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26 oct. 2019, 11:43
Veille de Nuée  PV 
19 juin 2044
Parc — Poudlard
3ème année



Le château est morne. Le château est triste. Il perdra demain plus de la moitié de ses habitants et ceux qui resteront seront aussi tristes que lui. Comme moi. Ce matin, j’erre sans but dans le parc. J’aimerais croire que c’est sans but, mais je vois bien que je me dirige vers le terrain de quidditch. Ma conscience voudrait me faire croire que c’est parce que je sais qu’Aodren a de grandes chances d’y être, mais moi je sais que c’est juste pour m’occuper que je vais là-bas. J’en ai assez de voir des tronches affaissées, j’en ai assez d’entendre parler de Parkinson, j’en ai assez des regards sombres. Moi, j’ai une vrai raison d’être triste. Je ne rentre pas à la Maison cet été. Je ne reverrais pas ma famille avant Noël. Et ça ne semble déranger personne ! Comme si c’était normal que des étudiants squattent Poudlard durant l’été.
Je les déteste, Papa et Maman. Aujourd’hui, je les déteste. Hier, je les aimais tellement que j’en ai pleuré dans mon lit. Mais aujourd’hui, je ne veux pas penser à ces traîtres. Ils m’ont abandonné. Ils m’ont laissé ici. Ils s’en foutent réellement de ce que je peux bien ressentir.

« Eh ! Mais ce n’est pas ton frère ? »

Zikomo me surprend du haut de mon épaule. Je grogne, mais regarde néanmoins dans la direction où son regard se dirige. Vers le terrain de quidditch, évidemment. Mon coeur s’est déjà serré d’espoir. Je n’ai pas pu l’arrêter. Et quand je vois Aodren qui monte d’un bon pas le chemin que je suis en train de descendre, un sourire s’épanouit sur mes lèvres.

« Si, c’est lui ! m’exclamé-je. Viens, on va l’voir ! »

Je descends à toute allure le chemin. Zikomo s'aplatit sur mon épaule pour ne pas tomber. Je sais qu’il est content, lui aussi. Je crois qu’il aime bien Aodren. Mais pas comme s’il l’adorait, ça il ne peut pas, n’est-ce pas ? Non, il l’apprécie seulement.

« Eh Ao ! » crié-je en arrivant vers lui. Mais il m’a déjà aperçu et s’est arrêté pour m’attendre. Sur son visage, je ne vois pas le sourire que j’attendais. Bah ! peu importe s’il ne sourit pas. « Tu fais quoi avec ce balai ? T’es allé voler ? »

C’est débile comme question. C’est pas comme si on pouvait faire autre chose avec un balai. Mais il vaut mieux que je ne songe pas trop, lorsque je suis avec Aodren. Si je réfléchis trop, je vais penser à son comportement de ces derniers temps et je vais m’agacer. Si je réfléchis trop, je vais me rappeler ce qu’il a dit quand nous avons reçu la fameuse Lettre de Papa et Maman et je vais m’énerver. Alors je ne réfléchis pas trop et surtout je ne m’attarde pas sur son visage. Si je m’attarde trop, je vais voir que ses yeux sont tristes et que la moue sur sa bouche est toujours présente. Et par Merlin, j’en ai assez de voir sa tronche de tristesse !

« Ouais, marmonne Aodren d’une voix absente. J’rentre à la Salle Commune, là. »

J’ai beau ne pas vouloir le voir, il m’oblige à le faire. Aodren n’est jamais absent. Au contraire, il prend toute la place, il parle, il crie, il s’amuse, il embête. Mais il n’est certainement pas absent. Je dois avoir l’air idiote à le regarder comme ça, bouche bée, les mots perdus au fond de la bouche, hésitante. Surement dois-je l’être, car soudainement il soupire et essaie vainement de sourire.

« Et toi ? Enfin, et vous ? » demande-t-il en levant la tête vers Zik.

Il parle doucement, comme si le moindre mot était un effort surhumain. Comme si me parler était trop difficile pour Monsieur Aodren. Je pince les lèvres. Bah t’as qu’à te barrer si je t’emmerde, Aodren ! Mon coeur se serre dans ma poitrine. Ma bouche se remplit de rancoeur et je détourne les yeux vers le stade pour ne pas affronter le regard idiot de mon idiot de frère. Je n’ai pas besoin de me vexer de son inattention. Après tout, c’est Aodren. Il a toujours mieux à faire.

« Ecoute, Aelle, dit-il alors. J’suis désolé. Je… Je... » Il a l’air piteux. Il a l’air triste. Tant mieux, qu’il regrette ! « Je vais pas très bien aujourd’hui et… » Je me renferme. Encore lui. Encore et toujours Lui. Il ne sait pas dire autre chose que ça ne va pas très bien. Par contre, il refuse de m’accorder la moindre attention. « Je… Vais y aller, d’accord ? »

Je le regarde malgré moi. Sous son regard, un sourire éteint essaie de m’apaiser. Je hausse les épaules, répondant tout juste à son regard. Il soupire, encore. Moi aussi, je soupire.

« Tu vas au terrain ? » me demande Aodren de sa petite voix insupportable. Aodren n’a jamais une petite voix, jamais. « Je… Tu veux voler ? Tiens, » sourit-il en me tendant son balai. « Tu m’le ramènes auprès, ok ? Hein s’tu veux tu… On mange ensemble à midi ? Zikomo, toi aussi viens. »

Je regarde le balai, puis mon frère. Je m’empare du premier d’un geste brusque. Une moue s’inscrit sur mes lèvres et je carre les épaules pour ne pas qu’il s’imagine que je suis blessée par son comportement. Ce qui est totalement faux.

« Ouais, s’tu veux. A midi. Tchao. » Et je me détourne.

« Ne part pas comme ça, Aelle ! » s’exclame Zikomo. Il saute sur le sol et je m’arrête pour le regarder. Un peu plus haut sur le chemin, Aodren baisse aussi la tête vers le petit Mngwi.

