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24 nov. 2019, 22:41
Veille de Nuée  PV 
Après un court instant où une tension sans nom émane de ton corps, tu es soulagée lorsque tu vois qu'elle descend. Son balai retourne à une hauteur qui te rassure, puis elle pose le pied par terre.
Tu souffles, tes épaules se relâchent.
Et tu te rends compte avec une pointe de honte que tu devais avoir l'air bien bête, ainsi collée à Lili, la mine effrayée. Tu te rends compte que ton attitude était stupide, puisque l'Autre contrôlait parfaitement la situation. Tu te rends compte qu'il était parfaitement inutile de te laisser envahir par le stress comme tu l'as fait.
Que cela ne servait qu'à, éventuellement, au pire, effrayer également Lili qui paraissait au départ plutôt sereine. Paraissait seulement. Craignait-elle pour son frère ?
Peut-être était-ce un vertige, qui a fait vaciller l'Autre. Peut-être était-ce simplement une fatigue passagère. Un coup de vent. Une mauvaise manœuvre du balai.
Tu n'avais pas à avoir peur. Tout était sous contrôle, et les balais possédaient certainement des sécurités qui t'étaient inconnues. Ils avaient été prévus pour supporter un poids.
Et les sorciers contrôlent, ou plutôt maîtrisent les remèdes bien mieux que les Moldus.
La brusque terreur qui t'avait étreint le coeur n'avait pas lieu d'exister. L'Autre ne serait pas tombée.
Je te l'ai dit Kyana, tu n'avais pas à avoir peur.
Et Dylan était à coté, aussi. Il avait voulu l'aider, d'ailleurs. Elle l'avait repoussé, mais si vraiment elle n'avait pas été bien, il aurait été là.
Elle ne serait pas tombée, et à présent qu'elle est au sol il ne peut rien lui arriver de...

Tes dents se serrent et tu te figes lorsque l'Autre s'effondre sur le sol.
La terreur qui avait disparu, revient, impitoyable. Lancinante. Comme des coups qui te martèlent l'estomac. Violemment.
Où est passé le frère de Lili ? A ce moment, c'est la dernière chose qui t'importe.
Elle se tourne vers le ciel, les bras écartés. Comme si elle invitait l'univers dans ses bras, comme si elle observait les étoiles.
Tu te mets, malgré toi, en marche. Telle un automate, tu t'approches de l'endroit où elle s'est laissée tomber. Au moment d'entrer dans son champ de vision, tu hésites. Comment va-t-elle prendre ton arrivée ?
Puis tu hausses les épaules, fataliste. Peu importe ce qu'elle pensera de toi. Elle peut le prendre aussi mal qu'elle le souhaite, toi tu as besoin de voir qu'elle va bien. De voir qu'elle n'est pas blessée. Et de voir qu'elle n'a pas eu trop peur, non plus. Sa terreur compte certainement plus que la tienne.
Tu ne veux pas qu'elle te considère stupide. Ou naïve. Ou qu'elle pense que tu te mêles de ce qui ne te regarde pas. Ce qui serait, après réflexion, tout à fait logique de sa part.
Tout à fait normal.
Tu fais un pas, puis deux, puis trois, jusqu'à te retrouver devant elle.
Tu restes debout, ne baisses que très légèrement la tête. Les Mots s'échappent, sans que tu puisses les rattraper, les remodeler de manière à ce qu'ils formulent ta pensée poliment, ou du moins de manière agréable.

Qu'est c'que t'as fait ?


Va-t-elle t'envoyer voir ailleurs ? Elle pourrait. Surtout qu'elle a l'air mal.
En ce qui te concerne, l'idée qu'on te voie, en mauvais état, te répugne au point que tu serais capable de fuir te réfugier à un endroit isolé. Le temps que tu ailles mieux. Le regard des Autres a tellement tendance à te peser que tu t'y soustrais dès que possible.
Tes mains tremblent encore un peu. Elle t'a fait vraiment peur, mais tu ne veux pas lui montrer.
Elle pourrait prendre ton effroi pour de la pitié et c'est la dernière chose dont tu aies envie.

Tu attends, avec une pointe d'anxiété, sa réponse. T'interroges sur la forme qu'elle prendra.
Tu peux t'attendre à tout avec l'Autre. A un regard assassin, comme à la Bibliothèque. A un Silence. A des paroles, glaciales. Ou chaleureuses.
Oui, tu as peur de ce qu'elle peut te dire.

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ent‘r‘êvée

03 déc. 2019, 22:15
Veille de Nuée  PV 
Elle semble perdre le contrôle mais tu ne comprends pas vraiment pourquoi. Elle n'accepte pas ton aide, tu sembles même la déranger, encore plus qu'avant. Elle déverse sa colère sur toi mais tu t'en fiches, tu te doutes que tu n'es pas la source de son énervement. Tu préfères rester un peu en retrait mais tu ne la quittes pas des yeux, tu sens que sa chute est proche et finit par arriver.

Tu atterris à ton tour et tu t'approches d'elle. Elle ne semble pas être trop mal tombée, elle a su gérer ça. En t'approchant, tu l'entends parler, mais à elle-même. Tu te stoppes net en discernant ses paroles, bien trop intrigantes pour toi.

"Putain d'Aodren"

Aodren ? Elle le connaissait donc ? Vous vous connaissez bien tous les deux mais tu ne vois pas vraiment quel lien elle pourrait avoir avec lui, tu n'y réfléchis pas trop. Enfin, tu sais qu'il a une soeur mais ce lien n'est pas aussi évident pour toi, alors, tu n'y penses même pas.

- Je.. ça va ?

Si elle souhaite t'envoyer balader, qu'elle le fasse ! Tu n'en as rien à faire. Si elle parle, ça voudra au moins dire qu'elle n'a pas la respiration bloquée.  Tu n'attends que ça, un simple signe de sa part.

