Navrée du retard.

La Serpentard répondit d'abord, indiquant qu'elle était là pour son instrument. Bon, en voilà une qui ne perdait que partiellement le Nord. Elle semblait attendre l'approbation de la cheffe de cœur, qui d'un mouvement de tête et d'une simple phrase lui donna son accord :

- Allez y, et que je ne vous y reprenne plus. 

Ce fut ensuite au tour de la Gryffondor. Celle ci se glissa elle aussi vers son instrument discrètement et gratta les cordes pendant quelques secondes. Devant cette plénitude, Grace ne put que se diriger vers son bureau et aller chercher elle aussi son instrument, avant de voir Juliette Johnson commencer à discuter. L'irrespect, la trahison, l'adulte ne supportait pas. Elle s'approcha donc de l'élève, qui lui avait par ailleurs déjà fait mauvaise impression, et lui murmura :

- Rassurez moi, Miss Johnson. Vous n'étiez pas en train d'essayer de divertir Miss Cooper tout de même ?

La professeur de musique semblait presque énervée, ce que Solenn ne comprenait pas. Qu'avait-elle fait ? Elle voulait juste jouer de la clarinette, et avait juste parler avant même d'entrer dans la salle ! C'était donc une colère totalement inapproprié. Mais bien entendu, Solenn ne fit aucun commentaire et alla vers un coin de la salle pour monter son instrument. Plus loin, Juliette semblait se faire réprimander, et Solenn se félicita d'avoir déguerpi avant même que Juliette ne lui ait parlé. Elle mit dans sa bouche son anche, et regarda autour d'elle tout en attendant que l'objet s'humidifie. Elle se sentait de mieux en mieux, car elle allait bientôt pouvoir souffler dans son instrument.

Juliette était pétrifiée : le professeur était venue pour la reprendre avant même qu’elle eut le temps de parler. La Gryffondor dit alors :

« N... Non, madame, j’essayait juste de... De voir si Solenn avait trouvé son instrument. Et c’est le cas. ».

Alors, Juliette lança quelques notes pour se sauver du regard pétrifiant du professeur. Au fond de la salle, Solenn parut soulagée d’être partie en quête de son instrument.

Mal à l’aise d’être sous le regard du professeur, la brunette se leva et se dirigea vers la sortie. Elle donnait l’impression de sortir, mais alla juste s’adosser à un mur plus lointain, près de la porte. 

Elle savait que le professeur allait être en colère, mais tant pis. Au moins, elle la laisserait tranquille !

Peu après qu'elle soit arrivée dans la salle de musique, Miss Beauchamp se dirigea vers elle et lui indiqua l'endroit ou elle avait rangé la harpe de Margot. La rouquine se leva donc et alla vers sa harpe, elle enleva le drap qui recouvrait son instrument et commença à vérifier si les accords de sa harpe était justes et changea de position certaines chevilles.

Une fois sa harpe prête la jeune fille se tourna pour voir où se trouvait la cheffe de choeur pour pouvoir lui demander quel morceau les autres musiciens étaient-ils en train de jouer et pour savoir si elle pouvait se joindre à eux. Mais la professeure ne semblait pas disponible, elle parlait à Juliette. Margot décida de continuer de s'occuper de sa harpe pour attendre qu'elles aient fini de parler car la Serdaigle ne voulait pas déranger Miss Beauchamp. Elle commença à jouer à une nuance très basse des notes du mélodie qu'elle jouait petite mais la mélodie était si basse qu'elle seule pouvait l'entendre. Une fois qu'elle fut finie, Margot se dirigea vers la professeure et lui demanda.

Excusez moi de vous déranger mais puis je me joindre au morceau en cours Miss ?

Juliette joua de son instrument, enchaînant les faux accords, les cordes qui sonnaient mal, et finit avec une corde cassée. 

Alors qu’elle en cherchait une en état d’usage, elle entendit une voix demander quelque chose. En se retournant pour mettre la corde et revenir à sa place, elle vit que c’était la fille qui bloquait le passage, lorsqu’elle et Solenn voulait passer. 

Vu que le professeur n’avait pas entendu la jeune fille, la Gryffonnd s’approcha d’elle et lui chuchota :

« Désolée pour tout à l’heure, je ne voulais pas être méchante, juste passer. ».

Avant qu’on puisse lui répondre et que Miss Beauchamps vienne la virer du cours, elle se rassit et continua de jouer, sans vraiment faire attention à ce qu’elle jouait. 

