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16 juil. 2018, 20:44
La lettre de nulle part  RP++   solo 
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Bristol le 6 mai 2040


Le soleil brillait, le vent ne soufflait guère et nul nuage se dessinait dans ce ciel bleu. Dans ce mois de mai, une petite fille se trouver à plat ventre sur le gazon de son jardin. Esmée aimait bien rôtir, elle s'en foutait d'avoir la marque de son teeshirt et de son short. Et, elle ne voulait pas sortir de sa propriété. Non, elle préférait rester là. C'était vraiment une bonne matinée pour la brunette. Elle attendait patiemment son père, il devait arriver bientôt pour manger. La petite bougea un peu sa tête pour surveiller son petit frère. Ce dernier était bien dans son petit enclos en train de jouer à des jeux de construction. Elle l'observa, Kenzo galérait et commençait à s'énerver. Ne voulant pas le voir pleurer, elle se leva et lui montra comment assembler les legos. Ils jouèrent alors ensemble jusqu'à l'arrivée d'Henry. Esmée entendit le moteur et s'empressa de retrouver son père en prenant son petit frère dans ses bras.

L'homme n'eut même pas le droit d'ouvrir la porte, la petite était arrivée avant lui au palier. Elle l'embrassa en lui disant : «J'ai fait des pâtes, je t'ai attendu pour le reste» . Henry salua Kenzo, retira ses chaussures, prit le courrier, le posa sur le meuble en réfléchissant au repas : «on pourrait faire de la ratatouille avec non ?» . Esmée valida de la tête. Elle posa son frère sur la chaise haute et sortit les ingrédients. Henry retira sa veste en demandant : «Hilda n'est toujours pas rentrée» . Esmée grimaça et lui répondit : «Non ... Elle est chez Emily» . Ça faisait maintenant 3 jours qu'elle squattait chez son amie. Depuis le divorce de ses parents, Hilda faisait de son mieux pour ne pas traîner à la maison. Ce repliement ne dérangeait pas du tout Esmée. Elle aimait bien ne pas la voir râler. Mais cette attitude ne plaisait pas à Henry. Il grommela puis dit tout bas: «j’appellerai Diane ce soir». Il rejoignit sa fille en relevant soigneusement ses manches. Ils mangèrent en silence. Esmée pensa à ce fameux appel ... Elle en avait marre. Sa sœur accaparait toujours l'attention de sa mère. La brunette souffla. Henry l'observa du coin de l’œil. Il regrettait que ça fille ait hérité de son côté réservé, il essaya de savoir ses préoccupations en demandant : «ça va ?»  puis il piqua, à l'aide de sa fourchette, quelques pâtes dans son assiette. La petite ne croisa pas le regard de son père et lui répondit : «mmh». Il ne la quitta pas des yeux, souffla à son tour et termina son plat tranquillement.

Le repas finit, ils se levèrent ensemble pour ranger et nettoyer les dégâts de Kenzo. La table était nette, Henry avait encore du temps. Il mit son fils à coucher puis ouvrit les lettres et remarqua qu'une était adressée à sa fille. «Esmée ?» l'appela son père. «Oui» cria-t-elle du jardin. Son père se leva, il n'aimait pas crier et lui apporta la lettre. «T'as reçu une lettre» lui dit-il . La fille roula sur le côté en observant l'objet en question.  C'était bizarre, on ne lui envoyait jamais de lettre. Pensive, elle bougea son bras pour l'attraper, mais après avoir vu le regard insistant de son père, elle se leva directement.  L'enveloppe était lourde et bien épaisse. La brunette l'ouvra. *Un parchemin ?* pensa-t-elle hésitante. Elle identifia le papier puis vit l'encre verte émeraude. Incertaine, elle lut le contenu à voix haute:


«COLLÈGE DE POUDLARD, ÉCOLE DE SORCELLERIE
Directrice : Kristen Loewy.
Grand-Ordre de Merlin (deuxième classe)
Cher Miss Peterson,
Nous avons le plaisir de vous informer que vous bénéficiez d'ores et déjà d'une inscription au collège Poudlard. Vous trouverez ci-joint la liste des ouvrages et équipements nécessaires au bon déroulement de votre scolarité.
La rentrée étant fixée au 1er septembre, nous attendrons votre hibou le 31 juillet au plus tard.
Veuillez croire, cher Miss Peterson, en l'expression de nos sentiments distingués.
Isabel Almeida
Directrice adjointe»