***

Tu la vois s'écrouler au sol, comme si elle n'avait plus de forces. Cela t'inquiète mais elle semble vouloir changer bien vite de position, levant ses bras au ciel. Au moins, elle n'est pas tombée inconsciente, la chute n'était pas violente, ce qui est plutôt une bonne chose. Voyant Kyana qui se dirige vers elle, tu rejoints également le milieu du terrain pour comprendre ce qu'il s'est passé. Rester sur le côté serait bien ridicule et il fallait que tu ailles parler à ton frère et bien lui faire comprendre que si l'envie lui reprenait d'aller aussi vite, tu n'hésiterais pas à amener son balai jusque dans ton dortoir, l'empêchant de recommencer.

Kyana s'adresse à l'Autre, de manière un peu maladroite mais, au moins, elle va droit au but. Tu restes un peu en retrait, ne sachant pas trop quoi dire. Tu jettes des regard interrogateurs à ton frère qui semble ne pas vraiment, voire pas du tout, savoir comment les interpréter. Une chose qu'il ne semble pas avoir dans les gênes contrairement à ta soeur. Tu lèves les yeux au ciel, puis tu te recentres sur Elle. Tu ne la connais pas, mais cela ne t'empêches pas de t'inquiéter pour elle, surtout que voler en balai n'est pas la chose la plus rassurante pour toi. Tu attends n'importe quoi de sa part, un mot, un geste, peu importe, tant qu'elle montre qu'elle se sent bien.

Ton frère semble pensif, bien à l'Ouest surtout. Tu manques de rigoler quand il prend la parole :

- Aodren ? Qu'est-ce que...

Ses mots sont suspendus, il semble ne pas savoir quoi dire de plus.

- Le rapport entre elle qui est au sol suite à une chute et un de tes amis, Dylan ? dis-tu, les sourcils relevés.

Ton frère semble tellement être dans la lune parfois, c'est presque affolant. Pourtant, il sait toujours faire en sorte de voir les conséquences de ses actions avant qu'elles n'arrivent, sûrement grâce à l'âge et à la maturité qu'il a. Mais là, tu ne vois pas vraiment le lien qu'il aurait pu faire, à moins qu'ils en aient parlé dans les airs.


Tu regardes Kyana dans les yeux, ou plutôt, tu essaies de capter son attention, sans trop de succès jusqu'à présent. La situation semble bien électrique et tu ne vois pas vraiment ce que tu pourrais faire pour éviter que cela ne poursuit pas son chemin de cette manière. Pour le moment, tu ne dis rien de plus, les mots te sont sortis d'un coup précédemment, l'ironie avec ton frère est une chose facile pour toi mais tu te doutes que cela peut être mal vu si les personnes autour de vous n'en sont pas au courant.

Excusez-moi pour le retard, Plumes, cela ne devrait plus se reproduire.

Sixième année RP | #4682B4
« Poufsouffle refoulée ayant été répartie à Serpentard, se proclamant Gryffondor et se faufilant parmi les Serdaigle » E.D.

04 déc. 2019, 10:36
Veille de Nuée  PV 
La terre pulse sous mon corps. A moins que ce ne soit mon coeur ; celui-ci s’agite encore bien fort dans ma poitrine. Cela faisait longtemps que je n’avais pas eu aussi peur sur un balai. Ni peur tout court. La dernière fois, cela remonte au moment où Aodren m’a traîné dans les couloirs jusqu’à la Grande Salle. La dernière fois, c’était quand j’apprenais que l'hôpital et le Chemin de Traverse étaient en danger et que… *Non*, me souffle ma conscience pour me prévenir *n’y pense pas*. Je rejette mes pensées en bloc. L’intervention du garçon m’y aide bien. Je me redresse sur mes coudes pour lui jeter un regard. Il a atterri non loin de moi et le regard qu’il me jette me rappelle Aodren quand il me regarde par dessus ses sourcils. Pourtant, il ne lui ressemble pas. Il est plus grand et ses cheveux sont plus foncés ; et ses yeux moins verts.

Je ne prends pas la peine de lui répondre. Je suis affalée sur le sol, les genoux plein de terre et d’herbe, le corps recouvert de sueur et je dois être plus pâle qu’un fantôme. Je pense donc que sa question est vraiment trop idiote pour que je gaspille ma salive pour lui. De toute façon, il m’énerve. Avec sa tête à la Aodren, je n’ai même pas envie de le regarder. Je me redresse tout à fait et reste ainsi, la tête baissée vers le sol, assise par terre à attendre que se calme le tremblement de mes jambes. A ma plus grande horreur, je comprends que je n’ai aucun intérêt à me lever maintenant : la seule chose que je risque c’est de retomber devant cet idiot ; non merci.

L’ombre me couvre sans que je m’y attende. Avant même que je dresse la tête vers elle, je me souviens des deux silhouettes qui accompagnaient celle du garçon lorsque j’étais encore dans les airs. Les Autres. *Oh non*, songé-je, déjà lassée de me trouver entourée d’idiots inquiets. Puis je tombe dans son regard et toute lassitude me quitte.
Je la reconnais instantanément.
L’Autre de la bibliothèque.
Celle qui m’a ressemblé durant quelques instants.
Celle que j’ai revu plusieurs fois dans les couloirs sans ne jamais aller la voir ; pourquoi faire, après tout je n’ai pas plus à lui dire aujourd’hui que la dernière fois.
Elle baisse son regard de glace sur moi. Je frémis en rencontrant ses perles. Pendant un instant, je suis incapable de dire quoi que ce soit. Je regarde ce visage entouré de mèches enflammées, je plonge dans ce regard comme je l’ai fait il y a plusieurs mois maintenant, ma bouche s’ouvre et je suis incapable de parler, ni même de penser. Jusqu’à ce que ses paroles

Qu’est c’que t’as fait ?

résonnent dans ma tête. Une grimace s’inscrit sur mon visage, elle déforme mes traits. Comment ça, ce que j’ai fait ? Je suis donc responsable de l’idiotie de ce garçon ? Je jette un regard noir audit abruti qui baille aux corneilles avant de me tourner vers la fille, les sourcils froncés et l’air revêche — après une telle peur, j’ai bien peur de ne plus avoir une once de patience en moi.