Miss Cooper sembla s'éloigner vers son instrument et un sourire satisfait se dessina sur les douces lèvres de Grace. Cependant, Juliette Johnson, elle, ne semblait pas reprendre le droit chemin. Elle tentait de bégayer des idioties pour s'en sortir, probablement sans se rendre compte qu'elle aggravait son cas. Elle sembla alors entamer quelques notes et la cheffe de cœur s'en détourna délicatement quand elle vit l'élève rejoindre un mur de la Salle de Répétition, probablement pour s'isoler. La jeune femme esquissa un mouvement pour la rejoindre quand son attention fut attrapée par Miss Belle qui lui demandait si elle pouvait se joindre au morceau en cours. Elle lui répondit donc simplement :

- Tout le monde ne joue pas la même chose, Miss. J'ai lancé un sortilège par groupe pour qu'ils n'entendent que leur mélodie et vous pouvez donc vous joindre à celle de votre choix, ou en jouer une personnellement. Que souhaitez vous ?

La joueuse de ukulélé revenait cependant à la charge et, en gardant son calme malgré le fait qu'elle n'en avait pas envie, lui asséna :

- Miss Johnson, pourrions nous parler ?

Juliette ne comprenait pas. Elle avait pourtant était discrète. Lorsque le professeur demanda à lui parler, elle accepta et suivit la cheffe de cœur. 

Elle s’éloignèrent un oeu du groupe et la jeune Gryffonne s’installa dans l’un des fauteuils moelleux, face à Miss Beauchamps. Elle avait eon ukulélé sur les genoux, mais n’en jouait pas. 

Elle ne voyait pas ce qu’elle avait fait de mal, mais voyait le regard du professeur sombre. Alors, Juliette demanda :

« Que se passe-t-il, Miss ? Qu’ai-je fait de mal ? ». 

Alors qu’elle attendait une réponse, elle regarda sa corde dépareillée des autres et joua avec, sans musique, sans son.

D'un signe de tête, l'élève accepta et Grace se retint alors de lui rétorquer qu'elle n'en avait pas vraiment le choix. Elle attrapa donc doucement le bras de la jeune fille pour l'emmener à l'écart du groupe sans toutefois la blesser. La Première Année s'installa alors dans un fauteuil et la cheffe de cœur se résigna à rester là, renonçant à l'emmener plus loin. Elle déposa ensuite son instrument à cordes sur ses petits genoux d'enfant et leva vers l'adulte un regard implorant. Seul problème, cette dernière ne se faisait pas avoir avec simplement des yeux mignons et elle ne fit donc que de lui jeter un regard furtif, se contentant de survoler le sien. Une voix se fit alors entendre :

- Que se passe-t-il, Miss ? Qu’ai-je fait de mal ?

La directrice de chorale tourna ses yeux vers la petite fille pour lui demander :

- Que vous arrive-t-il aujourd'hui ? Je ne vous connaissais pas rebelle à ce point.

Aujourd'hui, Salomé avait prévu de passer un peu de temps à la salle de répétition. Après avoir fait un peu de rangement dans ses affaires, elle fila directement à la salle de répétition, sans oublier de prendre sa précieuse flûte au passage. 
Une fois devant la porte, elle entendit un mélange de bruits divers: piano, chant, quelques bribes de discutions par-ci par-là... Salomé ouvrit doucement la porte pour passer inaperçue et éviter de déranger les autres. *Il y a du monde dit donc!*
En balayant la salle du regard, elle vit, dans un coin, madame Beauchamp. Au moment ou elle s'apprêtait à aller la saluer, elle vit, en face de la chef de cœur, Juliette! Juliette Johnson! *Mais, qu'est-ce...Elle n'a pas l'air dans son assiette Juliette. Je me demande ce qui se passe.*
<<J'y vais, j'y vais pas. J'y vais, j'y vais pas...marmonna-t-elle plus pour elle même que pour les autres>>
Elle resta planté là, à attendre, ne savant pas quoi faire: aller passer du temps avec les autres musiciens ou attendre de voir ce qui va se passer avec Juliette ?

C'est un samedi de juin. Les cours ont pris fin la veille et pourtant, le château est étrangement calme au Quatrième Etage. Quelques notes chantées résonnent, provenant de la gorge de la professeure de chant. En effet, Grace Beauchamp attend ses élèves qui viennent d'entamer leurs vacances.