Inscription
Connexion

04 mars 2020, 13:33
Veille de Nuée  PV 
Evidemment, Dylan s'était emmêlé les pinceaux lorsqu'il a parlé : Tu avais saisi ses propos mais ce n'était pas le cas d'Aelle, ce qui n'est pas incompréhensible. Dylan cherche les mots pour s'expliquer, passe une main dans ses cheveux mais rien ne vient. Tu le regardes puis tu t'adresses à Aelle :

- Dylan a du mal avec... Les sentiments. Ce qu'il voulait dire c'est qu'il veut plus me voir parce que je suis sa soeur, tout comme il est certain que ton frère veut plus te voir pour les mêmes raisons.

Tu as l'impression de la prendre pour une idiote, tu espères qu'elle ne le prendra pas de cette manière parce que ce n'est pas le cas : Tu la trouves différente des Autres mais pas idiote, ce ne serait pas le bon mot. Elle semble se protéger des Autres, aurait-elle été déçue par quelqu'un ? Tu n'en as aucune idée, tu ne la connais pas assez pour te permettre de tirer des conclusion sur son comportement de toute façon. Quoi qu'il en soit, tant qu'elle est elle-même, c'est le principal pour toi, tu ne demandes rien de plus.

- Je ne pense pas pouvoir t'apporter quelque chose de plus de toute façon, dit-il, un peu embarrassé.

Kyana ne semble pas aller bien. Tu grimaces, elle n'est pas dans son assiette. Tu ne l'a encore jamais vu comme ça, ce qui te fait peur. D'abord, tu perds tes mots, tu ne sais pas quoi lui dire. Tout ce qui te vient en tête te semble ridicule, tu ne sais pas quoi faire pour améliorer sa situation, si ce n'est lui offrir ton épaule pour qu'elle reprenne plus facilement ses repères.

- Kya ?...

Tu ne bouges pas trop, de peur qu'elle ne tombe mais elle finit tout de même par se retrouver au sol. Instinctivement, tu te penches et tu essaies de voir comment elle va, même si tu ne sais pas si c'est réellement la meilleure chose à faire. Tant pis, tu préfères qu'elle te le confirme plutôt que de te torturer en restant dans le flou. Tu regardes furtivement Dylan qui ne semble rien comprendre, avant de t'adresser à ton amie :

- Hé, tout va bien ?

Elle continue la conversation comme si de rien n'était, s'adressant à Aelle. Tu restes sur la touche, tu ne cherches pas à t'imposer. Kyana semble t'ignorer mais elle ne doit pas le faire exprès, tu le sais, ce n'est pas son genre. 

Ce moment est confus pour toi, tu ne sais pas quoi en penser : Vous n'êtes que quatre et pourtant, il est incroyable de voir le nombre de changements qui peuvent se passer en une fraction de seconde : Tu fais de ton mieux pour n'offenser personne mais tu ne sais pas si cela est suffisant : Les trois personnes en face de toi sont très différentes et il t'arrive de ne pas tout saisir : Kyana ne va pas bien, Dylan ne sait pas quoi faire et Aelle... Elle t'échappe complètement, tu ne la connais pas.

Excusez ce retard et cette médiocre qualité, plumes...

Sixième année RP | #4682B4
« Poufsouffle refoulée ayant été répartie à Serpentard, se proclamant Gryffondor et se faufilant parmi les Serdaigle » E.D.

11 mars 2020, 18:54
Veille de Nuée  PV 
Je n’en reviens pas de faire ce que je suis en train de faire. Je sacrifie mon temps, acceptant à demi-mot de passer quelques instants avec cet inconnu, tout cela pour le savoir, la connaissance. Certes. Ce n’est pas la pire chose que j’ai faite pour le Savoir ; j’ai en tête deux ou trois choses plus terribles encore — mentir à Papa, par exemple. Il faut être prêt à se sacrifier pour apprendre. Alors passer un peu de temps avec ce gars-là, je peux le faire, n'est-ce pas ? Même si ce dernier est incapable de me répondre. Le voilà qui se passe la main dans les cheveux et qui hésite ; Merlin, qu’a-t-il ? Hésite-t-il quant au présent à m’offrir ? Un sortilège suffira, ou peut-être ses notes de métamorphose ?