« C’est à l’aut’ gros con qu’il faut d’mander ça, pas à moi ! lui craché-je. J’ai l’air de m’éclater, tu crois ? »

J’en aurais rajouté une couche si une autre ombre n’avait pas rejoint la première. Une fille, encore, avec sa face d’inconnue et sa tronche qui ressemble à s’y méprendre à celle du garçon. Un frère et une soeur, c’est bien ma vaine. Tout ce qu’il faut pour me rappeler que moi je suis là et que mon frère à moi n’est pas avec moi ; contrairement à cette joyeuse réunion de famille à laquelle je suis en train d’assister.
Je me redresse difficilement sur mes jambes tremblantes, refusant de rester au sol alors que ces trois se dressent de toute leur hauteur devant moi. J’ai du mal à tenir droit, mais je tiens bon. Je ne veux pas que qui que ce soit s’approche de moi. Je force mon coeur à se calmer.

Tous mes efforts sont réduit à néant lorsque j'entends : « Aodren… »  ; le garçon. Je me tourne vers lui, en colère d’entendre le nom de mon frère dans sa bouche, quand sa soeur me ramène à elle en énonçant tout simplement : « Le rapport entre elle qui est au sol suite à une chute et un de tes amis, Dylan ? »

Mon coeur sursaute, ma bouche s’ouvre et se referme. Son ami ? Dylan ? Comment ça ? Je regarde le garçon avec un regard neuf et tout à coup, je ne peux me retenir :

« Un ami ? questionné-je, un sourcil levé. C’est quoi ces conneries ? »

Mon coeur s’en repart dans sa danse joyeuse. Un ami de mon frère, lui ? Donc Aodren volait bien avec lui, sur ce terrain, en compagnie de ces deux filles — dont celle qui est censée être ma connaissance à moi — alors qu’il refuse de passer le moindre temps avec moi ? J’essaie de ne pas laisser ma colère prendre une place disproportionnée en moi, mais c’est difficile. Elle grandit, elle grandit si vite que je ne peux pas la repousser. Bientôt, je ne suis plus que cela ; tristesse et déception. *T’es vraiment qu’un con, Ao*, pensé-je amèrement dans le creux de mon esprit. Oui, un fichu con.

09 déc. 2019, 22:12
Veille de Nuée  PV 
Avant que Lili ne te rejoigne, la voix de l'Autre, dont tu es à présent certaine de l'identité, résonne.
Ses yeux, comme il y a quelques semaines, restent fixés dans les tiens.
Les mots que tu prononces lui arrachent une grimace, et elle te crache des mots qui t'arrachent un frisson.
*Non. J'veux pas qu'elle soit méchante. J'ai rien fait !*
Je sais bien. Mais elle semble de bien mauvaise humeur. Tu ne parviendras pas à l'aider. Simplement à la conforter dans son idée que tout le monde est contre elle. Qu'elle-même hait tout le monde.
Tu ouvres la bouche pour répliquer, idée que je juge d'ailleurs relativement stupide.
*Pourquoi, Youss ?*
Tu ne sais pas te contenir lorsque tu es en colère. Contenir ton impulsivité est bien trop compliqué pour toi. Si elle te dit un mot de trop, tu risques d'exploser, et ce ne sera pas une bonne chose.

Nan, tu...


Lili est là. Tu t'interromps. Les regards interrogateurs qu'elle jette à son frère te laissent pensive. Non, Elle ne semble pas connaître ta complice d'un Instant, mais son frère, lui, par contre, paraît comprendre de qui il s'agit.
Ses yeux perdus dans le vague te laissent indifférente, et tu tentes de retrouver le regard de l'Autre.
*J'veux pas que tu te sois fait mal.*
Dylan pose une première question, à laquelle Lili renchérit.
Tu lis l'étonnement dans sa voix, et, au même instant, un sentiment identique t'étreint le coeur. Qui est Aodren ? Une connaissance de l'Autre ?
Sa famille ?
En tout cas, c'est une personne qui se trouve à l'Ecole. Puisque le frère de Lili semble le connaître.
Tu hausses les épaules. Non, en fait, tu n'en as rien à faire de ce Aodren. Tu veux juste savoir si l'Autre n'est pas blessée.
Cependant, avant que tu aies pu esquisser un seul mouvement, sa voix se fait à nouveau entendre. Tu fronces les sourcils.
Tu vois un embryon de déception dans ses yeux, mais n'y fais pas attention. L'ignores.
La signification de ses regards, pour une fois, t'importe bien peu.
Oui, c'est cela. En fait, tu t'en fiches éperdument.
Tu te tournes vers Lili, puis vers Dylan, le regard gagné peu à peu par l'incompréhension. Tu tentes de comprendre la situation grâce à leurs mimiques, puis abandonnes.
Poser une question serait plus simple. Bien plus simple.
Mais une sorte d'angoisse te tord les entrailles.
Pourquoi ? Peut-être as-tu peur de la réaction de l'Autre.
Peut-être que malgré, ou à cause, de votre similitude vous n'êtes pas faites pour vous entendre.
Peut-être que la voir aussi énervée, dans un tel état, te fait te sentir mal.
Mais en tout cas, tu as du mal à parler.
Pour penser à autre chose et détendre ton pauvre ventre serré par l'angoisse, tu fixes un point au loin.
Inspiration.
Expiration.
Comme un filet d'air, de brume, ta peur s'en va, part habiter un autre corps. Te laisse presque démunie, mais enfin capable de formuler ta phrase.