« Tu fous quoi, Zik ? Viens ! »

Le Mngwi me lance un regard sévère. « Il ne va pas bien, » me chuchote-t-il, comme une accusation.

« Et alors ? balancé-je. J’peux rien y faire, moi. ‘L’a qu’à faire des efforts ! »

Je ne sais pas ce qui me fait le plus mal : le fait que Zikomo s’intéresse plus à Aodren qu’à moi ou le fait de me savoir totalement impuissante face à la tristesse de mon frère ? Ou le fait de ne pas pouvoir passer du temps — que j'attendais avec impatience — avec lui ? De toute façon, si Aodren ne veut pas de ma compagnie, je ne peux pas faire grand chose. Et culpabiliser ne me servira à rien, c’est de sa faute s’il n’est pas capable de s’oublier un peu pour aller mieux ! Le regard de Zik est dur à supporter. Je baisse la tête. C’est comme s’il me jugeait sans me juger ; il me donne la sentence directement : je suis nulle. Je déteste quand il me regarde ainsi.

« Eh Aodren ! lance soudainement le petit Mngwi en gambadant vers mon frère. Je peux rester avec toi ? »

*Quoi ?*
« Quoi ?! »

Ce n’est pas possible. Pas lui. Tout au fond de mon coeur grimpe un monstre qui me retourne le coeur ; lui aussi m’abandonne ! Ma colère combat avec ma jalousie ; quelque part au milieu de ça, mon coeur me fait si mal que je pourrais pleurer, là maintenant.

« Zikomo…, » appelé-je doucement.

« On se voit tout à l’heure, Aelle. De toute façon, je ne risque pas de monter sur un balai. »

Le Mngwi me sourit. Enfin, il ne me sourit pas réellement, c’est un Mngwi, mais je devine à sa façon de parler qu’il cherche à me rassurer. Et bien qu’il aille se faire voir. Lui et Aodren qui me regarde au travers ses cils, comme s’il attendait ma permission ! Je me retourne tout à coup et descends le chemin à grand pas, ignorant l’appel d’Aodren. Sa voix s’éloigne de moi, mais j’ai le temps d’entendre Zik dire : « Ne t’en fait pas, Aodren, elle… »

*Elle rien du tout*, fulminé-je en atteignant le terrain de quidditch. Parce qu’elle s’en fout de vous, parce qu’elle s’en fout que tout le monde l’abandonne, parce qu’elle s’en fout de devoir rester dans ce château merdique tout l’été !
Mes pensées vont dans tous les sens et c’est tant mieux. Je refuse de penser à mon coeur douloureux ou même à mes yeux qui me piquent. Je refuse d’imaginer Zikomo passer du temps avec Aodren. Je le refuse. Alors en arrivant sur le terrain, je balance mon sac par terre, passe le balai entre mes jambes et frappe un bon coup contre le sol. Je m’envole aussitôt. Le vent s’occupera de sécher mes larmes.

26 oct. 2019, 22:02
Veille de Nuée  PV 
19 juin 2044
Poudlard
1ère année


Tu t'ennuies. L'été sera très long. Tu le sais déjà, et tu appréhendes. Comment vas-tu t'occuper ? Comment vas-tu passer tes journées ? Comment feras-tu pour ne pas songer à ton père, que tu as si lâchement abandonné ? "Pour le protéger, que tu as dit". Tu ne doutes pas qu'il est triste. Il ne t'en veut pas, pour sûr, mais il est blessé. Tu as gâché votre relation, avec ton départ. Tu t'en veux un peu. D'un coté, et même si ça ne te plaît pas de penser une telle chose, mais ça t'arrange également.
Parce que les parents-pots-de-colle, tu ne supporte pas. Et ça veut savoir ci, ça veut savoir ça, ça s'incruste dans les relations des enfants. C'est quelque chose que tu n'aurais pas toléré.
Avec ton entrée à l'Ecole, si tout s'était bien passé, ton père aurait tout voulu savoir. Tout, absolument tout. Tes relations. Tes amis. Tes notes. Tout, jusqu'aux potentiels garçons que tu aurais pu fréquenter. Des garçons ?! Et puis quoi encore ?
A coup sûr, tu l'aurais envoyé balader. Ça ne le regarde pas.
Mais, fort heureusement, si je puis dire, vous vous êtes éloignés. Tu as pris tes distances, et c'est mieux pour tout le monde.
Malheureusement, là, tu as l'impression d'en avoir trop fait. Tu as peur pour eux. Selon la nouvelle Ministre, les Cracmols n'ont pas leur place. Ta soeur serait pourchassée. Rejetée. Haïe de tous.
Tu aurais voulu qu'elle soit avec toi, mais c'est presque mieux qu'elle reste à Edimbourg. Vivre une vie normale.
Tu les as pas rejoins. Tu les as laissés en paix. T'aurais apporté que des ennuis. Mais ça te peine, de devoir rester aussi loin. De les laisser tomber. Espèce de lâche.

Maintenant, tu ne sais pas ce que tu vas faire. Deux mois seule. Sans rien à faire. Avec les deux tiers du château partis. En imaginant ta soeur s'amuser en Irlande, ton père s'inquiéter pour toi en tentant de ne rien laisser paraître.
Et tes amis ne sont même pas restés. Eux, ils ont une famille de sorciers. Eux, ils ont des parents qui savent ce qu'il se passe. Eux, ils ne craignent rien, puisque leur sang est pur.
Mais ta rancune est vaine, Kyana. Et tu le sais. Ta jalousie, aussi. Oui, c'est de la jalousie. Tu es jalouse de tes amis. Si parfaits.
Mais récemment, tu as croisé Lili dans les couloirs. Elle aussi rentre chez elle, et elle t'a proposé d'aller vous promener au parc cet après-midi. Profiter des dernières heures qu'il vous reste ensemble.
Tu sais que ce soir elle voit Lucas, aussi. Elle t'en a peu parlé, mais tu as compris à quel point il compte pour elle. Elle... comment ils disent, déjà. Ah oui. Elle l'aime.
Etrange, ce mot. Tu ne connais pas vraiment son sens. Parce que tu ne connais rien à l'amour. Celui dont on parle dans les livres. Il t'est complètement étranger. Mais, pour être honnête, je ne vois pas en quoi il te serait utile pour le moment. Tes relations sont bien trop compliquées pour ajouter un potentiel petit ami à la liste.

