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07 juin 2020, 12:47
Je voulais juste être tranquille !  RPG++   CdC 
Mission pour la Cabane de Cristal
10/01/2045
Ennis O'Belt


Ce mardi matin avait été encore plus épouvantable et éprouvant que d'habitude. Au long et profond ennui qu'il s'agissait habituellement de supporter tout la matinée, les fesses collées sur la chaise de la classe d'Histoire de la Magie, s'était aujourd'hui ajouté une petite séance de torture cérébrale. Voilà un des nombreux côtés néfastes dans lesquels on a tendance à s'enfoncer lorsqu'on se perd dans les profondeurs de l'ennui. On se met à errer dans le dédale de pensées, et quand une préoccupation nous entraine dans les abysses de ses méandres, on a tendance à être subjugué par cette unique réflexion, la laisser emprisonner notre esprit et abandonner tout le reste au dehors. Bien que dans le cas de Leo, cela n'empêchait pas de donner au temps des atouts de chewing-gum, c'est à dire la faculté de s'étirer indolemment en longueur.

En l'occurence, la pensée qui se permettait de traîner dans l'esprit de Leo, et par conséquent de le boucher entièrement, était la nouvelle qui avait fait fureur le matin même. Leo n'était pas abonnée à la Gazette du Sorcier, mais au plus tard après le petit déjeuner dans la Grande Salle, la plupart des élèves semblaient être au courant de ce qui couvrirait la première page du journal. Les évènements les plus sombres avaient tendance à se répandre comme une trainée de poudre de cheminette. Etrange, parce ce n'était pas ce genre de choses qu'on crier sur les toits de Poudlard. Mais le murmure de la nouvelle était passé de chaise en chaise, de table en table, parvenant au passage aux oreilles de la fillette. Des dizaines des corps de sorciers mutilés ayant été trouvé un peu partout en Angleterre. Leo avait, à de nombreuses reprises, eu affaire, de loin ou (d'un peu trop) près à de la violence, physique et verbale. Mais des cadavres, des épaves de vraies personnes à qui on avait de toute évidence volontairement ôté la vie, c'était un tout autre numéro. Ce genre de choses se passaient dans dans des séries télévisées. Et alors. elle s'avait qu'il s'agissait d'acteurs en réalité pas morts du tout, et que tout cela était part d'un film, pour au final distraire le publique avec une résolution de crime grandiose, ou une vengeance spectaculaire.

Comme en transe, Leo avait quitté la salle de classe. Elle avait du mal à l'admettre, mais tout cela la chamboulait. Des sorcier jusqu'à la vivants à présents morts. Vraiment, entièrement, totalement, irrémédiablement, définitivement morts. Et il y a avait autre chose qui la tracassait. Elle ne parvenait juste pas à mettre la main dessus.

Désireuse de se changer les pensées, Leo descendit dans le parc, en direction du terrain d'entraînement. Si quelque chose pouvait la distraire, c'était le vol. Heureusement qu'à une heure pareille, le terrain était libre. Mécaniquement, elle entra dans les vestiaires pour prendre son Comète 260, ressortit et l'enfourcha sans plus réfléchir. D'un dynamique coup de pied sur le sol, Leo décolla. Peut-être qu'elle parviendrait à laisser ses tracas au sol, les fuir en prenant de la hauteur. La Gryffondor tenta de se concentrer. Autant utiliser le temps de manière productive. Ce n'était pas comme si un entraînement supplémentaire lui faisait du mal. Pas après la déplorable prestation qu'elle avait offert au poste de poursuiveuse lors du précédent match. Le Souafle n'était décidément pas son point fort. Des passes imprécises, des anticipations trop tardives donc des vols ratés. Elle avait marqué un but, au moins. Mais un but! C'était rien. En tout cas, trop peu. De toute manière, le problème primaire n'était pas le tir. Elle avait là une statistique de 50% de réussite (rien de grandiose, d'autant plus si on considère qu'elle avait seulement eu deux occasions de se présenter devant les anneaux adverses). Le problème était qu'Arya et elle n'étaient même pas parvenues jusqu'à là, ou avaient perdu le Souafle en cours de route - ce qui revenait au même. C'était avec appréhension que Leo avait attendu le verdict de Cap'tain Peterson après ce match. Mais Esmée l'avait gardée dans l'équipe. La gamine était d'autant plus motivée pour lui prouver qu'elle avait eu raison de le faire. Donc là voilà qui enchainait pirouettes, changements abruptes de direction, de hauteur, une roulade du paresseux par ci et une accélération sur courte distance par là, couchée sur le manche de son balai. Espérant au passage que les sombres pensées qui la poursuivaient finiraient par lâcher prise.

