Inscription
Connexion
23 nov. 2019, 10:46
 PV  Visage d'encre
20 Novembre 2044
@Edwin Wellhister


La nuit dépose son filtre sur le château, en adoucie les contours. Tu es encore là, ton carnet et ta plume à la main. Joues creuses et squelettiques, lèvres fines qu'encadrent deux fossettes aussi longues que profondes, nez d'aigle et yeux de loup. Tu grattes le papier, gribouilles, chiffonnes, et jettes les croquis qui ne te conviennes pas. Tu t'es reclus dans cette pièce. N'acceptant aucune visite. Te muant en ermite,  en alcoolique délabré, en fou mystique, au fil des rumeurs, au gré des versions. Une panoplie de rumeurs qui ne s'est jamais vraiment fanée malgré les années. Qu'a encore ravivé les esprits et l'inquiétude de ceux qui te croisent. Tu n'as plus d'idée. Tu sèches, t'emportes, et balances quelques injures. Puis, tu replonges dans ton carnet pour regarder tes précédents dessins, vouant un culte à tes compositions les plus sombres, les plus opaques, les plus tortueuses. Tu les exhumes, tu les repasses comme des secrets bien gardés. 

Depuis quand n'as-tu pas envoyé de lettre à ton père ? Habituellement, tu lui en adresses une, deux ou trois semaines en amont. Elles se limitent à quelques phrases. Des poèmes sibyllins, des énigmes. Tu ne donnes pas vraiment de nouvelles. Te contentes d'une notation sur le paysage. D'une pensée, souvent obscure, parfois tout à fait indéchiffrable. Des phrases en suspens, dont le sens échappe ou se multiplie. Comme dans la plus part de tes chansons.

Ici tout est couvert de givre, tout est nu,
Oiseau, je t'embrasse.

Tu te noie dans les dates, qui n'ont plus la moindre signification pour toi. Tu prônes la légèreté. Tu fuis les épanchements lourds. Autour de toi glissent des ombres, des masses dansantes, des visages flous. Un seul ne l'est pas. Un seul visage dont les traits fins et soignés t'attires. Le reconnais-tu ? Comment répondre à cette question. La plus part des silhouettes que tu croises sont incertaines, tu n'y fais pas attention. 

- Toi. lances-tu à ce visage en prenant le rôle de l'amuseur, du provocateur, de l'esthète grinçant évoluant toujours en surface, et celui dont la sensibilité d'écorché est camouflée sous l'armure sans faille du brillant cynisme. Tu veux bien poser pour moi ? J'ai besoin d'un modèle pour mon dessin. Je veux dessiner ton visage. 

Palmyre passion Niffleur
23 nov. 2019, 16:36
 PV  Visage d'encre
Premièrement, il marchait sans rien demander à personne. Ses cours de la journée étaient terminés et il avait eu vite fait de quitter son uniforme beaucoup trop soigné pour lui, en plus la cravate finissait par l'énerver fortement. Il était donc allé chercher ses habits habituels dans son dortoir avant de remonter sans trop savoir pourquoi. Il aurait très bien pu y rester et lire un de ses comics ou faire une sieste mais le fait était qu'il avait voulu marcher, donc il était ressortit sans trop savoir où aller, se baladant seulement comme une âme en peine, sans réel but. 

Deuxièmement, on l'avait accosté comme on accoste un animal, ou une personne qu'on aime particulièrement pas, et il aurait pu s'énerver de ça parce que personne n'avait le droit de lui parler comme on parle à son animal de compagnie, sauf que pour une fois il avait laissé l'autre terminer sa phrase et que ça avait eu le don de le clouer sur place, de le geler comme si on l'avait balancé dans un bac d'eau glacée pour l'en ressortir 70 ans plus tard. 

En conclusion, il était arrêté devant la porte de la salle de répétition, une salle où il n'allait jamais parce qu'il était certain que s'il touchait à un instrument, il se désintégrerait dans ses mains, et regardait ce gars bizarre qui l'avait accosté. Il se fit bousculer trois fois par des élèves qui, eux, ne s'étaient pas arrêtés en même temps que lui avant d'en bousculer deux pour entrer dans la salle et se positionner devant l'autre garçon. Il ne le connaissait pas mais avait presque déjà envie de bien l'aimer. Il était bizarre et cynique, en gros, tout ce qu'il fallait pour être plus drôle que la moyenne d'après lui.  C'était vrai que sa demande était un peu bizarre, parce qu'Edwin ne s'était jamais demandé si quelqu'un pourrait le trouver joli à regarder ou avoir envie de le dessiner. La plupart des gens ici étaient soit neutre dans cette idée, soit avaient un avis bien tranché comme Harrison qui semblait avoir vu un monstre à chaque fois qu'elle le croisait. 