Vous avez décidé, après hésitation, d'aller au parc. Le Parc, lieu où vous vous êtes rencontrées. Qui signifie à la fois si peu et tant pour toi.
Vous avez un petit peu marché. Parlé. Gardé le Silence. Qui avait structuré de manière si harmonieuse votre première discussion. Que vous aviez avec bonheur accueilli en plein cœur de votre relation.
Lili, c'est une véritable amie. Vous vous connaissez depuis presque un an. Elle compte pour toi.
Et tu ne voudrais perdre son amitié pour rien au monde. Sa façon d'être t'a longtemps fait réfléchir. Simple, et pourtant complexe. Elle ne semble pas se prendre la tête. Doit avoir des soucis, comme tout le monde, mais parvient à prendre du recul. Tu ne comprends pas tout à fait ce genre de personnes, mais être amie avec l'une d'entre elles ne pourra que te faire du bien, j'en suis sûre.

• ‘til it seemed
that Sense was breaking through — •

ent‘r‘êvée

27 oct. 2019, 01:24
Veille de Nuée  PV 
Ça y est, c'était déjà le dernier jour de ta première année dans le lieu qui est devenu ta deuxième maison. Déjà ? Ou enfin ? Tu ne savais pas. Tout semblait être allé si vite mais en même temps si lentement, certains moments te semblent si proches, d'autres si loin alors qu'ils se sont déroulés il n'y a pas une semaine. Tu te vois déjà essayer de résumer ton année mais tu sais que ce ne sera pas facile, car la Fin est loin d'être écrite, même s'il ne reste qu'un jour. C'est un jour très important pour toi, je peux te sentir autant excitée que stressée et cela me semble normal.

Tu avais fini de préparer ta valise bien en avance, tu détestais faire les choses à la dernière minute. Tu allais rentrer chez toi, demain. Revoir ton père qui t'a fait une belle frayeur, tu ne peux pas oublier ta mère et ta soeur, qui te manquent également.

Souhaitais-tu revoir ton grand-père ? Tu ne le savais pas vraiment. Le coup de couteau qu'il avait fait à Blair, Dylan et toi te semblait impardonnable et je sais que ça ne veut pas rien dire, vu la tolérance que tu as en toi. Ce Choix devait être le tien, pas le Sien. Tu sais que cela voulait dire que tu allais le cacher, comme une cicatrice en Toi. Tu détestes ça, tu aimes te montrer comme tu es, mais il le faut, pour ton bien et celui de la famille Cooper, ton frère et toi vous êtes mis d'accord là-dessus.

En te baladant une dernière fois dans le château, tu croises Kyana, une bonne Amie. Vous aviez eu un peu de mal au début mais nous savions que vous étiez faites pour vous entendre. A présent, tu sais que tu peux compter sur elle, ce qui avait fait que tu lui avais parlé de Lucas. Ton Lucas. Tu n'osais pas le dire, ayant trop peur d'une déception mais Moi, je peux le dire. Tu lui avais raconté comment votre rencontre aurait pu faire en sorte que vous ne soyez pas en bons termes mais que la Vie en avait décidé autrement, vous réservant un sort presque inverse. Tu n'avais pas besoin de dire quoi que ce soit, Kyana se rendait bien compte de comment tu te sentais, vis-à-vis de Lui, c'était à se demander si elle s'en rendait bien plus compte que toi.

Vous avez décidé de vous balader au parc, parlant un peu, beaucoup et même pas du tout parfois, invitant le Silence à se lier à votre conversation, ce qui te rappelle votre rencontre, faite vers l'arbre que tu peux voir, juste devant toi. Tu te dis que tu en as fait, du parcours, tu as grandi, Lili. Tu es devenue meilleure et je n'étais même pas certaine que cela était possible, aussi bienveillante que tu es envers les autres.

Ne te sens pas mal de vivre ces bons moments, Vis-le, savoure l'Instant. Vous ne vous voyez pas souvent avec Kyana mais à chaque fois que c'est le cas, tu n'as pas l'impression qu'il y a pu y avoir quelques semaines depuis votre dernière rencontre, c'était peut-être ça, la Véritable Amitié, celle qui ne se consolidait pas par le temps passé ensemble, mais par la qualité du Moment. Oui, ça devait être ça.

Tu te rends compte que votre bout de chemin s'est fait tout seul, dirigé par votre conversation. Cela vous avait mené devant l'entrée du terrain de Quidditch. Vous continuez jusqu'à l'entrée et tu l'aperçois enfin, ton frère. Son dernier jour, il le passait sur le terrain, à voler. Tu aurais dû t'en douter.

Il venait de redescendre de son balai et il t'avait remarquée. Il n'hésite pas un instant à te charier, il sait que cela te fait plus rire qu'autre chose, pas vrai ?

- Tiens Lili ! On vient demander des conseils à son merveilleux grand frère pour son date ?

Tu avais envie de le tuer, il avait toujours la phrase ironique parfaite pour toi mais cela ne pouvait que te donner envie de trouver une réplique encore plus Sanglante. Tu t'approches de lui, tout en ne sachant pas trop comment ton Amie était, à ce moment précis. 

- Dylan ! Ta vie amoureuse est si vide que tu te vois dans l'obligation de fouiller dans celle de ta soeur de 12 ans ?

Prononcer ce mot à voix haute te faisait un peu peur, mais tu ne le regrettais pas.

Tu lui avais vaguement parlé de ce Lucas, il connaissait ta fratrie, vu qu'elle est passée à Gryffondor, comme lui, contrairement à Toi. Regrettais-tu cela ?

Tu lèves les yeux en l'air et tu peux voir que quelqu'un d'autre volait dans les airs.