@Ennis O'Belt

ˈli(ː)əʊ ˈʤɪnʤə
Flash McQueen, Flash McWin

12 juin 2020, 10:28
Je voulais juste être tranquille !  RPG++   CdC 
Alors qu'Ennis débutait son repas du matin, des murmures agaçants montaient de toutes parts dans la Grande Salle. La jeune fille comprit vite que le contenu du quotidien sorcier le plus lu de Grande Bretagne en était la cause et elle se permit ce qu'elle était certainement une des rares pouvoir faire, lire par dessus l'épaule de son meilleur ami, pour prendre connaissance des nouvelles. La une était saisissante et en deux gestes, il ouvrit le journal à la bonne page et tous les deux purent démarrer une lecture plus approfondie, délaissant lzur petit-déjeuner.

Assise à la Table de Gryffondor, les yeux de l'irlandaise avaient une difficulté monstre à se détacher de l'article de la Gazette du Sorcier. Il décrivait avec détails le sorts que les moldus avaient réservé à cette pauvre sorcière enlevée au mois de novembre... Sans compter les autres sorciers kidnappés qui seraient retrouvés dans la journée et dont le journal ne parlait pas encore. Un goût amer envahit la bouche de la préfète des Gryffondor. Son regard devint dur. Ses mâchoires se crispèrent. Ses mains froissèrent le papier en resserrant leur prise. Elle ne savait pas encore si elle était en colère ou si elle avait peur pour les siens. Un mélange des deux qui lui fit abandonner son petit-déjeuner en l'état; l'assiette pleine et le thé boit à moitié seulement. Mais les émotions l'empêchaient d'avaler le moindre gramme ou millilitre supplémentaire. Son regard croisa celui de Clément. Sans avoir besoin de parler, à l'aide d'un simple mouvement de la main, elle lui fit comprendre qu'elle allait marcher.

Sa "promenade" dura un moment, plus d'une heure trente. Heureusement qu'elle possédait une montre. Elle prit ainsi repasser à temps à son dortoir pour prendre ses affaires et aller à son unique cours de la journée; runes. Cours auquel son corps était présent mis pas vraiment son esprit. Lui était encore dans la Grande Salle focalisé par ce fameux article de journal. Finalement marcher ne lavait pas autant aidé face à ce déchaînement de violence. Et elle vit suivi le cours que d'une oreille un peu distraite. Miss Taylor ne vit pas reprise cr elle ne dérangeait pas le cours mais lvit interrogée et pour la première fois, la préfète avait été hésitante par manque d'attention.

Toujours était-il qu'à la fin de son cours à midi, elle passa redeposer ses affaires comme d'habitude mais, devant son armoire, décida de changer ses plans, se changea et attrapa son comète pour rejoindre le parc, plus précisément le terrain d'entraînement, plutôt que la Grande Salle. Elle n'avait pas plus faim que le matin de toute manière.

En arrivant elle s'arrêta net à l'entrée. Quelqu'un avait eu la même idée qu'elle... Elle voyait une silhouette évoluer dans les airs en enchaînant différentes manoeuvres. En quelques instants, Ennis n'eut aucun mal à reconnaître la façon de voler d'une de ses coéquipières. Un an plus jeune, elle était entrée dans l'équipe en même temps qu'elle en septembre de l'année scolaire passée. La châtain regarda la rousse de longues minutes avant que le froid du mois de janvier ne lui rappelle que rester statique n'était pas la meilleure des idées. Elle s'avança don sur le terrain en fit quelques mouvements d'échauffement avant d'enfourcher son balai et de rejoindre les airs.