Il haussa un sourcil en observant l'autre qui, de son point de vue, n'était ni vraiment beau, ni particulièrement moche. Un peu dans la moyenne, quoi. Il tira une chaise pour lui permettre de s'asseoir devant l'autre et plissa les yeux.

-Tu veux me dessiner ? Tu dessine avec quoi ? Et pour quoi faire ? J'espère que tu comptes pas m'attacher sur une cible pour me balancer des fléchettes dans le nez, je suis sûr que y'a des sorts pour que ça me fasse ressentir le truc à l'autre bout du château. 

"T'a Smaug sur son tas d'or et t'as Edwin sur son tas de rédacteurs" - Isaac Powell
Edwin Wellhister (16 ans, quatrième année)
27 nov. 2019, 15:45
 PV  Visage d'encre
La réaction de ce visage est pour toi une expérience étrange. Il parle trop, pose trop de questions. Il ne tremble pas, il n'a pas peur de te faire face. Il ne sait pas qui tu es, ou alors il ne lit sûrement pas les journaux. Mais tu te concentres à nouveau sur ta personne. Toi, et seulement toi : le gamin méconnaissable qu'on dépeigne, celui qui accumule les erreurs factuelles, et qu'on interprète de façon hasardeuse. Tout est truffé de mensonges, de rumeurs accréditées à l'aveugle, de propos rapportés par des témoins douteux et pourtant, lui ne semble pas être au courant. Il ne sait pas à quelle famille viennent ce regard, cette peau, et ces cheveux. 

Au fond, concernant tout un pan de ta vie, dont tu as été absent la plus part du temps, ou un simple spectateur, ces rumeurs constituent les seuls éléments que tu disposes. Les seuls éléments qui te caractérisent. Le visage n'a pas l'air au courant de tes antécédents, ni du nom que tu portes, qui pourrait être source d'inquiétude chez certains. A l'exception d'Alaska. La seule qui t'as accordé sa confiance, et inversement. Elle a toujours respecté scrupuleusement tes réponses, même celles qui ont été plus dures à entendre, ce qui est d'une rareté remarquable. Ensemble, vous parliez aussi de création, de musique, de littérature. Ensemble, vous n'étiez qu'entités cérébrales, sans consistances physiques, sans attaches, des purs d'esprit. Elle était celle qui tentait de te rejoindre ces dernières années, malgré l'interdiction de t'approcher par ses parents. Elle voulait te rejoindre, toi, l'ermite dans sa demeure, reclus avec son piano, ses guitares, ses arbres et la transparence silencieuse des rivières. Ne sortant plus de sa réserve que pour méditer au milieu des champs, ou rendre visite à ta mère à Azkaban. Elle voulait te rejoindre, toi, ce fou ou ce vieux sage, qui ne s'exprime que par sentences, sourates, versets, mantras éthérés. 

- Non, je veux juste te dessiner. dis-tu en élevant la voix pour atténuer les bruits de fond des autres élèves dans la pièce. Des chuchotages camouflés par des rires. Des regards insistants dans ton dos. Tu te retournes soudainement vers le groupe et tu montres tes crocs, comme le ferait un vampire ou un chat hérissé. Ca vous amuse ? Puis, tu empoignes fermement ta baguette en les toisant du regard. Dégagez d'ici les nazes, je viens de réserver la salle, à l'instant. Bougez j'ai dit ! Ou j'appelle la mère Cartel ! Sourire en coin. Mots corrosifs. Provocants. Tu sais pertinemment que c'est ce qu'ils veulent entendre, et tu leur donnes satisfaction. Les grandes lignes apparaissent. Les légendes renaissent à ce nom. 

Sans grande surprise, ils se mettent à cavaler, et à sortir de la salle en prenant soin de bien te contourner, comme si tu avais la lèpre. Avant de prendre la fuite dans le couloir, l'un d'eux se retourne et appelle le visage que tu vas dessiner. Tu ne sais pas si ils se connaissent, mais il lui souffle : "Sauves-toi." Sur ses deux mots, il adresse un signe de main, en te désignant comme fou. Il tapote son index sur sa tempe avec un regard apeuré, et finit par s'en aller dans un cri quand tu bouges brusquement, en faisant racler la chaise sur laquelle tu es assis. 
Dernière modification par Palmyre Cartel le 29 nov. 2019, 09:08, modifié 1 fois.