« Dylan a du mal avec... Les sentiments, commence sa soeur en s'attirant mon regard. Ce qu'il voulait dire c'est qu'il veut plus me voir parce que je suis sa soeur, tout comme il est certain que ton frère veut plus te voir pour les mêmes raisons. »

*Merde*.
J’avais mal compris. Mes pensées se cassent la gueule ; avec elles, mon espoir d'apprendre quelque chose. Il ne veut pas passer du temps avec moi. J'aimerais ne pas être blessée, mais je le suis tout de même ; sans raison, je ne le connais même pas ! Je grimace, détourne le regard et baisse la tête pour cacher le rouge qui envahit mes joues. Merlin, ce que je peux être bête ! *Mais non, c’est lui !*. Il n’avait qu’à mieux s’exprimer ! Quel abruti. Finalement, il ne peut pas m’offrir grand chose s’il n’est pas capable de formuler correctement ses phrases. Je me concentre sur ces pensées : la colère me permet d’éloigner la honte qui me fige ; c’est de sa faute, de sa faute !

« Je ne pense pas pouvoir t'apporter quelque chose de plus de toute façon. »

Je jette un regard peu amène au garçon. Je l’ai bien compris, merci. Tu ne peux rien m’apporter du tout. Merlin, mais qu’est-ce que je fais ici ? Tout cela, c’est à cause d’Aodren ; et de Zikomo — je me demande ce qu’ils sont en train de faire, ces deux-là. S’amusent-ils ? *Impossible !*. Non, ils doivent se contenter de marcher, de passer le temps. Et s’ils me cherchaient ? Mon regard fouille le sol jusqu’à trouver le balai de mon frère. J’amorce un geste dans sa direction, bien décidée à disparaître avant de laisser la honte me bouffer, lorsque la voix de la brune *c’est quoi son prénom, déjà ?* m’interpelle. Je suis la direction de son regard et tombe sur le visage blafard et crispé de l’Autre de la bibliothèque. 
*Il lui arrive quoi ?*
Elle chancelle et tombe sur le sol, accompagnant l’autre brune dans sa chute ; à moins que ce ne soit la brune qui l’accompagne ? Aucune idée. Je leur soumet mon regard, essayant de comprendre, de savoir. Cette situation m’ennuie. A vrai dire, je préférerais m’en aller. Et si cette Autre nous clamse entre les doigts, je serais dans l'incapacité de parcourir le château pour retrouver Aodren et Zikomo. Et je n'ai aucune envie de les laisser seuls plus longtemps, ces deux-là. Qui sait ce qu'ils fomentent ? 

Mon regard caresse la rousse ; je suis en train d'hésiter sur mes prochaines actions. Mais, avant même que je ne puisse souffler ou faire quoi que ce soit d’autre pour montrer mon désarrois, l'Autre se redresse et me balance son regard à la gueule. Je me fige, fronce les sourcils et m’efforce de le soutenir. Merlin, c’est bien ma vaine de tomber sur des Autres qui ne font que parler et me poser des questions ; ne peuvent-ils pas faire comme tous les autres, m’ignorer et me fuir ? 

« Tu voudrais échanger quoi toi ? » demande-t-elle comme si elle ne venait pas de se ramasser la gueule sur le sol ; peut-être simule-t-elle ?
« Euh… »

Mon incompréhension m'effraie, jusqu'à ce qu'une idée s'impose à moi : *le frère !*. Elle parle du frère. Je jette un regard à ce dernier, et baisse aussitôt la tête, réticente à l'idée de croiser son regard après ma méprise de tout à l'heure. Je soupire et me détourne du petit groupe pour aller récupérer le balai qui traîne sur le sol. Me caresse l’idée de partir sans ne rien dire, les laissant se débrouiller avec leur malaise et leurs paroles débiles, mais bien malgré moi mes yeux se tournent en direction de la rousse. Je hausse les épaules.

« Le Savoir, » dégueulé-je en réponse à sa question avant de me détourner, non sans avoir jeté un dernier regard au frère et à la soeur.

Maintenant, je me casse. J’ai autre chose à faire que de traîner avec vous et de bailler aux corneilles sur un terrain de quidditch.