La petite lâcha sa lettre et paniqua .. Était-ce une blague? Quelqu'un connaissait son secret? La petite zieuta son père, elle était terrifiée. Lui ramassa la lettre en regardant les autres informations. Il y avait une liste d'ouvrages et d'équipements. Henry observa sa fille,  puis pensa au frère de son ex-femme. Il était, lui aussi, spécial. Il savait peut-être l'origine de cette lettre. Le père prit son portable dans sa poche de pantalon et appela Diane. Cette dernière décrocha rapidement. La brunette voulut lui demander ce qu'il était en train de faire, mais ne pouvant pas parler, elle préféra l'observer sans le déranger. Attentive, elle écouta chaque parole de ce dernier :

- Esmée a reçu une lettre bizarre ... Sur une école de sorcellerie, elle s'appelle ... Il regarda le nom puis continua Poudlard. Tu peux lui poser la question sur ça s'il te plaît.

Il patienta une quinzaine de minutes puis raccrocha. Il rangea son téléphone, puis pris la main de sa fille et l'emmena dans la cuisine. Il lui conseilla de s'assoir, oui comme dans les films, elle le fit. La petite était inquiète, mais aucun son ne sortait de sa bouche. Son père lui dit alors :

- Ta mère a appelé ton oncle Zakary. Et il connaît cette école. Il chercha ses mots et poursuivit calmement. Tu connais tes capacités. Dans cette école ils t'apprennent à les utiliser et à les contrôler. Il attendit une réponse de sa fille, mais cette dernière resta muette. Je pense que c'est une bonne chose Esmée. Tu vas pouvoir enfin comprendre non ? Il s'agenouilla et regarda sa fille. Il prit une de ses mèches et la rangea délicatement derrière son oreille.  Il ne lui demanda pas si elle allait bien. C'était une question idiote et n'aimait pas parler pour rien. Alors, il termina par dire : Je te laisse la lettre. Si tu veux discuter de l'école, appelle ta mère avec le fixe. Je dois retourner au travail. Il embrassa sa fille et prit ses affaires. L'homme ouvrit la porte et lui dit avant de partir : Je t'aime ma puce. Surveille ton frère pour moi. Si tu veux me parler, n'hésite pas à m'appeler. Bisou, à ce soir. .

La petite surveilla son jeune frère. Il dormait paisiblement dans son berceau. Puis elle inclina la tête, en signe de réponse. Il referma la porte. Esmée écoutait le bruit des pas sourd de son père dans la cour. Et quand elle entendit le moteur tourner, elle prit la lettre et la lut en boucle.
16 juil. 2018, 21:13
La lettre de nulle part  RP++   solo 
15 juillet 2040


Lors d'une nuit calme et bien sombre une enfant n'était pas encore dans son lit.  Notre petite sorcière était allongée sur le canapé de son salon en train de lire une nouvelle fois sa lettre. Son père se trouvait à côté d'elle et lui servait, en somme, d'oreiller. Esmée tendit un regard vers ce dernier qui était en train de s'endormir en lui caressant les cheveux. La brunette sourit puis lui dit ironiquement: «Et si on allait dormir ?» . Son père bailla et bougea difficilement son bras pour prendre sa montre sur la table basse. Quand il eut l'objet, il constata en maugréant qu'il serait bien temps d'aller se coucher. L'homme se leva en portant sa fille, après être debout, il la déposa en l'embrassant sur la joue. Silencieusement, ils se dirigèrent à leurs chambres. Henry posa sa main sur le dos de la petite. Cette dernière trainait des pieds et avait bien besoin d'un coup de main pour la faire accélérer. Quand les deux pantouflards furent à destination, ils se dirent un bonne nuit d'un vague signe de tête en poussant leurs portes.

C'était une soirée bien spéciale. Jamais Henry n'aurait accepté que sa fille se couche à 2h du matin. Mais bon, cette fois-ci il ne pouvait rien dire. En effet, dans quelques heures sa petite irait faire ses courses au chemin de traverse ... Cette idée les chamboulait. De plus le père ne serait pas là pour soutenir Esmée. Non, elle devra passer cette journée stressante avec son oncle sorcier.

