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12 mars 2019, 18:35
 RPG +  Noir et Blanc  PV J. PoirreFresh 
L'autre t'avait quitté, s'était détachée. Le Yin et le Yang s'étaient séparés, l'un s'éloignant de l'autre. Le silence régnait toujours, douloureux, mais si beau. Tu avais l'habitude de ne pas le briser, de le laisser libre, de lui laisser un peu de place. D'ouvrir sa cage un instant dans ce monde si bruyant et lourd. Tu avais l'habitude de demeurer seule, accompagnée du grand silence et d'attendre. D'attendre que Papa revienne, que le Yin et le Yang se réunissent à nouveau. Attendre indéfiniment. Attendre l'impossible. Voilà à quoi se résumait ta vie : attendre. Mais aujourd'hui, tu n'étais pas seule. Tu n'étais pas seule avec un vieux piano aux sonorités désagréables, dans une salle sombre et miteuse, oh non ! Aujourd'hui, tu étais aux côtés d'un grand et beau piano, dans une salle agréable mais surtout, surtout, tu n'étais pas seule. Une parfaite inconnue était venue fondre la glace, te réchauffer. La première personne qui t'avait entendu jouer du piano, mis-à-part Papa et le Yin et le Yang. Et elle semblait en vouloir plus encore.
Tu frissonnas à l'entente de son accord dissonant. Ces notes te firent penser à la première fois que tu avais touché un piano, il y a bien longtemps. Ton premier accord, avait été affreux et si douloureux mais pourtant si beau. Alors qu'une énième larme coulait sur ta joue déjà mouillée, l'inconnue vint encore une fois rompre le silence.

"Tu vois, moi je sais pas jouer et j'aime pas ça. Pourtant j'adore écouter..."

*Sans blague* Ça, tu l'avais remarqué. Son accord dissonant résonnait dans tes oreilles, et, concentrée sur tes souvenirs, tu ne pris pas la peine de répondre. L'écoutant simplement, sans prononcer mot. Et elle continua, comme insistante.

"Cette salle est faite pour jouer. Le silence...me dérange."

À vrai dire, je crois que le silence te dérangeait également. Ce n'était pas le même silence que lorsque tu étais seule, c'était un silence étrange, qui te mettait mal-à-l'aise. La présence de l'inconnue ainsi que le silence te dérangeaient. Néanmoins, tu n'avais pas la force de le rompre. La belle inconnue semblait y parvenir très facilement, ce qui n'était pas ton cas. Sur son épaule, cela te paraissait si facile ! Mais désormais seule, tu ne parvenais plus à prononcer le moindre mot.

Ne l'écoutant même plus, tu sombrais dans tes rêves. Pourtant, un mot parvint à tes oreilles.

"... chanter ..."

Une brillante idée. Passer à travers le chant pour briser le silence serait bien plus facile, surtout après avoir joué quelques notes, quand Papa ainsi que le Yin et le Yang seront là pour t'aider.
Sans même essayer de comprendre la fin de la phrase, tu t'installas et tes doigts se posèrent sur le piano, alors que tu demeurais toujours accompagnée d'un léger sourire aux lèvres.


Tu n'avais jamais vraiment essayé de comprendre cette chanson. Elle était belle, triste. Tu avais trouvé cette partition dans la poubelle de la cuisine, peu après que Maman ai déposé le piano dans cette salle sombre. Depuis, tu l'avais gardé précieusement.
Ta voix était très différente lorsque tu chantais, surtout cette chanson. Elle était belle, tu chantais bien.

La belle inconnue allait-elle chanter avec toi ? Tu ne savais pas, et à vrai dire tu t'en foutais.

Sixième année RP / code couleur : #741B47
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Venez pénétrer les voiles mystérieux de l’aveniiir !
21 mars 2019, 20:06
 RPG +  Noir et Blanc  PV J. PoirreFresh 
Après qu'une énième larme ai salit sa joue la fille se décida à obéir à mes suggestions et à jour de nouveau. Elle n'avait pas dit un mot mais j'avais rapidement compris qu'elle n'était pas de ceux qui parlaient lorsque c'était inutile. Elle n'était pas de ceux qui parlaient tout court même. Le silence ne me dérangeait pas quand d'autres bruits venaient le gêner. Des instants de silence pour écouter la pluie, j'aimais cela. Un long moment à écouter le vent sur le lac et les oiseaux qui profitaient du retour du printemps, c'était ma méditation à moi, mais rester dans une salle de musique vide sans rien faire c'était... profondément blessant pour les instruments exposés là.

Je reconnus une chanson en français, j'avais déjà entendu l'air peut-être, ou alors c'était simplement le genre d'air qu'on pense avoir déjà entendu lorsqu'on l'entend en réalité pour la première fois. Une magie musicale, ou un air un peu trop inspiré de nos prédécesseurs, quelle importance de toute façon ? Je souris en l'écoutant, même si je ne pusse la suivre ne connaissant pas de chansons en cette langue que je n'avais jamais appris.