16 mars 2020, 00:31
Veille de Nuée  PV 
Elle te regarde et ça t'énerve. 
Parce que tu ne sais comment interpréter ses yeux posés sur toi.
Parce que cette sorte de jugement que tu crois y lire t'effraie et te fait mal. 
Parce que tu en as marre de toujours paraître faible. 
Non, tu ne veux pas les laisser croire que tu n'es pas capable de leur tenir tête. Tu ne dois pas, surtout pas. Le regard des Autres est si douloureux... Tu ne le supportes pas. Chaque fois que tu le sens, ce poison qui se diffuse sous ta peau, chaque fois que tu l'imagines, tu as envie de pleurer, de te réfugier loin, six pieds sous terre. 
Il t'est insupportable, et tu imaginais que la Fille de la Bibliothèque n'était pas comme eux. Qu'elle aussi elle ne l'aimait pas, ce regard. Et que par conséquent elle ne le faisait pas subir aux autres. 
Pourtant tu as l'impression que ses yeux te transpercent. Qu'ils se moquent, qu'il jugent, qu'il sont heureux de voir ta souffrance. Que tu n'es rien pour elle alors que tu l'admires presque. 
Peut-être qu'elle n'est qu'une Autre, en fin de compte. Une Autre qui n'en a rien à foutre.
Une Autre qui Juge.

Et tu pressens qu'il est hors de question qu'elle te voie à nouveau faible. Qu'elle sente à nouveau que tu as besoin d'aide, qu'elle entende ta voix aussi affreuse. 
Puis elle hésite. Comme si ton attitude la déconcertait. Comme si ta prétendue décontraction ne leurrait personne. Elle hésite et tu doutes.
Tu n'as aucune idée de pourquoi tu es tombée. Tu ne sais pas pourquoi brusquement tu as brisé la Carapace ainsi, devant deux personnes - l'Autre, Aelle ; et Dylan - que tu ne connais pas ; en qui tu n'as pas encore confiance. Peut-être que ça aurait pu venir, qui sait ? 
Aurait pu. Ne viendra certainement pas. Parce qu'elle est une Autre qui Juge. 

Et que tu fais tout pour te tenir à distance des Autres qui Jugent. Parce qu'ils font mal. Parce que leurs flèches sont plus empoisonnées que tous les mots qu'on aurait pu te balancer à la gueule, quand tu étais petite.
Parce que leurs yeux, moqueurs, sont sournois.
Parce que, tout simplement, tu ne les aime pas. 
Elle répond, finalement. Alors que tu avais presque oublié que tu lui avais posé une question.
Elle répond quelque chose qui t'étonne.
Une Autre qui Juge ne doit pas Savoir, d'ordinaire. Elle n'apprend pas. Elle s'en fout.
Pourtant, cette Autre-là te fait douter à nouveau.
*Est ce qu'elle est semi-Autre ?*
Et ensuite, elle se barre. Elle fuit.
*Elle a peur ?*
Elle s'en va. Peut-être court-elle, ou bien elle marche d'un pas mesuré, tranquille, qui prouve à quel point vous n'êtes rien pour elle.
Une Autre Lâche, maintenant.
Mais qu'est-elle exactement ? Pourquoi est-elle ici, pourquoi, si vous l'ennuyez tant, a-t-elle pris la peine de vous parler ?
Tu fermes les yeux, inspires profondément, calmes les battements de ton cœur qui s'est affolé quand tu es tombée.
*Mais faut pas qu'elle parte !*
Alors tu lui emboîtes le pas, assez rapidement pour la rattraper. Tu la suis avec une moue concentrée, tu la rattrapes. 
Puis cherches quelque chose à lui dire. Quelque chose qui ne soit pas stupide, pour ne pas qu'elle fuie à nouveau. Quelque chose qui ne te fasse pas passer à nouveau pour une gamine stupide, pour une faible. 
Quelque chose d'intelligent, quelque chose qui n'attire pas ses foudres sur toi, parce que tu doutes d'être assez forte pour les supporter. 
Ta réflexion ne dure pas très longtemps. Juste quelques pas. Mais tu ne trouves rien, et un souvenir remonte alors des profondeurs de ta mémoire.
*Tout est passé par nos yeux, j'crois.*
Oui, exactement. Il a simplement suffi de quelques regards. Les Paroles étaient inutiles, superflues. Elles ne servaient à rien et tu l'avais bien compris. 
Alors, tandis que tu avances à la même vitesse que l'Autre qui Juge, la Semi-Autre, l'Autre Lâche, ta bouche reste close. Et un instant plus tard tu lèves la tête vers elle. 

• ‘til it seemed
that Sense was breaking through — •

ent‘r‘êvée

23 mars 2020, 00:38
Veille de Nuée  PV 
Aelle semble déconcertée par tes explications : Ça ne t'étonne pas, elle devait penser que ton frère souhaitait réellement passer du temps avec elle, ce qui n'est sûrement pas faux en soi, puisque Dylan aime passer du temps avec tout le monde et apprendre à connaitre les autres mais ce n'était pas ce qu'il voulait dire. Il ne voulait pas la forcer à passer du temps avec lui, il n'était personne pour ça.