Sixième année RP | #4682B4
« Poufsouffle refoulée ayant été répartie à Serpentard, se proclamant Gryffondor et se faufilant parmi les Serdaigle » E.D.

27 oct. 2019, 10:48
Veille de Nuée  PV 
Je m’éloigne rapidement de mon point d’envol. Le vent me gifle les joues et balance mes cheveux dans les airs. Je m’accroche au manche du balai et ne monte qu’à quelques mètres. Le sol s’éloigne sous mes pieds et déjà mon coeur commence à s’affoler. Ses battements sourds me permettent de me concentrer. Le vol éloigne mes pensées de Zikomo et d’Aodren mais n’atténue pas la douleur de l’affaire. Alors je me penche sur le manche et accélère légèrement. Je monte de quelques mètres, toujours proche des gradins. Un espoir fou de pouvoir me rattraper à quelque chose si je tombe, sûrement. Il est rare que je vole seule. A la maison, nous sommes toujours tous les cinq. Je ne risque rien, je sais que les grands veillent. Je déteste cela, mais j’ai appris à l’accepter lorsque j’ai le cul posé sur un balai inconfortable et que le vide s’ouvre devant moi. Ici, je suis seule. Mes oreilles sont habitées par le cri de mon coeur et je suis incapable de détourner mon regard du sol qui s’éloigne sous mes pieds. Il me faut un peu de temps, juste un peu de temps pour m’apaiser et profiter de l’instant. Déjà, mon souffle se calme. La chaleur de l’été me fait transpirer et je regrette d’avoir gardé mon étouffant uniforme. Le vent souffle dans mes oreilles et m’isole, mes cheveux volent dans tous les sens et frappent mon visage. J’accélère légèrement en passant derrière les poteaux de but.

*Qu’ils aillent s’faire voir*.
Un sourire amer s’étend sur mes lèvres. Je me fous de Zikomo, je me fous d’Aodren, je me fous qu’ils passent du temps ensemble *sans moi*. Moi, je n’ai pas besoin d’eux. Je n’ai besoin de personne. Je suis bien mieux seule. Sans abruti qui parle pour ne rien dire, sans devoir sourire, sans devoir faire quoi que ce soit pour ne pas froisser mon frère qui chiale à la moindre occasion. Et il ose dire qu’il va mal ! S’il allait mal, il ne prendrait pas plaisir à me voler Zikomo. Non, il se recroquevillerait dans son fichu coin et moi j’aurais pu rester avec mon ami. Mais non, Monsieur ment pour attirer le Mngwi. Je les déteste tous les deux. De toute façon, moi je vole et rien ne peut me détourner de cette agréable activité. N’est-ce pas ?
Merlin, pourquoi mon coeur est-il si lourd ? Toutes ces pensées étaient destinées à l’apaiser, mais il ne s’en serre que davantage. Et ma gorge est douloureuse. Elle m’empêche de déglutir et me coupe la respiration. *J’vais pleurer*. Qu’elle pensée idiote. Pleurer, pourquoi faire ?

J’en ai assez de penser ! Je me penche sur le balai, accélérant et grimpant dans les hauteurs. Mon coeur fait une embardée en me voyant plus haut que jamais, mais je ne m’arrête pas. J’ai dépassé les gradins les plus bas, je peux discerner les bancs abîmés. Je fais un tour de terrain. Je vais en entamer un second lorsque mon coeur sursaute en avisant des silhouettes en contrebas. Je ralentis légèrement pour mieux les observer. Oui, ce sont bien des silhouettes ! Ils sont trois. L’un d’eux a un balai à la main et un autre lève son visage vers moi. Sa peau est comme une tache claire qui se détache de l’herbe. *’Fais chier*, grogné-je. Des Autres. Je ne veux pas avoir affaire à des Autres. Je leur lance un regard noir, même s’ils ne peuvent pas le voir. J’accélère pour retrouver mon rythme ; je vais tout faire comme s’ils n’étaient pas là. S’ils veulent discuter, qu’ils aillent donc ailleurs ! Ces trois abrutis doivent sûrement être de ceux qui partent demain ; et bien qu’ils se barrent maintenant ! Je me penche sur le manche du balai et les sourcils froncés je regarde devant moi pour ne plus les voir.

28 oct. 2019, 18:34
Veille de Nuée  PV 
Vous avez encore un peu marché. Parlant, comme toujours, de Tout, de Rien. Laissant le Silence ponctuer vos phrases. Leur donner plus de profondeur. Est-ce que tu aimes ce genre de discussions ?
*Ouais.*
Et pourquoi donc ?
*Ça change de d'habitude.*
C'est donc ça qui te plaît ? De changer de d'habitude ? Étrange...
*On profite du moment, en savourant c'que dit l'autre... C'est agréable.*
Je n'ai jamais vécu de discussions pareilles à celle-ci. Ça doit être amusant, n'est-ce pas ? Non, pas amusant, mais... instructif.
*C'est normal que t'aies jamais vécu ça, Youss. T'es une voix !*
Oui, mais... Enfin. Laissons tomber cette discussion, ça ne mène à rien. Que disais-je ? Ah oui.
Vous avez donc marché encore un moment. En... savourant ce que vous vous disiez mutuellement, pour reprendre tes mots.
Vos pas vous ont portées, seuls, sur le Terrain d'Entraînement. Choix du Destin, probablement. Ou Choix de Lili ? Est-ce la même chose ?
Lili a accouru vers un garçon. Etait-ce le Fameux ? Lucas ? Celui qu'elle aimait ?