Ses parents avaient décidé de ça, sans prendre en compte de son avis. Esmée mordit sa lèvre sauvagement en s'enroulant dans sa couette. Il ne fallait pas penser à ça maintenant, sinon elle ne pourrait pas s'endormir. Demain était sa grande journée psychologique, elle se devait donc être en forme pour l'affronter.

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C'était le grand jour et le soleil réveilla la brunette pour lui rappeler. Esmée passa un bras sur ses yeux en rouspétant. Elle n'aimait pas les matins. Elle n'aimait pas se réveiller. Elle n'aimait pas sortir de son lit. Mais surtout, elle n'aimait pas se lever pour cette journée. Elle mit vite sa tête sous son coussin pour oublier la suite des événements *NON NON NON NON NON* criait-elle fortement dans sa tête. Mais son père ne lui laissa pas cette chance et toqua à sa porte. Esmée ne répondit pas et se recroquevilla. Henry ouvrit alors la porte, il s'assit à côté de sa fille et lui dit en soulevant l'oreiller : «debout mademoiselle» . Elle fit la moue. Il lui pinça alors son nez: «dépêche-toi, je te prépare des pancakes». Il attendit patiemment une réponse. Cette dernière l'ignora, il lui tira alors la couverture délicatement. Esmée râla dans sa barbe et son père rigola discrètement. Quand il fut parti, la petite sortit enfin de son lit et alla vite se préparer. Elle écoutait toujours son père même si ça ne l'enchantait guère parfois.

Il était bien tôt, son frère et sa sœur dormaient encore. La brunette se leva et s'habilla en deux trois quatre mouvements. Elle regarda une dernière fois sa tenue dans le miroir, puis valida ce choix. Elle descendit donc des escaliers pour déjeuner. Son père était en train de faire la vaisselle. Elle s'assit sur le siège du minibar et dégusta ce qu'avait préparé l'adulte. Henry prit un torchon pour essuyer la poêle en disant à sa fille: «Zakary arrive dans 10 minutes». Esmée fronça des sourcils puis lâcha soudainement :

- Pourquoi tu viens pas avec moi. Elle baissa les yeux sur son assiette en mâchant brutalement le pauvre pancake. Henry, lui, la regarda sans cligner des yeux. Il était triste de ne pas l'accompagner, mais c'était la décision qu'il avait prise avec son ex-femme.

- Tu sais pourquoi. Sortit-il péniblement. Il rangea l’ustensile nerveusement. Il n'aimait pas confier sa petite à quelqu'un d'autre, surtout pour une chose aussi importante. Il se plaça en face d'elle, posa les coudes sur le minibar et lui dit: «je n'y connais rien dans ce domaine. Lui si. Il pourra donc mieux gérer cette journée que moi. Mais si ça tourne mal, tu m'appelles. On s'est mis d'accord sur ça hier soir non ?»

Elle leva sa tête, ses sourcils toujours froncés, en marmonnant «ok».

Henry lui frotta alors ses cheveux. Ils étaient maintenant bien en désordre, mais Esmée s'en fichait. Elle finit son plat puis partit vite se laver les dents. Quand, la brunette entendit la sonnette, elle prit son sac à dos et descendit. Les deux hommes étaient devant la porte et l'attendaient. Elle dit bonjour à son oncle. Ce dernier ajusta sa cravate en lui souriant. Il était l'heure de partir. Ainsi le père embrassa sa fille, il prit son portable dans sa poche et le tendit à sa fille. Esmée le remercia et sortit la première. Henry salua d'un signe de main Zakary. L'oncle lui rendit puis rejoignit la petite.
16 juil. 2018, 21:43
La lettre de nulle part  RP++   solo 
Chemin de Traverse


Le trajet se fit en voiture et dans un silence naturel. Esmée n'était pas mal à l'aise. Zakary ressemblait comme deux gouttes d'eau à son père. Enfin,  une chose les distinguait, ce n'était pas son père. Ils sortirent de la véhicule et marchèrent dans les petites rues de Londres. Pensive, elle suivit l'homme sans se rendre compte où ils allaient. Puis, quand elle entra dans une sorte de pub bizarre, elle jeta un regard incrédule à l'adulte. *Mais qu'est-ce-qu'on fait là* pensa-t-elle effrayée. Zakary se retourna et vit le visage défiguré de la petite. Voulant la rassurer, il lui dit :

- Ne t'inquiète pas, on est bientôt arrivé.