Ton frère est embarrassé, il ne sait pas quoi faire de plus pour rassurer la Poufsouffle et lui dire clairement qu'il n'avait rien contre elle. Il ne veut simplement pas que la situation empire, c'est pourquoi il reste de marbre, bien que ce ne soit pas vraiment la solution la plus efficace. Le regard qu'elle lui jette te donne froid dans le dos : Lui en voulait-elle vraiment ? Sûrement. Il ne faut pas oublier que vous êtes clairement en train de lui faire perdre son temps alors que vous êtes de parfaits inconnus pour elle et elle semble s'en rappeler assez rapidement puisqu'elle se retourne et s'éloigne de vous. Tu regardes tour à tour Kyana et Dylan, ne sachant pas quoi faire. Tu avais envie de la rattraper mais peut-être qu'elle, elle n'en avait pas envie ? Après tout, si elle part, c'est qu'elle ne doit avoir aucun remord à mettre fin à la conversation. Malgré ça, ton esprit se tiraille et tu n'es pas plus avancée : Toujours aucune idée de ce que tu devrais faire et de ce que tu aimerais faire.

Kyana est la première à bouger et la suit. Toi, tu es étonnée de la voir se lever aussi rapidement : Peut-être n'avait-elle pas envie de la laisser seule ? Sans plus d'hésitations, tu lances un regard à Dylan et tu rejoins la Serdaigle, sans savoir si ton frère te suit ou non.

Non, il ne faut pas qu'elle pense que vous n'avez pas envie de passer du temps avec elle, elle ne doit pas croire que cette rencontre n'était qu'une perte de temps, ce n'était pas ce que vous vouliez lui faire sentir. Tu n'as pas envie qu'elle se dise que c'est elle le problème car ce n'est pas vrai : Aelle doit être une personne merveilleuse qui cherche simplement à être acceptée comme elle est, même s'il ne semble pas être facile de l'aborder. Cela te rappelle le début de l'année scolaire : Si tu n'avais pas insisté avec Kyana, vous ne seriez pas amies et cela aurait été un grand regret pour toi. Kyana peut sembler être difficile à approcher mais c'est ça qui la rend incroyable et unique : Vous avez appris à mieux vous connaitre et tu sais qu'elle pourrais tout faire pour toi et le contraire est réciproque.

Arrivée assez proche de la Serdaigle et de la Poufsouffle, tu essaies de recommencer à communiquer par le regard sans trop de succès. Tu n'arrives pas à attirer leur attention, ce qui te complique la tâche. Finalement, tu tentes de t'adresser à Aelle, comme un dernier espoir :

- J'aimerais bien, moi, échanger mon savoir avec toi.

Tu t'arrêtes. Tu ne pensais pas dire ces Mots mais ils te sont venus si naturellement que tu en es tout étonnée.

- Si tu le veux bien ? dis-tu, timidement.

Tu entends des pas derrière toi et c'est sans aucun doute ton frère. Tu ne sais pas s'il a entendu tes paroles, sûrement pas mais sans le savoir, vous vous coordonnez presque, sacrée fratrie ! Vous n'êtes pas frères et soeurs pour rien.

- Aelle, excuse-moi, je suis vraiment idiot. Je ne voulais pas dire que je n'avais pas envie de passer du temps avec toi, au contraire même. Ao m'a parlé de toi et ce serait sympa, pour moi en tout cas.

Ses Mots sont maladroits mais tu vois qu'il fait des efforts. Il n'a pas envie de rester sur un malentendu, tout comme toi, ce serait vraiment stupide, surtout qu'Aelle ne l'a pas mérité. Personne ne mérite de croire que les Autres préfèrent la laisser seule plutôt que de passer du temps avec.

Sixième année RP | #4682B4
« Poufsouffle refoulée ayant été répartie à Serpentard, se proclamant Gryffondor et se faufilant parmi les Serdaigle » E.D.

24 mars 2020, 16:11
Veille de Nuée  PV 
Aodren a dit qu’il rentrait. Connaissant Zikomo, celui-ci n’aura pas voulu le détourner de son but. Il l’aura donc accompagné jusqu’à la Salle Commune des Vert. Il y a donc une chance que je les trouve sur le chemin. Je réfléchis aux meilleurs sentiers à prendre, aux couloirs les plus probables. Mes pas se font plus grands. Je dois les retrouver et vite. Je n’aime pas lorsque Zikomo est loin. Et je n’aime pas avoir l’esprit encombré d’Autres. J’ai encore l’image des trois abrutis sur mes rétines, et j’entends leurs paroles dans mon crâne. Je veux m’en débarrasser, je veux arrêter de penser. Quand je pense trop, je songe à demain. Et demain me fait songer à ma famille que je ne verrais pas. Ça fait mal, bordel.