*J'sais pas. Peut-être.*
Tu t'approches, et tu observes. Muette, comme une Ombre, discrète, comme un Rêve. Tu tentes de découvrir qui est ce Garçon, que Lili semble tant apprécier.
Une lueur dans ton esprit.
C'est son frère.
Tu te rappelles de votre première discussion. Dylan, Gryffondor. Et Blair, qui a fini ses études. La fratrie si aimée de Lili. Avec qui elle s'entend si bien. Qui est si parfaite.
Qui n'a aucune "anomalie". Personne à cacher, aucun problème de sang.
Leur vie a l'air si incroyable. Si... joyeuse.
Il sourit à sa sœur, puis ajoute quelque chose que tu mis du temps à comprendre.
Que tu ne compris pas entièrement, en fait.
*Tiens d'ailleurs, Youss, c'est quoi un date ?*
Peut-être qu'il faut demander à Lili...
Tu réalises que ça a un rapport avec Lucas. Enfin, avec leur rencontre de ce soir. Mais tu n'en sais pas plus.
Lili semble agacée. Ou amusée. Ou un mélange des deux. En tous cas, elle réplique à son frère que sa vie amoureuse ne le concerne pas, et lève la tête, se désintéressant totalement de la moue mi-scandalisée, mi-moqueuse de Dylan.
Tu suis son regard, ne préférant pas rester seule à observer le frère de ton amie. Ton menton se lève à son tour, et tu aperçois...
*Mais... C'est l'Autre de la bibliothèque, non ?*
Tu ne vois pas bien de là où tu te trouves, la silhouette étant haute dans le ciel, mais c'est ce qu'il te semble. Tu penches la tête, plisses les yeux, et te tournes vers ton amie.

J'la connais, j'crois. Elle était à la bibliothèque une fois.

Ton respect de l'Autre ne s'est pas dégradé au fil des mois. Tu ignores si tu l'as recroisée dans les couloirs, mais l'image que tu as gardé d'elle est teintée d'admiration.

*Et elle, elle pense quoi de moi ?*

Je ne sais pas, Kyana. Je ne suis pas dans sa tête, et je ne suis pas devineresse. J'espère qu'elle ne te hait pas comme elle haïssait l'Etranger. Parce que tu ne le mérites pas, vraiment pas.

Elle ne vous a pas vus. Ou alors si, mais ne fait pas attention à vous. Tu ne sais pas vraiment si tu as envie de lui parler, là maintenant. Tu es en colère, tu ne voudrais pas commettre les mêmes erreurs qu'il y a quelques mois. Tu ne voudrais pas qu'elle te défie. Tu ne voudrais pas qu'elle te lance ses phrases acides à la figure, car tu as remarqué à quel point elles peuvent faire mal.

*J'veux pas qu'elle s'énerve.*

Oui, et tu vas tout faire pour ne pas que cela arrive, n'est ce pas ? Peut-être est-elle heureuse, là-haut, sur son balai, il serait tout de même fâcheux qu'elle se mette en colère.

Tu vas donc faire un effort. Oublier ta rancœur. Ta tristesse d'abandonner ton père et ta sœur, parce que tu ne peux plus rien y faire.

Profiter de cette balade en compagnie de ton amie. Et, si l'Autre vous voit et descend, ne pas être désagréable. Rester polie, et même amicale.

Tu peux le faire, n'est-ce pas ? Cesser de songer à ta famille sera difficile, mais c'est pour ton bien. Fais-le. Au moins un petit moment. Profites de ce que Vie te donne. Et savoure chaque Instant. D'accord ?

*Ouais. J'vais essayer.*

• ‘til it seemed
that Sense was breaking through — •

ent‘r‘êvée

30 oct. 2019, 20:04
Veille de Nuée  PV 
Tu te demandais qui cela pouvait bien être, là haut. Tu ne reconnaissais pas la personne depuis où tu te trouvais, elle volait assez haut, de plus en plus haut même. Tu te demandes si tu serais capable de le faire, un jour, en laissant ta peur de côté, peut-être.

Ton frère t'interrompt sans scrupule :

- Hé ! Mais tu me présentes pas ?

- T'es assez grand pour parler tout seul Dylan, je ne vais pas tout faire à ta place !

Encore et toujours l'ironie. Sans cette Tonalité, on aurait pu facilement se dire que vous ne vous entendiez pas du tout, ce qui était loin d'être le cas, tu le savais bien.

Ton frère se tourne vers Kyana et lui dit :

- Puisque ma soeur ne souhaite pas faire les présentations, je me permets tout de même de ne pas faire mon malpoli. Dylan ! Grand frère de Lili, tu le sais peut-être déjà.

Tu rigoles devant tant de manières qu'utilise ton frère. Il ne faisait que ça pour te faire rire et ça n'avait pas loupé, comme d'habitude. Il le faisait pour que tu penses à autre chose que Lui, très certainement mais tu ne le pouvais pas, c'était encore bien trop compliqué pour toi.

Kyana fait une réflexion sur Celle qui vole dans les airs. Elle la connait.

- Ah oui ? Tu la connais bien ?

Tu te demandais si toi  aussi, tu connaissait cette personne mais à priori, non. Elle ne te disait rien. Tu ne pouvais pas vraiment savoir de quelle maison elle venait, ce qui ne t'aidait pas vraiment. 

Tu la regardes voler dans les airs. Elle avait l'air libre, loin de tout, peut-être n'était-elle plus aussi terre à terre ? Est-ce que certaines expressions imagées expriment également la réalité ? Tu ne le savais pas. Pour toi, voler était un calvaire, tu n'arrivais pas à t'en réjouir, tu étais bien trop apeurée, tu avais peur de tomber, peur du vide, peur de l'Inconnu.

Ton frère enfourche à nouveau son balai et commence à voler un peu plus haut, mais pas aussi haut que l'autre personne. Il volait assez vite, assez fier de lui. Il n'avait pas peur, cela semblait être pour lui comme une sensation de liberté.

Voyant que ton frère n'était pas près de redescendre, tu retournes vers Kyana, il ne faut pas oublier que tu étais avec elle, au début. Tu ne sais pas vraiment ce qu'elle a prévu cet été, tu n'en as aucune idée même et tu te sens un peu bête de ne pas lui avoir demandé plus tôt :

- Au fait, tu rentres cet été ?

Tu savais que Kyana avait la possibilité de rester au château ou de rentrer, étant une sang-mêlée mais elle ne te l'avait pas dit, pas encore.