N'ayant que peu envie de socialiser, elle partit à l'opposé de la deuxième année pour elle aussi mettre a rude épreuve tant ses capacités physiques que son balai. Le manège dura longtemps entre accélérations et freinages brutaux, virages à l'épingle... comme une course de vitesse. Sans obstacles ni concurrents. Ce qui enlevait du piment. Mais cela avait le mérite de lui vider l'esprit. Au point d'oublier qu'elle n'était pas seule sur le terrain et donc de faire fit de certaines règles de prudence. Comme faire attention à une éventuelle collision. Fort heureusement les deux jeunes filles étaient suffisamment éloignées pour que le risque soit minime.

Cependant, il aurait été utopiste de penser qu'elles ne finiraient pas par être proches l'une de l'autre et de devoir, par la force des choses, au moins se saluer.

7ème année RP - Préfète-en-Chef inRP de 09/47 au 05/01/48 - Préfète RP de 09/44 à 06/47 et à partir du 05/01/48- Avatar par A. Davis

18 juin 2020, 14:16
Je voulais juste être tranquille !  RPG++   CdC 
Les émotions libérées par le vol sur balai étaient quand même des plus étranges. Voler pouvait entièrement retourner la tête et libérer des ondes d'exitation tout en anesthésiant d'autres pans la conscience.
Plus Leo volait, changeait de direction, descendait en piqué sur quelques mètres avant de brusquement tirer sur le manche de son Comète afin de re-grimper dans le ciel, plus l'air hivernal de janvier mordait avec férocité ses joues sous l'effet de la vitesse plus qu'il ne les caressait, ou tout simplement: plus l'adrénaline bouillonnait dans son corps, stimulé et pompé jusqu'à dans son cerveau par les battements de plus en plus puissants et fréquents de son coeur, mieux elle arrivait à lâcher prise, à oublier les sombres pensées et les morbides image qui s'étaient gravées dans son esprit. Depuis combien de temps voltigeait et tournoyait-elle déjà dans les airs? Leo n'en avait aucune idée. Mais elle savait que si elle voulait que les merveilles de cet apaisement durent encore un peu, elle ne pouvait pas se permettre commencer à penser et réfléchir. Son cerveau devait rester en mode "veille" jusqu'à ce que la batterie ne s'épuise.

Leo avait bien vu sa coéquipière de Quidditch Ennis débarquer à son tour sur le terrain. Mais d'une part parce qu'elle souhaitait justement continuer de planer dans cet univers cotonneux et doux, sachant pertinemment que si elle s'arrêtait, tout ce quelle avait réussi à laisser en dessous d'elle sur le sol et commençait tout doucement à s'estomper finirait par la rattraper; et d'autre part parce que que sa camarade n'avait pas émis le moindre signe de salut, Leo l'ignora, préférant continuer d'effectuer des folles trajectoires. Ennis semblait avoir affiché le mode "ne pas déranger", que Leo s'engagea à respecter. Silencieusement, les deux filles s'étaient mises d'accord de partager le terrain en deux et de chacune rester sur sa partie.

Quelques bonnes minutes, du moins. Car plus le temps passait, plus la gamine avait du mal à faire abstraction de celle qui virevoltait de l'autre côté du terrain. Elle pouvait sentir sa présence voyait du coin de l'oeil des éclairs du couleur tourbillonner au loin, ce qui capturait et détournait constamment son attention. Inconsciemment, sa trajectoire de vol se rapprochait de plus en plus de celle de la troisième année, dépassant largement la ligne médiane. Finalement, la proximité était telle que Leo croisa le regard de son ainée. Du moins était-ce l'impression que Leo avait, sans pour autant en être certaine. Peut-être qu'Ennis avait seulement le visage tourné dans sa direction, sans pour autant la voir. Leo aurait voulu lui sourire, mais ses lèvres ne voulaient tout simplement pas s'étirer. Leo avait fait ce qu'elle s'était interdit de faire: réfléchir et se laisser déconcentrer. A nouveau, les images qui s'étaient implantées dans son esprit suite à l'article de la Gazette du Sorcier devinrent précises, lui faisant passer toute envie de sourire. Néanmoins, continuer d'ignorer sa camarade aurait à ce stade été bizarre. Ne sachant pas trop quoi faire, Leo s'approcha maladroitement de sa coéquipière. Elle avait conscience d'avoir gâché ce moment de vol individuel et pourtant coordonné. La gamine manoeuvra son balai pour prendre une trajectoire parallèle à celle d'Ennis, tout un ralentissant instinctivement l'allure. Timidement, elle l'aborda. Si en général, elle aimait bien intercepter des personnes au travers de petites piques, elle n'avait aujourd'hui vraiment pas le coeur à la rigolade.