Le bruit de pas de n’effraie pas.
Impossible que l’on me suit. Qui ? L’Autre Grand qui ne sait pas n’a pas l’air assez chiant, pas plus que sa soeur, et l’Autre petite, elle avait l’air bien trop mal en point pour me suivre. Ils doivent s’amuser à— Une ombre vient agrandir la mienne. Mon coeur sursaute vaguement en tombant sur la silhouette de la rousse. *Mais qu’est-ce que…*. Elle m’accompagne quelques pas avant que je ne m’arrête, entraînée par son regard qui se plante dans le mien. Pendant quelques secondes qui me paraissent des heures, nous restons ainsi, noir contre bleu. Cette enfant est… Je ne sais pas. Des questions hantent son regard, le même qui m’avait touché lorsque nous nous étions rencontrés à la bibliothèque. Je ne sais pas pourquoi ce regard-là est profond, mais le fait est que je peux me perdre dans ces yeux et que cela ne me fait pas mal comme avec les Autres. Je fronce les sourcils, essaie de chercher des raisons ; pourquoi me suit-elle ? veut-elle me parler ? Mais elle ne dit rien, et moi non plus. Pour la première fois depuis ce qui me semble être une éternité, j’ai l’impression qu’un Autre me harcèle non pas pour m’emmerder, mais juste pour m’accompagner.
C’est étrange.
Touchant.
Déconcertant.
Je ne veux pas être déconcertée, pas aujourd’hui. Mon regard se fait sévère, comme celui d’un parent face à la hâte de son enfant. J’ouvre la bouche, prête à remettre cette enfant à sa place, à la dégager comme un insecte trop envahissant — sans pouvoir me départir de mon intérêt qui, lui, ne s’effacera pas aussi facilement.

« J'aimerais bien, moi, échanger mon savoir avec toi. Si tu le veux bien ? »

*Que…*
Ma nuque se tord en direction de la voix.
La soeur, elle est là. Son frère la suit. Merde, je ne les avais pas vu arriver. Bientôt, me voici entourée des mêmes Autres que j’ai essayé de fuir. J’ai lourdement échoué. Je n’aurais jamais dû m’arrêter. Et cette brune qui me regarde comme si… Comme si… Je n’en sais rien. Elle me regarde avec une force trop grande et ses mots me touchent trop fort. Elle, vouloir échanger son savoir avec moi ? Merlin, mais qu’a-t-elle à m’apprendre ? Et pourquoi moi accepterais-je de passer du temps avec elle que je ne connais absolument pas ? Et pourquoi suis-je touchée, de toute manière ? Ce n’est qu’une Autre, il n’y a que la pitié qui doit la motiver. Oui, c’est cela, la pitié qui veut lui faire croire qu’elle veut quelque chose de moi.

« Aelle, excuse-moi, je suis vraiment idiot. » Le frère. Je dresse la tête vers lui. Merlin, il est grand. Plus qu’Aodren, mais moins que Zakary. «  Je ne voulais pas dire que je n'avais pas envie de passer du temps avec toi, au contraire même. Ao m'a parlé de toi et ce serait sympa, pour moi en tout cas. »

*Ao* dit-il. Le petit surnom — il le connait tant que cela ?
Nom de tous les mages de cette putain de planète, se sont-ils donnés le mot ? Je lance un regard acéré à la petite rousse *Kya* ; si c’est un plan de sa part pour m’empêcher de partir, elle le regrettera. Bêtement, je tends à croire qu’elle n’a rien à voir avec le frère et la soeur, qu’elle ne partage pas leur pitié. Mais les Autres sont faux et menteurs, alors je n’ai aucun intérêt à croire en mes pensées. Je laisse un long et profond soupir dévaler mes lèvres. Je passe la main sur mon visage, me frotte les yeux et laisse retomber mon bras le long de mon corps. Mon autre main, celle qui agrippe le balais, est moite. Mon coeur, lui, s’affole un peu dans ma poitrine. Le fou. Il aimerait croire que ces Autres ont réellement envie de passer du temps avec moi. Non pas parce que je suis la soeur d’Aodren, non pas parce que j’ai été renvoyée du château et que c’est trop la classe, mais parce que je suis moi. Mon coeur en bat plus rapidement. Ma conscience est plus rapide que lui.
Foutaises.
Ouais, ce sont de belles conneries.
Et de toutes façon, Zikomo m’attend. De toute façon, je dois rendre son balai à Ao. Hein, que je dois lui rendre ? Rien à faire de ces Autres, rien à faire de mon coeur qui a peur. De toute façon, ils mentent.