Palmyre passion Niffleur
27 nov. 2019, 18:55
 PV  Visage d'encre
Il observa avec étonnement les élèves se mettre à chuchoter et l'autre qui leur hurla dessus. Il était Poufsouffle, n'était-il pas censé être une gentille petite tête loyale et fidèle ? Boh, ça ne faisait pas grand chose, il y avait plein de personnes qui n'avaient pas une tête à être dans leur maison, même lui parfois se demandait si Serpentard était bien pour lui avant de finalement balancer ses questions par dessus son épaule. Ça n'avait pas d'importance, une maison. Les gens changeaient avec le temps et peut-être que dans trois ans il serait bien plus Serpentard que maintenant. Il frissonna d'inconfort à l'idée de devoir rester trois ans de plus ici avant de lever un sourcil en une question silencieuse. Le gamin le touche, premièrement. Ça lui donne déjà envie d'écraser sa main sur son nez, et en prime il lui donne un ordre. 

-Barre toi. dit-il en détachant chaque syllabe avant que l'autre ne s'exécute en un cri fort peu viril alors que le Poufsouffle s'avance brusquement. Il leva les yeux au ciel. Les gens sont cons. Son regard se posa sur l'autre une nouvelle fois alors qu'il l'observait curieusement. Juste dessiner ? Ça m'va.

Il aime bien la façon qu'a l'autre de se tenir ou encore de parler aux gens, comme s'il savait que tout cela n'était qu'une vulgaire farce. Il ne le connait pas, bien sûr, mais il sait qu'il n'est pas n'importe qui. Peut-être a-t-il fait quelque chose d'affreux, ou alors ses parents ? Ça ne le regarde pas alors il ne demande pas, il ne fait juste pas de remarques et cela vaut comme une déclaration de paix. Il aime le sarcasme et plus particulièrement les gens qui savent l'utiliser correctement et ne se laissent pas faire. L'autre remplit  ses quelques cases à la perfection. C'est rare pour quelqu'un comme lui d'apprécier quelqu'un alors qu'ils ne se sont pas parlé plus que quelques secondes, et même si la première impression ne vaut pas toutes les autres, elle reste importante pour essayer de cerner l'autre au moins un minimum. 

S'asseyant sur la chaise précédemment tirée, il croisa les jambes et s'appuya contre le dossier avant de dire :
-Alors je dois juste rester normal ? il regarda la salle vide autour de lui. T'es comme un vautour dont on aurait peur, tu sais l'utiliser, c'est classe.

"T'a Smaug sur son tas d'or et t'as Edwin sur son tas de rédacteurs" - Isaac Powell
Edwin Wellhister (16 ans, quatrième année)
30 nov. 2019, 18:03
 PV  Visage d'encre
Tu es un prince. Tu en as non seulement l'allure, mais aussi le titre. Ou un autre qui s'en approche. Un pedigree. C'est ce qu'on peut lire dans les journaux. La même légende si reproduit à l'infini. Tu es né en Angleterre, et tu descends d'une grande famille de Mangemort. Ton arbre généalogique est un précipité de noblesse déchue. Une enfance dorée, la vie de château, les oliviers, les cyprès. Un mère toxique. Qui t'envoies faire tes études à Poudlard. Là-bas, le choixpeau ne t'as pas envoyé à Serpentard. Là-bas, les rumeurs vont vites, tu es pointé du doigt comme le vilain toutou de ta mère. C'est vrai qu'il y a quelque chose d'aristocratique. Ton visage aigu. Ton élégance de dandy décadent. 

Tu ignores comment tout ce mensonge est né, mais tu t'es prêté au jeu. Tu leur as montré ce qu'ils voulaient voir. Tu ne voulais pas les décevoir dans leurs folies. Tu ne sais pas si il s'agissait pour toi de revêtir un masque, une façon de te réinventer, de créer un personnage plus grand que toi-même, un double fantasmé. De nourrir ton propre rythme. De te forger une carapace, un abri de fiction, et de garder pour toi la vérité de ta vie. Pour toi, mais aussi pour Alaska. Tu lui as tout partagé. Même tes véritables origines, ton enfance pauvre dans ta minuscule chambre de bonne d'un immeuble délabré. Le septième étage que tu gagnes par l'escalier de service. La pièce unique sous les toits, qui fait office de salon, de cuisine et de chambre tout à la fois. Les toilettes sur le palier et la galerie de voisins tous aussi démunis les uns que les autres. Des Espagnols, des Serbes, des Russes. La vie de bouts de chandelle. Ton père sans expression, et ta mère impulsive. Cette femme très brune, aux cheveux bouclés, toujours vêtue de sa cape de Mangemort. Collants épais, chaussures grossières, qui coince toujours une cigarette entre ses lèvres. 