"Salut Ennis."

Leo s'interrompit, ne sachant plus quoi ajouter. La seule chose qu'elle avait encore et toujours en tête étaient les sombres nouvelles de la Gazette, qui commençaient à chasser de son esprit les dernières traces d'euphorie qu'avait amenées la folle séance de vol. Aussi, elle ne parvint pas à éviter le sujet:

"T'as entendu la nouvelle, j'imagine. C'est vraiment...déstabilisant. "

Elle ne trouva pas de meilleur mot pour décrire ce choc. Leo avait déjà été confrontée à différentes formes de violences, autant verbales que physique. Des disputes qui dégénéraient n'étaient pas une rareté dans son quartier à Liverpool. Mais à sa connaissance, personne n'avait jamais été tué. Même si l'info du jour n'était que dans le journal et qu'elle ne connaissait nullement la victime, cette nouvelle avait quelque chose d'absolument pas rassurant.

Et dans tout ça, autre chose la dérangeait. Leo ne parvenait juste pas à mettre la main dessus...

ˈli(ː)əʊ ˈʤɪnʤə
Flash McQueen, Flash McWin

24 juin 2020, 15:11
Je voulais juste être tranquille !  RPG++   CdC 
Pendant de très longues minutes les deux membres de l'équipe des Griffes Ardentes avaient partagé de manière implicite et naturelle l'espace à leur disposition. Mais malgré leurs volontés manifestes de rester seules avec leurs pensées, force était de constater qu'il allait leur falloir communiquer quelque peu. C'était fort dommage puisque la vitesse, le vent, l'absence d'objectif, la concentration qu'Ennis avait mise dans sa course imaginaire... tout ça lui avait permis de faire le vide. Ou plutôt le tri dans ses pensées. Une sorte d'autohypnose pour ordonner tout ça à sa manière. D'associer ses souvenirs à une lettre ou une rune. De fondre celui-ci dans la graphie. Cela lui permettait de se décharger l'esprit, d'y inscrire les émotions associées pour ne plus être envahie. Un processus qu'elle avait mis en place au fil des ans. Seule. L'exercice lui demandait un sacré effort psychologique et le faire en pleine activité physique l'aidait énormément.

Elle ralentissait après un sacré piqué et elle peaufinait l'aspect griphonné de rage son 'sigma' majuscule quand Leo se plaça à sa hauteur pour la saluer. Salutation à laquelle l'irlandaise répondit par un mouvement de tête vers le bas. Elle était essoufflée, un peu, et voulait reprendre quelques grandes inspirations avant de chercher à parler. Ce qu'elle put faire sans encombre juste avant que sa coéquipière ne parle de ce qui était sur bien des lèvres depuis la réception de la Gazette ce matin là.

- "
J'ai lu la Gazette." Confirma la châtain en se questionnant sur le mot employée par la rousse. Déstabilisant n'était pas le mot qui lui venait à l'esprit quand elle repassait tout ce qu'elle avait pu incorporer à la dix-huitième lettre grecque. Même si elle pouvait maintenant se détacher de l'émotion ravageuse qui avait pu la déconcentrée toute la matinée.