C'est quoi, l'délire, là ? Qu'est c'qui s'est passé ?


Ta tête se penche légèrement, et tu plisses les yeux, inquisitrice. Puis poses la seconde question qui te brûle les lèvres.
Cette fois-ci, elle tente de s'échapper trop vite. Comme si maintenant que tu étais calmée, les Mots coulaient hors de ta bouche, comme s'ils étaient liquides. Comme s'ils étaient attirés par une présence, ou un être, qui les faisait s'envoler, tels d'étranges plumes, porteuses de savoirs incroyables.
Juste avant de la laisser fuir, tu la stoppes, la ravales. La remodèles, la reformes de manière à ce qu'elle exprime parfaitement ta pensée. Puis la laisses sortir tranquillement.
Une première expérience pour toi qui ne réfléchis jamais lorsque tu dois répondre à quelqu'un.
Avec une seule hâte : savoir qui est cet Aodren.

Et pis, c'est qui Aodren ?


Un petit regard en coin en direction de ton Amie pour évaluer sa réaction. Est-ce qu'elle aussi le connaît ?

Sincèrement désolée pour ce retard, Plumes.

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ent‘r‘êvée

16 déc. 2019, 22:41
Veille de Nuée  PV 
L'autre gros con ? C'est de ton frère qu'elle parle, là ? Mais... Comment ose-t-elle ? Dylan a fait de son mieux pour éviter qu'elle ne se blesse, et c'est ça qu'il obtient en retour ? Vu comment il peine à garder son calme, tu imagines bien qu'il viendra bien moins souvent en aide aux inconnus. Enfin, non. Il n'osera pas le faire car ne pas aider quelqu'un dans le besoin, il se le pardonnerait encore moins, il va simplement faire avec. Les Aléas de la vie, dit-on.

- Ah bah sympa, je voulais juste t'aider, ça aurait pu être bien pire pour toi.

Tu ne le sais peut-être pas, mais dans la tête de Dylan, cela était comme si tu te trouvais toi sur un balai, sur le point de tomber. Il n'aurait pas pu se le pardonner si l'Autre était tombée mais ça, elle ne semble pas le comprendre, alors, Dylan se renferme. Cela t'étonne, c'est bien la première fois que tu le vois comme ça mais tu comprends ses raisons, il offre son aide et on l'envoie bouler. En plus, il a fait des efforts pour éviter de prendre personnellement les insultes de l'Autre, mais là, il ne sait pas vraiment comment ne pas le faire.

Dylan répond à la question de ton amie, visiblement perdue dans tout ça, un peu comme toi :

- Je suis passée vers elle très rapidement en balai, je lui ai fait peur. J'ai tenté de l'aider et de faire de mon mieux, mais ça n'a pas empêché sa chute.

C'est tout. Pas de "c'est de sa faute, elle ne m'écoutait pas". Non, Dylan n'est pas comme ça, il prend sur lui, peu importe les circonstances. Il sait très bien que cela engendrerait une discussion bien trop inutile et l'atmosphère était déjà assez lourde pour en rajouter. Alors, il garde le tout pour lui, l'Autre pourra en parler si elle le souhaite, il s'en fichait complètement. La rancoeur n'est pas pour les Cooper, peu importe lequel d'ailleurs.

La situation semble partir très vite et elle t'échappe d'une jolie manière : l'Autre semble ne pas être ravie par ton ironie, bien que ce soit le contenu et non la forme qui semble la sortir de ses gonds. C'est vrai, c'est sorti tout seul, tu ne sais même pas si ce cher Aodren est réellement un ami à ton frère, tu l'as simplement déduit, mais il faut croire que tu n'avais pas tort, puisque ton frère répond assez vite :

- Je ne sais pas comment tu le sais, Lili, mais oui, Aodren est un ami. Nous sommes dans la même promotion. J'ai simplement du mal à comprendre comment tu le connais, dit-il en s'adressant à l'Autre, au sol.

- Juste une intuition, c'est sorti tout seul, dis-tu avec un sourire timide qui s'efface bien rapidement.

Tu ne le connais pas mais tu t'étonnes à voir que tu as eu juste, rien qu'en évaluant l'expression de Dylan, Vous n'êtes pas de la même fratrie pour rien, apparemment. 

Tu regardes l'Autre et Kyana, tour à tour. C'est presque comme un jeu ridicule. Allez-vous vraiment vous regarder comme ça, dans une belle Ambiance hostile ? Tu n'aimes pas ça, te faire des ennemis, mais il est hors de question que tu te laisses marcher dessus, idem pour ton frère. Tu espères simplement que tout cela va se calmer.

Les mots qu'elle a balancés à ton frère te touchent également, tu sais qu'il ne les mérite pas. Tu ne la connais pas vraiment mais tu es réticente à son égard, simplement car tu n'aimes pas lorsqu'on s'attaque à ta famille, que ce soit sous l'effet de la colère ou non. Ton frère ne supporterait pas que tu sois désignée par ces mots également.

C'est vrai, beaucoup de choses odieuses peuvent être dites sous la colère mais tu ne sais pas comment l'Autre se comportera quand elle le sera moins, alors, tu ne peux pas te rassurer en te disant "Elle ne le pense pas réellement" car, non ! Tu n'en sais rien Lili, c'est tout.

Sixième année RP | #4682B4
« Poufsouffle refoulée ayant été répartie à Serpentard, se proclamant Gryffondor et se faufilant parmi les Serdaigle » E.D.