« Bah moi, j’ai aucune envie d’passer du temps avec vous, alors votre pitié vous pouvez vous la garder. » J'enfonce mon regard dans celui de la brune. « Quand t’auras un truc intéressant à échanger, tu viendras m’voir, j’en suis certaine. »

Le sarcasme rend ma voix grave. Comme si elle allait venir. Elle ne viendra pas. Je fais taire mon coeur et resserre ma prise sur le balai.

« C’est bon, j’peux partir maintenant ? »

Qu’ils essaient seulement de me retenir.
J’adresse un dernier regard à la rousse. Je cherche à rencontrer ses yeux. Puis je me détourne et m’enfuie à grands pas, creusant la distance entre eux et moi, empêchant mes oreilles d’entendre quoi que ce soit. Je ne peux rien faire pour mon coeur qui bat. Ses coups contre ma cage thoracique sont bien trop forts. Je dois m’extirper de mes pensées qui veulent toujours me faire croire que c’était peut-être autre chose que de la pitié.
*Ils t’apprécient peut-être.*
Non ! T’es sérieuse, Aelle ? Je leur ai gueulé dessus, j’ai insulté le frère, j’ai même craché sur la petite rousse. Ils ne m’apprécient pas.
*Ils voulaient peut-être apprendre à te connaitre ?*
Je n’ai pas besoin que des Autres apprennent à me connaître, ils en sont incapables. Moi, j’ai Thalia. Moi, j’ai Zikomo *quand l’est pas avec Ao*. Moi, j’ai Fleurdelys. Alors je me fous des Autres, je m’en fous.
*Mais peut-être que…*
TA GUEULE !
Peut-être que rien.
C’est tout ce qu’il y a à retenir. De toute façon, je ne les reverrais plus, ils ne me reverront plus. Et c’est très bien comme cela.

En réalité, Aelle est sincèrement touchée, mais elle sait très bien le cacher. Je ne mets pas le mot fin, au cas où, mais Aelle part tout de même très rapidement. 

27 mars 2020, 00:22
Veille de Nuée  PV 
Le Temps file à une vitesse folle, et n'attend ni rien, ni personne. Tu ne peux pas le suivre ; tu n'y parviens pas. Il est parti sans toi, et alors, tandis que tes yeux se perdent dans l'éclat sombre du Regard de l'Autre, tu lâches prise et ne Mesures plus. 
L'Autre est perturbée, tu le vois. Elle est perturbée par ce duel qui pourrait paraître déséquilibré mais qui vous place d'égale à égale. 
A présent, ce n'est pas l'âge, pas la taille, pas la force physique qui comptent, mais bien vos Regards. Ces mêmes Regards qui s'étaient croisés à la Bibliothèque, ces mêmes Regards qui se sont effleurés tout à l'heure. Ces mêmes Regards capables d'exprimer, en une seconde, toute cette haine contre quelqu'un. Ou cet amour.
Elle ne doit pas avoir l'habitude de se retrouver ainsi face à une minuscule gamine. Au même niveau. Ce doit être perturbant.
Tu dirais que c'est l'Hiver contre la Nuit. Un combat acharné mais presque fraternel. Un duel éternel et pourtant bien trop court. 
Une bataille belle et forte, au delà des mots. 
Son air devient sévère, presque violent. Ta nuque ploie légèrement - très légèrement, mais vos yeux restent fixés, comme s'il t'était impossible de détourner le Regard. Tu te sens comme une gamine que l'on dispute. Tu as l'impression d'être fautive, quelque part. D'avoir fait quelque chose de mal. 
Tu aimes ce face à face, il te semble. Tu ne sais pas, plus, combien de temps il dure. Une seconde ? L’Éternité ? En tous cas tu ne veux pas qu'il s'arrête. Tu as oublié le Monde, autour de toi. Tu as oublié que tu n'étais pas hors du temps et qu'il y avait les Autres. Tu as oublié à quel point tu te sentais faible il y a quelques minutes.  Tu as oublié... que tu avais abandonné Lili, et laissé Dylan. Tu as oublié tout ce qui n'est pas directement en lien avec le Combat.