- "
J'opterais pour révoltant." Car c'est ce qu'il en était. Elle était en colère. Contre les moldus mais aussi le gouverneur - si on peut le dire - sorcier qui n'avait rien fait. Rien à part cette déclaration a posteriori. Elle détourna la tête pour poser son regard au loin, au-delà du lac qui entourait l'école. Elle pouvait voir le paysage écossais au travers du filtre de la brume hivernale. Et un joli 'g' minuscule en calligraphie anglaise s'imposa, souvenir d'une discussion avec ses frères. Puis un 'W' majuscule en script brut contenant quelques moment avec Audric. Tout cela ne concernait que les nés-moldus bien entendu. Et elle avait bien conscience que le problème n'était pas leur existence ou leurs éducations. Mais bien leur monde d'origine.

- "
J'ai toujours été méfiante du monde moldu. Le peu que j'en vois me donne raison." Elle savait que Leo venait de ce monde là. Ennis ne savait rien par contre de ce qu'elle pouvait penser de la situation. Et ne savait pas non plus si sa remarque dite sans animosité allait ou non la piquer au vif. L'aînée avait été très factuelle dans son affirmation. Et elle avait l'intelligence et le recul nécessaire maintenant pour savoir que tous les individus d'un groupe n'étaient pas à mettre dans la même malle. D'ailleurs elle se méfiait aussi de ce Conseil à la tête du Royaume-Uni. Conseil qui avait valu une disgrâce à l'Irlande par ricochet. Tout ceci ne lui disait rien qui vaille. Surtout que la dirigeante voulait répondre par le sang. Dans une sorte de loi du talion des plus dangereuse.

- "
Je crois que la situation va vite devenir incontrôlable. Une guerre moldus contre sorciers... Ça ne peut qu'être intenable. L'histoire le dit." Une bourrasque de vent demanda à Ennis de resserrer sa prise sur son comète pour ne pas percuter la deuxième année présente à ses côtés. La préfète reposa ensuite les yeux sur sa cadette pour essayer de voir ce que cette dernière dégageait, si son visage pouvait donner des indices sur ce qu'elle en pensait. Et pour entendre ce qu'elle pouvait bien répondre à toutes ces réflexions posées par la troisième année alors qu'elle se perdait dans quelques collines très vertes malgré l'hiver. Il n'avait pas neigé.

7ème année RP - Préfète-en-Chef inRP de 09/47 au 05/01/48 - Préfète RP de 09/44 à 06/47 et à partir du 05/01/48- Avatar par A. Davis

28 janv. 2024, 19:41
Je voulais juste être tranquille !  RPG++   CdC 
Tout à coup, Leo regrettait d'avoir abordé Ennis et d'avoir pris la parole et surtout : elle regrettait d'avoir évoqué la Une du jour de la Gazette du Sorcier. Il lui avait fallu une série de longues minutes pour enfin parvenir à se vider à peu près le cerveau... et en l'espace de quelques secondes, de quelques mots, l'épais nuage menaçant de la nouvelle du jour s'était à nouveau infiltrée dans son esprit. Un gros nuage noir de fumée épaisse et qui prenait toute la place, suffisamment dense pour éclipser et dissimuler tout le reste, un nuage gris qui piquait non pas les yeux mais le cœur, un nuage qui, d'une façon ou d'une autre, allait certainement laisser des traces.

La rouge et or s'agrippa un peu plus fermement au Comète 260 qu'elle chevauchait, au point à en faire blanchir ses articulations de ses mains déjà rougies par le froid. À cause de la bourrasque qui venait les secouer mais aussi, parce qu'elle était en colère – en colère contre le journal (qui, pourtant, avait simplement fait son travail mais qui venait secouer sans pitié le joli petit monde de la jeune fille) mais surtout : en colère contre la situation. Pourquoi avait-il fallu en venir jusqu'à là ? Les mêmes schémas se répétaient encore et encore et pourtant, personne ne semblait réaliser que verser du sang n'apportait que rarement les bonnes solutions. Peut-être que c'était orgueilleux, mais oui : du haut de ses treize ans, Leo était convaincue qu'elle était bien plus raisonnable que tous ces dirigeants, qu'ils soient mordus ou sorciers, d'ailleurs.