23 déc. 2019, 11:41
Veille de Nuée  PV 
Le regard que je porte sur l’Autre garçon est chargé de ressentiments. Je le sens lourd, mon regard, je le porte à bout de bras, mon regard. Il pèse une tonne de douleur, je déteste cela. Je sens le poids de ma tristesse et celui de ma déception. Le poids des deux rassemblés pèse plus lourd encore et il a le goût de la colère et d’un quelque chose plus piquant qui me fait mal au coeur et qui me torture la tête.
Jalousie.
Oh oui, je ne l’ignore pas, celle-là. Elle prend toute la place. Elle est là. Je l’aime, car elle me fait détester Aodren et que j’ai besoin de cela pour oublier le fait que Zikomo soit parti avec lui. Et la jalousie, elle me fait prendre conscience que ce garçon, cet inconnu, cet Autre qui n’a rien de bien intéressant ni même de consistant, il me vole mon frère sans aucun état d’âme, me l’arrachant sans même que je ne le sache ; avant aujourd’hui.
Le regarder m’est insupportable, mais je ne me détourne pas. Je toise, je juge. Je cherche à savoir pourquoi. Pourquoi est-ce qu’Ao passe du temps avec lui et pas avec moi. Mais je ne trouve pas de réponse. Et il ose, il Ose cet Autre-Inconsistant, me dire qu’il ne sait pas pourquoi ni comment je peux bien connaître Aodren ! C’est… *Il lui a rien dit !* C’est tellement… Et dans ma tête, je… *Aodren a pas parlé d’moi*... n’arrive pas. *I’ parle jamais d’moi* Et je… Comment… *Il m’aime pas ?*.
Merde ! Ça fait mal, putain.
Dans le coeur.
Dans la tête.
Partout.
Mes yeux me piquent, comme s’ils allaient se remplir de larmes. Je les sens qui grimpent le long de mon corps, gonflant ma gorge, prêtes à se jeter hors de moi en dégoulinant sur mon visage. Je ne sais pas pourquoi je regarde l’Autre-fille, la rousse. Je la regarde comme si je n’avais qu’elle, alors qu’elle n’est rien de plus que les autres. Je la regarde avec tout mon regard, lui offrant mon désespoir et ma douleur. Puis je me détourne soudainement en me rendant compte de tout ce qu’elle peut justement voir dans mon regard ainsi offert. Je ferme les yeux une demi-seconde et lorsque je les rouvre c’est une grimace de colère qui prend toute la place sur ma tronche.

Je jette à peine un regard à la brune qui parle et qui parle sans ne rien dire d’intéressant. Je jette mes yeux sur le garçon, je me redresse autant que mes tremblements me le permettent et je dresse le menton. Je le dresse pour me protéger. Il ne peut pas m’atteindre, il ne peut rien me faire. *’Toute façon*, me murmuré-je, *j’m’en fous d’lui et d’Ao*.

« Je m’appelle Aelle Bristyle, » lui dis-je lentement, comme si je m’adressais à un idiot — parce que je m’adresse à un idiot. Pour une fois depuis un temps qui me semble infiniment long, je n’ai pas peur de dire qui je suis. Je me fous qu’ils comprennent que je suis Celle-que-l’on-a-renvoyé ; la seule chose que j’exige qu’ils retiennent, c’est qu’Aodren est mon frère et que lui, ce gars-là, ne sera jamais rien de plus important que moi pour Ao. « Je suis la soeur d’Ao… D’Aodren. » Je prends une inspiration tremblante. « Sa soeur. »

Ma bouche se tord encore plus fort. Au bout de mon corps, mes poings se serrent. Pas de colère, je m’en rends compte. Seulement pour ne pas qu’Ils me voient trembler.

« J’le connais bien mieux qu’toi, » finis-je par marmonner en détournant mon regard vers le château.

*Conn'rie*.
C’est pour cela que je suis là et qu’Aodren est à l’autre bout du domaine, sans moi, parce qu’il ne voulait pas de moi — même si je le connais. Et que Zik est avec lui, parce que lui aussi ne voulait pas de moi. Et moi je suis là, seule, parce que personne ne veut de moi. Même pas cette rousse qui est finalement bien mieux entourée que je ne le suis.
Tout à coup, le besoin de retrouver Thalia m’arrache toutes mes forces. Elle m’aspire mon souffle, elle m’arrache les battements de mon coeur. Elle me prend tout. Je veux la retrouver, maintenant. Etre avec elle, sous son regard, contre sa présence.
Mais peut-être qu’elle aussi ne veut pas de moi ?