Elle semblait se détendre en chantant. Jouer changer les gens, on jouait pour soi et quand on jouait on n'était plus soi-même qu'on essayait de l'être en réalité. Il y avait la posture exigée, la voix travaillée pour un résultat plus probant, mais malgré tout le résultat venait des tripes et on sentait chez les musiciens une envie de transparaître dans chaque morceau qu'ils interprétaient, le morceau n'était pas d'eux mais l'interprétation, elle, l'était.

Je restais silencieuse, me refusant à parler à une fille qui n'aimait pas répondre. C'était plutôt une forme de respect que de mutisme volontaire destiné à la contrarier. Je voulais juste m'exprimer comme elle, en silence, et profiter de quelques instants à écouter de la musique dans une salle prévue à cet effet. Il était rare au château que l'on entende les mûrs de pierre s'animer de musique, et pourtant c'était un art qui se rapprochait pour moi largement de la magie.

Même les tableaux aux mûrs profitaient du moment de douceur que la fille au piano daignait nous offrir. Un privilège duquel je profitais non sans garder les yeux ouverts ; pour admirer sa virtuosité en action sur le bord des touches, pour admirer les autres instruments qui semblaient eux aussi écouter leur collègue piano, pour regarder la descente du soleil par la fenêtre et la lumière extérieure se tamiser, pour vérifier que nous étions toujours seules en jetant régulièrement des regards à la porte, bref pour vivre l'instant. Même si certains vivent mieux les choses les yeux fermés, j'aime solliciter plusieurs de mes sens.

"Comme l'a dit une sagesse profonde, plus vous essayez de rentrer dans le moule, plus vous allez ressembler à une tarte."
13 août 2019, 17:35
 RPG +  Noir et Blanc  PV J. PoirreFresh 
Le silence laissait place à la musique. Douce mélodie accompagnée par ta voix un peu trop cassée pour être causée par la maladie. Tu avais naturellement la voix légèrement cassée. Certains trouvaient ça romantique ou je-ne-sais quoi, pendant que d'autres se foutaient de ta gueule. Toi, tu trouvais ça normal, voilà tout. Il paraît que se poser trop de questions rend malade.

Les paroles de cette chanson étaient belles, même si pour toi elles ne prenaient pas le sens qu'elles devraient prendre. Tu les connaissais par coeur, et à chaque fois tu les rencontrais à nouveau c'étaient comme des vieilles amies. Comme des vieilles amies qui parlent souvent de manière à ne pas être comprises.

Et tu découvrais enfin le sentiment de chanter pour les autres. D'abord s'impose le malaise, il est vrai que personne n'est vraiment rassuré à l'idée de dévoiler un secret à un inconnu, encore moins toi. Quand les premières touches sont enfoncées, la tête tourbillonne. *Mais qu'est c'qu'e j'fous là, moi ? Pourquoi j'ai accepté, j'aurais jamais dû !* Et puis on a envie de s'arrêter de jouer, de se barrer en courant et de claquer la porte sur ce qui vient de se passer, d'oublier et de ne jamais recommencer. Mais très vite ce malaise laisse place au plaisir de la découverte. Finalement, tu te rendais compte que jouer pour les autres te faisait du bien. Tu étais comme une petite chose restée enfermée bien trop longtemps qui respire enfin l'air pur.

Mais bref, fini les comparaisons. On peut donc dire que tu étais heureuse, profondément heureuse.
Alors que tu t'attendais à faire un AVC, cette première expérience pourrait même être potentiellement sur la liste des choses à refaire avant de mourir (quoi-que tu avais le temps du coup).
Ton morceau terminé, tu te retournas vers ton auditrice, un large sourire illuminant ton visage. Les larmes étaient parties, comme évaporées.

"Ça m'a fait plaisir de jouer pour quelqu'un d'autre que moi."

J'y crois pas ! Voilà que tu la remerciais maintenant, alors qu'il y a cinq minutes tu aurais voulu lui gueuler de te laisser tranquille !

D'autres morceaux te venaient en tête, tu voulais lui en jouer des milliers, rester ici toute la nuit. Mais il se faisait tard, et la fatigue commençait à te rendre sa visite quotidienne. Tu voulais repousser demain le plus loin possible, l'expulser hors de ta vie, mais c'était impossible. Les cours ne te réjouissaient pas du tout, et bien que passé seul le week-end était allé beaucoup trop vite.

Alors, la séance s'arrêtait là, et en fermant la porte sur cette salle que tu reverrais bien sûr sans trop tarder, tu avais le sourire aux lèvres.

Fin du RP, merci beaucoup.

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