient à qui mieux mieux.

Je décidais de faire un effort de volume et d'autorité avant que tous le monde ai le balai en main et que je doive crier seule, devant tout le monde. Ce serait tellement la honte.

Debout

Cette fois ci le balai tressauta un peu plus mais ne daigna pas venir se loger dans ma paume. Je n'étais pas si grande que ça pourtant, il pourrait faire un effort. Quel fainéant ce ballai ! Vu que lui crier dessus mentalement n'allait pas aider dans ma démarche je recommençais encore

Debout !

Bon ce n'était toujours pas un cri franc et déterminé mais il y avait un net progrès, le balais décolla jusque à ma hanche. Ne pansant pas réussir à faire mieux et voyant que le professeur avait le dos tourné, je m'empressais de le récupérer avant qu'il ne retombe ou que quelqu'un s'aperçoive que j'avais "légèrement" triché.

J'étais arrivée sur le terrain d'entraînement, sans réellement m'attendre à quoi que ce soit.
« Cours de vol », ça veut dire quoi ? On va apprendre à voler des poules aux renards ? Un simple regard sur notre "salle" de cours suffit à réfuter mon hypothèse. Des balais était soigneusement alignés et notre professeur de vol nous attendait.
Mon coeur rata un battement. On allait voler dans les airs ? Sur un balai ?

Je m'installai près d'un balai, à cote de deux de mes camarades, et j'essayais d'être attentive aux mots de notre professeur. Cette tâche se révéla complexe : j'étais attirée par ce qu'il y avait au-delà du cours, et aussi, je dois l'avouer, pat les yeux du prof. Je n'écoutais que d'une oreille, mais vit néanmoins que l'adulte écrivit les consignes de sécurité. Puis il posa une question et je vis un tiers des élèves lever la main. Tous avait déjà enfourcher un balai. Enfourcher un balai. Quelle idée saugrenue ! Les balais, ça servait à nettoyer, ou au pire à chasser les chats. Mais voilà que notre professeur de vol voulait qu'on dise « Debout ! » à notre bout de bois inerte.
Après tout, pourquoi pas, cela ne devait pas beaucoup polluer.
Et puis bon, mes premières fois c'étaient plutôt bien déroulées : la première que j'ai fait face à un mur d'escalade, j'ai fait une 5A ; la première fois que j'ai fait du vélo sans roulettes, je ne suis pas tombée ; la première fois que j'ai nagé en pleine mer... J'ai faillit me noyer, mais je ne l'ai pas fait !

- Debout.

Mon balai se leva et atterrit avec force dans ma paume. Mouais, c'était un coup de chance. Un rapide coup d'œil sur mes camarades me confirma que peu avait réussi.
Je reposai le balai à terre pour recommencer.

- Debout.

Cette fois-ci il arriva encore plus vite et me claqua la main. Étrange. Enfin, pas si étrange. Après tout, il ne fallait pas crier sur son balai comme les autres le faisait mais être autoritaire. Avec deux chiens et un petit frère, je m'étais entraînée sans m'en rendre compte.
Je souris lorsque je vis une fille aux cheveux noir abandonner et prendre son balai à même le sol.

Après avoir fait décollé mon balais à la modlue, j’essayais de faire comme si de rien était pour ne pas avoir l’air trop coupable. J’échouais bien sûr lamentablement et je jetais des coups d’oeil à mes camarades pour voir si quelqu’un m’avait remarquée. Je repérais assez vite une fille qui me regardait avec un petit sourire ... ouuups ! Je rougissais et portais l’index de ma main gauche, celle qui était libre , à mes lèvres pour lui faire signe de ne rien dire aux autres ou, encore pire, au professeur.

Une fois que notre enseignant eu mis fin au massacre de la masse de debout, plus ou moins hurlés et plus au moins hystériques ( certains s’étaient mis à taper du pied par terre quand même ), il nous donna les dernières consignes avant de décoller. Je regardais rapidement ma camarade mais elle n’avait pas l’air décidée à me d’énoncer ... pour l’instant.