04 févr. 2020, 09:44
Veille de Nuée  PV 
Elle est en colère, elle en veux à quelqu'un. A qui ?
Pourquoi ?
Que s'est-il passé pour qu'elle soit aussi énervée ? Pour qu'elle se sente aussi mal ? Pour qu'elle tombe comme elle est tombée, pour qu'elle te regarde ainsi.
Son Regard. Celui qui te fixe. Celui qui s'est fiché dans tes yeux, celui qui a planté une lame, si aiguisée, dans ton coeur, Celui-Dont-Tu-Ne-Sais-Que-Penser. 
Tout comme elle. Tu ne sais pas que penser, d'elle. De sa personne, de sa façon de parler, de voir, d'Être, tout simplement.
La douleur qui s'en exsude, un instant, comme un millier de couteaux, te perfore, et tu ne sais que répondre, que faire. Tu ne sais pas réagir.
Tes poings se serrent. Pourquoi t'offre-t-elle ainsi sa souffrance ? Pourquoi livre-t-elle ainsi quelque chose qui est pour toi une chose presque sacrée, qu'il ne faut jamais, au grand jamais, révéler. 
On ne parle jamais de ce qui ne va pas. On joue. Comme dans un théatre, aux dimensions trop, bien trop, réelles. On devient acteurs de notre propre vie, on fait comme si tout était parfait, comme si les problèmes étaient un mot étranger à notre vocabulaire.
Ne jamais se plaindre. Ne jamais perdre la face. Toujours rester digne. Ne jamais montrer de faiblesse, même si pour cela il faut prendre des risques. 
Tu ne comprends pas. Peut-être a-t-elle besoin de parler, de se livrer, d'exprimer sa douleur ? Ca arrive parfois. Parfois, on doit expliquer. Pour se sentir mieux, pour reconstruire sa Carapace. Pour mieux se refermer.
Oui, peut-être. Ou peut-être est-elle différente. De toi. De tout le monde. Peut-être est-elle unique ? 
Tu ne comprends pas. Et, en un sens, tu ne veux pas savoir, parce que chacun a ses secrets. Chacun est particulier, et tu ne veux pas percer cette carapace. Tu ne veux pas savoir ce qui se cache en dessous, parce que tu n'aurais pas supporté voir la tienne brisée. Parce que tu te refuses à faire aux autres ce que tu ne veux pas que l'on te fasse.
Puis son nom résonne. Prononcé avec sa voix. Un nom que tu n'aurais pas imaginé appartenir à quelqu'un d'autre. Un nom parfaitement choisi. 
Un nom dont tu ne sais que penser. Tout comme celle qui le porte.
La jalousie transparaît. Même si son regard est détourné, vers le château, tu vois qu'elle est en colère.
Mais gérer une telle émotion te dépasse. Tu ne sais pas faire. Même lorsque c'est toi qui est énervée. Tu te sens impuissante. Elle est bien trop forte.
Alors, ton premier réflexe serait de te replier sur toi-même. De fuir cette violence contenue. 
Mais tu ne dois pas. Tu ne dois pas. Surtout pas.
Indécise, tu clignes des yeux. Tu hésites. Tu cherches le regard de Lili, ne le trouves pas. 
Tu pivotes légèrement, tournes, toi aussi, ta tête vers le château.
*Je sais pas faire.*
Non, tu ne sais pas. Mais il n'est pas trop tard pour apprendre, tu sais ?
Désamorce la bombe. Evite qu'elle n'explose. Dis quelque chose, n'importe quoi, pour éviter à l'Autre de se mettre à crier. A cracher. 
Parce que tu sais que, même si ses Mots ne te seraient pas destinés, ils te blesseraient, au plus profond de toi-même. 
Et, en plus d'avoir mal, tu ne saurais pas réagir. 
Alors il faut éviter que tu te retrouves dans une telle position de faiblesse. 
*Et si elle pleure ?*
Si elle pleure, tu sauras gérer, n'est-ce pas ? Tu as l'habitude ? 
*Nan. J'sais même pas gérer mes propres crises de larmes.*
Tu feras du mieux que tu pourras. 
Alors, comme si le fait qu'elle pleure était ta plus grande peur, sans bouger, le regard fixe, tu dis :

« C'est pas bien, de pleurer. Ça fait mal. Faut pas pleurer. »

Tu inclines légèrement la tête, esquisses une moue pensive. Tu ne connais pas bien Dylan, mais tu comprends que l'Autre en est jalouse. Par rapport à son frère, semble-t-il.
Et ce qu'elle a marmonné t'étonne. Elle n'est pas convaincue de ce qu'elle dit, alors qu'elle semble pourtant très proche de cet Aodren. Elle veut sans doute se prouver quelque chose, mais tu n'es pas certaine de la nature de cette chose.

Pardonnez-moi pour ce retard, Plumes, j'en suis sincèrement désolée.

• ‘til it seemed
that Sense was breaking through — •

ent‘r‘êvée

09 févr. 2020, 14:54
Veille de Nuée  PV 
L'Autre se présente et semble bien insister sur son lien avec ce cher Aodren. Voilà pourquoi elle s'énerve et tu comprends assez vite, en lançant un regard à Dylan, qu'il l'avait également compris. Tu cherches les mots pour calmer les choses mais rien ne te vient, rien du tout, même pas un seul mot. Tu ne vois pas comment rendre l'atmosphère plus légère et tu te demandes même si ce serait possible de le faire rien qu'avec des mots. Oui, les mots peuvent être forts mais tu ne sais pas s'ils seront suffisants pour désamorcer la situation. Tu doutes de Toi, de tes capacités et de ta compréhension face à cette situation. Tu joues avec tes mains, tantôt en écartant les doigts, tantôt en serrant tes poings, tout ceci en silence.

Kyana est la première à prendre la parole et tu la remercies silencieusement. Elle a réussi à mettre fin au silence qui s'installait sans trop difficulté. Certes, ses Mots ne vont peut-être pas aider à arranger les choses mais au moins, cela te donne le courage d'ouvrir à nouveau la bouche, comme si tes cordes vocales avaient attendu que ton amie dise quelque chose.

- Peut-être que ça fait mal mais ça peut aussi nous faire du bien, il faut parfois que ça sorte pour éviter que cela explose, là, dis-tu en posant ta main sur le haut de ta poitrine.

C'est vrai, parfois, même si tu n'aimes pas voir des larmes couler sur ta joue, ça te fait du bien, tu t'en rends compte, bien que tu évites de le faire en public car tu as du mal à te confier. Tes sentiments sont les tiens, ils n'appartiennent qu'à toi et il est rare que tu te permettes de teinter ceux des autres avec ta tristesse ou ta peur. Tu es plus du genre à écouter les autres que de voir que l'on t'écoute, tu le sais bien et cela se voit également.

Son nom, cependant, ne te dit rien, rien du tout. Etant en première année, ce n'est peut-être pas si étonnant. Toutefois, ton frère semble pouvoir rebondir là-dessus et ce, depuis un moment, mais il a préféré vous laisser parler avant d'intervenir et de changer complètement de sujet.