Tu n'avais pas vraiment envie de partir, tu te sentais bien, là où tu te trouvais. Enfin, peut-être pas sur le terrain à proprement parlé mais plutôt dans le château. Tu avais plusieurs endroits où aller, que ce soit seule ou accompagnée. Tu te sentais comme à la maison, avec tes amis en plus. Tu savais que deux mois sans les voir, pour la plupart, allait être long mais tu te dis que tu méritais pleinement tes vacances, tu ne t'étais pas vraiment autorisé de pause, voulant faire de ton mieux pour les cours. Oui, tu étais fatiguée et deux mois loin des cours n'allaient pas te faire de mal.

Tu savais déjà que tu allais sûrement voir certains de tes amis pendant les vacances, ce qui ne pouvait que te rendre heureuse. En fait, tu étais rarement triste et tu n'avais jamais pensé à ce que cela pouvait faire sur les autres. Peut-être que cela rendait les autres... Envieux ? Tu ne voyais pas pourquoi, et c'était normal, tu trouvais du bon en tout, c'était ta façon de faire. En tout ? Pas en tout le monde en tout cas mais bon... Il faut bien une exception pour confirmer la règle, non ?

Sixième année RP | #4682B4
« Poufsouffle refoulée ayant été répartie à Serpentard, se proclamant Gryffondor et se faufilant parmi les Serdaigle » E.D.

11 nov. 2019, 13:36
Veille de Nuée  PV 
Je braque mes yeux devant moi, bien décidée à ne regarder personne. Je suis persuadée que si je garde mes yeux loin d'eux suffisamment longtemps, ils finiront par s'en aller. C'est évident. Je l'ai compris il y a longtemps déjà : ce que je ne vois pas n'existe pas. Il suffit de se le répéter assez longtemps pour que cela devienne une réalité. Et c'est ce que je fais. *Ils sont pas là*. Encore et encore. *Ils sont pas là*. Parce que je ne peux pas aller mieux s'ils sont là. Les Autres ne me permettent pas d'aller mieux. Ils n'ont cesse de me faire penser aux choses auxquelles je veux éviter de penser. Par exemple, les voir m'a rappelé qu'ils allaient sûrement rentrer chez eux demain et que moi j'allais rester ici comme une idiote. Et cette pensée persistante ne veut pas me quitter. *Ils sont pas là*. Malgré tous mes efforts. 

Le vent siffle dans mes oreilles. Dans les hauteurs, son souffle est plus agréable, il est moins chaud. Il sèche la sueur due à mon stress qui coule le long de mon front. Peu à peu, je m'apaise. Je me détends. Mes genoux s'écartent du manche, je me redresse, je laisse pendre mes pieds dans le vide. Je ne sais pas où poser mon regard : en bas il y a les Autres et le sol, en haut il y a le château. Alors j'accélère pour mettre l'école derrière moi et brave les cieux pour occuper mon regard. Ainsi, je pourrais presque oublier que je risque de mourir. Je pourrais presque oublier que je prends ce risque à cause d'Aodren et de Zikomo. Presque, mais pas totalement. Alors je me contente de voler, car il n'y a pas grand chose à faire dans ces cas-là. Il suffit de faire semblant, encore et encore, semblant d'aller bien, semblant que Papa et Maman ne m'ont pas abandonné ici. 

Il arrive sans prévenir. Une ombre passe en-dessous de moi à toute allure. Il est loin, il ne me frôle même pas, mais je suis si surprise que je tourne la tête à une vitesse ahurissante pour le regarder passer. Mon corps sursaute et ma main droite lâche le balais. « Ah ! ». Le cri m'échappe sans que je ne puisse le retenir. Je m'affale contre le manche du balai, serrant les cuisses pour ne pas tomber. Mes doigts entourent si fort le bois que mes phalanges sont brûlantes de douleur. Je ferme les yeux pour ne pas voir le sol tourner. 

Quelques secondes passent sans que je ne puisse bouger. Mon coeur bat à toute allure dans ma poitrine. Une envie de vomir me secoue l'estomac. Mais les mots d'Ao résonnent dans ma tête. Cette même voix que je ne veux plus entendre, que je ne veux plus connaître : « Tout va bien Aelle ! Respire. Voilà, doucement. Garde les yeux fermés et respire. ». Je ne me rappelais plus de ce souvenir, mais le voilà qui se dessine derrière mes paupières fermées. Nous étions dans le jardin à la Maison, le vent soufflait fort ce jour-là, nous étions que nous deux avec Natanaël. J'étais montée trop haut, j'ai eu peur, j'ai crié, je me suis recroquevillée comme aujourd'hui et Aodren s'est rapproché de moi pour me chuchoter ces mots. Quelques instants après, j'ai su redescendre en sécurité pour retrouver la terre ferme. 
*Tout va bien*, pensé-je avec force. *Respire*. Et j'inspire. Et j'expire. Et peu à peu, mon coeur se calme et je peux ouvrir les yeux. Ce que je vois me donne la force de me redresser doucement. Je le vois Lui voler en-dessous de moi. Son vol est fluide, son vol est rapide. Mon sang bout dans mes veines à sa vue ; si j'avais eu les pieds au sol, je me serais jeté sur lui pour apaiser la peur qui règne dans mon coeur et la colère qu'elle amène inévitablement. Mais je suis dans les airs, à une dizaine de mètres du sol et j'ai si peur que je pourrais vomir. Alors je prends la direction du sol, lentement, les jambes serrées autour du manche de mon balai, le coeur à l'envers. 

« Eloigne-toi ! braillé-je au garçon sur son balai. Complèt'ment malade ! »

En fait, il n'a rien fait. Je le sais. Mais il est responsable de ma peur et je lui en veux pour ça. Quel idiot vole si près d'une autre personne sans savoir si elle un niveau suffisant ? Un abruti, certainement. Je harasse l'Abruti de mon regard noir. J'essaie de me concentrer sur mon vol. Les Autres ont disparu, sauf l'Abruti. Je sais qu'ils sont quelque part sur le sol, mais je n'ai qu'une envie, qu'un but actuellement qui a remplacé tout ce qui existait auparavant dans ma tête : atteindre le sol saine et sauve, et jeter ce balai loin de moi. C'était vraiment débile d'aller voler sans mes frères. C'est de la faute d'Aodren. C'est toujours de sa faute. 