*Lili. Oui.*
Ton amie. Peut-être est-elle encore là-bas, debout, à attendre, indécise. 
Peut-être hésite-t-elle à venir, à te suivre.
Peut-être se demande-t-elle ce que tu peux bien faire, face à cette Autre-Méprisante.
Ou peut-être...

*Sursaut.*

Soudainement, elle est là. Tu n'as rien entendu, rien vu venir, perdue que tu étais dans le Duel. Elle Parle, elle Évoque et elle Propose. 
Encore sonnée, étonnée, par cet étrange combat qui vous a opposées autant qu'il vous a rapprochées, tu tournes lentement la tête vers Lili. Son frère bafouille quelques mots maladroits
*un peu pathétiques*.
Tu perçois, doucement, le soupir de l'Autre. Haine ? Tristesse ? Colère ? Tu ne sais pas vraiment.
Cette fille t'étonne. T'intrigue. Tu ne lui as parlé que de peu de fois. Tu n'a croisé ses Yeux, les Puissants, que trop rarement. Tu ne la connais pas et pourtant, tu as l'impression - ou bien tu aimerais ? - qu'un lien s'est tissé. Un sentiment exacerbé depuis cette après-midi à la Bibliothèque où vos simples regards s'étaient suffis à eux-mêmes. 
C'est peut-être simplement un Espoir. Un espoir fou, un espoir vain. Mais un espoir tout de même. Tu ne veux pas le perdre, pas tout de suite. 
Non, définitivement tu ne la comprends pas. Sa façon de penser t'est totalement étrangère. Tu aimerais, pourtant, deviner ce à quoi elle pense. Savoir pourquoi tant d'animosité, et, soudainement, pourquoi elle te dévoile son Âme. 
Et tu sais que jamais tu ne sauras. Parce que c'est une Autre-Mystère. C'est une Autre ni gentille, ni méchante. Une Autre Intrigue, un Autre Particulière.
Ce qui fait qu'elle t'est aussi inaccessible, c'est certainement parce qu'elle est Elle. Totalement, incroyablement Elle. 
Elle semble avoir conscience de tout ce qui l'entoure comme de ce qu'elle a à l'intérieur. Elle semble tout savoir. 
Elle t'intimide, réellement. 
Te sortant de ton intense réflexion, ses mots tranchants te sidèrent. Elle s'adresse violemment à Lili et tu te retiens de défendre ton amie. 
Étrange comme un état d'esprit peut changer en un instant, avec une seule parole, n'est-ce pas ? Étonnant comme, avec quelques mots, elle parvient à capter ton attention autant qu'elle te met hors de toi.
Perturbant comme les pensées d'une enfant peuvent se transformer, si vite. 
Tu t'apprêtais à tenter de l'effacer de ton esprit. Finalement, tu semblais t'être joliment trompée sur son compte. Ton amour-propre en prend un coup. Tu ne sais pas juger de la gentillesse ou de, tout simplement, l'honnêteté des Autres. Ils te sont trop étrangers, trop inconnus. 
Tu allais tenter de l'oublier, parce que des Autres-qui-Blessent, il y en a beaucoup, et tu ne dois pas, surtout pas, t'attacher à eux.
Mais son dernier regard, qui se fixe à nouveau dans tes Yeux-Hiver, t'en empêche. 
Et, alors qu'elle s'éloigne d'un pas rapide, trop rapide pour que tu puisses la rattraper, tu lâches un faible :

« Aelle... »

Tu te tournes vers Lili, une prière muette résonnant dans ton esprit, les yeux pleins de désespoir. 
Peut-être scintillent-ils de larmes ? Tu n'y fais même pas attention. Tu lui adresses un Murmure-Douleur, puis tournes les talons et t'éloignes, bien vite, pour ne pas que l'on te suive, dans la direction opposée.

« A... A bientôt. C'était... cool. »


Merci, Plumes, pour cette belle Danse. Ce n'était pas cool comme le dit Kyana, c'était beau. J'ai été ravie de la faire avec vous, une nouvelle fois, merci.

• ‘til it seemed
that Sense was breaking through — •

ent‘r‘êvée

28 mars 2020, 13:03
Veille de Nuée  PV 
La pitié, voilà un sentiment que tu ne voulais pas lui faire ressentir, pas du tout même. Tu voulais lui montrer qu'elle n'avait pas à se sentir exclue à cause d'un malentendu mais il faut croire qu'elle a tout de même été un peu blessée sur le moment. Peut-être que cela lui passera ? Tu l'espères en tout cas.