Le regard de la joueuse de Quidditch était fixé sur ses mains – rougies et blanchies, donc – et elle regrettait d'être sortie sans gants. Quelle idée de troll, en même temps : elles étaient en janvier et il faisait un froid de croup. Pour les protéger un peu, Leo tira sur les manches de son pull – pull qui lui était plutôt chaud, au moins cela – pour dissimuler ses mains à l'intérieur, quitte à lâcher le balai. En vol stationnaire, comme elle l'était actuellement, elle devait pouvoir garder l'équilibre malgré le vent qui resurgissait de temps en temps.

C'est à se moment-là, celui où elle réalisa qu'une grande partie de son attention était dédiée à ses mains gelées et qu'une partie bien plus petite seulement écoutait ce que sa coéquipière et camarade de maison avait à dire, que Leo réalisa qu'en fait, elle n'avait pas tellement envie de parler.

Finalement, elle releva le regard et chercha celui d'Ennis :

"Je suis désolée, je.... j'ai pas l'énergie de parler de ça. Je sais que c'est con parce que c'est moi qui ai commencé, mais... je sais pas si c'est compréhensible, je pensais que ça allait me faire du bien, mais en fait je me rends compte que c'est pas le cas. Peut-être plus tard, mais pas maintenant. J'ai pas envie de risquer de me disputer avec toi parce que je ne peux pas te laisser dire que le monde moldu, faut s'en méfier..." Leo était convaincue qu'Ennis avait tord. Que ce qu'il s'était passé n'était pas le signe qu'il fallait se méfier et s'isoler encore plus du monde moldu, mais au contraire, cherche à comprendre l'autre. Chercher à comprendre pour atténuer les hostilités et la haine naturelle que certains sorciers avaient à l'égard de ce qui était aussi son monde. Parce que tout autant que les sorciers pouvaient avoir peur des moldus, ceux-ci devaient également être terrifiés face aux sorciers. Et si pour les sorciers, il était possible de chercher à connaître le monde moldu, l'inverse était rendue impossible par le concept de secret magique. En fait, les moldus n'avaient pas d'autre possibilité que celle d'être confrontée à un inconnu qui, plutôt que de chercher à être ouvert, se refermait sur lui-même à peine qu'il était entre-aperçu. Mais expliquer tout cela, ça demandait de la patiente et de l'énergie – chose dont la rousse n'avait pas tellement à ce moment-là. Donc elle continua sans plus détailler. En même temps, je condamne évidemment ce qu'il s'est passé, c'est terrible. Révoltant, oui. Je sais pas... en fait j'ai juste envie de voler sans réfléchir pour le moment. Désolée de t'avoir interpellée. On se voit plus tard ?"

C'était de toute évidence trop tôt. Peut-être que plus tard, effectivement, elles allaient pouvoir en reparler, mais l'émotion était beaucoup trop intense, à l'instant. Leo adressa un petit sourire désolé à Ennis et reposa ses mains sur son Comète. A peine un instant plus tard, elle avait à nouveau démarré. Elle ne savait pas trop ce qu'elle comptait faire, à présent. Continuer à partager l'espace avec Ennis lui paraissait un peu étrange maintenant, mais voler dans le parc n'était pas autorisé. Tant pis, peut-être qu'elle allait le faire quand même. De toute façon, qui pouvait bien avoir le coeur aux patrouilles, aujourd'hui?

@Ennis O'Belt et de deux ! J'espère que cette fin improvisée te convient comme ça, n'hésite pas à me le dire si ce n'est pas le cas. Je m'excuse d'avoir laissé ce RP un peu à l'abandon, le sujet était intéressant pourtant ! De toute évidence, Leo et Ennis parlant politique, ce n'est pas un phénomène tout récent ;)