16 nov. 2019, 00:39
Veille de Nuée  PV 
Tu observe un instant Dylan, avant qu’il n’adresse un clin d’œil à Lili, et trouve une certaine ressemblance avec celle-ci. Tu n’avais pas besoin de la précision du garçon. Evident.
Tu hoches malgré tout la tête, le regard indéchiffrable, signifiant à Dylan que tu approuves ce qu’il dit.
Ils rient ensemble, un instant, et tu restes en retrait. Cette relation t’échappe. Ils ont beau être frère et sœur, leurs discussions ne sont pas les mêmes que celles que tu avais autrefois avec Maë.
Bien plus d’ironie. Bien moins de sérieux. Sans doute beaucoup de confiance, comme vous, mais pas tant de sincérité. Ils doivent se cacher des choses, ou du moins omettre certains détails de leur vie privée.
Stop, Kyana. Ne plus penser à Maë, c’est ce que tu t’es promis.
Alors, pour te défaire un peu plus de la réalité, tu contemples une nouvelle fois le vol de l’Autre. Parce qu’à présent, oui, tu es sûre que c’est elle. Tu reconnais sa chevelure.

« Au fait, tu rentres cet été ? »

La question de ton amie te parvient alors que Dylan enfourche son balai. Il s’envole assez haut, et tu plantes fermement tes pieds dans le sol.
*J’ai pas peur. J’ai pas peur, j’ai pas peur, j’ai pas peur.*
Si, tu as peur. Mais pour rien au monde tu n’avouerais que ce sport, cette discipline que tu ne comprends pas, t’effraie. L’idée même de te retrouver suspendue aussi haut dans le ciel, sans aucun moyen de redescendre au vu de ta technique de vol lamentable, te glace le sang.
Tu détournes donc le regard, pour ne plus fixer Dylan qui s’approche doucement, petit point plus ou moins lointain, de l’Autre. Tu plantes des yeux dans ceux de Lili, y puises du réconfort, et lui adresses un sourire crispé.

« Nan, j’peux pas rentrer. J’prendrais trop de risque en retournant à Edimbourg, alors qu’il y a le nouveau gouvernement. T’sais, ma sœur est ni sorcière ni moldue, mon père a pas de pouvoirs, ils peuvent pas se protéger. J’dois rester loin d’eux. Pour... pour leur bien. »


Tu ne le dis pas à Lili, mais, en plus de ces raisons plutôt nobles, tu ne veux pas voir Maë. Tu ne soutiendrais pas son regard. Si tu n’as pas pu rentrer, c’est évidemment de ta faute. Tes sentiments, ta sœur s’en fout. Mais elle se préoccupe en revanche de ceux de ton père. Elle s’inquiète pour lui.
Contrairement à toi, oserai-je dire.
Oui. Elle, elle aide ton père. Qui malgré sa bonne volonté et sa vigueur, vieillit. Alors que toi tu attends presque qu’il meure par lui-même, terrée dans ton château.
Maë te reproche ton absence. Elle ne comprend pas, non, n’a pas voulu comprendre, que tu restais loin d’eux pour leur propre sécurité. Elle ne voit que ton père qui veut te voir et qui n’a pas pu le faire depuis Noël dernier. Depuis plus de six mois.
Il te manque, mais tu dois lui manquer davantage.
Un cri te sort de tes pensées. Tu sursautes.
C’est l’Autre qui a hurlé. Elle braille à Dylan de dégager. Il a dû lui faire peur, très peur. Elle est affalée sur le manche de son balai, et sa position te fait frémir. A sa place, tu ne tiendrais pas, ainsi installée sur un support aussi peu stable.
Le garçon se pousse rapidement.
Et toi tu te colles à Lili, le cœur battant. Tu t’en veux pour ta faiblesse, mais ton effroi est bien plus puissant que tout.

« Elle… elle va tomber. »

• ‘til it seemed
that Sense was breaking through — •

ent‘r‘êvée

16 nov. 2019, 15:29
Veille de Nuée  PV 
Voir ton frère voler n'est pas si rassurant qu'il y parait : Tu sais qu'il se débrouille mais tu ne pourrais pas aller voler avec lui pour le moment, cela te fait bien trop peur. Il vole vite, très vite, cela t'étonne. En général, il préfère ne pas aller aussi vite, pour garder un oeil sur toi. Qu'il soit allé dans les airs malgré ta présence t'étonne également : Peut-être voulait-il profiter une dernière fois ? Tu n'en sais rien.

La réponse de Kyana te change les idées, même si c'est assez compliqué à entendre : Elle ne rentrera pas demain. Tu te demandes comment elle se sent vis-à-vis de toi, qui sait que tu va rentrer depuis un bon moment déjà :

- Ah, j'ai dû t'embêter alors en te disant que je rentre, excuse-moi. Je peux comprendre mais rester à Poudlard n'est pas une mauvaise chose !

Tu lui souris. Tu regrettes un peu ta question, tu sais que Kyana n'aime pas trop quand tu t'excuses mais tu sens que tu te dois de le faire. Elle n'avait peut-être pas envie de se souvenir des raisons qui font qu'elle allait devoir rester. Tu te doutes que les raisons données ne sont pas les seules mais tu n'insistes pas, tu en a déjà trop fait.

Tu regardes à nouveau ton frère, il te semble qu'il ait fait peur à l'Autre qui se trouve dans les airs. Tu ne comprends pas tout mais tu la vois redescendre, assez doucement. Le vol est une chose qui te fait peur et tu te demandes s'il ne lui est pas arrivé la même chose. L'affirmation de Kyana t'interpelle, elle avait sûrement raison. Tu vois qu'elle s'est rapprochée de toi, tu sens sa peur, qui est bien trop communicante pour toi : Tu peux facilement garder ton sang-froid, sauf pour le Vol, une chose que tu maitrises très peu.