- Peu importe comment tu te sens, on n'est pas là pour juger, sens-toi libre. Si ça peut te rassurer, Ao m'a bien parlé de toi mais il ne nous a jamais présenté, vraiment débile de sa part, hein ? dis-tu dans un léger rire qui se veut amical.

C'est vrai, il la connait également pour ce qui lui est arrivé lors de sa deuxième année mais il décide de ne pas le mentionner, ce n'est pas le moment d'en parler et il n'a aucune envie de se baser sur des à priori non plus, il déteste que les Autres fassent ça avec lui, Dylan ne voit pas pourquoi il pourrait se permettre de le faire avec les Autres, il ne leur est pas supérieur, c'est une certitude.

- Et, tout comme moi, dit-il en te regardant, l'air penaud, il donnerait tout pour passer plus de temps avec toi s'il le pouvait, je t'assure.

Il ne sait pas pourquoi il dit cela, ça devait sûrement sortir, tout comme les larmes d'Aelle, il n'en sait rien. Toi, tu souris légèrement et un peu tristement, contente de voir que ton frère a saisi ta demande. Trop tard pour que ce soit mis en place cette année mais tu ne lui en veux pas, tu sais qu'il a beaucoup de travail.

- Tu perds pas une seconde pour te montrer en héros, hein, frérot ? dis-tu d'un air taquin.

Tu ne penses absolument pas ce que tu as dit mais tu ne voyais pas quoi dire d'autre. Avec ton frère, tu ne sais pas être sérieuse, il t'a habitué à un perpétuel second degré, ce qui te met parfois mal à l'aise quand tu vois qu'il est on ne peut plus sérieux avec toi.

Une larme coule sur ta joue, celle-là aussi, elle est mieux dehors que dedans.

Sixième année RP | #4682B4
« Poufsouffle refoulée ayant été répartie à Serpentard, se proclamant Gryffondor et se faufilant parmi les Serdaigle » E.D.

12 févr. 2020, 18:22
Veille de Nuée  PV 
Tout mon être ne respire que d’elle. *Thalia*. Tout à coup, elle m’étouffe, elle m’envahit. Cette sensation est presque douloureuse, ce besoin immense de la retrouver, d’exister sous son regard et d’être celle que j’aime être avec elle. Ma respiration s’amenuise légèrement et mon regard se fait hagard. Je fouille les fenêtres du château que j’aperçois au loin, comme si j’allais la trouver là, à me regarder et à me faire signe de la rejoindre. 

L’instant ne dure pas. Je reprends possession de mon esprit et éloigne Thalia ; juste assez pour me rappeler que je ne rentre pas à la Maison demain et que je me sens tellement seule loin de chez moi. Je prends une inspiration tremblante et me tourne vers les trois Autres que je n’ai pas oublié. Il ne faut pas que je les oublie. Au même instant, comme si le Monde avait entendu mes pensées, la rousse se rappelle à moi. 

« C'est pas bien, de pleurer. Ça fait mal. Faut pas pleurer. »

Je tombe dans son regard. Ses yeux me perforent ; elle a une vue parfaite sur moi, de ma bouche qui se meurt en une grimace affligée à mes épaules qui tremblent. Elle a deviné mes larmes, pire encore, elle essaie de les repousser. Je déteste cela, nom de Merlin, je déteste pleurer devant les Autre ou les laisser me Deviner. Et Elle, elle le fait dès qu’elle me voit — je devrais peut-être l’éviter, cela vaudrait mieux. Une boule de colère se forme dans ma bouche et lorsque je la cracherais elle se transformera en pique mortelle que j’enfoncerais dans les yeux de cette Autre-qui-sait. Je vais lui faire regretter d’avoir su voir, je vais sincèrement le faire.
Je n’en ai pas le temps.
L’autre fille en rajoute une couche. Ses mots me forcent à fermer les yeux quelques secondes. J’essaie de contrôler mon envie pressante de m’enfuir d’ici ou, au choix, de leur envoyer à toutes les deux un sortilège bien senti. A cet instant précis, je ressens une émotion qui ne m’arrive guère de ressentir : la pitié. Oui, elles me font pitié ces deux filles à utiliser des mots trop grands pour eux et à vouloir… Vouloir quoi, d’ailleurs ? Me rassurer, m’aider ? *C’est débile !*.

Il n’y a que le garçon pour m’arracher à ma rancoeur. Je tourne la tête vers lui, plongeant sans hésiter dans son regard. Ce qu’il dit suffit pour détruire mon masque de colère et pour foutre le bazar dans mon coeur. Ao lui a parlé de moi. Il lui a dit qu’il avait une soeur, qu’il m’avait moi. Je devrais me méfier de ces paroles, je ne devrais pas le croire aussi simplement. Il ne faut jamais accorder de crédit aux paroles d’un Autre. C’est ce que je me répète toujours. Et ce que je ne fais jamais. Pas plus hier qu’aujourd’hui. D’ailleurs, je ne peux m’en empêcher, déjà ma douleur s’apaise et ma jalousie s’éloigne ; si Ao lui a parlé de moi, pas besoin d’être jalouse, non ? De toute façon, je ne l’étais pas vraiment. 