ˈli(ː)əʊ ˈʤɪnʤə
Flash McQueen, Flash McWin

11 févr. 2024, 23:54
Je voulais juste être tranquille !  RPG++   CdC 
Sa camarade et coéquipière était muette. Il n'y avait pas grand chose d'autre à dire de son attitude focalisée qui étonnait Ennis. Après tout, c'était Leo qui avait amené le sujet. Elle n'avait fait que confier son ressenti sur la question. Pourtant, elle sentait comme un vent négatif émaner de la rousse. Comme si l'irlandaise venait de dire une énormité. Ou plutôt comme si elle venait d'insulter quelqu'un. Elle n'avait pourtant pas l'impression d'avoir dit quoi que ce soit de négatif à l'encontre des moldus. Elle ne connaissait pas grand chose d'eux si ce n'était l'attitude de certains qui venait de ce monde là et ce que la presse étalait. Et ces expériences là étaient tout sauf agréable ou rassurante. Ça lui fichait la trouille, une trouille hallucinante. Alors oui, elle se méfiait. Ça ne voulait pas dire qu'elle leur souhaitait du mal. Un nœud se forma sous la pointe de son sternum. Un nœud compressif et douloureux qui lui fit perdre sa concentration et donc sa prise sur son balai. Une bourrasque de vent la projeta sur le côté, heureusement pas en direction de l'autre adolescente, et Ennis dû se reprendre vite pour éviter de perdre le contrôle. Il lui fallait remercier ses réflexes.

La voix de la plus jeune s'éleva alors, amenant le regard de la châtain dans sa direction. Quelques phrases qui laissèrent cette dernière muette. Pas qu'elle n'ait rien à dire, mais puisque sa camarade de maison venait expressément de dire qu'elle ne souhaitait pas en parler... Et bien tant pis, elle devait réussir à dire une chose. Une seule pour tenter de dissiper ce qui lui comprimait la cage thoracique et qui, elle le savait, était un savant cocktail des émotions de sa vis à vis qu'elle percevait mais aussi des siennes qui apparaissaient par ricochet. "
Ce n'est pas ce que j'ai dit." Articula-t-elle difficilement. Et c'était vrai, elle n'avait pas dit qu'il fallait se méfier d'eux, mais qu'elle, elle en était méfiante. Ce n'était pas la même chose. "Moi non plus." Ajouta-t-elle pour dissiper un potentiel malentendu qui aurait naître. "Je ne veux pas qu'on se dispute." Même si à l'instant présent c'était le malaise qui l'emportait, elle estimait beaucoup Leo. Elle avait pas mal de qualité qu'il était difficile de ne pas lui envier. Elle, c'était une Gryffondor, là où Ennis continuait parfois de douter que sa place était effectivement dans cette maison. Moins que lors de sa première année mais toujours un peu.

L'irlandaise laissa Leo poursuivre et surtout conclure ce qui avait finalement été un bref échange. Elle, elle fit un signe du menton vers le bas et agrémenta cette réponse physique d'un "
à plus tard" qui se voulait le plus posé possible. Difficile quand les émotions serrait la gorge, mais elle avait appris à les reléguer à plus tard, ce qui lui permettait à l'instant précis de réussir de façon relativement convaincante l'exercice. Quelques secondes plus tard, la rousse s'éloignait dans une direction qu'elle n'aurait probablement pas dû. Ennis fit comme si elle n'avait rien vu. Oui elle était préfète mais non, elle n'avait aucune satisfaction à dire aux autres élèves qu'ils étaient en train d'enfreindre le règlement. C'était même quelque chose qui lui minait le moral. Alors compte tenu des circonstance, elle allait simplement profiter du terrain libre pour voler sans plus réfléchir à quoi que ce soit d'autres que sa technique. Laisser l'air froid et le vent la libérer de ses angoisses et de l'agacement de sa coéquipière, de sa peur, de toutes ces choses qui lui encombrait l'esprit et le corps en ce moment. En faisant des virages à l'épingle, elle se focaliserait sur ces runes qu'elle affectionnait pour trier sa tête. Elle voulait pouvoir y stocker - temporairement - tout ce qui venait de se produire. Une fois dans la douche ou bien sur son lit ce soir, peut-être parviendrait-elle à mieux comprendre ce qui venait de se produire avec sa cadette. Cadette qu'elle penserait à remercier pour le champ libre qu'elle lui avait laissé.


Mon optimisme me pousse à croire qu'un jour, ces deux là trouveront une fréquence de communication qui leur permettra d'optimiser leurs potentiels!
Merci pour ce RP, même si la conclusion est venue tardivement!

7ème année RP - Préfète-en-Chef inRP de 09/47 au 05/01/48 - Préfète RP de 09/44 à 06/47 et à partir du 05/01/48- Avatar par A. Davis