- Je crois que tu as raison, dis-tu en grimaçant.

Tu as du mal quand tu vois d'autres élèves voler aussi vite et aussi haut, cela te fait assez rapidement paniquer. Là, il s'agit en plus de ton frère et, s'il pouvait éviter d'avoir un accident juste avant de rentrer à la maison, ce ne serait pas une mauvaise idée.

***

Tu t'écartes, n'ayant pas vraiment compris la raison du cri de l'Autre sur son balai. Tu n'as pas été si proche mais tu y es sûrement allé trop vite, même toi tu te le reproches, tu ne vas pas aussi vite en général, surtout quand quelqu'un d'autre vole à tes côtés, même si tu ne l'avais pas mise en danger.

En la voyant redescendre doucement, tu comprends que, tout comme ta soeur, elle a peur. Tu descends à ton tour, gardant une bonne distance pour éviter de lui refaire peur et tu lui dis :

- Hé ! Doucement, si tu te crispes autant, ce sera encore pire. Remets-toi en position doucement, je peux t'aider si tu veux. Tu as sûrement eu peur, j'en suis désolé, mais descendre à cette vitesse peut être encore plus dangereux.

Tu restes à ses côtés, espérant ne pas te faire envoyer balader. Elle t'avait fait comprendre que tu avais dépassé les bornes, dans tous les sens du terme et tu te sens un peu en colère contre toi. Tu jettes rapidement un coup d'oeil à ta soeur, au sol, qui semble s'inquiéter. Elle ne t'a jamais vu aller aussi vite et elle a dû se demander ce qui avait bien pu te pousser à le faire.


Est-ce le retour à la maison ? Ces derniers mois riches en rebondissements, ton grand-père ? En réalité, tu ne sais pas vraiment. Tu sembles bien aller en surface mais tu vois bien que certaines inquiétudes te font face et cela n'est pas près de s'améliorer. En plus de t'impliquer, tu as également peur pour ta famille, ta petite soeur : Elle n'a que 12 ans et elle devra tout de même commencer à cacher certaines choses, uniquement pour sa survie.

670 mots ✔

Sixième année RP | #4682B4
« Poufsouffle refoulée ayant été répartie à Serpentard, se proclamant Gryffondor et se faufilant parmi les Serdaigle » E.D.

21 nov. 2019, 10:35
Veille de Nuée  PV 
Mes mains sont solidement attachées au manche du balai, mais mes bras sont faibles et tremblants. Je ne les sens presque pas, comme si d’un moment à l’autre ils pouvaient disparaître sans que je ne m’en rende compte. Alors je serre le balai entre mes doigts qui deviennent blancs pour être sûre de ne plus rien lâcher du tout. Le sol se rapproche lentement, mon coeur s’apaise, mais la peur ne quitte pas mon esprit. Elle forme un voile autour de mon esprit et m’empêche de détourner mes yeux de la terre qui se rapproche. Mon imagination m’envoie des images de mon corps en train de chuter et de frapper le sol. Tantôt je me vois me relever sans dégât (c’est mon espoir qui parle), tantôt je me trouve à hurler, dégoulinante de sang. Et mourir, seule, sur le sol d’un terrain de quidditch. Ce serait vraiment horrible. Mais ce qui est plus horrible encore, c’est que mon esprit y croit et que je dois lutter de toutes mes forces pour ne pas laisser ma peur me submerger.

J’entends sa voix avant même de le voir. Je sursaute, mais pas aussi violemment que tout à l’heure. J’ose même tourner un oeil dans sa direction C’est un grand mec brun, le genre qui ressemble à Aodren et qui doit être tout comme lui. Sa vue m’agace, car elle me rappelle mon frère. Je me demande si Ao était avec lui en train de voler avant que je ne me pointe. Cette pensée me fait plus encore détester la présence de ce garçon : mon frère veut passer du temps avec, mais pas avec moi ! Je le déteste.

Il m’accompagne durant ma descente. Mon visage s’est fermé et je fronce les sourcils pour montrer mon mécontentement. Sa proximité fait enfler ma peur et mon coeur se met à battre plus rapidement. Seuls ses mots m’empêchent de paniquer. Je les déteste ses mots, ses foutues paroles.
« Si tu te crispes autant, ce sera encore pire. »
*J’sais voler, merci bien !*. Si seulement j’avais la force de l’envoyer se faire voir.
« Remets-toi en position doucement, je peux t’aider... »
*J’ai pas b’soin d’ton aide, gros con !*

Sa voix est comme celle d’Aodren lorsqu’il me rassurait à la Maison. Douce et insupportable en même temps. Elle me rend triste, sans que je sache pourquoi. Alors ma colère grandit, je la nourris. Le sol se rapprochant, mon coeur s’ébattant dans ma poitrine, je trouve enfin la force de la laisser m’échapper.

« Ferme ta gueule, putain ! » craché-je entre mes mâchoires serrées.

Pourtant, mon corps commence à se détendre. Je n’avais même pas remarqué que j’étais si crispée. Pourtant, je retrouve la position adéquate à avoir sur un balai, je me redresse doucement et lève la tête pour regarder devant moi. Et je ralentis. Cela me permet de desserrer mes mains et tout à coup, je me sens mieux. Mais plutôt mourir que l’avouer à ce garçon. Pour la peine, je lui offre un autre regard noir.

Bientôt, le sol paraît tout proche. J’atteris lentement, mais c’est sans compter la faiblesse de mes jambes. Je m’effondre sur le sol, incapable de tenir debout ou de faire quoique ce soit pour cacher mon bonheur d’avoir retrouvé la terre ferme. Pour garder contenance, je roule sur le dos, écarte les bras et jette mon regard au ciel. Je ferme les yeux, soulagée, le souffle court, tremblante. Sans savoir si l’autre Abruti a atterrit près de moi, je soupire :

« Putain d’Aodren. »

Parce que tout cela est de sa faute.