Seulement, tu as l'impression qu'un autre sentiment est mêlé à ses paroles. Un sentiment contradictoire car il ne va pas dans le même sens que ce qu'elle dit. Tu le ressens mais tu n'arrives pas vraiment à mettre le doigt dessus. Peut-être est-elle tout de même touchée de voir que vous n'avez pas continué votre vie comme si de rien n'était lorsqu'elle est partie ?

Ça devait être beaucoup de personnes d'un coup pour elle, elle ne s'attendait sûrement pas à ce que vous la rejoigniez, tous les trois. Pourtant, c'est ce que vous avez fait et tu ne le regrettes pas. Vous ne l'avez pas fait pour lui faire plaisir, c'est bien plus subtil : elle n'avait pas à se sentir exclue par vos Mots, ce n'était pas ce que vous vouliez qu'elle pense de vous. Peut-être que la prochaine fois, cela se passera mieux ?

Aelle vous répond et semble bien dure. Seulement, l'est-elle réellement ? Tu discernes le sarcasme en elle et tu reconnais cette utilisation : Il arrive que tu le fasses toi aussi pour te protéger quand tu ne veux pas que ton frère sache clairement comment tu te ressens. La Poufsouffle cacherait donc quelque chose ? Quoi qu'il en soit, si elle le fait, c'est que ça ne te regarde pas donc tu ne creuses pas plus. Il est normal de vouloir garder des choses pour soi en présence d'inconnus puisqu'elle ne sait pas ce que vous pourriez exactement faire.

Tu ne dis pas un mot de plus, tu hoches simplement la tête, de peur de dire n'importe quoi une nouvelle fois. Evidemment que tu serais ravie de venir vers elle mais tu n'es pas certaine d'avoir quelque chose de plus à lui dire puisqu'elle est bien plus grande que toi. Peut-être qu'un de tes centres d'intérêt l'intéresserait ? Tu en doutes.

Elle demande à partir et tu hoches à nouveau la tête. Tu es devenue muette. Tu ne veux pas te louper mais tu ne la connais pas assez pour te permettre une boulette de plus, tu comptes sur la prochaine fois que vous vous verrez pour changer la donne et lui montrer que tu aimerais vraiment la connaitre. Pour ça, il faudrait qu'il y ait une prochaine fois mais tu as l'impression que ce sera le cas, à un moment ou un autre. Peut-être à la rentrée ou plus tard ? Autant laisser les choses se faire plutôt que de les forcer.

Aelle s'éloigne et tu portes ton regard sur ton frère. Tu te demandes comment il se sent. A vu d'oeil, il a l'air tout aussi déconcerté que toi, peut-être ne s'attendait-il pas à ce qu'elle soit si difficile à cerner ? Peut-être que l'approche n'était pas aussi simple qu'avec Aodren ou alors, Dylan a une impression de déjà-vu et espère qu'Aelle apprendra à vous connaitre. L'été tassera peut-être les choses ?

Kyana s'en va et tu lui dis au revoir, un peu déçue de voir qu'elle s'en va aussi. Quoi qu'il en soit, tu lui souris légèrement puis ton frère reprend la conversation, comme si de rien n'était :

- Fais pas cette tête, ça ira mieux la prochaine fois. Et puis, il me semble que c'est bientôt l'heure... dit-il, d'un air taquin.

Tu allais lui faire par de tes impressions quant à cette rencontre mais sa dernière phrase te fait changer d'avis : à tous les coups, il a fait exprès pour te changer les idées.

Il est pas possible, celui-là !

- Comment peux-tu savoir si c'est bientôt l'heure ou non ?
- Je le sais, c'est tout.
- Bref, je vais y aller aussi.
- Je t'accompagne, je vais rejoindre la salle commune.

Maintenant qu'il a le terrain pour lui, il souhaite rejoindre la salle commune ? Il se fiche de toi ou quoi ? Tu le regardes d'un air interrogateur.

- J'ai pas fini ma valise.
- Bah bravo.

Vous vous éloignez du terrain pour rejoindre le château. Toi, tu rejoins rapidement ta salle commune et ton frère fais de même. Une chose est sûre, c'est que cette rencontre restera gravée dans ta tête.

Merci à vous pour ce RP, plumes, j'ai beaucoup aimé l'écrire. ^^ 

Sixième année RP | #4682B4
« Poufsouffle refoulée ayant été répartie à Serpentard, se proclamant Gryffondor et se faufilant parmi les Serdaigle » E.D.