La brunette avança doucement et prit la main de son oncle. Elle regarda fixement le sol, en espérant vite sortir d'ici. Ils se retrouvèrent dans une cour en face d'un mur. L'homme lâcha la main d'Esmée et tapa sur quelques briques. La petite était désorientée. L'action de son oncle était en quelque sorte étrange, mais le résultat fut largement plus mystérieux ! Plus magique ! Le mur avait disparu et une sorte d'allée s'offrait à eux. Une allée avec plein de boutiques et de personnes habillées étrangement. Esmée ouvrit grand ses yeux et s'accrocha d'une force incroyable à la veste de son oncle.

Elle était stupéfaite. La scène qui se déroulait devant ses yeux n'était pas dans les habitudes de la petite. Elle se frotta frénétiquement ses yeux! C'était comme être au cinéma. Des sorciers et sorcières aux tenues extravagantes se baladèrent avec des chariots en tout genre. Des boutiques, dont l'architecture particulièrement distincte, se présentaient à chaque coin de rue. Ce décor merveilleux la prit son vert . Derrière son oncle, elle se cachait en observant discrètement ce nouveau monde. Zakary marchait l'air de rien. Il ne se préoccupait, ni de la foule, ni de la petite. Tel un homme d'affaires, il dirigea sa nièce faire ses courses scolaires, sans se laisser distraire. Pour lui, parler était inutile. Tant que la main de la petite était dans la sienne tout allait bien. Malheureusement ce n'était pas le cas pour la brunette. Elle voulait chercher du réconfort en l'adulte. Mais le regard décidé et la démarche entreprenante de l'oncle l'intimidèrent fortement. Elle n'osa donc pas lui poser de questions.

Ainsi, ils cheminèrent les allées marchandes dans un silence, assez dérangeant, pour la collégienne. Elle commençait à s'énerver et elle ne faisait même plus attention autour d'elle. Elle zieuta son oncle sévèrement. Ce dernier vit son mécontentement. Perplexe, il ne sut que faire. Croyant que sa nièce n'arrivait pas à suivre la cadence, il rajusta son rythme de marche. Gêné, il détacha son regard de la petite et continua son trajet. Esmée mordit sa lèvre. Si la journée devait se dérouler comme ça, elle aurait préféré être avec son père. Au moins avec lui, ils auraient été deux à ne rien comprendre. Là, elle avait l'impression d'être un caniche qui était en train de se faire promener avec son maître. Elle souffla. Zakary ralentit alors de nouveau sa marche. Décidément, ils n'arrivaient pas à se comprendre. Le shopping commençait très mal et Esmée maudissait déjà sa stupide lettre d'inscription. Furibonde, elle pensa disputer son père en rentrant. Elle était déjà en train de visualiser la scène: elle pointant Henry du doigt et en lui criant dessus. La brunette décida alors que la prochaine décision prise, sans son consentement, serait rejetée et non discutable. Ses pensées ne la calmèrent guère. Ne pouvant plus tenir sa colère, la petite tapa au sol. Son oncle n'eut alors pas le choix. Il s'arrêta brutalement puis se retourna. Il se baissa, en faisant attention à ne pas toucher le sol. Quand ils furent nez à nez, il lui dit sérieusement sans aucune méchanceté:

- Nous allons d'abord prendre tes manuels scolaires. Si je me rappelle bien, la boutique se trouve à même pas dix mètres.

Il scruta la gamine et continua d'une voix plus naturelle, plus personnelle:

- Tu aimerais te reposer ?

Ce dernier pensait encore qu'Esmée était fatiguée. La petite se détendit de petit à petit. Elle apprécia, enfin, que son oncle lui indique le début du planning de la journée. Ainsi elle marmonna:

- non c'est bon.

Ils se regardèrent en souriant. Voyant que sa nièce était disposée à continuer, il lui prit la main et se leva habilement. Ils se déplacèrent par la suite, côte à côte, vers la librairie.


Suite à Fleury & Bott