« Et, tout comme moi, il donnerait tout pour passer plus de temps avec toi s'il le pouvait. »

Je fronce les sourcils, aperçois le regard qu’échangent le frère et la soeur. Je regarde l’une puis l’autre sans comprendre avant que les mots ne viennent me frapper. J'en oublie même de me surprendre de la larme qui coule le long de la joue de la brune (*qu'est-c'qu'elle a ?*). Passer plus de temps avec toi. J’ouvre de grands yeux surpris et plonge les mains dans mes poches dans une vaine tentative d’éloigner le malaise qui m’envahit tout à coup. Par tous les Mages, pourquoi ce gars voudrait-il passer plus de temps avec moi ? Je ne le connais pas, il ne me connaît pas et il a même manqué de me faire tomber de mon balai ! Ce qu’il dit n’a aucun sens, mais les paroles de sa soeur me permettent de comprendre une chose qui ne me plait guère : il veut jouer au héros, bien se montrer. Pourquoi ? Parce que ça le rendra plus important de passer du temps avec la Honte de Poufsouffle ? Mon visage se froisse et je détourne le visage vers le château, légèrement honteuse d’être encore la victime d’une attention que je n’ai pas demandé.

« J’veux pas passer du temps avec toi, moi ! jeté-je au garçon sans le regarder. Trouv’ toi un autre moyen de jouer au héros. »

En même temps… *En même temps, l’a p’t-être quelque chose d’intéressant à m’apporter*. Je le jauge, le regardant des pieds à la tête pour deviner ce qu’il peut bien cacher d’intéressant. Après tout, il est plus âgé que moi, il doit sûrement pouvoir m’offrir un quelconque savoir que les livres ne peuvent pas me donner. 

« Sauf si…, commencé-je en dressant le menton, songeuse. Sauf si t’as un truc à m’donner en échange. »

24 févr. 2020, 01:28
Veille de Nuée  PV 
Après un instant où tout te semble flou, vide et silencieux, tu réalises une chose.
Le Noir s'est installé. Autour, dedans. Partout.
Autour de toi. A l'Intérieur. Il se diffuse, comme un poison dans tes veines, et contamine la moindre de tes cellules.
Tu frémis. D'un long frisson glacé. Désagréable. Qui saisit ton corps tout entier et serre les muscles de ton dos. Un éclair gelé.
Tu te demandes laquelle des deux, entre Lili et l'Autre,
*Aelle*, l'a fait venir.
Laquelle, par sa tristesse et son amertume, l'a Invoquée.
Cette Noirceur, qui s'installe dans les coeurs et les vide de leur joie.
Ta respiration s'accélère. Tu hésites. Fermes, un instant, les yeux, pour faire passer le tournis qui te prend brusquement. Qui te fait chanceler.
Tu perds la notion du temps. Tu perds tes repères. Tout disparaît, exceptées quatre choses qui s'imposent, dans un combat violent et acharné, à ton esprit.
Lili, l'Autre, le sol sous tes pieds, que tu sens bouger, et, plus puissant que tout, le Noir.
Des tremblements violents te secouent, une goutte de sueur perle sur ta lèvre.
Tu chancelles, tente de te raccrocher, tant bien que mal, à la réalité.
Les paroles de ceux autour de toi te parviennent pendant un court moment parfaitement distinctes. Puis elles disparaissent, te plongent à nouveau dans l'obscurité de l'amertume.
Tu trouves quelque chose sur lequel tu t'appuies, de toutes tes forces, sans doute une épaule.
Celle de Lili, très certainement.
Tu murmures quelque chose d'incompréhensible, que tu n'entends même pas vraiment. Tu es juste certaine de l'avoir prononcé, car tu sens ton souffle sur tes lèvres.
Tu tentes de reprendre ta respiration, laborieusement, par à coups. N'y parviens pas, ou qu'à moitié.
Te laisse glisser, lentement mais surement, dans un mouvement étrange, au sol.
Tes genoux se plient gracieusement, et tu tombes.
Une fois contre la terre, ta joue posée dessus, tu sembles reprendre tes esprits.
Tout s'éclaircit un peu. Tu distingues le bleu du ciel sans nuages, le vert de l'herbe, le noir de l'uniforme de ton amie. Et tu ressens la présence de l'Autre.
Dylan, tu l'as oublié. Pourquoi ? Nul ne le sait. Ton cerveau ne l'a pas retenu. Peut-être n'est-il pas essentiel.
Ton souffle ralentit un peu, tu te redresses, en poussant sur tes mains. Clignes des yeux. Souffles :


« Je... Ça va pas. »

Même si tu te répugnes à l'admettre, tu te sens très mal et tu ne sais même pas pourquoi.
Et soudainement, une pensée affreuse s'impose à toi. 
Tu viens de briser une promesse que tu t'étais faite. Celle qui a guidé tes pas depuis si longtemps. Celle qui t'a tenue loin des Autres, qui t'en a protégée. Qui t'a préservée de leurs griffes acérées.
Cette certitude que tu avais ancrée dans ton coeur comme dans ton esprit en lettres de feu, cette conviction qui t'a menée là où tu te trouves actuellement.
Un instant, tu songes à t'effondrer à nouveau. Mais tu t'y refuses, te tournes vers l'Autre et relève la tête. Lui adresses ton regard le plus fier. 

*J'ai pas b'soin de toi, ni de personne.*
Si Lili a le malheur de se baisser pour t'aider, tu la repousseras. Si Dylan, auquel tu viens de repenser, a la mauvaise idée de te demander si ça va, tu lui diras d'aller voir ailleurs.
Tu poses douloureusement un pied sur le sol.
Même dans la douleur la plus affreuse tu n'avoueras jamais que tu as mal.
Désireuse de reprendre le fil de la conversation en oubliant ce qui vient de se passer, tu lances à l'Autre à tes côtés, d'une voix nonchalante censée respirer le détachement et la confiance en toi, quoique légèrement curieuse : 

« Tu voudrais échanger quoi toi ?  »

Mais le son de ta voix te donne envie de vomir. Dégueulasse. Pitoyable.
Tu te hais, plus que jamais.
Pour, après avoir commis ce que tu considères comme une faute grave envers toi même, oser rester faible.
Tes poings se serrent à nouveau.

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