Ta mère t'as tout donné, à sa façon. Elle tient à ce que tu sois sur les rails. Même si elle désapprouve la maison dans laquelle tu as été attribué, et la vie que tu t'apprêtes à vivre. Etre entouré de gens de ton âge, être encadré par des adultes. Vivre dans les normes, dans les règles, et dans l'obéissance. Elle veut que tu gardes cette indécence, cette impudeur. Cette façon que tu as de t'épancher. De te répandre. Cette façon de te vêtir, de te laisser pousser tes cheveux. Elle ne veut pas que Poudlard te changes. Elle dit qu'elle ne veut pas te retrouver indigne aux prochains vacances. Et qu'elle ne veut pas que toutes ces années auprès d'elle, soit gâchées par cette école.

- Oui, tu bouges pas, et tu parles pas. insistes-tu, notamment sur tes derniers mots. Tu trempes ta plume dans l'encrier, et dessines le contour de son visage. Le vautour c'est le patronus de ma mère. Alors c'est vrai que c'est classe. 

Palmyre passion Niffleur
09 janv. 2020, 13:47
 PV  Visage d'encre
Il ne sait pas ce qu'est un patronus, mais il ne demande pas non plus parce qu'il sait que ça ne serait pas forcément bien reçu. Au lieu de ça, il se remet juste un peu mieux dans sa chaise pour ne pas finir par avoir le coccyx en compote. Il se demande de plus en plus qui est l'autre. Un espèce de sang-pur comme Harrison ? Si c'était le cas, la Serpentard devrait prendre cours avec lui parce qu'il est bien plus effrayant qu'elle ne l'est, même si à lui, il ne lui fait pas peur. Stupide d'avoir peur, de toute façon, parce que la peur vous fait devenir irrationnel. Et lui, il n'aime pas les choses irrationnelles, comme il n'aime pas les choses scientifiquement impossibles. Ce doit-être pour ça que la magie lui sort par les trous de nez.

Il ferme sa bouche comme l'autre lui a demandé mais il se demande si cela va prendre longtemps, parce que si cela fait ce sera forcément ennuyant au bout d'un moment. Ne pas bouger et ne pas parler. Encore heureux qu'il ne lui a pas demandé d'arrêter de penser ou de respirer parce que sinon il commencerait sérieusement à ressembler à sa mère et ses "Pas bouger, pas penser, pas respirer, tu restes ici". Elle disait tout le temps ça quand elle était au téléphone mais qu'il voulait lui dire quelque chose, ou quand il était puni et qu'elle voulait lui hurler dessus pour lui dire à quel point il était inconscient de quitter l'appartement par la fenêtre pour passer la nuit dehors.

Depuis qu'il le faisait, il s'était souvent fait prendre par sa mère qui lui hurlait dessus à chaque fois mais il n'avait jamais été kidnappé par un vieux habillé en blanc, et de toute façon si ce vieux avait essayé il se serait sûrement prit un coup de pied là où il ne peut pas y penser sans avoir mal pour lui.

Il observa les gestes minutieux de l'autre avec intérêt. Lui n'avait jamais su dessiner et s'était pas à l'idée qu'il ne serait jamais bon là dedans mais il avait apprécié les rares moments où son père l'emmenait dans un musée. Les œuvres étaient belles et dégageaient toujours quelque chose d’indescriptible. C'était sûrement la chose qu'il aimait le plus à Poudlard. Les portraits qui jonchaient les couloirs. S'il s'intéressait à comment restaurer les œuvres, il n'avait aucune envie d'apprendre à en créer, ça ne l'intéressait pas du tout, peut-être encore moins que la danse ou le patinage artistique. Pas qu'il ne pensait que ces activités étaient faites pour les filles -après tout, aucun sport n'avait de sexe- juste qu'il trouvait ça inutile pour lui. 

-Pourquoi ils ont peur en fait ? T'es genre le rejeton du croque-mitaine ? demanda-t-il en ne pouvant s'empêcher de parler.

"T'a Smaug sur son tas d'or et t'as Edwin sur son tas de rédacteurs" - Isaac Powell
Edwin Wellhister (16 ans, quatrième année)
09 janv. 2021, 16:36
 PV  Visage d'encre
RP Abandonné

"T'a Smaug sur son tas d'or et t'as Edwin sur son tas de rédacteurs" - Isaac Powell
Edwin Wellhister (16 ans, quatrième année)