L’heure était à présent venue de faire ses premiers pas loin de la terre ferme. Ok peut être pas exactement loin ... mais nous n’aurions plus les pieds sur Terre, dommage. J’enfourchais donc comme je pouvais mon balais, gênée d’être en jupe avec ma cape de Serpentard sur le dos. Ne sachant pas du tout ce que donnais ma position je louchais vers ma « complice » pour regarder comment elle s’y prenait. Elle avait l’air assez sûre d’elle et pas du tout gênée par ses vêtements. Je me reculais légèrement, ajustais la position de mes mains sur le manche et essayais de positionner mes vêtements comme elle pour qu’ils ne me gênent pas.

Pendant tous ces ajustements je faisais de nombreux aller-retour visuels entre elle et mon balais, elle devait sûrement me trouver bizarre... pour éviter de passer pour une folle je lui souriais discrètement d’un air un embarassé.

La jeune fille à qui j'avais sourit lorsque je l'avais vu empoigner son balai croisa mon regard et me fit signe de ne rien débouler de notre secret aux autres. Je ne dirai rien pour l'instant mais si jamais elle recommençait trop souvent, je serai obligée d'en avertir notre professeur. Après tout, ça revenait à tricher et elle pourrait être dangereuse...

On devait à présent s'installer sur notre balai. Je mis en arrière d'un geste ample ma cape pour qu'elle ne me gêne pas, relevai légèrement ma robe. *J'ai bien fait de mettre un short en dessous.* Et regardai à nouveau la fille. Elle avait l'air d'avoir du mal avec sa tenue et se tortillonna puis me regarda à nouveau et ajusta sa posture.
Quant à moi, je mis mes mains plus hautes sur le manche et regardai en l'air pour vérifier qu'il n'y ait pas d'obstacle.
La fille continuait à me regarder puis me sourit. Je lui fis un signe de la main et lui criai :

- En avant !

Je tapai mon pied droit au sol et sentis une force me pousser vers le ciel. Je continuai inexorablement à monter : un mètre, deux mètres, trois mètres, quatre mètres, cinq mètres ! *STOOP !* Je fis une légère pression sur le manche pour le ramener à une position horizontale. Mon coeur battait à toute allure, et le flux sanguin se faisait presque douloureux sur mes tempes. J'étais totalement crispée sur mon balais et j'essayais de me détendre un peu. Je soulevai mes fesses du balai, craquai quelques vertèbres de mon dos et me rassis. Maintenant que je ne bougeait plus, je risquai un regard vers le bas pour voir comment s'en sortirait ma camarade.

_{@Rose Noire}

En réponse à mon sourire gêné ma camarade me cria un "en avant" déterminé et tapa du pieds sur le sol pour ensuite s'élever gracieusement dans les airs et s’arrêter d'une manière qui me paraissait complètement maîtrisée, en tout cas vus d'en bas.

Lorsqu'elle me regarda de nouveau je me décidais moi aussi à essayer de décoller un peu du sol. Je tapai le sol de mon pied et m'élevais en tremblant du sol. Très vite, à moins d'un mètre du sol, je décidais que c'était assez haut tant que je n'avais aucune idée de comment atterrir sans me faire mal et j'appuyais sur mon manche pour stopper mon balais. Malheureusement j’appuyais un peu trop et me retrouvais très vite à piquer du nez vers le sol. Comme je n'étais pas assez haut pour pouvoir modifier ma trajectoire à temps, je m'écrasais lamentablement la tête la première sur la pelouse. Je me redressais assez vite, rouge de honte et les larmes au bord des yeux, réajustais mes protections et cherchais mon balais des yeux. Je le trouvait échoué juste devant ma camarade qui m'avait servie d'exemple.

Encore plus gênée de m'être ridiculisée devant la seule personne qui m'avait déjà vue galérer à la première étape du cours, je vérifiais rapidement qu'aucun balais n'allait me foncer dessus sans prévenir puis je m'approchais d'elle pour le récupérer la tête basse en me frottant le coude droit sur lequel j'aurais très probablement un bleu le lendemain matin. J'espérais très fort ne pas avoir endommagé mon balais pour ne pas me faire hurler dessus par notre professeur de vol.